Pourquoi les stéréotypes des maladies mentales sont problématiques

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00:00 : Définition du trouble mental
03:07 : L'histoire des troubles mentaux au cinéma
05:45 : Une représentation problématique...
10:20 : qui produit des effets préjudiciables
13:50 : Une résolution complexe
Transcription
00:00 *musique*
00:03 Adam Bloss présente
00:05 *musique*
00:09 Tu veux me le dire ?
00:11 *musique*
00:17 Tu vas le comprendre
00:19 *musique*
00:20 Nous tous on est un peu fou parfois
00:22 *musique*
00:25 N'est-ce pas ?
00:26 *musique*
00:27 *bruit de chien*
00:42 La représentation des troubles mentaux dans la pop culture est régulièrement sujette à débat.
00:47 Absente, stéréotypée, voire dégradante, c'est un vrai thème de discussion.
00:52 Je vous propose aujourd'hui de voir en quoi cette représentation est bien problématique,
00:57 les conséquences parfois dramatiques que cela peut avoir, et enfin on finira sur une petite ouverture.
01:02 Mais commençons par le commencement, qu'est-ce que je vais appeler trouble mental ou même maladie mentale.
01:07 Le site de l'Organisation Mondiale de la Santé le décrit comme une altération majeure sur le plan clinique,
01:13 de l'état cognitif, de la régulation des émotions ou du comportement d'un individu.
01:18 Elle accompagne généralement d'un sentiment de détresse ou de déficience fonctionnelle dans des domaines importants.
01:23 Plus loin, l'article ajoute qu'il existe de nombreux types de troubles mentaux,
01:28 comme les handicaps psychosociaux et d'autres états mentaux,
01:31 associés à un sentiment de détresse, à des déficiences fonctionnelles ou à un risque de comportement auto-agressif important.
01:38 Et cette définition très large, elle englobe énormément de monde.
01:41 Selon différentes études, environ une personne sur huit dans le monde souffrirait de troubles mentaux.
01:47 Ce chiffre est d'ailleurs en hausse assez importante depuis trois ans en raison de la pandémie.
01:52 Pour vous donner des exemples un peu plus concrets, il peut s'agir de troubles anxieux, de dépression,
01:58 de troubles bipolaires, post-traumatiques, de schizophrénie, de troubles de l'alimentation ou dissociaux.
02:03 Dans une certaine mesure, on pourrait même y ajouter les troubles neurodéveloppementaux.
02:07 Ça ressemble à du gros jargon d'initié, mais c'est de cette manière qu'on qualifie l'autisme notamment.
02:12 D'ailleurs, je profite de cette vidéo. Vous le savez, je vous le demande quasiment jamais.
02:16 Mais si vous avez envie de soutenir la chaîne, moi, je n'ai pas de financement participatif,
02:21 je n'ai pas de financement de la part des marques ou même d'institutions.
02:24 Donc le meilleur moyen, c'est vraiment de liker, de vous abonner, de partager les vidéos,
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02:33 C'est seulement comme ça que les vidéos pourront continuer à exister de cette manière.
02:38 Les spectres que recouvrent les troubles mentaux sont alors très larges.
02:41 Et de notre côté, on va se concentrer quasiment uniquement sur les séries et les films mainstream
02:46 qui constituent la pop culture.
02:48 Je vais surtout m'appuyer sur des œuvres que je connais et que j'ai vues, même si j'ai fait pas mal de recherches.
02:53 Donc en vrai, n'hésitez pas à me compléter en commentaire si vous pensez que j'ai pu en oublier des majeures.
02:58 De même, si vous êtes concerné, si vous le sentez, n'hésitez pas à témoigner de votre ressenti à propos de ce sujet.
03:03 L'espace en dessous de la vidéo est vraiment fait pour ça.
03:05 C'est assez difficile de faire un historique complet, même non exhaustif, des différentes illustrations des troubles mentaux dans les films, dans l'histoire.
03:12 Celui auquel on pense intuitivement est sûrement Psychose d'Alfred Hitchcock, sorti en 1960,
03:18 dans lequel Norman Bates, gentil hôtelier d'un motel en bord de route,
03:22 se trouve être un tueur en série fou, persuadé d'être sa mère à cause de ce qui apparaît comme un trouble dissociatif de la personnalité.
03:29 Pourtant, c'est loin d'être le premier.
03:32 La première fois qu'un psychiatre apparaît à l'écran, c'est en 1906, dans Doctor Deepie's Sanitarium,
03:38 qui racontait l'histoire d'un garde devant l'entrée d'un asile psychiatrique.
