Louison Bobet : Les Coulisses de l'Exploit - Un Voyage Intime au Cœur des Triomphes et des Défis du Champion Cycliste.

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00:00 (Musique)
00:11 Quelques images d'une extraordinaire carrière, celle de Louis-Johan Bobet.
00:15 L'Isoard, au lieu de la qualité athlétique, en fait un vainqueur du tout.
00:19 Personne ne saurait contester une victoire acquise dans cette casse,
00:22 que l'on dit déserte, mais où se bousculent les fous.
00:25 Paris-Roubaix, Milan-San Remo, Championnat du Monde, Tour des Flandres,
00:28 Tour de Lombardie, Bordeaux-Paris, il a gagné tout cela.
00:32 En 15 années de compétition, Louis-Johan Bobet est devenu le personnage
00:35 le plus populaire du sport français.
00:37 Son dernier grand objectif, c'était gagner le prochain Bordeaux-Paris.
00:41 Cet hiver, il s'y préparait quand le 15 décembre dernier,
00:44 à 4 heures du matin, ce fut le drame.
00:46 Un virage, un choc terrible et les deux frères Bobet grièvement blessés
00:49 étaient transportés en clinique.
00:51 (Musique)
00:55 Après plusieurs semaines où sa vie parut souvent en danger,
00:58 Louis-Johan obtint enfin le bulletin de sortie de la clinique.
01:01 Mais pour lui commençait alors une longue et difficile étape,
01:04 celle de la rééducation, l'étape la plus dure de sa vie.
01:07 A 37 ans, une fracture du fémur est catastrophique pour un athlète.
01:11 Les muscles atrophiés par 4 mois d'inactivité,
01:14 les blessures encore douloureuses, il partit vers Saint-Brieuc.
01:17 Là, chez Raymond Lobert, son ami des heures de gloire
01:20 qu'il retrouvait dans ce moment de détresse, il réapprit à marcher.
01:23 (Musique)
01:33 Avec l'immense espoir, qui semblait alors un espoir fou,
01:36 de redevenir un coureur cycliste.
01:38 (Musique)
01:41 Louis-Johan aime sa Bretagne, il ne peut se passer d'elle
01:44 et nulle part ailleurs il n'aurait pu recouvrer ses forces et sa quiétude morale
01:47 sans lesquelles ce lutteur considérerait qu'il est un homme fini.
01:50 (Musique)
01:52 Mais pendant ce temps, les autres luttent sur les routes.
01:55 Justement, c'est Paris-Nice.
01:57 (Musique)
02:08 Enfin, c'est le grand jour.
02:10 Sur une petite route de la Lande, pour la première fois,
02:13 en présence de 3 témoins et de la caméra des coulisses de l'exploit,
02:16 Louis-Johan va repédaler.
02:19 Il a dit au docteur Naros, à Beaugrand, à Raymond Lebert, ses amis,
02:23 qu'il ne pouvait plus attendre, il veut savoir.
02:26 Il veut savoir s'il ne se leurre pas,
02:28 s'il pourra vraiment reprendre sa place dans les pelotons.
02:31 (Musique)
02:33 L'année prochaine sans doute, quand il sera débarrassé de la broche.
02:37 (Musique)
02:43 Quelle impression, Louis-Johan ?
02:45 - Eh bien voilà, c'est à la fois une impression très curieuse,
02:48 c'est très émouvant et presque normal.
02:51 Très émouvant parce qu'à 4 mois d'inactivité,
02:54 et remonter sur une biquette, c'est vraiment curieux.
02:57 Mais presque normal parce que le vélo, c'est mon élément.
03:01 Je suis dessus presque, même certainement plus à l'aise qu'avec mes biquilles.
03:06 Il est évident que j'ai quand même des symptômes très curieux,
03:10 notamment j'ai cette maudite broche qui se manifeste sous la peau
03:15 et en pédalant, en relevant ma jambe droite,
03:19 je la senserai souvent sous mon collant.
03:22 Et j'ai aussi la fracture de ma cheville que je croyais guérie,
03:27 mais je me rends compte en faisant jouer cette articulation
03:30 qu'elle me fait quand même un peu souffrir.
