Les Vraies Voix - Émission du 16 août

  • l’année dernière
Les Vraies Voix avec Henri Biès-Péré, Benjamin Morel, Rodrigo Arenas, Ferghane Azihari, essayiste et chroniqueur au Point, François Rivière, président de l’USAP, Rodolphe Gaziello, président de l’association le Klan du loup, François Commeinhes, maire de Sète.
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##LES_VRAIES_VOIX-2023-08-16##

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00:00:00 Les vraies voix de l'été Sud Radio 17h-19h Jean-Marie Bordry
00:00:04 On vous confirme qu'il fait chaud à peu près partout y compris dans les studios de Sud Radio
00:00:09 on a mis la climatisation un peu plus fort que d'habitude effectivement justement pour qu'on
00:00:13 arrive à respirer à peu près. On vous accompagne avec les vraies voix sur Sud Radio jusqu'à 19h
00:00:18 pour débattre de l'actualité, prendre de vos nouvelles, parler des sujets qui vous sont chers
00:00:22 parfois faire un petit tour de France aussi vous donner des conseils de sortie, faire le tour de
00:00:25 l'actualité. Je vous présente les vraies voix qui nous accompagnent. D'abord comme chaque soir il y en
00:00:29 a une qui est à distance au 0826 300 300 la vraie voix du jour et bourguignonne aujourd'hui presque
00:00:35 au serroise d'ailleurs. Bonsoir à vous mon cher Gérald et bienvenue Gérald sur Sud Radio. Vous
00:00:40 allez nous accompagner pendant deux heures dès que j'arriverai à vous entendre. Est-ce que vous
00:00:43 m'entendez ? Je vous entends très bien. Bon bah écoutez bienvenue Gérald. Vous nous accompagnez,
00:00:48 je le disais vous êtes la vraie voix du jour. Je vous présente vos acolytes du soir. Vous avez d'une
00:00:52 part Rodrigo Arenas qui est député insoumis de la Seine-Saint-Denis. Bonsoir à vous Rodrigo Arenas.
00:00:57 Oui de Paris pardonnez-moi. Vous avez été patron de la FCPE de la Seine-Saint-Denis pendant des
00:01:01 années. J'ai gardé le réflexe. Partons député de Paris. Excusez-moi. En tout cas d'Ile-de-France.
00:01:06 Il n'y a pas de honte et il n'y a pas d'insulte au contraire. Comme dirait le patron de votre
00:01:09 parti un député est député de partout en France d'où qu'il soit élu. Ça c'est vrai. Bon on en
00:01:13 est aussi avec Benjamin Morel qui confirmera ce que je viens de dire sur les députés.
00:01:16 Absolument. Dans la mesure où je prends pas de risque. Vous êtes maître de conférence à Paris
00:01:24 à l'université Paris 2 Panthéon Assas. Bienvenue à vous dans les vraies voix sur Sud Radio. D'habitude
00:01:29 vous êtes là comme invité. Ce soir vous êtes vraie voix. Allez. C'est votre première. Attachez
00:01:33 vos ceintures. Vous allez voir ça va très bien se passer. Nous sommes Sud Radio. Sud Radio a
00:01:37 toujours une attache quelque part dans le sud. Aujourd'hui c'est dans le Béarn avec notre vraie
00:01:42 voix Henri Biespéré. Bonsoir à vous Henri. Bonsoir Jean-Marie Bordry. Bienvenue à vous sur Sud Radio.
00:01:48 Vous êtes agriculteur, membre du conseil économique, social et environnemental. Vous avez été pendant
00:01:54 quelques années vice-président du premier syndicat d'agriculteurs la FNSEA. Vous êtes
00:01:58 dans votre Béarn en ce moment même au programme chers amis des vraies voix. Aujourd'hui les débats
00:02:04 du jour. On va commencer et bien à 17h30 par le pays de millionnaires qui est la France. Est-ce
00:02:10 que pour vous c'est une bonne chose ou une mauvaise chose ? On a beaucoup de millionnaires
00:02:14 en France. Troisième pays du monde où il y a le plus grand nombre de millionnaires. Est-ce que ça
00:02:18 veut dire que le pays est en bonne santé économique ou au contraire qu'on ne partage pas assez les
00:02:22 richesses ? On va en débattre à 17h30. A 18h30 faut-il protéger davantage le loup espèce protégée
00:02:29 mais parfois abattue par des tirs de défense notamment lorsqu'il faut protéger les troupeaux.
00:02:33 Ça a fait polémique dans le sud-ouest. On va en reparler à 18h30. On va faire le tour de
00:02:37 l'actualité aussi. On est sur Sud Radio, la radio de la coupe du monde de rugby. Vous entendrez le
00:02:42 président de l'USAP, le club de rugby de Perpignan qui lance une pétition. Il était lui-même victime
00:02:46 d'un accident de manège. Il a été abasourdi de voir qu'un autre accident de manège s'était
00:02:50 produit il y a peu, occasionnant la mort d'enfant. On va en reparler à 18h. Attachez vos ceintures
00:02:56 dans les vraies voix sur Sud Radio. Avant de débattre, je vous propose de faire le tour de
00:03:00 trois mots qui font l'actualité. Les vraies voix Sud Radio. Trois mots dans l'actualité comme tous
00:03:07 les soirs. Il y a le mot d'abord "intrusion" puisqu'on l'a appris il y a quelques heures.
00:03:11 Il y avait effectivement deux jeunes qui s'étaient introduits dans le collège où a été retrouvé mort
00:03:17 le principal. On n'en sait pas davantage mais on va en reparler. Il y a aussi le mot qui est plutôt
00:03:22 un patronyme "d'Armanin". Gérald d'Armanin présidentiable. Est-ce que vous y croyez ? On y
00:03:27 croit de plus en plus. En tout cas, il en parle lui-même sans me se positionner. Vous me direz
00:03:30 si vous le voyez comme candidat possible à la présidentielle. Et puis le troisième mot, c'est
00:03:34 quand même coupe du monde de football féminin puisqu'on connaît l'affiche des finalistes. On
00:03:39 l'a appris aujourd'hui avec la qualification des Anglaises qui iront défier les Espagnols en finale
00:03:44 de la coupe du monde. Voilà pour ces trois mots. Les vrais voix sud radio. Commençons par ce premier
00:03:51 mot. Je le disais, deux individus, un mineur de 17 ans et un très jeune majeur de 19 ans, ont fini
00:03:57 par reconnaître s'être introduits dans ce collège en fracturant la porte. Le collège où s'est
00:04:04 déclenché une alarme anti-intrusion. Le principal du collège qui était chez lui dans son domicile
00:04:08 s'est rendu pour inspecter. On ne sait pas ce qui s'est passé ensuite. Il a été retrouvé mort. On ne
00:04:13 va pas donner de détails ou essayer de débattre sur un dossier dont on ignore tout. En revanche,
00:04:17 il y a une question qui a commencé à se poser. Je vais peut-être vous la poser aux parents d'élèves
00:04:20 que vous avez été, mon cher Rodrigo. Je suis toujours là. Mais oui, vous êtes toujours. Est-ce
00:04:24 que c'est au principal, la nuit, d'aller vérifier ou d'aller faire la police dans son collège et
00:04:30 d'aller assurer la sécurité ou est-ce qu'il aurait fallu effectivement que ce soit plutôt la police ?
00:04:34 Qui est censé le faire ? Si c'est la nuit, j'ai envie de vous dire que c'est plutôt au dispositif
00:04:38 de sécurité qui en passe dans la commune à le faire. Moi, je connais beaucoup de communes
00:04:42 dans lesquelles la police municipale, en l'occurrence, ou les dispositifs qui sont mis en
00:04:46 place sont amenés à intervenir, notamment quand les alarmes se déclenchent. Donc,
00:04:50 moi, je ne vais pas préjuger de ce qui s'est passé. On attendra l'enquête qui a lieu. Je pense que
00:04:55 c'est sain en démocratie d'attendre que les personnes autorisées donnent les véritables faits
00:04:59 de ce qui se passe. En tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'on ne peut pas se mettre en danger. Et je
00:05:03 pense, a priori, en spéculant encore une fois avec toutes les prudences de mise, que si ce principal
00:05:08 est entré dans son établissement, c'est parce qu'il pensait qu'il ne craignait rien. Et en
00:05:12 l'occurrence, malheureusement, ça s'est soldé par le drame que nous connaissons tous. Donc, oui,
00:05:16 il faut sécuriser les établissements. Mais là, il y a un drame. Des établissements dans lesquels
00:05:20 on rentre, que ce soit maternelle, lycée et aussi université, c'est quand même assez monnaie
00:05:24 courante dans notre pays. Mais ça ne se traduit pas forcément par un drame et non plus par des
00:05:27 dégradations. Et d'ailleurs, on peut le reconnaître. Enfin, il était sécurisé en quelque sorte,
00:05:32 puisque vous avez une alarme anti-inclusion qui se déclenche et une porte qui a été forcée. Bon,
00:05:38 est-ce qu'on aurait pu le sécuriser davantage ? Ce n'est pas sûr. Enfin, on ne peut pas protéger
00:05:41 tous les collèges comme ça, si ? Si vous avez des personnes qui manifestement veulent commettre un
00:05:47 acte déluctueux, c'est difficile de les empêcher de faire. Ce qu'il ne faudrait pas faire, c'est de
00:05:51 mélanger avec ces jeunes, par exemple lycéens, qui des fois vont dans l'établissement pour se
00:05:56 retrouver, parce que c'est aussi un lieu qui sécurise, c'est un lieu de vie sociale, avec un
00:05:59 drame qui se pose sur un acte déluctueux. Donc, j'essaie de ne pas tout mélanger. Je pense que
00:06:03 les médias, en l'occurrence, ont un rôle important à jouer dans cette affaire-là, de ne pas
00:06:07 criminaliser quelque chose de façon globale et ne pas non plus sous-estimer le drame qui s'est
00:06:13 passé pour cette famille. Et j'en profite, puisque vous me tendez évidemment le micro, d'apporter toutes
00:06:17 mes condoléances à la famille et à la communauté éducative qui doit être extrêmement choquée dans
00:06:20 ces situations-là, comme c'est à chaque fois le cas. Et d'ailleurs, toute la ville avait participé
00:06:24 à cette marche blanche en hommage à ce principal. Deuxième mot pour le politologue que vous êtes,
00:06:27 en quelque sorte, mon cher Benjamin Morel. On va dire "mot", alors présidentiable dans ce cas-là,
00:06:33 ou alors patronyme d'Armanin. Est-ce que Gérald Darmanin, candidat à la succession d'Emmanuel
00:06:39 Macron, vous y croyez ? Écoutez, je serais tenté de vous dire que c'est très très loin. Et que,
00:06:44 tenté de faire une affiche de la prochaine présidentielle trois ans et demi avant, trois
00:06:49 ans et demi avant les présidentielles de 2017, personne ne connaissait Emmanuel Macron. Alors oui,
00:06:53 ça on est d'accord que c'est un peu l'exception qui confirme la règle et qu'on nous la ressortira
00:06:57 à chaque fois parce qu'il s'était passé quelque chose d'incroyable en 2017. Oui et non, c'est-à-dire
00:07:00 que quelques années avant 95, on savait qui était Jacques Chirac. Mais à l'époque, les choses étaient
00:07:05 très différentes. Vous aviez des vrais partis. Et ces partis, structurés, structurants, poussaient
00:07:10 des candidats. Et vous parvenez 95, on voit Chirac, on ne voit pas forcément Balladur. Donc il faut
00:07:15 également avoir cette distance-là. Les candidatures, je dirais, hors grand système partisan, elles ne
00:07:20 sont pas tout à fait évidentes. Pour ce qui est de Gérald Darmanin, déjà on ne sait pas ce qu'il
00:07:24 en sera dans trois ans et demi. Et il faut voir un petit peu, beaucoup plus, je dirais, de quoi ça
00:07:28 témoigne. On a une majorité. Elle est relative, tout le monde le sait, c'est le principal problème
00:07:32 du président de la République, il n'a pas de majorité au Parlement. Mais elle est également
00:07:35 exposée façon puzzle. Parce que certes, si Gérald Darmanin part, c'est qu'aujourd'hui, il y en a
00:07:39 d'autres qui sont déjà sur la ligne de départ. Les Édouard Philippe, peut-être les François Bayrou,
00:07:42 etc. Donc on a une majorité relative qui aujourd'hui est déjà tiraillée entre différentes ambitions.
00:07:48 Et pour Gérald Darmanin, il est nécessaire de poser dès maintenant ses jalons. Ensuite,
00:07:52 j'élute quand même pas votre question, est-ce qu'il a des chances ? La réalité, c'est qu'il a
00:07:56 un logiciel qui pourrait éventuellement être intéressant. Pour trois raisons. La première
00:07:59 raison, c'est qu'il a Beauvau. Or, quand vous voulez préparer une présidentielle, Beauvau,
00:08:03 c'est plutôt bien. Il y a déjà un certain nombre d'outils que vous pouvez mettre en avant du point
00:08:07 de vue, je dirais, de la connaissance du terrain, etc. Puis surtout, ça vous donne une image. Il y a
00:08:14 un fait divers par jour, il y a les problématiques de sécurité et d'immigration. Vous êtes tout le
00:08:18 temps sur le devant de la scène. - Avec le retour de bâton possible. Vous êtes aussi ministre de
00:08:22 l'Intérieur qui a fait face aux émeutes, donc qui n'a pas su actuer l'ordre pendant les émeutes.
00:08:25 - Oui, mais c'est relativement facile par rapport à l'électorat, qui est celui de Gérald Darmanin,
00:08:28 de bomber le torse et de dire "l'État, c'est moi, regardez, je suis régalien". De l'autre côté,
00:08:32 le logiciel qui développe dans l'interview auquel vous faisiez référence est un logiciel
00:08:36 intéressant. Vous prenez les enquêtes sur les sujets économiques. La France est plutôt très à gauche.
00:08:40 Donc l'idée "gaullisme social", etc. T'auras raison, évidemment, c'est de la com', mais remette
00:08:47 des mots de gauche, "prolétariat". Le mot "prolétariat" tout de même. Et de l'autre côté,
00:08:50 si vous prenez les enquêtes relatives notamment au sujet de sécurité, on a une France qui est
00:08:54 plutôt sur des sujets, une ligne très régalienne, on pourrait dire de droite. Et donc, incarner l'État
00:09:00 fort, régalien, très strict, et en même temps donner le sentiment d'être social, c'est en effet
00:09:06 un logiciel assez à trap-tout qui peut permettre de séduire et l'électorat de droite, d'aller
00:09:10 chercher certains abstentionnistes. Il y a très loin de la coupe aux lèvres, il faut une organisation,
00:09:13 etc. Mais néanmoins, tout peut arriver. - Exactement. Tiens, peut-être un mot pour vous,
00:09:19 Henri Biespéré, ce que vous vous attendez. On a passé, on va pas se mentir, les cinq dernières
00:09:22 années à s'attendre à l'affiche du prochain second tour, à l'affiche probable, à savoir Emmanuel
00:09:27 Macron, Marine Le Pen. On savait qu'il y avait de fortes chances que ça se produise. C'était pas
00:09:30 sûr, mais il y avait de grandes chances. Est-ce que là, vous pensez qu'on arrivera à prévoir en avance
00:09:35 l'affiche du second tour, du prochain second tour en EPS, Biespéré ? - Je passe au mot aussi qu'il
00:09:42 est très très tôt pour faire des prévisions pour 2027. Et on voit bien qu'il y a des événements
00:09:49 qui peuvent se produire au dernier moment et qui peuvent fortement influencer et la qualité
00:09:54 de campagne et les sujets qui arrivent sur le devant de la scène. Voilà, chacun se prépare,
00:10:00 bien évidemment. Mais prévoir comme ça trois ans à l'avance, quels seront les finalistes,
00:10:05 il peut se passer tellement de choses d'ici là. - Et en plus, Rodrigo Arenas nous confirmera que
00:10:09 c'est déjà difficile de prévoir qui sera le candidat de la France insoumise. - C'est difficile
00:10:13 de prévoir quel sera le programme électoral et politique qui permettra de sortir la France de
00:10:18 la situation difficile dans laquelle elle est, qu'on soit de gauche ou de droite. Moi je suis
00:10:21 un ardent militant de la lupesse, de l'union de la gauche. Je pense que si un candidat doit gagner
00:10:26 à gauche, il faut qu'il soit porté par l'ensemble de la gauche et pas seulement par l'organisation.
00:10:29 - Vous êtes pour la lupesse d'ailleurs à la présidentielle ou à toutes les élections,
00:10:31 y compris les européennes ? Puisque pour l'instant, on n'en prend pas le chemin, une liste unique.
00:10:35 - Moi je suis, vous savez, je suis d'origine chilienne et pour moi l'unité populaire,
00:10:38 c'est pas rien, c'est ce qui a porté Allende au pouvoir. Donc je pense qu'aujourd'hui,
00:10:41 avoir un rassemblement politique qui ne soit pas dans le marché électoral comme on distribue des
00:10:47 parts de marché, je pense que c'est ça dont on a besoin aujourd'hui. Donc quand vous parlez de
00:10:50 Darmanin, qui pour moi est un peu le Dupont-Aignan de Macron, c'est-à-dire le gars qui...
00:10:54 - Je faudrait que je raconte à tous ceux qui nous écoutent la mouque que vous avez faite quand
00:10:56 vous avez entendu Benjamin Morel dire que Darmanin parlait du prolétariat. C'était assez drôle.
00:11:00 - Non, c'est parce qu'en fait, j'ai une nez qui coule depuis tout à l'heure.
00:11:03 - Mettons-la sur le compte de la clé.