03:42 La référence est obscure, mais celle de La vie est belle en 1946 l'est sûrement moins.
03:48 Le personnage, campé par James Stewart, qui manque de se jeter d'un pont, présente de nombreux symptômes dépressifs.
03:54 De même que pour celui campé par James Dean, dans La fureur de vivre en 1955,
04:00 il a des troubles anxieux qui lui rongent le moral.
04:03 Cependant, si on doit vraiment faire les comptes de la représentation des problèmes psychiatriques et psychologiques dans les premières années d'Hollywood,
04:10 cette dernière se fait surtout remarquer par son absence ou par son caractère très caricatural.
04:15 A partir des années 70-80, la thématique commence à prendre en importance et à intéresser de plus en plus de cinéastes.
04:21 Vol au-dessus d'un nid de coucou, sorti en 1975, bien qu'ayant sûrement contribué à une image très néfaste sur laquelle on reviendra,
04:28 aborde frontalement cette question.
04:30 Les traits autistiques de Rain Man ont ensuite marqué le public, plus de 10 ans plus tard, grâce à l'excellente performance de Dustin Hoffman.
04:37 Au début des années 2000, le thème semble être quasiment à la mode.
04:41 Entre A Beautiful Mind, Fight Club ou Donnie Darko, les réalisateurs n'hésitent plus à dépeindre des personnages emprunts à des troubles mentaux très importants.
04:49 Aujourd'hui, c'est encore plus le cas.
04:51 Cela peut s'expliquer aussi car il y a plus de contenu et de nombreuses séries sont venues fournir ce catalogue de personnages aux maladies mentales envahissantes.
04:59 Au cinéma, dernièrement, on a vu Olivia Colman subir la bipolarité dans Empire of Light après les troubles de Jennifer Lawrence dans Silver Lining Playbox.
05:08 Au niveau des séries, Mr. Robot, Euphoria, voire même Moon Knight ont mis en scène, dans des univers pourtant radicalement différents, des personnages atteints par ces troubles.
05:17 C'est même le sujet principal de l'excellente série beaucoup trop sous-codée Maniac avec Emma Stone et Jonah Hill, tout comme Atypical qui traite de l'autisme avec son personnage principal.
05:27 Bref, c'est une problématique qui prend de plus en plus de place dans notre culture populaire.
05:31 On pourrait donc se dire que tout va bien, la preuve, il y a plein de représentations diverses et variées.
05:36 Sauf que non, pas vraiment.
05:38 Au contraire, les études sur le sujet sont toutes teintées d'un pessimisme prêt à refroidir les plus candides.
05:44 Si les troubles mentaux sont représentés, et encore on le verra, cela ne veut pas forcément dire qu'ils le sont correctement, y compris parmi les œuvres que j'ai citées.
05:53 Déjà, il y a un problème évident que les concernés auront sûrement rapidement relevé, ces représentations sont clairement inexactes.
06:01 Que ce soit sur les symptômes, les thérapies suivies ou les comportements des personnes touchées, on est souvent assez loin de la réalité.
06:08 En juin 2006, Emanuele Tarola, Lorenzo Tarzini et Roberto Brugnoli ont étudié cette question en se concentrant sur le cinéma américain.
06:18 Ils concluent que les patients psychiatriques sont mal représentés par rapport à la réalité, et qu'il en émerge des portraits trompeurs, voire fallacieux.
06:25 En mai 2022, l'USC Annenberg, qui est une école de journalisme américaine, a publié un rapport édifiant à ce propos.
06:32 Pour cela, plus de 200 longs métrages, les plus populaires de 2016 et 2019, ont été analysés.
06:39 Il en sort qu'1,5% des personnages qui y sont présents semblent rencontrer des troubles psychologiques, contre 21% de la population dans la vraie vie.
06:47 Encore une fois, comme dit plus tôt, c'est un chiffre toujours en débat, mais quoi qu'il arrive, bien supérieur à 1%.
06:54 Ce qui est intéressant, c'est que l'étude en révèle un peu plus sur les manières dont cette présence a lieu.
06:59 Le trouble qui revient principalement est plus ou moins lié aux addictions.
07:03 On pense alors à Roux, dans Euphoria, qui souffre typiquement de ces problèmes psychologiques qui la poussent à tomber dans l'addiction aux substances illicites.
07:11 Le rapport de l'USC Annenberg relève aussi un dénigrement omniprésent, mais également que 63% des personnages présentés comme souffrant d'une pathologie mentale sont coupables de violences.
07:24 Et il s'agit d'un vrai sujet.
07:26 Une étude réalisée sur la population vivant en 1996 révélait que les personnes associaient particulièrement la maladie mentale à la violence.
