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On ne vous le présente plus : Martin Solveig est dans le Music Club et on a squatté sa baraque
Le talentueux DJ nous a présenté les disques de sa collection qui comptent le plus pour lui et il y a (vraiment) des pépites ✨

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Musique
Transcription
00:00 Salut Konbini, c'est Martin Solveig.
00:01 Bienvenue dans ma deuxième maison.
00:03 Je vais vous présenter quelques disques de ma collection qui comptent pour moi.
00:06 C'est un truc que j'ai un peu préparé parce que c'est des disques que m'a laissé mon papa.
00:12 Il avait une belle collection de vinyles, il me les a laissés.
00:15 Ils sont un peu abîmés.
00:16 Il y a des beaux classiques.
00:17 C'est lui qui a fait beaucoup de ma culture musicale, je dois le dire.
00:20 Ça, c'est stylé. Admirez le style de Michel Berger.
00:24 Et d'ailleurs, c'est assez marrant parce que j'ai rechecké ça il n'y a pas longtemps.
00:28 C'était vraiment l'époque où il était parti à LA et il avait découvert le son disco,
00:32 qui était la folie à ce moment là, dans les années 70.
00:35 Le premier titre, c'est "Rendez-vous sur la Sienega".
00:37 C'est assez cocasse, mais en tout cas, c'est un magnifique vinyle
00:41 d'un de mes artistes préférés pour toujours.
00:43 Alors mon père, il faut quand même que vous sachiez,
00:46 c'est un mec extrêmement pointu au niveau disque et il écoutait notamment
00:50 beaucoup de musique expérimentale électronique dans les années 70.
00:54 Donc typiquement Tangerine Dream, un des pionniers des musiques électroniques,
00:57 mais il a aussi tous les Klaus Schulz.
00:59 D'ailleurs, il est plus adepte de cette musique que moi, si je suis honnête.
01:02 Mais j'ai quand même été sensibilisé à ça très tôt.
01:07 Ça, c'était la partie découverte un peu de la musique avec mon papa.
01:12 Et évidemment, il y avait ça.
01:13 Alors les pochettes, ça compte, évidemment, dans les vinyles, c'était gros.
01:15 Et c'est vrai que ça, c'est une pochette vraiment engagée.
01:18 Je ne sais pas, je n'ai jamais pu discuter avec Marc Séran
01:21 de savoir exactement ce qu'il avait voulu faire passer comme idée,
01:23 mais je pense qu'on était dans une projection très futuriste
01:26 avec l'idée peut-être déjà post-humaine.
01:29 Je trouve que la place de Séran est un peu underrated dans le disco,
01:34 parce que ça, c'est 76, c'est l'année 77.
01:37 Et franchement, il n'y avait pas beaucoup d'artistes qui faisaient...
01:42 Parce que c'est très électronique.
01:44 Je vous en mets un petit extrait au cas où on a le droit.
01:47 C'était vraiment le vinyle de mon papa, c'est incroyable, tu vois.
01:52 Donc, oui, je l'écoutais.
01:55 J'écoutais grave, lui, il écoutait plus du rock, clairement.
01:58 Et regarde, attends, c'est vraiment l'album culte,
02:02 parce qu'il y a "Give me love" de l'autre côté.
02:03 Ça, je le jouais dans mes sets, clairement, aux Queen à l'époque.
02:12 Je me demande même si je ne jouais pas de vinyle, carrément.
02:14 Si vous connaissez pas, vous pourrez checker.
02:19 C'est un très beau classique de disco.
02:22 Celui-ci, plus sucré.
02:24 Et le Supernature, c'était vraiment un truc très dark pour l'époque.
02:28 Et ça a vraiment marqué toute une époque.
02:30 Le disco, ça a quand même été un élément très important,
02:34 un peu une grande passion dans ma vie.
02:36 Et je crois d'ailleurs que si on considère que les musiques électroniques
02:40 viennent pour moitié du disco et des musiques dansantes,
02:44 donc plutôt black d'influence dans les années 70,
02:49 et puis de la musique plus blanche électronique,
02:52 Kraftwerkienne, etc.
02:54 Moi, j'ai un petit côté un peu plus disco que Kraftwerkien.
02:57 D'ailleurs, je te reparlerai de Tiguay après,
03:00 mais on s'est mini embrouillés,
03:03 parce que pour lui, si tu veux, au centre ou point de départ
03:06 de la pierre angulaire de toute discussion autour de la musique électronique,
03:09 ça commence par Kraftwerk.
03:10 Bon, moi, je suis pas forcément de cette école-là.
03:13 Et c'est quelqu'un d'assez solide sur les côtes.
03:15 Si tu as l'occasion un jour de parler avec lui de musique,
03:18 tu verras qu'il sait un peu de quoi il parle.
03:19 Pour toi, ça serait quoi, la pierre angulaire ?
03:22 Moi, en fait, je dirais que la house, qui est vraiment ma musique,
03:25 c'est sur deux jambes.
03:27 Et il y a une jambe qui vient du disco,
03:28 et puis la jambe plus électronique, vraiment techno,
03:31 Détroit, Eric May,
03:34 voilà, et puis les artistes,
03:37 oui, Kraftwerk, voilà, quand même.
03:40 Et puis les trucs de mon père, là.
03:42 Avec ces deux jambes-là, on a un bon corps électronique.
03:45 Alors, je vais dans le désordre, mais c'est pas grave.
03:47 Parce que je tombe dessus, donc voilà.
