Pendant tout l'été, l'actualité du jour vue par les témoins du quotidien dans #LaParoleAuxFrancaisEte
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00:00:00 Il est quasiment 13h, ravi de vous accueillir cet après-midi en direct sur CNews, la parole
00:00:06 au français version été avec Pierre Lelouch de retour sur les plateaux de CNews.
00:00:11 Pierre, ravi de vous accueillir.
00:00:12 C'est très gentil à vous.
00:00:13 Comment allez-vous ?
00:00:14 Bien, bien.
00:00:15 Et vous ? Ça va ?
00:00:16 Parfait, ravi de vous accueillir.
00:00:17 À vos côtés, Christian Prouto.
00:00:19 Bonjour Christian, vous avez passé un bon week-end ?
00:00:21 Oui, parfait.
00:00:22 On est prêt donc à démarrer ensemble cette émission dans un instant, juste après le
00:00:27 journal de 13h présenté cet après-midi par Soumaya Labidi.
00:00:30 Bonjour Soumaya.
00:00:31 Bonjour Michael, bonjour à tous.
00:00:33 À la une de l'actualité, la chute d'une branche d'arbre tue un enfant de 6 ans en
00:00:37 région PACA.
00:00:38 Trois autres personnes ont été sérieusement blessées hier à Sainte-Croix-du-Verdon.
00:00:42 Des hélicoptères ont été mobilisés pour transférer les victimes à l'hôpital.
00:00:47 Et une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances de ce drame.
00:00:51 Depuis plusieurs jours, la pluie s'est invitée dans l'été de nombreux vacanciers.
00:00:57 Une météo qui a également des conséquences sur nos habitudes alimentaires.
00:01:01 Nombreux sont ceux qui boudent les fruits et légumes de saison au grand désarroi des
00:01:06 primeurs.
00:01:07 Dounia Tengour.
00:01:08 Abricots, concombres, melons ou encore pastèques, les fruits et légumes de l'été n'ont pas
00:01:14 la cote sur les marchés.
00:01:15 En cause, le mauvais temps des dernières semaines dans une bonne partie du territoire français.
00:01:20 "Comme il a moins fait beau, on a moins consommé, c'est vrai.
00:01:23 Parce que les fruits c'est un peu quand il fait chaud qu'on a envie, alors quand il fait
00:01:27 froid on en a moins envie."
00:01:30 Avec des étals qui peinent à se vider, les primeurs constatent la baisse significative
00:01:34 de la consommation.
00:01:35 Et ce, malgré des prix nettement réduits.
00:01:37 "Sur tout ce qui est melons, pastèques, les tomates, on a une baisse d'au moins 25% de
00:01:43 la consommation.
00:01:44 Sur la pastèque, on est plutôt à 50% de baisse de consommation.
00:01:46 Oui on a baissé nos prix pour essayer que les gens consomment mais ça n'a pas vraiment
00:01:52 d'effet."
00:01:53 Mais la situation ne devrait pas durer et pourrait même s'améliorer très prochainement
00:01:57 pour les maraîchers.
00:01:58 Avec le retour des beaux jours prévus cette semaine, les fruits et légumes feront sans
00:02:01 aucun doute leur grand retour sur la table des Français.
00:02:04 Les pompiers moins sollicités que l'été dernier, mais ils restent sur le qui-vive.
00:02:11 Un engagement total pour la population avec de nombreuses concessions à la clé.
00:02:15 Dounia Tengour.
00:02:16 Incendie, feu de forêt à répétition, vigilance accrue.
00:02:22 Les soldats du feu sont plus que jamais sur le qui-vive en cette période estivale.
00:02:26 Même si certains parlent d'un début d'été calme en comparaison avec nos voisins européens,
00:02:31 sur le terrain, les pompiers multiplient les interventions au quotidien.
00:02:35 "C'est le sacrifice de leur vie personnelle, parfois même aussi de leurs vacances, qui
00:02:40 permettent aujourd'hui de déplacer l'ensemble des moyens sur l'ensemble du territoire national
00:02:43 pour toujours répondre à cette stratégie opérationnelle d'attaque massive sur Fonessan
00:02:47 et en même temps répondre à toutes les sollicitations opérationnelles des interventions
00:02:51 du quotidien."
00:02:52 Désormais, l'objectif des prochaines années est fixé avec la formation de plus de volontaires.
00:02:57 "La Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France prône aujourd'hui un objectif
00:03:02 de 250 000 sapeurs-pompiers volontaires d'ici cinq ans contre 197 000 aujourd'hui et plus
00:03:07 de 50 000 sapeurs-pompiers professionnels contre près de 40 000 aujourd'hui."
00:03:11 Même si cet été semble plus calme par rapport à l'année dernière, le nombre d'hectares
00:03:16 brûlés s'élève pour l'heure à plus de 21 000 et reste bien au-dessus de la moyenne.
00:03:21 Le pape en dit plus sur sa venue à Marseille les 22 et 23 septembre prochains.
00:03:27 Interrogé sur cette visite dans l'avion qui le ramenait des Journées mondiales de
00:03:31 la jeunesse, le souverain pontife a rappelé que la problématique qui le préoccupe le
00:03:36 plus c'est la question migratoire.
00:03:38 Une pierre angulaire de son pontifique à écouter.
00:03:42 "La Méditerranée est un cimetière.
00:03:45 Mais ce n'est pas le plus grand cimetière.
00:03:50 Le plus grand cimetière c'est l'Afrique du Nord.
00:03:52 C'est terrible.
00:03:53 C'est pourquoi je vais à Marseille.
00:03:58 La semaine dernière, Emmanuel Macron m'a dit qu'il avait aussi l'intention de venir
00:04:05 à Marseille.
00:04:06 J'y resterai un jour et demi."
00:04:10 Voilà ce qu'on pouvait dire de l'actualité à 13h.
00:04:13 Merci beaucoup Soumaya.
00:04:15 A tout à l'heure, la parole aux Français.
00:04:17 L'émission qui vous donne la parole, même l'été, en direct sur CNews.
00:04:21 Et pour réagir, vous nous écrivez pour nous signaler quelque chose dont vous souhaitez
00:04:26 témoigner en direct.
00:04:27 Témoins au pluriel @cnews.fr.
00:04:29 C'est un danger quotidien qui guette chaque policier sur le terrain.
00:04:34 Vendredi soir à Lyon, un agent municipal a été victime d'un chauffard qui l'a
00:04:39 traîné sur plusieurs mètres après un refus d'obtempérer.
00:04:43 Depuis plusieurs semaines, ces infractions se multiplient.
00:04:46 Ce qui inquiète particulièrement les forces de l'ordre, c'est un sujet de Solène Boulan.
00:04:53 Ces traces de sang, encore visibles dans une rue de Limoges, sont les stigmates d'un
00:04:58 refus d'obtempérer au cours duquel deux jeunes à scooter sont morts alors qu'ils
00:05:03 tentaient d'échapper à un contrôle de police.
00:05:05 Ces infractions se multiplient ces dernières semaines.
00:05:08 Après qu'un policier a été traîné sur plusieurs mètres vendredi à Lyon et qu'une
00:05:12 policière percutée a été grièvement blessée à Montbéliard samedi.
00:05:16 Les chiffres, eux, sont en hausse.
00:05:19 En 2017, on dénombrait 27 942 infractions liées à des refus d'obtempérer, contre
00:05:25 35 026 en 2021, soit une augmentation de plus de 25%.
00:05:30 Le volume des chiffres, il est important de faire la distinction avec ceux qui se servent
00:05:37 de leur voiture avec une arme par destination et ceux qui parfois refusent le contrôle.
00:05:44 Tout simplement pour certains parce qu'ils n'ont plus de permis de conduire, vous voyez,
00:05:49 et c'est dramatique parce que ça peut se compliquer et on peut avoir des situations
00:05:55 dramatiques et pour les policiers et gendarmes et pour les conducteurs de véhicules à deux
00:05:59 roues ou un quatre roues.
00:06:03 Les syndicats réclament davantage de sévérité dans les sanctions des auteurs de refus d'obtempérer,
00:06:09 déjà considérés comme un délit passible d'un an d'emprisonnement et de 7500 euros
00:06:13 d'amende.
00:06:14 Voilà, notez qu'un autre refus d'obtempérer a fait deux victimes à Limoges également
00:06:20 ce week-end dans la nuit de samedi à dimanche.
00:06:24 Pierre Lelouch, quels sont les moyens que nous avons aujourd'hui pour lutter contre
00:06:28 ces refus d'obtempérer ? J'ai l'impression que c'est finalement un problème récurrent
00:06:32 dont on n'arrive pas aujourd'hui à se débarrasser.
00:06:34 Moi qui ai longtemps côtoyé Jacques Chirac pendant nombreuses années, il vous répondrait
00:06:41 très simplement la peur du gendarme.
00:06:43 Quand la peur du gendarme disparaît, il y en a un en face de moi donc il va le confirmer,
00:06:49 quand la peur disparaît, la personne qui est sommée de s'arrêter, invitée de s'arrêter,
00:06:56 en général de façon très polie, ne s'arrête pas et parfois même s'en prend aux fosses
00:07:01 de police.
00:07:02 Pourquoi ? Parce qu'on n'a plus peur, parce qu'on roule sans permis et sans assurance
00:07:08 dans de très nombreux cas.
00:07:09 J'ai entendu parler de 20-30% de gens qui roulent sans avoir les papiers corrects pour
00:07:16 rouler, c'est-à-dire une assurance ou un permis.
00:07:17 C'est gravissime quand on voit les comportements sur la route et je les vois personnellement,
00:07:23 je suis affolé parce qu'ils m'arrivent de voir le comportement des gens.
00:07:27 Si un policier vous demande de vous arrêter et que vous n'arrêtez pas, vous êtes en
00:07:31 infraction.
00:07:32 Si l'infraction n'est pas sanctionnée de façon lourde, il ne se passe rien.
00:07:38 Donc il faudrait que la peur du gendarme soit restaurée et pour ça il faut que les sanctions
00:07:44 soient très lourdes et effectivement appliquées tout de suite.
00:07:48 C'est-à-dire qu'il faut qu'il y ait des peines de prison fermes immédiates dès
00:07:52 qu'on refuse de se plier à une injonction de police de contrôle du véhicule.
00:07:57 Ça me paraît, c'est la base de tout.
00:08:01 Si la sanction n'est pas appliquée, vous aurez des chiffres de cet ordre-là, plusieurs
00:08:05 dizaines de milliers de gens qui refusent de s'arrêter, ce qui est sans précédent.
00:08:11 Dans ma génération, c'était impensable de ne pas s'arrêter quand un policier vous
00:08:15 demande de vous arrêter.
00:08:16 Les peines, l'exécution des peines, l'application des peines est selon vous le seul problème
00:08:22 ? Pour redonner aujourd'hui, pour que les jeunes aient de nouveau peur du gendarme,
00:08:27 il faut selon Pierre Lelouch, que les sanctions soient plus importantes et qu'elles soient
00:08:32 tout simplement appliquées.
00:08:33 Non mais Pierre a raison, même si ça s'adresse à l'ancien gendarme que j'ai été.
00:08:39 Moi c'est plutôt au niveau du citoyen et surtout du haut fonctionnaire que je voudrais
00:08:43 réagir.
00:08:44 C'est qu'il a bien identifié un certain nombre de problèmes qui conduisent malheureusement
00:08:50 à ses comportements, mais je voudrais vous corriger, il n'y a pas que des jeunes.
00:08:54 C'est ça le problème ? Oui, il n'y a pas que des jeunes.
00:08:56 C'est sociétal, on en arrive à une société où parce qu'on a…
00:09:02 Vous avez raison, j'ai dit des jeunes, mais c'est vrai que c'est un problème
00:09:04 de société dans sa globalité.
00:09:05 Voilà, le nombre est trop important pour le limiter aux jeunes.
00:09:08 Alors cette réponse que Pierre appelle de ses voeux au niveau de l'application de
00:09:16 la sanction, on est tous d'accord.
00:09:17 Mais je pense que ce n'est même plus le problème du niveau de la sanction.
