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Pascal Praud et ses invités rendent hommage à Gérard Leclerc, journaliste et membre de l'équipe #HDProsEte, disparu dans un accident d'avion mardi 15 août.

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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros ce matin.
00:00:04 Il était un journaliste de talent, habité par l'esprit de rigueur, inspiré par la
00:00:08 volonté de nuance.
00:00:09 Je me souviens de cette phrase qu'il répétait à l'envie, « les choses sont un peu plus
00:00:14 compliquées que ça ». Il était un honnête homme, mais aussi une belle personne que jamais
00:00:19 je n'ai pris en flagrant délit de médiocrité.
00:00:22 J'aimais son intelligence, j'aimais son humour, à l'écran, sa drôlerie, à la
00:00:27 ville, j'aimais notre complicité, j'aimais nos désaccords, j'aimais surtout qu'il
00:00:31 soit présent sur le plateau.
00:00:33 Et il le fut dès notre premier rendez-vous de l'heure des pros en 2016, associé pour
00:00:38 toujours à la réussite de ce programme.
00:00:40 Gérard Leclerc est mort et cette nouvelle a plongé tous ceux qui l'ont connu dans
00:00:45 un chagrin qui explique l'éternel jeune homme qu'il était.
00:00:49 Amoureux de la vie et de l'aventure, des voyages et du rugby, de l'histoire de France
00:00:54 et des soirées entre amis, il avait 17 ans en 1968 et il gardait de ces années un peu
00:01:00 folles le goût de la liberté, les cheveux en bataille, un esprit hippie que le costume
00:01:06 et la cravate n'entamaient pas.
00:01:08 Nous sommes en deuil ce matin à CNews, à Europe 1, à Antenne 2, comme on disait Naguère,
00:01:15 à la chaîne parlementaire, qu'il a présidé toutes ces maisons où Gérard est passé,
00:01:20 toutes ses rédactions où sa bienveillance, sa gentillesse, sa délicatesse ont laissé
00:01:25 un souvenir que le temps n'effacera pas.
00:01:27 Depuis hier soir, le monde politique, journalistique, artistique témoigne de sa peine et à chaque
00:01:33 fois on retrouve les mêmes mots pour saluer l'homme de bien qu'était Gérard.
00:01:38 La mort arrive comme un voleur dans la nuit, disait Saint-Paul.
00:01:43 Ce matin, cette disparition brutale paraît irréelle et toutes nos pensées sont bien
00:01:49 sûres pour Julie, son épouse que le public aime tant, pour ses trois enfants, pour Julien,
00:01:56 son frère, pour sa famille.
00:01:57 C'est vers eux que toute notre tendresse ira en ce mercredi qui marque le premier jour
00:02:03 du reste de leur vie.
00:02:05 Ce premier jour où rien ne sera plus jamais pareil.
00:02:08 Ce premier jour sans Gérard Leclerc.
00:02:12 Bonjour à tous.
00:02:14 Georges Fenech, Élisabeth Lévy, Philippe Guybert, Elodie Huchard que vous retrouvez
00:02:20 chaque matin pour l'heure des pros, Olivier Dardigolles et notre ami Didier Barbeau-Livien
00:02:28 qui connaît très bien Gérard, qui le connaît depuis toujours, depuis plus de 50 ans, puisque
00:02:33 vous étiez quasiment ensemble dans le même lycée.
00:02:35 Vous étiez à Sceau et vous étiez dans Paris et vous le connaissiez adolescent.
00:02:39 On sera dans une seconde en direct de La Baule avec Franck Louvrier pour avoir d'abord peut-être
00:02:47 des dernières informations, puisque on sait que les recherches ont été suspendues hier
00:02:53 soir.
00:02:54 Bonjour Franck Louvrier.
00:02:55 Bonjour, bonjour à tous.
00:02:56 Vous étiez hier sur l'aérodrome de La Baule parce que Gérard devait précisément
00:03:04 arriver sur votre aéroport et toute la journée d'hier vous avez été sur place en contact
00:03:10 avec Julie, son épouse, et c'est vous qui donniez les informations qui sont toujours
00:03:16 extrêmement difficiles à donner dans ces cas-là.
00:03:18 Est-ce qu'on peut dire ce matin si les recherches ont repris ?
00:03:23 D'abord, je suis bouleversé bien évidemment d'avoir appris hier que l'avion piloté
00:03:30 par Gérard Leclerc est en direction de La Baule.
00:03:32 C'est abîmé au nord de l'estuaire de la Loire, plus exactement pas loin d'entre
00:03:38 Nantes et Saint-Nazaire.
00:03:39 Je suis bien évidemment une pensée pour les familles des disparus, dont les recherches
00:03:45 se poursuivent ce matin, car comme vous le savez, il y a beaucoup de courant à cet endroit-là,
00:03:50 c'est très marécageux et les recherches ont été suspendues hier soir et ils continuent
00:03:54 à essayer de trouver si bien évidemment il y a des personnes dans l'avion qui est
00:04:01 à 3-4 mètres de profondeur.
00:04:02 Vous savez, l'aérodrome de La Baule, c'est une plateforme qui est très fréquentée
00:04:06 l'été, notamment par des avions de tourisme comme le DR400 que pilotait Gérard.
00:04:11 Ce sont des aéros neufs d'Aéro Club en fin de compte, qui sont des monomoteurs qui
00:04:16 permettent de relier des distances moyennes comme entre Louvain et La Baule.
00:04:21 Moi je connais bien Gérard, bien évidemment, c'est un journaliste que je connais depuis
00:04:27 25 ans, qui était un journaliste de très grande qualité, comme vous l'aviez dit,
00:04:31 juste titre, dont la gentillesse faisait l'unanimité.
00:04:33 Il savait, c'est vrai, manier toujours intelligence et curiosité avec élégance et humour et
00:04:39 ses propos sont toujours sincères.
00:04:42 Il a l'amour de la France et vous me permettez même de parler encore au présent pour lui
00:04:45 parce que je ne sais pas encore ce qu'il en est.
00:04:47 Il avait une immense culture, il était très respecté par ses pairs, avec beaucoup de
00:04:53 déjeuners qu'on a pu faire ensemble, des discussions et de projets qu'il avait eus,
00:04:58 notamment avec Florence Muratian sur des documentaires sur les discours des hommes politiques en
00:05:03 campagne, ça s'appelait "En deux mots".
00:05:06 Voilà, tout ça c'est une page de notre histoire politique qui malheureusement doit
00:05:13 se tourner je pense.
00:05:14 Vous allez rester évidemment avec nous parce qu'il y a un événement qui était prévu
00:05:19 à La Boule puisque Julien Clerc devait chanter jeudi soir dans le parc des Dryades, un endroit
00:05:27 que les Baulois connaissent.
00:05:28 Didier Barbeau-Livien, hier vous avez été en contact avec Julien Clerc et je me demandais
00:05:37 s'il chanterait précisément dans 48 heures.
00:05:41 Oui, je pense qu'il va chanter pour plusieurs raisons.
00:05:47 Je pense que pour ceux qui croient aux forces de l'esprit, il ne faudrait pas que la mort
00:05:53 pense qu'on va reculer devant elle.
00:05:56 Et puis, je pense que ça aurait été le souhait de Gérard, il était venu pour entendre
00:06:03 chanter son frère, il faut expliquer ce voyage de Loudun à La Boule, c'est pour entendre
00:06:09 Julien dans un tour de chant et je pense que fidèle à sa promesse, il voulait entendre
00:06:17 son frère, il va l'entendre.
00:06:19 Julien Clerc qui est le frère de Gérard, avec qui vous avez hier soir pu échanger
00:06:26 quelques mots.
00:06:27 Oui, parce que c'est dans ces moments-là qu'on se rend compte dans nos vies qu'on
00:06:31 ne partage pas que des chansons.
00:06:33 On a des sentiments, on a de l'amour, de l'amitié les uns pour les autres.
00:06:39 Et c'est des gens qui… on est une petite famille quand même, même si ça a l'air
00:06:47 galvaudé d'employer ces mots-là, on est attentifs les uns aux autres.
00:06:55 Et Julien qui est un être, comment dire, d'élégance et de pudeur, ça ne m'étonne
00:07:00 pas du tout qu'il ait envie de chanter, dignement, et sûrement pour son frère aussi.
00:07:06 Julien qui est le frère aîné de Gérard.
00:07:11 Franck Louvrier, c'est un concert qui a été prévu depuis très longtemps, qui devait
00:07:17 être un événement à La Baule dans ce parc des Dryades en plein air et qui sera chargé
00:07:25 évidemment d'une émotion particulière jeudi soir.
00:07:28 Oui, c'est un concert qui est organisé depuis déjà plusieurs semaines, si ce n'est
00:07:33 plusieurs mois, dans le cadre des centaines de ce parc des Dryades, qui affiche déjà
00:07:37 complet depuis plusieurs semaines.
00:07:38 Plus de 1800 personnes seront présentes.
00:07:41 Après c'est le choix de l'artiste qui voudra ou non faire ce concert et bien évidemment
00:07:48 il y a beaucoup d'attentes parce que c'est un événement et c'est vrai que les circonstances
00:07:55 amènent que son frère venait ici et tout ça fait que c'est très perturbant pour
00:08:02 nous tous.
00:08:03 Vous allez rester avec nous, je voudrais qu'on voit beaucoup d'images de Gérard,
00:08:10 mais j'ai envie de vous donner la parole parce que vous avez été le témoin parfois
00:08:14 de nos joutes.
00:08:15 Je disais tout à l'heure à Serge Neidjar qu'il était parmi tous les chroniqueurs
00:08:22 peut-être le plus essentiel à notre émission parce que nous avions créé ensemble une
00:08:29 complicité, une complicité de désaccord bien sûr, mais une complicité d'échange.
00:08:35 Et la première année, la deuxième année, la troisième année, Gérard était là tout
00:08:40 le temps, était là d'ailleurs à côté de moi.
00:08:43 Et j'arrivais du sport en 2016 et je commençais donc à animer des émissions de débats de
00:08:50 société et politique.
00:08:52 Et il m'avait accompagné, il m'avait aidé avec gentillesse, avec bienveillance.
00:08:56 Chaque matin, on sera avec Marine Lanson tout à l'heure, mais chaque matin il arrivait
00:09:00 qu'est-ce qu'on fait, comment on le fait, etc.
00:09:02 Et j'avais envie de vous entendre tout simplement, que vous nous disiez votre Gérard Leclerc
00:09:08 et Elisabeth.
00:09:09 Pour moi, Gérard, il a incarné un peu l'ADN de cette émission et d'ailleurs même de
00:09:14 notre chaîne parce que c'est quelqu'un qui est accepté volontiers.
00:09:19 On avait beaucoup de désaccords, les téléspectateurs pouvaient le voir.
00:09:22 Et qui acceptait volontiers la discorde.
00:09:26 C'était un débatteur tout à fait, c'était pas du tout un débatteur gentil, lisse, c'était
00:09:31 un débatteur très courtois, mais qui défendait vraiment ses idées, mais qui acceptait la
00:09:35 discorde civilisée qui est, me semble-t-il, le cœur de ce que vous voulez faire ici Pascal.
00:09:40 C'est-à-dire on se dispute, on échange des idées, mais évidemment ça ne dépasse
00:09:45 pas la porte de ce studio.
00:09:46 Il ne se départissait jamais de cette gentillesse dont tout le monde parle et il était très
00:09:54 drôle.
00:09:55 Et j'ajoute que pour moi c'était aussi une image de la France.
00:09:57 Je me rappelle cette émission où il nous a dit que la seule décoration qu'il avait
00:10:01 acceptée c'était le mérite agricole.
00:10:03 Et ça m'avait beaucoup touchée parce que, bien qu'étant devenu un grand journaliste
00:10:08 parisien, il avait gardé cela.
00:10:11 Georges, moi j'ai croisé dans deux carrières, celle de Gérard.
00:10:19 D'abord quand il dirigeait LCP, puisqu'il était à l'époque député.
00:10:23 Et ce que je peux vous dire vraiment c'est qu'il faisait le consensus à l'Assemblée
00:10:28 nationale.
00:10:29 C'était très respecté.
00:10:30 Il venait souvent aux Quatre Colonnes voir comment ça se passait.
00:10:33 Donc je l'ai connu et apprécié à cette époque-là.
00:10:36 Et ici effectivement il a participé à vos côtés, Pascal, à l'aventure de votre
00:10:41 émission que j'ai rejoint en 2017.
00:10:44 Que vous dire sinon que je l'appréciais beaucoup, ses forces de conviction, sa capacité
00:10:52 à vous résister, ce qui n'est pas toujours évident, Pascal, avec beaucoup d'élégance
00:10:59 de part et d'autre bien sûr.
00:11:00 Et je ne sais pas comment on va continuer.
00:11:03 Il va bien falloir continuer.
00:11:04 Mais qu'est-ce qui va nous manquer ?
00:11:05 C'est terrible.
00:11:06 On est sous le choc.
00:11:08 Pascal, on dit que nous étions une petite troupe, un petit théâtre.
00:11:14 Et c'est vrai qu'on a pu le mesurer encore cet été.
00:11:18 Quand on part de l'émission, les gens qui partagent ou pas nos idées, nos opinions,
00:11:24 aiment l'ensemble de cette troupe.
00:11:25 Et Gérard avait une place de premier plan.
00:11:29 C'était l'un des sociétaires, j'ai envie de dire, les plus capés.
00:11:32 Et moi, je vous ai beaucoup observé et j'ai appris de vous deux, de ce duel duo, qu'on
00:11:37 pouvait monter dans les tours, parfois sur des débats très tumultueux, très rugueux
00:11:42 parfois.
00:11:43 Et Pascal a cette capacité d'aller nous chercher et que ça puisse se terminer par
00:11:47 un éclat de rire et par la table dans le dos.
00:11:49 Et on a appris ça, on l'a appris, en tout cas on l'a observé avec vous deux.
00:11:55 Et ça fait un bien fou par rapport à la société telle qu'elle évolue.
00:11:57 Mais parce qu'il y avait quelque chose qui n'a pas de prix avec Gérard, c'est qu'on
00:12:00 pouvait rire avec lui.
00:12:02 La vraie frontière avec les uns et les autres, il y a des gens avec qui on peut rire et
00:12:08 il y a des gens avec qui on ne peut pas rire.
00:12:10 Les gens qui n'ont pas d'humour, qui n'ont pas d'esprit, qui n'ont pas de distance.
00:12:13 Et on voit bien le débat public aujourd'hui dans l'état dans lequel il est.
00:12:17 Souvent, ce que je reproche aux uns et aux autres, c'est cette absence d'humour et
00:12:20 donc d'intelligence.
00:12:21 Parce que les gens qui ne savent pas rire ou qui n'ont pas d'humour, généralement,
00:12:26 ce n'est pas les plus intelligents.
00:12:27 Et c'était ça qui faisait qu'avec Gérard, on pouvait évidemment...
00:12:31 On verra des extraits.
00:12:33 On a eu des moments mémorables.
00:12:34 Oui, j'adore.
00:12:35 Il aimerait qu'on les...
00:12:36 On va en passer d'ailleurs quelques-uns.
00:12:39 C'était un homme charmant.
00:12:41 Oui, charmant.
00:12:42 Ce mot, vous avez raison, charmant.
00:12:44 Deux fois avec lui.
00:12:45 Autant il était pub'nase sur un plateau, Isabelle te l'a dit, il ne lâchait rien.
00:12:51 Et avec ses arguments qu'il avait préparés, parce que c'était un bosseur.
00:12:54 Et donc il venait avec ses arguments, avec ses chiffres et il ne lâchait rien.
00:12:59 Et en dehors des plateaux, dans un dîner, c'était un type vraiment décontracté,
00:13:05 heureux de vivre et extrêmement cultivé et extrêmement sympathique.
00:13:10 Et c'est ça qui rend...
00:13:13 Qui donne toute la brutalité à ce qui s'est passé hier, qui mesure quand même la fragilité
00:13:20 et la fugacité de la vie tout de même.
00:13:21 Ce que disait hier soir Didier, avec qui on s'est eu, et ce qu'il disait aussi ce matin
00:13:27 en arrivant à CNews, c'est irréel.
00:13:30 Et la brutalité...
00:13:31 On est tous là à commenter, mais moi personnellement, j'ai du mal à m'imaginer que c'est vrai.
00:13:38 Quand je vois sa tête là, il n'a pas que le sourire aux lèvres.
00:13:41 Regardez ses yeux.
00:13:42 Il a le sourire dans les yeux.
00:13:44 C'était un type qui était à la fois profond et léger.
00:13:48 Il allégeait le quotidien ou les discussions ou les soucis.
00:13:56 Tout ce que vous dites tous les uns et les autres est vrai.
00:13:58 C'était quelqu'un qui, après le débat, n'avait aucun ressentiment.
00:14:02 Dieu sait que lui et moi, on était d'accord sur presque rien.
00:14:05 Mais ça fait rire Olivier, mais ce n'est pas grave.
00:14:07 Il n'y avait pas de passion triste.
00:14:09 J'ai dit tout à l'heure, on sait tous qui est qui dans l'entreprise.
00:14:14 C'est ça qu'on travaille tous ensemble.
00:14:17 On sait tous qui est qui.
00:14:18 Il n'y a jamais une médiocrité chez Gérard.
00:14:21 Il n'y a jamais une bassesse.
00:14:23 Et ça, ça n'a pas de prix.
00:14:25 Je remercie vraiment Franck Louvrier.
00:14:27 Franck, le maire de La Baule, vous allez être sans doute au contact
00:14:31 cet après-midi, aujourd'hui encore peut-être de Julie, à qui on pense, bien sûr.
00:14:36 Et puis, vous serez présent jeudi soir au concert des Dryades,
00:14:41 puisque c'est vous hier qui étiez au téléphone avec Julie Leclerc,
00:14:46 son épouse qui n'avait aucune information.
00:14:50 Parce qu'il faut bien comprendre le drame qui se joue pour une famille
00:14:54 lorsqu'un avion quitte le radar à 11 heures du matin
00:14:58 jusqu'à 18 heures le soir,
00:15:01 où il n'y a aucune information qui est donnée à la famille, Franck Louvrier.
00:15:05 Oui, c'est un brouillard total.
00:15:07 En fin de compte, quand vous disparaissez des radars,
00:15:10 il y a une disparition qui amène à ce que vous ne savez même pas où est-ce qu'est l'avion, etc.
00:15:16 Il faut du temps, contrairement à ce qu'on peut croire,
00:15:18 si ça se passe sur la Loire, dans l'océan Atlantique.
00:15:22 Tout ça, ça perturbe bien évidemment.
00:15:24 Il faut garder ce lien avec la famille parce qu'ils ont besoin d'informations,
00:15:27 même s'il faut donner de vraies informations,
00:15:29 c'est-à-dire celles que l'on a au fur et à mesure du temps.
00:15:32 Et comme on le sait aujourd'hui, par exemple,
00:15:34 on ne sait pas encore où sont les trois passagers.
00:15:38 Donc voilà, tout ça fait qu'il faut respecter ce temps-là,
00:15:41 mais aussi pouvoir permettre de garder ce lien
00:15:43 pour que la famille puisse comprendre les circonstances de ce drame.