03:50 Là, on est dans les années 2000, début 2000.
03:56 Et je vais donc chez Trocodisc,
03:57 qui a un super magasin de vinyles vintage qui existe encore, je crois.
04:00 Et donc, je vais acheter des classiques,
04:03 plutôt soul, funk, etc.
04:06 Et donc, j'achète ça, tout content.
04:07 Et j'hallucine un peu, parce que je me dis,
04:12 "Leaf Field, ça ne me dit rien, c'est chelou, tu vois."
04:16 Alors, je commence à regarder un peu.
04:17 Et puis, en fait, je réalise que le disque vient de sortir.
04:21 Ça sonne comme un truc des Meters, fin 70, tu vois.
04:24 Bon, et je me dis, "Putain, un truc de ouf."
04:27 Et évidemment, j'entends la voix de Lee.
04:29 Je me suis dit, "Incroyable, ce chanteur,
04:30 il doit être peut-être encore en activité."
04:32 Je vais essayer de l'appeler.
04:33 Ce serait énorme de faire un morceau de House avec un chanteur comme ça.
04:37 Je les ai appelés hyper timides en leur disant,
04:39 "Voilà, j'ai découvert le Leaf Field.
04:42 Est-ce que c'est possible d'avoir le numéro de, je ne sais pas,
04:45 un manager ou quelqu'un qui s'occupe de lui pour rentrer en contact avec lui ?"
04:49 Ils m'ont donné un number en étant un peu obscur, comme ça,
04:52 et j'ai appelé, et d'un coup, j'entends "tut, tut",
04:55 et j'entends "Oh, oh, yeah", voilà.
04:58 Et en fait, je suis tombé directement sur Lee lui-même.
05:00 Évidemment, c'était impossible de se méprendre sur la voix.
05:03 Et après, j'ai pris un avion, je suis parti à New York.
05:06 J'ai enregistré "Everybody" et "Jealousy"
05:09 pour mon deuxième album, comme ça, à New York, comme un grand.
05:14 Je n'étais pas très grand à cette époque-là.
05:17 Et puis après, on a fait des tonnes de trucs ensemble pendant dix ans,
05:21 plein de lives, plein de dates, et on a appris à vraiment se connaître.
05:25 Et c'est quelqu'un de vraiment incroyable.
05:26 Et dans vos premières rencontres, vous parliez de quoi ?
05:28 Est-ce que tu te rappelles un peu des premières choses ?
05:30 Moi, je lui ai dit que j'aimais énormément sa voix et sa musique,
05:35 que je faisais de la musique house, donc la musique plus moderne,
05:37 et qu'en revanche, il y avait pour moi un pont évident,
05:40 un lien évident entre les deux.
05:42 Donc, j'avais écrit quelques paroles et quelques thèmes.
05:44 "Everybody", je l'avais vraiment écrit pour de vrai,
05:46 et les paroles lui allaient, il était content.
05:49 Et puis sur "Jealousy", on a un peu plus travaillé.
05:52 Mais concrètement, on a enregistré sur une boucle de guitare.
05:54 On n'avait même pas vraiment besoin d'avoir le morceau fini,
05:58 parce que toutes ces musiques-là, c'est un groove très répétitif,
06:01 c'est des musiques répétitives.
06:02 Et donc, tu peux un peu placer les voix où tu veux.
06:05 Et lui, ça lui allait bien, parce que c'est sa façon justement de chanter.
06:08 C'est un peu ça.
06:10 Justement, ça m'amène à ça.
06:12 Ça, c'est vraiment ma grande, grande passion, Fela Kuti.
06:14 Toujours les pochettes réalisées par le même artiste,
06:20 dont le nom m'échappe.
06:21 Je me suis rendu compte qu'il y a quand même des gens aujourd'hui
06:25 qui n'ont jamais entendu parler de Fela.
06:27 C'est un artiste à la fois hyper majeur et en même temps,
06:30 peut-être quand même un peu d'initié.
06:31 Donc, c'est un artiste du Nigeria.
06:34 Il est né à Lagos.
06:36 Il est devenu le dieu de la musique nigériane
06:39 et il a eu beaucoup de succès de son vivant.
06:42 Et il était un peu flou, il était dans tous les sens du terme,
06:47 positif, négatif.
06:48 Il avait acheté un pâté de maison entier qu'il appelait le Calikula Republic
06:52 ou un truc dans le genre.
06:53 C'était son quartier et à l'intérieur, il y avait son club.
06:55 En tout cas, j'ai lu beaucoup de trucs sur ce qu'on appelle le shrine,
06:58 le club de Fela.
07:00 Et visiblement, c'était les ancêtres des meilleures soirées
07:04 fantasmées de Ibiza ou de Touloume,
07:08 c'est-à-dire des soirées qui duraient 10 heures ou 15 heures d'affilée
07:13 où il arrivait, il y avait tous ses potes et musiciens.
07:17 En tout cas, c'était son club et il arrivait.
07:19 Et puis, un peu à la manière d'un prince quand il faisait ses concerts
07:23 et qu'à un moment, il s'est décidé à commencer à jouer
07:24 et puis après, il s'arrêtait.
07:25 De la même manière, ça durait toute la soirée.
07:27 Et la musique qu'il a fait est une musique hors norme.
07:30 C'est une musique très répétitive.
07:31 Les morceaux durent entre 10 et 20 minutes à peu près par morceau.
07:35 Et finalement, moi, je pense, quelque chose qui est extrêmement connecté
07:39 avec James Brown.
