Championnats du monde de cyclisme à Glasgow: les Belges favoris
Championnats du monde de cyclisme à Glasgow: les Belges favoris
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00:00 Bienvenue dans Sudinfo.be et LeSoir.be.
00:03 Exceptionnellement, ce début août ont donc lieu les Mondiaux de cyclisme
00:08 et l'espoir, évidemment, est peut-être de voir Remco Evenepoel à nouveau titré.
00:12 Ce fut le cas il y a un an, rappelez-vous, en Australie.
00:16 Alors on va retrouver nos envoyés spéciaux à Glasgow, en Écosse,
00:19 Stéphane Thirion et Eric Clovio pour justement parler de ces Mondiaux.
00:24 Et la première question qui nous vient forcément à l'esprit, alors,
00:29 Remco Evenepoel qui vient de gagner la Classica à Saint-Sébastien
00:34 pour la troisième fois de sa carrière, est-il finalement
00:37 le grand favori de ces Mondiaux à Glasgow ? Stéphane.
00:41 Le grand favori, non, parce que le circuit lui convient nettement moins
00:47 bien que l'année dernière en Australie.
00:49 La condition, elle est évidemment là, c'est un paramètre évident.
00:54 Et puis il y a un autre paramètre, c'est celui du fait que vous l'avez
00:58 dit, ces Championnats du Monde se déroulent début août et que les
01:02 coureurs qui sortent du Tour de France ont un avantage indéniable sur le
01:05 plan du fond de leur physique par rapport à d'autres coureurs, même si
01:09 Remco, lui, il sort de tous les sentiers naturels de la préparation
01:14 d'un coureur cycliste, c'est une sorte d'extraterrestre de la discipline.
01:18 Donc tout peut lui convenir.
01:19 Mais il y a ici dans ce circuit tellement de virages, tellement de
01:24 choses techniques qui empêchent en principe un coureur de faire la
01:29 différence tout seul. Mais rien n'est indiqué.
01:31 Je vous dis encore, ce n'est que de la théorie.
01:33 Tout cela, un homme seul peut peut-être ou pas partir.
01:36 Toujours est-il que la configuration du circuit obligera toutes les équipes
01:41 à rouler devant toute la journée.
01:43 Ça, c'est quelque chose évidemment que notre compatriote aime et sa mission
01:47 surtout sera d'allumer la première mèche de la journée dans le plan belge.
01:52 Est-ce que cette première mèche sera décisive ou non?
01:55 Nous le saurons dimanche soir.
01:57 Justement, Eric, en termes de parcours, on en parlait.
02:00 Comment est il réellement ce parcours de Glasgow?
02:04 Il est assez critiqué par certaines sélections.
02:08 On a vu ce matin, par exemple, que Thomas Leclerc, la tête de l'équipe française,
02:12 trouvait que ça ressemble plutôt à un parcours de Criterium que de Championnat du
02:16 Monde. En même temps, il en faut pour tous les types de courses et de coureurs.
02:21 On le surnomme le parcours aux 500 virages.
02:23 Grosso modo, c'est le nombre de changements de direction qu'il y aura sur le
02:29 circuit local à parcourir une dizaine de fois.
02:31 Je crois que c'est 47 virages par tour de circuit.
02:36 Donc, ce sera très technique.
02:37 Le placement sera important.
02:39 Ça va nécessiter évidemment des relances incessantes et les coureurs seront en
02:45 prise tout le temps.
02:46 Il faudra être très vigilant en espérant aussi que la météo soit de la partie.
02:50 Les différents modèles climatiques se contredisent pour l'instant.
02:54 On irait peut-être vers une journée relativement clémente dimanche, ce qui
02:59 permettrait de sécuriser un peu ce parcours très technique.
03:02 Si jamais la pluie devait s'inviter, comme c'est souvent le cas en Écosse, ça
03:07 pourrait compliquer singulièrement les choses pour tout le monde et rendre les
03:12 pronostics encore plus aléatoires.
03:13 Justement, Stéphane, la météo en cas de pluie, elle peut favoriser qui, finalement ?
03:18 On sait bien qu'autour d'Italie, c'est quelque chose qui n'a pas vraiment plu à
03:23 Remco. C'est le cas de le dire.
03:25 Oui, elle défavorise tout le monde.
03:28 Parce que, comme Eric vient de le dire, il y a tellement de virages que forcément,
03:31 s'il pleut, tous les coureurs, quels qu'ils soient, même si ce sont des
03:34 acrobates, devront freiner bien davantage dans ces virages.
03:38 Donc, ça provoque de la tension en plus et le risque de chute provoque beaucoup
03:42 de tension dans Jean Ploton.
03:43 On le voit dans toutes les courses.
03:44 On l'a vu encore autour de France, mais en principe, selon les prévisions que
03:50 nous avons regardées ce matin, il ne devrait pas pleuvoir.
03:52 Donc, oublions ce paramètre.
03:55 Ce serait fâcheux du contraire, car franchement, quand on trace un circuit
03:59 pareil, on doit tenir compte de ce paramètre.
