L’IMEIF, une association pour aider les femmes des quartiers à lancer leur entreprise

  • l’année dernière
Depuis 2010, l'Institut Méditerranéen d’Étude, d’Ingénierie et de Formation accompagne les femmes éloignées de l’emploi, basée dans le quartier de la Mosson à Montpellier, aide les habitantes à lancer leur activité.
Sa fondatrice, Soraya Rahal, était l'invitée de l'Eco d'Ici ce mercredi.
Transcript
00:00 les bonnes initiatives, c'est dans l'Éco d'ici, ce matin avec Soraya Rahal, Guillaume Roland.
00:05 Soraya Rahal, rebonjour d'abord.
00:07 Bonjour.
00:07 Vous avez créé il y a 13 ans l'IMEF, donc l'Institut Méditerranéen d'Études d'Ingénierie et de Formation.
00:13 C'est une association pour aider les femmes des quartiers à lancer leur entreprise,
00:17 et notamment les femmes du quartier de la Mosson.
00:19 Voilà, tout à fait. Nous sommes basées au cœur de la Mosson depuis plus de 10 ans.
00:24 Et notre objectif c'est vraiment de permettre aux femmes, dans une démarche de valorisation de leur savoir-faire,
00:32 de développer ou d'avoir une insertion pérenne.
00:35 Et donc on travaille par filière d'activités.
00:38 On va reparler de ça.
00:39 D'abord l'idée de cette association. Comment vous est-elle venue et pourquoi ?
00:43 L'idée c'est, vu les difficultés d'insertion professionnelles des femmes qui cumulent différents handicaps,
00:51 que ce soit des problématiques de discrimination, des problématiques de qualification, d'expérience professionnelle,
00:57 il m'a semblé important de mettre en place des programmes spécifiques qui puissent s'adapter à leurs besoins
01:03 et leur permettre d'avoir une insertion qualitative.
01:06 Parce que la difficulté aussi de ce quartier, mais pas que de la Mosson, mais du quartier en général,
01:10 c'est celui de la mixité. Les gens qui réussissent par exemple partent du quartier.
01:15 Donc ça manque de mixité, ça manque d'échanges autour des possibilités que chacun pourrait développer.
01:21 C'est un petit peu la problématique.
01:23 C'est qu'on a un taux de pauvreté, enfin plus de 60-50% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté,
01:31 avec un taux de chômage bien entendu qui est très très important.
01:34 Et effectivement, les personnes qui réussissent en général partent de la Mosson
01:39 et on a des nouvelles populations primo-arrivantes qui arrivent.
01:42 Et effectivement, la mixité n'y est pas aujourd'hui.
01:46 - Alors le but principal de votre association, c'est l'insertion professionnelle.
01:50 Ça peut aller même jusqu'à la création d'une entreprise, d'une micro-entreprise.
01:54 Vous le disiez, il y a plusieurs filières.
01:56 Filière sanitaire et sociale, textile, cuisine.
01:59 Sanitaire et sociale, d'abord deux mots là-dessus.
02:01 - Sanitaire et sociale, nous notre credo c'est de dire qu'on a des perles sur le quartier,
02:06 on a des femmes formidables qui souhaitent s'investir sur le secteur sanitaire et social.
02:12 Notamment sur les métiers d'aide-soignante, d'auxiliaire-périculture,
02:16 qui sont des métiers très très en tension.
02:19 Et effectivement, l'idée c'est de les préparer, par exemple au concours d'aide-soignante,
02:25 et on a 100% de réussite.
02:27 Et pour ça, on s'appuie vraiment sur un très large partenariat,
02:30 notamment avec les établissements du secteur médico-social avec qui on travaille,
02:33 qui sont justement très demandeurs de cette action.
02:36 Parce que nous, on développe beaucoup d'immersion professionnelle avec ces structures,
02:41 et ça leur permet aussi d'avoir un vivier de personnes motivées qui veulent travailler dans ces secteurs-là.
02:46 - 100% de réussite, c'est pas tout le monde qui peut se vanter d'un tel résultat.
02:49 Le textile aussi ?
02:50 - Le textile, on a un parcours professionnalisant pour permettre aux femmes de monter en compétence
02:55 dans le secteur du textile et de pouvoir éventuellement aussi travailler sur leurs projets de création d'entreprise.
03:00 - Et puis la cuisine, alors ça c'est votre grand projet ?
03:03 - Alors la cuisine c'est notre gros gros projet de la rentrée.
