Le Burkina et le Mali solidaires avec le Niger : une intervention militaire serait "une déclaration de guerre"

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00:00 Et on rejoint tout de suite notre correspondant dans la région, Serge Daniel, bonjour.
00:04 Cette déclaration qu'on vient d'entendre, elle fait suite aux menaces de la CDAO d'avoir recours à la force
00:08 si l'ordre constitutionnel n'est pas rétabli par les poutchistes.
00:11 Et elle s'adresse aussi à la France.
00:13 A quoi il faut s'attendre dans la région ? Est-ce qu'un nouveau conflit risque vraiment d'éclater ?
00:17 En tout cas, écoutez, pour le moment, ça donne plutôt une leur de poutchistes de la sous-région.
00:22 Unissez-vous, parce que dans ce communiqué conjoint, pour le moment, c'est plutôt une posture.
00:27 La jeune Malienne et le Burkina Béa portent leur soutien aux poutchistes de Niamey.
00:31 Ils vont plus loin, c'est vrai, en disant que si la CDAO attaque les militaires nigériens
00:36 pour établir l'ordre constitutionnel, ce serait un casus belli.
00:39 Ce serait une déclaration de guerre au Mali et au Burkina.
00:43 Deux pays dont la priorité aujourd'hui quand même reste la lutte contre le terrorisme.
00:48 Pour le moment, c'est plutôt une posture.
00:50 Alors, ils ont menacé. Il y a eu une autre menace.
00:52 C'est que le Mali et le Burkina Faso disent qu'ils vont quitter l'organisation sous-régionale.
00:57 La CDAO s'il y a une attaque contre le Niger.
01:01 Pour le moment, on peut dire que c'est une posture plutôt,
01:04 mais ça pose un véritable problème quand même pour la suite des événements.
01:08 Est-ce que le Mali et le Burkina Faso auraient vraiment les moyens d'aider militairement le Niger ?
01:13 Ça va être difficile. Bon, c'est vrai qu'il y a des frontières communes.
01:15 C'est dans la zone des trois frontières.
01:16 Ça, c'est très important parce que c'est le cœur de la lutte contre le terrorisme.
01:20 Mais le Mali et le Burkina Faso, comme je le disais tout à l'heure,
01:23 ont une priorité, c'est la lutte contre le terrorisme.
01:25 Lutter contre le terrorisme, aller porter secours à la junta nigerienne, ce serait difficile.
01:30 Mais évidemment, il faut être très prudent.
01:33 Si en cas de conflit, par exemple, ça peut déstabiliser facilement la sous-région.
01:37 Ça ne va pas arranger le retour de la démocratie dans la zone.
01:41 Serge Daniel, quelle est la suite pour les Putschistes ?
01:44 Où en sont les négociations avec la CDAO ?
01:46 Est-ce que des négociations sont en cours avec le gouvernement déchu ?
01:50 Alors, d'après nos informations, il se pourrait qu'une autre délégation de la CDAO
01:54 revienne à Niamey pour poursuivre les discussions.
01:57 Ce n'est pas du tout exclu.
01:58 Mais il y a quand même un tâtonnement de la junta nigérienne.
02:01 Vous avez vu, plus de six jours après le coup d'État,
02:04 il n'y a toujours pas de gouvernement.
02:06 La junta tâtonne, elle se cherche.
02:09 Le président Bazoum reste un caillou dans la chaussure des militaires.
02:14 D'après une source au sein de la CDAO,
02:16 les chefs d'État-major de l'institution sous-régionale vont se réunir demain,
02:21 mercredi en principe, à Abuja pour élaborer l'éventuel plan d'intervention militaire.
02:27 La junta nigérienne souffle un peu le chaud, le froid.
02:34 Et on me dit à Niamey que les négociations ne sont pas du tout rompues avec l'institution sous-régionale.
02:40 Au sein de la CDAO, quel pays pourrait attaquer ?
02:44 Écoutez, le pays phare qui prend les choses en main, c'est le Nigeria.
02:49 Vous savez que le Nigeria à l'époque était le pays phare qui dirigeait l'ECOMOG,
02:53 la force ouest-africaine militaire qu'on a connue il y a une vingtaine d'années.
02:58 Le président nigérien est le plus offensif, ça c'est sûr.
03:02 Il aurait mobilisé, d'après son diplomate nigérien, des militaires qui seraient déjà prêts.
03:08 Ils insistent sur le fait que le financement soit un financement d'abord interne à la CDAO,
03:13 avoir une aide extérieure,
03:15 et que d'autres pays de la sous-région sont décidés à ce que, si les négociations échouent,
03:22 qu'il y ait une intervention pour établir l'ordre constitutionnel.
03:26 Il faut dire que la CDAO ne veut pas perdre la face,
03:28 elle ne veut pas se ridiculiser parce qu'elle a perdu beaucoup de crédits
03:32 après les coups d'État du Mali, de la Guinée, du Burkina Faso.
03:35 Et ce qu'on entend dans les rangs des officiers de la CDAO,
03:40 des pays membres de la CDAO qui prennent cette initiative, c'est trop, c'est trop.
03:44 C'est une question de crédibilité.
03:47 Nous devons rétablir l'ordre constitutionnel à Niamey.
03:50 – Justement, si elle a été aussi ferme cette fois-ci,
03:52 c'est aussi parce que le Nigeria est à sa tête en ce moment ?
03:56 – C'est sûr, c'est évident.
03:57 Alors, au dernier sommet de Missao, où le président du Nigeria a pris le témoin,
04:03 il a dit deux choses, il a dit "Nigeria is back", le Nigeria est de retour.
04:06 Après, c'est un discours très offensif contre les coups d'État,
04:10 en disant que c'est la démocratie qui fait venir au pouvoir et non les coups d'État,
04:14 et qui s'engage à ne pas laisser passer les choses.
04:17 Sus trois habitants de l'espace CDAO, deux sont nigeriens.
04:20 Il y a le point démographique, il y a le point économique,
04:23 mais également le point militaire.
04:25 C'est vrai que c'est le Nigeria qui est la tête de pont de cette opération,
04:30 de cette éventuelle opération qui pourrait avoir lieu contre la zone de Nigéria.
04:34 – Merci Serge Danil.

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