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00:00 Vous avez donc entendu les différentes interventions des membres de ces pays émergents, de ces non-alignés,
00:08 notamment Narendra Modi, Lula, Poutine et puis Cyril Ramaphosa.
00:16 On a entendu les questions, on a entendu les réponses aussi de Cyril Ramaphosa.
00:21 Je crois que j'ai oublié quelqu'un, Armel Chahé.
00:23 Xi Jinping.
00:23 Xi Jinping, bien sûr. C'était le dernier à parler.
00:26 On a suivi ça ensemble. On avait l'impression finalement d'être au sein du Conseil de sécurité de l'ONU à New York.
00:33 Mais là, on était bien en Afrique du Sud.
00:35 Les BRICS veulent offrir cette alternative, mais tout en restant bien dans la charte des Nations Unies.
00:43 Oui. Alors en fait, les deux qui utilisent le terme de la charte des Nations Unies, c'est Vladimir Poutine au départ et le président Xi Jinping.
00:53 Et c'est vrai que c'est très important parce que finalement, on sait très bien que la rivalité aujourd'hui,
00:58 elle est un peu entre la Russie et la Chine sur l'élan politique.
01:03 Classiquement, on s'attend à ce que le leader soit le président russe, qui d'ailleurs se positionne là-dessus avec un dernier calendrier et une continuité derrière.
01:14 Sauf qu'avec la guerre en Ukraine, on a bien vu que la Chine prenait de plus en plus de place politique.
01:20 Et donc le discours du président Xi Jinping, il est aussi très intéressant à suivre parce qu'il se place lui aussi en tant que leader.
01:27 Et que certes, il va parler d'économie, mais il va quand même rappeler que l'intervention des BRICS et l'élargissement des BRICS
01:35 doit se faire dans une logique sécuritaire, dans un contexte qu'il espère plutôt pacifique,
01:41 terme qui n'a pas été utilisé par le président russe, mais qui dans la bouche du président chinois veut dire beaucoup de choses.
01:47 Et dit-il aussi dans le respect de la Charte des Nations Unies.
01:50 Et c'est vrai qu'à ce moment-là, on réalise que finalement, sur les cinq chefs d'État qui sont là à représenter,
01:56 il y en a deux qui sont quand même au siège des Nations Unies et qui sont au Conseil de sécurité.
02:01 C'est le russe et c'est le chinois. Et c'est pas pour rien, effectivement, qu'il rappelle que les Nations Unies restent fondamentales et importantes.
02:09 Et ensuite, on voit qu'on a les différences des appréciations.
02:12 Le président Xi Jinping, finalement, lui aussi est sur un programme.
02:17 C'est aussi quelque chose qui est issu du communisme. Donc il a l'habitude, effectivement, de lister des choses avec différents points.
02:24 Il y a évidemment la question sécurité qui est sur la table.
02:27 Mais il y a aussi la question, surtout, de savoir comment est-ce que les BRICS vont pouvoir, en fait, à la fois s'élargir.
02:34 Et comment est-ce qu'ils vont travailler ensemble ?
02:36 Et là, on a aussi une vision avec toute cette question de l'intelligence économique, toute cette question du numérique,
02:44 tout ce qui se met en place, que chacun porte sa différence.
02:47 Xi Jinping dit "moi, je veux bien faire de l'intelligence économique, je veux bien faire du développement,
02:52 je veux bien recueillir des données, mais en attention, je veux que les choses soient contrôlables".
02:57 Contrôlables, oui.
02:57 Parce qu'on est quand même dans un pays qui interdit les réseaux sociaux et qui est effectivement très attentif à tout ce genre de choses-là.
03:04 En revanche, vous avez le président Modi qui, lui, au contraire, l'Inde, la richesse de l'Inde, c'est l'entreprenariat,
03:12 c'est effectivement aussi des libres initiatives.
03:15 Et donc, il parle effectivement de toutes ces plus-values numériques qui vont faire la grande société de demain.
03:21 Et ça nous permet de nous rappeler, je finirai là-dessus sur la première montrée, mais qu'on est dans un monde qui est complexe.
03:28 Lorsque l'on est au sommet des briques, on est avec des gens qui se construisent certes contre les Occidentaux
03:34 et qui du coup veulent attirer à eux tout un ensemble de personnes.
03:38 Et ça marche.
03:38 Et ça marche, parce qu'il y a effectivement plus de 22 pays normalement qui demandent à y rentrer.