00:15:47 - Bon, évidemment, on n'en sait pas davantage sur ces circonstances.
00:15:50 C'est un monomoteur, c'est-à-dire que si le moteur tombe en panne,
00:15:55 l'avion ne plane pas et il s'abîme ou il s'écrase.
00:16:00 - C'est des avions qui sont très utilisés dans les aéroclubs français.
00:16:04 Ce sont des Robins, ce qu'on appelle des DR400.
00:16:07 Ce sont des avions qui sont utilisés pour faire justement des courtes distances.
00:16:11 Ils font à peu près 250 km/h ou 300 km/h.
00:16:15 Et donc, c'est vraiment, je dirais, des avions de qualité, en bon état, etc.
00:16:21 On est vraiment dans le professionnalisme de la passion du pilotage.
00:16:28 - Merci, Franck Louvrier.
00:16:30 On vous retrouvera évidemment sur cette antenne jeudi pour le concert de Julien Clerc,
00:16:34 puisque Didier Barbe-Livien, nous l'avons dit tout à l'heure,
00:16:38 il est a priori maintenu.
00:16:41 - Oui, il devrait y avoir lieu, vraiment.
00:16:45 - Je le dis pour Samira, qui est avec nous en régie à l'instant.
00:16:52 Je voudrais que nous écoutions quelques passages de notre émission, justement, avec Gérard Leclerc.
00:16:57 On avait imaginé passer quelques images d'archives, notamment de sa jeunesse
00:17:01 et d'un échange avec Jacques Chirac.
00:17:03 Mais je voudrais qu'on voit deux ou trois échanges qui nous rappellent la couleur
00:17:08 et les échanges que nous avions.
00:17:09 Le dernier est assez récent, puisque c'était avant que je parte en vacances,
00:17:16 où je m'amusais parce que, évidemment, souvent, je m'amusais à mettre en perspective
00:17:23 son humanisme de temps en temps et sa croyance toujours
00:17:29 que tout pourrait aller mieux au pays, non pas des bisounours,
00:17:35 mais en tout cas au pays de France.
00:17:37 Écoutez cet échange.
00:17:38 - Vous n'êtes pas d'accord ?
00:17:41 Vous croyez que vous allez dans une réunion, vous allez apprendre quelque chose ?
00:17:43 - On ne peut pas reprocher une chose et son contraire, dire que le gouvernement est beaucoup trop...
00:17:47 - Trop radical !
00:17:49 - ... ne l'écoute pas, ne concerte pas et dire en même temps, quand il le fait, qu'il ne va pas le faire.
00:17:54 Deuxièmement, vous ne pouvez pas dire, comme vous le dites, que ce gouvernement ne fait jamais rien.
00:17:57 Il a fait des réformes comme celle des retraites et à l'époque, quand il a fait ces réformes,
00:18:02 une bonne partie des gens dont vous...
00:18:06 - Je pars en vacances !
00:18:09 - Je pars avant, finalement !
00:18:10 - C'est vrai, il y a eu des réformes qui ont été faites et on les a suffisamment...
00:18:14 Et tu sais qu'elles ont fait l'objet de critiques et de critiques.
00:18:18 Enfin, dernière chose sur la politique des quartiers.
00:18:21 Bon, effectivement, je suis un petit peu sceptique quand j'entends "on ne sait pas", etc.
00:18:26 Bon, il y a une bonne partie des choses qu'on sait quand même.
00:18:28 En même temps, oui, il faut...
00:18:31 Si c'était toujours pareil, aussi simple que vous le dites...
00:18:36 - Vous l'avez lu ? Est-ce que vous l'avez lu ?
00:18:38 - Vous êtes encore... Non, je ne l'ai pas lu.
00:18:40 - Bon, ben vous devriez le lire. Allez le lire un peu et puis on vous reviendra dans cinq minutes.
00:18:43 - Simplement, moi, je suis contrairement à vous,
00:18:46 peut-être parce que je suis un tout petit peu plus âgé que vous,
00:18:48 tout ce qui est mettre à penser, je n'y crois pas.
00:18:51 - Bon, ben ça, c'est du Gérard Leclerc.
00:18:52 Et vous voyez le rire du plateau qui montre la complicité que nous avons les uns avec les autres.
00:18:56 Et oui, la tendresse, l'amitié qui nous unit au-delà des différences
00:19:01 et qui fait, c'est ce que vous disiez, Olivier,
00:19:03 parce qu'on sort tous de vacances, d'un rapport assez fort
00:19:06 que cette chaîne a avec les téléspectateurs.
00:19:09 Et évidemment qu'il était un acteur essentiel
00:19:13 de ce que nous... de notre programme du matin.
00:19:17 Laurence Ferrari est avec nous.
00:19:19 Je la salue parce que Laurence est très loin de nous, aux États-Unis.
00:19:23 Et elle a tenu... On est au cœur de la nuit aux États-Unis.
00:19:27 Bonjour, Laurence.
00:19:29 - Bonjour, Pascal. Bonjour à tous.
00:19:30 - Et vous êtes... On s'est tous appelés, bien sûr, hier.
00:19:33 Et vous êtes, comme nous tous, ce matin, sous le choc.
00:19:37 - Oui, je suis sous le choc. Je suis bouleversée, comme chacun d'entre nous,
00:19:40 parce que c'était un super camarade.
00:19:42 Vous le savez mieux que nous, Pascal.
00:19:44 D'abord, c'était un grand journaliste.
00:19:46 C'est d'abord aux journalistes politiques que je veux rendre hommage,
00:19:48 parce que c'est ma passion, moi aussi.
00:19:49 C'était un enfant d'Europe 1.
00:19:51 Il est né dans cette grande rédaction qui est Europe 1.
00:19:54 Et puis, il est ensuite parti vers la télévision.
00:19:56 On avait un parcours un peu similaire.
00:19:57 On avait beaucoup de choses en commun.
00:20:00 Et j'ai eu le plaisir de faire des soirées électorales avec lui.
00:20:03 Et c'était un super coéquipier.
00:20:05 C'est-à-dire qu'en plateau,
00:20:06 quand vous aviez Gérard Leclerc à côté de vous,
00:20:08 vous étiez sûrs que, comme Rudi, il allait jouer collectif.
00:20:12 Vous lui donniez la passe, vous lui donniez le ballon.
00:20:14 Il vous la renvoyait au meilleur moment
00:20:17 pour vous marquer le but virtuel.
00:20:19 Parce qu'il connaissait la politique.
00:20:21 Il connaissait les acteurs politiques.
00:20:22 Il connaissait chacun de ceux qui étaient autour du plateau,
00:20:26 quand je parle de soirées électorales, donc de tous les partis.
00:20:29 Et moi, ce qui me frappe ce matin, au-delà des qualités humaines de Gérard,
00:20:32 et vous l'avez largement évoqué,
00:20:34 c'est l'unanimité de l'hommage de ces hommes et de ces femmes politiques.
00:20:37 Martine Aubry, Valérie Pécresse, François Hollande,
00:20:41 de gauche, de droite, tout le monde leur rend hommage.
00:20:43 Parce que c'est pour ça que c'était un grand journaliste.
00:20:46 Parce qu'il savait défendre ses convictions.
00:20:48 Il était quelqu'un d'engagé, de pédagogue.
00:20:51 Il a été enseignant à Sciences Po aussi.
00:20:53 Et en même temps, il était respecté.
00:20:54 Parce qu'il était respectable.
00:20:56 Parce qu'il respectait l'avis des autres,
00:20:57 même s'il était amoureux de la liberté d'expression.
00:21:00 Donc, on perd quelqu'un de très cher à CNews.
00:21:02 On est vraiment tous sous le choc,
00:21:04 parce qu'on forme une famille,
00:21:06 parce qu'on s'aime beaucoup,
00:21:07 et nos téléspectateurs le savent,
00:21:09 parce qu'en nous voyant avec nos plateaux,
00:21:12 ils savent qu'on a du plaisir à travailler ensemble.
00:21:14 Et puis, c'était aussi quelqu'un de bien.
00:21:16 Pascal, moi j'ai eu la chance à l'époque
00:21:17 de travailler avec Bernard Rapp,
00:21:19 qui avait comme Gérard, cette élégance.
00:21:22 C'était un gentleman de la télévision, Gérard.
00:21:25 Et il me fait vraiment penser à ces gens élégants,
00:21:30 attentifs aux jeunes journalistes qui démarrent.
00:21:32 Toujours un petit mot à volonté,
00:21:33 mais pas peur, ça va très bien se passer.
00:21:36 Donc voilà, on est touchés.
00:21:37 On va continuer évidemment,
00:21:38 mais on a une énorme pensée.
00:21:40 Moi, j'ai une énorme pensée pour Julie,
00:21:42 qui accompagnait moi pour le coup,
00:21:43 mes premiers pas à la radio européen.
00:21:45 Et pour ses enfants, pour son frère Julien.
00:21:47 Voilà, on est tristes.
00:21:50 Merci pour ces mots, Laurence.
00:21:52 Mais c'est vrai qu'on dira tous ce matin la même chose.
00:21:55 Je crois pas que vous avez vu une fois Gérard Leclerc
00:21:59 ou irascible, ou en colère,
00:22:01 ou animé d'une passion triste sur le plateau
00:22:05 ou en dehors du plateau.
00:22:06 Non, jamais, parce que c'était quelqu'un
00:22:12 qui était fondamentalement dans la vie, Pascal.
00:22:14 Et plusieurs fois, moi, quand je l'avais en plateau,
00:22:16 il disait "mais arrêtez de dire que tout va mal,
00:22:18 c'est pas vrai.
00:22:19 La France n'est pas un pays dans lequel tout va mal.
00:22:21 Il y a des choses qui fonctionnent bien."
00:22:23 Il essayait toujours de nous mettre du côté
00:22:26 où les choses ne vont pas si mal.
00:22:28 Ok, il y a du chômage,
00:22:29 mais quand même, le nombre d'emplois travaillés
00:22:32 est en train d'augmenter.
00:22:33 Voilà, c'était quelqu'un qui était fondamentalement,
00:22:35 je pense, optimiste.
00:22:36 Et puis, il avait ce sourire, cette élégance,
00:22:38 cette force de vie qui me convenait merveilleusement.
00:22:41 Parce qu'on aimait discuter hors plateau, hors antenne.
00:22:45 Parce que, comme moi, il avait vécu des grands moments
00:22:47 de la vie politique française.
00:22:48 Et depuis ces 20 dernières années,
00:22:50 on avait quelques heures de vol,
00:22:51 on a quelques heures de vol.
00:22:52 Et donc, ça faisait vraiment beaucoup de points en commun.
00:22:54 Merci beaucoup, Laurence.
00:22:56 Vraiment, merci beaucoup.
00:22:57 Et évidemment, on vous attend avec impatience et plaisir
00:23:00 de retour sur le plateau, de la rentrée.
00:23:03 La rentrée, c'est le 28 août.
00:23:05 Laurence, pour vous, à l'antenne ?
00:23:07 Absolument, pour Penstein,
00:23:09 et avec un hommage à Gérard aussi.
00:23:11 Merci beaucoup, Laurence.
00:23:13 Et puis, c'est vrai que Laurence parle de collectif
00:23:16 et on en revient toujours à la même chose.
00:23:17 Moi, une de mes maraudes, vous le savez, c'est le sport.
00:23:19 C'est quelqu'un qui est passé par le rugby.
00:23:22 S'il y a une école de la vie,
00:23:25 s'il y a une chose qu'il faut faire faire aux enfants,
00:23:28 c'est le sport.
00:23:30 Le sport ensemble, de travailler ensemble.
00:23:32 Évidemment qu'on forge là un caractère.
00:23:35 Alors, Laurence parlait du journalisme.
00:23:38 Il y a une séquence que je voulais vous montrer très forte
00:23:41 et on en avait parlé d'ailleurs avec Gérard.
00:23:43 C'est la campagne électorale de 1995.
00:23:50 Jospin, Chirac.
00:23:51 Et elle va peut-être basculer sur une erreur de Lionel Jospin,
00:23:55 avec qui vous étiez à l'époque.
00:23:56 2002.
00:23:58 C'est 2002.
00:23:59 L'erreur de Jospin, c'est en 2002.
00:24:01 Voilà, pardonnez-moi, je me trompe de sept ans.
00:24:05 Puisque Lionel Jospin a stigmatisé l'âge,
00:24:11 de cette manière, de Jacques Chirac,
00:24:13 il était dans un avion, Lionel Jospin,
00:24:16 et il a mis en cause que Jacques Chirac était un vieux monsieur.
00:24:20 Et Gérard Leclerc va lui poser une question
00:24:23 et c'est peut-être cette question qui fera,
00:24:25 durant cette campagne électorale,
00:24:28 qui fera, qui changera la donne.
00:24:31 Alors, je vous propose de l'écouter.
00:24:33 On est en 2002.
00:24:35 La question qui se pose, est-ce que le Pax...
00:24:38 Alors, on observe une brutale tension dans cette campagne,
00:24:40 après les propos de Lionel Jospin,
00:24:43 vous trouvant manquant d'énergie, fatigué, vieilli,
00:24:47 usé par l'exercice du pouvoir.
00:24:49 Ça vous choque ?
00:24:50 Dans un premier temps, ça m'a fait sourire.
00:24:57 Et je vais vous dire la vérité, dans un deuxième temps,
00:25:01 je n'ai pas souri.
00:25:03 Pas du tout.
00:25:06 Pas pour moi, naturellement,
00:25:08 mais pour les Français.
00:25:13 J'ai engagé la campagne, il y a un mois,
00:25:17 et j'ai fait des propositions,
00:25:19 telles que je croyais utiles,
00:25:22 sur la sécurité, sur la santé, sur l'économie,
00:25:25 sur l'emploi, sur l'environnement.
00:25:29 Et j'attends les propositions des autres candidats,
00:25:33 notamment celles de M. Jospin, pour en discuter.
00:25:40 Et qu'est-ce que j'entends ?
00:25:43 Des propos sur le physique, le mental, la santé.
00:25:50 Je me dis, c'est tout de même un peu curieux.
00:25:55 C'est une technique qui s'apparente un peu au délit d'opinion,
00:26:00 même presque au délit de sale gueule, si j'ose dire.
00:26:04 Là, on voit l'animal exceptionnel,
00:26:07 l'animal politique de Jacques Chirac,
00:26:10 dans cette réponse, avec la question évidemment qui lui était posée.
00:26:15 À la fin de l'envoi, il touche, il voit qu'il se rapproche et il fait "bam".
00:26:18 Avec une maîtrise et une nuance dans les propos.
00:26:25 Et qui a compris que Jospin avait commis une erreur, une faute,
00:26:31 et que lui l'exploitait.
00:26:33 Gérard Leclerc l'avait bien amené dans cet exercice dans lequel Chirac excellait.
00:26:39 - Et puis Gérard avait la passion de la politique.
00:26:40 Je connais des journalistes politiques qui n'aiment pas toujours la politique
00:26:43 et le personnel politique.
00:26:44 Ça peut exister.
00:26:46 - C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on peut quand même avoir un problème
00:26:50 avec le personnel politique qui lui est arrivé aujourd'hui.
00:26:52 - Il conservait une certaine forme de bienveillance ou de curiosité
00:27:01 ou d'intérêt pour le personnel politique qui n'est pas toujours au niveau.
00:27:07 Et il défendait encore cette matière, ce monde.
00:27:13 - Romain Desarbre est avec nous et Romain anime la matinale sur CNews.
00:27:18 Et Gérard a été très présent, évidemment, dans la matinale sous forme d'édito le matin.
00:27:24 Je salue Romain, mais je vous propose d'abord d'écouter une séquence,
00:27:28 parce que là aussi, Didier, il est le frère d'une star, d'une vraie star.
00:27:34 Et évidemment, avec qui il va travailler, d'ailleurs, dans les années 70,
00:27:37 parce qu'il est plus jeune et puis il va l'aider.
00:27:41 Il sera sur les tournées dans les années 70.
00:27:42 Je voudrais qu'on voit un échange, un échange, une séquence de l'INA.
00:27:46 C'est la première fois que Gérard Leclerc apparaît à l'antenne.
00:27:50 Et c'est un reportage qui est fait sur Julien Leclerc, dans la famille de Julien Leclerc.
00:27:56 Et vous allez reconnaître le visage de Julien Leclerc et vous allez entendre également sa mère.
00:28:01 Le premier jour, il fait pête pâté
00:28:06 A mon âme des guise de Cayenne
00:28:12 Chercheur, on jetait leur pioche
00:28:16 Et leur tamis leur étoilé
00:28:19 A mon âme des guise de Cayenne
00:28:24 A mon âme des guise de Cayenne
00:28:29 A mon âme des guise de Cayenne
00:28:34 A mon âme des guise de Cayenne
00:28:36 Je me fais faire du piano parce qu'il avait l'air doué pour la musique.
00:28:38 Il a toujours chanté très juste, d'ailleurs tous mes enfants chantent juste.
00:28:41 Ils chantent plus ou moins, mais lui a toujours chanté très juste.
00:28:45 La première fois qu'il a chanté en public, c'était un mariage en point de tout.
00:28:49 Oui, monsieur.
00:28:51 Il a chanté des chansons point de fine que je lui avais apprises.
00:28:55 Et on a vu un plan fugitif où Julien est à côté de Gérard,
00:28:59 Julien qui est de 47 et Julien qui était de 51.
00:29:03 Mais on voit quand même, on ressent tout de suite la complicité.
00:29:08 Et puis ils avaient un truc en commun qu'on a tous constaté,
00:29:11 ils ne font pas leur âge, jamais, au long de leur vie.
00:29:14 C'est à dire ni Gérard, ni Julien.
00:29:18 Toujours, dès qu'ils sourient, 50 mois.
00:29:23 C'est vrai que c'est Laurent Ruquier qui a posté tout à l'heure
00:29:27 une très jolie photo sur Instagram et qui a résumé aussi,
00:29:31 qui a trouvé les mots courir, nager, marcher, escalader, s'envoler, visiter,
00:29:37 faire de la moto, voyager, bouger, vivre, aimer.
00:29:40 Voilà les mots qui me viennent pour évoquer Gérard,
00:29:42 le plus sportif de nos vacances.
00:29:44 Grosse pensée pour Julie avec une photo superbe de tous les deux.
00:29:51 On va leur revoir d'ailleurs dans une seconde, dans une séquence également
00:29:55 qu'on avait montée pour CNews où on avait fait une surprise un jour à Gérard Leclerc.
00:30:00 Laurent Ruquier qui était un ami vraiment de la famille, très proche du couple,
00:30:04 puisque très régulièrement, Gérard et Julie passaient du temps
00:30:10 en Normandie chez Laurent Ruquier.
00:30:13 Laurent avait dû connaître Julie sur Europe pendant des nombreuses années.
00:30:18 Les amis de la rue François 1er.
00:30:20 Exactement, ils avaient vissé des liens tellement officiers
00:30:24 qu'ils ne s'étaient jamais refermés.
00:30:26 Alors il est 9h30, je le demande pour Samira, je ne sais pas si on va faire un point,
00:30:29 puisque vous avez compris que jusqu'à 11h nous évoquerons
00:30:33 et nous rendrons hommage à Gérard Leclerc, mais il y a une actualité bien sûr.