03:33 Enfin c'est quand même formidable pour moi de pédaler dans ma Bretagne
03:38 sur mes routes qui me sont familières,
03:41 alors qu'il y a seulement 3 mois, je n'y pensais pas.
03:44 Alors que j'allais vraiment allongé, à mon lit.
03:47 -Et les jours passent.
04:01 Pour le convalescent, l'amélioration semble lente.
04:04 Mais à sa main, son pays, son village,
04:06 il reprend goût à la vie en retrouvant sa jeunesse.
04:09 Cette boulangerie, où son ami Edouard va le recevoir,
04:12 en connaît tous les recoins.
04:14 D'ailleurs, il n'a pas perdu la main.
04:20 Sa fournée est bonne,
04:24 comme celle du jeune mitron qu'il était il y a 15 ans.
04:39 Chez Prigent, le vieux restaurateur, il a réuni sa petite famille
04:42 car la solitude, même chez lui, à sa main, commençait à lui poser.
04:45 Mais Prigent vous le dira,
04:47 Louison ne s'est pas toléré le moindre écart à son régime de champion.
04:50 Il n'a même pas goûté de la fameuse saucisse bretonne
04:53 qu'il considère comme le fin du fin,
04:55 mais hélas incompatible avec le menu d'un sportif.
04:58 Philippe et Maryse, les enfants, ne sont d'ailleurs pas surpris.
05:01 Ils ont toujours connu papa aussi draconien.
05:04 Et Philippe, qui veut assurer la relève,
05:06 ne prendra pas de mauvaises habitudes lui non plus.
05:09 Louison retrouve aussi tous ses vieux camarades.
05:25 De chacun, il reçoit un mot d'encouragement.
05:28 Bien sûr, Philippe est assuré d'un certain prestige
05:35 et tous les jours, sur la grand-place, on se réunit pour l'écouter parler de vélo.
05:38 C'est ici le noyau de ses futurs supporters.
05:41 L'aviation, c'est la seconde passion sportive de Louison Bobet.
05:47 N'est-ce pas d'ailleurs un autre moyen de conquérir ?
05:50 Ici, il a décidé de frapper à un grand coup pendant la période de rééducation physique.
05:54 Son ami, l'ancien champion guillet, est dans le secret.
05:57 Louison va s'envoler pour Avignon, où le Tour du Sud-Est fait état.
06:00 S'il supporte bien ce voyage,
06:02 et survole la France de la Bretagne à la Provence sans faiblesse,
06:05 il aura gagné une nouvelle partie.
06:07 Et là-bas, sur les routes provençales, il se retrempera dans l'atmosphère des courses.
06:11 (bruit de moteur)
06:15 (musique)
06:19 (bruit de moteur)
06:22 (musique)
06:26 (bruit de moteur)
06:54 R.A.S. Rien à signaler, comme dirait l'ardoisier des pelotons.
06:57 Le vent était favorable, Louison a volé sans histoire.
07:00 Le revoilà maintenant mêlé à des coureurs.
07:02 Qu'est-ce que vous attendez encore du vélo, Louison ?
07:04 D'abord, une très grande chose.
07:06 Celle de redevenir un garçon normal.
07:08 Un individu qui retrouve tous ses membres à 100% comme par le passé.
07:12 Et puis, sans être un inframatérialiste,
07:16 je dois vous avouer aussi que j'ai quand même fait le sacrifice pendant quelques 15 ou 20 ans,
07:20 et que je me suis fait une valeur commerciale.
07:22 Cette valeur commerciale, je tiens à l'exploiter,
07:25 tout en étant un garçon raisonnable, bien sûr.
07:28 Certains prétendent pourtant que, étant donné votre palmarès,
07:32 votre situation aussi, vous devriez peut-être vous retirer.
07:35 Oui, mais ce que les gens ne comprennent pas, c'est que,
07:38 est-ce que vous, vous qui me connaissez bien,
07:40 est-ce que vous rendez compte de la valeur d'un bouquet, d'un tour d'honneur pour moi ?
07:44 C'est ça que les gens ne peuvent pas très bien comprendre.