00:09:20 Regardez, la plupart du temps ça conduit à des drames, soit parce qu'il y a une
00:09:25 réaction de policiers ou de gendarmes, moins de gendarmes que de policiers, c'est un
00:09:30 problème de contexte, mais où il y a des réactions à un moment qui font que dans
00:09:37 la fuite, la fuite entraîne un état de conduite qui ne peut conduire pratiquement
00:09:44 à aucun accident, avec les conséquences que l'on connaît.
00:09:47 Donc ce n'est pas la peur, en l'occurrence, de ce qui va se passer, c'est parce que
00:09:51 les gens n'ont pas du tout conscience que lorsqu'on est en infraction, on doit s'arrêter.
00:09:55 C'est tout.
00:09:56 Il y a un problème de comportement.
00:09:57 Ce ne sont pas tous des délinquants.
00:09:59 Ce sont des délinquants en devenir pour certains, puisque quand vous roulez sans permis du tout,
00:10:06 vous êtes...
00:10:07 Alors, juste ces chiffres, Pierre, 27 942 refus d'obtempérer en 2017, plus de 35 000
00:10:15 en 2021.
00:10:16 C'est une augmentation de plus de 25 %.
00:10:18 Oui, c'est ça.
00:10:19 J'ai entendu M. Proutot expliquer que ce ne sont pas tous des délinquants.
00:10:24 Ce sont des délinquants.
00:10:25 Dès lors qu'on refuse d'obtempérer, qu'est-ce que c'est refuser d'obtempérer ?
00:10:30 Ça veut dire refuser d'accepter une demande de contrôle par les forces de l'ordre.
00:10:35 C'est la base du fonctionnement démocratique de notre pays.
00:10:39 Parce que s'il n'y a pas de contrôle, à la demande d'un service de police, avec
00:10:43 les règles qui vont avec d'ailleurs.
00:10:45 C'est-à-dire que c'est un refus d'obtempérer, c'est un refus de l'autorité de la police.
00:10:48 C'est un refus de l'autorité, c'est un refus de vivre en société de façon normale.
00:10:52 Après, ça peut entraîner effectivement des conséquences, il y a des fuites et autres,
00:10:56 ou même agression du policier.
00:10:58 Mais dans tous les cas de figure, quelqu'un qui refuse le contrôle se met en infraction.
00:11:03 Donc c'est un délinquant.
00:11:04 Et ce n'est pas seulement quand il prend la fuite que c'est un délinquant.
00:11:07 Alors, la conséquence de ce genre de raisonnement, c'est de dire aux policiers, surtout ne les
00:11:12 poursuivez pas parce qu'ils peuvent avoir un accident.
00:11:14 C'est ce qui s'est passé d'ailleurs à Limoges, où tout de suite la police a dit
00:11:18 non, il n'y a pas rien, ils sont partis.
00:11:19 Nous, on avait arrêté la poursuite de peur de causer un accident.
00:11:22 Le maire lui-même s'était quasiment excusé.
00:11:25 On va entrer dans une logique où il ne faut pas contrôler de peur que le délinquant
00:11:29 puisse se faire mal.
00:11:31 On est chez les fous.
00:11:32 - Est-ce qu'on n'est pas déjà rentré dans cette logique-là ?
00:11:34 - Non, mais on est chez les fous.
00:11:36 Je veux dire, à partir du moment où on refuse, c'est pareil que pour un cambrioleur.
00:11:40 Si vous arrêtez un cambrioleur chez vous, c'est vous qui allez en prison.
00:11:43 Si le cambrioleur se fait mal chez vous, c'est vous qui avez un problème.
00:11:47 On est en train de renverser complètement le sens de la charge de la preuve.
00:11:52 La ligne jaune n'est plus une ligne jaune, elle est là pour être violée en permanence.
00:11:56 À ce moment-là, quand vous rentrez dans ce genre de logique, il n'y a plus de règles.
00:11:59 Quel est l'un des problèmes clés de ce pays qui est démontré au fil des semaines
00:12:05 terribles que nous vivons ?
00:12:06 Parce qu'on vient de vivre quand même quelque chose de sans précédent depuis la guerre.
00:12:11 Une espèce d'insurrection criminelle, criminelle, non politique, même pas politique.
00:12:17 C'est juste une centaine de villes de France agressées en même temps.
00:12:21 Il se passe un mois avant que le président de la République explique pourquoi.
00:12:25 On ne sait toujours pas.
00:12:27 Il parle d'intégration et de faire nation.
00:12:29 Mais pour commencer par faire nation, il faut commencer par appliquer les règles de la nation.
00:12:33 Donc quand vous avez une partie des Français qui considèrent français de papier ou français vrai,
00:12:41 comme on voudra les appeler, qui considèrent que la police est là pour décorer,
00:12:45 que l'uniforme c'est quelque chose qu'on doit mépriser,
00:12:49 et que si on vous demande de vous arrêter, vous n'en avez rien à foutre,
00:12:51 alors là on rentre dans un état de jungle.
00:12:54 C'est pour ça que je dis que le délit commence dès lors qu'on refuse d'accepter,
00:12:59 pas au moment de la fuite.
00:13:01 Quand on revient sur ce que vous avez dit il y a quelques secondes, Christian,
00:13:04 et effectivement Pierre a pointé un autre problème,
00:13:08 le fait qu'aujourd'hui les policiers ont peur en intervention finalement,
00:13:11 ont peur de causer un accident.
00:13:14 Et que ça rend évidemment les poursuites lors de ces contrôles particulièrement difficiles.
00:13:21 Et moi d'ailleurs j'ai une autre question là-dessus.
00:13:23 L'affaire Nael a-t-elle compliqué les choses ?
00:13:24 Les policiers sont-ils pas encore plus méfiants face à ce type de situation ?
00:13:29 De toute façon les policiers savent qu'à partir du moment où ils vont commettre un acte
00:13:33 dans l'exercice de leur mission,
00:13:36 si cet acte à un moment entraîne quelque chose,
00:13:39 ils vont être tenus pour la scène.
00:13:42 C'est un fait.
00:13:44 Que ça change leur comportement,
00:13:48 je pense qu'ils sont tous assez conscients de leur mission
00:13:52 pour que même si ça les impacte psychologiquement,
00:13:55 ils vont jusqu'au bout de l'exercice malheureusement pour eux s'il y a un problème,
00:13:59 mais ils le font.
00:14:00 Vous croyez qu'ils le font vraiment ?
00:14:01 Parce que comment agir face à des jeunes qui refusent d'obtempérer,
00:14:05 qui sont en scooter et qui risquent par exemple à tout moment
00:14:09 soit de tomber dans une course-poursuite, soit de se prendre une voiture ?
00:14:11 Et c'est ce qui s'est passé à Limoges.
00:14:14 Comment agir ?
00:14:15 Je n'ai pas la réponse technique, sinon je vous le dirais.
00:14:19 Si, il y en a une, mais pour le moment personne ne veut la développer,
00:14:23 alors qu'elle existe.
00:14:24 Le fait d'aller au contact ?
00:14:25 Non, un système qui coupe l'allumage électronique de tout véhicule qui roule.
00:14:29 Ça, c'est un accord.
00:14:31 Ça fonctionne comment ?
00:14:32 Parce que ça coupe aussi l'allumage électronique de véhicules de police ?
00:14:34 Non, pas du tout.
00:14:36 Le véhicule de police, le but n'est pas la poursuite,
00:14:40 c'est qu'au moment de l'interception, le véhicule de police ne roule pas.
00:14:46 Les gens sont sur le bord, veulent l'intercepter.
00:14:49 On ne parle pas de ce cas spécifique.
00:14:51 Mais ce système d'allumage électronique,
00:14:53 et en plus on peut en protéger les véhicules qui poursuivraient,
00:14:57 ça existe ce système.
00:14:59 Le problème, c'est l'accord avec les constructeurs
00:15:01 pour arriver à ce qu'on puisse mettre en place
00:15:05 les données qui font qu'on puisse être systématiquement sûr du fonctionnement.
00:15:10 Regardez tous les véhicules modernes avec des systèmes d'encodage, etc.
00:15:15 On les valise, ils vous les volent.
00:15:17 Oui, enfin...
00:15:17 Ça, ça fonctionnera avec des véhicules modernes.
00:15:19 Je suis très sceptique sur ce type de solution technologique
00:15:23 parce que ce qu'on sait avec les nouvelles technologies,
00:15:26 c'est qu'à chaque fois qu'il y a une innovation,
00:15:28 on invente le bouclier derrière.
00:15:29 Donc on trouvera les moyens de contourner.
00:15:31 Le problème immédiat qui est posé avant de changer les règles techniques
00:15:35 et d'éteindre les voitures à distance,
00:15:37 c'est d'arrêter les gens qui ne se comportent pas,
00:15:39 qui refusent de respecter l'autorité publique
00:15:43 dans un pays dans lequel ils se trouvent.
00:15:45 Donc c'est un travail d'éducation,
00:15:47 et puis quand l'éducation ne fonctionne pas,
00:15:49 c'est un travail de répression.
00:15:50 Et si la répression n'est pas suffisamment solide et crédible,
00:15:55 alors il ne se passe rien.
00:15:56 Donc on revient au théorème de Jacques Chirac,
00:15:58 la peur du gendarme.
00:15:59 S'il n'y a plus de peur du gendarme,
00:16:01 vous avez 40 000 personnes qui refusent de s'arrêter,
00:16:06 des centaines de milliers d'autres qui roulent sans permis et sans assurance,
00:16:09 qui se comportent,
00:16:10 alors avec des chiffres qu'on voit apparaître maintenant
00:16:13 sur la consommation de drogue au volant,
00:16:15 qui sont affolants,
00:16:16 et tout ça fait que c'est dangereux maintenant de prendre sa voiture.
00:16:19 À chaque fois que je prends ma voiture,
00:16:20 je me dis que je suis obligé de conduire à la place des autres,
00:16:23 et faire très attention au comportement.
00:16:26 - On va continuer de parler de police,
00:16:28 on va parler de police municipale à présent,
00:16:30 puisque vous savez que les policiers municipaux,
00:16:33 c'est une filière qui est en souffrance aujourd'hui,
00:16:36 malgré son ancrage sur le territoire,
00:16:39 elles peinent à recruter suffisamment d'agents,
00:16:42 car selon elles, leurs prérogatives ne correspondent plus à leurs besoins quotidiens.
00:16:46 Alors on regarde ce sujet de Jean-Luc Thomas,
00:16:48 et on en parle juste après avec vous en plateau.
00:16:49 - Montauban compte 50 policiers municipaux et 26 agents de voie publique.
00:16:55 Ici Yolnavie, le jour et nuit au plus proche de la population,
00:16:59 ces policiers veulent juste pouvoir travailler sereinement.
00:17:02 - C'est pas tant la qualité de l'OPJ qui nous manque,
00:17:03 mais d'avoir des prérogatives qui correspondent à nos besoins quotidiens.
00:17:07 On n'a pas besoin d'avoir le pouvoir d'enquête
00:17:09 pour mener des enquêtes criminelles,
00:17:10 comme en police nationale ou en gendarmerie.
00:17:12 Par contre, on devrait pouvoir auditionner les gens
00:17:15 dans le cadre d'infractions qui sont de notre compétence.
00:17:17 Il faut passer à une étape différente,
00:17:19 pas avec plus, mais avec mieux.
00:17:21 - Les municipaux veulent un statut largement amélioré.
00:17:25 On est une filière en souffrance,
00:17:26 et on a un statut aujourd'hui qui n'est pas la hauteur du métier qui est fait.
00:17:29 Troisième force de police, on le voit avec les émeutes.
00:17:31 La police municipale est une force, plus d'un point,
00:17:33 mais une force de police comme les autres.
00:17:35 - Maillons devenus incontournables de la sécurité,
00:17:38 les policiers municipaux sont maintenant près de 25 000.
00:17:41 Ils étaient 19 000 il y a 10 ans.
00:17:43 - Malgré tout ce que l'on peut dire, les villes moyennes comme les grandes villes,
00:17:46 on a, nous aussi, des problèmes de sécurité et de comportement urbain
00:17:51 mal à propos pour un certain nombre d'individus.