00:30:36 Je vous propose à 9h30 de faire un point sur cette actualité.
00:30:40 Romain Desarbres reste avec nous, bien sûr.
00:30:42 Romain qui est je crois en Espagne.
00:30:45 Exactement, en Espagne, Pascal.
00:30:49 Vous terminez vos vacances et on va vous retrouver dans une seconde.
00:30:54 Mais Somaïa Labidi nous rappelle les titres du jour.
00:30:57 Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:31:02 À la une de l'actualité, les suites de l'agression de ce médecin généraliste à Nice.
00:31:06 Son agresseur présumé a été auditionné en comparution immédiate lundi.
00:31:10 L'homme a demandé le renvoi de son procès pour préparer sa défense.
00:31:14 Le point avec Aminata Demphal.
00:31:16 L'audience aura donc lieu en février 2024.
00:31:21 Six mois durant lesquels l'agresseur du médecin niçois
00:31:25 n'aura pas le droit de quitter le territoire des Alpes-Maritimes
00:31:28 ni d'approcher l'octogénaire.
00:31:31 Insuffisant pour rassurer le médecin, abasourdi par la nouvelle.
00:31:35 Il me semble que c'est quelqu'un qui est dangereux.
00:31:38 Je ne vois pas pourquoi il faut six mois de réflexion
00:31:40 pour juger cette personne et puis l'empêcher de nuire.
00:31:43 Ça m'inquiète beaucoup cette histoire.
00:31:45 Donc je prends des précautions, j'essaie de ne jamais rester trop seul.
00:31:49 Le médecin vient notamment de déposer une nouvelle plainte
00:31:52 après des insultes en ligne.
00:31:54 Je suis harcelé carrément sur les réseaux sociaux.
00:31:57 J'ai le droit à des insultes.
00:31:59 On me prétend que je suis un mauvais médecin maintenant.
00:32:02 Alors que jusqu'à présent sur les réseaux sociaux j'étais très apprécié.
00:32:05 Poursuivi pour des violences aggravées,
00:32:07 l'homme de 45 ans a demandé le renvoi de son dossier
00:32:10 pour pouvoir préparer sa défense.
00:32:13 Renvoi avec une mise en liberté, ça peut paraître effectivement
00:32:16 une mesure un peu, je dirais, un peu laxiste.
00:32:18 Ça ne veut pas dire que le jour du jugement,
00:32:21 il n'y aura pas une peine ferme.
00:32:22 Il est possible qu'il soit condamné à de l'emprisonnement ferme
00:32:25 compte tenu de la gravité des faits.
00:32:26 Traumatisé par l'agression, le médecin avait bénéficié
00:32:29 d'une incapacité totale de travail de 10 jours.
00:32:32 Le principal suspect de l'incendie de Grasse s'est passé aux aveux.
00:32:38 Durant sa garde à vue, l'homme de 47 ans a reconnu être
00:32:41 à l'origine de l'incendie.
00:32:42 Il aurait jeté une cigarette non éteinte dans la cage d'escalier.
00:32:45 Trois personnes sont décédées et trois autres ont été grievement blessées.
00:32:50 L'émotion a en Normandie à présent.
00:32:53 Une centaine de personnes ont rendu hommage hier à Stéphane Vittel,
00:32:56 un rassemblement qui s'est tenu devant le collège où il officiait.
00:33:00 L'homme de 48 ans a été retrouvé mort dans son établissement
00:33:03 la semaine dernière après le déclenchement d'une alarme anti-intrusion.
00:33:06 L'enquête à ce stade n'a pas permis d'élucider les circonstances
00:33:09 de son décès.
00:33:10 Ses collègues, eux, sont toujours sous le choc.
00:33:13 Nous, on est sous le choc, j'ai appris pendant les vacances.
00:33:16 On est vraiment sous le choc.
00:33:18 C'est inimaginable.
00:33:21 C'est une perte, une grande perte pour les enfants, pour les professeurs.
00:33:28 On n'a jamais eu de gros soucis, d'autant que c'était lui qui était en direction.
00:33:32 Il y a eu une très grosse lutte contre le harcèlement,
00:33:35 ce qui lui tenait à cœur.
00:33:37 C'était quelqu'un qui était disponible pour les familles et les enfants.
00:33:42 Direction Mayotte où l'opération Wombushu se poursuit.
00:33:46 Depuis le mois d'avril, les autorités ont procédé
00:33:49 à la destruction de 81 habitations illégales.
00:33:52 Au cœur de cette opération, la lutte contre la délinquance.
00:33:55 On fait le bilan sur la situation avec Kylian Salé.
00:33:58 Des terrains vierges d'ici la fin de la semaine.
00:34:02 C'est l'objectif des autorités dans ce village au sud-est de Mayotte.
00:34:05 Ce lundi, des bulldozers ont détruit ce campement illégal.
00:34:09 Au total, 36 familles ont été recensées et 81 habitations démolies.
00:34:15 Parmi ces familles, 7 ont accepté d'être relogées.
00:34:18 Depuis le lancement de l'opération en avril,
00:34:21 c'est le plus gros coup de force des autorités.
00:34:23 L'État souhaite se débarrasser des logements insalubres sur l'île
00:34:26 et expulser les personnes en situation irrégulière.
00:34:29 La grande majorité d'entre elles viennent de l'archipel des Comores,
00:34:33 un état voisin de Mayotte.
00:34:35 Depuis juin, près de 500 habitations de fortune ont été détruites
00:34:39 et le gouvernement ne compte pas s'arrêter là.
00:34:42 D'ici la fin de l'année, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin
00:34:46 a fixé l'objectif de démolition à 1250 logements insalubres.
00:34:51 Et puis le bilan humain continue de s'alourdir à Hawaï.
00:34:55 Désormais, on dépasse les 100 morts, un chiffre qui pourrait doubler.
00:34:58 Cette semaine, préviennent les autorités.
00:35:00 Au total, 1300 disparus ont été recensés dans ces incendies
00:35:04 les plus meurtriers en plus d'un siècle aux Etats-Unis.
00:35:08 Voilà pour l'essentiel de l'actualité à 9h30, Pascal.
00:35:12 Merci Soumaya.
00:35:13 Si vous nous rejoignez un instant, vous le savez, nous rendons hommage à Gérard Leclerc,
00:35:16 notre confrère qui a disparu hier.
00:35:19 Nous sommes avec Elisabeth Lévy, avec Elodie Huchard, Philippe Guibert,
00:35:23 Georges Fenech, Olivier Dartigolle et Didier Barbe-Livien.
00:35:26 On sera dans une seconde avec Romain Désarbe.
00:35:28 On pense évidemment à Julie Leclerc, son épouse.
00:35:31 On pense à ses enfants, à sa famille.
00:35:34 Et nous avions monté une séquence surprise il y a quelques mois,
00:35:38 quelques années peut-être, le temps passe si vite,
00:35:41 où j'avais fait la surprise à Gérard d'appeler Julie.
00:35:47 Julie est avec nous ?
00:35:52 Non, bien sûr ! C'est là, je suis en brise !
00:35:56 Bonjour Julie !
00:35:57 Bonjour, bonjour !
00:35:59 Comment ça va Julie ?
00:36:02 Et calmez-moi là !
00:36:04 Ah ben vous êtes parfaite ! Il n'est pas trop difficile à la maison en ce moment ?
00:36:07 Il a un fermal !
00:36:08 Ah bon ? Pourquoi ?
00:36:10 Il me fait faire la cuisine deux fois par jour.
00:36:12 Ah bon, ben écoutez...
00:36:14 Et ça, c'est pas possible !
00:36:15 Bon, et alors vous, vous êtes en télétravail avec Europe 1 ?
00:36:18 Voilà, je suis en radiotravail, je suis chez moi.
00:36:21 Et on a tous une ligne, en fait, toute l'antenne d'Europe 1,
00:36:24 on est chacun chez soi et ça fonctionne remarquablement bien.
00:36:27 Et vous êtes une spectatrice, évidemment, attentive à nos émissions le matin ?
00:36:31 Ben oui, tous les matins, je vous regarde.
00:36:33 Bon, ben on voulait vous faire un petit coucou.
00:36:36 Merci !
00:36:38 C'est très rapide !
00:36:41 Vous avez quelque chose à dire à Julie, peut-être ?
00:36:43 Je serai tout le week-end pour lui dire !
00:36:45 Ça, c'est l'humour de Gérard, c'était pendant le Covid,
00:36:52 manifestement, 10 avril 2020.
00:36:56 Jacques Sanchez, qui est à l'écoute de l'émission
00:36:59 et qui nous a aidés à la programmation, bien sûr, de ce programme,
00:37:05 me précise que Gérard était de 51, effectivement,
00:37:10 Gérard est de 51 et Julien de 47.
00:37:15 J'ai dit, paraît-il, le contraire.
00:37:17 Vous avez inversé, oui.
00:37:18 Ah ouais ?
00:37:19 Donc, Julien est bien de 47.
00:37:22 Romain Desarbres, Romain qui présente la matinale
00:37:26 depuis de nombreuses années sur CNews
00:37:28 et qui, chaque matin, avec Gérard Leclerc,
00:37:31 était dans un rôle différent de l'heure des pros,
00:37:34 c'était un éditorial et là, vous ne le coupiez pas, forcément.
00:37:39 Vous ne l'interrompiez pas,
00:37:41 comme j'ai trop l'habitude de le faire avec mes invités, cher Romain.
00:37:46 Je le coupais probablement moins que vous, effectivement.
00:37:49 Je coupais Gérard, effectivement, moins que vous.
00:37:52 Mais ça a été, et c'est pour ça que,
00:37:54 merci de m'inviter, Pascal, ce matin,
00:37:56 et c'est pour ça que je voulais être avec vous ce matin,
00:37:59 dans la famille CNews, pour rendre hommage à Gérard Leclerc.
00:38:03 Ça a été un immense plaisir de travailler avec Gérard
00:38:08 tous les matins dans la matinale, pendant plus de trois ans.
00:38:12 C'est quelqu'un qui était extrêmement élégant.
00:38:15 C'est ça qui m'a frappé.
00:38:17 Il était intelligent, il avait l'élégance des gens intelligents
00:38:21 qui ne vous écrasent pas de ce qu'ils savent, mais qui vous le disent.
00:38:25 D'ailleurs, quand j'étais à l'antenne,
00:38:27 c'est extrêmement confortable de travailler avec des journalistes comme ça,
00:38:31 parce que Gérard pouvait être interrogé sur tout.
00:38:34 Parfois, il y a des questions de timing dans les émissions.
00:38:37 Et Gérard, on pouvait l'interroger sur n'importe quelle information,
00:38:43 qu'elle est bien au-delà de la politique,
00:38:45 et puis sur tous les sujets de la vie, il savait des choses.
00:38:49 Donc ça, c'était extrêmement agréable.
00:38:52 Il était élégant parce que tous les matins, il était de bonne humeur,
00:38:57 d'égal humeur, ce qui n'est pas donné à tout le monde.
00:39:02 Et ça, ça a été pour ça un plaisir.
00:39:05 Tout le monde, il y a une unanimité, évidemment, dans l'équipe,
00:39:09 dans tous ceux qui travaillaient à la matinale,
00:39:12 au début avec Léli Mathias et puis ensuite avec tout le reste de l'équipe.
00:39:17 Ça a été un bonheur de travailler avec Gérard.
00:39:21 Quand on s'est parlé hier après-midi,
00:39:24 Pascal, c'est vous qui m'avez alerté,
00:39:27 et vous étiez extrêmement triste, je l'étais,
00:39:32 on s'est évidemment tous appelés entre journalistes de CNews,
00:39:38 énormément de tristesse.
00:39:40 Journaliste élégant, sympathique, attentionné,
00:39:47 qui parlait de tout.
00:39:50 Moi, j'aimais bien parfois lui demander conseil,
00:39:52 quelqu'un d'expérience, qui a couvert une grande partie de la vie politique.
00:39:59 Je pense que comme vous, comme nous tous,
00:40:02 et tous les téléspectateurs de CNews,
00:40:04 on est tous très tristes ce matin.
00:40:07 - Merci, merci Romain de cet hommage.
00:40:10 Vous êtes à l'antenne, je crois, dès lundi,
00:40:13 pour la reprise de votre marathon.
00:40:16 - Dès lundi 21 pour la matinale.
00:40:20 - Avec Chana Lusso, pour une nouvelle saison.
00:40:24 C'est la quantième saison pour vous, Romain ?
00:40:28 - Ça doit être la septième, la septième saison.
00:40:34 - Écoutez, pour le plus grand plaisir de tous.
00:40:37 Merci beaucoup Romain.
00:40:39 - Merci, on pense très fort à Gérard, évidemment.
00:40:42 - Élodie, il y a beaucoup de réactions,
00:40:44 beaucoup de réactions politiques, il y a beaucoup de réactions.
00:40:46 Alors évidemment, j'ai cité tout à l'heure Laurent Ruquier,
00:40:49 Laurence Ferrari, et qu'on a eue tout à l'heure,
00:40:52 qui effectivement avait tweeté également des hier.
00:40:55 Christine Kelly, comme un coup direct porté au cœur,
00:40:59 a écrit à Christine, Gérard s'est envolé,
00:41:03 a mis à CNews et au Press Club,
00:41:07 avec ses réunions entrecoupées de fou rire et de professionnalisme.
00:41:12 Je garderai son sourire puissant de penser à sa famille.
00:41:16 Le voici, le tweet de Christine Kelly,
00:41:19 notre ami Jacques Vendroux, il y a des nouvelles qu'on a du mal à croire.
00:41:22 La disparition si brutale de Gérard Leclerc nous assomme.
00:41:25 Je suis triste, j'aimais beaucoup Gérard,
00:41:27 je m'associe à la peine des équipes de CNews et d'Europe 1,
00:41:29 mais penser ce porte vers la famille.
00:41:31 Notre ami Jean-Marc Morandini, bien sûr.
00:41:33 Jusqu'au dernier moment, on a voulu croire que Gérard allait pouvoir s'en sortir,
00:41:37 mais la réalité nous a rattrapés une fois de plus,
00:41:40 avec ce terrible accident qui a fait au total trois victimes,
00:41:44 outre ses qualités journalistiques.
00:41:46 C'est un homme d'une gentillesse absolue,
00:41:48 avec qui nous avons passé un week-end formidable il y a quelques années,
00:41:52 en faisant le tour des caves de sa région.
00:41:54 Drôle, cultivé, intelligent, pensé, ému pour Julie, sa femme et ses trois enfants.
00:41:58 Donc les mots de Jean-Marc Morandini.
00:42:01 Éric Nolot, bien sûr.
00:42:04 Une nouvelle aussi inattendue que tragique.
00:42:08 Meilleure pensée vers la famille de Gérard Leclerc.
00:42:12 Cher compagnon de plateau et homme charmant,
00:42:14 charmant, le mot qu'a utilisé tout à l'heure Philippe Guibert et qui est si juste.
00:42:18 Gérald Brice-Viray, qui est le directeur des antennes du groupe Canal.
00:42:22 C'est avec une infinie tristesse que nous avons appris le décès de Gérard Leclerc.
00:42:27 Et le dit, bien sûr, vous avez tweeté,
00:42:29 "sidération", c'est le mot qui convient.
00:42:32 Clélie Mathia, je pense qu'on sera avec Clélie tout à l'heure, je l'espère.
00:42:35 Tristesse infinie après l'annonce de la disparition de Gérard Leclerc.
00:42:39 Sa gentillesse, son humour, son intelligence, son professionnalisme, son amitié.
00:42:43 Je pense très fort à Julie et à sa famille.
00:42:45 Nelly Denac, c'est toutes les incarnations que vous connaissez de ces news.
00:42:49 Très triste d'apprendre ce soir la disparition de Gérard Leclerc.
00:42:53 Florian Tardif, impensable.
00:42:55 Florian qui est un jeune journaliste,
00:42:57 jeune journaliste extrêmement talentueux avec Gautier Lebrecht, avec Eliott Deval.
00:43:01 Ce sont des gens que vous avez peut-être découvert cet été.
00:43:04 Et combien nous ont dit le talent de ces jeunes gens,
00:43:07 parce que moi je n'étais plus à l'antenne depuis le 10 juillet.
00:43:10 Le nombre de personnes qui me disent,
00:43:12 Eliott, Gautier, Florian, vous avez une équipe de jeunes journalistes.
00:43:17 Ces gens ont 30 ans de moins que nous,
00:43:19 qui assurent la relève de ce métier, qui font vivre les plateaux,
00:43:23 avec qualité, avec intelligence, avec expérience.
00:43:25 Et vraiment je les salue, Florian, Eliott et Gautier.
00:43:31 Eliott qui a écrit, "cher Gérard, ta douceur, ton plaisir à débattre, ton professionnalisme
00:43:36 dont nous manquait, ta feuille blanche raturée sur le plateau aussi,
00:43:39 ton sourire dans le couloir, après deux heures d'échange,
00:43:42 parfois vif, toujours respectueux, tendre pensée pour ta famille, repose en paix.
00:43:47 Julien Pasquet, que vous connaissez, toutes mes condoléances aux proches de Gérard Leclerc,
00:43:52 une référence dans notre métier.
00:43:54 Gautier Lebrecht, Gérard, c'était la gentillesse, la bienveillance,
00:43:57 l'amour de la politique et le goût de l'échange.
00:43:59 C'est vrai que dans l'entreprise, tout le monde sait qui est qui.
00:44:02 Moi je suis toujours frappé de ça.
00:44:04 Vous menez un petit milieu où tout le monde sait, et ça doit être vrai aussi dans la chanson,
00:44:09 tout le monde sait qui est gentil, tout le monde sait qui n'est pas gentil,
00:44:13 tout le monde sait qui est faussement gentil, tout le monde sait qui est faussement vraiment méchant.
00:44:18 On parlait d'ego tout à l'heure, c'est Laurence qui disait ça,
00:44:21 c'est vrai qu'en plateau, c'était formidable de l'avoir, et tout le monde sait qui est qui.
00:44:26 Je suis toujours fasciné par ça.
00:44:29 Si vous me permettez, bien sûr là nous parlons d'un ami, d'un camarade, d'un collègue,
00:44:34 on est touché en plein cœur, mais je crois que les Français ressentent aussi une grande émotion.
00:44:41 Tous ceux qui nous regardent, mais qui connaissaient Gérard Leclerc,
00:44:46 il y a une émotion qui traverse eux, sans quoi nous ne participerions pas à toute une émission pour lui rendre hommage.
00:44:51 Peut-être pas tout le monde aurait cet honneur qu'on lui rend ce matin et qui est amplement mérité.
00:44:57 Quand vous avez montré les images de l'interview de Jacques Chirac,
00:45:02 moi ça m'a apporté cette réflexion.
00:45:06 Avec Gérard Leclerc, c'est toute une période du journalisme politique.
00:45:10 Vous avez raison de parler des jeunes d'aujourd'hui,
00:45:12 mais il a appartenu à cette race des grands journalistes politiques,
00:45:16 de la grande politique d'une certaine époque.
00:45:18 On ne le retrouve pas toujours aujourd'hui.
00:45:20 Je pense à Alain, à Patrice Duhamel, des gens comme ça.
00:45:24 Vous voyez Catherine Ney, Michel Cotta.
00:45:27 Gérard Leclerc, c'était une de ces grandes figures.