00:11:05 - Non, non, moi Darmanin me fait pas beaucoup rire, mais d'ailleurs, comme je le vois tous les
00:11:09 mardis à l'Assemblée nationale, je trouve que c'est inquiétant d'ailleurs ce qu'il porte. La question
00:11:13 qui se portera pour lui, c'est est-ce qu'il sera un candidat de droite, est-ce qu'il sera un candidat
00:11:16 de Macron ? Vous l'avez dit très équitablement, M. Morel, il y a eu une transformation assez
00:11:21 radicale du monde politique, notamment sur les organisations. D'ailleurs, si on parle de la LFI,
00:11:25 c'est pas un parti en soi, c'est un mouvement. Donc on est dans une autre façon de faire de la
00:11:29 politique aussi. Et moi, ce qui m'intéresse, c'est comment on répond aux besoins des gens. Aujourd'hui,
00:11:33 il y a eu l'allocation de rentrée scolaire. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on joue
00:11:37 le petit bras. Donc voyez, Darmanin ou pas, j'ai envie de vous dire, c'est pas tellement le sujet.
00:11:41 C'est qu'est-ce qu'il va porter, qu'est-ce qu'il va incarner ? Et est-ce qu'il va faire comme Dupont-Aignan ?
00:11:45 Est-ce qu'il va faire comme... Je n'en sais rien, c'est son affaire, après tout. En tout cas, je sais
00:11:49 qu'il abîme la France avec la police, ça c'est clair. Et il abîme la police avec ce qu'il lui fait
00:11:52 faire à la France. - Et on parlera aussi de la police. Dernier mot, il faut quand même le dire,
00:11:55 parce qu'on connaît l'affiche de la finale de la Coupe du monde de football féminin. D'abord,
00:11:58 qui a regardé des matchs du mondial ? Vous n'êtes pas obligé, n'ayez pas honte de dire non, si c'est
00:12:03 pas le cas, on n'est pas obligé d'aimer le foot, d'abord dans ce pays. Qui a suivi un peu ? Vous avez
00:12:06 suivi Benjamin ou pas ? - Non mais j'ai une excuse, je ne regarde pas vraiment le football. Donc de
00:12:09 façon générale. - Vous n'excusez pas. Vous avez regardé quel match ? - Je viens de regarder ce
00:12:14 jeu d'aujourd'hui. - C'était pas mal, justement. - C'était pas mal, oui. Il y a eu de l'intensité jusqu'à la fin.
00:12:19 - Exactement. Australie-Angleterre, c'est presque un derby anglo-saxon. Victoire 3-1 des Anglaises
00:12:25 qui ont vengé nos Françaises, éliminées par les Australiennes il y a peu en quart de finale. La
00:12:30 finale, on la connaît donc, ce sera Espagne-Angleterre dimanche prochain à midi. Ce qui est
00:12:36 incroyable aussi, c'est que plus les matchs avancent dans la compétition et deviennent importants, plus
00:12:40 l'horaire devient acceptable pour nous, Européens, parce qu'on sait quand même que c'est nous qui
00:12:45 regardons plus le foot avec peut-être l'Amérique du Sud. Allez, restez avec nous sur les vraies
00:12:49 voix sur Sud Radio. On se retrouve dans un instant. Les actualités qui retiennent l'attention de nos
00:12:53 vraies voix. Tiens, on va parler des soulèvements de la terre à nouveau dans un instant sur Sud
00:12:57 Radio. Est-ce que c'est une bonne chose finalement que leur dissolution soit suspendue par le Conseil
00:13:02 d'État en attendant une décision au fond à l'automne prochain ? On va en débattre avec vous
00:13:05 tous à tout de suite. Les vraies voix de l'été avec un député et parent d'élèves, Rodrigo
00:13:09 Arenas, député insoumis de Paris. Nous sommes également avec un professeur en quelque sorte,
00:13:14 maître de conférence, c'est un prof, vous êtes un prof, Benjamin Moral ? - Oui, dans la hiérarchie
00:13:17 universitaire c'est juste en dessous. - Vous serez notre prof et on sera vos élèves. Maître de
00:13:24 conférence à l'université Paris 2, Panthéon, Assas. Dans la hiérarchie des mandarins, bon,
00:13:27 vous n'êtes pas tout le temps là. - C'est très hiérarchisé l'université. - Et dans la hiérarchie
00:13:33 des agriculteurs, il est monté très haut Henri Biasperré qui est avec nous depuis son Béarn,
00:13:39 ancien numéro 2 de la FNSEA et toujours agriculteur béarné, membre du conseil économique, social et
00:13:45 environnemental. On ne vous a même pas demandé puisque vous êtes en duplex depuis le Béarn.
00:13:48 Est-ce qu'il fait beau chez vous Henri Biasperré ? - Très beau, très chaud et comme tous les
00:13:54 agriculteurs, on n'a pas la climatisation dans nos chânes donc on travaille sous les 33-34°C.
00:13:58 - C'est vrai. Il y a quelques tracteurs qui sont quand même climatisés, non ? - Oui, mais là on
00:14:03 n'est pas dans les tracteurs. On bouge les enrouleurs, on met un peu d'eau pour que vous
00:14:06 ayez suffisamment de nourriture à l'automne. - Mais justement, on va parler d'agriculture,
00:14:11 de partage de l'eau. Tiens, c'était une des pommes de Discord tout de suite. Je vous rappelle
00:14:15 avant ça notre premier débat à 17h30. Nous allons parler de ce pays de millionnaires qu'est la France.
00:14:20 Est-ce que pour vous c'est une bonne chose qu'on ait beaucoup de millionnaires ou est-ce qu'au
00:14:22 contraire c'est la preuve qu'on ne partage pas assez nos richesses ? Tout de suite, le tour de table.
00:14:26 - Encore ces stupides d'actualité ! - Ça dépend de la masse d'informations.
00:14:31 Quand il n'a rien à dire, il dit rien. Il n'a pas été élevé chez les porcs, excusez-nous.
00:14:34 - Le tour de table de l'actualité. - J'ai toujours un grand amour pour la
00:14:39 voix de Jean Gamin à chaque fois que je l'entends. Je le trouve formidable. Quoi qu'il en soit,
00:14:42 le tour de table de l'actualité. Nous allons débattre et revenir avec l'agriculteur qui est
00:14:46 Henri Bias Péré, avec le député insoumis et le professeur en plus qui est avec nous sur les
00:14:52 soulèvements de la terre. Ils étaient censés être dissous. Les soulèvements de la terre ont
00:14:56 porté une action en référé auprès du Conseil d'État qui a suspendu cette dissolution. Bon,
00:15:01 cri de colère qui est venu d'abord du monde agricole. On va peut-être donner la parole
00:15:04 d'abord à Henri Bias Péré. Beaucoup d'agriculteurs, pas tous, mais beaucoup l'ont mal pris. Pourquoi ?
00:15:10 - Mal pris. On prend acte des décisions qui sont prises par les juridictions. Donc sur le fond,
00:15:19 nous ce qui nous ennuie, c'est quand il y a des mouvements qui au lieu de prendre le dialogue,
00:15:23 les tours de table, la discussion, l'argumentation et ensuite aller vers des décisions qui sont
00:15:29 partagées sur un sujet comme l'eau, en plus qui est quand même un des sujets les plus importants
00:15:34 peut-être concernant notre pays. Eh bien on prône plutôt la désobéissance civile,
00:15:39 la casse sur les exploitations, appeler à aller à partir de cette semaine là, il y a un appel sur
00:15:47 le territoire national à aller commettre des actes de malveillance sur les appareils justement
00:15:52 d'irrigation alors que c'est à toute légalité avec des compteurs, des autorisations, etc. Nous
00:15:58 ça nous ennuie toujours. Je ne sais pas si la bonne formule est de les dissoudre ou est-ce qu'il
00:16:01 faut prendre une autre décision. Mais un mouvement qui au lieu de prendre le dialogue, la concertation,
00:16:06 la discussion, on dit non nous c'est désobéissance civile, on y va, on matraque et on fait des
00:16:11 actions violentes et on les revendique et on les assume, ça ne fait pas partie quand même de ce
00:16:17 que nous et de ce que moi je considère et mon rôle au conseil économique et social, je rencontre
00:16:22 beaucoup d'organisations non gouvernementales, d'associations, on arrive à discuter, on arrive
00:16:26 à trouver des consensus sur plein de sujets, c'est plutôt ça quand même qui doit se passer dans
00:16:30 une république et une démocratie que l'appel quand même au désordre et à la désobéissance.
00:16:35 C'est ce fond là qui nous ennuie.
00:16:37 Justement le conseil d'état en référé, j'insiste parce qu'il y aura une décision sur le fond final à l'automne prochain,
00:16:42 donc ça reste provisoire. Mais dans sa décision de référé, justement le conseil d'état explique que
00:16:50 rien ne permet dans les échanges produits et qui ont eu lieu pendant l'audience, rien ne permet de
00:16:55 considérer que le collectif cautionne d'une quelconque façon des agissements violents envers
00:16:58 des personnes, ça c'est le premier point. Ils expliquent ensuite que les appels à la désobéissance civile
00:17:03 ont été plutôt symboliques ou plus rares. Qu'est-ce que vous en pensez vous Rodrigo Reinas ?
00:17:08 Il y a toujours une limite difficile. Moi évidemment je cautionne pas les dégradations, il y a la loi qui existe.
00:17:13 Ni des bassines d'ailleurs.
00:17:15 Pardon ?
00:17:16 Ni même des bassines.
00:17:16 La question c'est ce qui est pointé dans le sujet là, la question de l'eau comme l'a dit le monsieur de la FNSEA,
00:17:21 il y a quelque chose de central et aujourd'hui on ne peut pas encourager, d'ailleurs dans l'intérêt des agriculteurs aussi,
00:17:24 d'avoir un accaparement de l'eau par quelques-uns ou au dépend des autres. C'est aussi cette question de la gestion.
00:17:29 On a ça évidemment en France, mais on a ça aussi dans tout le pays du monde.
00:17:32 Donc la question de la gestion de l'eau, la gestion des terres, la gestion de l'alimentation est quelque chose qui se gère à l'échelle de la planète.
00:17:37 Et aujourd'hui il faut reconnaître que pour beaucoup des personnes qui militent dans ces formes d'organisation qui au début sont tout à fait pacifiques,
00:17:43 mais quand on leur envoie la police, quand elles sont défoncées un peu partout, à un moment donné ça se radicalise aussi de l'autre côté,
00:17:48 et bien on passe de lanceurs d'alerte à manifestants non pacifiques.
00:17:52 Donc la frontière est toujours mince et je pense qu'en France, contrairement à d'autres pays, on a plutôt bien géré le truc
00:17:58 parce qu'il y a des pays où il y a des morts. Et par contre je regrette qu'il y en ait eu en France aussi.
00:18:03 Moi je n'oublie pas Rémi Fraisse, je n'oublie pas tous ces lanceurs d'alerte là.
00:18:06 - Rémi Fraisse qui était mort dans une manifestation contre le barrage de Syvres dans le Tarin.
00:18:10 - Vous voyez, moi je ne distribue pas là des bons points, mais je trouve qu'on en fait beaucoup sur ces lanceurs d'alerte sur des questions environnementales,
00:18:17 de changement climatique et d'intérêt aussi de produire autrement.
00:18:20 Et on en fait moins aussi sur les exactions qui sont faites par certains agriculteurs,
00:18:23 qui j'imagine ne sont pas cautionnés par la FNSEA, y compris quand ils dégradent des permanences de députés insoumis dans l'autre pays.
00:18:31 Et là on voit que la justice elle est la même pour tous, ou alors il n'y a pas de justice. Et moi je suis toujours du côté de la loi.
00:18:35 - C'est arrivé une ou deux fois effectivement que des manifestations d'agriculteurs auraient bien espéré aille,
00:18:40 tiens au hasard, déverser du purin sur une préfecture ou alors dégrader quelques permanences.
00:18:45 - Voir des menaces de mort.
00:18:47 - Oui, alors les mots d'ordre quand on appelle à manifester, c'est jamais de dire "allez-y les gars, dépuisez tout", etc.
00:18:53 C'est toujours de dire "faisons-le dans le respect des biens et des personnes, essayons de faire en sorte que tout se passe bien".
00:19:01 Et puis il y a parfois des dérapages qui existent.
00:19:06 On trouve toujours l'origine de cas désespérés, de gens qui sont en faute du sceau, qui sont vraiment sous pression et qui trouvent là un moyen de faire exposer leur colère.
00:19:17 C'est pas pour autant qu'on écrit dans le manuel du parfait syndicaliste "allez dégrader les préfectures aussi souvent que vous pouvez"
00:19:23 ou "les permanences de députés c'est le meilleur moyen d'expression". Non.
00:19:27 On fait plus souvent des visites d'exploitation avec des députés, des sénateurs pour leur expliquer nos problématiques
00:19:32 que d'aller les réveiller pendant la nuit et dégrader les permanences.
00:19:36 Et en tout cas, à chaque fois, on n'a jamais de toute manière à produire de même.
00:19:42 Si un agriculteur venait vous voir et vous dire "je vais aller peinture lurée telle ou telle permanence", vous lui diriez quoi, même en privé, sans que ce soit public ?
00:19:51 Je lui dirais qu'il y a d'autres moyens d'aller discuter avec des députés, que l'important c'est plutôt le débat et l'argumentaire.
00:19:58 En tant que responsable agricole, il y a quelques années, il y a eu des crises importantes sur les productions
00:20:02 où des exploitants eux-mêmes se sont retrouvés, des exploitations taguées, pas forcément par des écologistes,
00:20:08 aussi par d'autres agriculteurs qui trouvaient qu'ils ne défendaient pas bien la cause.
00:20:12 C'est vrai que parfois ces débordements existent.
00:20:15 Ce qui est en milieu, c'est quand il y a un appel public en disant "on vous demande, vous nos réseaux militants, d'aller commettre des dégradations
00:20:22 parce que ce n'est pas normal que l'agriculteur utilise de l'eau".
00:20:24 Là, c'est la ligne jaune qui est dépassée et quand les exactions arrivent, forcément, on ne peut pas dire aux gens "pourquoi vous l'avez fait ?"
00:20:31 On a suivi un mot d'ordre d'un mouvement auquel on adhère.
00:20:36 Benjamin Morel, elle commence où la limite ?
00:20:40 Il y a trois sujets par rapport à ça.
00:20:42 La première limite à poser, c'est dans quelle mesure on peut dissoudre une association pour des faits qui ne lui sont pas directement imputables.
00:20:50 Cette décision face à cet arrêt du Conseil d'État, je suis désolé, il était très prévisible.
00:20:55 Le ministère de l'Intérieur a pris de vrais risques dans cette affaire parce qu'en réalité,
00:20:59 on avait une jurisprudence de 2022 qui laissait inaugurer que ça allait se passer comme ça.
00:21:03 Donc le dossier était bâclé pour vous ?
00:21:05 En tout cas, il n'était pas très fort. On verra bien ce que décide le Conseil d'État au fond.
00:21:09 Mais il y avait quand même un certain nombre de biais juridiques.
00:21:11 Ensuite, si jamais, il ne faut pas oublier que la dissolution, elle se fait sur la base d'une loi qui a été créée,
00:21:17 qui a été écrite pour lutter contre les ligues dans les années 30.
00:21:20 Donc des soulèvements de la terre aux ligues d'extrême droite des années 30, il y a quand même une petite différence.
00:21:25 Des ligues factueuses, comme on dit.
00:21:26 Exactement. Donc coup d'État, 4 février 34, etc.
00:21:30 Donc on est face à quelque chose de relativement étrange.
00:21:35 Donc si jamais vous n'arrivez pas à imputer directement à l'association le fait d'avoir au moins suscité les violences,
00:21:42 c'est problématique parce qu'en effet, si on doit dissoudre tout syndicat, toute association
00:21:47 qui lors d'une manifestation voit des violences commises alors qu'elle n'y a pas appelé,
00:21:51 on va plus avoir beaucoup de syndicats et d'associations en France.
00:21:53 Et on rentre dans autre chose. Donc il faut être extrêmement prudent.
00:21:56 Dieu sait si les débordements en marge d'une manifestation sur un autre mot d'ordre sont fréquents,
00:22:00 quelle que soit la couleur de l'éiffel.
00:22:02 Et on ne peut pas blâmer les organisateurs tout le temps.
00:22:04 De l'autre côté, il y a la question de la désobéissance civile, plus compliquée.
00:22:07 Consacrée par la Cour européenne des droits de l'homme, donc on ne peut pas vraiment y toucher.
00:22:10 Mais en effet, si jamais il n'y a pas de désobéissance civile, je rappelle les suffragettes, etc.
00:22:15 Ce n'est pas nouveau. Donc parfois, on enfreint la loi.
00:22:18 Et en enfreignant la loi, on donne de la visibilité à un mouvement.
00:22:21 La question c'est dans quelle mesure on peut accepter des dégradations.
00:22:25 Et là, en effet, il y a une interprétation du Conseil d'État qu'on peut contester ou qu'on peut approuver.
00:22:29 Il y a des dégradations qui ont été commises, des dégradations matérielles,
00:22:32 et pas justement d'attaques directes contre des personnes.
00:22:36 C'est la différence qu'il fait. Et c'est pour ça qu'il accepte.
00:22:39 On peut discuter. Et là, en effet, il pourrait y avoir une variation du jugement sur le fond.
00:22:43 Ensuite, il y a un débat, je suis désolé, mais qu'il faut qu'on ait sur l'agriculture.
00:22:47 Regardez ce qui se passe actuellement en Andalousie.
00:22:49 La vision, je dirais, d'une agriculture intensive avec des réserves inépuisables d'eau,
00:22:54 ça mène à des catastrophes.
00:22:56 Or, regardez ce qui se passe cet été, regardez ce qui s'est passé l'été dernier.
00:22:59 Si jamais on ne change pas de modèle agricole, on va dans le mur.
00:23:02 Donc, beaucoup plus qu'une réflexion sur faut-il ou pas dissoudre les soulèvements de la terre,
00:23:06 la question c'est quelle politique agricole pour demain, parce que notre souveraineté,
00:23:09 elle est liée au fait de pouvoir nourrir les Français.
00:23:11 Donc, d'avoir une agriculture qui soit à la fois responsable et résiliente.
00:23:14 - Eh bien, je vous propose une deuxième manche, si j'ose dire, du débat sur l'avenir de l'agriculture.