07:34 C'est probablement un des clichés qui a le plus la vie dure.
07:38 Et cela n'a rien d'étonnant.
07:40 De Norman Bates au Joker plus récemment, en passant par Tyler Durden, de nombreuses figures très violentes trouvaient la justification de ce trait de caractère dans leur folie.
07:50 Si le Joker de Joaquin Phoenix tue et crée un soulèvement, c'est parce qu'on vit dans une société, mais aussi car il est montré dès le début comme instable psychologiquement.
08:00 La maladie mentale va presque servir de mobile aux assassins.
08:04 On le voit particulièrement dans les films d'horreur comme American Psycho ou Halloween.
08:08 Parce que qu'est-ce qui est plus angoissant qu'une personne qui tue froidement sans aucune raison, répondant à nos logiques cognitives ?
08:16 De la même manière que les oiseaux d'Hitchcock, c'est ce qui donne un caractère effrayant à ces personnages.
08:21 Ils ne suivent pas nos normes et ne répondent pas à notre logique.
08:25 Je vous renvoie à ma dernière vidéo sur Monstres et Compagnie, où je m'épenchais sur la peur de l'inconnu et de ce qu'on ne comprend pas, qui caractérise notre frayeur des monstres.
08:33 Et les études sont unanimes.
08:35 Cette représentation produit un véritable effet sur l'image que le spectateur se fait des individus souffrant de troubles mentaux.
08:41 Un article de 2006, écrit par les chercheurs Perkis, Blood, Francis et McCollum, propose une revue de la littérature scientifique à ce propos.
08:50 Leur constat est sans appel. Les recherches suggèrent que la représentation de la maladie mentale à l'écran est généralement négative et que celle-ci a un effet sur la perception qu'en ont les gens.
09:01 Mais ça va même plus loin. Selon eux, cela impacte aussi négativement les chances pour une personne souffrant de ces troubles de chercher de l'aide appropriée.
09:10 Et si cette représentation des personnes qui souffrent de troubles mentaux est assez néfaste et peut produire des effets négatifs, notamment sur le fait qu'ils puissent se soigner,
09:21 c'est aussi parce que la représentation des personnes qui s'en occupent, notamment des psychiatres ou des psychologues, est également jugée très néfaste.
09:30 Des études ont été faites sur le sujet, qui concluent que, au cinéma et dans la pop culture, les psychiatres représentés à l'écran le sont constamment de manière soit ridicule,
09:40 soit au contraire assez agressive et sur le ton de la peur. Je pense par exemple à Nightmare Alley, un film que j'aime beaucoup,
09:47 où Cate Blanchett joue le rôle d'une psychiatre qui est clairement juste une manipulatrice, qui va se servir du personnage principal et lui retourner le cerveau,
09:58 et qui va peut-être pousser certaines personnes à avoir une mauvaise image de ses métiers et à s'en méfier au moment où ça pourrait leur être utile pour se soigner.
10:06 Le problème de la représentation est donc très loin d'être réglé, et bien plus qu'un combat moral pour défendre l'image des personnes à la santé mentale fragile,
10:14 c'est un phénomène qui a des conséquences bien réelles et qui sont vraiment problématiques.
10:19 Dans mon retour historique sur les oeuvres qui dépeignent les maladies mentales, j'ai évoqué brièvement le film Vol au-dessus d'un nid de coucous.
10:24 Le long métrage, avec Jack Nicholson dans le rôle principal, suit un condamné qui, pour échapper à la prison, simule la folie pour se faire interner en hôpital psychiatrique.
10:34 Cependant, il se rend vite compte que la vie n'y est pas de tout repos, notamment à cause des traitements infligés par l'infirmière principale qui martyrisent ses patients.
10:43 Durant plusieurs séquences, on voit des personnages recevoir une électroconvulsivothérapie.
10:47 Il s'agit d'un traitement par électrochoc qui va déclencher une crise d'épilepsie et permettrait ainsi de soigner notamment des dépressions assez graves.
10:54 Là, normalement, vous vous faites une idée et vous vous dites que c'est une torture terrible, encore plus si vous avez vu des films qui en comportent.
11:01 Pourtant, il s'agit d'un traitement sûr, reconnu et efficace.
11:05 Sur Wikipédia, on peut lire qu'une méta-analyse de 2003 incluant 1114 patients conclut que l'ECT est un traitement efficace à court terme de la dépression et probablement plus efficace que la pharmacothérapie.
11:18 Et donc, c'est notamment utile en cas d'échec des antidépresseurs. C'est un vrai remède.