00:17:53 - Pour les syndicats de la police nationale, le statut qu'on prévaut,
00:17:57 des dizaines de rapports sur les polices municipales existent, disent-ils.
00:18:01 Ils sont bien rangés sur des étagères.
00:18:04 - Alors Christian, faut-il élargir les prérogatives de la police municipale, selon vous ?
00:18:10 - Alors, de toute façon, c'est en cours dans les textes,
00:18:12 parce qu'il a fallu s'adapter.
00:18:14 D'abord, ne serait-ce que pour s'assurer du niveau de compétence
00:18:18 de tous les agents municipaux, policiers municipaux, pardon.
00:18:23 Alors, il aurait demandé une certaine mise à niveau pour tous,
00:18:27 mais normalement, on est dans le continuum policier-gendarmique.
00:18:33 Donc, c'est-à-dire passer du régalien ensuite au municipal
00:18:38 et puis ensuite aux sociétés privées.
00:18:40 Il a fallu mettre en place des textes, ça ne peut pas s'inventer comme ça.
00:18:44 Donc, c'est en cours et à mon sentiment, ça va dans le bon sens,
00:18:48 même si j'ai toujours eu une approche sur la police municipale,
00:18:53 qui était, à mon avis, que la mise en évidence de l'incapacité de l'État
00:18:58 à assurer le rôle qui est sien, c'est-à-dire le rôle de la sécurité des citoyens.
00:19:03 Et tout ça pour une raison de peau de chagrin budgétaire
00:19:07 et qui a modifié les effectifs, d'autant plus d'une manière plus importante
00:19:12 qu'il a fallu réduire la présence à la fois des gendarmes et des policiers
00:19:17 dans à peu près toutes les zones.
00:19:19 Et cette présence, ces 25 000, existe maintenant.
00:19:24 Il faut faire en sorte qu'ils puissent exercer légalement,
00:19:30 par rapport aux textes, leur mission.
00:19:34 Cela dit, le problème, il est en cours, ils le savent.
00:19:38 C'est pour ça que je ne comprends pas trop cette problématique qui lie au recrutement.
00:19:44 Le recrutement, il est le même pour la police et le même pour la gendarmerie.
00:19:48 Il y a des problèmes de recrutement actuellement importants au niveau des forces de l'ordre.
00:19:55 Pour vous, ce problème de recrutement, parce qu'on nous dit que dans les prochaines années,
00:19:58 11 000 recrutements seront nécessaires dans la police nationale.
00:20:02 Et pour vous, ces difficultés ne sont pas liées à ces manques de...
00:20:06 - Police municipale. - Police municipale, oui.
00:20:08 - Oui, vous avez dit nationale. - Police municipale, pardon.
00:20:10 Et vous dites que ces difficultés de recrutement ne sont pas liées à ce manque de prérogatif qu'il y a...
00:20:19 - Absolument. Je trouve que c'est corrélé actuellement à tout un problème de la notion de service public.
00:20:24 Vous avez la même chose chez les pompiers.
00:20:26 Vous avez la même chose au service de santé.
00:20:28 Donc, où vont travailler les gens ? Je ne sais pas.
00:20:31 En tous les cas, cette notion qui faisait que tout d'un coup, on s'engageait...
00:20:38 Pour l'État, c'est une espèce de mission de service public qui amenait les gens,
00:20:42 pas le salaire, qui amenait les gens à servir dans le sens noble du terme.
00:20:48 C'est moins le cas. Il y a sûrement une raison.
00:20:52 Et il y a une raison peut-être aussi, et ça, je rejoins tout à fait Pierre par rapport à ce qu'il disait,
00:20:57 sur le fait que tout d'un coup, il y a un manque de respect vis-à-vis de ces institutions d'une manière nationale.
00:21:03 - Mais la police municipale n'est pas le parent pauvre de la police ?
00:21:06 - Non, je ne pense pas. Au contraire, ils sont, selon moi,
00:21:10 compte tenu du fait que souvent, les policiers municipales sont dans des villes qui ont plus de moyens,
00:21:15 parce que sinon, elles ne pourraient pas exister puisqu'elles sont...
00:21:18 - Bien sûr, elles sont financées par...
00:21:20 - Elles sont plutôt bien équipées, elles ont les moyens.
00:21:25 - Oui, enfin, ça dépend.
00:21:27 Moi, j'ai connu une période comme élu parisien où évoquer des caméras de surveillance à Paris,
00:21:34 c'était considéré comme du fascisme.
00:21:37 Demander une police municipale à Paris, c'était considéré comme de l'extrême droite.
00:21:41 Je me le suis entendu dire par...
00:21:44 - C'est encore le cas au sein de certaines municipalités, Pierre.
00:21:47 - Voilà, donc on n'est pas au bout.
00:21:49 La police municipale parisienne, finalement décidée par Mme Hidalgo,
00:21:54 après 10 ans ou 15 ans de réflexion, moi j'ai commencé ce débat,
00:21:58 vous savez bien, il y a 22 ans, au moment de 2001, des attentats sur New York.
00:22:01 Je me souviens d'un échange public, d'ailleurs, à l'époque, avec Delannoy,
00:22:05 pour lui dire, maintenant, qu'est-ce qui se passe si un jour il y a des attentats à Paris ?
00:22:08 Il m'a dit, vous êtes fou, c'est sur les ondes, c'était sur Europe.
00:22:13 Je m'en souviens comme s'il y avait eu des débats au conseil de Paris,
00:22:17 c'était hors de question d'avoir des caméras de surveillance,
00:22:19 parce que ce n'était pas bien pour les gens de gauche,
00:22:21 et hors de question d'avoir une police municipale,
00:22:23 parce que c'était le boulot de l'État.
00:22:25 On voit qu'au bout de 20 ans, il faut quand même avoir une police municipale,
00:22:29 sauf qu'à Paris, elle n'est pas armée,
00:22:32 sauf que dans certaines villes comme à Nice, elle est armée.
00:22:35 - Pas qu'à Paris, d'ailleurs.
00:22:37 Il y a un vrai débat, d'ailleurs, là-dessus, sur la question du port d'armes au sein de la police municipale.
00:22:41 - La vidéosurveillance, il n'y a pas assez de gens derrière les écrans,
00:22:44 alors qu'on sait parfaitement gérer une ville en vidéosurveillance,
00:22:46 il n'y a pas assez d'effectifs.
00:22:48 Donc, la question que je me pose, moi, c'est combien de temps on va continuer à prétendre,
00:22:54 comme l'a dit tout à l'heure M. Proutot,
00:22:56 que la police, c'est vraiment une affaire régalienne de l'État,
00:23:00 par opposition aux collectivités locales,
00:23:02 combien de temps on va continuer à prétendre que ça ne peut être que le national ?
00:23:06 La réponse est non.
00:23:07 On voit bien qu'on est dans une France qui se décentralise,
00:23:10 où les régions, les départements, les villes demandent plein de pouvoirs,
00:23:14 qu'elles ont, et que curieusement, en matière de sécurité publique,
00:23:17 on dit "ah ben, c'est pas nous, c'est l'État, on n'a pas les moyens",
00:23:22 alors qu'il y a une demande des citoyens de protection.
00:23:24 Je constate que dans beaucoup de pays au monde, je pense aux États-Unis en particulier,
00:23:28 mais pas que, la police, elle est décentralisée,
00:23:32 avec un système judiciaire beaucoup plus proche du citoyen aussi.
00:23:35 Donc, à mon avis, le pays a besoin d'une réflexion
00:23:39 sur l'avenir de ces différentes polices,
00:23:41 qui sont inégalement équipées,
00:23:43 port d'armes ou pas port d'armes,
00:23:45 vidéosurveillance, pas vidéosurveillance,
00:23:47 en fonction des moyens.
00:23:48 Les Français, ils ont droit à la même sécurité partout.
00:23:51 Après, la question, c'est comment est-ce qu'on l'organise ?
00:23:54 Et cette question-là, pour des raisons idéologiques et politiques,
00:23:57 on refuse de la poser en France,
00:23:59 et donc on a cette espèce de pays mité,
00:24:03 avec soit la gendarmerie, soit du national,
00:24:06 soit une police municipale inégalement armée, inégalement efficace,
00:24:10 les Français ont droit à une égale sécurité.
00:24:14 Et donc, ça mérite un débat de fond
00:24:16 sur la façon d'organiser la police
00:24:18 et les poursuites judiciaires au plus près du citoyen.
00:24:21 Si on veut casser cette dérive vers la chianlie,
00:24:24 où il y a un manque total d'autorité dans le pays,
00:24:26 ces questions doivent être posées.
00:24:28 - Alors, Christian, sur la question, notamment du port d'armes,
00:24:30 effectivement, qui ne concerne pas que Paris, d'ailleurs,
00:24:33 vous me disiez que la police municipale n'est pas le parent pauvre de la police,
00:24:37 mais effectivement, il y a un vrai sujet autour du fait
00:24:39 que les policiers municipaux ne sont, dans la grande majorité des cas,
00:24:42 pas armés dans votre pays.
00:24:44 - Si le maire le veut, c'est possible.
00:24:46 Donc la question ne se pose plus.
00:24:48 - Mais est-ce que cette décision ne devrait pas revenir, finalement,
00:24:51 au niveau national ?
00:24:53 - Parce que là, on inverse la problématique.
00:24:55 Ça sert à quoi d'avoir une police municipale payée par des élus locaux
00:24:59 si c'est l'État qui doit prendre la décision à leur place ?
00:25:02 - Dans le cas de Paris, c'est la maire de Paris
00:25:05 qui refuse d'armer la police municipale.
00:25:07 Elle a pris son cheval de bataille favori, je le comprends,
00:25:10 mais le problème qu'on évoquait, il n'était pas Paris,
00:25:12 il était un problème de recrutement.
00:25:14 Donc on essayait de répondre au problème de recrutement.
00:25:16 Après, il y a toute une succession de problèmes spécifiques,
00:25:19 dont Paris, et je le rejoins, fait partie,
00:25:22 étant entendu que Paris, même sous M. Chirac,
00:25:25 à une époque, s'appuyait beaucoup sur la PP,
00:25:28 qui avait tous les pouvoirs sur Paris.
00:25:30 - À l'époque, il n'y avait que la PP, bien sûr.
00:25:32 Mais le problème de recrutement que tu évoquais tout à l'heure,
00:25:35 il est vrai, et là, je te rejoins...
00:25:37 - Je l'évoquais parce que c'est un sujet.
00:25:39 C'est un problème qui touche ensemble les services publics.
00:25:41 - On va marquer une courte pause, on revient dans un instant
00:25:43 pour la suite de La Parole aux Français.
00:25:45 Vous, restez avec nous, bien sûr,
00:25:47 on va donner la parole à des riverains,
00:25:49 des prisons de la Santé et des Baumettes, à Marseille,
00:25:52 des riverains qui subissent une dégradation importante
00:25:54 de leur qualité de vie, avec des nuisances quasi quotidiennes
00:25:58 causées par les détenus de ces prisons.
00:26:00 Restez avec nous sur CNews, on revient juste après la pause.
00:26:04 - Il est 13h30 sur CNews, merci de nous rejoindre en direct
00:26:08 pour la suite de La Parole aux Français,
00:26:10 en compagnie de Christian Protot et de Pierre Lelouch.
00:26:12 On va parler à présent du calvaire que vivent à présent
00:26:16 les riverains du quartier de la prison de la Santé à Paris
00:26:20 depuis 2019 et la réouverture de la prison.
00:26:22 Les riverains subissent une dégradation importante
00:26:25 de leur qualité de vie, en cause, les nuisances engendrées
00:26:28 par les détenus en semi-liberté de l'établissement parisien,
00:26:31 une situation que les habitants du 14e arrondissement
00:26:34 de la capitale dénoncent.
00:26:36 Reportage d'Axel Rebeau et Mathilde Couvillier-Flandrois.
00:26:39 - Pendant très longtemps et jusqu'à la rénovélation
00:26:42 de la prison de la Santé, il y avait une voiture
00:26:44 qui circulait 24h/24.
00:26:46 - Cet homme vit dans le quartier qui borde la prison de la Santé
00:26:49 depuis plus de 20 ans.
00:26:51 Depuis la réouverture de la prison en 2019,
00:26:53 les nuisances sonores se multiplient.
