Consultant pour la chaîne L'Équipe pendant la coupe du Monde de rugby, Maxime Mermoz, ancien international français, commentait la liste des 33 Bleus retenus pour disputer le Mondial dévoilée ce lundi par le sélectionneur, Fabien Galthié.
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00:00 Non, il y a eu l'ossature qui a été respectée, il y a beaucoup de cohérence.
00:04 Quelques surprises on va dire, mais on le sentait venir.
00:08 Le staff a dû s'adapter aussi à des blessures,
00:10 mais dans l'ensemble il y a beaucoup de cohérence.
00:12 Il y a toujours des joueurs, comme on dit, "premium", avec une équipe plus titulaire.
00:16 Et puis des jeunes qui sont quand même derrière, même dans les réservistes.
00:21 Donc il y a quand même de la cohérence et pas de grandes surprises, en tout cas pour moi.
00:26 Georges Quirino.
00:27 Salut Maxime, moi j'ai une question par rapport au dernier match de préparation
00:30 qui arrive très vite, samedi face à l'Australie.
00:33 C'est le dernier dimanche à 10h45 face à l'Australia Stade de France.
00:36 Comment il faut l'aborder ce match-là en fait ?
00:38 Il faut faire un peu jouer les titulaires ou il faut mettre justement
00:42 ceux qui sont parmi les réservistes.
00:43 C'est un match avec tout ce qui s'est passé dernièrement,
00:44 les blessures, un peu dur à préparer dans l'impression.
00:48 C'est évident, ça va être juste mon avis,
00:54 mais des informations que j'ai pu avoir aussi,
00:56 puisque j'ai pu parler avec Marc-Yves Romon, qui a parlé avec Fabien Galtier.
01:00 Et je sais que le regret en 2011, c'était de ne pas avoir pu aligner
01:03 une équipe type avant le Mondial.
01:06 Et on a l'impression quand même que Fabien Galtier a envie
01:09 d'avoir une dernière répétition générale,
01:10 donc peut-être pourquoi pas sur une mi-temps mettre l'équipe qu'il a en tête
01:14 et après faire un peu tourner en deuxième mi-temps pour reposer les gars.
01:17 Il y a toujours ce risque de blessure, mais il fait partie du rugby
01:20 et Romain Tamac l'avait bien expliqué, c'est-à-dire que
01:23 de toute façon pour être prêt pour un Mondial,
01:25 il faut être à fond et ne pas s'économiser.
01:27 Si on commence à penser à se gérer, c'est là que les blessures arrivent le plus vite.
01:30 Donc je pense que ça va être d'aligner l'équipe la plus forte possible
01:33 pour avoir une répétition générale avant le début de la compétition,
01:36 parce que dans la poule qu'ils ont, à part les All Blacks et peut-être l'Italie,
01:40 il ne va pas y avoir non plus trop d'opposition.
01:42 Il vaut mieux arriver prêt avec encore plus de certitude pour les phases finales.
01:46 - Pierre Bouby.
01:47 - Salut Maxime, ce n'est pas forcément une question,
01:50 mais c'est un point de vue par rapport à la conférence de presse,
01:54 à l'annonce de cette liste.
01:56 Moi, j'ai trouvé que Galtier avait beaucoup insisté sur ceux qui n'étaient pas présents
01:59 dans cette liste, justement en essayant d'expliquer qu'il les avait accompagnés,
02:02 en essayant de les accompagner justement dans cette déception
02:05 et les mettre, pas en marge du groupe, mais vraiment les installer dans l'effectif global
02:10 pour qu'il y ait une vraie dynamique positive pour commencer cette Coupe du Monde.
02:13 Je ne sais pas si tu l'as ressenti pareil ?
02:16 - Si.
02:17 En fait, ce n'est pas que depuis la...
02:19 Je suis tout à fait d'accord, très bonne analyse.
02:21 En fait, c'est depuis leur prise de fonction,
02:23 ils ont compris que ce qui faisait défaut à l'équipe de France,
02:25 je l'ai vécu, c'est que les joueurs qui n'étaient pas sur la feuille de match,
02:30 en fait, on nous mettait trop en marge.
02:33 J'y ai été aussi avec ces joueurs-là sous l'air Saint-André,
02:36 et c'était très compliqué après d'être impliqué.
