Gabriel Attal, ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, était l'invité du Grand Entretien, ce jeudi. Il a notamment précisé que les élèves portant l'abaya ou le qamis ne seront pas acceptés en cours dès lundi. Il assure aussi qu'il y aura bien un enseignant devant chaque élève. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-jeudi-31-aout-2023-8585110
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00:00 - Gabriel Attal, bonjour ! - Bonjour !
00:02 - Et bienvenue à ce micro, les auditeurs vous connaissent bien, ils vous ont souvent entendu sur Inter,
00:06 en tant que secrétaire d'État à la Jeunesse, porte-parole du gouvernement, ministre du budget,
00:11 ils vous découvrent ce matin, donc, ministre de l'Éducation Nationale,
00:15 dernière étape en date de votre ascension politique éclair.
00:19 Vous en rêviez petit, en vous brossant les dents, d'être ministre de l'Éducation ?
00:23 - Pour moi, c'est un des ministères qui se trouve, je pense, dans le cœur des attentes des Français.
00:32 On voit bien tous les débats qui traversent la société aujourd'hui,
00:35 et très souvent, on en revient dans ces débats à l'école, l'école de la République,
00:39 parfois d'ailleurs un peu injustement, l'école peut beaucoup,
00:43 il y a aussi beaucoup de choses qui se jouent en dehors de l'école, dans les familles, mais oui, c'est...
00:47 - Vous en rêviez enfant ?
00:49 - C'est une très belle responsabilité, je pense que quand on s'engage en politique,
00:52 il y a peu d'enjeux, il y a peu de domaines qui sont plus intéressants que l'Éducation Nationale.
00:59 Et vous l'avez dit, j'ai été secrétaire d'État auprès du ministre de l'Éducation Nationale de l'époque,
01:03 et donc j'ai eu l'occasion de m'engager sur ces sujets,
01:06 j'ai été élu député en 2017, j'ai été aussi membre de la commission Éducation,
01:09 c'est des sujets qui sont absolument passionnants,
01:12 et c'est une très belle responsabilité, très belle responsabilité aussi,
01:15 que de travailler avec les enseignants qui font le plus beau métier du monde,
01:17 qui ont la passion de leurs élèves,
01:20 qui se lèvent le matin pour permettre à nos élèves de s'élever, de réussir,
01:24 et voilà, je veux vraiment les saluer, leur souhaiter une bonne rentrée, puisque c'est d'actualité.
01:28 - Vous succédez aux deux ministres de l'Éducation,
01:30 Emmanuel Macron, qui ont été Jean-Michel Blanquer et Pape Ndiaye,
01:34 on va voir dans un instant ce qui vous distingue d'eux,
01:36 puisque vous avez déjà marqué votre différence,
01:38 mais d'abord, qu'est-ce qui vous rapproche de l'un et de l'autre ?
01:41 - Moi je ne fais pas de comparaison avec mes prédécesseurs...
01:45 - Une comparaison c'est de quoi vous vous sentez proche,
01:48 c'est une question qui n'est pas piégeuse, c'est juste...
01:51 Est-ce que le sens de l'autorité de Jean-Michel Blanquer vous sentez proche ?
01:54 Est-ce qu'il y a des choses que vous relevez chez ces deux hommes qui vous ressemblent ?
01:57 - Moi je pense que quand on s'engage sur ces questions,
02:01 quand on a cette très belle responsabilité d'être à la tête de l'éducation nationale de notre pays,
02:06 on le fait avec un engagement, avec la conviction qu'on agit pour faire progresser les élèves,
02:11 pour soutenir les enseignants, les personnels de direction.
02:13 Je ne veux pas faire, encore une fois, de mettre d'étiquette sur mes prédécesseurs en disant
02:17 il y en a un qui était plus tourné vers tel sujet et l'autre vers tel sujet.
02:21 Tout le monde, je crois, a cherché à faire au mieux. Et moi c'est ce que je vais faire aussi.
02:24 - En tout cas, Gabriel Attal, pour la première fois, Emmanuel Macron a déclaré au point
02:28 que l'éducation était un domaine réservé du Président.
02:32 A-t-il voulu dire par là que vous étiez un ministre sous tutelle ?
02:36 - Je crois que c'est une très belle déclaration, un très bel engagement de sa part.
02:40 Ça veut dire quoi ?
02:41 - Votre ministre sous tutelle ?
02:43 - Non, ça veut dire que l'éducation nationale,
02:45 c'est un sujet absolument prioritaire pour le Président de la République.
02:47 Et je vais vous dire, on l'a vu dès 2017, avec l'engagement massif qu'il y a eu.
02:51 Évidemment, il reste beaucoup de difficultés, tout n'a pas été réussi, tout n'a pas été fait.
02:55 Mais il y a eu un engagement absolu, notamment pour l'égalité des chances,
02:58 avec un investissement dans l'éducation prioritaire.
03:00 Dans la campagne présidentielle en 2022, il a dit que l'éducation serait la priorité de son quinquennat.
03:05 Donc je peux vous dire, quand vous êtes ministre, avoir un Président de la République
03:09 qui dit à quel point l'éducation nationale sera sa priorité,
03:12 ça met du vent dans les voiles pour avancer.
03:14 - Bien, allez, on y va sur les points importants de cette rentrée.
03:17 Point important que vous avez voulu marquer en cette rentrée,
03:20 c'est votre annonce choc dimanche soir sur l'interdiction des abaya à l'école.
03:24 Plusieurs personnalités, comme Sophie Binet, la leader de la CGT ici à ce micro,
03:28 je ne sais pas si vous l'avez entendu.