07:40 Je ne suis même pas sûr que James Brown ne se soit pas inspiré
07:44 d'une manière assez directe de Fela.
07:47 Un artiste vraiment hors norme.
07:50 C'est la première fois que j'ai l'occasion d'en parler.
07:52 Il était lui-même saxophoniste, claviériste, chanteur
07:55 et les morceaux avaient toujours un peu la même structure,
07:57 c'est-à-dire qu'il ouvrait par du sax ou un thème de solo.
08:01 Ça, c'était un peu comme du jazz.
08:03 Il y avait toujours le riff afro pendant 15 minutes.
08:07 Et à la fin, il y avait les chœurs qui reprenaient un peu le thème général.
08:10 Il y avait toujours cette structure-là.
08:11 Et ça, pour le coup, c'est une musique que j'écoute tous les jours aujourd'hui.
08:15 Vraiment, quand je suis de bonne humeur et que je suis vraiment heureux
08:18 et que je suis dans la plénitude de la vie, je me mets un petit Fela.
08:21 Voilà, ça, c'est un petit café, un petit Fela.
08:25 Évidemment, la dimension extrêmement répétitive de cette musique,
08:29 c'est quelque chose qui va être super majeur dans la techno
08:32 et dans les musiques électroniques,
08:33 en tout cas, une bonne partie des musiques électroniques derrière.
08:36 Donc, ça, c'est un truc que je garde vraiment précieusement
08:39 et que je partage avec tous les gens que j'aime bien
08:41 parce que c'est un vrai truc de vie.
08:43 Quand tu commences à rentrer dans Fela,
08:45 c'est comme découvrir un auteur que tu ne connais pas
08:47 et d'un coup, tu découvres un langage nouveau.
08:50 Tu te souviens justement de ce qu'on a fait avec Fela,
08:53 avec le disco, c'est...
08:54 - Tu te souviens justement comment tu as découvert la musique de Fela ?
08:57 - De Fela ?
08:58 En fait, c'est une période qui doit être 80-18-2002.
09:06 Je me suis vraiment mis dans les musiques africaines vraiment à fond
09:10 et tout ce qui était croisement entre le disco et les musiques africaines,
09:16 afro-disco, afro-funk.
09:19 Donc, évidemment, ça, c'est très vite, quand tu creuses un peu,
09:22 tu arrives là-dessus, c'est normal, c'est un peu le point de départ.
09:25 Et évidemment, c'est comme ça que j'ai fait ça,
09:28 qui est le remix de Salif Keita.
09:30 (chantonne)
09:33 Qui a vraiment scellé mon destin parce que juste six mois avant,
09:37 j'avais sorti mon premier album qui s'appelle Sur la Terre.
09:40 J'étais hyper chaud, tout le monde m'avait dit,
09:41 tu vas voir, c'est bon, c'est parti, Sur la Terre, c'est extraordinaire,
09:44 c'est un super album, ça va te lancer, t'es parti.
09:46 Et en fait, l'album a été un énorme flop commercial.
09:49 Et je me suis dit, bon, là, on est mal parti.
09:52 Et puis, comme je venais juste de finir mes études,
09:54 j'habitais encore chez mes parents.
09:56 Et en gros, je leur avais dit, je termine mes études,
09:59 je fais mon premier album et puis si l'album marche,
10:01 je serai lancé, je pourrai faire ma carrière artistique.
10:04 Et si l'album ne marche pas, je ferai autre chose.
10:06 Et donc, du coup, je me suis dit, bon, ça n'a pas trop marché.
10:08 Logiquement, si je respectais ma parole, je devais faire autre chose.
10:11 Puis il y a eu cette demande de remix qui est arrivée
10:14 et je me suis dit, bon, ça, je ne peux pas ne pas le faire,
10:16 parce que le truc était énorme.
10:18 Enfin, je sentais que ça pouvait être vraiment génial.
10:20 Et je l'ai fait.
10:21 Et effectivement, le morceau a cartonné
10:24 et ça a vraiment définitivement lancé ma carrière de DJ.
10:28 Donc, effectivement, c'était ma grande période Afro House, si on le veut.
10:37 J'ai récupéré l'a cappella, donc les...
10:39 Voilà.
10:40 Et en revanche, tout le reste, je l'ai composé avec un guitariste
10:45 qui s'appelle Jean-Baptiste Gaudrey, qui est toujours un super pote
10:48 et à qui j'ai fait jouer tous les riffs de guitare que j'ai utilisés sur le disque.
10:54 Et tout le reste, après, c'est de la prog.
10:55 Rythmique, basse, même la basse, elle est programmée.
10:58 Ça, j'ai toujours fait ça.
10:59 C'est-à-dire qu'en fait, je prenais des samples de basse
11:01 et après, je rejouais au piano la basse pour faire le truc.
11:04 Et c'est à peu près tout.
11:07 Il n'y a pas mille pistes dans le truc, mais...
11:09 Tu avais senti à ce moment-là que ça allait être potentiellement
11:12 la rampe de lancement ou pas du tout ?
11:13 Disons que c'est vrai qu'il y a eu un petit truc magique sur ce disque.
11:20 Et je l'ai senti assez vite.
11:22 Et c'est vrai que je pense que le hook vocal était très fort.
11:27 C'est un chant traditionnel malien.
11:29 Et effectivement, je pense qu'à ce moment-là,
11:32 mon arrangement un peu house, mais à la fois assez organique,
11:37 en utilisant des vrais sons de batterie, des vrais trucs,
11:39 c'était un peu le son, probablement le son du moment.
