• l’année dernière
Lors de sa passation de pouvoir avec Gabriel Attal, un peu avant 20h ce soir Pap Ndiaye évoque le "grand honneur" qu'a été de servir comme au ministère de l'Éducation nationale, qu'il qualifie de "plus beau ministère qui soit". L'ex ministre a fait un long discours a quel point son action avait été formidable et à quel point tout était près pour la prochaine rentrée " et d'ajouter : "La rentrée s'annonce satisfaisante dans 6 semaines !"

"Chaque matin, la seule question était pour moi de savoir en quoi je pouvais être utile aux élèves et aux professeurs. Je me suis battu pour défendre la laïcité, nous avons aussi intensifier la lutte conte le harcèlement ou les LGBTphobies. Nous avons aussi mis en place des bases pour l'école inclusive. Des projets remarquables ont écolos ! J'ai passé du temps sur le terrain avec plus de 134 déplacements et la visite de plus de 100 établissements."

Une fois de plus, le Ministre s'en est pris également aux réseaux sociaux et aux chaînes infos en expliquant que l'école était le temps de la réflexion contrairement au reste: "Face au diktat de l'instantané, il doit rester de la place pour la réflexion sur la complexité du monde".

"Cette année fut sans doute la plus intense, et peut être la plus âpre de mon existence. J'ai servi l'éducation nationale avec ma personnalités et mes combats contre le racisme et la discrimination mes combats de toujours contre les forces obscures et les marchants de haine.

J'ai été visé à de nombreuses reprises mais j'ai été réconforté mais le soutien des équipes

Cette année a sans doute été la plus intense et la plus âpre de mon existence. Je n'ai aucun regret car j'ai servi le mieux que je pouvais avec toute ma force et mon intelligence. Vive les professeurs et leurs élèves et vive l'école de la République."