00:23:18 On va en reparler beaucoup.
00:23:19 D'abord, Sud Radio sera évidemment à nouveau cette année présente au Salon de l'agriculture,
00:23:23 entre autres, et on a le temps de reparler avec vous, Benjamin Morel, Henri Biespéré,
00:23:26 et pourquoi pas vous aussi, Rodrigo Arenas.
00:23:28 - Je fais un rapport là-dessus qui va sortir en octobre sur la souveraineté alimentaire en France.
00:23:32 Voyez pourquoi, ce sera d'actualité.
00:23:34 - Ce sera toujours d'actualité.
00:23:35 - Et on a auditionné la FNSEA.
00:23:36 - Exactement. Mais ce qui est d'actualité en ce moment, c'est aussi le fait qu'il y ait beaucoup de millionnaires en France.
00:23:40 La France devient le troisième pays au monde où il y a le plus grand nombre de millionnaires.
00:23:44 Est-ce pour vous une bonne chose ou une mauvaise chose ? 0826 300 300.
00:23:48 On va donner la parole à Gérald dans un instant depuis Auxerre,
00:23:51 et on accueillera notre invité à tout de suite sur Sud Radio.
00:23:53 - Les vraies voix de l'été Sud Radio, 17h19, Jean-Marie Bordry.
00:23:59 - Avec Benjamin Morel, avec Rodrigo Arenas et Henri Biespéré, tout comme Gérald d'ailleurs, 0826 300 300, toujours avec nous.
00:24:06 Depuis Auxerre, tout de suite, on attaque notre premier débat.
00:24:09 - D'abord, on aime beaucoup cette chanson, donc on va continuer à la jouer.
00:24:19 Et Pink Floyd, c'est quand même du bon classique.
00:24:22 Pourquoi Pink Floyd ?
00:24:23 Qui chante "Money" parce qu'on l'a appris aujourd'hui.
00:24:25 La France devient troisième du monde, médaille de bronze des millionnaires,
00:24:29 au classement des pays qui comptent le plus grand nombre de millionnaires.
00:24:32 Il y a plus de 2 millions de Français qui ont un patrimoine supérieur à 1 million d'euros.
00:24:37 Je parle de patrimoine, ça veut dire que ça peut être une maison qui coûte plus d'un million d'euros dans le patrimoine,
00:24:41 avec les comptes en banque et tout le reste.
00:24:43 Bref, la France dépasse le Japon, elle reste loin derrière la Chine,
00:24:47 mais bon, c'est quand même un très grand pays, et les Etats-Unis.
00:24:49 Est-ce que pour vous, c'est une bonne chose qu'on ait beaucoup de millionnaires,
00:24:52 ou est-ce que c'est une mauvaise chose ?
00:24:54 On va en parler avec notre invité Fergan Azziari.
00:24:57 Bonjour à vous.
00:24:58 - Bonjour.
00:24:59 - Bienvenue sur Sud Radio.
00:25:00 On est avec vous justement pour ce débat.
00:25:03 La question que je voulais vous poser, d'abord, vous êtes essayiste et chroniqueur au point.
00:25:07 Est-ce que pour vous, c'est une bonne chose ?
00:25:09 - On ne peut pas répondre oui ou non à cette question de manière aussi simpliste,
00:25:13 pour la simple et bonne raison que, vous savez,
00:25:15 aduler les millionnaires sans réserve, c'est aussi stupide que de les déprécier,
00:25:20 de les vilipender sans réserve.
00:25:21 Le tout est de savoir comment ces fortunes se sont bâties.
00:25:24 Ont-elles été bâties de manière loyale ?
00:25:26 Sont-elles la contrepartie de comportements productifs ?
00:25:29 Ou ont-elles été bâties de manière déloyale ?
00:25:32 Vous imaginez bien que toutes les fortunes ne se valent pas,
00:25:35 et que bien que Kim Jong-un fasse partie des gens les plus riches à l'échelle de l'humanité,
00:25:40 sa contribution au Canada de l'humanité est quand même sujette à caution.
00:25:44 Le problème, c'est qu'en France, les fortunes, en effet,
00:25:47 il y a une vraie question sur leur origine,
00:25:49 parce qu'une grande partie du patrimoine des Français les plus riches,
00:25:53 c'est du patrimoine immobilier pour la plupart.
00:25:55 C'est très peu de patrimoine qui sont le fait de la revente d'entreprises,
00:26:00 une revente par exemple.
00:26:02 Or, les prix immobiliers depuis des décennies sont tirés dans les métropoles
00:26:08 par une pénurie qui est artificiellement organisée par les grandes villes.
00:26:13 Et donc quand vous avez votre patrimoine qui s'envole
00:26:16 parce qu'on empêche la construction de logements à Paris et dans d'autres villes,
00:26:20 on ne peut pas dire que ce soit des fortunes dont il faut se féliciter.
00:26:24 Donc en fait, il faut enquêter précisément avant de se faire une opinion
00:26:28 sur le fait de savoir s'il faut se féliciter de ces millionnaires ou non.
00:26:31 La richesse en soi n'est pas un problème.
00:26:33 L'enrichissement peut être une bonne chose, mais pas une bonne question.
00:26:36 Mais l'immobilier coûte trop cher en France.
00:26:38 L'immobilier en France, oui, est encadré par des restrictions
00:26:43 en matière d'urbanisme et en matière financière
00:26:46 qui tend à gonfler artificiellement les patrimoines.
00:26:49 Et donc c'est à mon avis l'une des raisons pour lesquelles
00:26:51 on a beaucoup de millionnaires, mais qui ne sont pas forcément
00:26:55 à la contrepartie de la création de riches.
00:26:56 - Heureusement qu'on a arrêté de construire à certains endroits.
00:26:59 Je vous rappelle qu'on perdait l'équivalent en surface
00:27:01 d'un département français de terre agricole tous les dix ans,
00:27:03 à un moment, Fergan Asiari s'est éteint l'auto-sujet.
00:27:06 - Oui, mais dans ce cas-là, il faut assumer la contrepartie.
00:27:08 C'est le discours qu'on tient aussi à Paris.
00:27:10 Alors chaque fois qu'on dit qu'il faut se relever pour loger plus de gens à Paris,
00:27:13 on nous dit non, il ne faut pas, parce que ça va nuire à l'esthétique parisienne.
00:27:16 Alors très bien, dans ce cas-là, assumons que certaines villes
00:27:19 deviennent des forteresses et arrête-toi avec ce discours hypocrite.
00:27:22 - Et de voir que les prix explosent.
00:27:24 - On s'est d'un coup fait à organiser la pénurie de logements
00:27:26 pour ensuite s'étonner que certains prix augmentent.
00:27:28 - Gérald, avec nous, au 0826 360 depuis Auxerre,
00:27:31 d'abord, est-ce que les prix de l'immobilier ont augmenté à Auxerre ?
00:27:33 - Confirme.
00:27:35 - Non, on va dire que ça se maintient.
00:27:37 - Bon, on va venir chez vous si ça continue, effectivement.
00:27:40 - Vous avez un 20 mètres carrés pour 1500 euros maintenant.
00:27:44 Non, je plaisante.
00:27:45 - C'est déjà ça.
00:27:46 - Bien, Gérald, la France, troisième pays, quand vous avez entendu cette information,
00:27:50 troisième pays où il y a le plus grand nombre de millionnaires au monde,
00:27:53 comment vous l'avez reçu instinctivement, cette info ?
00:27:55 - Comment je l'aperçois ?
00:27:58 Eh bien, vous savez, je suis bien content de le savoir.
00:28:01 En tout cas, je ne fais pas partie de ces millionnaires.
00:28:03 Je dirais que je n'ai rien contre les riches, pas du tout.
00:28:06 Alors, ce que disait l'invité précédent...
00:28:09 - Fergan Asiari.
00:28:10 - Voilà, c'est de savoir la manière dont la personne a pu obtenir,
00:28:14 je dirais, des millions d'euros.
00:28:16 Ce qui est dommage, c'est qu'il n'y a pas d'équilibre.
00:28:19 C'est-à-dire que vous avez des gens qui sont multimillionnaires,
00:28:22 et vous aurez toujours à côté, malheureusement, la contrepartie des gens
00:28:25 qui n'auront jamais la possibilité, n'ose pas,
00:28:28 que d'avoir une belle maison à 100 ou 200 000 euros,
00:28:31 puisque les partages ne seront pas bien.
00:28:33 Avant, on repartageait, je dirais, les bénéfices.
00:28:37 Maintenant, la plupart des grosses entreprises les gardent pour elles.
00:28:40 Et ça, c'est un vrai problème.
00:28:42 Parce que, moi, je veux bien...
00:28:44 Il y a des gens qui, effectivement, sont...
00:28:47 Et puis, on ne va pas parler aussi de la faute fiscale,
00:28:50 parce que la faute fiscale, ça représente aussi des milliards,
00:28:53 des milliards d'euros.
00:28:54 Et là, en général, c'est pareil, c'est de l'argent qui s'en va,
00:28:58 et qui permet à des gens qui sont malhonnêtes
00:29:01 de s'enrichir encore plus dans des paradis fiscaux.
00:29:03 Maintenant, il y aura toujours des riches,
00:29:06 il y aura toujours des moins riches, et il y aura des pauvres.
00:29:08 Mais ce qu'ils disaient, Coluche, je le rappelle,
00:29:11 il va être content, les pauvres, de savoir qu'ils sont dans un pays riche.
00:29:14 Ils sont très contents. Voilà.
00:29:16 - Pas mieux.
00:29:16 - Merci pour cette citation, vous allez faire sourire, Rodrigo Arenas.
00:29:20 - J'adore Coluche, mais vous savez, j'en ai en France des années 80.
00:29:22 - Vous ne prenez pas de risque, c'est votre génération, en plus.
00:29:25 - Ah oui, mais ce n'était pas si bien vu que ça, à l'époque.
00:29:27 Comme Goldman, comme...
00:29:28 Moi, je suis génération Harakiri, quand même, donc voilà.
00:29:31 On est dans un truc compliqué, à cette époque.
00:29:33 - Vous faites partie d'un mouvement de gauche,
00:29:34 non pas un parti, mais un mouvement, la France Insoumise,
00:29:36 le partage des richesses.
00:29:38 Est-ce que, pour vous, le fait qu'il y ait beaucoup de millionnaires en France
00:29:41 est la preuve qu'il y a une des inégalités très fortes
00:29:43 et qu'on ne partage pas assez les richesses, ou ça n'a rien à voir ?
00:29:46 - Qu'il y ait des inégalités en France, c'est une évidence.
00:29:49 Ce n'est pas de gauche ou de droite, c'est juste lire les statistiques de l'INSEE,
00:29:52 qui l'attestent.
00:29:53 La question, c'est comment se fait la répartition.
00:29:55 L'Allemagne a une richesse quasi équivalente,
00:29:58 complètement en termes de PIB, etc.
00:30:00 Et la répartition se fait de façon plus égalitaire, j'ai envie de dire.
00:30:03 C'est-à-dire que la façon dont les riches participent
00:30:05 à la mutualisation, à la solidarité nationale, est plus efficace.
00:30:08 Moi, je suis tombé, cette semaine, sur une information au Massachusetts,
00:30:13 où il y a eu une augmentation de la fiscalité de 4% sur les millionnaires,
00:30:16 et que ça a permis quoi ?
00:30:18 De rendre gratuite la cantine scolaire pour tous les élèves des écoles publiques.
00:30:20 Donc, vous voyez, c'est à quoi ça sert tout ça.
00:30:22 Donc, qu'il y ait des riches en France, j'ai envie de dire, pourquoi pas ?
00:30:25 De toute façon, le système fonctionne comme ça.
00:30:26 La question, c'est comment ils contribuent à la richesse nationale.
00:30:29 Et quand je vois l'état du service public dans notre pays,
00:30:31 moi, j'ai été aux urgences parce que je me suis cassé le pied.
00:30:33 Quand je vois la rentrée scolaire avec l'ARS...
00:30:35 - Vous avez été bien soigné ?
00:30:37 - J'ai été très bien soigné, ça a pris un peu de temps.
00:30:39 Et je remercie le personnel hospitalier de l'hôpital de Cahors,
00:30:41 qui est extraordinairement compétent,
00:30:43 et qui m'ont fait état aussi de leurs difficultés.
00:30:45 Et bien, je pense que réfléchir une nouvelle fiscalité dans notre pays
00:30:49 est quelque chose d'actualité,
00:30:51 notamment quand l'essentiel du patrimoine qui est fait sur notre pays
00:30:56 n'est pas le fruit du travail des gens qui le perçoivent,
00:30:58 mais celui de leurs précédeurs dans leur hiérarchie dynastique.
00:31:03 - Donc, j'étais à l'école de la République,
00:31:06 il me semblait qu'en 1789, on a dit deux-trois trucs sur les privilèges
00:31:09 et sur le fait de rendre aux enfants quelque chose qu'ils n'ont pas créé eux-mêmes.
00:31:12 Je pense qu'il est temps de se reposer cette question-là en 2023
00:31:15 et de refonder le contrat social qui nous lie.
00:31:17 - Benjamin Morel, pour le politologue que vous êtes,
00:31:19 ça c'est un vieux débat qu'on a en France.
00:31:21 - C'est un vieux débat, mais c'est un débat tout à fait essentiel en réalité.
00:31:23 Les vraies inégalités aujourd'hui,
00:31:25 la vraie fracture sociale, elle n'est pas sur les revenus.
00:31:27 On se demande toujours "tu gagnes combien ?"
00:31:29 et on en tire un statut social.
00:31:31 Non, c'est des fractures sur le patrimoine.
00:31:33 Et dès le moment où vous dites "on va taxer plus les successions immobilières",
00:31:36 vous dites "oh, la pauvre mamie qui veut transmettre..."
00:31:38 Mais non, la plupart des propriétaires immobiliers,
00:31:41 en réalité, ont beaucoup d'appartements, etc.
00:31:43 Et donc, on construit comme ça, de génération en génération,
00:31:46 des inégalités qui sont incrustées.
00:31:48 La vraie fracture aujourd'hui, elle est beaucoup plus entre locataire et propriétaire
00:31:52 parce que ce qui a augmenté dans le panier de la ménagère depuis 30 ans,
00:31:55 ce n'est pas tant la consommation, par exemple, alimentaire,
00:31:57 c'est beaucoup les loyers et c'est donc beaucoup l'immobilier.
00:32:00 Donc là, il y a un vrai sujet que l'on devrait traiter
00:32:02 et qui pose d'autres questions, d'ailleurs.
00:32:04 Parce que moi, j'entends le fait qu'on ne construit pas assez de logements à Paris,
00:32:07 mais en réalité, quelle est la différence, par exemple, avec l'Allemagne ?
00:32:10 En Allemagne, on a gardé une économie productive.
00:32:13 Une entreprise, une usine, vous pouvez la mettre en territoire rural.
00:32:16 Et donc, vous réinsufflez de la vie en territoire rural.
00:32:18 Vous ne trouvez pas de personnes aujourd'hui pour habiter dans les territoires ruraux.
00:32:21 Là, il y a du logement.
00:32:22 En revanche, quand vous faites le Paris,
00:32:24 fait au début des années 2000, d'une économie toute service,
00:32:26 et bien, à ce moment-là, vous avez une concentration dans la métropole,
00:32:29 les gens y étouffent,
00:32:30 et vous avez une activité qui, par définition, devient dysfonctionnelle.
00:32:34 - Sachant qu'on a toujours été beaucoup plus centralisé que l'Allemagne.
00:32:36 - Ce n'est pas un problème de centralisation.
00:32:38 C'est un problème, parce que là, je ne vous parle pas,
00:32:40 Bordeaux, Strasbourg et Lyon,
00:32:42 on a construit des grandes métropoles et on a dit,
00:32:45 on y concentre l'activité. Ce n'est pas ça qu'il faut faire.
00:32:47 C'est justement dans les petits patelins.
00:32:48 Et donc, il faut repenser notre vision,
00:32:50 à la fois de l'aménagement du territoire,
00:32:52 de l'industrialisation du pays,
00:32:54 et derrière, une vraie rupture sur le sujet du patrimoine.
00:32:57 C'est un vrai changement de paradigme.
00:32:58 - Sauf que justement, un patrimoine qui se transmet de génération en génération,
00:33:02 c'est quelque chose qui parle aussi à l'agriculteur qui est avec nous en Rébias-Péret.
00:33:05 C'est le principe en général.
00:33:07 Un agriculteur, les terres qu'il exploite, en général, elles sont plutôt familiales, non ?
00:33:11 - Non, non. La majorité des terres exploitées sont en fermage.
00:33:16 C'est-à-dire que ce sont des propriétaires extérieurs qui louent à des agriculteurs.
00:33:21 - Merci de casser mes idées, Rassou.
00:33:24 Merci de casser mes idées, Rassou, c'est important.
00:33:26 Par contre, effectivement, les propriétaires de fonds de services,
00:33:30 c'est souvent des transmissions de génération en génération.
00:33:34 On constate aujourd'hui qu'il y a un millionnaire,
00:33:36 ça peut être le travail de deux, trois, quatre générations.
00:33:39 Lui, il hérite de ça, il se retrouve effectivement un millionnaire.
00:33:42 Moi, ce que je trouve...
00:33:45 - Alors, on vous a perdu, mais on va vous retrouver en Rébias-Péret,
00:33:47 ça, je vous fais la promesse.
00:33:48 On va essayer de vous retrouver du côté du Bern.
00:33:50 J'aimerais, tiens, donner la parole à notre invité, Fergan Azihari.
00:33:53 Emmanuel Macron, président de la République, a souvent été taxé par ses...
00:33:56 Alors, taxé, c'est un mauvais jeu de mots, pardon.
00:33:58 Mais en tout cas, qualifié par ses adversaires de président des riches.
00:34:02 Est-ce que vous confirmez que sa politique a été plus favorable aux millionnaires français ?
00:34:08 - Oui.
00:34:08 - Je ne sais pas si on peut se réduire à la politique d'Emmanuel Macron avec un tel slogan,
00:34:13 mais pour venir à l'action des inégalités qu'il a évoquées tout à l'heure,
00:34:15 je pense que c'est vraiment un débat qu'il faut arrêter de...