04:01 Et c'est un peu curieux qu'il n'y ait pas pensé.
04:03 Mais ça, c'est un autre débat.
04:04 Sinon, dans le genre de climat comme celui-là, la première personne à qui je
04:09 pense, c'est Matt Spedersen qui avait été sacré sur un circuit un peu semblable en
04:14 2019, pas loin d'ici d'ailleurs, à Wauquette, sous une pluie battante.
04:18 Il n'y avait plus toute la journée.
04:19 Et ça, c'est le genre de truc qu'il aime bien.
04:20 Et en deuxième rideau ou en premier rideau, plutôt, je pense au cyclo-crossman
04:25 parce qu'eux n'ont pas peur de tout cela.
04:28 En hiver, ce n'est pas trois gouttes de pluie qui vont leur faire peur.
04:31 Donc, si on dit cyclo-crossman, on pense inévitablement au duo Van Der Poel
04:35 Van Aert qui seront dans tous les cas de figure, deux des favoris.
04:39 On va rester un instant sur le côté belge.
04:42 On parle énormément de Remco Van Aert, mais il y a deux autres, on a envie de dire,
04:46 favoris dans cette équipe belge.
04:47 C'est Jasper Philippsen, Mayover autour de France et forcément, celui dont vous
04:52 venez de parler, Stéphane Wout Van Aert.
04:54 Alors, Eric, quelle est la façon, finalement, de gérer ce trio, ce trio,
05:03 on a presque envie de dire magique, côté belge ?
05:05 Ça a l'air clair dans l'esprit de Zendvan Tourenout et des coureurs, en tout cas.
05:10 Donc, visiblement, il a clarifié les rôles et les missions de chacun depuis quelques jours.
05:14 Et je suppose que la dernière réunion tactique, sans doute de demain,
05:18 ce samedi soir, sera déterminante.
05:21 On peut estimer sans doute qu'effectivement, comme Stéphane l'a dit,
05:26 Remco est peut-être celui qui, dans la phase décisive de la course,
05:30 pourrait allumer la première mèche.
05:31 Ensuite, il y aurait Wout Van Aert comme argument qui peut à la fois accompagner
05:37 un groupe sprinté, on connaît sa pointe de vitesse.
05:40 Et puis, en dernière arme, sans doute Jasper Philipsen,
05:45 si un emballage plus massif devait se dessiner.
05:49 Donc, on a plusieurs atouts.
05:52 Certains estiment que trois leaders protégés ou trois atouts, c'est trop.
05:57 C'est compliqué, en tout cas, à gérer dans un groupe de neuf coureurs.
06:01 Il faudrait effectivement que les rôles soient bien clairs.
06:04 On rappelle aussi qu'il n'y a pas d'oreillettes dans un championnat du monde.
06:09 Donc, l'adaptabilité tactique, la souplesse et l'intelligence de chacun
06:15 et la communication verbale ou gestuelle entre chaque coureur sera importante.
06:21 Il faudra que ce soit beaucoup plus clair qu'il y a deux ans à Louvain, par exemple,
06:27 où on se souvient de l'incompréhension entre Remco et Wout, très tôt dans la finale.
06:37 Donc, ici, a priori, ça donne tour à nôtre à primer devant et à sérier les rôles de chacun.
06:44 Stéphane, vous y croyez franchement à une entente entre trois égaux et trois champions ?
06:51 Ce n'est pas évident.
06:53 Oui, sinon le sélectionneur de Nozombique,
06:56 il se serait passé par exemple de Jasper Philipsen,
06:59 mais c'est difficile sur le plan politique, je dirais,
07:02 de dire au quadruple vainqueur des tables du tour et maillot vert.
07:06 Tu es bien gentil, mon garçon, mais tu ne viens pas avec nous parce qu'on n'a pas besoin de toi.
07:10 Je pense que Philipsen est assez intelligent pour savoir qu'il doit aussi collaborer dès le début de la course,
07:16 parce que, comme je l'ai dit tout à l'heure, c'est une course où il faudra rouler devant.
07:19 Donc, si on roule devant, ça veut dire que toute la sélection roule devant avec deux capitaines
07:24 comme Tish Benoit et Jasper Steuven, qui ont beaucoup d'expérience
07:26 et qui seront, eux, les relais entre les trois leaders.
07:30 Et ce sera à eux de se dire, non pas par oreiller, mais en direct dans la course.
07:35 Voilà, je me sens bien, je ne me sens pas bien.
07:37 C'est comme ça que ça a toujours fonctionné.
07:38 Il vaut mieux avoir dans la même équipe trois forces,
07:42 même trois forces qui sont évidemment des adversaires dans leur équipe de club,
07:45 que de ne pas en avoir du tout.
07:46 Aller dans un championnat du monde avec un seul leader qui se casse la figure après un tout,
07:51 c'est beaucoup plus dommageable que d'avoir trois pions comme nous les avons.
07:56 La Belgique a la meilleure sélection sur le papier.
07:58 C'est à elle d'en profiter et à faire valoir ses valeurs tactiques et collectives, en l'occurrence.