11:43 En tout cas, ça me semblait assez juste.
11:45 C'était en 2002 et ça me semblait assez pertinent.
11:48 Mais c'est vrai que par la suite, il y a eu d'autres versions de ce chant.
11:51 Et moi, je pense que ça, c'était pas trop mal.
11:54 Autant, je n'ai pas toujours tout réussi, mais ça, je crois que c'était pas mal.
11:57 Mais oui, c'était vraiment ma période.
11:59 Tu vois, mon premier maxi.
12:02 Celui-là, il est assez collector parce qu'il n'y en a pas eu beaucoup, de fait,
12:05 parce qu'on n'en a pas vendu mille.
12:07 Enfin, si, on en a vendu mille, mais pas plus que mille.
12:09 Donc, il y en a peut-être huit mille.
12:10 Voilà, et ça, c'était 96.
12:14 Eh oui, quand même.
12:16 Grande passion pour les musiques africaines, les rythmes, le groove africain.
12:22 Et ça m'a bien occupé pendant six ans.
12:26 Et c'était, je jouais beaucoup ça.
12:29 C'est une musique de terre, une musique de danse naturelle.
12:34 Pour moi, il y avait quelque chose de très intuitif, de très simple, de très évident
12:38 dans le fait d'être DJ et de jouer ce genre de rythme.
12:41 Et après, quand Madan a eu le succès qu'il a eu,
12:46 là, j'ai eu envie de tourner cette page et de m'ouvrir à d'autres choses.
12:50 Et c'est après que j'ai fait justement la collaboration avec Lee Fields,
12:54 mais aussi Rocking Music, qui était un peu plus disco
12:56 et un peu plus électronique, d'une certaine manière, parce que là, en revanche,
12:59 sinon, je me serais répété et je me serais retrouvé coincé,
13:03 d'une certaine manière, dans un tout petit truc qui était un peu serré.
13:06 Mais parallèlement à ça,
13:09 s'est passé quand même le chapitre
13:13 le plus important
13:15 de
13:16 des musiques électroniques, à savoir ça.
13:19 Et ça, quand même, l'anecdote, c'est que quand je l'ai entendu pour la première fois,
13:22 c'était sur un radio réveil dans ma chambre en me réveillant le matin.
13:25 Et croyez moi, le son d'un radio réveil de l'époque,
13:28 je pense que ça doit être bien pire que le son d'un téléphone aujourd'hui.
13:31 Donc, c'était vraiment un truc pourri, vraiment.
13:34 Et quand j'ai entendu, je me suis dit "mais c'est quoi ce truc?"
13:38 Soniquement, j'étais complètement déstabilisé.
13:41 C'est à dire que je n'avais jamais entendu un truc aussi révolutionnaire soniquement.
13:46 Et en plus, ça me paraissait hyper excitant, hyper bien.
13:50 J'entendais la basse, j'entendais tout était hyper clair.
13:53 Je me suis dit "mais franchement, c'est quoi ce truc de malade mental?"
13:56 Et ouais, l'histoire a été commencée.
13:58 C'était donc le premier vinyle des Daft Punk.
14:01 Je crois que c'est 95 de mémoire, mais je voudrais bien vérifier.
14:03 Et c'est vrai que c'est assez rigolo de voir à quel point, à cette époque-là,
14:09 je faisais une musique radicalement presque à l'opposé de l'échiquier de musique électronique des Daft.
14:15 Et pourtant, j'étais hyper fan dès le premier vinyle.
14:17 Et je dirais vraiment que les gars, Thomas et Guiman, m'ont vraiment inspiré toute ma vie.
14:24 Et je trouve que ce qu'ils ont fait est absolument incroyable.
14:26 Et quelques années après la sortie de ce maxi,
14:30 je crois que c'est un maxi qui s'était vendu à 100 000 copies ou un truc dans le genre.
14:33 Ça, ce truc-là, tu vois, et 100 000 copies, c'était un chiffre irréel.
14:38 Quand t'avais un succès vinyle à l'époque, t'en vendais 1 000 ou 1 500.
14:41 Donc, si tu veux, c'est pour te donner une idée du truc, de l'espèce de révolution qui est arrivée.
14:45 Et cette décision d'aller le sortir sur un label obscur écossais.
14:50 Et par la suite, moi, j'ai bien sûr beaucoup échangé avec les gens qui sont proches d'eux.
14:56 J'ai même pu échanger avec eux à de rares occasions.
15:00 Et j'ai beaucoup essayé de comprendre comment ils avaient imaginé leur aventure créative.
15:06 Et tout est assez fascinant, y compris le choix des labels, le choix des sorties, les trucs.
15:14 Mais ça, c'est un sacré vinyle vraiment de référence de ma collection.
15:18 Le Daft Punk, le vrai, l'original 95 sur Soma.
15:22 C'est beau. Je le mets dans mon coffre fort. Magnifique.
15:24 Alors, dans les années 90 et même avant les Daft,
15:28 mon premier maxi de house, c'était ça.
15:30 C'est Hard Drive. C'est un vrai truc culte, un vrai truc de musée.
15:35 Pourquoi ? Parce que le label, Strictly Rhythm,
15:38 probablement un des deux ou trois, peut-être quatre plus,
15:42 les labels les plus importants de l'histoire de la house.
15:47 Là, on parle de la sortie numéro deux, le EPSR02.