00:34:18 C'est un débat de maternelle.
00:34:19 C'est-à-dire que la question des inégalités en France, je trouve,
00:34:22 reçoit un traitement qui est assez déplorable,
00:34:24 parce que les inégalités, l'évolution des inégalités de patrimoine,
00:34:28 pardon de le dire, ne dit absolument rien de la condition des peuples,
00:34:31 ne dit absolument rien de la condition des pauvres,
00:34:33 et ne dit absolument rien de la mobilité sociale à l'intérieur d'un pays.
00:34:37 Vous savez, un économiste comme Thomas Piketty,
00:34:39 qui n'est pas vraiment un disciple de Michael Schuman,
00:34:43 disait dans ses excès, nous apprend que les périodes de réduction des inégalités les plus fortes
00:34:49 dans l'histoire de l'Europe moderne, ce sont les périodes de guerre.
00:34:52 Vous voyez bien qu'il serait complètement idiot d'en déduire que 14-18 et 39-45
00:34:57 constituait une espèce d'âge d'or social,
00:34:59 au motif que les inégalités se sont réunies à ce moment-là.
00:35:01 Donc le discours qui consiste à faire des inégalités le thermomètre du bien-être social
00:35:06 n'a strictement aucun sens sur le plan économique,
00:35:08 mais pas ça qui va déterminer la condition des gens
00:35:11 et la manière dont les gens peuvent s'exprimer de leur condition.
00:35:14 Pour en venir à la question des millionnaires et du patrimoine,
00:35:17 la question c'est comment en France on s'enrichit ?
00:35:20 Quelqu'un qui s'enrichit, qui devient millionnaire parce qu'il fond une entreprise innovante,
00:35:23 parce qu'il crée un vaccin ARN messager et qui rend service à l'humanité,
00:35:30 ce genre de fortune est évidemment à saluer et à multiplier
00:35:33 parce qu'elles sont simplement la contrepartie d'une amélioration de la condition humaine.
00:35:38 En revanche, si vous tombez sur un propriétaire d'un appartement parisien,
00:35:41 vous lui dites qu'il devrait avoir honte ?
00:35:44 C'est-à-dire que si son appartement, encore une fois, a vu sa valeur se décupler,
00:35:49 je caricature, parce qu'en effet il y a des législations
00:35:52 qui empêchent la liberté d'entreprendre dans le secteur de l'immobilier,
00:35:55 qui réduisent la concurrence sur le marché immobilier,
00:35:59 là vous avez une vraie question.
00:36:00 Le problème en France, c'est que le débat sur les fortunes et les richesses
00:36:03 est abordé avec un niveau maternel en disant "un machin est riche, c'est triste",
00:36:07 alors que la vraie question c'est comment les gens s'enrichissent ?
00:36:09 Leur fortune est-elle obtenue honnêtement,
00:36:13 c'est-à-dire par des moyens entrepreneuriaux ou l'héritage,
00:36:16 plutôt aussi de manière tout à fait honnête,
00:36:18 parce que l'héritage fait partie du progrès humain aussi,
00:36:20 mais les fortunes sont obtenues en raison de restrictions et problématiques.
00:36:26 La réponse du parent d'élève Rodrigo Arinas,
00:36:28 qui apparemment est revenu malgré lui à la maternelle.
00:36:31 En fait, la France, si on regarde son école,
00:36:35 qui s'est quand même fondée sur l'ascenseur social,
00:36:37 sur l'émeritocratie, sur l'élitisme républicain,
00:36:39 tous ces concepts qui sont d'un siècle que nous n'avons pas connus,
00:36:42 aujourd'hui est mise en échec par rapport à ça.
00:36:45 On sait aujourd'hui que les écoles privées,
00:36:47 d'ailleurs c'est un mérite qu'on peut donner à Papendiaïe,
00:36:49 qui en demandant que les écoles privées participent à la mixité sociale,
00:36:52 a mis en avant le fait que non, les écoles privées
00:36:55 sont une vraie ségrégation sociale,
00:36:57 et que c'est organisé, que c'est structuré,
00:36:59 et que c'est financé par les impôts des Français.
00:37:01 Donc on est dans cette organisation.
00:37:02 C'est-à-dire qu'aujourd'hui l'école ne permet plus justement
00:37:04 à cette égalité républicaine qui serait liée simplement au travail scolaire,
00:37:08 même avec des critères qu'on peut discuter.
00:37:10 Donc oui, aujourd'hui le patrimoine, que ce soit à Paris ou ailleurs,
00:37:12 détermine les choses.
00:37:14 Quand on parle de fermage,
00:37:15 c'est qu'il y a un grand propriétaire terrien qui loue ses terres.
00:37:18 Donc on est aussi dans une relation très féodale des terres.
00:37:21 La question c'est que, que ce soit au Paris ou ailleurs,
00:37:23 cela est arrivé à son terme.
00:37:25 Aujourd'hui, qui peut penser que l'urbanisme parisien
00:37:28 va résister au changement climatique ? C'est faux.
00:37:29 Qui peut penser que le Paris touriste,
00:37:32 avec 60 degrés sur la place de l'Opéra en plein été,
00:37:36 va résister pour les isanquiennes ? La réponse c'est non.
00:37:38 Donc il va falloir repenser la capitale,
00:37:40 il va falloir repenser les grandes villes,
00:37:42 il va falloir représenter aussi les relations avec la ruralité pour cela.
00:37:45 Vous avez parlé de la Bourgogne, vous la connaissez autant que moi.
00:37:48 On sait qu'il y a beaucoup de Parisiens qui ont des maisons secondaires dans Lyon
00:37:51 et que finalement, les gens qui habitaient dans Lyon,
00:37:54 par exemple, doivent vendre leurs maisons
00:37:57 parce qu'on leur propose des prix plus chers,
00:38:00 que ça fait un petit havre de paix à l'extérieur,
00:38:02 comme était d'ailleurs la banlieue dans le siècle passé
00:38:04 pour les Parisiens qui prenaient le train qui autorisait sur l'UDRER.
00:38:07 Vous voyez tout ça ? Il va falloir repenser l'urbanité.
00:38:10 Il va falloir repenser tout ça.
00:38:11 Pourquoi pas ? Quittons les grandes villes.
00:38:13 Parce qu'on n'aura pas le choix.
00:38:14 On est à l'arbre de l'autopostale, il faut l'accepter.
00:38:15 Et bon, si ça fait baisser le prix de l'immobilier,
00:38:18 ça fera peut-être réduire le nombre de millionnaires.
00:38:21 J'aimerais revenir avec vous, Féregga Naziari, sur un sujet quand même,
00:38:25 parce qu'on n'en a pas encore parlé.
00:38:26 Une des premières décisions, elle avait été très décriée
00:38:29 par ses adversaires d'Emmanuel Macron,
00:38:30 c'était de transformer l'impôt sur la fortune,
00:38:33 donc surtout le patrimoine,
00:38:34 en impôt sur la fortune immobilière.
00:38:37 En quelque sorte, il était presque d'accord avec vous.
00:38:39 C'est-à-dire qu'il considérait qu'il fallait taxer la fortune
00:38:41 qui avait été amassée par héritage, par exemple,
00:38:44 plutôt que la fortune qui était le fruit du travail.
00:38:46 Là encore, c'est une mauvaise distinction.
00:38:49 C'est-à-dire que l'affaire de l'immobilier en tant que fait
00:38:51 n'est pas non plus mauvaise en soi.
00:38:52 Ce n'est pas ce que j'ai dit.
00:38:53 C'est-à-dire que quelqu'un qui a investi dans l'immobilier,
00:38:55 qui convertit son épargne en logements supplémentaires
00:38:59 et donc qui voit son patrimoine augmenter,
00:39:01 rend service à la collectivité.
00:39:03 Et de ce point de vue-là,
00:39:04 diminuer la fiscalité du patrimoine est une bonne chose
00:39:07 parce qu'on sait très bien que la fiscalité du patrimoine
00:39:09 tend à décourager l'épargne, tend à décourager l'investissement
00:39:13 et que c'est l'épargne et l'investissement
00:39:14 qui gênent la prospérité collective.
00:39:16 Donc là encore, si vous voulez,
00:39:19 cette obsession de la fiscalité qui caractérise notre pays
00:39:23 revient à nous tirer une balle dans le pied
00:39:25 et donc à ralentir la croissance économique.
00:39:27 Le problème, encore une fois, c'est qu'aujourd'hui, en effet,
00:39:29 on a beaucoup plus d'intérêt en France,
00:39:32 en tout cas dans certaines villes,
00:39:34 quand on est propriétaire immobilier,
00:39:36 bien effectivement, de prospérer sur des législations restrictives
00:39:40 pour voir notre fortune augmenter
00:39:42 que d'investir notre épargne pour s'enrichir.
00:39:46 L'enrichissement en soi n'est pas un problème, je le dis.
00:39:49 En revanche, c'est la manière de s'enrichir.
00:39:51 Et donc si on a un système fiscal qui est sobre,
00:39:54 qui encourage les Français à investir davantage
00:39:57 dans l'immobilier ou ailleurs,
00:39:59 c'est une très bonne chose.
00:40:00 Heureusement, aujourd'hui, ces fortunes-là,
00:40:02 on peut discuter de leur origine, de leur provenance.
00:40:05 - Moi, j'entends ce qui est dit là.
00:40:06 La question, c'est est-ce qu'une situation de rente,
00:40:08 d'ailleurs qui n'est pas inhérente à notre travail,
00:40:09 doit permettre de continuer à maintenir un statut social
00:40:12 qui nous met en dehors de la société française ?
00:40:14 Il me semble que la République, la réponse est non.
00:40:16 La question qui se pose aujourd'hui,
00:40:17 c'est comment est-ce que ces personnes qui s'enrichissent
00:40:20 par leur travail, par leurs investissements
00:40:21 en tant qu'entrepreneurs,
00:40:23 ils sont aussi débiteurs de la richesse nationale ?
00:40:27 Je pense par exemple à ces entreprises qui s'installent.
00:40:29 La collectivité, qu'est-ce qu'elle fait ?
00:40:31 Elle fait des routes autour, elle met des hôpitaux,
00:40:32 elle met des écoles pour les mômes,
00:40:33 elle construit des logements pour les gens qui vont travailler.
00:40:35 Regardez ce qui se passe, même si j'en pense pas du bien,
00:40:38 sur les grosses entreprises qui ont fabriqué des batteries à Dunkerque.
00:40:41 Bah, autour, qu'est-ce qui se passe ?
00:40:43 C'est que les collectivités territoriales...
00:40:44 - Elles abrognent du travail.
00:40:45 - Elles abrognent du travail.
00:40:46 Voilà, c'est un autre sujet qu'on abordera à un autre moment peut-être.
00:40:49 Mais en tout cas, ce qui est sûr, c'est que ça fait monter le prix de l'immobilier.
00:40:52 Il y a du logement qui est construit,
00:40:54 il y a des routes qui sont mises en place,
00:40:55 des écoles, des collèges, des lycées.
00:40:57 Donc les entreprises s'enrichissent aussi,
00:40:59 les gens qui investissent, les riches qui profitent des entreprises
00:41:02 s'enrichissent aussi de l'effort de tous.
00:41:03 Et aujourd'hui, encore une fois, je pense que la question est la répartition des richesses
00:41:06 et non pas la création sur laquelle je pense que nous sommes tous d'accord.
00:41:09 - Vous avez un mot, Benjamin Morel ?
00:41:10 Choisissez-le bien pour conclure.
00:41:12 - Bah écoutez, je crois qu'il faut, concernant l'héritage,
00:41:15 être quand même relativement réaliste.
00:41:16 Moi j'entends ce qui est dit, mais si j'hérite de 100 appartements à Paris,
00:41:20 je n'ai pas besoin de travailler dans ma vie.
00:41:21 - Absolument.
00:41:21 - Et je n'ai absolument pas mérité de les avoir hérités,
00:41:24 si ce n'est d'avoir eu papa et maman qui, eux, en ont peut-être également hérité.
00:41:27 - Donc vous voulez augmenter les droits de succession ?
00:41:29 - Si jamais je veux acheter un appartement de 40 m² à Paris,
00:41:33 je dois gagner 100 000 euros par an.
00:41:35 Il y a peu de Français qui peuvent le faire ainsi.
00:41:36 Donc on a en effet un problème de succession sur l'immobilier.
00:41:39 En revanche, là où je rejoins notre interlocuteur,
00:41:41 c'est que sur le patrimoine productif, et les deux sont très différents,
00:41:44 on a en effet un problème aujourd'hui de taxation qui fait
00:41:47 qu'on a du mal à transmettre les entreprises,
00:41:48 à la différence de l'Italie par exemple.
00:41:50 Et donc ce faisant, on a un problème
00:41:52 et on aide beaucoup d'entreprises qui partent à l'étranger.
00:41:54 - Merci à notre invité en tout cas d'être intervenu sur Sud Radio.
00:41:57 Fergan Azihari, essayiste et chroniqueur au magazine Le Point.
00:42:00 On salue d'ailleurs chaleureusement nos confrères du Point.
00:42:03 Allez, restez avec nous sur Sud Radio.
00:42:04 On se retrouve dans un instant.
00:42:05 On va continuer à débattre, faire le tour de l'actualité.
00:42:07 Mais avant ça, tiens, je vais tester vos connaissances de culture générale
00:42:10 sur la date du jour.
00:42:11 Vous verrez, vous allez presque retourner à l'école, à tout de suite.
00:42:14 - Les vraies voix de l'été Sud Radio, 17h-19h, Jean-Marie Bordry.
00:42:19 - Les vraies voix de l'été sur Sud Radio qui continuent à débattre,
00:42:22 même quand vous ne les entendez plus.
00:42:23 Nous sommes toujours avec Benjamin Morel, Rodrigo Arenas, Henri Biasperré.
00:42:27 On vous a perdu plusieurs fois Henri.
00:42:28 Il y a apparemment des petits problèmes de réseau.
00:42:30 On est désolé, mais on ne vous oublie pas.
00:42:32 Et on est toujours avec Gérald au 0826-300-300, puis au CER.
00:42:36 On fait une pause dans l'actualité Gérald.
00:42:37 On va regarder ce qui s'est passé les 16 août.
00:42:40 Là, je vais vous donner trois hommages à rendre à trois grands artistes en général.
00:42:44 Mais avant ça, je vais vous proposer de choisir l'une de nos trois vraies voix
00:42:46 avec laquelle vous allez faire équipe contre les deux autres.
00:42:49 On est avec Benjamin Morel, Rodrigo Arenas ou Henri Biasperré.
00:42:52 Qui vous choisissez Gérald ?
00:42:53 - Benjamin.
00:42:54 - Allez, vous serez avec Benjamin.
00:42:55 Il a l'air enchanté.
00:42:56 C'est l'idée de jouer, pas l'idée de jouer avec vous.
00:43:00 Quoi qu'il en soit, je vais vous poser trois questions.
00:43:02 Trois personnes, trois grands artistes sont morts un 16 août.
00:43:06 On va voir si vous les reconnaissez.
00:43:07 Je vais vous faire écouter quelque chose.
00:43:09 Le premier qui a la bonne réponse répond et rapporte le point à son équipe.
00:43:12 C'est tout bête.
00:43:12 On va commencer avec la première question.
00:43:16 Quel grand acteur français est mort il y a 72 ans, jour pour jour,
00:43:21 qu'on entend dans cet extrait culte ?
00:43:24 - Moi, j'ai dit "Bizarre, bizarre" comme c'est étrange.
00:43:26 - Oui, c'est Louis Jouvet.
00:43:27 - Pourquoi j'ai dit "Bizarre, bizarre" ?
00:43:30 - C'est Louis Jouvet.
00:43:31 - Je suis sûr que c'est pour ça que vous avez dit "Bizarre, bizarre".
00:43:34 - Moi, j'ai dit "Bizarre".
00:43:36 - Ne vous inquiétez pas, on vous a entendu.
00:43:37 Je voulais juste laisser l'extrait.
00:43:38 Vous vous rappelez de ce film ou pas ?
00:43:41 - Oui, absolument.
00:43:42 - C'est drôle de drame.
00:43:43 Scène culte, Louis Jouvet qui nous a quitté il y a 72 ans, jour pour jour.
00:43:47 Il avait vraiment marqué son époque.
00:43:49 Il était aussi dans Topaz, Knock, La kermesse héroïque.
00:43:52 D'autres grands classiques, ça vous parlait aussi, Rodrigo Arenas ?
00:43:54 - J'ai habité très longtemps aux quatre allées de Jouvet à Champigny-sur-Marne.
00:43:57 - Voilà, donc ça vous parle.
00:43:59 Allez, on continue.
00:44:00 Et exactement, hommage à une légende.
00:44:04 Évidemment, une légende.
00:44:05 Alors là, il faudrait être très rapide, mais on va laisser quand même la musique
00:44:08 se dérouler jusqu'à la fin, parce que je pense que vous l'aurez très vite.
00:44:11 Quel grand chanteur, il est mort il y a 46 ans, jour pour jour.
00:44:15 Notamment l'auteur de...
00:44:16 - We can go on together, with suspicious minds.
00:44:24 And we can build our dreams, on suspicious minds.
00:44:30 - Rodrigo Arenas a chuchoté en premier.
00:44:32 Est-ce que les autres l'avaient ou pas ?
00:44:33 - Non.
00:44:34 - C'est Elvis.
00:44:35 C'est bien Elvis, comme l'a dit Rodrigo Arenas.
00:44:40 - Exactement.
00:44:41 Un partout pour les deux équipes, pour chaque équipe.
00:44:43 On va essayer de vous départager avec la troisième.
00:44:45 La troisième question.
00:44:46 Quelle chanteuse faudrait être rapide aussi, parfois appelée la Queen of Saôle ?
00:44:50 Reine de la Saôle est morte le 16 août 2018 à l'âge de 76 ans.
00:44:55 - Je pense que vous avez tous entendu ce titre, évidemment, une fois.