08:04 Eric, quels seront les autres concurrents des Belges sur ce parcours de Glasgow ?
08:12 Stéphane l'a évoqué, on pense à Mats Pedersen qui sort d'un Tour de France de très bonne facture,
08:18 qui a été champion du monde très loin d'ici dans le Yorkshire.
08:22 On pense forcément à Mathieu Van Der Poel, qui a priori sera très à l'aise sur un circuit technique
08:28 et qui lui aussi est allé au bout du tour sans doute dans cette perspective de préparation mondiale.
08:34 Une équipe danoise qui sera tolie,
08:37 probablement collectivement une des meilleures,
08:40 une des seules qui puisse soutenir la comparaison avec l'équipe belge autour de Pedersen et de Skienmoz.
08:48 Il y aura une équipe italienne qui joue toujours un rôle forcément dans ce rendez-vous mondial.
08:55 L'Espagne paraît un peu plus légère autour d'Arambourou.
08:59 Puis la France, évidemment, avec Julien Laphilippe, doublement sacré,
09:05 qui a quand même montré beaucoup de dynamisme sur le tour,
09:08 même s'il était en deçà des meilleurs,
09:10 mais il sera présent dans ce genre de championnat qui lui convient parfaitement.
09:16 Avec Laporte aussi, qui est peut-être le deuxième médaillé d'argent de l'année dernière
09:20 et qui a également produit un tour de France très solide dans les parages de Vindegard.
09:30 Il y a différentes nations et coureurs qui seront au rendez-vous,
09:35 même si le poids de la course ou l'essentiel du poids de la course reposera sur les épaules belges.
09:41 Pour terminer, simplement un pronostic.
09:44 On va commencer avec vous Eric, qui va gagner ces mondiaux.
09:50 Je dirais que le tour de Wout Van Aert doit venir et ce pourrait être cela.
09:59 Je pense qu'il a terminé assez serein le tour de France, avant les autres,
10:03 donc il a peut-être profité d'un petit peu de répit mental,
10:06 ce qui lui offrira peut-être un tout petit peu de fraîcheur.
10:09 Bienvenue, on sait qu'il avait quitté le tour pour de bonnes raisons familiales et une nouvelle paternité.
10:15 Je pense que cette sérénité personnelle et cette fraîcheur que lui a procuré,
10:24 cet abandon quelques jours avant la fin du tour, peuvent être des atouts déterminants.
10:28 Ce serait une belle histoire en tout cas si Wout pouvait être sacré dimanche,
10:33 un an après à Remco.
10:37 Stéphane ?
10:39 Moi je joue une carte étrangère, désolé, mais si je donne le même nom que Eric, ça n'ira pas non plus.
10:45 Je vais dire Mathieu Van Der Poel, parce qu'il y a un an d'ici, il était en prison à peu près en Australie,
10:52 parce qu'il s'était bagarré avec des jeunes filles qui essayaient de le réveiller dans sa chambre.
10:57 Il avait fait une heure de course, ça avait fait un barnum si vous vous souvenez considérable.
11:02 Je pense que c'est un truc qu'il n'a jamais avalé.
11:04 Il a tout Mathieu Van Der Poel pour être champion du monde sur route.
11:08 Quand il cible un objectif, on l'a vu cette année, 1.100 rémeaux, 280 km, Paris-Roubaix,
11:14 environ 260, demain, pardon, dimanche, 277.
11:18 C'est une distance qui lui convient parfaitement, le circuit lui convient parfaitement.
11:23 Il a vraiment un œuf à peler avec l'arc-en-ciel, et pas que lui.
11:26 Les Pays-Bas attendent le sacre depuis 38 ans, vous imaginez un peu.
11:30 Donc il y a beaucoup de choses qui convergent vers la possibilité que Mathieu Van Der Poel soit l'hyper favori.
11:37 Je suis plus inquiet par contre, par rapport à sa sélection, parce que s'il y a des égaux chez nous,
11:42 je vais vous dire que chez les néerlandais c'est encore pire.
11:45 Van Der Poel devra s'arranger avec des coureurs de jumbo visma qui sont "l'équipe ennemie" pour eux toute l'année.
11:56 Donc ça va être compliqué, mais je pense qu'individuellement, c'est peut-être le favori de ces championnats du monde.
12:02 Stéphane Thériault, Eric Clovio, je vous remercie en tout cas d'avoir participé à cette émission.
12:07 On suivra évidemment toutes vos analyses sur sudinfo.be et lesoir.be.
12:12 Et on se retrouve forcément aussi la semaine prochaine, parce que les Mondiaux ne font que commencer.
12:17 Car contrairement à d'habitude, les chronos ce sera cette fois-ci après la course en ligne.
12:23 Et puis on parlera aussi la semaine prochaine avec vous Stéphane, de l'Otto Kopecki,
12:28 qui pourrait être aussi une belle surprise la semaine prochaine.
12:33 Et on espère avec elle une médaille d'or, sachant qu'elle est passée tout près de cette médaille d'or l'année passée en Australie.
12:40 En tout cas, je vous remercie de votre fidélité. On se retrouve donc très bientôt sur nos antennes.