00:26:55 - C'est invivable de fait, parce que c'est rarement
00:26:57 à 4h de l'après-midi, c'est toujours entre minuit et 1h du matin.
00:27:02 - Ce sont des cris, des rires, des coups de klaxon.
00:27:06 - Sur ces images amateurs, on peut voir des parloirs sauvages
00:27:09 entre la rue et la cour de la prison.
00:27:12 Mais aussi des jets de sacs de marchandises illicites
00:27:16 comme celui-ci, coincés en haut du mur.
00:27:19 Cet habitant du quartier est excédé.
00:27:21 - Il y a des mots, des regards, un climat d'insécurité évident.
00:27:25 - Le coeur de ces nuisances, c'est cette entrée de la prison.
00:27:28 Ici, les détenus sont en semi-liberté.
00:27:30 Ils sortent le matin travaillés et les rentrent le soir.
00:27:33 Mais le problème, selon ce riverain, c'est la surveillance défaillante.
00:27:37 - Il y a un système de caméras qui est relié normalement
00:27:40 au commissariat, mais avec une constante,
00:27:43 c'est l'absence de la police.
00:27:45 - Dans le quartier, les nuisances sonores se multiplient.
00:27:47 En décembre dernier, des tirs de mortier ont été tirés
00:27:50 depuis la rue Jean Dolan, à l'angle de la prison.
00:27:53 (tirs)
00:27:56 À cela s'ajoutent les nombreux points de deal.
00:27:58 Autre conséquence de ces nuisances, le quartier aurait perdu
00:28:01 25% de sa valeur immobilière.
00:28:04 - Avec nous pour en parler, Hugo Bosquin.
00:28:07 Bonjour, vous êtes président de l'association des riverains
00:28:10 de la prison de la santé.
00:28:11 Merci d'être avec nous en direct cet après-midi.
00:28:13 C'est une situation terrible que nous décrivent
00:28:16 les personnes interrogées dans le sujet.
00:28:18 D'abord, est-ce que ça a toujours été comme ça ?
00:28:21 - En fait, avant la reconstruction,
00:28:24 la situation était très différente,
00:28:27 parce que les ténues de Semi-Liberté étaient
00:28:30 dans la rue de la Santé, pas à l'angle entre la rue Messier
00:28:35 et la rue Jean Dolan.
00:28:37 En fait, la prison était un petit peu plus loin
00:28:40 des habitations, il était moins proche,
00:28:44 et surtout, il y avait des petits fenêtres.
00:28:46 Et ça, ça... Et aussi, le matériel était différent.
00:28:50 Et le son, il répondait... C'est pas comme aujourd'hui.
00:28:53 La situation est vraiment beaucoup pire
00:28:57 après la reconstruction.
00:28:59 Il y a énormément de palard sauvage la nuit.
00:29:03 On fait souvent lié aux projections d'objets.
00:29:07 Il y a des gros voitures qui arrivent, qui klaxonnent,
00:29:09 qui réveillent tout le monde deux, trois fois chaque nuit.
00:29:13 Il y a tous les problèmes liés aux ténues à Semi-Liberté
00:29:18 qui ne profitent qu'avant de rentrer en prison.
00:29:21 Très souvent, devant les yeux des enfants
00:29:24 qui rentrent à la maison après l'école.
00:29:28 Il y a beaucoup de parloirs entre les cellules.
00:29:30 Pour des heures, des fois, on a vu des tirs,
00:29:35 des feux d'artifice, d'à l'extérieur vers l'intérieur
00:29:39 de la prison.
00:29:41 Aujourd'hui, en vis-à-vis, très fort,
00:29:45 on a les détenus qui nous regardent dans les appartements,
00:29:49 directement.
00:29:51 Il y a des problèmes de sécurité liés à la circulation
00:29:58 parce que les ténues à Semi-Liberté
00:30:02 roulent avec des motos, avec des trottinettes
00:30:06 à très grande vitesse sur les trottoirs.
00:30:10 Des fois, ils font des allées entre les enfants.
00:30:14 En fait, c'est une situation vraiment très difficile.
00:30:19 Nous, comme association, on a demandé,
00:30:24 on a écrit des dizaines de lettres
00:30:26 aux différents ministères, aux différentes institutions.
00:30:30 On a des rencontres régulières avec la police
00:30:33 et avec la mairie, le director de la prison.
00:30:38 Mais on se sent toujours dire qu'il n'y a pas les moyens,
00:30:41 que dans la prison, il n'y a pas suffisamment de gardiens
00:30:44 pour garder l'ordre à l'intérieur.
00:30:47 La nuit, la police dit qu'il fait déjà beaucoup,
00:30:51 mais qu'il n'y a pas suffisamment de moyens
00:30:54 pour avoir plus de voitures qui circulent autour de la prison.
00:31:03 En fait, l'association a essayé de demander formalement
00:31:10 une ronde de police 24 heures sur 24.
00:31:13 Ça, on l'avait avant la destruction de la prison.
00:31:18 Il y avait une ronde de police qui s'écoulait jour et nuit.
00:31:22 Et ça a été interrompu avec la destruction
00:31:24 parce que maintenant, il y a les caméras
00:31:26 et la police dit que c'est suffisant, les caméras.
00:31:30 Mais évidemment, quand il y a quelques soucis à l'extérieur,
00:31:34 avant que la police arrive, il faut au moins 10 minutes.
00:31:38 Il y a tout le temps de faire les choses
00:31:41 que les amis du Bézigny sont en train de faire.
00:31:46 – Monsieur Bosquin, ce qu'on comprend bien,
00:31:48 c'est que vous avez essayé de contacter plusieurs institutions,
00:31:51 que ce soit la prison, que ce soit le ministère.
00:31:53 J'imagine que vous avez peut-être essayé de contacter aussi la mairie
00:31:56 du 14e arrondissement.
00:31:58 Quoi qu'il en soit, vous, les riverains,
00:32:00 et au sein de votre association,
00:32:02 vous n'êtes clairement pas entendu aujourd'hui.
00:32:05 – En fait, il n'y a eu aucune amélioration.
00:32:08 On est entendu dans le sens que les personnes nous écoutent,
00:32:12 mais la situation est de pire en pire
00:32:16 et ça dépend essentiellement de la quantité de détenus
00:32:20 qui sont à l'intérieur de la prison.
00:32:22 Quand il y a une surpopulation à l'intérieur,
00:32:25 et quand on est à 20% en plus de la capteur de la prison,
00:32:35 il y a énormément de soucis.
00:32:38 Et en fait, depuis la réouverture en 2019,
00:32:42 on n'a aucune amélioration.
00:32:44 Ça c'est vraiment difficile pour les riverains.
00:32:47 – Il y a un problème également, vous le disiez tout à l'heure,
00:32:50 qui est lié à ce fameux quartier de semi-liberté,
00:32:53 qui n'existait pas avant.
00:32:55 Est-ce que vous pouvez nous expliquer
00:32:57 ce qui pose problème avec ce quartier-là, de la prison ?
00:33:01 – En fait, les détenus à la semi-liberté,
00:33:04 avant de rentrer à l'intérieur de la prison,
00:33:07 ils stationnent devant l'entrée,
00:33:11 pour une heure, une demi-heure, comme ça.
00:33:16 Et entre eux, ils trafiquent, ils parlent, ils crient.
00:33:21 En fait, ils interpellent les autres détenus à la semi-liberté
00:33:25 qui sont déjà rentrés.
00:33:28 Et il y a tout le temps pour ces détenus
00:33:31 de cacher leur matériel à l'intérieur de leurs pantalons.
00:33:37 Ça amène à la prison, je ne sais pas exactement quoi,
00:33:41 mais de la mandature, des téléphones, de la drogue.
00:33:45 Et il y a tout ce problème.
00:33:50 En fait, avant, il n'y avait vraiment pas.
00:33:53 Et là, entre la rue Jean Donant et la rue Messier,
00:33:56 c'est le pont le plus difficile.
00:34:00 – Pierre Lelouch, vous avez été élu de Paris,
00:34:02 c'est un quartier que vous connaissez bien.
00:34:04 – Oui, j'ai même travaillé dans le quartier.
00:34:06 – Clairement, ça n'a pas toujours été comme ça,
00:34:09 vous me le disiez tout à l'heure pendant le sujet.
00:34:11 – Non, au début de ma carrière, j'ai travaillé juste à côté,
00:34:14 au boulevard Saint-Jacques, et c'était au contraire
00:34:17 un quartier extrêmement calme, qui était patrouillé en permanence.
00:34:21 Pas du tout ce genre de désordre.
00:34:23 Il s'est passé plusieurs choses.
00:34:25 D'abord, la reconstruction de la santé.
00:34:27 Et vous voyez, on voit bien que ça a été surélevé,
00:34:30 donc ça pose des problèmes aussi par rapport aux...
00:34:33 Je ne pense pas que la réfection de la santé
00:34:36 ait été pensée en fonction de l'endroit où elle se trouve.
00:34:38 – En fonction des riverains.
00:34:39 Ça a été surélevé, on voit que les fenêtres des détenus
00:34:42 sont beaucoup plus proches de la rue qu'elles ne l'étaient avant.
00:34:45 – Alors, encore une fois, ça mériterait de regarder
00:34:48 qui est responsable de quoi.
00:34:50 Si le ministère de la Justice a fait son truc dans son coin,
00:34:52 si j'ose dire, avec ses architectes, sans consulter personne à la ville,
00:34:56 si la ville ne s'est pas intéressée.
00:34:58 Enfin bref, clairement, la reconstruction a un impact
00:35:01 sur la façon dont les riverains, maintenant, sont littéralement
00:35:08 en train d'être côtoyés par rapport aux détenus.
00:35:11 Premièrement.
00:35:12 Deuxièmement, il y a cette affaire de semi-liberté
00:35:14 qui n'existait pas.
00:35:15 Et troisièmement, il y avait des patrouilles permanentes
00:35:18 qui ont été supprimées.
00:35:20 Et tout ça a créé un système qui est extrêmement difficile
00:35:25 pour les gens qui habitent autour et qui perdent énormément d'argent
00:35:29 parce que leur appartement, naturellement, vaut plus grand-chose.
00:35:32 – C'est ça, parce que Hugo Bosquet, on parle évidemment
00:35:34 de la qualité de vie, mais il y a aussi, il faut le dire,
00:35:37 le prix du mètre carré dans le quartier qui est en train de baisser aussi.
00:35:41 Et forcément, pour les riverains, ce n'est pas agréable
00:35:43 de voir la valeur de son bien baisser en raison des nuisances
00:35:48 causées par cette prison.
00:35:50 – En fait, c'est un double problème parce qu'en fait, on veut partir
00:35:55 parce qu'on n'est plus habité là et en même temps, on ne peut pas vendre
00:35:58 parce que les appartements, ils ont perdu énormément.
00:36:01 Par exemple, dans mon cas personnel, nous, on a eu des enfants,
00:36:06 maintenant, on aimerait bien avoir un appartement un peu plus grand,
00:36:09 mais notre appartement ne vaut plus rien et la seule possibilité,
00:36:12 ce serait de partir de Paris.
00:36:14 Mais on ne peut pas parce qu'on travaille à Paris
00:36:17 et ça, c'est un problème pour plusieurs personnes.
00:36:20 Il y a eu des appartements, des appartements qui ont été vendus
00:36:23 autour de 8000 euros mètre carré, quand dans le quartier,
00:36:29 aujourd'hui, je crois, autour de 12, 13.
00:36:32 – Alors c'est un problème qui ne concerne pas uniquement Paris
00:36:34 et la prison de la santé.
00:36:36 Nous sommes également avec Eliane Gastaut qui habite à Marseille,
00:36:38 dans le quartier de la prison des Beaumet.
00:36:40 Bonjour, merci à vous d'être en direct avec nous cet après-midi.
00:36:43 Alors l'enfer que vit Hugo Bosquin et que vivent les riverains
00:36:48 de la prison de la santé, vous le connaissez,
00:36:50 vous vivez la même chose à Marseille, vous.
00:36:53 – Oui, tout à fait, sauf que nous n'avons pas le problème
00:36:56 de la semi-liberté. La semi-liberté est à l'écart,
00:36:59 elle a toujours existé, elle n'a pas été reconstruite.