00:45:12 Mais vous avez le nom ou pas ?
00:45:13 - Aretha Franklin.
00:45:14 - Vous l'avez aussi.
00:45:15 - Bravo.
00:45:16 - Allez, on va dire que vous êtes ex-echo.
00:45:19 Il l'avait aussi également, Rodrigo Arenas.
00:45:21 Voilà, fallait qu'on rende hommage quand même.
00:45:22 Aretha Franklin, Elvis Presley.
00:45:23 Et Louis Jouvet, je ne savais pas que les trois étaient morts, on le saura désormais.
00:45:27 Quoi qu'il en soit, restez avec nous sur Sud Radio.
00:45:29 On va se retrouver dans quelques minutes, on va débattre.
00:45:31 Bon, on va débattre d'abord du loup.
00:45:33 Il y a eu un abattage de loup, on appelle ça un tir de défense.
00:45:36 Cette semaine, ça a fait scandale dans le sud-ouest auprès des défenseurs de la cause
00:45:40 animale.
00:45:41 Faut-il protéger davantage le loup ? Ce sera notre deuxième débat.
00:45:44 Notre coup de projecteur à 18h30.
00:45:46 On va revenir sur l'actualité.
00:45:47 Le coût de la rentrée, ça a encore augmenté, Rodrigo Arenas.
00:45:50 C'est quoi le coût moyen pour la rentrée d'un élève ?
00:45:52 En fait, ça dépend, mais d'après, que choisir, c'est de l'ordre de plus de 10%.
00:45:59 C'est énorme.
00:46:00 Voilà, c'est énorme.
00:46:01 On va en reparler dans un instant avec vous.
00:46:02 On va en parler avec Benjamin Morel.
00:46:03 Et avant ça, l'alerte lancée par le président de l'USAP.
00:46:07 On est sur Sud Radio, la radio de la Coupe du monde de rugby.
00:46:09 Le président du club de Perpignan qui a eu un épouvantable accident de manège il y a
00:46:12 quelques années.
00:46:13 Il a vu que ça s'était reproduit cette année.
00:46:15 Il lance une pétition pour que ces erreurs ne se reproduisent plus.
00:46:17 On va en parler avec lui juste après les infos de 18h.
00:46:20 Bienvenue à vous dans Les Vrais Voix.
00:46:22 Continuez à nous appeler au 0826 300 300.
00:46:24 A tout de suite.
00:46:25 Les Vrais Voix de l'été Sud Radio, 17h19h.
00:46:29 Jean-Marie Bordry.
00:46:30 Les Vrais Voix de l'été avec nos trois vrais voix du jour.
00:46:33 Benjamin Morel, maître de conférence à l'université Paris-Assas.
00:46:37 Nous sommes également avec l'agriculteur et membre du conseil économique, social et
00:46:41 environnemental Henri Biasperré qui est en duplex depuis son Béarn.
00:46:45 Et il a raison de rester dans le Béarn.
00:46:47 Quand même, on aimerait bien être avec vous.
00:46:48 Sachez-le Henri.
00:46:49 Sachez-le.
00:46:50 Sachez-le.
00:46:51 Parce qu'on a fait notre rentrée, ça fait un moment.
00:46:53 Et d'ailleurs, Rodrigo Arenas l'a fait aujourd'hui sa rentrée médiatique, c'est ça ?
00:46:56 Hier.
00:46:57 Vous l'avez faite hier.
00:46:58 Et sur des chapeaux de roue parce que c'est la rentrée tout court.
00:47:01 Et vous êtes parent d'élève, vous allez en parler dans quelques instants.
00:47:03 Je rappelle Rodrigo Arenas que vous êtes député France Insoumise de Paris.
00:47:07 Au programme de cette deuxième heure des Vrais Voix, on va parler de nos campagnes
00:47:11 aussi justement et du loup.
00:47:12 Faut-il davantage protéger le loup ? Je rappelle que le loup lui-même est une espèce protégée.
00:47:18 Il y en a un qui a été abattu dans le sud-ouest il y a quelques jours, ça a fait polémique.
00:47:22 On va en reparler avec vous tous au 0826 300 300.
00:47:24 Que vous soyez défenseur du loup ou même de l'ours, c'est un peu le même débat.
00:47:28 Ou alors que vous soyez agriculteur et plutôt hostile pour certains d'entre vous, notamment
00:47:32 éleveur à la présence du loup.
00:47:34 Vous êtes tous les bienvenus au 0826 300 300.
00:47:36 On va essayer de débattre sereinement avec vous.
00:47:39 Mais tout de suite, je voudrais qu'on entende un cri d'alarme.
00:47:41 Les Vrais Voix Sud Radio.
00:47:44 Cri d'alarme de François Rivière qui est un ami et qui est presque chez lui sur Sud
00:47:49 Radio, parce que Sud Radio est la radio de la Coupe du monde de rugby.
00:47:52 François Rivière est le président de l'USAP, le club de rugby de Perpignan.
00:47:56 Bienvenue à vous François Rivière.
00:47:57 - Bonsoir.
00:47:58 - Vous êtes ici chez vous sur Sud Radio et vous le savez évidemment.
00:48:02 Mais aujourd'hui, ce n'est pas pour parler rugby que vous intervenez.
00:48:05 Vous intervenez parce que vous lancez une pétition.
00:48:07 Je le rappelle, il y a dix jours, un terrible accident de manège dans une fête foraine
00:48:11 a causé la mort d'un jeune.
00:48:13 C'était il y a dix jours au Cap d'Agde.
00:48:14 On apprend ce dimanche qu'en Belgique, plusieurs personnes ont été éjectées dans une autre
00:48:19 fête foraine.
00:48:20 Et vous, ce que vous rappelez François Rivière en ce moment, c'est que ça vous est arrivé
00:48:24 vous-même.
00:48:25 Il y a cinq ans, vous avez eu un dramatique accident dans un manège qui vous a occasionné
00:48:30 des semaines de coma.
00:48:31 - Exactement, exactement.
00:48:33 C'était un jour que je ne suis pas prêt d'oublier.
00:48:36 C'est le jour de l'enterrement des funérailles de ma mère.
00:48:39 On avait voulu l'après-midi se détendre et monter sur un manège.
00:48:42 Et suite à une succession de fautes et d'erreurs qui ont été sanctionnées par la justice,
00:48:48 j'ai été catapulté au cinquième tour de manège, ce qui a entraîné chez moi un long
00:48:54 coma de trois semaines.
00:48:56 Et puis le fait que j'ai été reconstruit sur une large partie du corps, ce qui me vaut
00:49:01 encore 25-30% de taux d'invalidité.
00:49:05 Voilà, donc je suis là, je suis en vie.
00:49:08 Mais c'est vrai que quand je vois la succession de ces accidents, vous voulez que je vous
00:49:12 dise, ça me rend dingue.
00:49:13 - Ça vous rend dingue.
00:49:14 Alors justement, l'explication des propriétaires du manège du Cap d'Agde, où a eu lieu l'accident
00:49:19 qui a été mortel il y a dix jours, ils disent que c'est parce qu'il y a eu beaucoup de
00:49:22 vent.
00:49:23 Évidemment, l'avocat de la famille de la victime n'est pas d'accord, il dit que le
00:49:26 vent ne peut pas tout expliquer.
00:49:27 Vous, vous dites que ces successions d'erreurs ne sont pas possibles.
00:49:31 - Évidemment, parce que pareil pour le Cap d'Agde, on dit c'est à cause du vent.
00:49:35 Mais souvenez-vous, une semaine avant, il y a une structure gonflable sur la Côte d'Azur
00:49:41 qui s'est envolée, because le vent là aussi.
00:49:43 Il y a quand même un papa qui est mort et un enfant qui était dans le coma.
00:49:49 Il en est peut-être sorti maintenant, mais qui était dans le coma.
00:49:51 Donc je veux dire, comment est-ce qu'on peut...
00:49:53 C'est pour ça que je pense qu'il y a plusieurs sujets.
00:49:56 On a besoin des fêtes foraines dans les chœurs de villes pour animer les villes.
00:50:00 Et c'est important.
00:50:01 Par contre, il y a deux thèmes.
00:50:03 Un, le thème de contrôle.
00:50:05 Deux, le thème de la formation.
00:50:08 Et puis enfin, peut-être qu'à un moment donné, et notamment sur l'accident de l'Allemagne
00:50:13 il y a deux jours, on peut s'interroger sur une performance inouïe des manèges.
00:50:21 Il faut être sérieux.
00:50:22 Le manège, ça ne doit pas être un lieu où on doit prendre des risques particuliers.
00:50:28 Et là, je pense qu'il est bon que le législateur puisse s'en saisir.
00:50:31 Qu'on encadre, en fin de compte, les performances de certains manèges qui donnent...
00:50:35 Pourtant, c'est ce qu'on vient chercher aussi dans certains manèges, des sensations fortes.
00:50:38 Et c'est ça qui est trop risqué, vous pensez ?
00:50:39 Oui, je pense.
00:50:41 Je pense que maintenant, il faut quand même...
00:50:43 Il faut que ça s'arrête.
00:50:45 C'est un peu...
00:50:46 On le dit souvent pour les voitures, on ne peut pas faire n'importe quoi non plus.
00:50:50 Et permettre n'importe quoi.
00:50:52 Il y a quand même un vrai sujet de formation.
00:50:54 Moi, par exemple, dans mon accident, c'était le personnel qui s'occupait du manège, mais
00:50:59 il n'était absolument pas formé.
00:51:00 Absolument pas formé aux règles de sécurité.
00:51:03 Il les a quasiment découverts le jour du accident.
00:51:06 Puis enfin, un sujet du contrôle.
00:51:08 Et moi, je crois que pour que les contrôles soient efficaces, comme pour le dopage en
00:51:11 rugby, il faut qu'ils soient inopinés.
00:51:13 Qu'au moment de l'installation du manège, s'il vous plaît, il y ait un contrôle très
00:51:17 bien, encore heureux, mais il faut remplir de temps en temps qu'il y ait un contrôle
00:51:21 inopiné.
00:51:22 Moi, sur mon manège, il y aurait eu un contrôle intempestif.
00:51:25 Il se serait aperçu que mon manège n'était pas en état de recevoir du public.
00:51:29 Et vous ne seriez pas monté dedans.
00:51:30 Voilà.
00:51:31 Et donc, je pense que c'est bien les trois sujets.
00:51:35 Un, les performances, les armes ne montent pas au ciel.
00:51:39 Il faut à un moment donné, peut-être tous, sur un plan société, qu'on réfléchisse
00:51:46 à être raisonnable.
00:51:47 Deux, la formation.
00:51:48 Et trois, le contrôle.
00:51:49 Et on ne peut pas accepter dans une société comme la nôtre qu'il y ait, comme en ce
00:51:53 moment, un accident tous les quinze jours.
00:51:55 Je veux dire, avec un mort, quelqu'un en urgence absolue, dans le coma.
00:52:00 Oui, j'ai eu beaucoup de chance de m'en sortir, beaucoup de chance de m'en sortir, même
00:52:04 si ma vie n'a jamais été tout à fait la même sur un plan physique.
00:52:07 Mais bon, je m'en suis sorti.
00:52:09 Effectivement, vous avez eu de la chance de vous en sortir.
00:52:11 Vous avez un député avec vous, d'ailleurs, ici, autour de la table, dans les vrais voies,
00:52:14 Rodrigo Arenas.
00:52:15 Je rappelle, député insoumis de Paris.
00:52:17 Rodrigo.
00:52:18 La question que pose Monsieur, il y a quelque chose d'important.
00:52:21 C'est que Paris a une fête foraine à résidence, quasiment souvent, et qu'évidemment, il
00:52:25 ne s'agirait pas de mettre en danger la vie des gens.
00:52:28 Moi, je suis à la disposition de votre invité pour poser une question au gouvernement, le
00:52:33 cas échéant.
00:52:34 C'est mon rôle de parlementaire.
00:52:35 Souvent, je suis saisi par des associations sur des points spécifiques dont je suis parfaitement
00:52:38 ignorant.
00:52:39 Il ne faudrait pas rentrer dans cette logique où les députés savent tout et sont réponse
00:52:44 à tout.
00:52:45 Ce serait contrevenir à la nature humaine, d'ailleurs, et ce serait une insulte à nos
00:52:48 concitoyens.
00:52:49 Dans l'occurrence, mes coordonnées sont publiques, cher Monsieur.
00:52:51 Si vous souhaitez qu'on s'associe ensemble pour poser la question au ministre dont c'est
00:52:56 la responsabilité et mettre en avant les idées que vous faites part aux auditeurs
00:53:00 de Sud Radio, je suis à votre entière disposition, au moins pour avoir une réponse.
00:53:04 Je pense que ce que vous portez sur les contrôles inopinés est un début de solution par rapport
00:53:10 au drame que vous avez subi et que subissent d'autres personnes dans notre pays.
00:53:13 Ce qui est compliqué, c'est que, mine de rien, ces manèges sont souvent exploités
00:53:19 par des personnes qui forment des groupes de pression, vous le voyez bien sur Paris,
00:53:23 des groupes de pression excessivement puissants et forts.
00:53:27 Et je pense, moi, que si on veut justement permettre le maintien des faits forêts dans
00:53:32 le cœur de ville, parce que c'est un élément essentiel de la vie de la cité, il faut qu'à
00:53:37 un moment donné, on tape un peu du poing sur la table.
00:53:39 Et on ne peut pas accepter dans le monde d'aujourd'hui qu'il y a un accident tous les 15 jours.
00:53:42 Et en tout cas, le message sera passé.
00:53:44 Merci beaucoup, François Rivière.
00:53:45 On vous rappellera, évidemment, pour vivre la Coupe du monde de rugby sur Sud Radio,
00:53:49 parce que c'est chez nous que ça se passe.
00:53:51 Avec plaisir.
00:53:52 Je pense que vous le savez, Sud Radio, la radio de la Coupe du monde de rugby.
00:53:55 Il y a un charsonnage qui reprend ce week-end, vous le savez.
00:53:56 Exactement, on le sait aussi, évidemment, et avec toute notre équipe, Alexandre Priam,
00:54:00 qui est en train de s'échauffer en ce moment même.
00:54:02 On est tous prêts et on a hâte.
00:54:04 Bonne chance aussi au Catalan de l'USAP, évidemment.
00:54:06 Et on vous rappellera aussi pour parler de choses plus joyeuses, et on l'espère, qui
00:54:10 porteront chance aux 15 de France dans quelques semaines.
00:54:12 Qu'il en soit.
00:54:13 Restez avec nous sur Sud Radio, avec toutes les vrais voix.
00:54:15 On se retrouve dans quelques instants.
00:54:16 Les actualités qui ont retenu l'attention de nos vrais voix.
00:54:20 On va parler de la rentrée, notamment, dans un instant, avec Rodrigo Arenas.
00:54:23 A tout de suite.
00:54:24 Avec Benjamin Morel, qui fait sa rentrée bientôt, mais à l'université, en tant que
00:54:28 maître de conférence.
00:54:29 Un peu plus tard, c'est quand votre rentrée ?
00:54:30 La rentrée à l'université, c'est plutôt début octobre.
00:54:33 Plutôt début octobre.
00:54:34 Vous êtes encore en vacances.
00:54:35 On est en projet.
00:54:36 Presque.
00:54:37 Il y a de choses à faire.
00:54:38 On est parlementaires.
00:54:39 On n'a pas de vacances pour les parents d'élèves.
00:54:40 Parce qu'on est toujours parent au cours.
00:54:42 Il n'y a pas de vacances pour les parents.
00:54:43 C'est le principe.
00:54:44 N'est-ce pas, Rodrigo Arenas, député insoumis de Paris ?
00:54:47 Et puis, d'abord, pas de vacances, surtout en ce moment, pour les agriculteurs.
00:54:50 N'est-ce pas, Henri Viespéré ?
00:54:51 Je m'en tirerai.
00:54:52 On essaie de prendre quelques jours de repos.
00:54:56 Bon, ça vous fera du bien.
00:54:58 En tout cas, on espère.
00:54:59 Tout de suite, le tour de table de l'actualité.
00:55:01 A quoi tu penses ?
00:55:02 Je pense que quand on mettra les cons sur Orbit, t'as pas fini de tourner.
00:55:05 Non, moi, je crois qu'il faut que vous arrêtiez d'essayer de dire des trucs.
00:55:07 Le tour de table de l'actualité.
00:55:09 Ah oui, mais Jean Gabin, quand je vous dis Jean Gabin, j'adore Jean Gabin.
00:55:13 Je suis désolé, c'est formidable.
00:55:14 Quoi qu'il en soit, c'est la rentrée, on le disait.
00:55:16 Et elle coûte de plus en plus cher.
00:55:18 11,3%, c'est la hausse du coût des fournitures scolaires pour la rentrée.
00:55:23 Les familles devront dépenser en moyenne entre 900 et 1700 euros pour la scolarité
00:55:27 d'un enfant.
00:55:28 C'est ce qu'avance une étude de la Confédération syndicale des familles.
00:55:32 Et pour le parent d'élèves, que vous êtes toujours, Rodrigo Arenas, c'est trop cher.
00:55:35 C'est multiplié par 4 en plus, donc voilà.
00:55:38 Oui, c'est trop cher par rapport au coût de la vie.
00:55:40 Je précise, c'est multiplié par 4 pour vous.
00:55:42 Pour moi, pour moi.
00:55:43 Parce que vous avez 4 enfants, ce n'est pas l'inflation qui a multiplié par 4 les prix.
00:55:46 Et de la maternelle au lycée et bientôt l'université.
00:55:48 Donc je peux vous dire que là, j'ai le jackpot.
00:55:50 Écartelé.
00:55:51 Mais comme vous le savez, les députés gagnent beaucoup d'argent et donc je n'aurai pas
00:55:54 l'indécence de me plaindre.
00:55:55 Ceci étant, oui, pour les Français, les Françaises qui nous écoutent, d'abord préciser que
00:56:00 l'allocation de rentrée scolaire ne concerne pas toutes les familles.
