De Toulouse à la commune rurale de Mutterscholtz, dans le Bas-Rhin, découvrez comment les villes s'adaptent aux vagues de chaleur. Chez nous aussi le climat change !
• Chez nous aussi, le climat change
00:00 Une école oasis
01:04 Le phénomène de vagues de chaleur
02:09 Adaptation aux fortes chaleurs à Toulouse
03:43 Les îlots de chaleur urbain
04:33 Renaturer la ville (exemple de l'île du Ramier)
06:32 Mutterscholtz : territoire à énergie positive
08:23 Le plan Vagues de chaleur et le Fonds vert
Avec la participation, entres autres, de Jean-Luc Moudenc (maire de Toulouse), Patrick Barbier (maire de Muttersholtz), Michel Schneider (climatoloque à Météo-France), Marie Carrega (experte adaptation au changement climatique au ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires), Geneviève Bretagne (Agence d'urbanisme de Toulouse aire métropolitaine), Mathilde Pascal (épidémiologiste à Santé Publique France) et Guillaume Cantagrel (Grand Parc Garonne).
• Chez nous aussi, le climat change
00:00 Une école oasis
01:04 Le phénomène de vagues de chaleur
02:09 Adaptation aux fortes chaleurs à Toulouse
03:43 Les îlots de chaleur urbain
04:33 Renaturer la ville (exemple de l'île du Ramier)
06:32 Mutterscholtz : territoire à énergie positive
08:23 Le plan Vagues de chaleur et le Fonds vert
Avec la participation, entres autres, de Jean-Luc Moudenc (maire de Toulouse), Patrick Barbier (maire de Muttersholtz), Michel Schneider (climatoloque à Météo-France), Marie Carrega (experte adaptation au changement climatique au ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires), Geneviève Bretagne (Agence d'urbanisme de Toulouse aire métropolitaine), Mathilde Pascal (épidémiologiste à Santé Publique France) et Guillaume Cantagrel (Grand Parc Garonne).
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00:00 On est où ici ? On dirait qu'on est un peu dans une forêt, mais je crois que c'est pas ça.
00:03 Alors c'est ça, on est dans une cour de récréation d'une école, d'un groupe scolaire.
00:08 On a intégré à la cour de récréation cet espace boisé
00:11 qui permet d'offrir un niveau de fraîcheur à cette nouvelle école.
00:14 Dès qu'il fait chaud, on se réfugie ici, on va prendre le goûter ici,
00:17 pas dans la cour minérale où il fait très très chaud.
00:21 Ici on a la fraîcheur.
00:22 Cette école a été conçue pour être la plus vertueuse possible, donc très bien isolée,
00:26 mais il y a aussi des dispositifs qui ont été mis en place, notamment en façade,
00:30 pour se protéger des rayonnements du soleil.
00:31 En période de vagues de chaleur, on sait que les enfants sont particulièrement vulnérables à la chaleur.
00:36 Il y a en plus des îlots de fraîcheur dans l'école,
00:39 donc ça veut dire que les dortoirs, les salles de jeux, les réfectoires sont climatisés.
00:43 Donc ça permet de rapatrier les enfants en cas de vagues de chaleur.
00:46 Et on a aussi dans l'ensemble des salles de classe des brasseurs d'air.
00:48 Comme les fleurs, comme les fleurs, comme les fleurs, je ne meurs pas, je fâne.
00:54 Comme les fleurs, comme les fleurs, comme les fleurs, je ne dors pas, je me ferme.
00:59 Comme les fleurs, il pleut dans mon cœur.
01:05 Bonjour Michel !
01:05 Bonjour !
01:07 Enchantée !
01:08 Bienvenue à Météo France !
01:10 Michel Schneider est climatologue à Météo France.
01:14 Une vague de chaleur, tout simplement, qu'est-ce que c'est ?
01:17 Il n'existe pas de définition universelle des vagues de chaleur pour la santé.
01:21 Les problèmes sont très liés aux températures que peut supporter le corps humain.
01:27 Quand on est dans des problèmes énergétiques, les vagues de chaleur, ça va être vu un peu différemment.
01:32 Ce dont on peut tous à peu près tomber d'accord,
01:35 c'est qu'une vague de chaleur, c'est un épisode de température remarquablement chaude
01:40 pendant une période donnée, trois jours à minimum.
01:44 A l'aide de modèles mathématiques, Météo France simule l'évolution du nombre de jours de vagues de chaleur
01:50 jusqu'à la fin du siècle en fonction des trois scénarios du GIEC.
01:54 Au jour d'aujourd'hui, on est plus près du scénario le plus pessimiste que des autres scénarios.
02:01 Et même dans le scénario le plus optimiste,
02:03 le nombre de jours de vagues de chaleur augmente jusqu'en 2050-2060.
02:08 Alors que faire ?
02:11 Évidemment, nous devons diminuer les émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial.
02:16 Mais nous devons également nous adapter, en particulier au niveau local.
