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Transcription
00:00 au Niger avec Serge Daniel, journaliste RFI et France 24.
00:04 Bonjour. On vient de le voir,
00:05 la CDAO a annoncé plusieurs sanctions à l'encontre de Niamey.
00:09 Elle n'exclut pas un recours à la force
00:12 s'il n'y a pas de retour à l'ordre constitutionnel d'ici une semaine.
00:15 On a connu la CDAO beaucoup moins ferme.
00:17 Pourquoi est-ce qu'elle a décidé de sévir cette fois-ci ?
00:20 -Je crois qu'il y avait un problème de crédibilité,
00:23 parce que vous avez eu le coup d'État au Mali,
00:25 le coup d'État au Guinée,
00:26 un autre coup d'État au Burkina Faso.
00:29 Et à chaque coup d'État,
00:31 ce sont de petites mesures qui sont prises.
00:33 Donc il y avait un problème de crédibilité.
00:35 Ensuite, il y a quand même un homme,
00:37 un homme, le président du Nigeria,
00:40 nouveau président en exercice de la CDAO,
00:44 qui a annoncé la couleur quand il a pris le témoin à Bissau.
00:48 Il a dit qu'il est clair, Nigeria is back, le Nigeria est de retour.
00:52 Il a apporté les mérites de la démocratie.
00:54 Il a dit qu'il n'est pas question pour nous d'accepter des coups d'État.
00:58 Et lors du huis clos, et ça, c'est frappant,
01:01 lors du huis clos d'Abouza,
01:03 tous les chefs d'État étaient sur la même ligne,
01:06 c'est-à-dire le président du Nigeria,
01:08 Alassane Ouattara de la Côte d'Ivoire,
01:11 le président de la Guinée, Bissau, le président du Togo.
01:13 Cette fois-ci, les présidents, les chefs d'État de la sous-région
01:17 se sont dits "Mais si nous ne faisons rien,
01:19 nous serons totalement ridicules
01:21 aux yeux de l'opinion publique nationale et internationale".
01:26 -Est-ce que la CDAO a les moyens de ses ambitions ?
01:28 Elle menace de recourir à la force.
01:30 Comment elle pourrait mettre ça en place
01:32 si ces menaces ne sont pas prises au sérieux par la jeune ?
01:35 -Alors, à partir de...
01:37 Au long du sommet du Bissau, j'y étais,
01:39 il avait été mis sur pied une commission
01:42 pour, justement, plancher sous la création d'une force d'attente.
01:47 Et cette commission avait 61 jours, justement,
01:51 pour rendre la copie, c'est quasiment fait.
01:53 Et le Nigeria insiste sur une chose,
01:56 chaque pays va contribuer à la formation de cette force.
02:00 Le Nigeria a déjà annoncé qu'il va contribuer,
02:04 il va fournir quelques milliers d'hommes,
02:06 et que le financement, le principe du financement
02:09 doit être d'abord interne.
02:10 Donc c'est une opération qui est en train de mener.
02:13 Encore une fois, on ne peut pas dire que tout est réglé,
02:15 parce qu'il n'y a encore pas de réticence,
02:19 mais plutôt, en termes d'organisation, des choses à faire.
02:23 Mais c'est une volonté, c'est une décision,
02:25 c'est une volonté ferme de ne pas laisser faire les choses
02:28 par rapport à la situation qui se passe aujourd'hui au Niger.
02:33 – Dans un communiqué publié tout à l'heure,
02:35 les Pouchistes ont accusé la France de vouloir intervenir militairement
02:38 pour faire libérer Mohamed Bazoum, avec l'accord du gouvernement déchu.
02:43 Pourquoi ces accusations ?
02:44 – Alors justement, il faut savoir que la jeune tacte non au Niger
02:48 est dans une phase un peu difficile.
02:50 Elle a le pouvoir, mais pas totalement le pouvoir.
02:53 Vous avez vu, il n'y a pas encore de gouvernement à crier,
02:55 et il y a quand même une tension.
02:57 Si il y a eu des manifestations pro-jeunte,
03:00 il y a eu au départ des manifestations pro-Bazoum,
03:03 et le président Mohamed Bazoum reste un caillou dans la chaussure de la jeune,
03:08 ce qui fait qu'il y a une espèce de fébrilité.
03:11 Il y a un commandant de la Garde nationale qui a même été indexé
03:14 comme étant un complice de ce qu'ils appellent des acteurs extérieurs
03:18 qui veulent intervenir pour libérer le président Bazoum.
03:22 – Le Niger était l'un des derniers alliés de la France au Sahel,
03:26 est-ce que la lutte antiterroriste est aujourd'hui fragilisée ?
03:29 – Elle est fragilisée puisque vous savez que vous avez désormais
03:33 trois pays membres du G5 qui sont dirigés par des poutistes,
03:38 donc vous avez le Mali, vous avez le Burkina Faso,
03:42 et vous avez quand même, vous avez désormais le Niger.
03:45 Il ne reste que la Mauritanie et le Tchad,
03:47 donc hors dans la zone des trois frontières,
03:50 si on n'associe pas ces trois pays,
03:52 la lutte antiterroriste ne pourra pas fonctionner.
03:56 Et donc ce sont les terroristes qui sont plutôt en train de prendre,
03:59 d'avoir l'avantage sur le terrain avec ces crises
04:02 que nous vivons actuellement dans la zone des trois frontières.
04:05 – Merci Serge Daniel pour toutes ces questions.

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