00:56:03 Elle concerne 5 millions d'élèves sur les 12 millions, 3 millions de familles globalement.
00:56:07 Et qu'elle n'est pas au niveau de l'inflation.
00:56:08 Je tiens à rappeler quand même qu'en 2012, quand Vincent Péon était ministre de l'Éducation
00:56:13 nationale, il avait fait une augmentation de 25%.
00:56:15 On n'était pas en pleine inflation.
00:56:17 Donc j'ai envie de dire, comme dirait ma grand-mère, quand on veut, on peut.
00:56:20 La question, c'est qu'on ne veut pas.
00:56:22 Et qu'y compris ce système-là a vécu.
00:56:24 Il a vécu comme l'ont mis en œuvre, je pense, un pays comme la Finlande, qui a rendu l'école
00:56:30 de la maternelle à l'université intégralement gratuite.
00:56:32 C'est-à-dire que tout ce qui a un intérêt éducatif et pédagogique pour un enfant est
00:56:35 pris en charge par la puissance publique.
00:56:37 Et j'ai envie de dire, puisqu'on est en France comme l'hôpital, quand on est malade, quand
00:56:40 on va aux urgences comme moi à Cahors, on met la carte vitale, la mutuelle, qui est
00:56:44 payante pour le coup, mais il fut un temps où la carte vitale suffisait.
00:56:48 Et donc on est soigné intégralement.
00:56:50 On ne soigne pas un demi-cœur pour un pauvre et un cœur entier pour les riches.
00:56:52 On soigne tout le monde.
00:56:53 Et bien je pense que dans un pays comme la France, on s'enorgueillerait que les enfants
00:56:57 soient pris en charge intégralement par la solidarité nationale.
00:56:59 - Mais ça veut dire que l'Etat devrait envoyer des cahiers, des stylos, des trousses, des
00:57:04 cartables et des baskets pour le sport directement aux familles ?
00:57:07 - Non, il y a une vraie expertise dans les collectivités territoriales, maternelles
00:57:11 primaires pour les villes, collèges pour les conseils départementaux, lycées pour
00:57:15 les régions et universités pour l'Etat.
00:57:17 La question c'est qui paye, comme le RSA.
00:57:19 Le RSA est une solidarité nationale, elle est mise en oeuvre par le département, mais
00:57:22 c'est l'Etat qui paye.
00:57:23 Donc c'est un peu ces logiques-là.
00:57:25 Il y a des expertises qui existent.
00:57:26 Il y a des fonctionnaires d'Etat qui sont vraiment extrêmement bons pour faire ces prestations,
00:57:31 cantine scolaire, voyage scolaire et autres.
00:57:33 Donc il ne s'agirait pas de déshabiller Pierre pour habiller Paul.
00:57:36 Mais par contre, comme pour l'hôpital, comme pour les routes nationales, ça serait à l'Etat
00:57:41 de prendre en charge financièrement avec les solidarités parce qu'en France, on a quelque
00:57:44 chose d'extraordinaire que beaucoup de gens nous envient, qui est l'impôt sur le revenu.
00:57:47 C'est-à-dire que plus on touche, plus on paye et ça contribue aussi à une cohésion
00:57:51 sociale et à un contrat social qui est digne de ce nom.
00:57:53 - Un mot Benjamin Morin ?
00:57:54 - Deux choses.
00:57:55 La première chose, c'est que la République, ce n'est pas d'abord un régime qui s'opposera
00:57:58 à la monarchie.
00:57:59 La République, c'est un système d'émancipation de l'individu.
00:58:01 Et c'est parce que vous avez des citoyens émancipés que vous avez une République.
00:58:05 Cette émancipation du citoyen, elle se passe par le savoir, elle se passe par l'école.
00:58:08 C'est notre premier service public, l'école.
00:58:10 Si vous n'avez pas d'école, vous n'avez pas de République.
00:58:12 Et donc il est important en effet d'avoir une vraie égalité.
00:58:15 Ensuite, ça rejoint le débat qu'on avait tout à l'heure sur les millionnaires.
00:58:17 Si les millionnaires qui n'ont pas agi par héritage sont devenus millionnaires, c'est
00:58:22 parce qu'il y avait des services publics comme le service public scolaire qui les ont formés,
00:58:25 qui les ont rendus intelligents et qui ont fait qu'ils ont gagné de l'argent.
00:58:28 C'est parce qu'ensuite ils ont établi des entreprises, et je rejoins sur les autres
00:58:31 services publics, qui étaient irriguées par un réseau routier, un réseau ferroviaire.
00:58:36 Bref, il n'y a pas d'un côté l'initiative privée qui est productive et une initiative
00:58:41 publique qui serait improductive.
00:58:43 Les services publics, ils sont nécessaires.
00:58:45 Il n'y a pas de services publics, il n'y a pas d'initiative privée, il n'y a pas
00:58:48 de production de richesse.
00:58:49 Et le message sera passé, on aurait bien espéré, sur le coût de la rentrée ?
00:58:53 Oui, je ne suis plus concerné moi directement maintenant.
00:58:58 On parle de fourniture scolaire et de remplir le cartable de l'écolier.
00:59:02 Bientôt on va parler aussi des quantités scolaires avec le coût de l'alimentation
00:59:06 et de l'approvisionnement qui va augmenter aussi.
00:59:08 Je suis aussi favorable au fait qu'il faut poser à plat qu'est-ce qu'est le service
00:59:12 public, qu'est-ce qu'il doit prendre en charge et par définition du coup, qu'est-ce
00:59:16 qui est après retransmis et délégué au privé.
00:59:19 Parce que sur chaque sujet, sinon on dit c'est l'État qui doit être, c'est l'État
00:59:23 qui doit être, c'est l'État qui doit être.
00:59:24 Et du coup, l'État continue de s'adapter pour être parce qu'il est quand même dans
00:59:27 pas mal d'endroits.
00:59:28 À un moment, ça aura eu le fait.
00:59:30 Donc moi, je suis aussi favorable comme sur beaucoup de sujets, à ce qu'il y ait un
00:59:33 large débat là-dessus et à ce qu'on pose le sujet.
00:59:36 Quel est le coût de l'alimentation pour un élève ?
00:59:38 Quel est le coût des fournitures scolaires pour un élève ?
00:59:40 Quel est le coût de la scolarité ?
00:59:41 Et regarder comment on finance tout ça.
00:59:43 Mais ça doit être pris aussi globalement et pas par appartement.
00:59:46 Parce que l'autre sujet va arriver très vite, sur le coût alimentaire.
00:59:49 Quand il va falloir leur faire des achats pour mettre en plus des produits de qualité,
00:59:55 des produits bio comme l'exige de la loi maintenant, ça va être aussi des budgets
00:59:59 conséquents à assumer par les collectivités.
01:00:02 La cantine va augmenter quoi ?
01:00:03 C'est exactement ça.
01:00:04 Il y a un vrai débat démocratique à poser.
01:00:06 Ça tombe bien, on est en démocratie.
01:00:07 Jusqu'à preuve du contraire.
01:00:08 J'ai déposé une pétition en ligne sur le site de l'Assemblée nationale.
01:00:12 Avec des parents d'élèves, on a monté une petite asso que moi je soutiens.
01:00:15 C'est eux qui sont l'initiative, qui s'appelle "Ecolegratuite.org"
01:00:18 dans laquelle j'invite les gens à signer cette pétition.
01:00:20 Non pas pour dire qu'il faut rendre l'école intégralement gratuite,
01:00:22 mais que cette question soit étudiée à l'Assemblée nationale dans la diversité de l'hémicycle.
01:00:26 Donc j'invite tout le monde à le signer, c'est quelque chose de sérieux.
01:00:28 Et quand on aura 100 000 signatures, ça sera étudié dans la commission d'éducation
01:00:31 dans laquelle je siège.
01:00:32 Et si on a 1 million de signatures, ce qui est tout à fait envisageable,
01:00:35 si tout le monde s'y met, ça sera étudié en plein hémicycle par tout le monde.
01:00:38 Donc il faut donner sa chance à la démocratie et changer de braquet
01:00:41 parce que cette forme de charité républicaine, de mon point de vue, dans laquelle nous sommes,
01:00:44 aujourd'hui ne permet pas de créer une égalité.
01:00:47 Il faut sortir de cette logique où les parents qui peuvent se le permettre
01:00:50 payent un voyage linguistique pendant l'été à leurs enfants pour aller en Angleterre.
01:00:53 Et ceux qui ne peuvent pas le faire, à l'heure où l'anglais est devenu une langue internationale,
01:00:57 doivent concrètement éduquer l'anglais sur Netflix.
01:01:00 Il faut sortir de cette logique-là et vraiment aller sur une préoccupation d'intérêt général.
01:01:05 Et ça, jusqu'à preuve du contraire, ça s'appelle l'État.
01:01:07 - Exactement. Vous parliez de démocratie. Il n'y a pas de démocratie non plus sans débat.
01:01:11 Et l'homme à qui vous allez rendre hommage tout de suite, Benjamin Morel,
01:01:14 aimait notamment le débat, voulait rendre hommage au journaliste Gérard Leclerc,
01:01:18 qu'on pouvait suivre notamment sur les plateaux de CNews,
01:01:21 notamment dans l'émission "Le Heure des pros".
01:01:23 Il est mort dans un accident d'avion, un avion de tourisme qui s'est écrasé hier près de la Loire.
01:01:28 Et évidemment, vous lui avez dû rendre hommage.
01:01:30 - Oui, évidemment, parce que Gérard Leclerc, c'était quelqu'un d'une humanité gigantale.
01:01:33 Vous savez, j'ai commencé à faire des plateaux de télévision, j'avais à peine 25 ans.
01:01:37 Et vous avez en face de vous une légende.
01:01:40 Quelqu'un qui a dirigé le service politique de France Télévisions,
01:01:47 qui a dirigé les chaînes parlementaires. Je travaille sur le Parlement.
01:01:49 Donc c'était quelque chose qui me parlait fondamentalement.
01:01:51 Et vous êtes impressionné, écrasé par une telle stature ? Et pas du tout.
01:01:54 C'est quelqu'un qui vient vers vous, qui a une simplicité, une gentillesse, une accessibilité folle.
01:02:00 C'était quelqu'un avec une humanité gigantesque.
01:02:03 Et c'était un vrai journaliste, comme vous.
01:02:05 Mais un journaliste qui réfléchissait, travaillait ses sujets,
01:02:09 n'avait pas d'approche a priori, pas d'approche idéologique, etc.
01:02:12 Il pensait et il tentait de dire la vérité.
01:02:15 Alors, on y arrive plus ou moins, mais il tentait de dire la vérité.
01:02:18 Et ça, aujourd'hui, c'est quelque chose que quelqu'un comme Gérard Leclerc nous manquera profondément.
01:02:22 Au regard de ses qualités humaines, au regard de ses qualités journalistiques,
01:02:25 je pense sincèrement qu'il manquera à votre profession et il manquera à l'ensemble du pays.
01:02:29 Et donc, je suis très triste aujourd'hui.
01:02:31 Évidemment, Sud Radio, d'ailleurs, toute l'équipe de Sud Radio a dressé ses condoléances
01:02:34 à nos confrères qui ont perdu l'un des leurs.
01:02:37 Vous l'aviez croisé vous-même, Gérard Leclerc ?
01:02:39 Je l'ai croisé sur quelques plateaux de télévision.
01:02:41 Et je sais qu'on avait toujours dans son regard cette volonté de jamais prendre a priori un invité.
01:02:48 Toujours avoir cette idée de dialogue et d'échange.
01:02:51 On peut ne pas être d'accord, mais c'est ça aussi la démocratie.
01:02:53 Les journalistes, contrairement à ce qu'on dit, ont une opinion.
01:02:55 Et donc, à partir de là, c'est toujours...
01:02:57 Il avait la sienne. C'est pour ça, d'ailleurs, qu'il débattait sur ces news.
01:02:59 Absolument. Et j'ai toujours trouvé que son débat et ses propos étaient taillés sur des faits
01:03:04 et non pas sur des constructions complotistes, etc.
01:03:07 Donc, moi, j'ai eu beaucoup de tristesse aussi quand j'ai appris cette malheureuse nouvelle.
01:03:13 Et voilà. Donc, oui, je me joins parfaitement à votre hommage.
01:03:16 Je vous remercie de l'avoir porté sur ce plateau.
01:03:18 Allez, restez avec nous sur Sud Radio.
01:03:19 Ce sont les vraies voix. Les vraies voix, pardonnez-moi.
01:03:21 0 826 300 300. On va débattre, justement, dans un instant.
01:03:25 Débattre du loup. Faut-il davantage le protéger ?
01:03:28 Alors qu'un loup a été abattu la semaine dernière.
01:03:31 Débat entre les défenseurs des loups, d'une part, et d'autre part, les éleveurs, souvent.
01:03:36 On va en parler avec vous tous, dans un instant, sur Sud Radio.
01:03:39 Tout le monde a la parole.
01:03:40 Éleveurs, défenseurs du loup, défenseurs du loup.
01:03:43 Tout le monde a la parole.
01:03:44 Venez débattre sereinement sur Sud Radio.
01:03:47 Les vraies voix de l'été Sud Radio.
01:03:49 17h-19h. Jean-Marie Bordry.
01:03:52 Et sachez que le débat sur le loup a déjà commencé, en studio, avec Benjamin Morel, Rodrigo Arenas, Henri Bies-Péret.
01:03:58 On va justement partir tout de suite dans le lot.
01:04:00 Les vraies voix Sud Radio.
01:04:03 Le code projecteur des vraies voix.
01:04:05 Le lot, justement, et non pas Paris, où les loups pourtant étaient entrés,
01:04:09 comme le chantait un certain Serge Reggiani.
01:04:11 Les loups, les loups étaient loin de Paris, en Croatie, en Germany.
01:04:20 À chaque fois qu'il y a un petit chef-d'oeuvre de la chanson française, on trouve un prétexte pour la jouer sur Sud Radio.
01:04:25 On aime aussi Serge Reggiani, mais c'est pas le même loup, exactement.
01:04:28 C'est pas tout à fait les mêmes.
01:04:30 Revenons sur ce qui s'est passé la semaine dernière.
01:04:32 Un loup abattu dans le cadre d'un tir de défense, acquis sac dans le lot.
01:04:35 Soulagement pour des éleveurs, mais scandale pour des défenseurs de la cause animale.
01:04:40 On en parle notamment avec notre invité Rodolphe Gaziello.
01:04:43 Bonjour à vous.
01:04:44 Bonjour.
01:04:45 Soyez le bienvenu.
01:04:46 Sur Sud Radio, vous êtes le président de l'association "Le clan du loup",
01:04:50 clan K-L-A-N du loup.
01:04:52 Vous êtes la plus vieille, je l'ignorais jusqu'à ce jour,
01:04:54 association de défense du loup en France créée quand ?
01:04:57 En février 1999.
01:05:00 Effectivement, vous étiez parmi les précurseurs.
01:05:02 C'est à peu près à cette période, corrigez-moi si je me trompe,
01:05:04 que des loups ont commencé à revenir en France, naturellement,
01:05:07 sans réintroduction artificielle, en provenance d'Italie, c'est ça ?
01:05:10 Alors, officiellement, le retour naturel du loup,
01:05:14 et vous avez raison de le préciser, parce qu'il y a encore cette vieille légende urbaine
01:05:17 qui circule sur la réintroduction,
01:05:19 le retour naturel du loup est en novembre 1992.
01:05:24 Oui, voilà, vous avez pris quelques années, mais sept ans après, vous créez cette association.
01:05:28 Revenons sur ce qui s'est passé la semaine dernière.
01:05:30 Une louve, et non pas un loup, une louve a été abattue
01:05:33 lors d'une opération de tir de défense à Kissac,
01:05:36 avant qu'on entre dans le débat, qui peut être polémique, mais c'est pas grave.
01:05:39 J'aimerais d'abord qu'on revienne sur la définition du tir de défense.
01:05:43 Qu'est-ce qu'un tir de défense ?
01:05:45 Alors, un tir de défense, c'est un tir à tuer.
01:05:50 C'est la façon politiquement correcte de dire tir à tuer.
01:05:54 Il y a trois sortes de tir à tuer en France, pratiqués par la France.
01:05:59 Le tir de défense, le tir de défense renforcé,
01:06:03 et le tir de destruction, qui est une battue, pour le dernier.
01:06:08 Tir de défense, c'est-à-dire que vous avez des tireurs agréés,
01:06:13 soit la louvetterie, soit la brigade loup,
01:06:17 soit des chasseurs, voire des industriels au vin,
01:06:21 qui pratiquent donc un tir à tuer dans la proximité immédiate des troupeaux.
01:06:30 Et c'est ce qui permet justement de protéger un troupeau de brebis.
01:06:34 C'est ce qui est censé s'être déroulé la semaine dernière dans le Lot.
01:06:38 Pourtant, vous n'êtes pas d'accord. Pourquoi ?
01:06:40 Alors, nous ne sommes pas d'accord sur...
01:06:44 Enfin, déjà, nous avons une question.
01:06:46 Qu'est-ce qui permet de dire qu'il s'agit effectivement d'un loup,
01:06:49 scientifiquement parlant, c'est-à-dire en France,
01:06:52 la sous-espèce Cynis lupus italicus ?
01:06:55 Première des questions.
01:06:56 Deuxième des questions.
01:06:58 Avant d'arriver au tir à tuer, il y a toute une batterie de mesures qui existent,
01:07:04 qui sont financées par l'État français.
01:07:08 Et le monsieur, il m'excusera, j'ai oublié son nom,
01:07:14 qui est agriculteur et qui parlait, par rapport à l'école et au rôle de l'État sur le financement,
01:07:22 l'État finance beaucoup, et on pourra parler chiffres.
01:07:26 Le dossier loup est un loup qui coûte très cher.
01:07:30 On parle de plusieurs millions d'euros.
01:07:33 Ce que vous êtes en train de dire, c'est qu'il y a des subventions et des aides
01:07:38 pour que les éleveurs protègent leurs troupeaux du loup sans avoir à aller jusqu'à le tuer, c'est ça ?