02:20 Nous avons rencontré Jean-Luc Moudin, maire de Toulouse,
02:23 dans sa ville, en 2022, la température moyenne a dépassé de plus de 2°C les normales.
02:29 Pourquoi est-ce qu'à chaque fois qu'on cherche des exemples de villes pionnières
02:34 pour lutter contre les vagues de chaleur, on nous cite Toulouse ?
02:37 D'abord parce que Toulouse est au sud.
02:40 Au sud du pays, et on sait qu'ici le défi de la chaleur va être un sacré défi.
02:47 Comment rafraîchir la ville au moment où il y a les plus fortes chaleurs ?
02:52 Avec l'exemple de l'école Georges Meillosse,
02:54 on a vu comment Toulouse pouvait améliorer le confort des établissements
02:58 accueillant un public particulièrement sensible à la chaleur.
03:01 La mairie a lancé cet été le plan Toulouse plus fraîche,
03:05 pour rafraîchir cette fois-ci les extérieurs avec les différents systèmes d'ombrière,
03:11 comme ici avec cette toile sur un jardin d'enfant,
03:14 mais aussi des pergolas en bois,
03:18 des arbres comme sur la place du Capitole,
03:21 ou encore des rubans comme dans cette rue très commerçante du centre-ville.
03:26 Toutes ces solutions sont soumises à l'avis des Toulousains
03:28 qui peuvent également faire les propositions sur le site internet de la ville.
03:33 Après, il y a un troisième angle de réflexion et d'action,
03:37 qui est à plus long terme, c'est comment on transforme durablement la ville.
03:43 Transformer durablement la ville,
03:45 c'est le crédo de l'Agence d'urbanisme et d'aménagement de Toulouse Air Métropolitaine.
03:50 Elle a édité un atlas climatique de Toulouse et ses environs,
03:54 mettant en évidence les îlots de chaleur urbains,
03:57 car oui, la chaleur se concentre plutôt en ville.
04:01 Pourquoi plutôt en ville ? Parce que déjà, c'est plus minéral,
04:05 il y a moins de végétation, on a des matériaux qui peuvent être sombres,
04:08 qui peuvent aussi absorber la chaleur et la restituer lentement.
04:12 Et c'est ça en fait, l'îlot de chaleur urbain.
04:14 Et en fait, la nuit, vous nous expliquez, la chaleur est également présente.
04:17 Effectivement, les gens qui habitent en centre-ville aujourd'hui
04:20 ont du mal à se reposer correctement,
04:23 parce que la chaleur, elle baisse pas beaucoup ou très lentement.
04:26 Comment ça se passe en fait, ce principe de renaturer la ville ?
04:31 À quoi ça sert ?
04:32 Renaturer la ville, c'est apporter de l'ombre,
04:35 et puis ensuite, cette végétation, en fait, elle est vivante,
04:38 elle transpire, et en fait, ce sont les micro-gouttelettes d'eau
04:42 qu'elles évacuent, qui participent à rafraîchir l'air.
04:46 Parmi les projets de renaturation les plus impressionnants,
04:49 citons l'île du Ramier, en plein cœur de Toulouse.
04:53 Ici, ce sont plus de 10 hectares qui ont été débitumés,
04:57 désartificialisés pour perdre plusieurs degrés en été.
05:00 Ah mais on les sent, elles sont brûlantes là d'ailleurs.
05:03 Et j'imagine que la nuit, ça dégage…
05:05 Ça restitue, ça restitue.
05:06 Ah c'est dingue ! Et donc là, tout le sol là-bas était…
05:09 Tout le sol était comme ça, voilà.
05:11 C'est le sol de l'ancien parc des expositions et des parkings à tenants,
05:14 donc qui a été enlevé, et aujourd'hui c'est une pelouse,
05:18 et c'est une prairie naturelle.
05:20 C'est des espaces très précieux en termes de gains de nature en ville.
05:25 C'est un objectif de -3°C.
05:28 Comment est-ce que ça se calcule en fait, année par année,
05:30 de voir à quelle vitesse ça avance ?
05:33 Alors je vais vous y amener.
05:34 Il y a des capteurs météo,
05:36 il y a 16 capteurs météo qui sont installés sur l'île et aux abords.
05:40 Dans le cadre d'un réseau un peu plus large,
05:42 il nous faut 70 capteurs sur la commune de Toulouse,
05:45 pour vérifier l'atteinte des objectifs.
05:49 Alors du coup on se retrouve devant une antenne Météo France, c'est bien ça ?
05:52 Alors c'est un capteur posé par Météo France,
05:55 qui mesure les vitesses du vent, qui mesure les températures.
05:58 Dessous il y a un second capteur qui mesure la qualité de l'air.
06:01 On a quand même déjà les premières tendances,
06:02 avec déjà -5°C en moyenne annuelle,
06:06 l'an dernier, sur ce site, par la simple désartificialisation du site.