00:37:02 Par contre, les Beaumet historiques ont été rasés et reconstruits
00:37:07 et la partie qui est actuellement terminée a été construite n'importe qui.
00:37:11 Pour ce qui est des feux d'artifice, c'est bon, on en a l'habitude,
00:37:15 c'est une fois, deux fois par semaine, des fois c'est à 10h, 22h, ça va,
00:37:20 des fois c'est à minuit et demi, ça nous réveille.
00:37:22 – Je précise que c'est une vidéo que vous nous avez envoyée, vous.
00:37:26 – Oui, tout à fait.
00:37:27 – Vous l'avez filmée depuis chez vous ?
00:37:30 – C'est filmé depuis un riverain qui habite au-dessus de chez moi.
00:37:33 – D'accord.
00:37:34 – Ce sont des feux d'artifice qui partent de la prison régulièrement ?
00:37:39 – Ils partent de la route qui est devant la prison,
00:37:43 il y a une grande route devant la prison, et puis la dernière fois,
00:37:46 ils sont partis du terrain vague qui est un petit peu après la prison
00:37:49 et ça a mis le feu au terrain vague, avec la sèche-ferrée,
00:37:53 c'est qu'en ce moment, chez nous, le Mistral, on a frôlé la catastrophe.
00:37:59 Les tirs de mortier, ça fait beaucoup de bruit, ça résonne,
00:38:02 le ballon des bommettes, c'est un ballon calcaire, donc tout résonne.
00:38:07 Mais ce n'est pas notre nuisance principale.
00:38:10 Notre nuisance principale, c'est essentiellement
00:38:14 ce qui se passe pour la prison des femmes.
00:38:17 La prison des femmes a été construite au bord de la route,
00:38:20 en balcon sur nos maisons.
00:38:23 Je répète que le ballon des bommettes, c'est un ballon,
00:38:27 donc ça monte, ça monte, et plus on monte, plus il y a des jolies maisons,
00:38:31 et plus ces jolies maisons sont impactées par ces cris perpétuels.
00:38:35 Alors, on a fait plusieurs actions qui ont débouché sur des améliorations.
00:38:40 Nous avons rencontré Mme Belloubet, par exemple,
00:38:44 lors de sa visite à Marseille, elle nous a octroyé des fenêtres anti-bruit,
00:38:48 qui ont coûté très cher, et qui nous ont vraiment rendu service.
00:38:53 Pendant 15 mois, on a oublié qu'on avait la prison à côté.
00:38:58 Et puis, au mois d'octobre 2021, il est arrivé une détenue,
00:39:02 ce que la prison appelle une patate chaude,
00:39:05 des détenues qu'on s'échange parce que le sang est très, très pénible.
00:39:09 Et en une semaine, elle avait trouvé le moyen de casser les fenêtres anti-bruit.
00:39:13 Et puis, d'une à l'autre, l'ensemble de la prison des femmes
00:39:17 a vu ces fenêtres cassées, et ça a déteint jusqu'à un bâtiment
00:39:21 qui est plus bas qu'un quartier d'accueil,
00:39:24 qui a ses problèmes particuliers, parce que le quartier d'accueil
00:39:27 est sur le port des maisons.
00:39:29 Au quartier d'accueil, il vient les gens qui sont incarcérés.
00:39:32 La plupart d'entre eux sont drogués, ils sont en manque.
00:39:36 Ils crient, ils interpellent les voisins, les jeunes filles des voisins.
00:39:40 C'est assez horrible.
00:39:42 On comprend effectivement la situation terrible dans laquelle vous vous trouvez,
00:39:47 dans laquelle vos voisins se trouvent aujourd'hui.
00:39:49 Vous nous disiez tout à l'heure que la prison des Bomet
00:39:51 avait également subi des travaux de rénovation.
00:39:55 Est-ce que vous pensez aussi qu'ils sont la lune des causes de ces nuisances ?
00:40:00 Est-ce que c'est pire depuis que la prison a été rénovée ?
00:40:04 Ah ben oui, moi j'habite là où j'habite depuis 57 ans.
00:40:08 Donc je n'ai pas découvert du jour au lendemain que j'avais une prison à côté.
00:40:12 En face, nous avions une centrale pour femmes.
00:40:16 Et cette centrale pour femmes était extrêmement silencieuse.
00:40:20 Ces pauvres femmes avaient peu de visites.
00:40:22 On ne les a jamais entendues.
00:40:24 Un peu plus bas, il y avait la prison pour hommes.
00:40:27 Bon, il y avait des parloirs sauvages, il y avait un peu des cris.
00:40:30 Mais bon, on habite à côté d'une prison, on le sait.
00:40:33 Maintenant, c'est sans aucune mesure.
00:40:35 Parce que quand vous entendez l'ensemble d'une prison pour femmes
00:40:41 qui à 2h du matin chante "Il était un petit navire",
00:40:44 je peux vous dire que ça vous crispe un peu.
00:40:47 Oui, je comprends.
00:40:48 Merci beaucoup pour votre témoignage, Eliane Gastaut,
00:40:52 habitante du quartier de la prison.
00:40:55 Est-ce que je peux en rajouter ?
00:40:56 Allez-y, bien sûr.
00:40:58 Très rapidement, notre nuisance principale, c'est les brouilleurs.
00:41:02 Effectivement, c'est ce que vous me disiez au téléphone tout à l'heure.
00:41:07 C'est-à-dire que quand vous êtes chez vous,
00:41:09 vous ne pouvez pas appeler avec votre téléphone portable
00:41:11 à cause justement de la prison.
00:41:14 Et ça impacte aussi la Wi-Fi.
00:41:16 Ce qui fait qu'avec mon PC, je ne peux pas me mettre de partout dans la maison.
00:41:20 Et puis les prisonniers, eux, si vous m'éteignez sur TikTok,
00:41:24 ils se filment, ils publient leurs trucs.
00:41:27 Alors ça, ça nous énerve un peu.
00:41:30 C'est un peu le monde à l'envers, Eliane.
00:41:32 Oui, il y a 38 000 chiffres officiels.
00:41:35 C'est un peu le monde à l'envers.
00:41:36 Merci beaucoup en tous les cas d'avoir témoigné en direct avec nous sur CNews.
00:41:39 Pierre, vous disiez ?
00:41:40 Je disais que les chiffres officiels, à l'époque où j'étais encore au Parlement,
00:41:43 c'était de l'ordre de 40 000 téléphones portables illicites en prison.
00:41:50 C'est assez fou.
00:41:51 Hugo Bosquin, vous êtes toujours avec nous.
00:41:53 Un dernier mot sur ce sujet.
00:41:55 J'imagine que vous avez réagi.
00:41:57 Et que le témoignage d'Eliane vous fait réagir.
00:42:01 C'est assez dingue finalement de se dire que ces travaux de rénovation
00:42:04 qui vous causent aujourd'hui des désagréments à Paris,
00:42:07 à Marseille aujourd'hui, cette femme est confrontée
00:42:11 aux mêmes problèmes que vous finalement.
00:42:14 Oui, c'est très difficile.
00:42:16 Les architectes qui ont peint ces types de bâtiments,
00:42:21 c'est étonnant mais ils n'ont pas tenu compte du tout
00:42:27 de la présence de la population autour de la prison.
00:42:32 C'est effectivement très très dur.
00:42:35 Ce sont des prisons qui sont peintes dans la campagne
00:42:38 mais pas au milieu d'une ville.
00:42:41 Et ça, ça rend la vie extrêmement difficile.
00:42:44 Merci beaucoup Hugo Bosquin.
00:42:46 Je dis que vous étiez président des riverains de la prison de la santé.
00:42:52 Christian Proto, un dernier mot sur ce sujet.
00:42:55 C'est vrai que ça paraît dingue de se dire que ces gens n'ont pas été consultés
00:43:00 lorsque la prison a dû être reconstruite.
00:43:03 Et en même temps, on en parle aussi régulièrement sur nos plateaux,
00:43:06 des prisons et des places de prison, on en a besoin.
00:43:09 Donc il y a un vrai sujet autour de ça.
00:43:13 C'est-à-dire qu'on a besoin de places de prison,
00:43:15 mais ça pose problème.
00:43:17 Et on peut imaginer que les gens qui nous regardent,
00:43:19 qui habitent peut-être une commune où il y a un projet de construction de prison,
00:43:22 ne sont pas du tout rassurés en écoutant ça.
00:43:25 Non seulement ils ne sont pas rassurés,
00:43:27 mais les maires vont aller s'arc-bouter pour ne pas avoir la prison.
00:43:32 Mais en même temps, on peut les comprendre.
00:43:35 On sait qu'il faut des places de prison,
00:43:37 mais on n'a pas forcément envie d'avoir à côté de chez nous ce type de nuisance.
00:43:41 Ce que j'ose espérer, c'est que ce qui s'est passé
00:43:43 pour la modernisation de la santé et des pommettes
00:43:46 aurait été conçu différemment pour les prisons que l'on envisage de construire.
00:43:54 Parce qu'on se rend bien compte...
00:43:56 C'est votre côté optimiste, Christian.
00:43:58 Je suis toujours optimiste, Pierre le sait,
00:44:00 il me le reproche de temps en temps.
00:44:02 Il dit même que c'est BA chez moi.
00:44:04 Comme tous les gendarmes, vous êtes BA, c'est bien connu.
00:44:08 Il n'empêche qu'il y a une conception qui est quand même assez,
00:44:12 pour le moins, surprenante.
00:44:14 On a voulu moderniser, ce qui est très bien,
00:44:18 compte tenu des problèmes que l'on rencontre sur la qualité de nos prisons,
00:44:22 et surtout la santé qui était...
00:44:25 Tu en sais quelque chose, Pierre ?
00:44:27 Quelque chose où ça faisait peut-être même partie de la punition d'aller à la santé.
00:44:32 C'était terrible.
00:44:34 Mais bon, cela dit, ce n'était pas digne.
00:44:37 Donc on a fait quelque chose, mais en hauteur, et modernisé.
00:44:41 Quand on voit qu'au beau maître, ils avaient fait en sorte que les vitres soient insonorisées,
00:44:48 ce qui avait permis aux riverains, avec une grosse dépense,
00:44:51 et que tout a été cassé,
00:44:53 ça laisse perplexe sur la manière dont les prisons sont,
00:44:57 du fait malheureusement du manque d'effectifs, tenues.
00:45:00 Autre fléau qui inquiète l'administration pénitentiaire,
00:45:03 les prisons ont constaté une inquiétante augmentation du nombre de survols
00:45:07 des centres pénitentiaires par des drones,
00:45:09 des drones qui sont envoyés au-dessus des prisons pour livrer de la drogue
00:45:12 ou des objets interdits en détention.
00:45:15 Les précisions de Raphaël Lasreg et nous serons ensuite en direct avec Gaël Vershav,
00:45:21 secrétaire général adjoint pour Forces ouvrières, Direction.
00:45:24 On regarde le sujet.
00:45:25 C'est la bête noire des services de sécurité, le drone.
00:45:31 L'an dernier, l'administration pénitentiaire a constaté 68 survols de ces prisons,
00:45:36 dont 29 qui ont servi à livrer des objets illicites à des détenus.
00:45:39 Un chiffre en nette augmentation par rapport aux années précédentes,
00:45:42 et qui risque d'augmenter en 2023.
00:45:45 A Perpignan, c'est toutes les nuits, pratiquement,
00:45:47 qu'on lande des livraisons par drone.
00:45:51 Malheureusement, comme ils viennent livrés entre 3 et 4 heures du matin,
00:45:55 il y a des livraisons qui passent inaperçues.
00:45:59 On récupère généralement des portables, des produits stupéfiants,
00:46:04 après ça passe des clés Amazon, des écouteurs.
00:46:07 La crainte c'est évidemment les armes et les explosifs surtout.
00:46:10 42 prisons possèdent un dispositif anti-drone en France,
00:46:14 mais ça c'est suffisant pour stopper ce phénomène de livraison.
00:46:17 Les dispositifs tels qu'on les connaît aujourd'hui sont efficaces,
00:46:20 donc suffisants dans leur efficacité,
00:46:22 mais très largement insuffisants sur leur déploiement.
