L’été des pactes

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Transcript

00:00politique de Carl Mills du Chigaro Magazine. Bonjour Carl. Bonjour Lionel. Alors ce matin vous nous parlez, Carl, de ce que vous appelez

00:04l'été des pactes. De quoi s'agit-il précisément ? C'est curieux, vous ne trouvez pas ce besoin chez les politiques d'écrire des pactes.

00:11Laurent, je vois que vous avez la référence, Laurent Wauquiez, Les Républicains, avait rédigé, voici une dizaine de jours, leur pacte législatif.

00:18Gabriel Attal et son groupe à l'Assemblée Nationale Ensemble pour la République viennent de terminer ce qu'ils ont appelé leur pacte d'action pour les Français.

00:25Les groupes Horizons d'Edouard Philippe et Modem de François Bayrou ont prévu, eux,

00:29aussi d'écrire leur pacte, mais pas tout de suite, plutôt à la fin des vacances, vers la fin du mois d'août. Alors d'où vient cette

00:35frénésie d'écriture de pacte ? Les partis politiques répondent à Emmanuel Macron. Le président de la République avait appelé dans sa lettre aux Français, publiée le

00:4210 juillet, à l'esprit de dépassement. Il demandait aux forces politiques, je cite, d'engager un dialogue sincère et loyal pour bâtir une majorité solide,

00:51nécessairement plurielle, pour le pays.

00:53La question était de savoir si le responsable politique allait jouer le jeu. On a la réponse, c'est plutôt oui sur cette partie de l'échiquier politique.

00:59D'autant plus que les deux camps, LR et EPR, ont pris soin de rendre leur pacte

01:04compatible avec les positions de l'autre. On sait que Gabriel Attal et Laurent Wauquiez sont en contact, cela facilite le dialogue et ouvre la voie à des

01:11convergences, même si le second campe sur ses positions. Accords sur des textes législatifs, oui,

01:17participation gouvernementale, non.

01:19Le pacte d'action, écrit par les députés Pierre Cazeneuve, Marc Ferracci et Stéphanie Rist, a un chapitre sur la lutte contre la sécurité,

01:26prévoit de ne pas désindexer les pensions de retraite,

01:29mais reste très vague sur l'immigration. Il se contente de dire qu'il faudra une application rapide des mesures de la loi immigration,

01:36celle votée en décembre dernier, mais vidée de sa substance par le Conseil constitutionnel.

01:40On est très loin du compte pour les LR, si l'ancienne majorité devait en rester là.

01:44A bon droit, ils pourront dire qu'ils ont joué le jeu en publiant leur pacte,

01:47mais que la mauvaise volonté de l'ancienne majorité a fait capoter la possibilité d'une coalition.

01:52On touche là à la limite de l'exercice d'élargissement de la majorité, qui risque de se terminer par la rupture de l'élastique.

01:58D'autant plus que, pour le moment en tout cas, seule la droite a répondu. Qu'en est-il de la gauche ?

02:04Écoutez, elle est aux abonnés absents.

02:05Aucun des partis du Nouveau Front populaire ne semble vouloir quitter cette alliance électorale, privant ainsi Macron de la possibilité d'élargir sa coalition à la gauche.

02:13On ne voit pas pour le moment qui accepterait de venir.

02:17On sait qu'il y a des tensions internes au PS, que certains responsables reprochent à son premier secrétaire Olivier Faure

02:22son entêtement à rester prisonnier du pacte signé avec Jean-Luc Mélenchon et la France Insoumise.

02:27Mais la double perspective d'une nouvelle dissolution et des municipales de 2026 bloquent les volontaires.

02:32Or, sans une partie de la gauche, la coalition est forcément bancale, comme l'a relevé Pascal Ganfin dans les Échos mardi.

02:38Mais avec elle, c'est le programme qui risque d'être bancal.

02:42Existe-t-il un terrain d'entente sur l'immigration ou les impôts entre la gauche et la droite ?

02:46Autre qu'un mobilisme qui ne satisferait évidemment pas les français.

02:50On comprend mieux les hésitations des uns et des autres à franchir le Rubicon.

02:54Car, comme le disait André Malraux, on ne franchit pas le Rubicon pour y pêcher à la ligne.

02:58– Autre belle référence.

03:00Signature européen, Karl Meus, rédacteur en chef au Figaro magazine.

03:04À la lune du Figaro ce matin, le roi Léon, forcément !

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