15:52 Et le pseudonyme, parce qu'eux, ils ont toujours voulu changer de pseudonyme à chaque fois.
15:57 Donc, c'est Hard Drive.
15:59 Mais bien sûr, derrière Hard Drive, qu'est-ce qu'il y a ?
16:01 Il y a les Masters At Work.
16:02 Et en fait, si vous passez toute la collection de vinyles,
16:06 l'artiste le plus représenté dans toute la collection et de très, très loin,
16:10 on parle de probablement 200 disques, c'est Masters At Work.
16:13 Je suis un absolu fan de Masters At Work.
16:16 Donc, ces deux gars, Louis Vega et Kenny Dope, que pour le coup, je connais assez bien.
16:21 J'ai eu l'occasion même de sortir un disque sur le label de Louis Vega.
16:24 Et donc, ça, c'est quand même un de leurs premiers trucs.
16:25 Ils étaient quand même relativement au début.
16:28 Et c'est aussi un disque, un des disques de House qui a été le plus samplé, je pense.
16:33 Puisqu'à mon avis, vous allez reconnaître tout de suite.
16:35 Voilà.
16:38 Et alors là, tout est bon.
16:40 Les rythmiques, les bouts de voix.
16:43 Alors, ce qui est kiffant quand j'écoute ça, c'est que je me souviens quand même d'une époque
16:47 où j'ai vécu la naissance d'un mouvement de musique.
16:50 Et c'est vrai que dans ma vie, j'en ai pas beaucoup connu.
16:52 Et c'est de plus en plus rare parce que par définition,
16:54 avec la technique, etc., il y a de moins en moins la naissance d'un nouveau style de musique.
16:59 Même si, OK, c'est 93 et on va dire que la House s'est née dans les années 80.
17:05 Et bien sûr, il y avait déjà de belles prémices au milieu des années 80.
17:09 D'abord, c'était une autre échelle de temps,
17:11 parce qu'à cette époque-là, le monde évoluait à une autre échelle de temps.
17:15 Et ensuite, tu sens quand même dans la programmation rythmique,
17:19 dans la façon de faire, que c'était un truc vraiment nouveau.
17:22 Et d'ailleurs, voilà, c'était nouveau.
17:24 On allait dans les clubs pour danser comme des oufs sur ces trucs-là.
17:29 Et c'était vraiment nouveau.
17:30 Et ça garde quand même, ça garde une sacrée magie, quelque chose de très fort.
17:35 Et d'ailleurs, cette sonorité, c'est sonic d'une certaine manière.
17:39 Ils n'ont jamais complètement disparu.
17:40 Aujourd'hui, il y a encore des mecs qui font de la House exactement comme ça.
17:44 Et puis bon, Hard Drive et Kélido, Pélui, c'est les mecs qui ont...
17:49 Comme ils ont un peu inventé le game, ce game-là,
17:51 ils ont été samplés par beaucoup de gens par la suite.
17:55 Et c'est ce qui fait que leur musique, elle traverse les décennies.
17:58 Parce que ça, ça a quand même 30 ans.
18:01 Est-ce que tu te rappelles d'un moment où tu t'es dit,
18:03 OK, la House, c'est mon style musical, c'est la musique que je veux faire ?
18:07 Non, je me suis... Tu sais quoi ?
18:08 Je me suis jamais dit que la House, c'était mon style de musique
18:13 et que c'était la musique que je voulais faire.
18:15 Parce que franchement, je n'avais pas la tête.
18:17 Si je suis honnête avec toi, la House, celle dont je parle là,
18:21 celle de Louis Vega et Kélido, elle est née à New York.
18:24 Et elle était vraiment, pour le coup,
18:26 elle était le fait d'une communauté hyper excitante pour moi,
18:30 de gens d'abord souvent très métissés, soit latino, soit black, etc.
18:36 Très métissés dans les genres.
18:38 Tout ça pouvait presque se résumer par Body & Soul,
18:41 même si c'est arrivé un tout petit peu après.
18:43 Quand il y a eu Body & Soul, et j'ai eu l'occasion d'y aller,
18:46 c'était vraiment une vraie expérience de vie.
18:49 Donc c'était la soirée gay new-yorkaise du dimanche après-midi
18:55 avec Louis Vega, Joe Clossel et Danny Krivett
18:58 qui jouaient tous les dimanches.
19:00 Voilà, c'était vraiment un rendez-vous.
19:02 Et c'est vrai qu'au fond de moi, même si j'étais fan de cette musique
19:06 et fan de tous ces mecs qui faisaient cette musique,
19:08 j'avais peut-être un petit problème de légitimité, si je suis honnête.
19:13 J'avais le sentiment de ne pas être né au bon endroit
19:16 et de ne pas avoir fait forcément le bon truc.
19:18 Et ce n'était pas très grave.
19:20 Et donc j'ai fait ma version, j'ai fait une version française
19:25 et d'une certaine manière, je ne suis pas du tout le seul
19:28 puisque justement, dans la famille qui m'avait un peu adopté à ce moment-là,
19:32 c'est-à-dire la famille Yellow Productions,
19:34 Bob Sinclair, DJ Yellow, DJ Grigori, Dimitri from Paris, etc.
19:40 On était tous dans le même cas.
19:41 On était tous ultra fans de Louis Vega et de Kenny Dope.
19:44 On allait tous les voir faire les Magic Sessions,
19:47 c'était appelé Magic Session à Miami
19:50 pendant les premières années de la Winter Music Conference.
19:52 On ne dormait pas pendant 24 heures, on était là comme ça.