02:38 Et le jour où tu as besoin d'eux, en fait, ils ne répondent pas présents.
02:42 Et ce qu'ils ont fait, le staff d'équipe de France,
02:44 très très bien, même, c'est qu'ils ont créé un esprit Club France.
02:47 Et aujourd'hui, l'équipe de France, ce n'est pas une sélection, c'est un club.
02:50 Et ça se ressent dans l'esprit,
02:51 ça se ressent dans ce que dégagent les joueurs,
02:55 dans les émotions qu'ils nous font ressentir aussi,
02:57 et dans leur jeu, puisque quand ils jouent ensemble, on sent des frères,
03:01 on sent l'esprit du club qu'ils ont reproduit en équipe.
03:04 Pour avoir l'esprit de club, c'est 50 gars, au moins 50 gars,
03:08 qui sont tous impliqués à 100%.
03:10 Et du coup, c'est important de les impliquer et de se sentir utile dans l'équipe.
03:15 Donc c'est peut-être pour ça qu'il insiste encore plus dans les médias,
03:18 sur ces joueurs en plus, parce que par exemple,
03:20 imaginez Antoine Dupont se blesser, ce que je ne souhaite pas,
03:23 vraiment, même pas du tout.
03:24 Mais il y a des joueurs comme Baptiste Serin qui devront rester présents et impliqués.
03:29 Et c'est quand même plus simple quand on est impliqué depuis le début
03:32 que d'arriver comme un cheveu sur la soupe.
03:34 - Maxime, raconte-nous quand même les coulisses d'un moment pareil,
03:36 de l'annonce d'une liste, parce que toi, tu as vécu les deux situations,
03:39 d'être pris et de finalement ne pas être pris.
03:41 C'est quel genre de souvenir pour toi, c'est traumatisant ?
03:43 On te prépare le staff ou alors tu prends un pain dans le nez ?
03:47 Comment ça se passe ?
03:49 - En France, tu as très bien travaillé le dossier apparemment.
03:52 Non, on va dire, il y a eu un ascenseur émotionnel,
03:55 parce qu'en 2011, je me blesse pendant le tournoi,
03:58 mais le staff me rassure et me fait confiance,
04:01 donc me donne toutes les chances et le temps
04:03 pour me faire opérer de l'épaule et revenir.
04:05 Donc, je n'avais pas de surprise, puisque je savais déjà en avance.
04:09 Et au contraire, c'était un objectif, un peu comme Anthony Gelon,
04:12 je pense qu'il y a eu des discussions avec le staff.
04:14 Donc là, on va dire, c'est un objectif en tête, c'est d'être prêt pour le Mondial.
04:18 Par contre, en 2015, ça a été différent,
04:20 puisque la veille, encore la veille de l'annonce
04:23 et le matin même de l'annonce, j'ai mes coachs à Toulon
04:27 qui me disent, on a eu le staff, on a eu Philippe Saint-André,
04:29 la Gisquet, c'est bon, tu fais partie des cadres derrière.
04:34 Et puis après l'entraînement,
04:36 on était en entraînement délocalisé à côté de Toulon.
04:39 Et puis après, on vient me voir et puis me réconforter,
04:41 donc je n'ai pas compris.
04:42 Je dis, qu'est-ce qu'il y a ?
04:43 Il me dit, désolé pour toi.
04:44 Je dis, désolé, pourquoi ?
04:46 Et là, j'ai cru que c'était une caméra cachée au début,
04:48 parce que j'avais passé quatre années assez compliquées
04:50 en sélection, pas en club.
04:52 Et puis le jour de l'annonce, les coachs me disent,
04:54 c'est bon, on a eu le staff, tout est OK.
04:57 Donc moi, j'étais galvanisé et prêt à travailler
05:01 encore plus dur pour la préparation.
05:03 Et puis finalement, la désillusion,
05:05 donc ça a été assez compliqué.
05:07 Mais je pense que là, aujourd'hui,
05:10 le staff a instauré une telle communication avec les joueurs
05:13 que je ne pense pas qu'ils aient eu beaucoup de surprises.
05:15 Et puis vu le niveau d'implication de chacun,
05:20 on va dire, tout est complètement différent.
05:21 Ils doivent le vivre complètement différemment
05:23 que ce que j'ai pu vivre auparavant.