11:23 Alors, c'est loin d'être parfait, mais le problème, c'est que de nombreux psychiatres relèvent une méfiance, voire un refus clair et net de la part des patients de recourir à ce traitement en raison de sa réputation, qu'ils doivent à sa présence dans certains films ou séries sous forme de torture.
11:37 Parfois, au-delà des traitements, c'est l'individu à qui on donne un comportement stigmatisant.
11:42 Dans la série Netflix You, on suit Joe, un homme qui stalk, torture, voire tue les femmes qu'il aime.
11:48 On a donc aussi affaire à cette représentation stigmatisante dont j'ai parlé un peu avant, qui va dépeindre la personne souffrant ici d'un trouble narcissique de la personnalité, selon un livre de William Johnston, comme violente et toxique, à la manière d'American Psycho.
12:02 On est alors très loin de la réalité et des caractéristiques de ces personnes-là.
12:06 On a donc vu que la présence des personnages avec des maladies mentales peuvent venir stigmatiser et caricaturer la vision que l'on a de ces gens.
12:14 Et parfois, l'inverse peut aussi avoir lieu, avec une forme de romantisation de ces troubles.
12:19 C'est le cas de Rain Man, où le personnage de Raymond, avec un trouble autistique, va se voir attribuer des facultés mentales et intellectuelles au-delà du commun.
12:29 Cela a participé à créer un mythe autour du syndrome savant, qui touche certes les autistes, mais seulement 1 sur 10 d'après les études.
12:38 Au contraire, la majorité des personnes atteintes d'autisme ont un QI dans la moyenne, voire légèrement inférieur selon les données scientifiques que l'on possède.
12:46 Mais il est quasiment trop tard. Désormais, l'autisme est constamment relié à une forme de don intellectuel et cognitif.
12:53 En 2017, la doctorante Emily Roseden a réalisé une thèse sur cette romantisation des troubles psychologiques, en particulier chez la jeune génération.
13:02 Elle expliquait que selon elle, la volonté de déstigmatiser la maladie mentale dans notre société avait mené à une perception inverse et sensationnaliste sur les réseaux sociaux et à travers les films.
13:12 Les troubles mentaux seraient devenus glamour, et suggéreraient le mystère, l'intelligence, le caractère unique.
13:18 Elle souligne à ce titre la description par Selena Gomez de la série 13 Reasons Why qu'elle exprimait comme étant "magnifiquement tragique".
13:26 Pour rappel, on parle du suicide d'une adolescente suite à un harcèlement.
13:30 Elle reprend une étude du Mirror Magazine selon laquelle, en 2013, 34% des adolescents au Royaume-Uni auraient déclaré une fausse maladie mentale.
13:39 Il y a pas mal de collectifs ou même quelques études que j'ai vues sur le sujet qui recommandent de faire appel à des spécialistes de la question.
13:48 Encore une fois, ça peut être des psychologues, des psychiatres, des médecins, des personnes concernées par le sujet qui souffrent également de ces troubles mentaux.
13:55 Au moment d'écrire les scénarios, ou sur les tournages pour conseiller les acteurs, voire même d'engager des acteurs qui souffrent de ces mêmes troubles,
14:02 pour offrir une meilleure représentation, et une représentation qui est un peu plus proche du réel.
14:09 Et ça peut être une solution, il y a plein de gens qui la défendent. Personnellement, c'est pas celle que je défends, mais en tout cas, c'est quelque chose qui existe et qui est proposé par certains.
14:17 Bon, on peut se dire que certes, les mauvaises représentations et les discours qui accompagnent ce sujet grave n'étaient pas à changer la perception qu'on a,
14:24 mais qu'il existe néanmoins de nouvelles représentations plus fidèles à la réalité et moins problématiques qui vont changer la donne.
14:31 Bah visiblement, pas vraiment.
14:33 En 2003, trois chercheurs ont mené une étude qui a démontré que représenter de manière fidèle et positive la maladie mentale dans des films
14:41 ne semblait pas réduire la stigmatisation ou même améliorer les attitudes à ce propos.
14:46 Mais personnellement, je n'y vois pas de raison d'être défaitiste.
14:50 Au risque de me répéter, nous ne pouvons pas attendre le salut de la part d'Hollywood ou de Netflix.
14:55 Ces industries, dont le succès repose sur la capacité à se faire déplacer les foules en salles ou sur leur écran de télévision,
15:02 n'ont pas d'intérêt à reverser la tendance.
15:04 Il ne peut pas s'agir d'un véritable objectif pour eux.
15:07 Et j'irais même plus loin en affirmant que cela ne devrait pas en être un.