19:55 Après, moi je me suis évanoui dans la rue une fois,
19:58 tellement juste de fatigue tout simplement
19:59 parce qu'il faisait 50 degrés, je n'étais pas super résistant.
20:04 Et voilà, on était juste fans.
20:06 Ce qui est marrant et intéressant, c'est que Madan, Art of Africa,
20:13 Joe Clossel a joué Art of Africa à Body and Soul.
20:16 Madan était joué par tous ces mecs-là.
20:18 Et les titres, certains titres de Bob Sinclair,
20:20 certains titres de DJ Grigori, etc.
20:22 Ils y trouvaient quelque chose que peut-être eux n'auraient pas fait de cette manière-là.
20:27 Et c'était la grande époque.
20:29 Ah voilà, si elle est là.
20:31 Et donc, on aimait bien se déguiser, on faisait les idiots.
20:34 On faisait des trucs comme ça.
20:37 Là, c'était thématique Jules César et les Gaulois, d'une sorte de manière.
20:44 On reconnaît tous mes copains de l'époque,
20:46 donc Grigori, Bob Sinclair, Julien Jabre, Bibi et DJ Yellow.
20:52 Voilà, ça c'est sympa.
20:54 D'ailleurs, je remercie Bob Sinclair de me l'avoir envoyé
20:56 parce que je n'avais plus de version comme ça.
20:59 C'était notre interprétation de la house-musique au début des années 2000.
21:06 On s'est beaucoup rapproché de tous les artistes new-yorkais,
21:10 beaucoup notamment de Louis Vega, qui a été le lien entre nous.
21:14 Donc, c'est une belle histoire, vraiment une belle histoire.
21:17 Tiens, regarde, quand même, je te les montre, les deux.
21:22 Les Kenny Do et Louis Vega, ils sont quand même marrants.
21:25 Et alors, ça, c'est assez génial.
21:27 À cette époque-là, Louis Vega, il était marié avec La India.
21:31 La India, c'est une des plus grandes chanteuses latino du monde.
21:36 Elle est encore active.
21:37 Elle a une voix inimaginable, inimaginable.
21:41 Et ça, c'est leur reprise d'un gros classique disco des années 70 sur l'album...
21:51 Sur l'album New York and Soul, le fameux sur lequel il y avait
21:59 "It's alright, I feel..."
22:01 Alors, c'était que des reprises de classiques, voilà,
22:03 avec un niveau de production extraordinaire,
22:05 avec George Benson qui joue de la basse,
22:07 ils avaient genre refait un groupe, des cuivres, des cordes,
22:13 un truc, le rêve de tous les musiques, le rêve de tous les ingés
22:17 et les artistes qui aiment enregistrer des instruments en live.
22:20 Tu vois, un espèce de truc hors du temps.
22:23 Et ça, c'est vraiment un très, très bel effort.
22:26 Le disco n'avait jamais aussi bien sonné que dans l'album des New York and Soul.
22:30 Forcément, il y avait quand même 20 ans de plus,
22:32 donc 20 ans de technique en plus.
22:34 Et en même temps, tout ce savoir-faire traditionnel, digital, etc.
22:38 C'était un grand, grand kiff.
22:39 Il peut rien t'arriver quand t'écoutes ce genre de truc,
22:41 t'es au max, quoi.
22:42 Voilà, New York and Soul, superbe.
22:44 Ça fait plusieurs fois que tu parles des voix dans la musique.
22:49 Ça compte beaucoup dans ta création musicale ?
22:51 Alors, moi, je compose à la voix.
22:54 C'est-à-dire qu'en fait, dans mon dictaphone d'iPhone,
22:57 tu retrouves toutes mes mélodies, tous mes couplets,
23:00 tous mes refrains de quasiment tous les morceaux
23:03 parce que j'ai commencé à faire ça à l'époque de "Everybody".
23:05 Je me souviens très bien, "Everybody", ça m'est venu...
23:07 À l'époque, je faisais du scooter.
23:08 Je ne sais pas pourquoi, je sors d'une séance de studio,
23:11 le thème "Everybody run, da-da-da-da-da-da-da" me vient.
23:17 Je me suis garé, voilà.
23:18 Et je me suis...
23:20 À cette époque-là, on n'avait pas de dictaphone,
23:22 donc je me suis appelé moi-même
23:24 et je me suis laissé un message sur mon répondeur en faisant
23:27 "Everybody run, everybody run", machin.
23:30 Et après, quand je suis retourné au studio,
23:33 j'ai réécouté mon message et j'ai commencé à écrire le titre comme ça.
23:36 Donc la voix, c'est mon instrument.
23:40 Moi, je ne suis pas instrumentiste,
23:41 je joue très mal du piano et je ne joue quasiment que ça.
23:43 En revanche, je suis capable de programmer à peu près tout,
23:46 sauf les orchestres.
23:47 Les orchestres, je laisse ça quand même à des gens plus experts.
23:50 Mais oui, les voix, c'est très important.
23:52 Et c'est vrai que moi, c'est un peu mon obsession.
23:55 Donc je mets beaucoup de voix dans mes titres.
23:57 Et c'est souvent, c'est peut-être ce qui a donné un peu le côté pop à ma musique.
24:02 La question du choix des voix avec lesquelles je collabore
24:04 est la plus simple, finalement, à répondre,
24:07 parce qu'elle n'obéit à aucune règle.
24:11 C'est-à-dire que je crois qu'il y a quelque chose de complètement instinctif
24:15 dans mon appréciation ou pas d'une voix.
