Les éditeurs de presse s’opposent à l’IA

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Transcription
00:00 L'édito politique à 7h50 sur Europe 1 avec Judith Vainthrope du Figaro Magazine.
00:06 Bonjour Judith.
00:07 Bonjour Lionel.
00:08 Alors vous voulez nous parler aujourd'hui Judith d'une révolte qui gronde et qui s'étend
00:12 la rébellion contre l'intelligence artificielle.
00:15 Oui, mercredi dernier vous en avez parlé, c'était le centième jour de la grève des
00:19 scénaristes et des comédiens qui paralysent la production à Hollywood.
00:23 Ils veulent être mieux payés mais ils demandent surtout des garanties sur l'usage de l'intelligence
00:29 artificielle par les studios.
00:30 Le mouvement menace de s'étendre en Europe, y compris chez nous, et il déborde déjà
00:35 le monde du cinéma et de la télévision.
00:37 La semaine dernière, des médias internationaux, dont l'agence France Presse, se sont regroupés
00:42 pour écrire, avec des syndicats professionnels, une lettre ouverte aux gouvernants des pays
00:47 concernés et aux dirigeants du secteur de l'IA pour leur demander eux aussi des garanties
00:52 juridiques sur l'usage de l'IA dans le domaine de la formation.
00:57 De quoi ont-ils peur précisément Judith ?
00:59 Quiconque a déjà utilisé ChatGPT ou d'autres applications merveilleuses de l'IA sait
01:04 qu'elle est capable de reproduire sans se tromper la plupart des gestes humains, d'écrire
01:08 des histoires, de cloner des voix et des images à l'infini.
01:11 Je dis merveilleuse parce qu'en chirurgie par exemple, l'IA couplée à la robotique
01:16 permet des progrès formidables.
01:18 Mais dans notre métier, la tentation sera grande de l'utiliser pour écrire des articles
01:23 ou monter des reportages en puisant dans les banques d'images, exitent les journalistes.
01:27 Les éditeurs alertent aussi sur les dangers de propagation massive d'erreurs factuelles,
01:33 de préjugés, voire d'informations bidons.
01:35 L'IA compile ce qui existe.
01:38 Elle n'a pas d'éthique ni de distance par rapport au contenu pourvu qu'il soit
01:42 diffusé à suffisamment grande échelle.
01:44 Elle n'est pas armée pour détecter les biais idéologiques.
01:47 Que demandent précisément ces médias ?
01:49 Ils réclament de la transparence autour des méthodes d'entraînement des intelligences
01:54 artificielles dont on ne sait à peu près rien.
01:56 Ils veulent aussi obliger les entreprises qui développent ce qu'on appelle des IA
02:01 génératives à obtenir l'accord des auteurs de contenu, ceux qui en ont la propriété
02:06 intellectuelle, avant d'utiliser leurs articles, leurs photos ou leurs vidéos.
02:09 Ils demandent également que la présence de contenu généré par de l'intelligence
02:14 artificielle soit signalée et clairement identifiée.
02:17 Tout ça c'est très bien, mais enfin on pourrait les accuser de refuser en bloc le
02:19 progrès alors que, vous l'avez dit vous-même, l'IA, l'intelligence artificielle, est
02:24 un vrai plus dans certains domaines.
02:25 Si vous pensez que ce méfait de l'IA est rétrograde, rappelez-vous la lettre ouverte
02:29 signée en avril par un millier des plus grands noms de la tech, parmi lesquels Elon Musk
02:34 et Steve Wozniak, un des fondateurs d'Apple.
02:37 Elle a provoqué un véritable séisme dans la Silicon Valley avec des répercussions
02:42 mondiales.
02:43 Voilà qu'Elon Musk, qui avait coutume de dire que l'intelligence artificielle allait
02:47 sauver l'humanité, demandait, comme ses collègues, que les laboratoires d'IA suspendent
02:54 leurs recherches pour au moins six mois.
02:56 La lettre ouverte dénonçait une course incontrôlée pour développer et déployer des cerveaux
03:03 numériques toujours plus puissants que personne, pas même leur créateur, ne peut comprendre,
03:09 prédire ou contrôler de manière fiable.
03:12 De quoi s'inquiéter, effectivement.
03:13 C'est un peu le docteur Frankenstein qui s'inquiète du monstre qu'il a créé.
03:17 Signature Judith Vintraub du Figaro Magazine.
03:20 Merci Judith, à demain.
03:21 L'Ilyte aux politiques, c'est tous les matins 7h50 sur Europe 1.

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