03:43 Mais ce sont des gens qui se connaissent, c'est-à-dire que ce sont des gens qui sont capables de se détester
03:49 parce que ce sont des voisins, ils ont des enjeux régionaux, Inde et Chine par exemple,
03:54 ou Russie et Chine aussi quand on va parler de tous les territoires à peupler de l'Est de la Russie, ça va être compliqué.
04:01 Mais ils sont aussi capables à un moment donné de travailler ensemble.
04:04 Et c'est ça en fait qui est intéressant à observer, c'est jusqu'à quand ils sont capables de travailler ensemble
04:09 parce qu'ils considèrent que pour l'instant il vaut mieux s'entendre pour se développer
04:13 ou alors est-ce qu'à un moment donné il y aura une rupture parce que quelqu'un aura un appétit trop important.
04:19 Justement, sur cette rupture et ces probables divisions, Xi Jinping a parlé de partenariat pacifique.
04:26 Est-ce qu'il parle de la guerre en Ukraine ? Il a rappelé avant le manque de stabilité
04:31 et on sait que l'économie chinoise aujourd'hui souffre.
04:34 Il a parlé à tout le monde effectivement.
04:36 Alors il a parlé de partenariat pacifique et on entendait bien effectivement qu'il disait qu'il ne voulait pas d'une guerre.
04:42 Et on peut regarder du côté effectivement de Vladimir Poutine.
04:46 Mais il a aussi à un moment donné, quand il parlait des Nations Unies,
04:49 il a parlé du fait qu'il ne fallait pas suivre ceux qui parlaient les plus forts, ceux qui étaient les plus brouillants.
04:55 Et on savait très bien qu'il faisait allusion aux Américains à ce moment-là.
04:58 Il a aussi insisté sur la fin, sur le fait qu'il y avait toutes les civilisations qui devaient s'exprimer
05:05 et qu'il ne fallait pas justement que l'une écrase l'autre et qu'il n'était justement absolument pas pour le choc des civilisations.
05:12 Là on savait qu'il faisait effectivement référence au choc des civilisations.
05:16 On sait qu'il fait référence aux Américains.
05:17 Ce qui est intéressant c'est que chez les Chinois, la notion de civilisation hégémonique, elle fait partie de leur culture.
05:25 C'est bien pour ça souvent qu'ils s'opposent à l'Occident ou qu'ils s'opposent à l'Europe.
05:29 Parce que souvent ils disent, vous savez, vous avez quelques siècles de suprématie,
05:32 mais nous existons depuis l'Antiquité, nous sommes présents depuis une Antiquité phénoménale.
05:38 Nous avons aussi une écriture, nous avons eu aussi nos peintres, nos lecteurs, nos grands écrivains,
05:43 nous avons aussi tous nos scientifiques, etc.
05:45 Et donc c'est intéressant qu'à ce moment-là ils disent qu'il faut respecter toutes les civilisations,
05:49 sachant qu'effectivement ils se retrouvent dans un sommet des briques où il faut qu'ils tendent la main à tout le monde
05:55 et qu'ils n'effraient pas trop parce que Xi Jinping représente beaucoup d'argent,
05:59 mais effectivement il représente aussi le contrôle, dont il a parlé si bien, et il peut aussi effrayer.
06:05 Mais il a parlé non seulement de ça, mais il a aussi parlé, et c'était intéressant parce que c'est le seul à l'avoir dit aussi clairement,
06:11 il a eu un regard aussi sur le poids démographique.
06:14 Et il a parlé du fait qu'aujourd'hui il y avait 3% de poids démographique dans le monde.
06:20 Alors évidemment quand on parle aux pays africains c'est quelque chose que l'Afrique ne connaît pas.
06:24 L'Afrique aujourd'hui a un taux de natalité très important dans la plupart des pays.
06:28 D'ailleurs on a entendu que les briques avaient le conseil des jeunes,
06:31 et c'est pas pour rien que les jeunes étaient appelés, c'est quand même pour passer la main.
06:34 Pour les mettre tout de suite dans d'autres pas en quelque sorte.
06:38 Mais en revanche quand vous parlez à un pays comme la Chine, qui sait très bien que son talon d'Achille
06:43 c'est d'avoir eu ces années où il y a l'enfant unique et que donc derrière on peut se retrouver sans moins de monde.
06:50 Ou que la grande faiblesse de la Russie aussi aujourd'hui, c'est qu'elle a 145 millions d'habitants sur son territoire,
06:56 mais qu'elle a tout l'Est, la Sibérie qui sont vides parce que vous n'avez pas un renouvellement supplémentaire.
07:01 Ça met donc en perspective en fait toutes ces problématiques.
07:03 Merci beaucoup Armel.