En Plein Sommet Russie-Afrique Kémi Séba Ne lésine Pas Sur Le Niger Et Les Présidents Africains...
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00:00 Vous savez pourquoi ils sont dérangés par ces coups d'état ?
00:02 Parce qu'ils ne veulent pas que ça arrive dans leur propre pays.
00:04 C'est uniquement des intérêts égoïstes.
00:06 Et ceux qui nous disent que les coups d'état c'est négatif pour la démocratie,
00:09 de quelle démocratie parle-t-il ?
00:11 La démocratie vendue par l'Occident.
00:13 Mes chers amis, bonjour et quel bonheur de vous retrouver.
00:15 Les événements récents au Niger sont un excellent moyen de délier les langues,
00:19 comme à son habitude, Okemi Séba est sans langue de bois.
00:22 Nos pays sont déstructurés, nos pays sont déstabilisés.
00:25 Et au lieu de se préoccuper de la lutte véritable contre le djihadisme
00:28 en ayant une réponse unie de toute la région,
00:33 une réponse efficace, leur obsession c'est d'éviter les coups d'état.
00:37 Après l'éviction du président au Mali, au Burkina Faso, en Guinée et dans d'autres pays,
00:50 voilà l'avis d'Okemi Séba sur la question du Niger depuis la Russie.
00:54 Moi je pars du principe que tout ce qui est construit sur du sable mouvant
00:59 a vocation à disparaître, à s'effondrer.
01:02 Et il se trouve que ce qui se passe au Sahel n'est rien d'autre que la résultante
01:08 d'une maison qui a été construite depuis trop longtemps
01:10 sur des fondations qui étaient malsaines depuis le départ,
01:13 avec des institutions corrompues, avec des schémas politiques corrompus,
01:20 avec une idéologie de soumission maladie vis-à-vis des intérêts de l'oligarchie d'Occident.
01:26 On ne pouvait arriver d'une façon ou d'une autre qu'à ce genre de situation.
01:29 Je mets des guillemets à ce qui se passe à l'heure actuelle du côté du Niger
01:34 parce qu'on n'a pas encore une lecture extrêmement claire de la situation.
01:38 Ça peut aller dans une direction comme dans une autre.
01:41 Et donc on dit que c'est à la fin du bal qu'on paye les musiciens, soyons prudents.
01:44 Mais ce qui se passe de manière générale en Afrique de l'Ouest, au Sahel,
01:48 n'est pour moi rien d'autre que la résultante d'une démarche de prédation
01:52 qui avait vocation tôt ou tard à disparaître.
01:54 Et on arrive à cette étape-là.
01:56 Alors une fois de plus, au sujet de la médiation de la CDAO,
01:59 d'après lui, la CDAO est inaudible désormais.
02:02 Moi je pense que la CDAO est devenue depuis très longtemps inaudible.
02:05 De un auprès des masses.
02:06 La plupart des masses en Afrique de l'Ouest ont un degré de détestation
02:10 extrêmement élevé vis-à-vis de la CDAO,
02:11 ce qui est quand même critique lorsqu'il s'agit d'institutions
02:14 qui sont censées donner une direction, un chemin pour les populations.
02:19 De deux, les dirigeants des pays qui viennent d'arriver au pouvoir
02:24 remarquent que la CDAO a beau dire ce qu'elle veut,
02:27 mais quand un dirigeant est porté par le peuple, la CDAO ne peut rien faire.
02:32 Donc je pense qu'il doit y avoir une introspection tôt ou tard de ces institutions.
02:37 Parce que vous ne pouvez pas vous dire un représentant de population
02:39 qui vous vaut aux gémonies quotidiennement.
02:42 Il y a quelque part un devoir d'autocritique qui doit être effectué à mon sens.
02:47 Le président du Bénin, absent du sommet Russie-Afrique,
02:51 voilà ce qu'il dit de la médiation du président béninois.
02:54 Déjà ce qui me fait sourire c'est que la vraie crise qu'il y a à l'heure actuelle au Sahel,
02:59 c'est la crise liée à la déstabilisation émanant de forces djihadistes,
03:05 qui suite à la destruction de la Libye,
03:07 par les mêmes bailleurs de fonds de nos dirigeants aujourd'hui,
03:10 c'est pour peu langage que moi je l'assume complètement,
03:12 eh bien nos pays se sont déstructurés, nos pays sont déstabilisés.