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Transcription
00:00 Monsieur le ministre, cher Gabriel, Madame la ministre déléguée, cher Carole, Madame
00:06 la secrétaire d'État, chère Sarah, Mesdames et Messieurs, chers amis, vous trouverez dans
00:13 le jardin de ce ministère un platan magnifique qui a connu tous les ministres de l'éducation
00:20 nationale et avant eux ceux de l'instruction publique depuis 1830.
00:24 Cet arbre vénérable symbolise la transmission d'un ministre à son successeur, un passage
00:35 de témoin républicain comme le ferait un professeur à son collègue à la fin de l'année
00:40 scolaire, une passation qui consiste finalement à dire "prenez soin de nos élèves".
00:46 J'aime à penser et dire que le ministère de l'éducation nationale est le plus beau
00:54 ministère qui soit.
00:56 Il est celui qui plonge au plus profond dans la nation, dans l'intime de la société
01:02 et des familles.
01:03 Il est le visage le plus bienveillant de l'État.
01:08 Avoir servi ce ministère, c'est le premier ministre de l'éducation nationale qui
01:12 est le plus bienveillant de l'État.
01:15 Avoir servi ce ministère a été un grand honneur et je remercie le président de la
01:21 République et la première ministre de leur confiance.
01:24 En ces lieux, chaque matin, la seule question qui valait pour moi consistait à me demander
01:31 en quoi je pouvais être utile aux élèves et donc aussi aux professeurs.
01:36 C'est en effet aux professeurs que je pense en cet instant, moi qui en suis un, les professeurs
01:44 qui sont si essentiels à notre pays, à son avenir.
01:47 Nous les avons confortés matériellement, c'est l'objet des revalorisations qui
01:52 sont mises en œuvre à partir de septembre et je crois aussi, en tout cas nous avons
01:58 commencé de le faire, moralement et symboliquement.
02:01 Je pense que les professeurs doivent retrouver une place centrale dans notre société mais
02:09 cette place respectable ne dépend pas que d'un ministre, c'est un choix collectif
02:14 que nous avons la possibilité de faire.
02:16 Nous avons beaucoup travaillé depuis mai 2022 en préparant des mesures qui entreront
02:22 en application à la rentrée.
02:24 Du côté des enseignants, je le disais, des hausses de rémunération pour tous, des pactes
02:29 optionnels pour de nouvelles missions rémunérées.
02:31 Du côté pédagogique, des travaux d'écriture, du calcul mental au cours moyen, la nouvelle
02:37 sixième avec la généralisation de devoirs faits et l'heure de soutien et d'approfondissement
02:42 en français et en mathématiques, une heure et demie de mathématiques aussi pour le tronc
02:47 commun des élèves de première.
02:50 La priorité placée sur les savoirs fondamentaux doit aller de paire avec une politique d'égalité
02:56 des chances.
02:57 Voilà pourquoi nous avons lancé des travaux de révision de la carte de l'éducation
03:02 prioritaire en lien avec le ministère de la Ville et du Logement.
03:07 Voilà pourquoi nous mettons en place un programme de mixité scolaire et sociale à l'échelle
03:12 des académies ô combien utile et nécessaire aujourd'hui.
03:16 Voilà pourquoi la réforme des lycées professionnels a été instituée.
03:21 Tout cela s'est accompagné de l'insistance mise sur le respect strict des règles de
03:28 laïcité avec la fermeté et le discernement nécessaires.
03:33 J'ai une pensée à cet instant pour Samuel Paty, lui dont un portrait est présent dans
03:40 le bureau qui est désormais le vôtre.
03:42 Pour les élèves, l'émancipation par le savoir doit se faire dans un cadre laïque,
03:48 sans port de signe ou de tenue ostensiblement religieux, sans refus de participation à
03:53 tel ou tel cours.
03:54 Les chiffres d'atteinte à la laïcité sont désormais publiés mensuellement.
03:59 Nous avons intensifié les programmes de formation initiales et continu des personnels et renforcé
04:05 leur protection.
04:06 Nous avons aussi intensifié la lutte contre le harcèlement, priorité de la rentrée,
04:12 contre les LGBT, phobie aussi, et posé les fondations d'un nouvel élan pour l'école
04:19 inclusive.
04:20 Nous avons enfin créé avec succès le CNR Education, notre école faisons-la ensemble,
04:27 qui fait travailler des milliers de communautés éducatives, des professeurs, des équipes
04:31 de direction, des parents, des élèves, des élus, des associatifs, dans les écoles,
04:37 les collèges et les lycées, des projets remarquables ont éclos et sont soutenus financièrement,
04:43 des projets qui s'inscrivent dans le sens d'une plus grande autonomie des écoles
04:47 et des établissements, au plus près des besoins des élèves, dans un cadre national
04:53 qui doit rester solide.
04:55 J'ai passé, mesdames et messieurs, du temps sur le terrain, une vraie source de plaisir
05:00 et de réflexion stimulante.
05:02 134 déplacements dans l'Hexagone et les Outre-mer m'ayant permis de visiter une
05:07 bonne centaine d'écoles, collèges et lycées.
05:09 À toutes celles et ceux qui m'ont accueilli, parfois de manière émouvante, je pense par
05:15 exemple à l'inauguration du nouveau lycée Schoelcher de Fort-de-France, merci.
05:20 Aux élèves et personnels avec lesquels j'ai échangé pour recueillir les points
05:24 de vue, les suggestions, entendre les difficultés, merci.
05:29 Dans six semaines, M. le ministre, la rentrée s'annonce satisfaisante.