00:46:25 Parce que c'est l'ensemble des établissements du parc pénitentiaire
00:46:28 qui devraient être dotés de dispositifs anti-drone.
00:46:30 Les sommes allouées dans le budget 2023 pour la sécurité,
00:46:33 et en particulier l'autorité d'administration de drones,
00:46:35 je dirais 3,2 millions d'euros, c'est très largement insuffisant.
00:46:38 Le survol d'une zone interdite est un délit puni de 6 mois d'emprisonnement
00:46:42 et de 15 000 euros d'amende.
00:46:44 Et on en parle donc avec Gaël Verschaves, secrétaire général adjointe
00:46:48 pour Force Ouvrière, Direction, vous êtes surveillante de prison,
00:46:52 merci d'être en direct avec nous sur CNews cet après-midi.
00:46:57 C'est une nouvelle pratique qui inquiète,
00:47:00 et ça nous montre une nouvelle fois qu'il y a une vraie organisation
00:47:04 de la délinquance qui fait en sorte d'avoir toujours une longueur d'avance
00:47:08 finalement sur les autorités.
00:47:12 Oui, bonjour, juste une petite rectification avant de commencer,
00:47:17 je ne suis pas surveillante de prison mais directrice de prison.
00:47:20 Effectivement, pour reprendre ce que vous étiez en train de dire,
00:47:24 les détenus semblent toujours avoir une longueur d'avance sur nous
00:47:29 pour une raison très simple, c'est que l'évolution de la technologie
00:47:34 est bien plus rapide que l'évolution de nos textes législatifs
00:47:37 et des modes pour contrer ce type d'évolution.
00:47:42 Et les drones sont tout à fait dans ce dispositif,
00:47:46 puisqu'on connaît les premiers survols au-dessus de nos prisons depuis 2017,
00:47:50 et les premiers équipements datent de 2022 au sein des établissements pénitentiaires.
00:47:55 Comment luttez-vous aujourd'hui en tant que directrice de prison ?
00:47:59 Quel moyen vous avez pour lutter contre ces survols de drones aujourd'hui ?
00:48:05 Alors, la lutte est à plusieurs niveaux.
00:48:09 Les drones, la difficulté, c'est que ça permet de passer,
00:48:12 certes, au-dessus des filets anti-projection,
00:48:16 mais surtout de venir livrer directement au pied de la cellule,
00:48:19 presque dans la main du détenu.
00:48:21 Une première mesure, c'est évidemment les caillebottis,
00:48:24 ce sont des grilles très resserrées qui empêchent de passer la main
00:48:28 à l'extérieur des barreaux.
00:48:30 Ça, c'est la première chose, mais qui sont régulièrement dégradées,
00:48:32 et là aussi, les dégradations sont plus rapides que les réparations.
00:48:36 C'est également la possibilité, lorsqu'ils sont en cours de promenade,
00:48:39 de faire une livraison directement.
00:48:41 Voilà, donc ça, c'est très compliqué à gérer,
00:48:44 en dehors des dispositifs de brouillage.
00:48:47 Il y a aussi d'autres moyens, mais beaucoup moins précis.
00:48:54 Ça va être l'intervention des forces de l'ordre,
00:48:58 lorsqu'on est capable de déterminer d'où part le drone,
00:49:05 ou alors d'intervenir auprès des entreprises
00:49:08 qui louent leur service pour le pilotage de ces drones.
00:49:11 On imagine qu'il y a une vraie difficulté, évidemment,
00:49:14 dans la lutte contre ces appareils.
00:49:17 Merci beaucoup Gaëlle Verschaff d'avoir été avec nous,
00:49:19 directrice de prison et secrétaire générale adjointe
00:49:22 du syndicat de prison du syndicat Forces Ouvrières.
00:49:25 On va marquer une courte pause, Pierre, on va y revenir dans un instant.
00:49:29 La Parole aux Français revient avec le journal de 14h,
00:49:32 et on poursuivra nos débats avec Pierre Lelouch et Christian Proto.
00:49:36 A tout de suite sur CNews.
00:49:38 Quasiment 14h sur CNews, merci de nous rejoindre.
00:49:44 La Parole aux Français continue dans un instant,
00:49:47 juste après le journal de Somaya Labidi.
00:49:49 Rebonjour, Somaya.
00:49:50 Bonjour, Michael. Bonjour à tous.
00:49:52 A la une, cette toute dernière information pour commencer.
00:49:55 Une femme séquestrée à Forbach a été retrouvée ce matin.
00:49:58 Sandra Buisson, journaliste Police, Justice, CNews.
00:50:01 Bonjour.
00:50:02 Sandra, c'est la victime elle-même qui a réussi
00:50:04 à donner l'alerte aux autorités allemandes.
00:50:06 Oui, cette femme de 53 ans allemande a réussi à appeler
00:50:10 les secours allemands en volant un téléphone à son bourreau.
00:50:14 Dans cet appel, elle a déclaré qu'elle était séquestrée
00:50:17 et torturée depuis 2011.
00:50:19 Elle a réussi à donner sa localisation à Forbach en Moselle.
00:50:23 La police de Wiesbaden en Allemagne a donc sollicité
00:50:26 ses homologues français.
00:50:28 Après des vérifications et sous l'autorité du parquet,
00:50:31 les policiers français sont allés ce matin aux horreurs
00:50:35 au domicile du couple à Forbach.
00:50:37 A l'intérieur, toutes les pièces étaient grillagées,
00:50:40 nous indique une source policière.
00:50:42 Les policiers ont découvert la victime enfermée
00:50:45 dans une chambre, la tête rasée, complètement nue,
00:50:48 sur elle, les agents ont aussi noté des traces de sévices.
00:50:52 Elle était en état de dénutrition et elle semble avoir eu
00:50:55 dans le passé plusieurs fractures, que ce soit aux jambes
00:50:58 ou aux bras.
00:50:59 D'ailleurs, un banc de torture a été retrouvé
00:51:02 au domicile de Forbach.
00:51:04 Elle a été hospitalisée, cette femme, immédiatement,
00:51:06 et a confirmé aux policiers venus la délivrer
00:51:09 qu'elle était séquestrée et torturée depuis 12 ans.
00:51:12 Dans l'intervention, son mari, un Allemand de 55 ans
00:51:16 qui était inconnu de la police en France,
00:51:19 a été interpellé et placé en garde à vue.
00:51:22 L'enquête est ouverte pour séquestration, viol aggravé
00:51:25 et acte de torture et barbarie.
00:51:28 Merci pour toutes ces précisions, Sandra.
00:51:31 Près d'un mois, jour pour jour, Kémil a disparu au Auvergné,
00:51:34 sans laisser de traces.
00:51:36 Le hameau qui était interdit au public et aux journalistes
00:51:39 a vu ses restrictions lever.
00:51:41 Les précisions de notre journaliste sur place, Marine Sabouin.
00:51:44 Oui, le hameau du Auvergné a rouvert ses portes hier matin.
00:51:47 Les habitants sont particulièrement méfiants
00:51:50 quand ils voient un visage inconnu pénétrer dans leur village.
00:51:53 Un voisin nous expliquait qu'il n'échangeait pas
00:51:56 concernant la disparition d'Émile.
00:51:58 Nous avons essayé d'échanger avec ses habitants
00:52:01 qui refusent catégoriquement de nous répondre.
00:52:03 Le procureur ne communique plus d'informations aux journalistes
00:52:06 pour ne pas brouiller les pistes.
00:52:08 Il faut savoir qu'il y a eu trois grandes étapes
00:52:11 de recherches pour retrouver Émile,
00:52:14 dernière en date le 25 juillet.
00:52:16 Des recherches qui ont duré cinq jours.
00:52:18 Les enquêteurs ont ratissé les cinq kilomètres
00:52:21 qui sont autour du domicile des parents et des grands-parents d'Émile.
00:52:24 Il y avait aussi eu ces recherches de la route sur la route
00:52:27 qui mène au Auvergné depuis le village du Vernet.
00:52:30 Deux kilomètres de route.
00:52:32 Il y avait également eu ces battues organisées par des volontaires
00:52:35 aux côtés des gendarmes de Marseille.
00:52:38 Depuis un mois maintenant, aucune nouvelle du petit Émile.
00:52:41 En plein chasse et croisée des vacances d'été,
00:52:44 une mauvaise nouvelle attend les automobilistes à la pompe.
00:52:47 Les prix n'ont pas été aussi élevés depuis des mois.
00:52:50 Aucun carburant n'est épargné avec des augmentations
00:52:53 allant de 10 à 16 centimes d'euro.
00:52:55 Les précisions de Célia Judat depuis une station-service des Hauts-de-Seine.
00:52:59 C'est une mauvaise nouvelle pour les automobilistes
00:53:02 et en cette période estivale pour les vacanciers
00:53:04 et surtout pour leur portefeuille
00:53:06 puisque le budget essence repart à la hausse.
00:53:09 Depuis le début du mois de juillet,
00:53:12 on a d'ailleurs dépassé le seuil des 2 euros du litre.
00:53:15 Vous le voyez derrière moi, pour le gasoil,
00:53:18 il faut compter 2,10 euros du litre,
00:53:20 2,08 euros pour le sans-plomb 95
00:53:22 et jusqu'à 2,14 euros pour le sans-plomb 98.
00:53:25 Des prix qui n'avaient pas été vus depuis plusieurs mois.
00:53:28 Cette augmentation est liée à celle des prix du pétrole
00:53:31 puisque le prix du baril a lui aussi flambé en juillet
00:53:34 plus 13,7%.
00:53:37 Une augmentation des prix remarquée par les automobilistes.
00:53:41 Certains ont réagi à notre micro.
00:53:44 - Maintenant, il y a un budget essence qui est très considérable
00:53:47 dans les vacances.
00:53:48 Les gens peuvent même décider de ne pas partir en vacances
00:53:50 à cause du budget essence.
00:53:51 - J'essaie au maximum d'en parier de pouvoir recharger régulièrement
00:53:54 pour permettre des trajets uniquement en électrique
00:53:56 sans avoir à utiliser l'essence.
00:53:58 Dès qu'on commence à passer sur l'essence,
00:54:00 en plus sur la véhicule hybride,
00:54:01 on a une consommation d'essence qui devient élevée.
00:54:03 Ça paraît compliqué.
00:54:04 - Une situation difficile, d'autant plus que la hausse des prix
00:54:08 du carburant pourrait bien être prolongée jusqu'à la rentrée prochaine.
00:54:12 - Et puis les suites du putsch au Niger.
00:54:15 Une délégation officielle, Mali-Burkina Faso,
00:54:18 a été envoyée à Niamey.
00:54:19 Une annonce faite par l'armée malienne en fin de matinée
00:54:22 qui précise que l'objectif est de témoigner de la solidarité
00:54:25 des deux pays au peuple nigérien.
00:54:27 Une opération militaire lancée par la CDAO
00:54:30 semble imminente à en croire le général Bruno Clermont.
00:54:34 - Les tentatives de médiation qui ont été lancées à partir du 26 juillet,
00:54:39 la date du putsch, ont échoué.
00:54:41 Elles ont été refusées par la général putschiste.
00:54:44 Donc la CDAO, l'organisation régionale de 15 pays,
00:54:48 a été très claire lorsque c'est réuni la semaine dernière.
00:54:51 Si les putschistes ne rendent pas le pouvoir au président Basoum,
00:54:55 il y aura une opération militaire.
00:54:56 Cette opération militaire a été planifiée
00:54:58 par les chefs d'état-major des armées de trois pays
00:55:01 qui ont annoncé qu'ils enverraient des forces.
00:55:04 Le Nigeria, le Sénégal et la Côte d'Ivoire.
00:55:06 Donc il n'y a pas de raison que cette menace
00:55:09 ne soit pas mise à exécution.
00:55:11 Il y en a de la sécurité de l'Afrique.
00:55:13 Il y en a également de la crédibilité de la CDAO.
00:55:16 Donc oui, elle est très probable.
00:55:19 - Voilà pour l'essentiel de l'actualité à 14h.
00:55:22 - Merci beaucoup Soumaya.