07:46 Tant que je serai encore un interlocuteur valable,
07:48 et que je pourrai dans certaines courses figurer honnêtement,
07:51 eh bien, pour moi, un tour d'honneur, un bouquet,
07:54 et puis la satisfaction de remporter une épreuve,
07:57 c'est assez indescriptible et inexplicable,
08:00 mais c'est très très important pour moi.
08:02 D'arriver au Parc des Princes après 21 jours de périple à travers la France,
08:06 c'est quelque chose d'inoubliable,
08:08 et un tour d'honneur en Allemagne avec la meilleure championne du monde sur le dos,
08:11 c'est quand même merveilleux aussi.
08:12 Madame Bobet, croyez-vous que Louison recourra ?
08:14 Oui, je crois, j'en suis même persuadée.
08:18 Quand ?
08:19 Quand c'est difficile à dire, peut-être au mois de septembre,
08:24 peut-être avant, peut-être après.
08:27 Il y a eu un mot qui a dominé toute votre carrière, c'est volonté.
08:30 Regrettez-vous maintenant, non seulement bien sûr cet accident,
08:33 mais d'avoir vieilli, de ne plus pouvoir grimper l'Isoard par exemple,
08:36 ou vous vous envoliez ?
08:37 Terriblement. Là vous touchez un point très délicat.
08:40 Je ne sais pas que je ne sais pas vieillir,
08:42 mais j'accepte difficilement de ne plus pouvoir suivre
08:47 les jeunes camarades qui s'envolent dans la montagne.
08:49 Et moi, quand je suis derrière, je pense à ces moments glorieux que j'ai connus aussi.
08:54 Et c'est maintenant d'ailleurs, chose curieuse,
08:57 que j'apprécie les exploits que j'ai faits par le passé.
08:59 Sans prétention bien sûr, mais je me rends compte que par le passé,
09:02 je faisais également des belles choses comme font actuellement les bodettes d'époque actuelle.
09:07 Pour reprendre une expression de boxe, est-ce qu'il n'a pas peur de faire un combat de pro ?
09:15 Peut-être. Oh, c'est trop difficile pour moi.
09:19 Si tout était à refaire, est-ce que vous changeriez quelque chose ?
09:23 Non, absolument pas. Absolument pas.
09:25 Dans ce tour du sud-est, Jovelli sont protégés à gagner l'étape du matin.
09:30 A Bollen, contre la montre, il a réalisé une grande performance,
09:33 et sans le savoir, il a apporté une belle satisfaction morale à son maître,
09:37 qui décide alors de suivre l'étape de l'après-midi sur son vélo.
09:41 Le plus difficile est de se mettre en selle. Après, on verra.
09:44 Heureusement, pour aller de Bollen à Nîmes, le peloton fait un grand tour.
09:50 Louison connaît des raccourcis. Il en profite, mais parole,
09:53 c'est la première fois de sa carrière que cela lui arrive.
09:56 D'ailleurs, le règlement est formel. Non engagé dans la course,
10:00 il n'est pas obligé de se mettre en selle.
10:02 Il est obligé de se mettre en selle, mais il n'y a pas de règle.
10:05 Il est obligé de se mettre en selle, mais il n'y a pas de règle.
10:08 D'ailleurs, le règlement est formel. Non engagé dans la course,
10:11 il n'est pas obligé de se mettre en selle.
10:13 Même s'il est parfois bon enfant, le commissaire serait obligé de sévir.
10:16 Louison, heureux comme un gosse, pédale dans la même campagne que ses copains les coureurs.
10:19 Il repart de zéro. L'allure semble la même qu'avant,
10:22 pourtant il est assis de guingou.
10:24 Pourtant, il ne peut pas se mettre en danseuse, comme l'ont dit.
10:27 Tous les cohorts doivent se mettre en danseuse.
10:29 De sa voiture de journaliste, Jean, son frère, vient aux nouvelles.
10:32 Vu que tout autre, lui, sait la formidable volonté dont Louison fait preuve actuellement.
10:36 L'effort surhumain qu'il s'impose là, sans paraître l'accusé, puisqu'il sourit.
10:41 Mais c'est à l'avenir qu'il sourit.
10:58 Sous-titres par Jean Laflute
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