01:07:45 C'est ça. C'est-à-dire qu'ils fassent leur métier d'éleveur,
01:07:49 ce qui s'est fait pendant des siècles, voire des millénaires.
01:07:53 Et vous leur reprochez aujourd'hui en substance de ne pas le faire, dans ce cas-là, si je comprends bien ?
01:07:56 Alors pas tous. Une partie le font.
01:08:00 C'est pour ça qu'on fait le distinguo entre un industriel au vin,
01:08:03 parce que c'est principalement du côté au vin où il y a des soucis.
01:08:08 Donc on fait le distinguo entre un industriel au vin et un éleveur.
01:08:12 Ce que je vous propose, c'est qu'on en débatte le plus sereinement possible,
01:08:15 quelle que soit la profondeur des désaccords entre les uns et les autres.
01:08:19 Quelles sont les aides, mon cher Henri Abias-Péré, qui est l'agriculteur des Vraies Voix ce soir,
01:08:24 et qui aide avec nous en duplex depuis votre Berne,
01:08:26 quelles sont les aides auxquelles les éleveurs ont droit pour protéger leurs troupeaux ?
01:08:29 Alors j'imagine d'un loup, mais d'un ours aussi, ça doit être la même chose.
01:08:34 Dans le cas de ce qu'on appelle le plan loup, il y a effectivement des budgets qui sont alloués,
01:08:40 à la fois pour acheter des chiens patous, qui sont censés effrayer et écarter le loup,
01:08:47 l'alimentation de ces chiens, donc des croquettes, etc.,
01:08:50 et des lieux sécurisés, des clôtures, etc.,
01:08:54 et également des aides pour le gardiennage des troupeaux,
01:08:57 pour ne pas laisser les troupeaux sans aucune surveillance humaine.
01:09:00 Après, dans le cadre de ce même plan, ça, il y a le plan d'aide,
01:09:04 et il y a un plan ensuite de régulation de la copulation des loups.
01:09:09 Et dans ce plan de régulation, qui est validé, qui est discuté avec les associations,
01:09:14 avec les éleveurs, avec les autorités, sous l'égide d'un préfet coordonnateur,
01:09:19 il y a aussi prévu, justement, ce dont on parle, c'est-à-dire des tirs de défense.
01:09:23 Donc quand l'éleveur se sent attaqué dans une zone où le loup ne devrait pas être,
01:09:27 il est autorisé, des personnes sont autorisées, des personnes habilitées, agréées,
01:09:31 qui sont déclarées en préfecture, sont autorisées à tirer.
01:09:34 Donc le tir qui a eu lieu, c'était dans ce cadre-là,
01:09:36 c'est pas un tir qui a été fait comme ça, de façon inopinée,
01:09:40 par un type qui avait un fusil, qui passait par là et qui avait un loup.
01:09:43 Donc tout ça est très bien encadré.
01:09:44 Il y a un plan d'aide et un plan de régulation de la copulation,
01:09:47 dans lequel, quand on considère qu'avec le comptage des loups,
01:09:51 il y a une population suffisante pour en maintenir la survie,
01:09:55 on peut abattre un certain nombre d'individus,
01:09:58 dans des cas bien précis, avec des personnes bien précises,
01:10:01 et tout ça est discuté annuellement.
01:10:03 Donc on est dans un cadre réglementaire,
01:10:05 dans lequel tout le monde a la parole, comme vous le citiez,
01:10:08 et les élus politiques, les associations, les défenseurs du loup,
01:10:12 et aussi les éleveurs, bien évidemment.
01:10:14 Sauf que Rodolphe Gaziello, vous dites justement
01:10:17 que ces tirs de défense sont parfois excessifs ou abusifs.
01:10:21 Alors, ils sont soumis...
01:10:24 Alors effectivement, il y a discussion,
01:10:27 sauf que, j'ai oublié de dire à votre intervenant...
01:10:30 Henri Biasperré, qui est avec nous.
01:10:32 Ce ne sont pas des discussions qui sont paisibles et apaisées.
01:10:36 Le plan loup est un plan quinquennal,
01:10:40 le dernier qui a été mis en place, a été mis en place par Nicolas Hulot.
01:10:43 Très régulièrement, aussi bien les organisations corporatistes agricoles
01:10:49 que les quelques associations dites animalistes
01:10:53 quittent la table des négociations.
01:10:56 Bref, le débat n'est pas serein, quoi.
01:10:58 Le débat n'est pas serein...
01:11:00 - Quelle raison, de fond ?
01:11:02 - Alors, ce serait long d'expliquer.
01:11:05 - Oui, vous essayez d'aller à l'essentiel.
01:11:07 - Le loup est un animal qui n'est pas indifférent.
01:11:10 Ça, c'est...
01:11:12 Alors, je ne vais pas dire la raison majeure,
01:11:14 mais c'est quelque chose qui parle à tout le monde.
01:11:17 Après, il y a des raisons politiques et économiques,
01:11:21 ou économiques et politiques.
01:11:24 Vous avez une profession qui est économiquement sinistrée.
01:11:28 - Les éleveurs ?
01:11:30 - Celle d'éleveur et celle d'industrie à l'auvain.
01:11:32 Il suffit de regarder les chiffres de la consommation de viande au vin en France.
01:11:38 En dehors des fêtes sacrificielles et des côtelettes l'été,
01:11:42 la consommation chute.
01:11:44 Je viens de regarder les chiffres 2022.
01:11:47 - Donc ça, c'est un contexte.
01:11:49 - Ça, c'est le contexte économique.
01:11:53 Le contexte politique, derrière, c'est...
01:11:59 on va dire de la récupération de colère.
01:12:01 - D'accord.
01:12:03 - Pour ne pas dire de l'instrumentalisation dans certains cas.
01:12:06 - Par qui ?
01:12:08 - Par...
01:12:10 Pour une fois, il y a dû en même temps façon Emmanuel Macron.
01:12:14 En même temps de droite et en même temps de gauche,
01:12:17 la voix des électeurs n'a pas d'odeur.
01:12:20 Pour espérer avoir un vote local des représentants ou des électeurs...
01:12:29 - Vous employez beaucoup de périphrases, ce que je peux comprendre.
01:12:33 Je vais essayer de poser la question de Butant Blanc.
01:12:35 Est-ce qu'on tue des loups ou on laisse tuer des loups aujourd'hui en France
01:12:39 pour acheter des voix ?
01:12:41 Alors, de manière déguisée, j'entends, évidemment.
01:12:43 Est-ce que c'est ça que vous êtes en train de dire ?
01:12:46 - Pour espérer acheter des voix,
01:12:48 on est un peu comme dans le même principe que la chasse.
01:12:52 Certains politiciens imaginent qu'il y a un vote unitaire dans le milieu agricole.
01:12:58 - Alors que vous n'êtes pas d'accord, justement.
01:13:00 On va poser la question à Henri Biespéré,
01:13:02 ensuite la parole à nos autres vrais voix.
01:13:04 Henri Biespéré.
01:13:06 - Si on peut le poser de manière simple,
01:13:08 il y a un territoire donné sur lequel il y avait de l'élevage aux veines ou beaux-veines.
01:13:12 Parce que de plus en plus,
01:13:14 et on a cette année une recrudescence d'attaques vers des beaux-veines.
01:13:17 Donc on n'est pas seulement sur les moutons,
01:13:20 on est aussi sur les vaches et les veaux.
01:13:22 Sur ce même territoire,
01:13:24 où il n'y avait que de l'élevage,
01:13:26 on veut faire cohabiter, effectivement,
01:13:28 pas la réintroduction, mais le développement,
01:13:30 ou le retour à des meutes suffisantes,
01:13:32 d'une population de loups.
01:13:34 Donc d'un côté, il y a des gens qui exercent une profession
01:13:36 avec une activité économique,
01:13:38 en maintenant des espaces ouverts,
01:13:40 dans lesquels on peut randonner.
01:13:42 Vous disiez tout à l'heure que j'avais pris quelques jours de repos.
01:13:44 J'étais en auvergne, dans le Puy-de-Dôme,
01:13:46 qui avait aussi un gîte rural à la ferme.
01:13:48 J'ai discuté avec lui, il est extrêmement inquiet.
01:13:50 Le loup arrive, il n'était pas présent dans le Puy-de-Dôme,
01:13:52 maintenant il arrive dans le Puy-de-Dôme.
01:13:54 Il occupe des espaces destins,
01:13:56 vous allez vous promener, c'est tout des paysages ouverts.
01:13:58 Donc il faut trouver le bon équilibre,
01:14:01 et quand l'équilibre dérape,
01:14:04 il faut donner l'autorisation, effectivement,
01:14:06 de tirer sur des loups,
01:14:08 pour les éliminer,
01:14:10 pour pas que la population grandisse trop,
01:14:12 et que les éleveurs quittent ce territoire-là,
01:14:14 parce que derrière, c'est des pertes économiques,
01:14:16 et des espaces qui ne seront plus ouverts,
01:14:18 qui vont se refermer,
01:14:20 parce que c'est le loup qui sera roi.
01:14:22 Donc là, tout le débat, il est de dire
01:14:24 jusqu'où on accepte qu'il y ait des populations...
01:14:26 - Comment partager l'espace entre,
01:14:28 les grands espaces, on va dire,
01:14:30 entre le loup d'une part, et l'activité pastoral d'autre part ?
01:14:32 - Ce qu'on appelle la biodiversité,
01:14:34 en général, le loup et d'autres,
01:14:36 et puis aussi les activités économiques,
01:14:38 mais qui permettent aussi, d'une certaine manière,
01:14:40 de maintenir cette biodiversité,
01:14:42 avec des prairies, avec de l'herbe,
01:14:44 avec de la capture de carbone.
01:14:46 Tout ça, il y a le débat. Le débat n'est pas très simple.
01:14:48 - Débat pas simple, pour un politique.
01:14:50 - Et ce débat qui a déduit peu dans les Alpes,
01:14:52 sur des territoires limités,
01:14:54 est en train de s'éteindre à l'ensemble du territoire.
01:14:56 L'Auxerre qui n'était pas concerné,
01:14:58 ou le Lourdes qui n'était pas concerné,
01:15:00 aujourd'hui, il commence à y avoir des loups,
01:15:02 et ça pose problème.
01:15:04 - Effectivement, parce que le loup est en train de recoloniser
01:15:06 une partie de la France, on ne sait pas s'il va y rester,
01:15:08 ou s'il n'est que de passage,
01:15:10 c'est incroyable ! Quoi qu'il en soit,
01:15:12 Rodrigo Arenas, comment on peut concilier
01:15:14 les bergers d'une part, et les amoureux du loup
01:15:16 d'autre part ?
01:15:18 - Il me semble qu'il y a un consensus assez général
01:15:20 sur la question que le loup ou d'autres animaux,
01:15:22 vous avez cité les ours, par exemple,
01:15:24 contribuent à la biodiversité,
01:15:26 qui est nécessaire
01:15:28 dans notre pays, mais j'ai envie de dire, à travers le monde.
01:15:30 Donc la France n'est pas en dehors du monde,
01:15:32 et réintroduire des espèces qui contribuent
01:15:34 à un équilibre, à un écosystème,
01:15:36 est plutôt une bonne chose.
01:15:38 - Le loup est protégé, mais il est revenu tout seul ?
01:15:40 - Là, il est réintroduit,
01:15:42 ou protégé, ou revenu tout seul, ça dépend aussi des
01:15:44 territoires dans lesquels il vit, parce que c'est un chien
01:15:46 qui pose la question.
01:15:48 Il y a
01:15:50 globalement le même nombre de loups
01:15:52 en Allemagne, par exemple, sans avoir ces ravages-là.
01:15:54 La taille des troupeaux est différente,
01:15:56 il y a des plus petits troupeaux,
01:15:58 le nombre de bergers aussi est plus important,
01:16:00 le nombre d'auxiliaires, on a cité les chiens, mais pas seulement,
01:16:02 est aussi réfléchi d'une autre façon,
01:16:04 donc je pense que peut-être il serait de bonne alloi
01:16:06 maintenant que les plans loups sont mis
01:16:08 depuis aussi nombreuses années, de les réétudier,
01:16:10 mais aussi à l'aune de l'expérience internationale,
01:16:12 parce que le loup est aussi un animal européen
01:16:14 et il n'a pas de passeport
01:16:16 à la frontière, donc à un moment donné,
01:16:18 il faut aussi se mettre dans un cadre où ce sont
01:16:20 des espèces qui sont en meute
01:16:22 et qui traversent les frontières,
01:16:24 et il va falloir s'y faire, si on veut
01:16:26 aussi être dans une logique
01:16:28 où la biodiversité revient dans notre pays.
01:16:30 Il me semble qu'il y a un consensus sur le fait
01:16:32 que ce soit souhaitable pour le loup,
01:16:34 les ours, mais aussi les abeilles et les autres
01:16:36 espèces qui sont chassées par l'activité humaine.
01:16:38 À un moment donné, il faut sortir de cette
01:16:40 logique où l'activité humaine prend le pas
01:16:42 sur la nature, et il va falloir réconcilier
01:16:44 tout ça si on veut s'en sortir aussi.
01:16:46 - Et c'est vrai, d'ailleurs, Benjamin Moral,
01:16:48 que la place de la nature
01:16:50 et la place de la biodiversité est une question politique
01:16:52 qui pèse de plus en plus lourd dans le débat
01:16:54 ces dernières années.
01:16:56 - Bien sûr, je ne suis pas spécialiste du loup,
01:16:58 et je ne trouverai pas des solutions pragmatiques,
01:17:00 mais vous savez pourquoi est-ce qu'on appelle le Louvre le Louvre ?
01:17:02 Parce qu'au XVe siècle,
01:17:04 vous aviez des loups à Paris, et qu'ils
01:17:06 s'aventuraient jusqu'aux Champs-Elysées,
01:17:08 et même jusqu'aux abords de Paris.
01:17:10 Et le palais des rois qui était extérieur
01:17:12 à la ville de Paris, le Louvre,
01:17:14 a pris leur nom. Donc, c'est pas nouveau.
01:17:16 Et pendant des années, des siècles,
01:17:18 on a quand même géré une présence beaucoup plus importante
01:17:20 du loup avec des éleveurs qui n'avaient
01:17:22 pas les moyens d'aujourd'hui. Donc, il faut
01:17:24 trouver des solutions pragmatiques, mais il faut accepter
01:17:26 cette présence du loup, y compris dans des départements
01:17:28 comme la Lausère ou comme le Puy-de-Dôme, qui est mon département
01:17:30 de cœur, j'en viens. Donc, j'y suis sensible,
01:17:32 évidemment. Mais, malgré tout,
01:17:34 il va falloir accepter de concilier les deux.
01:17:36 Sur le fond, en revanche, en effet,
01:17:38 il y a un usage politique. Tout à l'heure, on parlait
01:17:40 du vote chasseur. Le vote chasseur,
01:17:42 c'est un mythe. Il n'existe pas.
01:17:44 Il y a un vote chasseur du Sud-Ouest.
01:17:46 Il vote plutôt radical, initialement.
01:17:48 Il est plutôt orienté à gauche. Vous avez un vote
01:17:50 chasseur d'Île-de-France. Il vote plutôt à droite.
01:17:52 Donc, l'idée pour un politique... - La Somme, également.
01:17:54 - L'idée pour un politique de dire "je vais conquérir le vote chasseur",
01:17:56 c'est une idée idiote. Il faut
01:17:58 penser la ruralité. Il y a le loup,
01:18:00 il y a les chasseurs, les deux vont ensemble. - Effectivement.
01:18:02 Les chasseurs ou les bergers.
01:18:04 Question pour Gérald, qui est dans Lyon.
01:18:06 Alors, il y a du magnifique fromage
01:18:08 dans la Bourgogne. Donc, j'imagine qu'il y a quelques troupeaux.
01:18:10 Est-ce qu'il y a des loups, aussi ?
01:18:12 - Alors, très honnêtement, oui. J'en ai
01:18:14 vu un, il y a à peu près deux mois.
01:18:16 - Dans Lyon ? - Oui, dans Lyon.
01:18:18 J'étais en compagnie de ma femme.
01:18:20 On a l'invite grenier. Je ne vais pas vous
01:18:22 exposer tout ça, vite fait.
01:18:24 On voit un loup.
01:18:26 Mais vraiment un loup.
01:18:28 Il traversait la route.
01:18:30 Et il nous regarde, il se pose.
01:18:32 Et il ne bouge pas.
01:18:34 Et il vient vers nous.
01:18:36 Donc, moi, je n'ai pas ouvert le carreau, mais c'était vraiment
01:18:38 les petites oreilles courtes, les yeux bien jaunes,
01:18:40 la museau bien longue, les flancs très, très
01:18:42 efflanqués. Vraiment, c'était...
01:18:44 Alors, moi,
01:18:46 par principe, je n'aime pas tuer des animaux.
01:18:48 Je crois qu'il dirait qu'on a
01:18:50 maintenant beaucoup de moyens
01:18:52 pour éviter ce qu'on appelle un tir
01:18:54 pour tuer, etc.
01:18:56 Je pense qu'on aurait pu lui mettre,
01:18:58 vous savez, un petit somnifère.
01:19:00 Et puis voilà, ça aurait été beaucoup plus
01:19:02 simple. Surtout que le loup,
01:19:04 même s'il revient, il ne revient pas par milliers.
01:19:06 Ce n'est pas vrai. Il a été massacré pendant des années.
01:19:08 - Absolument. - Et s'il commence à
01:19:10 revenir, pourquoi pas ?
01:19:12 C'est vrai que là, je suis tout à fait d'accord.
01:19:14 On dit que ça fait partie de la biodiversité. Je crois que
01:19:16 le plus grand des prédateurs, ce n'est pas le loup, c'est l'homme
01:19:18 qui considère qu'il est le
01:19:20 plus haut dans la chaîne et qu'il doit
01:19:22 être, je dirais, considéré
01:19:24 comme un dieu. Mais moi, je ne suis pas du tout
01:19:26 d'accord avec ça. Maintenant, je ne suis pas contre
01:19:28 les chasseurs. Ils n'ont qu'à venir chez moi.
