Apparue il y a environ 5 ans, une nouvelle drogue fait des ravages parmi la jeunesse du Sierra Leone: le kush, un mélange de produits chimiques imitant le cannabis. Dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, un des plus pauvres de la planète, il suffit de 23 centimes d’euros pour s’offrir une petite heure de transe. Face à l’ampleur du phénomène et au manque de structures pour répondre à la crise, les professionnels de la santé s’alarment.
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00:00 Il suffit de quelques bouffées sur un joint pour s'offrir une transe de moins d'une
00:12 heure.
00:13 Cette drogue, c'est le kush, un mélange de substances chimiques toxiques imitant le
00:17 cannabis dont la composition peut varier.
00:20 Dans ce fumoir d'un bidonville de Freetown, la capitale du Sierra Leone, on croise de
00:27 jeunes gens, à peine adolescents.
00:28 A 23 centimes d'euro la dose, ils trouvent une échappatoire dans l'évolute de cette
00:34 nouvelle drogue.
00:35 Titubants, on reconnaît les addicts à leur somnolence.
00:39 Apparu il y a environ 5 ans, le kush fait des ravages parmi la jeunesse désœuvrée
00:46 de ce petit pays d'Afrique de l'Ouest, un des plus pauvres de la planète.
00:50 Ils disent que je dois purger mon corps de cette substance.
00:58 Depuis que j'ai commencé à fumer il y a 5 ans, mon corps est désormais accro à
01:02 cette chose.
01:03 Il faut que j'achète des médicaments, mais je n'ai pas les possibilités de me
01:07 sœuvrer, donc c'est difficile pour moi.
01:09 Kadiatu a sombré dans le kush il y a 5 ans.
01:16 La jeune femme qui aimait faire la fête est aujourd'hui réduite à la prostitution
01:20 pour payer ses doses.
01:22 Son corps porte les stigmates des violences qu'elle a subies dans la rue.
01:27 Je laisse des hommes me suivre pour avoir de l'argent pour m'acheter du kush, et
01:34 je tresse des cheveux aussi, mais je fais peu de tressage de cheveux.
01:38 Parfois je vais dans la rue pour me prostituer pour de l'argent et pouvoir obtenir ce
01:45 que je veux.
01:46 Depuis 5 ans, Ibrahim Koroma, un travailleur social, a fait du kush sa priorité.
01:53 Avec les membres de son association, il se rend dans les planques, ces lieux où se
02:02 retrouvent les fumeurs à l'abri des regards indiscrets.
02:05 Ce jour-là, il vient faire de la prévention directement auprès d'une centaine de toxicomanes.
02:12 Si aucune étude ne permet de quantifier l'ampleur du phénomène, les fumeurs de
02:17 kush sont visibles partout.
02:19 Les jeunes meurent.
02:24 Il nous faut rapidement une stratégie repensée pour contrer la façon dont les jeunes consomment
02:31 cette drogue.
02:32 A l'heure actuelle, c'est vraiment alarmant.
02:33 Pour répondre à la crise, l'unique hôpital psychiatrique du pays reste la seule structure
02:41 d'accueil pour tenter de sevrer les toxicomanes que les familles amènent.
02:45 Selon Roussou Matia, interne en psychiatrie, au moins 60% des admissions sont liées à
02:52 une addiction aux kush.
02:54 Faute de tests, ce chiffre pourrait être plus important.
02:57 Ce que nous voyons à l'hôpital peut être considéré comme la partie émergée de l'iceberg,
03:06 où seuls les cas les plus graves sont amenés.
03:09 Mais si on se rend dans les communautés, dans les parcs, dans les rues, dans les bidonvilles,
03:13 on trouve beaucoup plus de gens qui consomment ces substances et qui en subissent les effets
03:17 que l'on voit ici.
03:18 Ce bâtiment de l'hôpital est exclusivement destiné aux patients nécessitant un sevrage.
03:28 Dans ces dortoirs fermés à clé, ces jeunes hommes passent trois à six semaines, certains
03:36 sous traitement anti-psychotique.
03:38 Grâce à l'aide d'une ONG qui offre un soutien financier et des formations au personnel,
03:44 les patients bénéficient d'une psychothérapie et d'activités de réinsertion comme du
03:49 sport ou de la couture.
03:50 Ces jeunes le jurent, le kush est désormais derrière eux.
04:01 Je voudrais dire à mes camarades dehors que cette substance que nous consommons, qu'ils
04:06 consomment parce que je n'en fais plus partie maintenant, je suis une nouvelle personne,
04:10 cette substance qu'ils prennent n'est pas bonne pour la santé.
04:13 La bonne volonté n'est pas toujours suffisante face à une drogue hautement addictive.
04:19 Faute de moyens humains et financiers pour assurer le suivi, de nombreux patients rechutent
04:25 à la sortie.
04:26 Merci.
04:27 Merci.