24:17 Et il y a des voix qui me touchent et des voix qui ne me touchent pas.
24:20 Il y a des voix incroyablement célèbres qui ne me touchent pas
24:25 et des voix, en tout cas, à la carrière plus anecdotique,
24:28 qui me touchent à fond.
24:29 Je n'hésite pas à les contacter, un peu comme j'ai fait pour Lee Fields.
24:33 Mais ça a été le cas hyper récemment pour Fawzia,
24:35 quand je l'ai contacté pour faire Now or Never.
24:37 Je l'ai entendu chanter et je me suis dit,
24:39 "Waouh, elle chante de ouf.
24:41 Elle a une voix qui correspond exactement à ce titre.
24:43 Je vais l'appeler, on va voir si elle est OK pour le chanter."
24:46 Et c'est vrai qu'en revanche, quand j'ai fait le morceau avec Roy Wood,
24:49 j'avais vraiment adoré sa voix sur un titre et je l'ai appelé direct.
24:53 Il m'a dit, "Je suis chaud, go."
24:55 Il n'y a aucune règle, ça peut être "Défi des garçons",
24:57 ça peut être toutes sortes de choses.
24:59 Ça, c'est rigolo, c'est une petite gourmandise.
25:03 Voilà, le maxi culte de mon copain DJ Grégory,
25:08 qui s'appelle Chic Venus.
25:11 Tu vois, c'est assez marrant parce que je réalise que c'est un remix,
25:16 alors que j'ai toujours cru que c'était un titre original.
25:19 Mais évidemment, comme très souvent dans le remix,
25:21 il a fait un truc complètement original et puis ça s'est appelé "Remix".
25:24 C'est toujours un peu compliqué, les histoires de remix par remix,
25:26 on ne va pas se prendre la tête avec ça aujourd'hui.
25:28 Un bon morceau culte de house française,
25:35 sur le label de notre ami Gilbert, au milieu ou au début des années 2000.
25:41 Et comme j'ai fait plein de trucs avec Grégory par la suite,
25:44 je lui ai dit, "Mais comment tu avais fait cette rythmique?"
25:46 Parce qu'à l'époque, elle tapait tellement fort.
25:50 Et tu sais, on avait moins de trucs pour rattraper les volumes.
25:54 Donc en fait, son vinyle, il sonnait deux fois plus fort que les autres trucs.
25:59 Et donc forcément, quand tu le jouais, tout le monde était là genre "Waouh".
26:01 Et il m'a dit, "Écoute, j'ai appuyé sur tous les boutons.
26:04 À un moment, il y a eu un son incroyable qui est sorti.
26:06 J'ai enregistré et il me dit, si je voulais le refaire,
26:09 j'en serais bien incapable."
26:11 Et j'ai trouvé ça assez sympathique.
26:12 Ça résume aussi tout à fait son approche créative,
26:14 qui est une approche très artistique.
26:16 C'est radical.
26:17 J'adore mon petit Greg et il a fait ce petit chef-d'œuvre.
26:21 Voilà, bravo à lui.
26:23 Chic.
26:23 Et sur le label de notre ami Gilbert, Versatile Records.
26:26 Sympathique.
26:27 Ce qui est amusant, c'est que les médias du monde entier
26:30 ont eu besoin de nous mettre une étiquette French Touch.
26:33 Alors que quand même, il y avait deux mouvements dans la French Touch
26:36 qui ne faisaient vraiment pas la même musique.
26:38 Alors, on avait du succès, on était français
26:43 et on faisait des musiques plutôt électroniques, c'est sûr.
26:45 Mais c'est vrai que la famille Daft et la famille Yellow,
26:49 c'était vraiment deux sons qui n'avaient pas grand-chose en commun,
26:52 surtout dans les années 2000.
26:53 Et puis après, ça a évolué dans plein de directions.
26:58 Puis on s'est même retrouvés.
27:00 Et puis voilà.
27:02 Mais en tout cas, musicalement, ce n'était pas évident
27:06 de faire le lien entre ça et les trucs des Daft, c'est sûr.
27:11 Et ça n'empêche pas d'être des fans des Daft.
27:15 Justement, on en vient à Narves.
27:17 C'est là que c'est intéressant.
27:18 Donc, il y a eu un trou quand même de 15 ans
27:21 pendant lesquels je n'ai pas acheté un seul vinyle
27:23 puisque j'étais vraiment passé dans le tout digital
27:25 et que je ne suis pas, il faut dire les choses, il faut être honnête,
27:28 je ne suis pas un fétichiste.
27:29 Je ne suis pas quelqu'un d'hyper attaché à la dimension matérielle de l'objet.
27:34 J'aime la musique pour la musique et pas forcément,
27:37 je ne suis pas un malade de l'objet.
27:38 Bien sûr, les belles pochettes, c'est cool.
27:40 C'est des beaux objets, les vinyles.
27:41 Celui-là, on va savoir pourquoi j'ai voulu l'acheter en vinyle.
27:45 Parce qu'effectivement, c'est l'artiste...
27:47 C'est l'artiste qui m'a le plus impressionné sur les 5 dernières années
27:53 et de très loin.
27:54 Il s'appelle Fortet.
27:54 Ça, ça a fini par sortir en digital,
27:57 mais pendant un an, un an et demi, il n'y avait pas.
28:00 Ce n'était que en vinyle.
28:02 Et je trouvais le geste intéressant, évidemment.
