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En juin 1983, la mort de deux policiers tués par des cambrioleurs est la goutte de trop pour leurs collègues. Près de 2000 forces de l'ordre demandent la démission du ministre de la Justice Robert Badinter en manifestant sous ses fenêtres. La réponse du président de la République ne se fait pas attendre.

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Transcription
00:00 En France, la mise en détention provisoire d'un policier marseillais soupçonné de violences policières
00:04 suscite la levée de bouclier d'une partie des policiers soutenus par leur chef, Frédéric Vaud.
00:09 Pour le directeur général de la police nationale, un policier n'a pas sa place en prison
00:14 même s'il a pu commettre des erreurs graves.
00:16 Face à cette déclaration provocatrice et polémique,
00:19 l'exécutif répond "nul n'est au-dessus des lois"
00:22 et la réaction s'arrête là.
00:23 Une situation qui en rappelle une autre, avec un dénouement bien différent.
00:27 C'était il y a 40 ans, on vous raconte.
00:30 Nous sommes le 3 juin 1983.
00:34 Dans la cour d'honneur de la préfecture de police de Paris,
00:37 près de 1500 policiers sont venus rendre hommage à deux de leurs collègues,
00:41 Émile Gondry et Claude Cayola,
00:43 tués quelques jours plus tôt à Venue de Trudène par des cambrioleurs
00:46 qui sont aussi membres du groupuscule d'extrême-gauche Action Directe.
00:50 Les policiers ont la mine grave,
00:52 pour eux ces deux morts sont la goutte de trop.
00:54 Après un hommage silencieux, une manifestation interdite se dessine
00:58 à l'appel des syndicats de droite, voire d'extrême-droite,
01:01 direction Place Vendôme, sous l'écrit de Badinter démission.
01:04 Marchons, marchons,
01:08 le temps est vu,
01:11 à meurtre !
01:13 Les policiers en veulent au garde des Sceaux Robert Badinter
01:16 qu'il tienne pour responsable de la mort de leurs collègues.
01:18 Depuis sa nomination, l'homme politique est détesté par la police.
01:22 Il lui reproche surtout l'abrogation de la peine de mort,
01:25 mais aussi la suppression des tribunaux militaires ou de la loi anti-casseurs
01:29 et la loi d'amnistie de 1981.
01:31 Pour eux, Robert Badinter est le responsable d'une justice laxiste.
01:35 Dans Paris, les policiers, parfois armés,
01:38 forcent les barrages des gendarmes mobiles
01:40 pour atteindre la place Beauvau en criant des slogans
01:43 à l'encontre du ministre de l'Intérieur et du ministre de la Justice.
01:46 La réponse du président François Mitterrand et de son gouvernement
01:50 ne se fait pas attendre.
01:51 Le 7 juin 1983, le directeur général de la police nationale Paul Cousserand
01:56 est limogé, Jean Perrier, le préfet de police de Paris, démissionne
01:59 et plusieurs leaders syndicaux sont sanctionnés.
02:02 Le lendemain, dans une interview télévisée,
02:04 François Mitterrand apporte son soutien au ministre de la Justice
02:07 et assume les sanctions prises à l'encontre d'actes qu'il qualifie de "séditieux".
02:11 Si certains policiers, une minorité agissante, ont manqué à leur devoir,
02:17 le devoir des responsables de la République, c'est de frapper
02:21 et de faire respecter l'autorité de l'État.
02:25 Depuis en 40 ans, la justice a été plusieurs fois la cible des syndicats de police.
02:29 Jamais la réponse politique n'a été aussi ferme.
02:32 [Musique]

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