00:45:30 On a le sentiment qu'avec sa disparition, c'est un peu une page qui se tourne.
00:45:35 Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas de nouveaux talents aujourd'hui,
00:45:37 mais il appartenait à une génération politique.
00:45:40 C'est pour ça que le pays doit ressentir, je pense, on le voit à travers les réseaux,
00:45:44 une certaine émotion, même ceux qui ne partageaient pas ces idées.
00:45:47 D'ailleurs, ce qui est agréable, si on peut dire ce mot aujourd'hui,
00:45:52 c'est qu'il a eu un hommage dans les médias assez inanime.
00:45:56 Pour une fois, Pascal, il n'y a pas de...
00:45:58 C'est vrai, je pense que ça traduit un peu ce que Georges vient de dire.
00:46:02 Mais Gérard appartenait à cette génération qui a cru à la politique.
00:46:07 Qui a de Mitterrand, disons, jusqu'à Hollande, en passant par Chirac et Sarkozy.
00:46:13 Et donc, il croyait à notre système politique.
00:46:15 Je pense qu'il était tout à fait lucide sur ses défauts et sur ses faillites,
00:46:21 mais il était de cette génération qui...
00:46:23 Quelqu'un disait qu'il restait optimiste toujours, tout à l'heure,
00:46:27 parce qu'il pensait que notre système pouvait s'en sortir et se réformer.
00:46:30 C'est l'échange qu'on avait fait.
00:46:31 Et c'était les désaccords et les débats que ça pouvait susciter sur le plan politique.
00:46:35 Alors, on parle beaucoup de Gérard Leclerc et c'est vrai que,
00:46:38 je pense aussi aux familles des deux autres personnes qui sont décédées,
00:46:42 dont on parlera peu dans les médias,
00:46:44 et parfois elles peuvent ressentir une forme d'injustice ou de douleur.
00:46:49 C'est vrai que Michel Monnery était dans cet avion, qui est la fille de René Monnery.
00:46:57 Et il y a une autre personne, Elodie Richard, dont on ne connaît pas l'identité.
00:47:01 A priori, selon les journaux, les sources locales,
00:47:04 il semblerait que ce soit effectivement une amie de la passagère,
00:47:06 mais pour l'instant, il n'y a pas de confirmation ferme et définitive.
00:47:09 Donc, évidemment, nos pensées sont pour ces personnes décédées, ainsi que pour leur famille,
00:47:16 même si le traitement médiatique est toujours injuste, sans doute dans ces cas-là,
00:47:22 puisque Gérard était une personnalité très forte du monde médiatique
00:47:27 et on parlera évidemment beaucoup de lui.
00:47:30 Je reçois beaucoup de SMS pendant cette émission.
00:47:33 C'est Robert Sebag, qui est souvent venu sur ce plateau,
00:47:37 qui est l'infectiologue que vous connaissez de la salle pétrière,
00:47:41 qui dit "je me souviens d'un plateau où Gérard avait fait un malaise,
00:47:43 j'étais intervenu médicalement et tout s'était bien terminé.
00:47:46 Je me souviens de cet incident qui nous avait, c'était une sorte de malaise vagal.
00:47:51 Je vois Gérard, je dis "Gérard, qu'est-ce qui se passe ?"
00:47:55 Et Robert Sebag était intervenu, "je suis très triste de cette disparition", dit-il.
00:47:59 Il avait réagi avec élégance à mon égard, me couvrant de remerciements.
00:48:02 C'est juste un petit témoignage pour saluer cet homme bon, dit Robert Sebag.
00:48:09 Ceux qui nous écoutent, peut-être disent "quelqu'un est mort, il est paré de toutes les qualités".
00:48:15 Non, il n'avait pas toutes les qualités du monde, bien sûr,
00:48:23 mais il était bon et c'est ça qui touche à la fois le public
00:48:27 et qui touche les gens avec lesquels on travaille.
00:48:31 - C'est très intègre aussi dans sa façon de défendre ses idées.
00:48:34 Tout à l'heure, Olivier a parlé de sa capacité à vous résister.
00:48:37 Parfois, c'était à nous résister, à défendre son point de vue contre eux.
00:48:42 Il ne se laissait pas embarquer.
00:48:47 Mais il n'était jamais, quand on en rigolait, quand c'était devenu un sujet, il aimait beaucoup ça.
00:48:56 - Beaucoup de réactions politiques.
00:48:58 J'espère ne pas trahir les secrets de la présidence de la République
00:49:02 en disant qu'Emmanuel Macron, hier soir, m'a envoyé un texto pour s'associer.
00:49:07 Et associer le président qu'il est, s'associer à notre douleur.
00:49:15 Il m'a écrit que c'est triste, je sais que vous perdez un collègue et un ami,
00:49:18 nous perdons tous un grand journaliste, il va nous manquer, pensez affecteuse à vous et à l'équipe.
00:49:23 A écrit le président de la République, que je remercie d'ailleurs par ses mots et par sa sollicitude.
00:49:31 Nadine Morano est avec nous.
00:49:34 Nadine Morano, bonjour.
00:49:38 Je crois que c'est Georges qui parlait d'une forme de journalisme à l'ancienne.
00:49:42 Vous qui avez travaillé depuis de nombreuses années avec les journalistes politiques.
00:49:47 Est-ce que vous avez des souvenirs d'interviews avec Gérard ?
00:49:52 Bonjour Nadine.
00:49:53 - Bonjour.
00:49:54 Depuis plus de 20 ans en fait, et je me retrouvais dans les propos que tenait Georges,
00:49:58 à la fois sur France 2, Antenne 2 de l'époque, ensuite la chaîne parlementaire,
00:50:03 puisque quand nous étions députés, évidemment, il dirigeait la chaîne parlementaire.
00:50:07 Et c'est pas pour rien si en fait, dans les témoignages qui sont rendus aujourd'hui,
00:50:12 Gérard Leclerc fait l'unanimité.
00:50:14 D'abord par son professionnalisme et par le respect qu'il avait de la liberté des opinions de tous.
00:50:20 Il respectait les élus, il respectait les institutions.
00:50:23 Et donc, dans ses interviews, on se sentait à la fois rassurés,
00:50:29 parce qu'on y allait avec nos analyses, nos opinions,
00:50:35 et lui faisait son job de journaliste dans le respect.
00:50:38 Et ça c'est quelque chose en fait qui souvent peut arriver à nous manquer.
00:50:42 Gérard était quelqu'un qui n'avait aucun sectarisme.
00:50:45 Il était respectueux de tous.
00:50:47 Et moi je me rappelle, je relisais les textos qu'on s'envoyait,
00:50:53 et il y a quelques années d'ailleurs, il m'avait invité à la matinale,
00:50:58 et quelques heures après, RTL m'appelle pour m'inviter aussi à la matinale.
00:51:03 Alors j'appelle Gérard, je lui dis "est-ce que vous pensez qu'on peut décaler ?"
00:51:05 Il me dit "bah non", puis moi je voulais vraiment que vous soyez là.
00:51:08 Mais j'ai tenu parole, parce qu'envers Gérard Leclerc, on tient parole.
00:51:12 C'est quelqu'un qui était sympathique, charmant,
00:51:16 un journaliste agréable,
00:51:18 et tout ce que vous décrivez en fait c'est ce que j'ai ressenti,
00:51:21 c'était une belle personne.
00:51:23 Et je pense à Julie, que j'ai connue aussi sur Europe 1,
00:51:26 à ses enfants avec beaucoup de tristesse évidemment,
00:51:29 aux familles de ceux qui sont disparus avec lui, hélas.
00:51:34 Et aussi à Julien, que je suis allée voir chanter à Vitel,
00:51:38 Didier Barbelivien le sait,
00:51:40 je lui avais dit à quel point j'étais heureuse de ce concert.
00:51:43 Je sais que pour Julien ça va être un exercice sans doute très difficile,
00:51:47 mais je sais aussi à quel point Gérard Leclerc aimait son frère,
00:51:51 aimait le talent de son frère,
00:51:53 et le voir et l'entendre chanter.
00:51:56 Donc pour moi c'est un choc, c'est une tristesse.
00:51:59 Et puis cette liberté d'expression, il l'a exprimé,
00:52:02 et cette liberté d'opinion, il l'a respectée sur ses news.
00:52:05 Alors moi je me réjouis que tout le monde aujourd'hui vende ses grandes qualités.
00:52:10 Je pense que beaucoup devraient en prendre aussi exemple,
00:52:13 parce que c'est quelqu'un qui pouvait être en contradiction.
00:52:16 J'ai été en contradiction avec lui, j'ai débattu avec lui,
00:52:19 on n'était pas d'accord, mais on était dans le débat.
00:52:22 Et c'est ce qui fait la richesse de la démocratie de la France.
00:52:24 Et je crois qu'aujourd'hui Gérard Leclerc va beaucoup nous manquer,
00:52:29 à travers l'exemple qu'il représentait sur cette liberté d'opinion.
00:52:34 Merci là aussi pour vos mots, Danine et Moranoum,
00:52:38 pour votre solidarité et juste bien sûr...
00:52:40 Merci Pascal, parce que je sais que sur ces news,
00:52:43 à l'heure des pros, à laquelle j'ai souvent participé,
00:52:46 et à laquelle j'ai plaisir à participer justement,
00:52:49 parce qu'il y a cette tonicité de débat, je sais que vous êtes peinés.
00:52:52 Donc je voulais aussi m'adresser à vous et à toute l'équipe du CNews et de Repain,
00:52:56 parce que je comprends que pour l'avoir côtoyé au quotidien,
00:53:00 ça doit être une grande peine pour vous, mais sachez-le, à mon avis,
00:53:03 ça sera aussi une grande peine pour tous les téléspectateurs
00:53:06 qui regardaient le matin parce qu'ils devaient forcément apprécier ces joutes
00:53:10 qui étaient de qualité intellectuelle en fait.
00:53:13 Et c'est ça qu'attendent les gens, ils attendent du débat,
00:53:15 de la diversité d'opinion, la liberté d'expression et de la qualité intellectuelle.
00:53:20 Et c'est ce que nous a porté Gérard avec vous dans votre émission
00:53:23 et c'est ce qui va beaucoup nous manquer.
00:53:25 Et quand je disais tout à l'heure que tout le monde sait qui est qui dans l'entreprise,
00:53:28 c'est vrai aussi que les téléspectateurs décodent tout.
00:53:31 Ils savent bien le rôle que j'ai de temps en temps de provocation,
00:53:35 ils savent bien le second degré qui peut exister,
00:53:38 ils savent bien une forme de jeu qui peut exister dans l'animation d'un débat.
00:53:43 Et effectivement avec Gérard, ce jeu existait et il nous permettait
00:53:48 évidemment de rendre cette émission, j'ai envie de dire vivante.
00:53:53 Et c'est sûr que, je dis toujours, c'est pas le Collège de France
00:53:57 que nous faisons le matin, nous n'avons pas cette prétention.
00:54:00 C'est une émission d'humeur, c'est une émission qui permet le dialogue,
00:54:04 le débat, comme vous le dites, avec aussi du sourire, avec aussi de la dérision
00:54:08 et avec aussi, je l'espère en tout cas, de la distance et de l'humour.
00:54:11 Merci beaucoup Nadine Morano.
00:54:13 Le dernier mot, c'est ce qui en fait aussi le sel de votre émission.
00:54:17 C'est-à-dire que voilà, on peut réagir, se disputer, ne pas être d'accord,
00:54:23 mais au moins provoquer la réflexion et le débat.
00:54:25 Et je pense que tous ceux qui viennent participer à cette émission avec vous
00:54:28 ou tous ceux qui la regardent, attendent justement cette énergie,
00:54:34 cette provocation sur le débat, qu'on soit ou pas d'accord.
00:54:37 Merci, vraiment merci pour ces mots et merci pour votre intelligence
00:54:43 et pour ce que vous avez dit. Merci beaucoup.
00:54:46 Je citais tout à l'heure, alors Élodie, il y a beaucoup de réactions,
00:54:48 je ne les ai pas toutes citées.
00:54:50 François Hollande, je sais que François Hollande était très proche,
00:54:53 c'est un ami, ils étaient amis et il leur arrivait de dîner ensemble régulièrement.
00:54:58 François Hollande qui a dit "Charles Leclerc était un grand journaliste politique,
00:55:01 cultivé, rigoureux, élégant. Il aimait le débat et la controverse
00:55:04 tout en respectant la vérité des faits. Je pense à nos interviews,
00:55:07 j'entends encore ses analyses et je mesure le talent que la presse vient de perdre,
00:55:10 pensée pour sa famille et ses proches."
00:55:12 Oui, il y a beaucoup effectivement de réactions politiques
00:55:14 et Laurence Ferrari le disait tout à l'heure, tout parti confondu.
00:55:18 On a notamment pour l'exécutif Clément Beaune qui s'est exprimé,
00:55:21 le ministre des Transports, pensé à trister pour un grand journaliste politique
00:55:24 qui accompagnait nos vies de citoyens depuis un certain nombre de ministres
00:55:27 ou anciens ministres évidemment, ont pris la parole.
00:55:30 Le patron du Rassemblement National également s'est exprimé sur Twitter
00:55:33 pour dire ceci "Ému d'apprendre la disparition de Gérard Leclerc,
00:55:36 visage de CNews, j'en garderai le souvenir d'un homme bienveillant
00:55:39 et d'un journaliste passionné. Toutes nos pensées vont vers sa famille
00:55:42 et ses proches ainsi que vers ceux de ses deux compagnons de vol
00:55:45 victimes de ce drame."
00:55:47 La réaction également d'Éric Zemmour qui dit "Apprendre avec tristesse
00:55:50 la disparition de Gérard Leclerc dans un accident d'avion.
00:55:53 Il aimait le débat, détestait le sectarisme, était de ceux qui avaient eu le courage
00:55:56 de faire partie de l'aventure de CNews dès le début.
00:55:59 J'adresse mes condoléances à sa famille et à ses proches."
00:56:02 À droite, notamment, on peut citer la réaction du patron des Républicains,
00:56:05 Éric Ciotti "Vive émotion en imprenant la disparition de Gérard Leclerc
00:56:08 dans un accident d'avion. Il était un immense journaliste qui a fait
00:56:11 une grande partie de sa carrière chez France Télévisions.
00:56:14 Toutes mes condoléances à ses proches et à ses camarades, notamment de l'heure des pros."
00:56:17 À gauche, également, beaucoup de réactions. Celle du premier secrétaire
00:56:20 du Parti Socialiste, Olivier Faure "Quelle tristesse, Gérard s'intéressait
00:56:23 aux gens, aux idées, au parcours. Bien du mal à parler de lui au passé.
00:56:26 Sincère condoléances à Julie, donc son épouse, Julien Clerc,
00:56:29 sa famille et ses amis." Une réaction aussi d'Alexis Corbière
00:56:32 qui mentionne sa passion pour le sport et le rugby.
00:56:35 Très très triste nouvelle, Gérard Leclerc était un homme respectable
00:56:38 et toujours chaleureux, ex-président de LCP, passionné de rugby,
00:56:41 mais aussi défenseur des Révolutionnaires de 89 et 93 et joueur de rugby.
00:56:44 La réaction aussi de Fabien Roussel pour le Parti Communiste.
00:56:47 Triste et ému d'apprendre la disparition de Gérard Leclerc,
00:56:50 journaliste du service public à la tête de la chaîne parlementaire.
00:56:53 Puis sur CNews, il était un visage familier du petit écran.
00:56:56 Donc pensez à Julie, son épouse, à ses enfants et aux proches.
00:56:59 Il y a beaucoup de réactions comme ça, beaucoup de réactions aussi du monde
00:57:02 des médias, la patronne par exemple de France Télévisions ou du groupe TF1 et C.I.
00:57:05 Ils ont tous aussi réagi évidemment sur les réseaux sociaux.
00:57:08 "Et j'ai effectivement, j'ai vu hier soir sur toutes les chaînes,
00:57:11 les chaînes d'infos que cette information a été donnée.
00:57:16 Parmi les réactions de chroniqueurs de CNews, je ne sais pas si on a cité Yvan Hufolle.
00:57:21 Quel tristesse, Gérard Leclerc était un redoutable contradicteur dont j'appréciais
00:57:25 dans nos débats sur CNews, le fair play, la précision des arguments et son respect
00:57:29 pour les opinions des autres. Un grand journaliste.
00:57:32 Et puis on a eu avec Alexis Corbière cette image du rugby.
00:57:35 Oui, parce qu'il ne comptait pas 93.
00:57:38 Non, parce qu'il défendait les révolutionnaires de 89.
00:57:43 C'est vrai, mais je ne me rappelle pas avoir entendu Gérard en défendre la terreur.
00:57:46 Non, non, mais c'était...
00:57:48 Je le tiens quand même à l'oeil.
00:57:49 D'ailleurs, puisque vous parlez d'ouvrages, on pourrait citer les livres qu'il a écrits,
00:57:56 Gérard, et notamment des livres d'histoire, puisque c'était, disons-le, sa passion.
00:58:01 Ils ont traversé le siècle. C'est un de ses premiers bouquins, 1994.
00:58:05 Il y avait une élection imperdable, l'architecte et l'horloger, la guerre des deux roses,
00:58:10 Jospin, l'énigme du conquérant.
00:58:12 Et je crois qu'il avait été passé par Sciences Po, il avait des études très, très brillantes.
00:58:16 À l'époque où Sciences Po, c'était, j'allais dire, autre chose.
00:58:20 C'est sérieux, tu veux dire ? C'est une maison sérieuse ?
00:58:23 À l'époque où on ne recrutait pas les gens simplement à l'oral.
00:58:26 Il aurait pu vous répondre, c'est un peu plus compliqué que ça.
00:58:29 Mais c'est vrai que, bien sûr qu'il manquera en priorité à sa famille, bien sûr.
00:58:36 Et que nous...
00:58:39 Il nous manquera aussi professionnellement.
00:58:41 Mais c'est vrai qu'à cette émission, il était essentiel.
00:58:45 Il était essentiel, alors, tout le monde l'est plus ou moins, mais il était vraiment essentiel.
00:58:50 On va être... Avec qui va-t-on être dans une seconde ? Avec Philippe Bilger peut-être ?
00:58:55 Je salue Philippe. Il est 9h59.
00:58:58 Je vous propose, Philippe, comme Soumaya Labidi est avec nous, à 10h,
00:59:03 nous allons faire un point sur l'information du jour.
00:59:07 Et ensuite, Philippe, vous pourrez témoigner, j'allais dire, de votre Gérard Leclerc.
00:59:12 Soumaya nous rappelle les titres.
00:59:16 [Bruit de la télévision]
00:59:29 Ah, le micro de Soumaya, me dit-on, ne marche pas.
00:59:34 Philippe Bilger. Philippe.
00:59:37 Bonjour, Pascal.
00:59:39 Votre sentiment, ce matin ?
00:59:43 Ah ben, quand j'ai appris, évidemment, la mort de Gérard Leclerc hier,
00:59:48 j'ai été, comme nous tous, effondré.
00:59:50 Et, au fond, j'ai pensé le caractériser par l'expression suivante.
00:59:59 Pour moi, c'était un être d'une gentillesse inflexible.