01:19:30 On a des milliers de
01:19:32 sangliers qui nous pètent les voitures
01:19:34 régulièrement. Là,
01:19:36 je peux vous dire que les sangliers, il y en a partout.
01:19:38 Or, les loups, ce n'est pas vraiment
01:19:40 ça. Les loups,
01:19:42 c'est tout. C'est un tout petit...
01:19:44 Alors c'est vrai que quand vous retrouvez
01:19:46 un mouton qui est bouché ou égorgé ou éventré,
01:19:48 je comprends tout à fait la colère
01:19:50 d'un éleveur. - Ou tout le troupeau
01:19:52 d'ailleurs qui par peur a été se jeter d'une falaise.
01:19:54 Ça arrive aussi, effectivement.
01:19:56 Mais oui, on en a racompris
01:19:58 en tout cas. - Voilà.
01:20:00 Par principe, moi, je ne suis pas pour tuer.
01:20:02 Maintenant, on a beaucoup, beaucoup, beaucoup
01:20:04 de moyens pour justement... Pourquoi pas
01:20:06 créer une réserve ? On fait une réserve
01:20:08 avec, justement...
01:20:10 Moi, j'en ai vu plusieurs.
01:20:12 Je ne vais pas revenir sur le sujet, mais j'en ai vu
01:20:14 plusieurs des loups. Il y en a du côté d'Avalon,
01:20:16 je ne sais pas si vous connaissez. Il y en a du côté
01:20:18 de vos lenilles. - Sauf que des réserves
01:20:20 aussi, ce n'est pas forcément la nature. C'est intéressant.
01:20:22 On va poser votre question à nos
01:20:24 invités, mon cher Rodolphe.
01:20:26 Juste une question. Oui ou non ? Vous avez eu peur qu'on
01:20:28 l'ait vu ou pas ?
01:20:30 Gérald ? - Ah non, pas du tout.
01:20:32 Non, non. - Vous n'avez pas eu peur.
01:20:34 - Si vous voulez, ce qui est étonnant,
01:20:36 c'est qu'il s'est posé carrément au milieu de la route.
01:20:38 Il a regardé la voiture. Alors je pense
01:20:40 qu'il cherchait de l'eau.
01:20:42 - On sent que vous n'allez pas l'oublier, en tout cas,
01:20:44 quand on est d'accord. - Non, non, tout à fait.
01:20:46 - Et vous avez raison, d'ailleurs, puisque j'aurais bien aimé
01:20:48 en voir un jour un loup, en dehors d'un parc,
01:20:50 en tout cas. Quoi qu'il en soit, la parole est à nos invités.
01:20:52 Tiens, justement, Rodolphe. - Merci beaucoup.
01:20:54 - Merci à vous, Gérald, pour ce témoignage
01:20:56 puissant. Rodolphe,
01:20:58 vous êtes toujours avec nous ? - Oui. - Si je peux me permettre,
01:21:00 Rodolphe Gaziello, président de l'association Le Clan du
01:21:02 Loup. On arrive au terme de ce débat, donc on va essayer
01:21:04 d'avancer un petit peu. De quel pays en Europe,
01:21:06 puisque c'est un sujet, non un problème,
01:21:08 mais un sujet européen, la France devrait
01:21:10 le plus s'inspirer, d'après vous ?
01:21:12 - Nos voisins
01:21:14 les plus proches,
01:21:16 les Italiens,
01:21:18 puisque le loup que nous avons en France
01:21:20 est de
01:21:22 souche italienne, et
01:21:24 nos amis espagnols qui ont
01:21:26 un cousin très très proche, qui est
01:21:28 une sous-espèce qui ressemble
01:21:30 très fortement au loup
01:21:32 que nous avons en France,
01:21:34 et espagnols et portugais,
01:21:36 où là, on est entre l'Espagne
01:21:38 et le nord du Portugal, il y a des populations
01:21:40 d'entre 2000 et 3000 loups.
01:21:42 En Italie,
01:21:44 ils sont remontés à 1500 loups.
01:21:46 En France, on est
01:21:48 officiellement, je dis bien officiellement,
01:21:50 à 800 loups,
01:21:52 grand maximum.
01:21:54 Juste une petite chose, très rapidement,
01:21:56 avant de laisser
01:21:58 la parole à d'autres intervenants.
01:22:00 Le loup en France,
01:22:02 c'est pas le loup qu'on voit à la télévision,
01:22:04 dans les très bonnes reportages
01:22:06 de National Geographic,
01:22:08 c'est un loup qui pèse
01:22:10 une trentaine de kilos,
01:22:12 qui a le gabarit d'un abrador,
01:22:14 les meutes sont
01:22:16 entre 5 à 7
01:22:18 individus, grand maximum.
01:22:20 Voilà ce que c'est le loup en France.
01:22:22 C'est tout petit.
01:22:24 Donc des loups qui viennent dévorer
01:22:26 des limousines,
01:22:28 je veux bien,
01:22:30 mais je demande à voir,
01:22:32 et là où on me demande aussi,
01:22:34 c'est le retour de la science.
01:22:36 Pourquoi subitement
01:22:38 les prélèvements ADN
01:22:40 ont été arrêtés ? Pourquoi
01:22:42 quand la Chambre d'Agriculture
01:22:44 de la Haute-Vienne dit connaître
01:22:46 des élevages clandestins de loups,
01:22:48 nous disons
01:22:50 effectivement il y a du trafic animalier
01:22:52 en France ? Pourquoi
01:22:54 les pouvoirs publics
01:22:56 ne n'écoutent pas la Chambre d'Agriculture
01:22:58 de la Haute-Vienne et ne nous écoutent pas ?
01:23:00 - Eh bien en tout cas le message sera passé.
01:23:02 Merci à vous
01:23:04 de l'avoir porté sur Sud Radio.
01:23:06 Rodolphe Gassiello, peut-être le mot de la fin
01:23:08 à Henri Biasperré, l'agriculteur qui est avec nous,
01:23:10 notre vraie voix agricultrice en quelque sorte.
01:23:12 Question, si notre loup vient
01:23:14 d'Italie et qu'il y a toujours
01:23:16 des éleveurs en Italie et que le loup
01:23:18 n'y a jamais disparu, est-ce qu'il
01:23:20 vous arrive aussi par exemple de prendre
01:23:22 conseil ou des informations auprès de vos
01:23:24 confrères, collègues italiens pour voir
01:23:26 comment ils font pour les faire cohabiter, comment ça s'est
01:23:28 toujours passé ?
01:23:30 - Ça se passe mal, comme ici.
01:23:32 C'est-à-dire que bien évidemment on est en contact avec
01:23:34 les autres pays européens sur le
01:23:36 territoire duquel est le loup.
01:23:38 C'est bien un sujet européen puisque c'est la
01:23:40 Convention de Berne qui a
01:23:42 mis le statut du loup comme animal
01:23:44 protégé. Il y a aujourd'hui six pays,
01:23:46 ceux qui ont été cités en particulier par
01:23:48 notre intervenant,
01:23:50 qui sont en train de
01:23:52 demander un changement de statut du loup
01:23:54 au niveau européen.
01:23:56 Donc dans tous les pays où le loup est, à partir du moment
01:23:58 de l'importance, il pose un problème à l'élevage
01:24:00 et il déséquilibre
01:24:02 dans le sens effectivement de l'ensauvagement
01:24:04 de territoire parce qu'il est trop présent,
01:24:06 et le retrait des louveurs qui disent "c'est plus
01:24:08 supportable, on préfère rester chez nous".
01:24:10 C'est le fond du sujet, c'est celui-là qu'il faut traiter.
01:24:12 - Et c'est la raison pour laquelle on en redébattra
01:24:14 avec vous tous. Merci pour ce débat,
01:24:16 beaucoup plus serein que ce que parfois on entend
01:24:18 sur d'autres radios ou qu'on voit sur d'autres chaînes.
01:24:20 C'est vrai, entre des pros ou des anti-loups, éventuellement
01:24:22 ça peut arriver. On essaie d'en parler calmement
01:24:24 sur Sud Radio 0826 300 300.
01:24:26 Restez avec nous, c'est les vraies
01:24:28 voix de l'été. Qui dit été, dit fête patronale.
01:24:30 Il y en a beaucoup dans le Sud, on vous emmène à Sète
01:24:32 dans un instant. On va s'apprêter à fêter
01:24:34 la Saint-Louis avec le maire de la ville. A tout de suite.
01:24:36 Dernière ligne droite pour les vraies voix
01:24:38 de l'été, dernière ligne droite pour ceux qui sont en vacances
01:24:40 et qui en profitent. Nombreux sont ceux d'ailleurs
01:24:42 qui sont dans la magnifique ville
01:24:44 de Sète où nous vous emmenons
01:24:46 tout de suite en retrouvant notre invité
01:24:48 qui nous fait le plaisir d'intervenir
01:24:50 sur Sud Radio. Bonjour François Comeyne.
01:24:52 - Bonjour. - Comeyne,
01:24:54 pardonnez-moi. Bienvenue à vous sur Sud Radio.
01:24:56 Vous êtes le maire de cette magnifique
01:24:58 ville de Sète. Ville en ébullition
01:25:00 parce que demain commence la grande
01:25:02 fête patronale de la ville, c'est la Saint-Louis.
01:25:04 - Voilà, là actuellement c'est le
01:25:06 grand calme avant
01:25:08 de la 279ème
01:25:10 fête de la Saint-Louis
01:25:12 à Sète, demain soir
01:25:14 à 17h30
01:25:16 au balcon de la
01:25:18 mairie de Sète. - Exactement.
01:25:20 279ème édition de la Saint-Louis.
01:25:22 En quoi cette fête est si importante
01:25:24 pour les habitants ?
01:25:26 - Écoutez, la Saint-Louis c'est une fête
01:25:28 pour laquelle l'ensemble
01:25:30 des cétois, toute
01:25:32 couche sociale, professionnelle,
01:25:34 ethnique, se
01:25:36 retrouvent et ont particulièrement
01:25:38 plaisir à retrouver la famille,
01:25:40 les cousins,
01:25:42 l'ensemble des
01:25:44 concitoyens qui ont
01:25:46 plaisir à se retrouver dans des moments
01:25:48 festifs. Alors bien sûr,
01:25:50 le point d'orgue,
01:25:52 ce sont les joutes, les joutes c'est ceux
01:25:54 qui font le lien, si vous voulez,
01:25:56 de ces manifestations, mais il n'y a
01:25:58 pas que les joutes, il y a d'autres manifestations
01:26:00 sportives, à l'an de la pétanque,
01:26:02 à la boule traditionnelle,
01:26:04 à la lyonnaise, à la boule carrée,
01:26:06 à la boule ovale, maintenant, au
01:26:08 roulage des barriques,
01:26:10 mais tout cela, ça se fait
01:26:12 sous l'autorité
01:26:14 et si vous voulez,
01:26:16 le regard particulièrement bienveillant
01:26:18 des jouteurs, des rameurs
01:26:20 et des barreurs ainsi que des
01:26:22 oboistes. - On sent en tout cas l'enthousiasme,
01:26:24 on sent que vous avez les yeux qui pétillent,
01:26:26 bien qu'on ne vous voit pas lorsque vous en
01:26:28 parlez François Comeyne. Question
01:26:30 que j'aimerais vous poser d'abord, essayez d'écrire
01:26:32 les joutes cétoises pour ceux qui
01:26:34 vous écoutent mais qui n'ont pas forcément l'image
01:26:36 en tête. Comment se passent les joutes cétoises ?
01:26:38 - Les joutes, ce sont des
01:26:40 deux barques, barque bleue et barque rouge
01:26:42 qui se croisent
01:26:44 et sur chaque barque, il y a une
01:26:46 ce qu'on appelle une "tintaine", une espèce
01:26:48 de bigue qui est
01:26:50 montée à l'arrière et sur
01:26:52 cette bigue, il y a un jouteur
01:26:54 qui porte
01:26:56 une lance pour
01:26:58 attaquer l'adversaire et
01:27:00 un pavoie pour se
01:27:02 protéger, le but étant
01:27:04 de faire tomber son adversaire, bien
01:27:06 évidemment. - Exactement, comme les joutes
01:27:08 médiévales mais dans l'eau, comme ça c'est moins grave
01:27:10 si on tombe. C'est important aussi
01:27:12 de le dire. Vous attendez combien de personnes à ces fêtes de la
01:27:14 Sainte-Louis ? - Chaque année, c'est
01:27:16 toujours
01:27:18 les paris un peu
01:27:20 osés mais c'est
01:27:22 quelque chose
01:27:24 qui est indescriptible pour les fêtes
01:27:26 d'Escalacette par
01:27:28 exemple, on frise les 500 000
01:27:30 visiteurs pendant
01:27:32 les 4 jours
01:27:34 d'Escalacette
01:27:36 pendant la Sainte-Louis, c'est à peu près
01:27:38 l'équivalent avec, naturellement,
01:27:40 il y a le cadre royal où il y a 15-20
01:27:42 000 personnes qui sont réunies
01:27:44 en permanence pour assister au tournoi
01:27:46 mais il y a tout ce qui se passe autour
01:27:48 que ce soit,
01:27:50 comme je vous disais, au tournoi de Bruges,
01:27:52 au tournoi de tennis, par exemple ce soir,
01:27:54 je vais au
01:27:56 tournoi
01:27:58 à l'inauguration du tournoi de la
01:28:00 Sainte-Louis, du tennis club
01:28:02 des Matiènes, ensuite j'ai une soirée
01:28:04 au bateau de sauvetage
01:28:06 où l'Alliance Club organise quelque chose
01:28:08 aussi, donc vous voyez, c'est
01:28:10 particulièrement intense, et là,
01:28:12 tous les soirs, je suis recoulé
01:28:14 pour 4 repas.
01:28:16 - Tous les soirs vous rentrez en taxi, j'espère !
01:28:18 [Rires]
01:28:20 - Quel dur métier que celui de monsieur le maire,
01:28:22 quand même, dans ces circonstances.
01:28:24 - C'est d'avoir à faire avant toutes ces agapes.
01:28:26 - Exactement. Bon, on espère que vous êtes
01:28:28 endurants, surtout que vous êtes prudents
01:28:30 et, bon, modérés aussi, ils le font,
01:28:32 on le rappelle toujours, mais c'est important.
01:28:34 Ça fait plaisir aussi d'entendre, comment dire,
01:28:36 la survie de ces traditions qui sont quand même
01:28:38 si chaleureuses, et ça nous donne envie de vous rejoindre,
01:28:40 du côté de... - Je crois que,
01:28:42 ces traditions, si vous voulez, au moment où on est
01:28:44 avec Montpellier, candidat
01:28:46 à la capitale européenne
01:28:48 de la culture, je crois
01:28:50 que, dans la capitale européenne
01:28:52 de la culture, il faut que
01:28:54 les traditions des joutes et l'ensemble
01:28:56 de nos cultures populaires
01:28:58 puissent être
01:29:00 actées comme des éléments
01:29:02 indéniables et des atouts
01:29:04 particulièrement importants.
01:29:06 - En tout cas, ça fait envie, effectivement,
01:29:08 vous étiez écouté par un Béarnais, alors,
01:29:10 à côté du Béarn,
01:29:12 il y a aussi des fêtes qui sont très célèbres
01:29:14 et qui ont battu leur plein il y a quelques jours.
01:29:16 Ce sont des traditions qui sont très importantes
01:29:18 dans le Sud, Henri Diaspéré.
01:29:20 - Dans Béarn, aux Pays-Basques, dans les Landes,
01:29:22 effectivement, le Sud-Ouest,
01:29:24 on passe de week-end à week-end, de 7 à 7.
01:29:26 Même un des bourdons
01:29:28 sur l'Espagne, à Pas-de-Pologne.
01:29:30 - Exactement, mais il n'y a plus qu'à aller à 7.
01:29:32 - Oui, qui viennent chaque année
01:29:34 du Béarn ou du Pays-Basque
01:29:36 et qui
01:29:38 participent activement aux animations.
01:29:40 - Bonne fête de la Saint-Louis
01:29:42 à tous les citoyens, ça faisait plaisir.
01:29:44 On aurait aimé être avec vous, en tout cas.
01:29:46 Bon courage, restez endurant, monsieur le maire,
01:29:48 c'est important, quand même.
01:29:50 François Colleyne, vous êtes le maire de Sèd,
01:29:52 je le rappelle, et vous nous faisiez le plaisir
01:29:54 d'inaugurer, en quelque sorte, ces fêtes de la Saint-Louis
01:29:56 sur Sud Radio. C'est la fin des vraies voix,
01:29:58 c'est le début des fêtes de la Saint-Louis,
01:30:00 mais c'est la fin des vraies voix, en tout cas.
01:30:02 - Avec grand plaisir. - En tout cas, c'était votre
01:30:04 première en tant que vraies voix honoraire.
01:30:06 Et évidemment, Rodrigo Arenas aussi,
01:30:08 merci à vous d'être intervenu
01:30:10 sur Sud Radio, et Henri Bias Péré.
01:30:12 La suite de votre soirée,
01:30:14 parce que les vraies voix reviennent demain à partir de 17h,
01:30:16 et la suite de votre soirée, c'est avec
01:30:18 l'instit le plus célèbre de France,
01:30:20 Gérard Klein, qui vous ramène aujourd'hui
01:30:22 sur les routes de l'été à bord de sa
01:30:24 DS jaune, direction la Corrèze.
01:30:26 Alors vous allez voir, ou en tout cas l'entendre
01:30:28 le décrire, le panorama autour
01:30:30 du restaurant dans lequel il animait aujourd'hui
01:30:32 son émission est absolument magnifique.
01:30:34 On va parler de bière, avec modération,
01:30:36 de pendules que vous entendrez dans cette émission,
01:30:38 on va parler de patrimoine,
01:30:40 et on va parler des départements ruraux.
01:30:42 Ce sont les routes de l'été, juste après les infos
01:30:44 de 19h. Belle soirée, à l'écoute de Sud Radio.
01:30:46 !

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