03:06 Nous sommes en train de mettre en place une couveuse d'entreprise.
03:09 Donc une couveuse d'entreprise, ça va permettre aux femmes d'avoir un hébergement juridique,
03:15 de pouvoir tester leur activité avant de pouvoir créer leur entreprise.
03:19 Et la spécificité c'est qu'on va leur mettre à disposition un labo cuisine.
03:23 - Alors tester leur activité, parce que c'est là où c'est intéressant,
03:26 parce qu'il y a aussi cette mixité culturelle, avec des femmes qui ont des origines diverses et variées,
03:31 et donc des cuisines du monde ?
03:33 - Ça va être des cuisines du monde qu'on va développer.
03:35 On a des personnes qui viennent d'Asie, d'Afrique, Afrique du Nord, Madagascar,
03:42 et au sein de ce restaurant et de ce labo cuisine,
03:45 nous allons proposer les cuisines des différentes femmes,
03:48 qui vont pouvoir tester leurs recettes et développer leur activité dans de bonnes conditions,
03:53 en ayant un statut juridique et surtout en ayant à disposition un outil de production.
03:59 Parce que très souvent ces femmes n'ont pas accès à l'outil de production,
04:02 ça coûte très cher d'investir dans un labo cuisine, dans un restaurant,
04:05 et là on mettra à leur disposition cet outil-là, au sein de l'Espagiselle Alimi à la Monson.
04:10 - Puisque c'est là que le tiers lieu sera hébergé, dans quel délai ?
04:14 Vous pensez l'ouvrir quand ce restaurant ?
04:16 - Pour mi-octobre, fin octobre.
04:18 - Donc c'est très bientôt.
04:20 Depuis que l'association IMEF existe, Soura Yaraal, vous avez accompagné combien ?
04:24 Vous nous parliez d'un taux de réussite de 100% dans la filière sanitaire et sociale,
04:27 mais plus globalement, vous avez accompagné combien de femmes ?
04:30 - Chaque année on accompagne une cinquantaine de femmes,
04:33 donc sur 10 ans ça doit faire plus de 500 femmes qui ont été accompagnées,
04:37 sur des actions qui leur permettent vraiment d'avoir une insertion pérenne et qualitative.
04:43 J'insiste parce que c'est vraiment ça aussi qui nous guide,
04:45 c'est vraiment de leur amener, de pouvoir ouvrir le champ des possibles,
04:51 pour ces femmes qui souvent sont très limitées,
04:53 parce que voilà, pas de qualifications, mauvaise maîtrise de la langue,
04:57 manque de réseau, de mobilité, etc.
04:59 - Et vous avez un ou deux exemples de réussite dont vous êtes particulièrement fière à l'association ?
05:04 - Oui, par exemple, on a une dame, l'année dernière, qu'on a accompagnée,
05:08 qui était seule avec cinq enfants,
05:11 qui était dans l'expositif ERASA, qui n'avait jamais travaillé en France,
05:15 et qui a réussi son concours d'aide-soignante et qui aujourd'hui travaille
05:20 avec ses cinq enfants sur des horaires décalés, etc.
05:23 Donc tout est possible, on est vraiment nous la marche, le tremplin,
05:27 qui leur permet de pouvoir s'insérer et réussir dans leur vie.
05:32 - Vous êtes fière de cette réussite. On vous trouve comment ?
05:35 - Sur internet, www.imef.fr
05:39 - Imef, ça s'écrit I-M-E-I-F
05:42 - I-M-E-I-F, tout à fait.
05:44 - Merci Soraya Rahal d'être venue nous en parler ce matin dans l'Écode ICI.
05:47 - Avec plaisir, merci à vous, bonne journée.
05:49 - Je ne sais pas ce que ça aurait donné si ça avait été à 10h ou à 11h,
05:52 mais à 7h15, ça s'est très bien passé finalement, vous voyez ?
05:54 - Oui, oui, tout à fait.
05:55 - Bon ben voilà, c'est parfait.
05:56 - Je reviendrai.
05:57 - Bon, très bien, vous savez où est la porte, il n'y a pas de problème.
06:00 Vous pouvez revenir 7h20 sur France Numéro.
06:03 Si vous voulez réécouter l'Écode ICI, vous allez sur notre site internet, www.francebleu.fr.
06:08 On écoute Inexcess avec Original Scene,
06:11 et juste après on part en immersion, c'est pour de vrai, avec VodK.

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