15:11 Je n'attends pas des films et des séries, une représentation parfaitement identique à la réalité et positive des troubles mentaux.
15:17 Pour les biopics, je respecte le travail des artistes.
15:20 Et quand celui-ci n'est pas juste clairement mensonger ou une incitation à la haine envers une population
15:26 ou justement des personnes souffrant d'un trouble mental, cela ne me pose pas de problème.
15:31 Pour moi, le cinéma n'a pas à représenter le réel.
15:34 Il peut, il peut le faire et s'il le fait, c'est très bien.
15:37 Mais comme j'avais dit sur les biopics, ça ne doit pas être son but premier.
15:40 Le but premier d'un artiste ne doit pas être d'être fidèle à la réalité.
15:44 Hormis si sa démarche est naturaliste, mais encore une fois, ça c'est lui qui doit le décider.
15:47 On ne doit pas lui imposer d'être fidèle à la réalité.
15:50 Encore une fois, sans incitation à la haine et sans non plus des caricatures immondes.
15:54 De même, on sait que le cinéma, les séries et quasiment toutes formes d'art
15:59 se nourrissent forcément des stéréotypes pour construire ces histoires.
16:03 Et à partir de ce principe-là, on peut se demander, finalement, est-ce que c'est le film qui crée le stéréotype
16:08 ou est-ce que simplement le film s'inspire d'un stéréotype qui est, lui, ancré dans la société ?
16:13 Si on veut vraiment régler le problème, il n'est pas tant au niveau de la production des films
16:19 qu'en amont, dans la mentalité des gens.
16:21 Et si cette mentalité ne peut pas être changée par les films, elle peut être changée par d'autres moyens,
16:25 notamment la pédagogie.
16:26 Et alors, les œuvres de la pop culture vont avoir une fonction qui n'est pas forcément une fonction d'éducation,
16:32 de dire "voilà, c'est comme ça qu'on doit représenter, c'est à ça que ressemble une personne qui souffre de schizophrénie",
16:38 mais plutôt sur une notion d'ouverture de débat.
16:41 Par exemple, Atypical a été attaqué par, il me semble, des associations ou même des personnes atteintes d'autisme
16:48 pour sa représentation.
16:50 Elle a au moins le mérite de poser le débat sur la table, de poser la question de cette représentation,
16:55 de montrer une personne souffrant de ce trouble et de faire en sorte que le spectateur s'intéresse à ce sujet.
17:01 Typiquement sur l'électro-convulsivothérapie, avant cette vidéo, j'étais persuadé que c'était quasiment un instrument de torture
17:07 et que c'était une pratique médicale ultra douteuse.
17:10 Et je pense que c'est cette démarche-là qu'on doit valoriser bien plus que la démarche des films qui se voudraient vertueuses
17:17 en représentant correctement des personnes qui, de toute façon, ne seront jamais complètement représentées correctement,
17:23 parce que pour un trouble, il existe un spectre énorme de représentations possibles.
17:29 Je continue de penser que Voletu, Danit Koukou et Psychose sont de grands films, malgré leurs problèmes.
17:34 C'est à nous de réussir à mieux éduquer, débunker les stéréotypes autour de nous
17:39 et encore une fois, c'est surtout à nous d'être capables d'avoir un recul critique sur le contenu auquel on est exposé.
17:46 C'est ce que recommande Lauren Beecham dans un article qui revient sur la question.
17:49 Arrêtons d'attendre que la pop-culture soit vertueuse et réponde à des attentes contraires à son essence.
17:55 Et faisons cela sans jamais succomber à l'impassivité.
17:58 Au contraire, en devenant acteur d'un message non pas inverse mais complémentaire
18:03 qui lui pourra avoir un effet positif sur la représentation que les gens se font des troubles mentaux.
18:09 Le jour où les mentalités auront évolué, la culture suivra. Comme toujours.
18:14 Est-ce que la cancel culture détruit des carrières ?
18:18 Alors que depuis deux ans, on entend parler de ce terme absolument partout dans les médias à propos des célébrités,
18:24 il y a souvent un débat qui revient sur sa capacité à détruire des carrières des artistes et des célébrités.
18:31 On essayera de répondre ensemble à la question dimanche prochain 15h dans la nouvelle vidéo.
18:35 Abonnez-vous à la chaîne pour être sûr de ne pas la louper.
18:39 Si vous avez aimé cette vidéo, vous pourrez aimer cette vidéo sur la santé mentale des chanteurs.
18:43 Vous n'avez qu'à cliquer sur la vidéo. Je suis sûr que vous ne serez pas déçus.
18:46 Confiez-moi.
18:47 A la prochaine, dimanche.
18:48 !

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