Edouard Philippe : la rentrée se fera avec lui

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Transcript
00:00 Europe 1 Matin, l'édito politique à 7h49 sur Europe 1 avec Karl Meus du Figaro Magazine.
00:06 Bonjour Karl.
00:07 Bonjour Alexandre.
00:07 Alors ce matin vous nous parlez d'Edouard Philippe, l'ancien Premier ministre d'Emmanuel Macron.
00:11 Très discret médiatiquement pour le moment seulement, puisque selon vous, Edouard Philippe prépare sa rentrée.
00:18 Oui, il va publier un livre sur l'éducation le 13 septembre intitulé « Des lieux qui disent » en pleine rentrée scolaire.
00:24 C'est logique pour un ouvrage sur le sujet me direz-vous, mais il est quand même intéressant de noter qu'il le fait
00:28 alors qu'Emmanuel Macron a placé l'école comme un des chantiers prioritaires du gouvernement.
00:32 La confrontation des idées reste d'être d'autant plus intéressante que le président de la République a proposé le poste de ministre de l'éducation à Edouard Philippe
00:39 qui a poliment refusé, préférant garder ses distances pour se préparer à l'échéance présidentielle de 2027.
00:45 Ce qui est plutôt compréhensible, il est en tête des baromètres de popularité, il est bien placé dans les intentions de vote.
00:51 Tout à fait et j'en connais beaucoup qui aimeraient être à sa place, mais j'allais dire que sa cote de popularité est presque trop belle pour être honnête.
00:58 Qu'est-ce que vous voulez dire par là ?
00:59 Écoutez, quand on est en tête avec un capital aussi important, c'est qu'on plaît à la fois à la droite, au centre et à la gauche.
01:05 La difficulté pour un homme politique consiste à connaître les vraies motivations de ceux qui l'apprécient.
01:09 La popularité est souvent trompeuse.
01:11 Prenez Alain Juppé, il a lui aussi été en tête des sondages de popularité comme d'intention de vote, jusqu'en 2016, date de la primaire de la droite.
01:18 Prudent, l'ancien Premier ministre veillait à conserver ce capital jusqu'au scrutin pour garder ses chances d'être désigné candidat à l'élection présidentielle de 2017.
01:25 Seulement, visiblement, ceux qui déclaraient l'apprécier ou votaient pour lui ne le faisaient pas par attachement à l'homme ou à ses propositions.
01:31 Alain Juppé constituait une sorte de valeur-refuge pour les gens de gauche, déçus par François Hollande et dans l'absence d'alternatives de son camp.
01:39 Ceux de droite le choisissaient, notamment parce que les sondages le donnaient vainqueur à court sur en 2017.
01:44 Tout s'est effondré quand Emmanuel Macron a déclaré sa candidature et incarné à gauche un espoir à l'époque,
01:49 et quand François Hollande pendant la... euh François Fillon, pendant la primaire, s'est révélé pour la droite un meilleur candidat.
01:55 Bon, c'est donc ce qui risque d'arriver, Edouard Philippe.
01:57 S'il n'y prend pas garde, oui, l'avantage c'est qu'il a vécu cette période.
02:01 Il sait qu'il ne doit pas rester quatre ans sans rien dire.
02:04 Il a commencé d'ailleurs sur les retraites, il a affiché une ligne finalement plus dure que celle d'Emmanuel Macron et d'Elisabeth Borne.
02:10 Sur l'immigration, il a pris des positions fortes, notamment sur la remise en cause des accords de 68 avec l'Algérie.
02:15 Et en septembre sur l'éducation, il redira sûrement qu'il veut des établissements plus autonomes et qu'il faut réorganiser les rythmes scolaires.
02:23 Mais quand on regarde la courbe de sa popularité, elle ne bouge quasiment pas.
02:27 Or logiquement, les gens de gauche ne devraient pas apprécier ses propositions sur l'immigration, sur les retraites.
02:33 - Mais comment vous l'expliquez ça ?
02:34 - Alors, il y a deux raisons possibles. La première, c'est qu'une partie n'écoute pas ce qu'il dit.
02:38 Il incarne l'homme qu'Emmanuel Macron n'apprécie pas et a viré et donc par opposition, ses gens l'aiment bien.
02:43 La deuxième raison, c'est qu'une autre partie attend l'émergence d'un nouveau candidat.
02:47 Tous risquent de partir à l'approche de 2027.
02:49 Edouard Philippe sait évidemment tout ça et va essayer de trouver un chemin pour conserver son capital
02:54 au milieu des embûches qui ne vont évidemment pas manquer de se dresser devant lui.
02:58 La dernière étant celle d'Emmanuel Macron qui a dit en Nouvelle-Calédonie qu'il était son ami.
03:03 On sait ce que ça veut dire, les amis en politique.
03:05 - En politique.
03:06 - Au fond, comment un ami pourrait vouloir prendre des distances avec vous ?
03:09 Vous vous souvenez quand Edouard Balladur était tout miel avec François Mitterrand pendant la première cohabitation ?
03:15 Celui-ci avait appelé ça la stratégie de l'étrangleur ottoman.
03:18 Celle qui consiste, je vois que vous connaissez vos chrétiques, à en serrer doucement le cou pour bien étouffer votre interlocuteur.
03:25 Et au dernier moment, couic, vous serrez d'un coup.
03:27 - Merci Carl Meus.
03:29 Du Figaro Magazine, l'édito politique chaque matin à 7h50 sur Europe 1.

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