03:17 Et au lieu de se préoccuper de la lutte véritable contre le djihadisme
03:20 en ayant une réponse unie de toute la région,
03:25 une réponse efficace, leur obsession c'est d'éviter les coups d'État.
03:29 Et vous savez pourquoi ils sont dérangés par ces coups d'État ?
03:31 Parce qu'ils ne veulent pas que ça arrive dans leur propre pays.
03:33 C'est uniquement des intérêts égoïstes qui entraînent justement ce genre de situation,
03:38 qui entraînent cette excitation de ces dirigeants.
03:40 Ils se disent qu'il faut éteindre le feu là, sinon ça va arriver dans leur maison.
03:43 Moi je pense qu'on est aujourd'hui à l'aube d'un changement,
03:48 je le dis vraiment, de système, de gestion de la vie de la cité.
03:51 La démocratie à la base démoscrataigne, c'est le pouvoir au peuple,
03:54 mais pendant trop longtemps le pouvoir a été confisqué par des petites élites,
03:57 par des petites bourgeoisies, par des réseaux
03:59 qui étaient en soumission intégrale avec l'élite occidentale.
04:03 Et au fur et à mesure il y a une jonction de deux forces,
04:06 les sociétés civiles, qui dans une dynamique géopolitique
04:08 sont en train de s'allier à des forces militaires patriotiques.
04:11 Et on arrive maintenant à une nouvelle gestion de la vie de la cité.
04:14 Ce qu'il dénonce, c'est le manque de vision des chefs d'État,
04:17 un manque de vision, de clarté sur la situation, sur les réalités du terrain.
04:21 Selon lui, quelles conséquences cela peut avoir sur le futur, sur le terrain ?
04:25 Voilà ce qu'il dit.
04:27 Moi je pense qu'on est dans une période d'effondrement d'un ancien système,
04:33 comme je le disais tout à l'heure,
04:34 mais que paradoxalement ces déstabilisations sont extrêmement importantes
04:40 pour la suite des événements.
04:42 Que quelque chose de mauvais s'effondre est bon
04:45 si on veut reconstruire quelque chose de positif après.
04:47 Il y a un proverbe qui dit qu'il faut détruire pour reconstruire.
04:50 Ce n'est pas de l'anarchisme.
04:51 L'anarchisme c'est souvent une démarche nihiliste
04:54 avec pas forcément une vision prospectiviste par la suite.
04:57 Or là, c'est déconstruire un schéma.
04:59 A l'époque Bob Denard faisait des coups d'état pour installer des pions de la France.
05:04 Aujourd'hui, il y a une désinstallation des pions de l'oligarchie française
05:09 et une installation d'entités patriotiques
05:11 qui si elles ne suivent pas le chemin, tomberont elles aussi.
05:14 On l'a vu au Burkina ou celui qui a pris le pouvoir d'Amiba
05:17 n'a pas suivi la ligne voulue par le peuple.
05:19 L'écosystème qui a été créé par un bon nombre d'entités dont nous
05:24 contribue justement à faciliter le terrain
05:26 pour que des vraies forces patriotiques prennent le pouvoir.
05:29 Moi je pense que c'est un travail d'équipe.
05:31 C'est une véritable démarche démocratique qui est en train de se réaliser là.
05:34 C'est pour ça que même quand on parle de coups d'état,
05:35 moi je parle de restauration de l'État.
05:37 Il y a une parabole que j'utilise toujours.
05:40 Si quelqu'un est nommé pour conduire un bus à une destination
05:43 mais emmène ce bus dans le ravin,
05:44 il est du devoir des passagers d'intercepter le conducteur qui conduit mal,
05:49 de le mettre de côté et de mettre quelqu'un d'autre à la place.
05:52 On appelle ça "restaurer le chemin".
05:54 Je ne crois pas à la logique des coups d'État.
05:56 Et ceux qui nous disent que les coups d'État c'est négatif pour la démocratie,
05:59 de quelle démocratie parle-t-il ?
06:01 La démocratie vendue par l'Occident
06:03 où une petite caste suit une autre caste en haut puisqu'elle a été cooptée.
06:06 C'est vrai qu'on a observé dans certains pays...
06:08 Pour Kémy, les armées africaines ne sont pas faibles.