01:00:04 J'entends par là que la gentillesse, et vous l'avez dit vous-même, Pascal, était indéniable.
01:00:10 Une bienveillance, une attention à autrui, une écoute, une amabilité.
01:00:16 Mais, en même temps, tout sauf de la moleste.
01:00:19 Dans les débats médiatiques, sous votre évide, eh bien, il était non seulement nécessaire, bien sûr,
01:00:27 mais il apportait le courage de la nuance, l'audace de la mesure,
01:00:33 et, au fond, il avait une résistance absolue à tout ce qui ne lui apparaissait pas,
01:00:40 comme l'exigence de vérité.
01:00:42 C'est vraiment un être que j'ai beaucoup apprécié,
01:00:45 et donc, au-delà même de la contradiction qu'on pouvait avoir avec lui,
01:00:51 il était absolument obligatoire dans un débat médiatique,
01:00:57 parce qu'il apportait quelque chose qui est très rare, l'écoute,
01:01:03 et, bien sûr, la qualité de l'idée et de l'analyse.
01:01:07 - Et la présence, c'est toujours un mystère. - Absolument.
01:01:10 - La présence, vous en savez quelque chose, Didier, dans les métiers artistiques, la présence ?
01:01:16 - Oui, et surtout, il l'avait de manière naturelle.
01:01:19 Moi, je suis, comment dire, heureux et frappé,
01:01:24 parce que je pense que c'est tellement merveilleux et mérité,
01:01:29 tous ces hommages qu'on lui rend.
01:01:31 On ne pense jamais, évidemment, quand les gens sont à côté de nous,
01:01:34 à leur dire "Ah, t'es un mec génial", et tout ça, mais si, quand même, un peu.
01:01:38 Et là, c'est unanime, quoi.
01:01:40 C'est tout d'un coup...
01:01:42 Qui n'aimait pas Gérard Leclerc dans cette profession ?
01:01:46 Je me pose la question.
01:01:47 Depuis 40 ans, personne.
01:01:50 - Je salue Catherine Ney, qui nous écoute et qui m'envoie ce petit message.
01:01:55 "Tout ce que vous dites sur la personnalité de Gérard
01:01:58 reflète ce que nous savions de lui et pensions de lui.
01:02:02 Ce matin, des images me reviennent, celles de la rencontre avec Julie,
01:02:06 un grand amour né à Europe 1.
01:02:08 Elle me le disait, je suis folle de lui.
01:02:11 Je me souviens de leur gaieté, d'elle, enceinte des jumeaux.
01:02:15 Leclerc ne fait rien à moitié, me disait-elle.
01:02:18 Je pense à elle du fond du cœur."
01:02:22 Somaya Labidi, restez avec nous quelques secondes.
01:02:26 Encore, Philippe, puisque je pense que Somaya est de retour.
01:02:29 Et que cette fois, elle va pouvoir nous rappeler les informations du jour.
01:02:34 Somaya, c'est à vous.
01:02:36 - Absolument, Pascal.
01:02:37 Cette information, pour commencer, depuis le début du mois,
01:02:39 Marseille fait face à une recrudescence de violences.
01:02:42 Près d'un mort toutes les 48 heures.
01:02:44 Une violence décuplée par l'usage quasi systématique des armes à feu.
01:02:48 Le récit de Sarah Fenzari.
01:02:51 - C'est le huitième mort par balle à Marseille depuis le début du mois.
01:02:56 - C'est très inquiétant pour Marseille,
01:02:58 très inquiétant pour la tranquillité des citoyens.
01:03:01 - Mardi, dans le quartier du Canet, un homme âgé d'une trentaine d'années
01:03:05 a reçu un tir en pleine tête peu avant 19h30 et est décédé sur le coup.
01:03:11 - Ça fait une quinzaine de jours, c'est tous les soirs,
01:03:15 tous les soirs, tous les soirs, plusieurs coups de feu
01:03:18 dans les cités marseillaises.
01:03:20 On a des blessés par balle et on a de nombreux décès par arme à feu.
01:03:25 - 35 personnes ont perdu la vie lors d'affrontements
01:03:28 entre bandes rivales liées au trafic de drogue depuis le début de l'année.
01:03:32 Longtemps cantonnées au quartier Nord,
01:03:34 cette violence s'est propagée sur l'ensemble de la cité fosséenne.
01:03:39 - On a fait autant de règlements de comptes que l'année dernière,
01:03:42 au 31/12 de l'année dernière.
01:03:44 Ça va crescendo, on le sait, de toute façon depuis 2009-2010,
01:03:47 tous les ans, nous avons de plus en plus de règlements de comptes à enregistrer.
01:03:51 - La police judiciaire a été saisie de l'enquête.
01:03:55 C'est la troisième personne tuée par balle à Marseille ces cinq derniers jours.
01:04:00 - Dans le reste de l'actualité, la ville de Toulouse interdit
01:04:04 sous bracelet le spectacle de Dieudonné.
01:04:07 Le maire Jean-Luc Moudinck a pris un arrêté municipal
01:04:10 qui sera signé aujourd'hui pour empêcher la tenue de l'événement.
01:04:13 D'ailleurs, ni la date ni le lieu exact n'ont été dévoilés.
01:04:18 Direction Ajax-Ciaux, à présent, où des policiers municipaux
01:04:22 ont reçu des menaces de mort par des trafiquants de drogue.
01:04:25 Une situation dénoncée par l'Amérique a décidé de déposer une plainte.
01:04:29 Les précisions sur place de notre correspondante, Christina Luzzi.
01:04:33 - L'affaire a été révélée sur les réseaux sociaux
01:04:36 par deux adjoints de la mairie d'Ajax-Ciaux
01:04:38 qui ont pris la décision de se rendre sur les lieux dès le lendemain matin
01:04:41 avec les agents afin de leur apporter leur soutien.
01:04:44 Mais également pour envoyer un message fort aux dealers.
01:04:47 "Il n'y aura aucune zone de non-droit à Ajax-Ciaux"
01:04:49 affirmait le premier adjoint de la ville, Alexandre Farine.
01:04:52 Des habitants du quartier qui n'ont pas souhaité s'exprimer à nos micros
01:04:55 de peur de représailles nous ont confié qu'en dépit d'importants travaux
01:04:59 de rénovation urbaine réalisés par la mairie,
01:05:01 ils avaient vu leurs conditions de vie se dégrader au fil des années
01:05:04 et craignent que leur quartier, où demeurent encore de nombreuses familles corses,
01:05:07 ne devienne une zone de non-droit.
01:05:09 Une jeune maman nous disait "hier c'était des agents municipaux,
01:05:12 demain est-ce qu'ils ne s'attaqueront pas à une personne qui rentre chez elle ?"
01:05:15 Le quartier est pour le moins familier des problèmes liés au trafic de drogue.
01:05:19 En novembre dernier, le procureur de la République, Nicolas Asset,
01:05:22 annonçait le démantèlement d'un point de deal dans ce secteur de la ville.
01:05:26 Un trafic qualifié de véritable "stand à ciel ouvert"
01:05:29 alimentant tout le bassin ajaxien
01:05:31 est estimé à près d'un demi-million d'euros.
01:05:34 Durant quelques semaines, les agents de la propreté urbaine
01:05:37 seront accompagnés par la police municipale lors de leur tournée matinale.
01:05:40 Au cœur de l'actualité internationale, la situation au Niger.
01:05:45 Plusieurs pays ont appelé à une résolution pacifique de la crise
01:05:48 avant une réunion militaire ouest-africaine.
01:05:51 C'est le cas des Etats-Unis,
01:05:53 qui continuent de croire à la résolution du conflit par la voie diplomatique.
01:06:00 Nous restons concentrés sur la voie diplomatique
01:06:02 pour obtenir les résultats que nous voulons,
01:06:05 à savoir le retour à l'ordre constitutionnel.
01:06:08 Et je crois qu'il continue d'exister une marge
01:06:10 pour obtenir ce résultat par la diplomatie.
01:06:13 Et puis le Canada continue de s'embraser.
01:06:16 Les évacuations aériennes se poursuivent,
01:06:19 notamment dans le nord du pays,
01:06:21 menacées par des feux de forêt qui engloutissent les routes
01:06:24 et poussant les territoires du Nord-Ouest à décréter l'état d'urgence.
01:06:29 Voilà pour l'essentiel de l'actualité à 10h30, Pascal.
01:06:32 Il y a beaucoup de témoignages qui arrivent de gens qui nous écoutent.
01:06:37 Il y a quelqu'un qui est assez amusant d'ailleurs,
01:06:39 qui me dit, si je puis me permettre,
01:06:41 je suggère que vous interrompiez un peu moins vos précieux contradicteurs.
01:06:45 Ce sera la meilleure manière de rendre hommage à...
01:06:47 On nous l'a beaucoup dit cet été.
01:06:49 Une petite amélioration sur la rentrée.
01:06:56 Je salue Nicole Calfon, qui était venue sur ce plateau,
01:06:59 qui est la comédienne magnifique que vous connaissez
01:07:01 et qui nous écoute et qui salue effectivement la mémoire de Gérard Leclerc.
01:07:09 Et puis je salue le monde du sport aussi à travers Véronique Derzacarian,
01:07:12 épouse de Michel Derzacarian, qui nous dit,
01:07:15 je tenais à vous faire part de ma profonde tristesse
01:07:17 de vous voir disparaître, Gérard Leclerc.
01:07:19 Il nous manquera énormément et vos échanges parfois vifs,
01:07:21 mais tellement pleins de tendresse et d'amitié également.
01:07:23 J'adorais commencer ma journée en vous écoutant.
01:07:25 Il était un homme passionné, passionnant, courage à son épouse.
01:07:28 Et ses enfants pensent également à votre équipe,
01:07:31 à qui il va cruellement manquer.
01:07:33 Merci pour ces mots, Véronique Derzacarian,
01:07:36 et amitié à Michel Derzacarian, bien sûr.
01:07:39 Je vous propose de voir peut-être deux ou trois séquences,
01:07:42 on sera avec Clély Mathias dans une seconde,
01:07:44 deux ou trois séquences de notre émission,
01:07:46 parce qu'il se passe parfois certaines choses légères,
01:07:49 comme ce portable qui sonne un jour.
01:07:54 Il n'empêche que c'est vrai que beaucoup de mères...
01:07:57 Oh, pardon, qu'est-ce qui se passe ?
01:07:59 Il n'empêche que beaucoup de...
01:08:02 Voilà, c'est l'occasion de revoir sur le plateau aussi Yvan Rioufol.
01:08:06 Il y a une autre séquence également,
01:08:08 puisque c'était dernièrement le collège...
01:08:12 Valérie Pécresse avait choisi Angela Davis.
01:08:15 Ce qui m'avait un poil irrité, disons-le.
01:08:18 Je me disais, j'ai rien contre Angela Davis,
01:08:21 mais il y a peut-être d'autres noms possibles.
01:08:24 Pourquoi pas un collège Didier Barbe-Olivien ?
01:08:27 On en reviendra.
01:08:28 On a le droit d'avoir des choses contre Angela Davis.
01:08:30 Exactement.
01:08:31 Et on avait eu donc un échange avec Gérard sur ce sujet.
01:08:37 Le conseil d'administration du lycée,
01:08:41 évidemment, c'est Rosa Parks ou Angela Davis.
01:08:43 Non, mais c'est hallucinant.
01:08:44 Je sais pas pourquoi vous me regardez en disant ça.
01:08:46 Mais non, mais je vous regarde parce que je trouve ça...
01:08:48 Je trouve que c'est tellement l'inversion.
01:08:50 Personnellement, je suis plutôt d'accord.
01:08:55 On va terminer dans un hôpital psychiatrique
01:08:57 pour des raisons que je n'arrive même pas à comprendre.
01:09:02 Qu'est-ce qui peut passer ?
01:09:04 Reste calme, je ne défends pas ni le nom d'Angela Davis,
01:09:08 ni celui de Rosa Parks.
01:09:09 Tu as des milliers de Français que tu peux honorer.
01:09:11 Je vais même vous donner une autre.
01:09:13 Gaston, vous donnez une autre.
01:09:14 J'habite dans le 17e arrondissement.
01:09:15 Il a appelé Martin Luther King.
01:09:17 C'est très bien, Martin Luther King,
01:09:18 mais pourquoi pas Gaston Bonnerville ?
01:09:20 Pourquoi pas Joséphine Baker ?
01:09:22 Si on veut des gens de la diversité,
01:09:23 il y en a plein dans notre pays.
01:09:24 Là, vous avez mille fois raison.
01:09:25 C'est l'américanisation.
01:09:27 Là, vous avez mille fois raison.
01:09:28 C'est que le nom qui s'impose aujourd'hui,
01:09:29 ça devrait être celui de Samuel Paty.
01:09:31 Bon, là, quand je vous dis qu'il va tellement nous manquer,
01:09:36 la complicité, elle est où, la complicité ?
01:09:39 C'est lui qui la déclenche.
01:09:41 Quand il dit "je vois pas pourquoi vous me regardez",
01:09:43 il déclenche cette complicité, bien sûr.
01:09:46 Parce que c'est ce qui permet de faire vivre
01:09:51 ensuite cet échange avec, je l'espère là aussi,
01:09:54 un peu d'humour et de distance.
01:09:57 Il faut qu'il tienne bon, parce qu'il faut savoir
01:09:59 que Pascal Praud peut, dans ses grands jours,
01:10:02 venir dans les loges avant pour un peu nous chauffer.
01:10:05 Il continue à nous tisonner pendant l'émission.
01:10:08 Et il arrive aussi que, quand l'émission s'arrête,
01:10:10 qu'il remette la dernière couche.
01:10:12 Et ça crée des moments où il faut quand même
01:10:15 un tempérament, et Gérard l'avait,
01:10:17 pour être à la fois dans le jeu,
01:10:20 et il faut accepter ce jeu, il est délicieux,
01:10:23 tout en ne se laissant pas toujours faire
01:10:26 et en disant "non, pas d'accord" et tenir bon.
01:10:28 Parce que c'est pas toujours simple de tenir bon
01:10:32 quand il arrive trop en front.
01:10:34 C'est une émission qui est, moi j'ai confiance,
01:10:36 c'est une émission qui n'est pas facile à faire.
01:10:38 Il faut du tempérament.
01:10:39 Vous voulez dire pour vous ou pour nous ?
01:10:40 Pour tout le monde.
01:10:41 Non mais c'est un exercice la télévision, c'est un métier.
01:10:43 Et ce qui est formidable, pour les gens qui nous en parlent,
01:10:45 en fait, la pièce est souvent écrite d'avance.
01:10:48 On sait très bien que certaines phrases
01:10:50 peuvent déclencher son nid.
01:10:52 Et il sait très bien aussi comment venir chercher.
01:10:54 La pièce est parfois écrite d'avance,
01:10:58 mais les gens adorent la retrouver,
01:11:00 cette pièce-là.
01:11:01 C'est-à-dire qu'ils viennent sur l'émission aussi pour ça.
01:11:04 Par exemple, avec Gérard, on avait des sujets
01:11:06 avec le nucléaire.
01:11:07 Vous vous rappelez comment c'est disputé
01:11:09 sur la destruction du nucléaire ?
01:11:11 Comment c'est vrai ?
01:11:13 Émission après émission, c'est un bon sujet de dispute.
01:11:16 Je me souviens bien sur le nucléaire.
01:11:17 Bien sûr.
01:11:18 Avec cette phrase magnifique, les choses sont beaucoup...
01:11:20 Plus compliquées.
01:11:21 Et la vérité, c'est qu'il a raison.
01:11:22 Bien sûr.
01:11:23 Bien sûr que les choses sont toujours plus compliquées
01:11:25 que moi-même.
01:11:26 Je joue parfois à être binaire et caricatural,
01:11:29 mais je sais bien,
01:11:30 et c'est pour ça qu'il était essentiel à notre dialogue,
01:11:32 évidemment que les choses sont beaucoup plus difficiles.
01:11:35 La réalité est parfois caricaturale.
01:11:36 Mais dans cette séquence que nous proposons le matin,
01:11:39 je le répète, c'est pas le Collège de France.
01:11:44 On surfe parfois sur les choses, bien évidemment.
01:11:49 Ceux après, qui veulent aller en profondeur sur un sujet,
01:11:52 auront tout le loisir de se renseigner plus en avant.
01:11:55 Mais la télévision, c'est aussi ça.
01:11:58 Ça reste souvent, ou ça peut rester souvent,
01:12:01 mais à la surface...
01:12:03 Et pour les spectateurs qui ne le sachent pas,
01:12:05 il faut leur dire que les fois où ils ont vu monter
01:12:07 dans les tours, comme on dit en Suisse,
01:12:09 où ils ont vu...
01:12:10 Il y avait toujours à la fin,
01:12:12 et particulièrement quand c'était entre vous deux,
01:12:14 il y avait toujours à la fin,
01:12:15 vous alliez le voir pour vous assurer que tout allait bien
01:12:18 et vous partiez dans les couloirs, très bons amis.
01:12:21 Et je pense que...
01:12:22 - Je suis d'accord, mais Gérard travaillait beaucoup.
01:12:25 Gérard travaillait beaucoup.
01:12:26 Quand on était à côté de lui sur un plateau,
01:12:28 on voyait la feuille.
01:12:30 - Avec une écriture très particulière.
01:12:33 Et une écriture manuscrite.
01:12:35 - Il bossait normalement.
01:12:36 - Parce que c'est à l'ancienne, c'est une écriture manuscrite.
01:12:38 - Voilà, c'est ça.
01:12:39 - On n'est pas passé par l'ordinateur.
01:12:41 - Non, mais il était allé chercher les chiffres,
01:12:43 il était regardé dans les détails.
01:12:45 - Pascal, il a, dans cet échange qu'on vient de voir,
01:12:47 il a l'œil malicieux, il a le propos léger,
01:12:51 mais il finit en prononçant le nom de Samuel Paty.
01:12:55 - Oui, ce qui est intelligent.
01:12:56 - Il finit par un truc juste, vrai et important.
01:12:59 - Je vais remercier Philippe Bilger.
01:13:01 Philippe, vous êtes en vacances peut-être en ce moment
01:13:04 et peut-être de retour bientôt à Paris sur nos plateaux ?
01:13:08 - Non, mais bien sûr, à partir de, je crois, du 28 août, Pascal.
01:13:13 - Magnifique.
01:13:15 - Et bien, je vous remercie grandement.
01:13:17 - Merci.
01:13:18 Et à bientôt, même dans ces circonstances,
01:13:21 c'est évidemment très triste.
01:13:24 - Je salue Dona Vidal-Revel,
01:13:26 qui est le directeur de l'Action d'Europe 1,
01:13:29 qui nous dit quelle tristesse, quelle incompréhension.
01:13:32 C'est émouvant d'entendre tous ces témoignages
01:13:34 qui émanent de toutes parts.
01:13:35 Bravo, nous dit-il pour cette émission qui rend mage.
01:13:38 Bien sûr, on aurait aimé ne jamais la faire.
01:13:42 Gérard était né sur Europe 1 et nous sommes tous très peinés ici.
01:13:46 Et puisqu'il parle précisément d'Europe 1,
01:13:48 nous avons retrouvé, d'ailleurs c'est Europe 1 ce matin,
01:13:50 qui a diffusé dans le journal de 6h30 un document,
01:13:54 parce qu'il est né à Europe 1, comme Laurence Ferrari,
01:13:58 avant de rejoindre Feu, Antenne 2.