28:04 Je pense que c'est un geste très intéressant dont on reparlera.
28:07 Kieran et avec Fred Huggen et Skrillex
28:10 sont les mecs qui ont vraiment relancé le game pour tout le monde
28:13 sur les 3-4 dernières années.
28:15 Il faut leur rendre hommage.
28:16 Et ça, c'est un morceau de Fortet sous le pseudonyme KH.
28:20 C'est un des morceaux que j'ai le plus joué sur les 3 dernières années.
28:22 C'est un truc de fou.
28:23 Je vous ai gardé quand même une petite surprise et même un petit cadeau.
28:27 Donc, mon copain Tiga,
28:29 qui a monté un des meilleurs labels de musique électronique du monde,
28:31 qui s'appelle Turbo,
28:32 pour les 10 ans du premier maxi de Gesaffelstein,
28:35 il a ressorti le maxi en question.
28:39 Voilà, sur Turbo, pour fêter les 10 ans,
28:43 avec ses 3 éditions limitées,
28:45 une dorée, une noire et une argentée.
28:49 Et ben voilà, je te donne,
28:50 toi, Konbini, je te donne la version or.
28:53 Si tu veux, tu pourras la faire gagner ou alors tu la gardes.
28:56 Voilà un artiste français
28:57 dont la musique a été quand même un bon petit coup de boule pour tout le monde.
29:01 On peut se faire plaisir deux secondes.
29:08 Ce que j'aime énormément dans la musique de Gesaffelstein,
29:10 c'est l'épure.
29:13 Il y a vraiment très, très peu d'éléments.
29:15 Chaque élément est à son max du max.
29:17 Chaque charlet, tu sens bien,
29:18 chaque charlet, chaque pied, chaque caisse claire, chaque synthé.
29:22 En général, il y a 3, 4 pistes de musique,
29:25 3, 4 pistes de batterie.
29:27 C'est vraiment, c'est l'essentiel.
29:31 Et c'est vrai que ça a une pulse, un groove assez unique.
29:35 Et c'est un artiste important.
29:37 Alors l'époque 2005-2010, moi, je l'ai vraiment beaucoup kiffé
29:41 parce que c'était une époque où je sortais énormément.
29:44 Donc, c'est une époque aussi qui était très électronique et très rock.
29:46 Moi, qui ai un petit background de rock, tu l'auras compris,
29:49 j'étais assez heureux, j'étais assez dans mon élément.
29:51 Je mettais des boots en cuir et des jeans très serrés
29:57 et des chemises très serrées.
29:58 Enfin, tout était très serré.
29:59 J'étais très serré, tu vois.
30:00 C'était comme ça.
30:01 C'était une époque très serrée.
30:02 J'étais très heureux et je sortais énormément.
30:04 Je faisais beaucoup la fête.
30:05 C'est une musique que j'aime énormément, dans laquelle je me sens hyper bien.
30:08 C'est vrai que ce n'est pas celle que je fais moi,
30:10 mais en tout cas, j'étais très heureux qu'elle soit là, de l'entendre.
30:14 Et bien sûr, ça a influencé mon travail à ce moment-là.
30:16 C'est quand même à l'issue de cette période
30:20 que j'ai fait mon titre le plus rock de tous, qui est "Hello".
30:23 Finalement, tu vois, c'est pour le coup, c'est vraiment une boucle de guitare
30:27 beaucoup et puis une rythmique très simple.
30:28 Ouais, donc l'influence était bien sûr là.
30:30 Et j'adore l'idée de m'inspirer de mon époque musicale,
30:34 même si effectivement, la direction était peut-être un peu loin
30:37 de ce que je faisais moi au tout début.
30:39 Voilà, et peut-être un peu loin de la house, mais j'aime bien quand ça change.
30:44 Un artiste dont on n'a pas assez parlé, c'est ça.
30:46 Artiste ultra majeur.
30:49 Regardez, imagine ce délire.
30:51 Là, quand même, on est quand même un peu dans l'œuvre d'art.
30:57 Et alors, évidemment, le délire de ce truc, c'est que ce n'est pas de la zik.
31:01 "Driving home from the gate,
31:03 wiping sweat off my brow."
31:05 C'est une interview, en fait, de Prince.
31:07 Et il a...
31:08 En 86.
31:11 Et en fait, il raconte comment il a fait l'album de ce moment là.
31:15 Je ne sais plus si c'est "Alphabet Street" ou un truc comme ça.
31:17 Et il a fait un picture disc de son interview.
31:19 Ouais, c'est ça. Tout est dit dans l'interview.
31:22 Il a toujours fait les choses à sa manière.
31:25 Ça, c'est un artiste vraiment majeur qui m'a, je ne veux pas dire traumatisé,
31:28 mais traumatisé dans le bon sens du terme.
31:29 C'est-à-dire que vraiment, il y a eu des moments où j'étais vraiment
31:32 très, très fan de Prince.
31:35 Je suis content d'avoir ça.
31:36 C'est pas mal.
31:37 Ça peut être utilisé pour faire des petites...
31:40 Sampler des petits bouts de voix pour mettre sur des disques.
31:45 Ça m'a donné des idées, je pense.
31:48 Mais écoute, tu sais quoi ?
31:49 Je pense qu'on pourra presque limite faire un volume 2,
31:51 parce qu'à mon avis, si on digue un peu,
31:53 on doit pouvoir trouver de quoi raconter d'autres histoires.
31:57 - On est mis !
31:59 - On est mis !
32:00 [Musique]

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