06:11 Alors, elles ne sont pas faibles.
06:13 Elles sont remplies d'entités courageuses,
06:15 d'hommes courageux, de femmes courageuses.
06:18 Mais la réalité est que ces armées ont été sous-armées,
06:21 désarmées pendant très longtemps
06:23 parce que l'Occident a besoin d'occuper les espaces.
06:25 Et pour occuper l'espace, il faut que les forces militaires en présence
06:29 ne soient pas armées suffisamment pour se défendre elles-mêmes,
06:32 pour agir elles-mêmes.
06:33 Donc, elles ont besoin d'avoir des dirigeants,
06:36 des cadres qui soient là pour les accompagner,
06:38 pour les aider dans un certain nombre de situations.
06:40 Et la présence des armées occidentales permet de sécuriser l'accès aux ressources
06:43 dans bon nombre de pays puisqu'on sait que nos terres
06:45 regorgent de ressources minières illimitées en réalité.
06:49 Et donc, c'est dans ce cadre-là que les choses se déroulent.
06:51 Mais aujourd'hui, on le voit avec le Burkina.
06:53 Il y a une démarche où même si l'armée n'est pas suffisamment armée,
06:57 mais il y a un volontarisme qui fait qu'ils sont capables d'arriver
07:00 au bout petit à petit de leurs objectifs.
07:02 Moi, je ne crois pas à la puissance de l'arme en tant que telle,
07:05 je crois à la volonté de l'homme.
07:07 On a vu durant la guerre du Vietnam que des gens qui étaient extrêmement sous-armés
07:11 par rapport à l'armée la plus puissante du monde,
07:13 qui était l'armée américaine,
07:14 il y a bien évidemment d'autres mécanismes sous-jacents
07:16 qui ont contribué à cette situation,
07:18 mais la défaite de l'armée américaine a été due avant toute chose
07:21 à la volonté de la population vietnamienne.
07:23 Et je crois en ce principe-là.
07:24 Une volonté maladive de souveraineté entraîne toujours une capacité
07:28 à la transcendance, au dépassement,
07:30 et donc à la possibilité de pouvoir obtenir des résultats
07:32 qu'on ne pensait pas possibles au départ.
07:34 Et pour conclure là-dessus, selon lui, il y a un effet domino.
07:38 Clairement, et qui, je le dis comme je le pense,
07:42 part d'une ingénierie sociale qui a commencé il y a un certain nombre d'années.
07:45 Et c'est ce que les gens n'ont pas voulu comprendre.
07:47 L'élite occidentale est en train de comprendre aujourd'hui
07:50 que par arrogance et par mépris,
07:52 elle n'a pas senti que depuis un bout de temps,
07:55 ça bouillonnait dans l'esprit d'une grande partie de la société civile africaine,
07:59 une volonté de rupture avec le schéma que l'Occident,
08:02 la démocratie libérale que l'Occident nous avait vendue fallacieusement,
08:06 en trouvant toujours quelques petites marionnettes à placer en haut,
08:09 à la tête de nos États, sans que le peuple se reconnaisse dedans.
08:12 Ce travail a été fait depuis longtemps par différentes entités,
08:15 des mouvements citoyens, le nôtre, d'autres,
08:18 qui ont compris l'impérieuse nécessité à la fois de changer de schéma géopolitique,
08:24 de diversifier les partenariats et de réinjecter dans le cœur des citoyens
08:28 la logique de la citoyenneté et de la souveraineté et du patriotisme.
08:34 Et en insérant la logique de la panafricanité,
08:37 comme je l'expliquais dans mon dernier ouvrage,
08:38 "Philosophie de la panafricanité fondamentale",
08:40 on a été capable de rappeler aux gens
08:42 qu'il n'y a rien de plus important que l'autodétermination de nos populations.
08:46 Et ce qui se passe là aujourd'hui est le résultat de cela.
08:48 Et le château de Karte ne va faire que continuer.
08:50 Et ça va contaminer le plus d'endroits possible, clairement et simplement.
08:53 Même ceux qui se pensent être les plus intouchables.
08:58 Alors mes chers amis, voilà un peu ce que j'ai bien voulu partager avec vous.
09:01 Et vous, que pensez-vous de tout ça ?
09:03 J'espère vous lire très prochainement.
09:05 (Musique)