01:14:01 Il était d'ailleurs à Europe 1 à l'époque
01:14:03 avec cette grande rédaction autour d'Étienne Mougeot,
01:14:07 autour de Jean-Claude Dassier, de Philippe Gildas.
01:14:11 Et nous sommes donc en 1980
01:14:14 et Gérard Leclerc est sur le terrain à Orly.
01:14:18 - C'est à 0h49 précis que tout l'aéroport d'Orly-Ouest
01:14:22 a été secoué par une explosion.
01:14:24 Les premiers passagers ont pu prendre leurs avions,
01:14:26 comme prévu, dès 6h50 ce matin,
01:14:28 même s'ils ont dû monter les escaliers à pied
01:14:30 et traverser un aéroport où il y avait beaucoup de courant d'air.
01:14:33 Aéroport d'Orly-Ouest, Gérard Leclerc, Europe 1.
01:14:36 - Je salue Sophie Davant, qu'on trouvera d'ailleurs
01:14:39 à l'antenne d'Europe 1 à partir de 16h le 28 août.
01:14:44 "Merci de rendre hommage à Gérard", m'écrit-elle.
01:14:47 "J'ai débuté en 87 à ses côtés sur France 2 à Télématin.
01:14:50 Il était attentif et amical.
01:14:52 Nous avons partagé de grands moments de direct
01:14:54 en province avec Roger Zabel.
01:14:56 Je garde le souvenir de France,
01:14:58 partie de rigolade après l'émotion.
01:15:00 Le rire de Gérard me manquera,
01:15:02 tendre pensée pour Julie et sa famille."
01:15:05 Cléli Mathias est avec nous.
01:15:07 Cléli qui a animé la matinale,
01:15:10 qui a présenté la matinale,
01:15:12 avec la présence de Gérard Leclerc comme éditorialiste.
01:15:17 Bonjour Cléli.
01:15:19 - Bonjour Pascal.
01:15:21 - Avec une émotion, j'imagine, qui est très grande également pour vous.
01:15:24 - Très.
01:15:26 Gérard, pour moi, je le considérais comme un ami.
01:15:29 Donc j'étais très peinée, je le suis toujours.
01:15:31 J'ai une énorme pensée pour ses proches, évidemment.
01:15:34 Pour Julie, pour ses enfants, pour tous ceux pour qui il comptait.
01:15:37 Pensée évidemment aussi pour les autres familles,
01:15:39 vous l'avez rappelé Pascal,
01:15:41 des personnes qui sont vraisemblablement décédées avec lui dans cet accident.
01:15:46 J'ai aimé que vous passiez,
01:15:48 déjà je suis très heureuse que vous ayez fait cette émission d'hommage
01:15:51 parce que je pense qu'il le mérite.
01:15:53 Je pense qu'effectivement, beaucoup de choses ont été dites
01:15:55 sur l'histoire, sur le journalisme, sur la politique française
01:15:59 et ce qu'il représentait aussi.
01:16:03 L'unanimité aussi des hommages,
01:16:05 et elle n'est pas fausse, elle est vraie, c'est une unanimité.
01:16:08 Je pense qu'elle est sincère.
01:16:10 Et j'ai regardé comme vous, j'étais contente que vous le fassiez,
01:16:14 vous repassiez des images de cette complicité,
01:16:17 de ces rires que vous avez pu avoir avec lui.
01:16:20 Et moi hier, j'ai eu qu'une seule envie,
01:16:22 c'était de regarder, de retrouver des fous rires
01:16:24 qu'on avait eus avec Gérard Leclerc, avec Romain Désarbes,
01:16:27 avec toute l'équipe de La Matinale.
01:16:29 Parce que qu'est-ce qui nous faisait rire ?
01:16:31 Au-delà de son professionnalisme, de son grand journalisme,
01:16:34 de sa curiosité d'esprit, de son intelligence,
01:16:37 de sa sincérité, qu'est-ce qu'on a rigolé ?
01:16:40 Je me souviens d'imitation de Jean-Pierre Elkabach
01:16:43 qu'il nous faisait après les interviews.
01:16:46 Mais c'était des moments de bonheur, c'était extrêmement drôle.
01:16:50 Il avait cet humour que j'apprécie en tout cas particulièrement.
01:16:54 Et il va tellement nous manquer.
01:16:58 Il avait aussi cet esprit de nuance, de modération.
01:17:01 Et vous l'avez rappelé aussi, quand on disait
01:17:04 « Les choses ne sont pas toujours aussi simples que ça ».
01:17:07 C'est quelqu'un de bien que nous perdrons.
01:17:12 Je sais que toute la famille de CNews
01:17:14 est également touchée par sa disparition.
01:17:17 Parce que c'est vrai, parce que c'était quelqu'un
01:17:20 qu'on aimait croiser dans les couloirs, qu'on aimait avoir en plateau,
01:17:23 qu'on aimait avoir comme éditorialiste ou comme débatteur d'ailleurs.
01:17:26 Et vous l'avez tous noté, même si on n'était pas d'accord avec lui,
01:17:29 même s'il y a eu des échanges parfois vifs
01:17:31 entre deux personnalités sur un plateau.
01:17:33 Il avait cette élégance, il avait cette tenue toujours,
01:17:37 et cette intelligence, bien sûr, ses arguments.
01:17:40 Il travaillait aussi beaucoup.
01:17:43 C'était quelqu'un qui avait ce goût du journalisme,
01:17:48 ce goût des médias, et il savait très bien faire.
01:17:51 Et puis Philippe Guibert l'a rappelé, c'était quelqu'un qui travaillait beaucoup.
01:17:54 Et ça, j'ai toujours beaucoup d'admiration pour les gens qui travaillent,
01:17:57 et qui continuent à le faire, à se documenter, à lire, à se renseigner, à appeler.
01:18:00 C'est quelqu'un qui faisait son métier, qui l'aimait.
01:18:03 Et je suis profondément touchée par sa disparition.
01:18:07 Merci beaucoup, Clélie.
01:18:10 C'est vrai que les téléspectateurs découvrent toutes les incarnations,
01:18:13 tous les hommages qui sont rendus par les incarnations de ces news,
01:18:17 mais bien évidemment, si nous interrogions tous ceux qui travaillent en coulisses dans l'émission,
01:18:22 c'est vrai pour les réalisateurs, c'est vrai pour nos amis techniciens,
01:18:26 pour la prise de son, pour la prise de l'éclairage,
01:18:29 pour tous ceux qui travaillent et qu'on ne voit pas,
01:18:33 tous, tous diront la même chose.
01:18:36 Et leur témoignage serait peut-être encore plus fort,
01:18:40 parce qu'ils ne sont pas à l'antenne avec lui.
01:18:44 Mais la sollicitude de Gérard pour tous les membres de l'équipe ou de la famille CNews
01:18:51 était très grande, et en tout cas, c'est un aide qui était unanimement appréciée dans les équipes.
01:18:57 Ce que je vous disais tout à l'heure, tout le monde sait qui est qui dans l'entreprise.
01:19:02 Merci beaucoup, Cléli. Merci beaucoup.
01:19:06 Et vous revenez quand à l'antenne, Cléli ?
01:19:09 Pas à la rentrée, parce que j'entends un heureux événement qui est prévu pour la rentrée.
01:19:15 Donc, je ne pourrai pas, hélas, être avec vous à la rentrée cette saison.
01:19:21 Eh bien, écoutez, effectivement, je vous souhaite le meilleur pour cet heureux événement
01:19:29 qui arrivera dans votre famille.
01:19:32 Merci beaucoup, Cléli. Je salue Bernard Montiel.
01:19:35 C'est touchant de vous écouter ce matin, dit-il.
01:19:38 Gérard va beaucoup nous manquer.
01:19:40 Bernard Montiel, c'est toute la famille de la télévision française.
01:19:45 Je voulais qu'on voit quelques extraits encore.
01:19:49 Et notamment, nous sommes cette fois-ci, je crois, en 2000.
01:19:55 C'est un document de l'INA et c'est un exercice dans lequel il excellait,
01:20:01 puisque c'est l'édito.
01:20:03 Alors, à l'époque, il y avait des éditos dans les grands journaux.
01:20:05 Aujourd'hui, il n'y a quasiment plus d'éditos.
01:20:08 Mais nous avons grandi avec notamment Antenne 2, avec Philippe Sassier,
01:20:13 qui faisait à l'époque l'édito économique.
01:20:16 Paul Amard, parfois, qui faisait l'édito politique.
01:20:20 Il y avait Georges Bortoli, si vous vous souvenez,
01:20:25 qui faisait l'édito de politique étrangère.
01:20:28 Il y avait des gens qui étaient très présents.
01:20:31 C'était notre jeunesse dans les années 70, 80.
01:20:34 Tous ces journalistes qui nous ont donné d'ailleurs parfois envie de faire ce métier.
01:20:38 Et Gérard Leclerc fait un édito en 2000 sur le plateau de France 2.
01:20:44 Que faut-il penser de ce changement ?
01:20:48 C'est une correction de tir, c'est un changement, c'est une préparation électorale.
01:20:51 Je suis sûr que vous avez une petite citation à faire.
01:20:53 Vous, vous connaissez Confucius.
01:20:54 Oui, bien sûr.
01:20:55 "Gouverner, c'est rectifier", disait-il.
01:20:56 Voilà, Lionel Jospin a voulu remédier d'une part au déséquilibre politique du gouvernement,
01:21:00 depuis le départ de Dominique Strauss-Kahn,
01:21:02 et puis d'autre part au dysfonctionnement et au cafouillage
01:21:05 dû à des ministres qui manquaient de savoir-faire ou qui étaient passablement usés.
01:21:08 C'est donc le grand retour des politiques,
01:21:11 parfois des poids lourds, venus du mitterrandisme,
01:21:13 au détriment, il faut le dire, du rajeunissement et de la féminisation du gouvernement.
01:21:17 Deux objectifs, d'abord, passez-moi l'expression,
01:21:19 resserrer les boulons et reprendre plus efficacement les réformes enlisées,
01:21:24 pour Laurent Fabius, les baisses d'impôts vers les classes moyennes,
01:21:26 pour Jacques Lang, retisser les liens avec les enseignants,
01:21:29 pour Michel Sapin, habile négociateur, amadouer les fonctionnaires
01:21:32 sur les retraites et la modernisation de l'État,
01:21:34 et pour Catherine Le Tasca, réinvestir les milieux culturels.
01:21:37 Bon, mais il y a à l'évidence l'objectif des échéances électorales,
01:21:41 municipales l'année prochaine, législatives dans deux ans.
01:21:43 Oui, absolument, et là, donc, l'idée de rassembler la gauche,
01:21:46 c'est un peu l'union sacrée, avec, venant du PS, Laurent Fabius,
01:21:50 le rival social-libéral de Lionel Jaspin,
01:21:52 qui côtoie Jean-Luc Mélenchon, de l'aile gauche du parti,
01:21:55 et puis le météorodiste de toujours, Jacques Lang,
01:21:57 pour la majorité plurielle, un deuxième, le deuxième ministre
01:22:01 que les Verts réclamaient depuis les élections européennes,
01:22:03 et le quatrième communiste, pour conforter, Robert Rue.
01:22:06 Au total, selon Matignon, une architecture solide
01:22:09 qui scellerait à gauche la grande réconciliation
01:22:11 que Jacques Chirac avait manqué à droite
01:22:13 avec les baladuriens en 95 et 97.
01:22:15 Mais comment cohabiteront Lionel Jaspin et Laurent Fabius ?
01:22:19 Et les changements d'hommes suffiront-ils à relancer les réformes
01:22:21 face à des fonctionnaires souvent de gauche,
01:22:23 et puis à redonner une dynamique au gouvernement ?
01:22:25 C'est tout l'enjeu de ce remaniement.
01:22:27 Bon, c'est une période que vous avez bien vécue,
01:22:29 bien connue, plus exactement, bien vécue, je ne suis pas sûr.
01:22:32 Ça a pommé des moments.
01:22:34 Bien connue, mais ça nous replonge dans l'histoire de France,
01:22:36 l'histoire de la gauche, et c'est saisissant.
01:22:39 Vous avez arrêté un connaisseur.
01:22:40 Exactement, c'est saisissant d'écouter...
01:22:42 Oui, parce que c'est au scalpel,
01:22:44 c'est-à-dire que c'est très informé, très précis.
01:22:47 C'est surtout saisissant de se souvenir qu'il y avait une histoire qui disparut.
01:22:52 C'était la période de gloire, et Jean-Marc Leclerc a connu
01:22:55 cette période de gloire du Parti Socialiste.
01:22:57 Et de la politique.
01:22:59 Et de la politique.
01:23:00 Et quand on parlait politique, il n'avait pas besoin de fiche, par contre,
01:23:03 pour nous dire "ah non, alors dans telle élection,
01:23:05 voilà ce qui s'est passé au deuxième tour, au premier".
01:23:07 Il y a un joli hommage de Claude Sérillon pour Gérard,
01:23:11 avec une belle formule, il avait l'intelligence du sourire.
01:23:14 Bien écrit.
01:23:15 Ce n'était pas l'époque des tweets rapides, c'était le niveau.
01:23:18 Pierre Lelouch est avec nous, je ne sais pas s'il est au téléphone
01:23:21 ou en liaison vidéo.
01:23:24 Pierre Lelouch, qui est ancien ministre.
01:23:25 Bonjour, Monsieur Lelouch.
01:23:27 Bonjour, Monsieur Prost, comment allez-vous ?
01:23:30 Mal, parce que nous pensons évidemment à notre ami,
01:23:35 et que, je l'ai dit tout à l'heure,
01:23:38 nous n'aurions jamais aimé faire l'émission que nous sommes en train de faire.
01:23:43 Mais je voulais que vous témoigniez,
01:23:47 et que vous nous disiez les souvenirs que vous avez avec Gérard Leclerc.
01:23:54 Écoutez, j'ai une très forte pensée pour son épouse,
01:24:01 et pour sa famille.
01:24:02 Je suis dévasté, comme toute la rédaction de Sidious.
01:24:07 C'était un collègue extraordinairement gentil, compétent,
01:24:16 avec une grande culture sur beaucoup de sujets.
01:24:20 J'ai fait sa connaissance au Parlement,
01:24:23 quand il était bien sûr à France 2, puis ensuite à la chaîne parlementaire,
01:24:28 où il a fait beaucoup.
01:24:30 Il a vraiment transformé ce qui était au départ une chaîne
01:24:34 dont l'avenir n'était pas évident.
01:24:36 Il l'a transformé en une vraie chaîne globale,
01:24:39 qui marche très bien aujourd'hui.
01:24:41 Et je crois qu'on lui doit beaucoup au niveau de la chaîne parlementaire.
01:24:46 Et puis à Sidious, j'ai eu beaucoup de plaisir à travailler avec lui,
01:24:51 à ses côtés, à dialoguer avec lui.
01:24:53 On n'était pas d'accord sur tout, mais il était une grande gentillesse,
01:24:58 grande, grande gentillesse, grande humanité, et très professionnel.
01:25:02 Il connaissait bien ses sujets.
01:25:04 Donc voilà, pour moi, j'ai appris cette nouvelle hier soir tard,
01:25:08 et j'ai voulu témoigner auprès de tous les collègues
01:25:13 et de tous les spectateurs à quel point c'est une grande perte
01:25:17 pour la presse française.
01:25:19 C'est ce que disait également le président de la République,
01:25:23 et c'est vrai que beaucoup soulignent le rapport qui existait,
01:25:27 qui existe peut-être moins aujourd'hui,
01:25:29 entre les journalistes et les hommes politiques de votre génération,
01:25:32 monsieur Lelouch.
01:25:34 Oui, il était très...
01:25:36 Quand il est arrivé à la chaîne parlementaire,
01:25:38 moi j'étais député à l'époque, c'était vraiment,
01:25:40 c'était une relation très...
01:25:42 d'un point de vue très professionnel,
01:25:43 c'est-à-dire qu'il n'y avait pas de copinage, du tout,
01:25:47 très professionnel, et en même temps très amical,
01:25:50 humainement chaleureuse,
01:25:53 qui montrait qu'on pouvait faire un travail au service du pays,
01:25:58 chacun à sa place,
01:26:00 mais j'allais dire en bonne intelligence,
01:26:02 dans le respect de chacun.
01:26:04 Et il avait cette humanité-là,
01:26:06 cette chaleur humaine, ça c'est très vrai,
01:26:09 et je vous dis en plus,
01:26:11 de grande qualité professionnelle.
01:26:13 Donc je pense que c'est pour ça que la mort frappe beaucoup de gens
01:26:17 aujourd'hui dans le pays,
01:26:19 parce que je pense que c'était quelqu'un qui était très aimé,
01:26:22 qui avait une femme absolument délicieuse aussi,
01:26:24 c'est très moche ce qui s'est passé,
01:26:26 et une grande tristesse pour tout le monde.
01:26:29 Merci beaucoup M. Lelouch,
01:26:31 merci pour vos mots.
01:26:33 Je vous en prie.
01:26:37 Et salutations à tous ceux qui vous entourent,
01:26:40 parce que beaucoup sont mes amis,
01:26:42 et je sais que votre émission ce matin n'est pas facile,
01:26:45 et je voulais les assurer aussi de son sentiment de fraternité,
01:26:50 dans ce moment qui n'est pas agréable du tout.
01:26:53 Merci beaucoup, merci pour ces mots.
01:26:57 Je dirais que la personnalité au-delà de Gérard,
01:27:00 c'est une personnalité médiatique,
01:27:02 parce qu'effectivement son épouse était connue du grand public,
01:27:06 Julie c'est une des voix historiques.
01:27:09 Et que surtout ce couple,
01:27:11 les années 80, Julie et Gérard,
01:27:13 dans les couloirs d'Europe 1 de la rue François 1er,
01:27:16 c'était carrément un rayon de soleil de les voir,
01:27:19 parce qu'ils étaient joyeux, ils étaient rieurs,
01:27:22 ils étaient légers,
01:27:24 ils faisaient du bien au milieu des infos,
01:27:27 vous savez bien ce que c'est,
01:27:29 annoncer surtout les mauvaises nouvelles,
01:27:32 avoir un couple comme ça c'était sexy.
01:27:36 Je voulais qu'on soit avec Marine ce matin,
01:27:38 parce que Marine Lanson que vous connaissez,
01:27:41 et c'est vrai qu'on était ensemble en 2016,
01:27:44 quand on a commencé l'émission,
01:27:46 et Marine qui est en direct de Bretagne,
01:27:50 et c'est vrai qu'on était pas beaucoup,
01:27:54 on était 3, 4 dans le bureau,
01:27:56 et avec vous Marine chaque matin,
01:27:58 à préparer l'émission,
01:28:00 et on a vécu avec Gérard,
01:28:02 pour mettre en place l'Or des pros,
01:28:06 et à l'époque en 2016,
01:28:08 il y avait 50 000 personnes qui nous regardaient,
01:28:10 c'est ça le début de l'Or des pros.
01:28:12 Marine, vous avez comme moi,
01:28:16 vu chaque matin Gérard,
01:28:18 à 6h ou 7h du matin.