00:55:24 Dans l'actualité cet après-midi, la parole aux Français
00:55:27 et l'appel des familles de victimes liées à l'insécurité
00:55:31 dans les colonnes du JDD.
00:55:33 Elles ont rédigé une lettre ouverte à Emmanuel Macron.
00:55:35 Leur but ? Demander plus de moyens pour la police
00:55:38 afin de mieux protéger les citoyens.
00:55:41 C'est un sujet de Mathilde Couvillier-Flandre.
00:55:44 - Ils sont 29 signataires et ils s'adressent à Emmanuel Macron.
00:55:48 Tous ont vécu un drame ou ont perdu un proche.
00:55:51 Aujourd'hui nous nous adressons à vous
00:55:53 parce que vous êtes à la tête de la France
00:55:55 et que notre douleur est trop lourde.
00:55:57 - Parmi ces signataires, les parents d'Enzo
00:55:59 mais aussi Lauriane Berken.
00:56:01 - J'ai voulu signer cette tribune car j'ai été victime
00:56:04 de viol en Réunion il y a maintenant 19 ans.
00:56:07 - Patricia Pérez est également signataire.
00:56:09 Son fils a été poignardé à la sortie d'une boîte de nuit en 2018.
00:56:13 - Nous avons consigné la lettre car elle est le reflet
00:56:17 de ce que nous vivons, nous victimes d'agressions, de meurtres.
00:56:22 - Ces deux femmes ne comprennent pas le désintérêt de l'État
00:56:25 pour ce qu'elles ont vécu.
00:56:27 - Je suis complètement délaissée et je ne sais pas pourquoi.
00:56:32 - Il va falloir à un moment donné que l'État prenne ses responsabilités.
00:56:36 Que M. Macron, lui, chef de l'État,
00:56:40 se décide enfin à entendre le cri, les pleurs de douleur
00:56:45 de mamans et de familles meurtries à jamais.
00:56:48 - Vous nous abandonnez à nous, à notre sort de douleur.
00:56:54 - La lettre ouverte se termine avec un message fort.
00:56:57 - Nous ne demandons qu'une seule chose qui ne vous coûtera rien,
00:57:00 avoir au moins l'impression de n'être pas les seuls
00:57:02 dans notre chagrin à perpétuité.
00:57:04 - Au centre des préoccupations, les signataires réclament aussi
00:57:07 une justice exemplaire.
00:57:09 - Avec nous pour en parler, Lauriane Berken,
00:57:12 on vous a vu dans le sujet.
00:57:14 - Merci d'être en direct sur CNews à nouveau cet après-midi
00:57:18 et merci d'accepter de témoigner.
00:57:21 Vous avez été violée, c'était en 2004.
00:57:24 Est-ce que vous pouvez nous raconter ce qui s'est passé,
00:57:28 ce qui vous est arrivé il y a presque 20 ans maintenant ?
00:57:32 - Bonjour, d'ailleurs, merci encore pour l'invitation.
00:57:37 J'ai été violée par deux hommes que je connaissais
00:57:43 dans un petit village des Alpes-Maritimes.
00:57:47 Donc s'en est suivi évidemment un dépôt de plainte.
00:57:50 J'étais mineure à l'époque.
00:57:54 Donc ils ont été condamnés, jugés.
00:58:00 Et puis ils sont sortis de prison et j'ai revu un des violeurs
00:58:08 dans mon village embauché par les services techniques de la mairie
00:58:13 en contrat de réinsertion.
00:58:15 - Alors pour qu'on comprenne bien, vous nous avez dit
00:58:18 que les deux personnes qui vous ont fait ça ont été condamnées,
00:58:23 ont fait de la prison.
00:58:25 Ils sont restés enfermés combien de temps ?
00:58:28 - Alors ils ont été condamnés à six ans de prison ferme
00:58:32 et ils n'ont fait que quatre ans et demi.
00:58:35 - Et ce que vous nous dites aussi, c'est que lorsqu'ils ont été relâchés,
00:58:38 on ne vous a pas averti en fait ?
00:58:41 - Non, pas du tout.
00:58:44 Je n'étais pas au courant du tout qu'il était à nouveau au village
00:58:48 où vous habitez.
00:58:51 Et donc voilà, ça a été très compliqué à gérer tout ça.
00:58:55 - Oui, parce qu'effectivement, non seulement ils ont été relâchés,
00:58:58 la victime n'a pas été avertie, la moindre des choses
00:59:01 aurait été quand même de l'avertir.
00:59:03 - Oui, et l'agresseur est retourné, a même été embauché
00:59:06 par la mairie de la commune de Lorient,
00:59:10 qui est avec nous cet après-midi.
00:59:13 Alors, qu'est-ce qui vous a poussé à rejoindre cette tribune ?
00:59:18 - Le sentiment d'injustice de notre pays, de ne pas être du tout écouté.
00:59:25 Et puis ce combat que je mène là depuis 15 ans maintenant
00:59:29 pour être reconnue, parce qu'on aide les coupables,
00:59:34 on aide les criminels, et nous, on nous laisse complètement seuls,
00:59:39 désarmés, abandonnés par la justice.
00:59:43 Donc on ne comprend pas.
00:59:46 - Vous pouvez nous donner le nom de votre commune ?
00:59:50 - Brel-sur-Roya, dans les Alpes-Maritimes.
00:59:53 - C'est une commune de combien d'habitants à peu près ?
00:59:56 - 2 000 habitants.
00:59:58 - C'est un nombre qui est peu.
01:00:00 C'est-à-dire que votre agresseur, vous l'avez recroisé,
01:00:03 vous êtes susceptible de le recroiser à nouveau,
01:00:06 certainement à plusieurs reprises ?
01:00:08 - J'ai déménagé depuis.
01:00:10 La pression était trop insoutenable,
01:00:13 parce que la famille de ce violeur m'a beaucoup harcelée,
01:00:18 menacée de mort pendant plus de 15 ans.
01:00:21 Donc avec mon mari et notre fils, on a pris la décision
01:00:25 de déménager pour se sentir en sécurité.
01:00:28 - Vous étiez rapprochée de la mairie de votre commune
01:00:31 pour savoir pourquoi ils avaient embauché cette personne ?
01:00:35 - Oui, j'ai eu rendez-vous avec le maire,
01:00:38 qui m'a complètement révoltée ce jour-là,
01:00:42 parce qu'il m'a simplement dit qu'il n'était pas au courant
01:00:45 que c'était pour viol en Réunion,
01:00:48 et qu'il avait purgé sa peine,
01:00:51 et que de toute façon c'est un contrat de réinsertion.
01:00:54 Donc je n'ai pas pu en savoir plus,
01:00:58 et ça a été très difficile.
01:01:01 Je lui avais juste demandé qu'il ne s'approche pas de l'école
01:01:05 où on emmenait notre fils à l'école,
01:01:07 et quelques jours après je l'ai vu travailler
01:01:10 au portail de l'école.
01:01:13 - Donc vous n'avez pas du tout été entendue
01:01:16 par le maire lors de cette rencontre ?
01:01:19 - Non, pas du tout.
01:01:22 - Et ça fait réagir ?
01:01:25 On a du mal à comprendre comment une victime comme ça
01:01:28 peut être à ce point oubliée,
01:01:31 mais en tous les cas à ce point pas écoutée.
01:01:34 - Je pense que beaucoup de gens qui nous regardent en ce moment
01:01:37 partagent le même sentiment que moi,
01:01:40 c'est-à-dire un sentiment d'effarement,
01:01:43 effaré, effondré, par ce qu'on vient d'entendre.
01:01:46 Quand on pense que des ministres de la République
01:01:49 prennent la peine de téléphoner à des délinquants
01:01:52 carrément pour s'excuser des actions de la police
01:01:55 ou pour compatir de ce qui leur est arrivé lors des meutes
01:01:58 ou à l'occasion des meutes,
01:02:01 et qu'on laisse les victimes de violences quotidiennes
01:02:04 complètement dans le boulot,
01:02:07 c'est-à-dire qu'on les laisse en prison,
01:02:10 on les laisse en prison pour des raisons
01:02:13 qui ne sont pas des raisons de la violence,
01:02:16 complètement dans l'indifférence la plus totale,
01:02:19 dans l'abandon le plus total.
01:02:22 Quand on pense que au service de la justice,
01:02:25 le juge d'application des peines,
01:02:28 les coupables ont été punis et puis comme c'est le cas
01:02:31 le plus souvent, on divise la peine en deux
01:02:34 ou en deux et demi, donc on est libéré avant terme.
01:02:37 C'est le cas de ces deux-là, les violeurs ont été libérés
01:02:40 avant terme. Ensuite, il y a un processus de réinsertion
01:02:43 qui se met en place sous le contrôle de la justice
01:02:46 et qu'est-ce qu'on fait ? On renvoie le violeur dans le village
01:02:49 où il a commis son acte sans prévenir la victime
01:02:52 avec un maire local qui est complètement indifférent.
01:02:55 Devant pareil dysfonctionnement de la puissance publique
01:02:58 à tous les étages, du gouvernement
01:03:01 qui compatit pour certains,
01:03:04 si vous faites partie de ceux qui
01:03:07 refusent d'obtempérer, créent des violences
01:03:10 et qui vous arrivent à malheur, dans ce cas-là, le gouvernement
01:03:13 vous appelle, si vous êtes la victime, on vous laisse tomber.
01:03:16 Et après, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
01:03:19 Ça crée un sentiment d'injustice insupportable
01:03:22 chez beaucoup de nos concitoyens.
01:03:25 Je le partage ce sentiment, je trouve ça extrêmement choquant.
01:03:28 C'est tout à fait évitable si l'État faisait son boulot,
01:03:31 si les élus et l'État faisaient leur boulot.
01:03:34 - Ils nous disent finalement dans cette tribune qu'à plusieurs,
01:03:37 ce ne sont plus des faits divers, ce sont des faits de société.
01:03:40 C'est aussi pour ça que cette tribune a été co-signée
01:03:43 par toutes ces victimes et familles de victimes.
01:03:46 - Oui, tout à fait. C'est bien qu'on se penche
01:03:49 d'un coup sur un problème que l'on connaît, qui est connu,
01:03:52 mais qui embête tout le monde.
01:03:55 La notion de victime,
01:03:58 on est l'empêcheur de tourner en rond.
01:04:01 Quand on est victime, c'est le pleurnichard qui vient se plaindre
01:04:04 de ce qui lui est arrivé. Il devrait être content
01:04:07 puisque de toute façon la justice est passée.
01:04:10 La société commence à se préoccuper du problème des victimes.
01:04:13 Mais c'est nouveau, ça ne va pas se faire en un jour.
01:04:16 Pierre a raison.
01:04:19 - Ça veut dire qu'il est plus important,
01:04:22 je ne dis pas qu'il ne faut pas le faire,
01:04:25 on se préoccupe plus de la réinsertion des coupables
01:04:28 qui ont pu rejeter leur peine, qu'il faut réinsérer dans la société.
01:04:31 Alors évidemment c'est important de le faire,
01:04:34 mais on ne s'occupe plus d'accompagner les victimes.
01:04:37 - Accompagner les victimes, ça n'a jamais existé.
01:04:40 C'est nouveau, on commence à se pencher sur cette problématique.
01:04:43 On l'a vu avec le problème des attentats,
01:04:46 la reconnaissance des gens qui étaient victimes d'attentats.
01:04:49 Mais par rapport à l'insécurité
01:04:52 et d'être victime d'une insécurité
01:04:55 créée par un manque de système
01:04:58 policier ou autre chose,
01:05:01 parce qu'on n'a pas les moyens de le faire,
01:05:04 c'est-à-dire que l'État qui est chargé
01:05:07 de s'occuper de la protection des personnes
01:05:10 et de la sécurité des biens ne le fait pas,
01:05:13 ça n'existe pas.
01:05:16 On commence à se pencher sur ce problème
01:05:19 parce qu'on se rend compte des répercussions
01:05:22 que cela peut avoir au niveau sociétal.
01:05:25 - Vous voilez la face également par rapport à l'image de l'autorité.
01:05:28 - Bien sûr. - Ça, c'est un autre problème.
01:05:31 - Lauriane Berken, une dernière question.
