Michel Barnier au pied de l’Himalaya budgétaire

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Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce jeudi, il s'intéresse au projet de budget 2025 présenté par Michel Barnier.

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Transcription
00:00L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro, bonjour Alexis Brezet.
00:05Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:07Michel Barny va présenter ce soir ses arbitrages pour le budget 2025,
00:10car le Premier ministre, comme on dit, est au pied du mur.
00:13Ce mur, Alexis, pensez-vous que les conditions politiques soient réunies pour qu'il le franchisse ?
00:18Vous savez Dimitri, un budget, même pour un gouvernement normal,
00:22je veux dire un gouvernement qui a une majorité solide, un cap clair, qui a eu des mois pour le préparer,
00:27c'est toujours une épreuve difficile.
00:29Il y a toujours trop d'impôts pour ceux qui les paient.
00:32Et de ce point de vue, je crois que ce soir, on va être servi. Merci la droite.
00:36Quant aux économies, quand il y en a, et il est à craindre en vérité qu'il n'y en ait pas tant que cela,
00:42elles suscitent les hurlements de ceux qui en font les frais.
00:45Bref, c'est toujours un casse-tête politique.
00:47La preuve, depuis 1974, pas un seul gouvernement n'a fait adopter un budget en équilibre.
00:54Ça, c'est pour un gouvernement, disons, classique.
00:57Mais là, pour cet attelage de briques et de brocs,
01:00constitué il y a tout juste trois semaines dans les conditions invraisemblables que l'on sait,
01:05pour ce gouvernement barnier qui n'a ni feuille de route délivrée par les électeurs,
01:10ni contrat de gouvernement négocié entre les partis,
01:13qui n'a pas de majorité à l'Assemblée, dont les ministres tirent déjà à U et à DIA,
01:19et dont les soutiens partisans, quand ils ne savonnent pas la planche du Premier ministre,
01:23passent l'autre moitié de leur temps à se faire la guerre,
01:26on l'a vu hier au palais Bourbon avec cette bataille lamentable
01:29entre les LR et les macronistes qui a abouti à faire élire une LFI
01:33à la tête de la commission des affaires économiques.
01:35Des affaires économiques, on marche sur la tête !
01:37Donc, pour ce gouvernement-là, le budget, ce n'est pas un mur, c'est une montagne.
01:42C'est un Himalaya de difficultés qu'il faut escalader par la face nord,
01:47à main nue, sans crampons ni piolet.
01:49Avec le risque pour Michel Barnier, le montagnard, de dévisser sur la plaque de la motion de censure,
01:53quand viendra le moment de faire voter son texte ?
01:55Mais vous êtes en dessous de la vérité, Dimitri !
01:57Car, s'il n'y en avait qu'une de ces plaques, ce serait une promenade de santé !
02:01On oublie d'abord qu'il y a deux textes, le PLF et le PLFS.
02:05PLFSS, le budget d'État, et celui de la Sécurité sociale.
02:09Que chacun de ces deux textes doit être voté deux fois à l'Assemblée,
02:13et que chacun doit faire l'objet de plusieurs votes, recettes, dépenses, votes sur l'ensemble du texte, etc.
02:18Au total, ce ne sont pas moins de 10, 49, 3, 10,
02:23qu'Elisabeth Borne a dû invoquer l'an dernier pour faire passer ses budgets.
02:2610, 49, 3, ce sont donc 10 possibilités de motion de censure,
02:3010 occasions pour le RN de tourner le pouce vers le bas,
02:3410 prétextes pour les macronistes exaspérés d'avoir perdu les manettes de se débarrasser de l'usurpateur,
02:3910 opportunités pour le LR de le renvoyer au terminus des prétentieux,
02:43et puis sans compter les imprévus, les orages de séance, les glissements sondagiers, les avalanches de l'actualité.
02:49A vous entendre Alexis, on a le sentiment que Michel Barnier a finalement assez peu de chance de passer Noël à Matignon.
02:54Alors attendez Dimitri, le Savoyard sait s'accrocher à la paroi, il ne faut pas l'enterrer trop vite.
02:58D'abord, il n'est pas obligé de se jeter dans le premier 49, 3 venu.
03:02S'il sent que l'adoption de ses budgets est mal parti,
03:05il peut faire traîner les débats en longueur, et après 70 jours, les mettre en œuvre par ordonnance.
03:11Alors ce n'est pas très démocratique, mais enfin c'est dans la Constitution.
03:14Il pourrait aussi, en cas de rejet, faire adopter une loi spéciale provisoire
03:18pour reconduire les budgets de l'année précédente.
03:20Ce n'est pas glorieux, mais ça existe.
03:22Il a surtout, c'est ça l'important, entre les mains, une arme très puissante, celle de la dissuasion.
03:27C'est vrai, personne dans les partis politiques n'a au fond très envie qu'il réussisse.
03:32Mais qui, qui, au RN, à LR ou chez les macronistes, est prêt, en le faisant tomber,
03:38à assumer devant les Français la responsabilité de la crise financière,
03:43de la crise politique, et en vérité de la crise de régime,
03:46que son départ ne manquerait pas de provoquer ? Qui ?
03:49Cet abîme qui guette la France sur la paroi verticale,
03:53c'est sans doute pour Michel Barnier la meilleure des lignes de vie.
03:57Oui, là c'est paradoxal tout ça.
03:59Merci beaucoup Alexis Brezet, l'éditeur politique sur Europe 1, merci à vous.
04:02La Une du Figaro ce matin, le budget 2025 évidemment,
04:05l'épreuve du feu pour Michel Barnier. A demain Alexis.

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