01:28:20 Oui, le souvenir que je garderai,
01:28:23 c'est vraiment un homme qui arrivait toujours
01:28:26 de bonne humeur, souriant, gentil,
01:28:29 on rigolait énormément dans la préparation des émissions,
01:28:31 et c'est vrai que moi je visitais avec vous et avec Gérard,
01:28:34 et je découvrais une ambiance qui était saine,
01:28:37 on travaillait en même temps de manière très sérieuse,
01:28:40 et en même temps dans une atmosphère très bienveillante,
01:28:45 et c'est vrai que moi je garderai toujours
01:28:47 le sourire de Gérard le matin à 6h du matin,
01:28:49 et qu'il rigolait énormément,
01:28:52 et c'était des très très bons souvenirs,
01:28:54 et surtout je veux garder cette complicité
01:28:56 que vous aviez avec lui,
01:28:57 quand vous présentiez tous les deux l'un à côté de l'autre l'émission,
01:29:00 et que le débat pouvait partir assez rapidement,
01:29:03 mais cette table dans l'épaule en sortant du plateau,
01:29:05 c'est toujours des moments précieux.
01:29:08 Et c'est vrai que parfois, pas toujours,
01:29:11 parce qu'en fait le plateau est vivant,
01:29:14 donc quand on avait trop d'invités,
01:29:17 Gérard était à côté de moi,
01:29:19 parce qu'on allait voir la régie,
01:29:22 on disait est-ce qu'on peut mettre un siège en plus,
01:29:25 généralement on le disait à 9h moins 2,
01:29:27 donc le réalisateur disait mais tu aurais pu nous prévenir,
01:29:30 ben oui mais je ne savais pas qu'on allait faire ça,
01:29:34 donc je mettais Gérard, on était ensemble,
01:29:37 - Et on a fait l'émission en disant mais vous êtes là aujourd'hui ?
01:29:39 - Oui, mais c'est vrai que c'est tellement triste,
01:29:44 et il n'y a tellement rien à dire en fait,
01:29:47 quand la mort frappe de cette manière-là,
01:29:50 on ne pourrait dire que des banalités,
01:29:52 mais c'est tellement triste, c'est tellement brutal,
01:29:54 c'est tellement injuste.
01:29:56 Merci beaucoup Marine pour vos mots,
01:29:59 et Marine qui est essentielle bien sûr à cette émission,
01:30:02 et qui entamera, ça sera la 8e saison,
01:30:06 lors des pros,
01:30:09 donc vraiment je la remercie grandement d'être le matin,
01:30:14 elle arrive à 5h, 5h30,
01:30:16 donc allez vous êtes en Bretagne Marine ?
01:30:19 - Je suis en Bretagne, oui,
01:30:21 et je serai là le 28 août avec vous.
01:30:24 - Ben écoutez, merci pour vos mots Marine,
01:30:28 et bonne fin de vacances en Bretagne.
01:30:32 Il est 10h30.
01:30:34 - Au-delà de l'émotion qui nous submerge,
01:30:38 je ne sais pas si vous le ressentez comme moi,
01:30:40 mais j'ai besoin de comprendre et de savoir ce qui s'est passé,
01:30:43 comment ce crash a eu lieu,
01:30:45 alors qu'on sait très bien qu'il était pilote des maires ?
01:30:48 - On ne sait pas s'il pilotait ou pas,
01:30:50 il y a une enquête là-dessus,
01:30:52 c'est pour ça que je n'ai pas voulu ouvrir ce chapitre-là,
01:30:55 parce que je suis très prudent,
01:30:57 - Ça a été indiqué par la presse.
01:30:59 - Qu'il pilotait, je l'ai lu.
01:31:01 - Ça ne veut pas dire que c'est vrai,
01:31:03 c'est un accident dans une Atlante,
01:31:05 on retrouve le corps.
01:31:07 On est là, partagé entre cette émotion terrible,
01:31:10 et en même temps on veut savoir ce qui s'est passé.
01:31:13 - Hier, j'ai échangé avec Franck Louvrier,
01:31:16 qui était à l'aérodrome toute la journée,
01:31:18 c'est un monomoteur.
01:31:20 Donc si vous avez un incident de moteur, c'est fini.
01:31:24 - C'était l'avion le plus répandu.
01:31:26 - C'est fini.
01:31:28 Le pilote est expérimenté,
01:31:30 c'est évidemment des techniques.
01:31:33 - Je l'ai été frappé par son amour pour les sports mécaniques.
01:31:37 - C'est un aventurier.
01:31:39 - Oui, un aventurier,
01:31:41 et d'ailleurs j'ai appris qu'il avait 61 ans,
01:31:44 ce qui n'est pas vieux, évidemment.
01:31:46 - C'est un sportif incroyable,
01:31:48 il est allé à Sochi faire du ski,
01:31:50 il ne se blessait jamais, à plus de 10 ans.
01:31:53 Il avait une capacité aux émotions positives,
01:31:56 qui n'est pas si fréquente à un certain âge,
01:31:59 il n'a pas été que d'émotions négatives,
01:32:01 à un certain âge, parfois ça arrive très tôt.
01:32:04 Il n'avait aucune passion triste qui l'animait,
01:32:08 il était capable de s'intéresser à tout,
01:32:12 de faire effectivement beaucoup de sport,
01:32:15 et de voyager.
01:32:17 C'est très important,
01:32:19 la différence entre les uns et les autres,
01:32:21 c'est ceux qui voyagent et ceux qui ne voyagent pas.
01:32:23 Lui, il partait avec un sac à dos,
01:32:25 au bout du monde à 70 ans,
01:32:27 il y en a qui vont sur un transat l'été en plein soleil,
01:32:31 et il y en a d'autres qui voyagent.
01:32:33 - Vous avez parlé de sa lutte pour sauver le club de Montmartre,
01:32:37 vous vous souvenez ?
01:32:38 - Oui.
01:32:39 - C'est extraordinaire, un club de pétanque,
01:32:42 qu'on veut supprimer pour y installer un hôtel de luxe,
01:32:45 alors que c'est une tradition de Montmartre depuis 50 ans.
01:32:48 Je l'avais croisé une fois, il jouait à la pétanque,
01:32:51 au club de Montmartre,
01:32:53 et il se battait pour sauver cette tradition.
01:32:55 Il y a des choses parfois qui sont très touchantes,
01:32:57 par exemple, il ne faisait pas attention à la manière dont il s'habillait,
01:33:00 c'était Julie qui faisait très attention pour lui,
01:33:03 parce qu'il s'en fichait en fait,
01:33:05 il s'en fichait de la coiffure.
01:33:07 - Il avait quand même une certaine élégance.
01:33:09 - Mais il était très beau.
01:33:10 - Grâce à Julie.
01:33:12 - Il était même très beau.
01:33:14 - Une belle allure, une belle démarche.
01:33:16 - Exactement, mais vous voyez, il n'est pas...
01:33:18 En plus, je m'amusais parfois avec lui,
01:33:21 puisqu'il était d'Altonien,
01:33:23 il est venu avec un costume vert,
01:33:25 et je lui ai dit "bravo pour ce costume rouge".
01:33:27 Et effectivement, c'est un homme...
01:33:32 Tout le monde le dira.
01:33:34 - Il arrivait en moto, donc il pouvait aussi être peut-être...
01:33:37 - Ou en métro.
01:33:39 - Maintenant, il venait en métro,
01:33:40 parce que je le chambrais aussi sur la moto.
01:33:42 - Oui, c'est la moto de temps en temps.
01:33:44 - Je le chambrais, parce que je lui dis "voilà, vous êtes un écolo,
01:33:46 mais vous êtes toujours en moto".
01:33:49 Mais il venait en métro.
01:33:51 - Ce qui, là aussi, en dit beaucoup.
01:33:53 - Oui, bien sûr.
01:33:54 - Et effectivement, les gens l'interpellaient dans le métro,
01:33:56 pour dire "bon, vous n'en avez pas marre de Pascal Praud".
01:33:59 - Et vous l'avez aussi chambré sur le métro.
01:34:01 - Qui est avec nous ?
01:34:04 Qui est avec nous ?
01:34:05 Voilà, Patrick Chen est avec nous,
01:34:08 parce que Patrick Chen l'a connu à la chaîne parlementaire,
01:34:11 et je suis un peu en retard avec Somaya Labidi.
01:34:13 Somaya qui rappelle les titres du jour.
01:34:15 - Elle a eu une cette importante incendie
01:34:19 dans un bâtiment de déchets à Alès, dans le Gard.
01:34:21 Les pompiers sont parvenus à contenir le feu,
01:34:23 évitant qu'il ne se propage aux entrepôts adjacents.
01:34:26 Mais l'opération s'inscrit dans la durée,
01:34:28 comme l'explique le lieutenant-colonel Michel Cherbétian.
01:34:31 - C'est un feu qui va durer longtemps,
01:34:33 parce que maintenant, là, le feu est fixé.
01:34:36 Il va falloir analyser la situation avec des engins de sentier,
01:34:40 et petit à petit sortir la totalité des matériaux
01:34:43 qui sont à l'intérieur, pour pouvoir les refroidir
01:34:46 et les mouiller, pour être sûr qu'il n'y ait aucune reprise.
01:34:48 C'est une action qui peut durer facilement une bonne journée,
01:34:52 voire plus.
01:34:53 - Dans le reste de l'actualité,
01:34:54 deux morts après un refus d'obtempérer en Gironde.
01:34:57 Le suspect, qui tentait de se soustraire à un contrôle de police,
01:35:00 a heurté un second véhicule.
01:35:02 L'automobiliste de 38 ans, qui conduisait sans permis
01:35:06 et sous l'empire d'alcool et de stupéfiants,
01:35:08 a été placé en garde à vue.
01:35:11 C'était un mardi 15 août, très chargé sur les routes.
01:35:14 Les contrôles routiers étaient renforcés un peu partout
01:35:17 sur le territoire.
01:35:18 Nos journalistes ont pu suivre l'une de ces nombreuses patrouilles.
01:35:21 Reportage Sarah Varny, Olivier Gangloff et Corentin Brillot.
01:35:25 - Est-ce que vous avez compris qu'on ne contrôle pas du tout ?
01:35:28 - Bonjour.
01:35:29 - Bonjour.
01:35:30 - Ah.
01:35:31 - Et bien là, pour le coup, on était là.
01:35:33 - Pas de jour férié pour ces gendarmes,
01:35:35 vigilants sur les bords de route.
01:35:37 - La voiture, elle ne va pas bouger.
01:35:41 - Avec ce jour de retour de long week-end,
01:35:44 la circulation s'annonçait difficile
01:35:46 et les excès de vitesse ont été nombreux.
01:35:49 En l'espace d'une heure et de 6 véhicules contrôlés,
01:35:52 5 dépassaient la limite des 50 km/h.
01:35:55 - Il va déjà avoir une rétention du permis de conduire.
01:35:58 Il va prendre certainement un minimum de 6 mois de suspension.
01:36:01 Et bien, j'imagine que personne ne va pouvoir récupérer la moto.
01:36:06 Donc, elle va partir en fourrière.
01:36:08 - Aout est l'un des mois les plus meurtriers sur les routes.
01:36:11 En 2022, 105 personnes avaient perdu la vie,
01:36:14 soit une hausse de 12 % par rapport aux années précédentes.
01:36:18 Avant la rentrée, les forces de l'ordre sont donc attentifs
01:36:21 pour que le retour des vacances se fasse de la meilleure des manières possibles.
01:36:25 - L'émotion en Normandie à présent.
01:36:30 Une centaine de personnes ont rendu hommage hier à Stéphane Wittel,
01:36:33 un rassemblement qui s'est tenu devant le collège où il officiait.
01:36:37 L'homme de 48 ans a été retrouvé mort dans son établissement
01:36:40 la semaine dernière après le déclenchement d'une alarme anti-intrusion.
01:36:43 L'enquête à ce stade n'a pas permis d'élucider les circonstances de son décès.
01:36:47 Ses collègues, eux, sont toujours sous le choc.
01:36:50 - Nous, on est sous le choc, j'ai appris pendant les vacances.
01:36:55 On est vraiment sous le choc.
01:36:57 C'est inimaginable.
01:37:00 C'est une perte, une grande perte pour les enfants, pour les professeurs.
01:37:06 - On n'a jamais eu de gros soucis, tant que c'était lui qui était en direction.
01:37:10 Il y a eu une très grosse lutte contre le harcèlement,
01:37:14 ce qui lui tenait à cœur.
01:37:16 C'était quelqu'un qui était disponible pour les familles et les enfants.
01:37:21 - Le bilan humain continue de s'alourdir à Hawaï.
01:37:25 Désormais, on dépasse les 100 morts et la solidarité s'organise sur place
01:37:29 face à l'ampleur des dégâts.
01:37:31 Soumaïa Lahalou.
01:37:33 - Avant l'incendie, 5 maisons se dressaient ici
01:37:36 et abritaient toute une famille élargie.
01:37:39 De cette propriété familiale, il ne reste plus qu'un terrain vague.
01:37:44 - Sur 5 maisons, 3 ont disparu et 2 sont encore debout.
01:37:48 Toute la propriété de ma grand-mère est partie.
01:37:51 Elle abritait beaucoup de notre famille, la sœur de ma mère.
01:37:55 Ma cousine et sa famille.
01:38:04 Et juste à côté, il y a une autre cousine.
01:38:07 - Les deux maisons de la propriété épargnées par les flammes
01:38:10 appartiennent à Lani Maula.
01:38:12 En revenant chez elle après l'incendie,
01:38:14 elle découvre sa maison quasi intacte au milieu de cette terre noircie par la suie.
01:38:19 - Incroyable ! Elle n'est pas partie.
01:38:23 J'étais comme...
01:38:26 - Elle n'oubliera pas que c'est grâce à l'intervention de son voisin
01:38:31 que le feu n'a pas atteint sa résidence.
01:38:34 - Il n'est même pas pompier, c'est juste un voisin qui vit avec sa femme de l'autre côté.
01:38:38 Pendant que tout le monde courait, il était ici avec les pompiers,
01:38:41 avec un tuyau d'arrosage, essayant d'éteindre le feu.
01:38:44 Il a sauvé cette maison.
01:38:46 - Des cendres de l'Aina, un engagement collectif émerge.
01:38:49 Famille et voisins se serrent les coudes.
01:38:51 Ensemble, ils ont fait le serment de tout reconstruire.
01:38:54 - Voilà ce qu'on pouvait dire de l'actualité à 10h30, Pascal.
01:38:58 - Merci Soumaya.
01:39:00 - Pour lever toute ambiguïté, c'était bien Gérard Leclerc qui pilotait cet avion.
01:39:05 On va être avec Patrick Chen.
01:39:08 Patrick, que vous connaissez, que le public connaît et aime.
01:39:13 Bonjour Patrick.
01:39:15 Longtemps journaliste, évidemment, de Sports sur Antenne 2,
01:39:19 avant de présenter le 13h, avant également de partir pour la chaîne parlementaire.
01:39:24 Patrick, c'est là que vous avez rencontré Gérard Leclerc,
01:39:27 avec lequel vous aviez des liens très forts d'amitié.
01:39:30 - Bonjour Pascal.
01:39:32 Merci d'abord d'avoir construit votre agenda pour cette émission.
01:39:35 Il le méritait bien.
01:39:37 Non, je n'ai pas connu Gérard à LCP, je le connais depuis 40 ans.
01:39:40 C'était un ami personnel au moment où j'étais au sport à France Télé,
01:39:44 son amour du rugby.
01:39:46 Puis la première pensée pour moi, c'est pour Julie, évidemment,
01:39:49 avec qui j'ai parlé ce matin au téléphone, qui vous regarde d'ailleurs.
01:39:52 Et puis Charlotte, Mathieu, Antoine, évidemment, toute la famille.
01:39:56 On avait la chance d'être très proche de la famille Leclerc,
01:39:59 avec ma femme, mes enfants.
01:40:01 Et voilà, c'est vrai que j'aime bien rappeler quand même LCP,
01:40:05 parce qu'on se connaissait depuis très longtemps.
01:40:07 Pour tout vous dire, un soir je dis à mon épouse,
01:40:10 "Bon écoute, j'ai quelques contacts, mais là c'est sûr,
01:40:12 je ne m'occupe plus de ma boîte, je ne prends pas de télé cette année."
01:40:15 Et puis Gérard m'appelle le lendemain matin,
01:40:17 il me propose la matinale, Politique Matin.
01:40:20 Je lui dis "Ok, pour un an, on est restés 5 ans,
01:40:23 on a eu une aventure extraordinaire avec Judith Veintraub,
01:40:27 avec Denis Jambard, avec Yves Tréard, Anne Le Vade.
01:40:31 On a vécu des moments extraordinaires, pourquoi ?
01:40:33 Parce qu'on avait un patron, et Gérard c'était un patron,
01:40:36 avec le sourire toujours, mais avec des convictions.
01:40:39 Il a dépoussiéré la chaîne, il en a fait quelque chose de merveilleux.
01:40:41 Je ne connais pas une personne qui était à LCP à l'époque
01:40:44 qui ne regrette pas Gérard.
01:40:45 Il a été évincé dans des conditions sur lesquelles je ne reviendrai pas,
01:40:48 mais qui m'avaient vraiment bouleversé, heurté.
01:40:51 Il n'a pas eu de deuxième mandat comme président de LCP,
01:40:54 et puis donc il a rebondi, notamment avec vous Pascal.
01:40:58 Et il a toujours su garder ses convictions,
01:41:01 même si parfois sur votre plateau,
01:41:03 il était face à des gens qui n'ont pas tout à fait sa sensibilité,
01:41:08 c'est le moins qu'on puisse dire.
01:41:09 Gérard, c'était de l'humour, c'était du sourire,
01:41:11 c'était tout ce que vous avez très bien dit tout à l'heure Pascal.
01:41:14 Et c'était avant tout un ami.
01:41:17 Et qu'est-ce qu'on aimait rigoler, qu'est-ce qui rigolait ?
01:41:20 C'était toujours ce petit côté décalé.
01:41:22 Vous avez dit oui tout à l'heure, je trouve ça formidable.
01:41:25 C'est exactement ça.
01:41:26 Il a gardé ce petit côté décalé.
01:41:29 Il faisait toujours un petit pas de côté
01:41:30 avant d'aborder les problèmes et les gens.
01:41:32 C'était vraiment…
01:41:34 Je pense à Julie, je pense aux enfants,
01:41:36 je pense à tout cet équilibre qui se rompt,
01:41:38 parce que Gérard, sous son côté un peu décalé,
01:41:42 c'était un pilier, un pilier professionnel,
01:41:45 un pilier dans sa famille.
01:41:47 On est bouleversé.
01:41:49 C'est vrai que ce côté rock ou ce côté punk
01:41:52 ou ce côté hippie, comme on veut,
01:41:54 à un certain âge,
01:41:56 est toujours un signe de bonne santé mentale, morale.
01:42:02 Et vous avez parfaitement raison.
01:42:04 Et vous avez parfaitement raison Patrick,
01:42:05 parce qu'on le dit depuis tout à l'heure,
01:42:06 de souligner combien il était essentiel,
01:42:08 combien il est essentiel à notre émission
01:42:11 et combien il va évidemment nous manquer.
01:42:14 Merci beaucoup Patrick.