06:10 Alors là on vient rajouter des prairies, des semis de légumineuses et de graminées,
06:14 qui viennent conforter ce phénomène,
06:15 et puis à partir de l'année prochaine,
06:17 des arbres qui vont être plantés,
06:19 pour constituer le parc à proprement parler,
06:21 qui vont apporter de l'ombrage, de la vapeur et de transpiration.
06:24 L'objectif étant, un objectif théorique de 2 à 3°C de moins,
06:28 sur l'île du Ramier, les quartiers environnants.
06:31 Allez, on quitte Toulouse et direction Müttersolz, dans le Barin.
06:37 Face à la chaleur, cette commune rurale de 2200 habitants,
06:41 n'a pas les mêmes problématiques, ni les mêmes solutions.
06:45 L'idée principale n'est pas forcément de renaturer la ville,
06:48 puisqu'il suffit de prendre son vélo,
06:50 et en 3 minutes, on est dans les forêts, dans les zones humides.
06:54 Par contre, l'entrée, c'est plutôt rendre la vie dans le village agréable.
06:58 D'où le fait qu'effectivement, les aménagements, on les a pensés très végétaux.
07:03 Ce qui fait la particularité de Müttersolz,
07:06 c'est son ambition de devenir territoire à énergie positive.
07:11 Est-ce que vous pourriez nous expliquer ce que c'est qu'un territoire à énergie positive ?
07:15 Un territoire à énergie positive,
07:18 c'est un territoire sur lequel on produit autant d'énergie renouvelable qu'on en consomme.
07:23 Le ministère, dans les années 2015-2016, avait fait un appel à projet sur ce thème-là,
07:28 pour lequel on a été retenu,
07:30 qui nous a permis de construire, par exemple, ce gymnase à énergie positive.
07:36 Là, le gymnase, c'est lui-même, c'est le bâtiment qui est à énergie positive.
07:39 Le toit est entièrement recouvert de panneaux photovoltaïques, 600 m²,
07:43 qui produisent directement l'électricité nécessaire au fonctionnement du gymnase,
07:48 et bien sûr avec vente du surplus.
07:50 En plein été, même en période de canicule, le bâtiment reste frais, sans climatisation.
07:56 En hiver, on n'a quasiment pas besoin d'énergie pour le chauffer.
08:01 En isolant thermiquement les bâtiments accueillants du public,
08:04 la ville consomme moins d'énergie,
08:06 et en même temps, protège les bâtiments de la chaleur en été.
08:09 Vous avez vu l'école, c'est le même bilan, un bilan thermique,
08:15 bien plus favorable, à la fois en hiver et en été,
08:18 avec une cour d'école aussi maintenant,
08:19 qui est adaptée aux canicules de la nouvelle salle de spectacle,
08:24 qui est un bâtiment ancien, qu'on a rénové thermiquement, avec une enveloppe extérieure.
08:29 Il pourrait y avoir dans des canicules très fortes,
08:31 des gens qui se sentiraient vraiment pas bien, parce qu'il ferait trop chaud chez eux,
08:35 et donc on a fléché ce bâtiment pour les accueillir au cas où.
08:40 Pour mieux anticiper les vagues de chaleur sur tout le territoire,
08:43 l'État a lancé depuis 2023 le plan "Vagues de chaleur".
08:47 Vraiment l'idée de ce plan, de manière générale, c'est qu'on anticipe.
08:50 Il y a des choses qu'on fait tous les ans au printemps,
08:52 repérer les locaux rafraîchis,
08:54 prévenir tous ceux qui font des événements sportifs ou culturels,
08:58 faire circuler l'information de manière générale,
09:00 donc qu'est-ce qu'on fait quand il fait chaud,
09:02 et comme ça, quand la vague de chaleur arrive, on est prêt,
09:04 on déroule, on ne se pose plus de questions.
09:06 C'est également la préparation de campagnes de prévention
09:10 et de promotion des bons comportements
09:13 pour que la population sache comment réagir en période de vague de chaleur.
09:17 De manière générale, une des choses, les premières choses à faire,
09:20 c'est évidemment d'isoler les logements, les bâtiments.
09:23 Donc ça, on retrouve toutes les aides classiques.
09:25 On a aussi mis en place le fond vert, donc ça, c'est à destination des collectivités,
09:29 notamment, c'est pour tout ce qui est renaturation,
09:32 remettre de l'arbre, de la nature en vide, des points d'eau aussi,
09:35 c'est extrêmement important d'avoir de l'eau.
09:37 Ou au maximum, enlever le bitume dans les cours d'école,
09:39 renaturer, ça aussi, ça peut être aidé.
09:41 Oui, chez nous aussi, le climat change.
09:45 À bientôt, avec les acteurs qui anticipent et s'adaptent au réchauffement climatique.
09:50 Comme les fleurs, comme les fleurs, comme les fleurs,
09:53 je ne meurs pas, je fanne.
09:55 Comme les fleurs, comme les fleurs, comme les fleurs,
09:58 je ne dors pas...