Coup d'État au Gabon: le président Ali Bongo en résidence surveillée, un des ses fils arrêté

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Ce mercredi matin, des militaires sont intervenus à la télévision publique afin de "mettre fin au régime en place", quelques heures après l'annonce de la réélection d'Ali Bongo.
Transcript
00:00 - Un autre grand titre de l'actualité, et d'ailleurs Olivier Véran en parlait à l'instant, c'est le Gabon, Patrick, ce putsch militaire ce matin,
00:07 alors que le résultat de l'élection présidentielle venait tout juste d'être annoncé. On sait qu'Ali Bongo, qui est au pouvoir depuis 14 ans, est actuellement en résidence surveillée.
00:16 L'un de ses fils a été arrêté. Quel est le contexte de ce putsch ? Pourquoi maintenant ?
00:23 - Pourquoi maintenant ? Parce que les élections, la nouvelle élection présidentielle a eu lieu dans un contexte qui manque singulièrement de transparence.
00:34 J'ajoute quand même, pour terminer sur les réactions françaises, qu'Olivier Véran est allé un peu plus loin qu'Elisabeth Borne à l'instant en disant que la France condamne ce coup d'État.
00:44 On attend justement pour en parler des conséquences et des enjeux pour les Français. En tout cas, il y a des résultats qui ont été prononcés au beau milieu de la nuit
00:54 par une chaîne de télévision, et c'est là qu'on rentre dans la confusion, une chaîne de télévision privée dont les locaux sont situés dans l'enceinte du palais présidentiel.
01:03 Pas d'annonce, pas de teasing fait sur cette chaîne de télévision. On est au beau milieu de la nuit et il y a l'annonce de ce scrutin présidentiel à un seul tour,
01:13 qui a déjà posé problème par le passé et qui annonce donc la victoire pour un troisième mandat d'Ali Bongo.
01:18 Juste derrière, vous avez des militaires putschistes dont certains, on reconnaît, vous voyez, il y a des bérets verts sur ces images.
01:25 Les bérets verts, ce sont des officiers de la garde présidentielle, la garde prétorienne pourrait-on même dire, d'Ali Bongo.
01:31 Donc, il a été trahi par les siens et ce sont ces militaires qui ont dit que, je les cite naturellement, au nom du peuple gabonais et afin d'assurer la paix,
01:39 ils veulent une transition, l'annulation des élections qu'ils considèrent comme truquées, mais aussi la dissolution de toutes les institutions.
01:48 Et nous voilà avec un pays totalement dans la confusion alors que jusqu'ici, malgré tout le manque de transparence et des aspects un peu dictatoriaux,
01:57 finalement, il y avait une situation relativement paisible.
02:00 D'un mot, Patrick, quelles conséquences pour la France ? Parce que le Gabon, ce n'est pas le Niger.
02:04 Non, ce n'est pas le Niger. Déjà, tout simplement, des conséquences à attendre pour les Français qui habitent là-bas.
02:10 Il y a au Niger, c'est 500 ressortissants français. Au Gabon, c'est entre 10 et 12 000, dont l'immense majorité sont à Libreville.
02:19 Il n'y a pas de sentiment véritablement anti-français en ce moment, mais après la visite d'Emmanuel Macron au mois de mars,
02:25 qui est venu, selon l'opposition gabonaise, presque appuyer la candidature d'Ali Bongo, en pleine campagne présidentielle,
02:33 on suit ça avec beaucoup d'attention. Et puis, évidemment, même le grand public sait qu'on a des intérêts pétroliers, miniers.
02:42 On a Elf, devenu Total, devenu Total Énergie, qui a des activités immenses au Gabon.
02:48 C'est le premier producteur de produits pétroliers dans le pays.
02:51 Vous avez Eramet, qui s'occupe de l'extraction du manganèse, et puis un certain nombre, évidemment, d'entreprises,
02:57 sans compter une emprise militaire française. Il y a peut-être 1 500 Français qui sont positionnés au Niger,
03:03 mais c'est une mission, une opération extérieure. Alors qu'au Gabon, vous avez les éléments français au Gabon.
03:08 400 soldats qui sont pré-positionnés et qui sont normalement dans une situation de partenariat avec l'armée gabonaise.

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