05:35 Nous avons tout fait pour qu'il en soit ainsi, en dépit des difficultés persistantes
05:39 de recrutement, moindres que l'année dernière toutefois.
05:42 L'ensemble de ce travail a été réalisé grâce à l'administration du ministère,
05:48 l'administration centrale, celle des académies et des directions des services départementaux.
05:52 Parfois décriée, parfois caricaturée, je veux souligner la qualité éminente, la
06:00 compétence et le dévouement de notre administration de l'éducation nationale, de celles et
06:06 ceux avec qui j'ai eu l'honneur de travailler et les en remercier chaleureusement.
06:12 Le ministère est en ordre de marche.
06:15 Le secrétaire général, le directeur général de l'enseignement scolaire, celui des relations
06:20 humaines, de l'encadrement des affaires juridiques, du numérique, celle des affaires
06:24 financières, de la communication, de la statistique, des relations internationales, la chef de
06:29 l'inspection générale, le bureau des cabinets, tous sont d'admirables serviteurs de l'Etat.
06:37 J'ai associé ô combien les rectrices et les recteurs, les responsables des établissements
06:42 publics sous tutelle de l'éducation nationale et les présidents et présidentes des conseils
06:47 attachés au ministère.
06:49 Je tiens aussi à remercier nos partenaires, organisations syndicales, fédérations de
06:54 parents d'élèves, associations avec qui le dialogue a toujours été constructif.
06:59 Du côté du pilotage politique, je veux d'abord remercier et si chaleureusement la ministre
07:07 déléguée à l'enseignement et la formation professionnelle, Carole Grandjean, et la secrétaire
07:11 d'Etat qui s'apprête à quitter ses fonctions actuelles, à la jeunesse et au SNU, Sarah
07:19 El Haïry, avec qui j'ai travaillé en confiance et en amitié.
07:23 Merci du fond du cœur, ce fut un grand plaisir et un honneur de travailler avec vous.
07:28 Il faut que je mentionne maintenant mon cabinet, mon autre famille, Jean-Marc, Anastasia, vous
07:37 me permettrez de les appeler par leur prénom, Laurent, Pierre-Gaël, Julie, Lila, Anne,
07:42 Chloé, Thomas, Nicolas, Guillaume, Luc, Brigitte, Bérénice, il y en a deux, Dimitri, Morgane,
07:49 Fanny, Mao et Jules.
07:51 Ce fut un plaisir, un honneur de travailler avec vous.
07:55 Je suis fier de vous, de ce que nous avons accompli ensemble au service de notre pays.
08:02 Merci aussi à Julien et Grégory, Fabienne et Stéphane, Marie, Gauthier, Didier et Jérôme
08:09 d'avoir veillé sur moi, d'avoir veillé sur nous.
08:12 Merci enfin à ma famille, sans qui rien ne serait possible pour moi.
08:17 Permettez-moi, en guise de conclusion, quelques réflexions de portée plus générales.
08:24 Le temps de l'école, mesdames et messieurs, n'est pas celui de l'information continue
08:31 des réseaux sociaux, des réactions épidermiques, des indignations surjouées et des petites
08:37 phrases qui claquent.
08:39 Face au diktat de l'instantané, liké ou détesté, il doit rester de la place pour
08:48 la réflexion, pour le dialogue, pour la prise en compte de la complexité du monde.
08:53 C'est le temps de l'école.
08:56 Le temps de l'école, c'est celui de la lecture patiente, du moment que l'on prend
09:02 pour écouter la musique des alexandrins.
09:05 C'est le temps de l'équation qui donne du fil à retordre, le temps des premières
09:11 brasses dans la piscine municipale, le temps des répétitions hésitantes pour le concert
09:17 de fin d'année, le temps des cartes de géographie et des frises chronologiques.
09:23 Le temps de l'école, c'est celui de la force de l'intelligence, du pouvoir de la
09:30 nuance face au slogan et aux propos à l'emporte-pièce.
09:35 Au fond, l'école doit rester aux antipodes du temps politique que nous vivons et qui
09:48 est sans doute un peu étranger, parce que justement, mon temps est celui de l'école.
09:55 Mesdames et Messieurs, vous le savez, vous le comprenez, j'ai servi l'éducation nationale
10:05 avec ma sensibilité, mon histoire personnelle, mes engagements de toujours contre le racisme,
10:13 contre l'antisémitisme et les discriminations, contre les forces obscures et les marchands
10:19 de haine.
10:20 Avoir été visé à Dominem trop souvent depuis mon entrée en fonction a certes été
10:28 une avanie pesante, mais j'ai aussi été réconforté et encouragé, et c'est tellement
10:34 plus important, par le soutien des équipes éducatives à leurs ministres partout dans
10:40 le pays.
10:41 Cette année fut sans doute la plus intense, peut-être la plus âpre de mon existence,
10:52 mais je n'ai aucun regret, je quitte le ministère serein, car j'ai servi du mieux que je pouvais
11:00 en y consacrant tout ce que j'avais d'intelligence, d'âme et de cœur, la cause de l'école.
11:06 Monsieur le ministre, cher Gabriel, je vous souhaite le meilleur sur le chemin qui s'ouvre
11:14 devant vous.
11:15 Il n'est pas le moins escarpé, mais c'est le plus beau, c'est le plus inspirant de
11:21 tous, parce que c'est le chemin de l'école.
11:25 A toutes et tous, bonnes vacances et bonne rentrée.
11:30 Vive les professeurs et leurs élèves.
11:33 Vive l'École de la République.
11:35 (Applaudissements)
11:37 (...)
11:39 (...)
11:41 (...)
11:43 (...)
11:45 (...)
11:47 (...)
11:50 (...)
11:52 (...)
11:54 (...)

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