01:42:16 Vous avez eu Julie, disiez-vous, il y a quelques instants ?
01:42:19 Oui.
01:42:21 Oui, j'ai eu Julie, vous imaginez évidemment.
01:42:24 Je n'ai rien à dévoiler de tout ça,
01:42:26 mais on va essayer d'être proche d'elle,
01:42:28 d'être le plus près d'elle.
01:42:30 Moi, il me revient de même mon anniversaire,
01:42:32 il y a 27 ans, vous voyez,
01:42:33 où Julie était là avec Gérard, évidemment, en Corse.
01:42:36 Julie avait eu un accident.
01:42:38 Enfin bref, tout revient.
01:42:39 Et Gérard, c'était vraiment quelqu'un de profond,
01:42:41 quelqu'un de…
01:42:42 C'est dur d'en parler à l'imparfait, Gérard.
01:42:44 Il avait tellement plein de vie, plein de rire,
01:42:46 plein de…
01:42:47 Et puis il était fier de ses enfants, vraiment,
01:42:49 et il pouvait être fier de ses enfants,
01:42:50 et je crois qu'ils étaient fiers de lui.
01:42:52 On va essayer d'être là.
01:42:54 Je salue effectivement Julie Leclerc,
01:42:56 puisque vous l'avez dit,
01:42:58 elle nous regarde,
01:42:59 elle nous regarde avec ses deux fils,
01:43:01 et elle attend le retour de sa fille qui est au Brésil,
01:43:05 la fille de Gérard Charlotte,
01:43:08 qui est au Brésil et qui…
01:43:09 Gérard, fille de Charlotte.
01:43:11 Et qui effectivement doit revenir toute seule aujourd'hui en France.
01:43:16 Et on imagine la douleur pour elle de traverser l'océan
01:43:22 et de revenir à Paris aujourd'hui.
01:43:25 Merci beaucoup Patrick Chen.
01:43:28 Merci beaucoup.
01:43:30 On est avec Valérie Lecable.
01:43:32 Bonjour Valérie,
01:43:34 puisque tous ceux qui effectivement sont passés sur les plateaux
01:43:39 et ont connu Gérard ont souhaité être présents dans notre émission ce matin depuis 9h.
01:43:44 Bonjour Valérie Lecable.
01:43:46 C'est une question récurrente que je pose à chacun,
01:43:50 et à la fois il y a des points communs,
01:43:52 mais ce qui est intéressant aussi c'est qu'il y a des choses très différentes
01:43:54 qui sont dites parfois depuis 9h.
01:43:56 Quel est votre Gérard Leclerc ?
01:43:58 Quel est celui que vous garderez dans votre cœur Valérie ?
01:44:01 Bonjour Pascal,
01:44:02 merci beaucoup de me laisser témoigner en ce jour d'infinie tristesse,
01:44:06 effectivement.
01:44:07 Je suis d'autant plus émue que je viens d'entendre Patrick Chen
01:44:10 et que j'avais eu la chance à l'époque où Patrick animait la matinale de la chaîne parlementaire
01:44:16 d'être une chroniqueuse très régulière.
01:44:19 J'y allais toutes les semaines ou plusieurs fois par semaine.
01:44:22 Et nous avons vécu une époque absolument incroyable et formidable
01:44:26 parce que la qualité de cette matinale avec Gérard Leclerc comme patron
01:44:31 et Patrick comme animateur était vraiment exceptionnelle.
01:44:34 Et je remercie encore aujourd'hui Gérard de m'avoir laissé cette chance.
01:44:38 Pour moi Gérard, si vous voulez, on se connaissait depuis des années,
01:44:41 alors on avait en commun cette formation économique dont pas grand monde ne parle.
01:44:46 Mais il faut rappeler que Gérard était avant tout au départ,
01:44:50 et je l'ai connu en tant que tel à l'époque, un formidable journaliste économique
01:44:55 et je crois que ça lui donnait beaucoup de matière dans la profondeur de ses analyses
01:45:01 puisqu'il avait pu au-delà de la seule vie politique,
01:45:05 suivre vraiment dans sa totalité la situation de la France, la situation du monde.
01:45:13 Il était tellement bon quand il parlait de social, d'économie et de politique,
01:45:18 de ce que font les politiques et pas seulement de ce qu'ils sont.
01:45:22 Et pour moi, Gérard ça reste quelqu'un avec qui on était toujours d'accord.
01:45:26 Alors on a beaucoup entendu l'inverse depuis ce matin,
01:45:29 mais moi je partageais avec Gérard la plupart de ses opinions,
01:45:32 la plupart de ses analyses, je trouvais qu'il était toujours très juste,
01:45:37 très très fin, très pertinent, très documenté.
01:45:41 Je ne sais pas comment dire, il y a des journalistes qui travaillent
01:45:44 et Gérard faisait vraiment partie de cela, c'est-à-dire il connaissait ses sujets par cœur,
01:45:49 il connaissait les chiffres, il connaissait les anecdotes,
01:45:52 il avait l'expérience et il était vraiment excellent pour ça.
01:45:56 Et en plus de ça, c'était quelqu'un d'une telle humanité et d'une telle profondeur humaine
01:46:03 que pour moi il restera vraiment quelqu'un d'exceptionnel,
01:46:07 une sorte de maître à penser de ma vie professionnelle et personnelle.
01:46:14 Merci beaucoup Valérie Lecable aussi pour ces témoignages
01:46:17 qui sont très forts depuis 9h ce matin.
01:46:21 Merci à vous, je salue Damien Floriot qui est passé par notre rédaction,
01:46:25 qui aujourd'hui est à LCI.
01:46:28 Je voulais vous dire ma tristesse, m'écrit-il, après la disparition de Gérard.
01:46:31 Je sais l'effroi, l'assidération et la grande émotion de toute la rédaction.
01:46:35 Il a porté haut et beau l'édito politique et le commentaire de La Vie publique
01:46:38 et je sais que ce n'est pas un exercice simple, il va nous manquer.
01:46:41 Il va manquer au plateau de CNews, difficile d'imaginer l'heure des pros sans lui, c'est vrai.
01:46:46 Quand il était associé à votre émission, c'est vrai.
01:46:48 C'est un très bel hommage que vous lui rendez ce matin.
01:46:51 Ce sont vous, les chroniqueurs, les éditorialistes qui lui rendent hommage ce matin.
01:46:57 Valérie Lecable parlait de la beauté de Gérard Leclerc.
01:47:03 Tout à l'heure, Catherine Ney disait en parlant de Julie, elle en était folle.
01:47:08 C'est vrai qu'il était très beau.
01:47:12 À 20 ans, il était sublime, il était séducteur, il était en pleine forme.
01:47:19 Il était le frère de Julien, ce qui ne gâtait rien auprès des jeunes filles de l'époque.
01:47:23 Parce qu'au début des années 70, quand même, Julien Clerc, c'était quelque chose.
01:47:28 Mais quand on s'annonçait comme le frère de Julien Clerc, il avait son charme à lui.
01:47:33 Il avait son charme particulier, quand on le connaissait, il était extrêmement vivant, extrêmement remueant.
01:47:40 Ses cheveux en bataille, je le trouve beaucoup plus sexy que le casque des années 70.
01:47:46 Il a toujours eu le cheveu en bataille.
01:47:49 C'est une marque de fabrique, les cheveux.
01:47:51 C'est un signe touche-essence.
01:47:55 On avait des photos où il avait les cheveux bien.
01:47:59 Non, jeune, il était bouclé, il était très brun.
01:48:03 L'unanimité des témoignages est effectivement sidérante.
01:48:10 Et croyez-moi, elle n'est pas factice, elle n'est pas feinte.
01:48:15 Je crois que Renaud Muselier est avec nous.
01:48:17 Renaud Muselier, l'homme politique du sud de la France.
01:48:22 Bonjour, monsieur Muselier.
01:48:24 Bonjour.
01:48:25 Et merci d'être avec nous au soleil.
01:48:28 Votre sentiment ce matin, votre émotion peut-être ?
01:48:33 Une très grande tristesse.
01:48:35 Ça fait maintenant longtemps que je suis à la vie politique.
01:48:39 Je l'ai croisé beaucoup, il m'a beaucoup interviewé.
01:48:44 On a fait des plateaux, il s'est déplacé à Marseille plusieurs fois.
01:48:48 C'est un garçon attachant, adorable, intelligent.
01:48:52 Qui ne vous mettait pas dans le corner,
01:48:54 qui vous laissait expliquer ce que vous vouliez dire.
01:48:57 Et qui vous relançait sur les points faciles ou sur les points difficiles.
01:49:00 Et surtout en dehors du plateau, c'est un homme d'une douceur, d'une gentillesse.
01:49:05 C'est une merveille.
01:49:07 C'était une très grande perte.
01:49:09 Personnellement, ça me peine énormément.
01:49:11 J'imagine la souffrance de sa famille.
01:49:13 Je pense que c'est une vraie perte aussi pour la profession de journaliste que vous exercez.
01:49:18 Et c'est une perte pour la vie politique et l'analyse qu'il faisait en général.
01:49:21 Donc je crois que c'est un gâchis énorme.
01:49:24 C'est une peine énorme.
01:49:26 Vous êtes président, je le rappelle, du Conseil Régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur.
01:49:32 On a beaucoup parlé du rapport entre les journalistes et les hommes politiques.
01:49:35 C'est vrai que c'est un journaliste d'une autre génération
01:49:38 qui peut-être aborde les choses avec plus de nuances ou moins de...
01:49:44 qui n'a pas le côté procureur que peut avoir de temps en temps la très jeune génération.
01:49:49 Je ne sais pas. Je pense qu'en tout cas, il ne faisait pas de cadeaux.
01:49:52 C'était un très grand pro, si je puis m'exprimer ainsi,
01:49:56 qui ne faisait aucun cadeau.
01:49:58 Il connaissait parfaitement ses sujets et ses dossiers.
01:50:02 Il prenait un revers quand il y avait un homme politique qui disait une bêtise.
01:50:07 Il faisait avancer le dialogue, il faisait avancer le débat,
01:50:10 permettait d'éclairer les situations, les difficultés, les positions de chacun,
01:50:15 avec beaucoup d'humanité.
01:50:17 C'est ça que j'aimais chez lui.
01:50:19 Et qui fait en sorte que, je crois que globalement, tout le monde est peiné, enfin tristé.
01:50:25 Je ne sais pas quels sont les mots les plus adaptés face à ce désastre.
01:50:29 Mais l'homme était formidablement de son temps,
01:50:34 mais avec des nuances qui étaient respectueuses des différences.
01:50:39 C'était vraiment très agréable.
01:50:41 Merci vraiment beaucoup à Renaud Muselier. Merci beaucoup Georges Fenech.
01:50:45 Vous interviewez un responsable politique.
01:50:48 Je note, pardon de mettre un petit coin comme ça,
01:50:51 je note depuis ce matin, il y a un seul parti politique qui n'a pas réagi.
01:50:56 La France Insoumise ?
01:50:58 Alexis Corbière.
01:51:00 Alexis Corbière ne s'est pas exprimé au nom.
01:51:03 On a eu les présidents de partis.
01:51:05 Il n'est pas président de parti Alexis Corbière.
01:51:08 On a eu Bardella, Ciotti, Olivier Faure, Roussel.
01:51:15 Il y a un seul parti dont le président est Lévesque.
01:51:19 Qui n'ont pas. Je le regrette beaucoup parce que, encore une fois, c'était un politique universel.
01:51:24 Je ne voulais pas polémiquer ce matin.
01:51:26 Moi non plus, je m'en suis excusé.
01:51:28 Je devine pourquoi Europe Écologie Les Verts, sans doute, n'a pas dit un mot.
01:51:34 Pourquoi ? Parce qu'il est à CNews.
01:51:36 Exactement.
01:51:38 Mais peut-être ce mot viendra vite ces prochaines heures.
01:51:42 C'est aussi triste que ça.
01:51:44 Mais je ne souhaite pas qu'on entre ce matin dans cela.
01:51:47 Mais il y a une autre dimension.
01:51:49 Parce qu'on reçoit beaucoup, beaucoup de messages. Enormément.
01:51:53 Il n'y a aussi que d'antenne 2 à l'heure des pros.
01:51:58 C'est en fait un visage très familier de la télévision française.
01:52:01 Moi, je suis passionné de politique depuis l'adolescence. J'ai grandi avec lui.
01:52:04 C'est-à-dire que toutes ces années-là, on l'a suivi.
01:52:09 Il y a peut-être aussi ça dans ce qu'il ressent.
01:52:12 C'est quelqu'un qui était familier.
01:52:14 Des Français ?
01:52:15 Oui.
01:52:16 Il nous reste quelques minutes.
01:52:18 Lorsqu'hier après-midi, on a appris ou on a deviné la terrible nouvelle avec Serge Néjar,
01:52:24 qui est le patron de cette chaîne.
01:52:26 On s'est appelé immédiatement.
01:52:28 Et nous sommes connus très vite de rendre hommage,
01:52:32 de la manière dont nous le faisons ce matin, à Gérard Leclerc.
01:52:36 On va être avec Olivier Benkemoun.
01:52:38 Parce qu'Olivier souhaitait être là aussi.
01:52:41 Christine Kelly et Sonia Maubrouk n'ont pas pu être à l'antenne pour des raisons diverses.
01:52:46 Mais évidemment, elles sont associées à cette peine et à ce chagrin que nous partageons tous.
01:52:52 Je vais être avec Olivier dans une seconde.
01:52:54 Mais vous lui rapportez une anecdote, Élodie.
01:52:57 Oui, parce qu'il y a quelques années, je travaillais à Eurocan avec Laurent Baffi.
01:53:00 On faisait une grande émission.
01:53:01 On voulait faire des surprises à tout le monde.
01:53:03 Et donc, Laurent avait eu l'idée de surprendre Julie en faisant venir Gérard Leclerc,
01:53:07 en lui faisant mettre un masque absolument immonde,
01:53:10 qui le faisait ressembler à on ne sait quoi.
01:53:12 Et donc, il devait arriver dans le public et faire la surprise à Julie.
01:53:15 Évidemment, il a été très vite reconnu parce que le masque, certes,
01:53:17 mais il avait gardé son costard qu'il avait mis le matin.
01:53:20 Mais vous parliez tout à l'heure de son côté rock.
01:53:22 Et c'était mignon aussi de voir qu'il avait voulu ce jour-là la surprendre,
01:53:26 ne pas se prendre au sérieux, mettre ce masque.
01:53:28 Il lui donnait vraiment une attitude et une apparence un peu étranges.
01:53:32 Mais c'était un souvenir assez doux et délicat et un bon souvenir aussi pour nous.
01:53:36 C'est vrai que cette légèreté-là, ne pas se prendre au sérieux,
01:53:40 comme vous dites, quelque chose qui, je dirais pas enfantin,
01:53:43 mais qui garde de l'adolescence plutôt.
01:53:46 Un éternel jeune homme, quelque chose de cela.
01:53:50 Et ça, c'est très touchant et très séduisant.
01:53:54 Olivier Benkhemoun, Olivier, une des incarnations bien sûr fortes de notre chaîne.
01:54:00 Bonjour, Olivier, vous vouliez témoigner.
01:54:02 Malheureusement, Olivier, j'ai peur que nous ayons un problème technique.
01:54:12 Ah, je crois que peut-être...
01:54:14 Ah, est-ce que le son est là ?
01:54:16 Est-ce que vous m'entendez ?
01:54:18 Je vous entends. Allez-y, Olivier.
01:54:20 Je voulais vous dire qu'hier, j'ai été abasourdi, attristé,
01:54:26 vraiment terriblement peiné de la disparition de...
01:54:30 On ne va pas assister, Olivier, parce que la liaison n'est pas formidable.
01:54:37 Je salue Patrice Lafon.
01:54:39 Immense Patrice Lafon, figure des années 70 de la télé française.
01:54:46 Et à chaque fois, je le dis, il avait inventé une émission incroyablement en avance
01:54:50 sur son temps, était-ce en 76, en 77 ou 78,
01:54:54 qui s'appelait "Mi-fugue, mi-raison",
01:54:58 qui était un magazine sociétal avec Brigitte Simonetta
01:55:02 qui passait sur Antenne 2.
01:55:04 Et Patrice Lafon qui avait commencé, évidemment, notamment...
01:55:08 Qui écrivait des chansons.
01:55:10 Qui écrivait des chansons.
01:55:12 Qui avait fait, parce que c'était une mission vedette à l'époque,
01:55:16 le mot le plus long, le compte est bon.
01:55:18 Il m'envoie une merveilleuse chanson pour Patrick Juvet
01:55:20 qui s'appelait "Romantique pas mort".
01:55:22 On apprend des trucs.
01:55:24 Et qui m'envoie un petit texto là aussi, extrêmement choqué et triste.
01:55:29 "Un excellent joueur de pétanque, me dit-il, croisé souvent lors des tournois amicaux.
01:55:33 Il va tellement nous manquer."
01:55:35 Il jouait à la pétanque régulièrement avec Renaud.
01:55:38 "Il va tellement nous manquer partout.
01:55:40 Toutes nos douces pensées à tous, Patrice Lafon et Valérie."
01:55:45 C'est avec vous qu'on va terminer et rappeler cette information
01:55:49 qui sera quand même importante.
01:55:51 - Oui.
01:55:52 - Puisque jeudi, le tour de chant de Julien Clair à La Baule aura lieu.
01:55:57 - Vous y serez ?
01:55:58 - À 21h, bien sûr.
01:56:00 Parce que je devais m'y rendre hier après-midi quand vous m'avez appelé.
01:56:04 Pour m'apprendre cette triste nouvelle.
01:56:06 Et je me rends compte finalement que, à la fin de cette émission,
01:56:10 c'est facile dans nos vies de partager l'amour, l'amitié, les déjeuners, les dîners.
01:56:16 La peine, c'est plus compliqué.
01:56:19 Quand je pense à Julie, aux enfants, à Julien, Hélène, Léonard, tout ça.
01:56:23 C'est compliqué de partager la peine.
01:56:25 D'en prendre un peu pour soulager l'autre.
01:56:30 Et puis embrasser peut-être vos compagnons, votre campagne, vos enfants.
01:56:36 Et sachons que la vie est d'une très grande fragilité.
01:56:42 Et nous ne dirons là encore que des banalités.
01:56:46 Merci, vraiment merci à tous d'être venus ce matin avec nous.
01:56:50 Merci à Samira Chabi qui était avec nous pour préparer cette émission,
01:56:54 avec Justine Serkera.
01:56:56 Merci à Thibaut Palfroy qui était à la réalisation,
01:56:58 à Marc Fontaine qui était au son, à Dominique Raymond.
01:57:01 Pensez vraiment pour Julie, je sais qu'elle nous regarde.
01:57:04 Pour ces deux garçons, pour Charlotte, je l'ai dit tout à l'heure,
01:57:07 qui arrivera du Brésil, pour Julien, pour toute la famille.
01:57:11 C'est à eux que nous penserons, bien évidemment, ces prochaines heures.
01:57:15 Thomas Bonnet, dans une seconde, pour l'information qui va se poursuivre sur CNews.
01:57:23 Merci.
01:57:25 Sous-titrage Société Radio-Canada
01:57:29 [SILENCE]

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