• l’année dernière
Transcription
00:00 Martial, je pourrais avoir un 6,86 s'il te plaît ?
00:04 Je viens de commander le poulet frites le moins cher de Paris et en plus c'est l'un
00:08 des meilleurs.
00:09 On va se régaler.
00:10 Salut, ça va ? Tu veux un crème ? T'as vu, j'ai même pas besoin.
00:15 C'est moi qui pose les questions.
00:16 En fait, tu connais tous les potins du quartier toi.
00:18 Je connais tout, voilà.
00:19 Tu cherches un appartement, tu viens me voir.
00:20 Tu cherches une poussette, tu viens me voir.
00:24 Parce que nous, ça fait plus de 20 ans qu'on est là.
00:26 T'as vu les gens quand ils viennent ? Martial, Martial, le couple qui a pris
00:29 le café, on dit "bon allez, on n'a pas de thunes, on revient tout à l'heure".
00:32 C'est comme ça, c'est un village.
00:34 Depuis que ta soeur et toi avez repris le lieu, vous n'avez pas changé le prix du
00:37 poulet frites ? Le poulet frites, c'était à 45 francs, on
00:40 l'a converti à 6,86 et ça ne bouge pas.
00:43 Et comment on fait justement pour garder ce prix-là ?
00:44 Il faut avoir un bon fournisseur.
00:46 C'est un poulet fermier de Normandie, cuit au four et des frites maison, épluchées
00:50 tous les jours.
00:51 C'est un boulot énorme.
00:52 Si tu viens ici et que tu ne manges pas un poulet, ce n'est même pas la peine.
00:55 1,686.
00:56 1,686.
01:02 Ça me ramène en enfance.
01:04 T'as l'impression d'être chez tes grands-parents.
01:08 C'est hyper réconfortant, c'est bon, c'est simple.
01:10 Merci.
01:11 Franchement, elle n'est pas belle la vie.
01:14 J'ai le droit d'avoir un rab de sauce.
01:15 C'est trop bon.
01:18 Et la retraite à 64 francs, t'en penses quoi ?
01:21 Nous, il n'y a pas de retraite.
01:23 Toi, tu veux t'arrêter quand ? Il n'y aura plus de poulet sur ta vie.
01:26 - Ah, c'est bien. (rires)