01:05:34 En interpellant le président de la République dans cette tribune,
01:05:37 vous le mettez en cause d'une certaine façon, lui et le gouvernement,
01:05:40 dans la multiplication de ces affaires liées à l'insécurité.
01:05:43 - Oui, tout à fait. Après,
01:05:49 ce qu'on demande, c'est d'être écouté, entendu
01:05:52 face à tous ces événements qui se sont déroulés en France
01:05:55 ces quelques dernières années.
01:05:58 On a l'impression d'être à l'abandon, vraiment.
01:06:01 Donc, on demande d'être entendu,
01:06:04 que le président, au moins, se manifeste,
01:06:07 nous réponde au moins
01:06:10 pour être un peu considéré dans cette société
01:06:13 et pas toujours envers des criminels
01:06:16 ou des délinquants ou quoi que ce soit.
01:06:19 Donc, voilà, on veut être entendu.
01:06:22 - Merci beaucoup, Lauriane Berken, d'avoir été avec nous.
01:06:25 Un tout autre sujet à présent, la question de la sécurité
01:06:28 dans les parcs d'attraction. Évidemment, ça concerne
01:06:31 beaucoup de Français en cette période de vacances,
01:06:34 après le grave accident qui a coûté la vie à un jeune homme
01:06:37 ce week-end au Luna Park du Cap d'Agde.
01:06:40 Quatre personnes, dont le gérant du parc, ont été placées en garde à vue
01:06:43 hier avant d'être libérées en début de soirée.
01:06:46 Comment se contrôler ? C'est la question qu'on s'est posée.
01:06:49 Élément de réponse, Thibault Marcheteau.
01:06:52 - Dans toutes les fêtes foraines françaises,
01:06:55 les attractions à sensations comme celle-ci sont soumises
01:06:58 à des contrôles stricts pour respecter de nombreuses consignes de sécurité.
01:07:01 - En ce qui concerne les contrôles, ce sont des organismes
01:07:04 intégrés par l'Etoile, il y en a plusieurs,
01:07:07 dans toute la France, selon les régions.
01:07:10 Donc, les fêtes foraines, c'est contrôlé tous les ans
01:07:13 chaque montage, chaque démontage, l'exploitant vérifie
01:07:16 et journal tous les jours. Et également, il y a un contrôle visuel
01:07:19 qui est fait des points de sécurité sur les manèges.
01:07:22 - En plus de ce contrôle annuel, le constructeur de l'attraction
01:07:25 assure lui aussi une maintenance auprès de son produit
01:07:28 après qu'il ait atteint un certain nombre d'heures d'utilisation.
01:07:31 Enfin, le troisième acteur, l'exploitant du manège.
01:07:34 - L'exploitant, lui, a son rôle, c'est de contrôler visuellement
01:07:37 tous les jours la bonne marge de son manège,
01:07:40 si les goupilles sont bien en place.
01:07:43 C'est des contrôles visuels qui sont faits tous les jours
01:07:46 afin de pouvoir exploiter le manège dans les meilleures sécurités possibles.
01:07:49 - Suite au drame survenu au parc d'attraction au Cap d'Ac
01:07:52 de ce week-end, une enquête a été ouverte par le parquet de Béziers
01:07:55 des chefs d'homicides et blessures involontaires.
01:07:58 - Alors Nicolas Lemay, merci d'être à nouveau en direct avec nous,
01:08:01 président de la Fédération des Forins de France.
01:08:04 On vous a vu dans le sujet où vous parlez de ces contrôles drastiques.
01:08:07 Comment, malgré ces contrôles, de tels accidents
01:08:10 peuvent encore se produire aujourd'hui ?
01:08:13 - Écoutez, aujourd'hui une enquête est en cours suite à cet accident.
01:08:16 L'enquête la déterminera.
01:08:19 Maintenant, de notre part, en général, tout est fait pour que ça se fasse bien.
01:08:22 Après, éventuellement, aujourd'hui, les causes de l'accident
01:08:25 seraient des causes météorologiques extrêmes
01:08:28 qui seraient survenues d'un seul coup.
01:08:31 Donc voilà, on peut peut-être, sans trop s'en défendre,
01:08:34 on peut s'en référer à ça.
01:08:37 - Alors concernant l'accident du Cap d'Agde,
01:08:40 le manège en question avait déjà posé problème en 2019,
01:08:43 toujours dans ce même parc d'attractions.
01:08:46 En 2017, une jeune femme a frelé la mort dans un manège du même type.
01:08:49 Il y a de quoi s'inquiéter en tous les cas.
01:08:52 Est-ce que ce manège-là ne devrait pas, disons, être interdit
01:08:55 de façon provisoire dans les parcs dans lesquels il peut se trouver
01:08:58 en attendant les résultats de l'enquête ?
01:09:01 - Alors ça, ce n'est pas à moi d'en déterminer la question
01:09:04 parce qu'il y a une enquête en cours.
01:09:07 Donc des contrôleurs ont certainement vérifié le manège.
01:09:10 Comme vous dites, ils ont certainement contrôlé en 2019.
01:09:13 Ils ont autorisé la réouverture.
01:09:16 Donc aujourd'hui, si ce manège était en exploitation,
01:09:19 c'est qu'il avait le droit de le faire.
01:09:22 - Comment un tel accident peut se produire dans un manège ?
01:09:25 Alors évidemment, malgré les contrôles,
01:09:28 c'est la question que je vous posais tout à l'heure.
01:09:31 Mais quand ça se produit derrière,
01:09:34 est-ce qu'il y a des mesures qui sont prises
01:09:37 au niveau des fourrins qui sont propriétaires de ces attractions ?
01:09:40 - C'est à eux.
01:09:43 Après, ils en tireraient bien sûr les conséquences.
01:09:46 Mais bon, à savoir que, en général, ce genre d'attraction,
01:09:49 c'est un lourd investissement, qu'il a été construit
01:09:52 par des fabricants qui l'ont agréé, qui l'ont mis aux normes
01:09:55 et qui ont autorisé l'exploitation, apparemment,
01:09:58 dans les meilleures conditions possibles de sécurité,
01:10:01 si tous ces agréments sont donnés pour exploiter,
01:10:04 l'exploitant n'a pas de raison de ne pas s'en servir.
01:10:07 Maintenant, comme vous dites,
01:10:10 après, certains manèges sont peut-être plus dangereux que d'autres.
01:10:13 Après, il y a peut-être, certainement, aujourd'hui,
01:10:16 des conséquences à en tirer.
01:10:19 - Alors vous nous disiez dans le sujet que ces agréments
01:10:22 sont des entreprises indépendantes.
01:10:25 Quels sont les critères qui sont étudiés lors de ces contrôles ?
01:10:30 - Alors, les critères, ce sont tout simplement
01:10:33 les par rapport aux normes constructeurs et au cahier des charges.
01:10:36 Alors, les contrôles sont la vérification
01:10:39 de tout ce qui est partie hydraulique, partie mécanique, partie électrique,
01:10:42 partie sécurité, partie verrouillage, partie ancrage,
01:10:45 enfin, voilà, c'est tout le cahier des charges du constructeur
01:10:48 qui est revisité à chaque inspection annuelle.
01:10:52 - Merci beaucoup, Nicolas Lemay, d'avoir été avec nous,
01:10:55 président de la Fédération des Forins de France,
01:10:58 de nous avoir éclairé sur cette question des manèges
01:11:01 et des parcs d'intraction qui inquiètent les Français.
01:11:04 On va terminer avec les JMJ.
01:11:07 Avant de retrouver Amérique Pourbaix, dans un instant,
01:11:10 pour les belles figures de l'histoire,
01:11:13 hier, le pape François a clôturé les JMJ devant 1,5 million de fidèles.
01:11:16 Il y a eu une grande fête finale hier à Lisbonne.
01:11:19 On va en parler avec Thomas Combodon,
01:11:22 qui est avec nous en direct sur CNews, cet après-midi.
01:11:25 Bonjour. Vous avez assisté à la messe finale hier,
01:11:28 vous avez participé à ces six jours de JMJ à Lisbonne.
01:11:31 C'était une première pour vous ?
01:11:34 - C'est ça, non, ce n'était pas la première fois.
01:11:37 J'étais déjà à Krakow en 2016, à l'époque où j'avais 17 ans.
01:11:40 Et oui, j'ai vécu une semaine magnifique,
01:11:43 avec des centaines de milliers de jeunes du monde entier.
01:11:46 Moi, j'ai fait partie avec le duo 16 Danger,
01:11:49 et j'ai pu passer la semaine à Lisbonne, découvrir cette ville.
01:11:52 J'ai été très bien accueilli, évidemment, par les Portugais.
01:11:55 Et surtout, ça a été l'occasion de voir le pape,
01:11:58 de passer un moment incroyable avec des catholiques du monde entier.
01:12:01 Et j'étais effectivement à cette messe
01:12:04 qui avait été précédée par une veillée samedi soir,
01:12:07 où j'ai assisté à un des moments les plus forts de ma vie, je pense,
01:12:10 parce qu'on était plus d'un million,
01:12:13 parfois en silence, parfois à accueillir le pape.
01:12:16 Voilà, que des jeunes, tous unis par la même chose.
01:12:19 Et ça redonne beaucoup d'espoir dans le futur.
01:12:22 - Alors, qu'avez-vous ressenti, justement, hier,
01:12:25 lors de cette messe finale du pape ?
01:12:28 - En plus de ce qu'on ne voit pas forcément,
01:12:31 en plus de la chaleur, du bruit, de l'attente,
01:12:34 on a ressenti beaucoup de choses.
01:12:37 Ça a été un moment privilégié,
01:12:40 en communion avec le pape.
01:12:43 Nous étions des milliers,
01:12:46 tous à attendre la même chose,
01:12:49 à avoir fait le déplacement parfois de France, d'Espagne ou d'Italie,
01:12:52 mais parfois de l'autre bout du monde.
01:12:55 Et ça donne des images et des sentiments
01:12:58 qui sont vraiment uniques.
01:13:01 - Qu'est-ce que vous allez garder ?
01:13:04 - C'est difficilement descriptible.
01:13:07 - Qu'est-ce que vous allez garder de ces JMJ 2023,
01:13:10 puisque vous nous disiez que vous aviez assisté à l'édition 2016, c'est ça ?
01:13:13 - C'est ça.
01:13:16 Je vais garder une certaine espérance dans l'avenir.
01:13:19 Aussi, une plus grande connaissance
01:13:22 des autres chrétiens du monde.
01:13:25 Et peut-être aussi quelques souvenirs du Portugal.
01:13:28 Mais voilà, on ne sait pas.
01:13:31 Globalement, une très bonne impression
01:13:34 et des souvenirs qui resteront à jamais.
01:13:37 - Vous êtes rentré chez vous ou vous êtes encore au Portugal ?
01:13:40 - Là, on est en train de rentrer.
01:13:43 On est en Espagne, à Salamanque.
01:13:46 Tout au long de la route, on peut voir plein de pèlerins
01:13:49 qui reviennent dans tous les sens,
01:13:52 puisque c'est vraiment un mouvement de foule qui se distingue encore.
01:13:55 Là, on voit des gens de toutes les nationalités dans la rue.
01:13:58 - Merci à vous Thomas Combodon, participant au JMJ cette année.
01:14:01 Merci d'avoir été avec nous cet après-midi.
01:14:04 Formidable l'engouement qu'il y a autour de ces JMJ, Pierre.
01:14:07 - Je trouve ça génial et très réconfortant.
01:14:10 - Merci beaucoup Pierre Lelouch, Christian Proutot
01:14:13 d'avoir été à mes côtés pour cette Parole aux Français.
01:14:16 On se retrouve dans un instant.
01:14:19 Enfin, dans un instant, vous allez retrouver, je vous le disais,
01:14:22 Emmerick Pourbet pour les belles figures de l'histoire.
01:14:25 13h pour 120 minutes d'infos. Christian je vous dis à demain ?
01:14:28 - Oui absolument. - Pierre à bientôt. - Demain aussi.
01:14:31 - Formidable, je vous aurais tous les deux. Parfait.
01:14:34 A tout à l'heure sur C News, restez avec nous.
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