03:30 Sans contester le fond de la décision,
03:31 on s'est demandé si c'était nécessaire de s'inviter aux 20 heures de TF1
03:34 pour tambouriner sur un sujet qui ne concerne que 150 établissements en France sur 60 000.
03:38 Vous n'auriez pas pu le faire plus discrètement ?
03:41 - D'abord, je veux rappeler que l'éducation nationale,
03:44 que l'école de la République,
03:46 c'est construit autour de valeurs et de principes extrêmement forts,
03:50 et notamment la laïcité.
03:52 La laïcité, c'est une des valeurs fondamentales de l'école de la République.
03:55 Et je crois que notre responsabilité,
03:57 ma responsabilité en tant que ministre de l'éducation nationale,
03:59 c'est de garantir qu'elle soit toujours respectée.
04:01 C'est l'un de mes prédécesseurs,
04:03 illustre prédécesseur, Jean Zay,
04:05 qui disait que l'école doit rester l'asile inviolable
04:08 où les querelles des hommes ne pénètrent pas.
04:10 - Aujourd'hui, notre mandat à la tête du ministère de l'éducation nationale
04:13 est marqué par la suppression de la BAIA.
04:15 On retient les premiers pas de Gabriel Attal, la BAIA.
04:18 - Je me suis exprimé sur beaucoup d'autres sujets,
04:20 sur les fondamentaux à l'école, sur le réinvestissement.
04:22 Je vais vous dire de manière très franche et très transparente,
04:25 je me suis posé la question de savoir s'il fallait avancer sur ce sujet
04:28 et faire cette annonce au moment de la rentrée scolaire.
04:31 Et ce qui m'a convaincu, c'est mon échange avec les chefs d'établissement,
04:34 les personnels de direction.
04:36 - Comment ça va se passer ?
04:38 - C'est une question, parce que c'est un sujet difficile
04:40 dans beaucoup d'établissements.
04:42 Dans certains établissements, vous l'avez dit, c'est un sujet encore plus difficile
04:45 parce que pour certains d'entre eux, la BAIA s'est quelque part installée
04:48 depuis plusieurs années.
04:50 Et de l'échange que j'ai pu avoir avec eux, et je veux vraiment leur rendre hommage,
04:52 on ne parle pas souvent des personnels de direction,
04:54 des proviseurs, proviseurs adjoints, principaux, principaux adjoints,
04:57 de leurs équipes.
04:59 J'ai retenu que prendre cette décision au moment de la rentrée
05:01 qui est une forme de nouveau départ annuel,
05:04 ça serait peut-être moins difficile à faire appliquer
05:06 que de le faire en cours d'année.
05:07 - Concrètement, comment ça va se passer lundi matin ?
05:09 Les jeunes filles en BAIA ne pourront pas rentrer dans l'établissement scolaire ?
05:12 Chaque directeur sera posté devant le collège ou devant le lycée et dira
05:15 "Soit tu vas te changer, soit tu ne rentres pas".
05:17 Comment ça va se passer ?
05:19 - Derrière la BAIA, derrière le CAMIS,
05:21 il y a des jeunes filles et des jeunes garçons.
05:23 Il y a des familles.
05:25 Il y a des êtres humains avec qui il faut échanger, dialoguer, faire de la pédagogie.
05:28 Et ça, les chefs d'établissement, les personnels de direction,
05:30 les enseignants le savent très bien, ils le font au quotidien.
05:33 Donc vous me dites "Qu'est-ce qui va se passer ?"
05:35 Et concrètement, elles seront accueillies,
05:37 ils seront accueillis et il y aura un échange avec eux
05:39 pour leur expliquer le sens de la règle.
05:41 Pourquoi est-ce qu'on prend cette décision ?
05:43 Pourquoi est-ce qu'on ne peut pas porter la BAIA ou le CAMIS dans l'école ?
05:47 Il y aura cet échange.
05:49 - Et ensuite la porte de l'école sera fermée.
05:51 - Je ne me place pas dans cette situation-là.
05:53 Je pense que par le dialogue, par l'échange, par l'écoute, par la pédagogie...
05:57 - Elles vont rentrer tout de suite se changer et revenir en jean ?
06:00 - Ça prendra peut-être quelques jours au départ pour certaines.
06:03 - Elles ne pourront pas assister au cours la semaine prochaine si elles sont en BAIA ?
06:06 - Non. Elles pourront rentrer dans l'établissement
06:08 où il y aura un échange avec les équipes pédagogiques.
06:10 Et je vais vous dire, pour un certain nombre d'établissements,
06:13 on l'a dit tout à l'heure, on sait que c'est un sujet
06:15 qui va se présenter davantage que dans d'autres.
06:17 Vous pouvez avoir plusieurs dizaines de personnes qui sont concernées.
06:22 Ce que je souhaite, c'est que nos chefs d'établissement,
06:25 nos personnels de direction, évidemment, soient accompagnés
06:27 pour faire ce travail de médiation et d'échange.
06:29 - Et vous allez prendre une note de service justement aux chefs d'établissement
06:32 pour le mode d'emploi de cette interdiction ?
06:34 Elle est écrite ? Elle dit quoi cette note ?
06:36 - Elle leur sera adressée aujourd'hui. Elle clarifie la règle.
06:40 - Elle dit quoi alors précisément ?
06:42 - Elle sera envoyée aujourd'hui dans la journée aux chefs d'établissement.
06:44 Elle clarifie la règle. Elle explique qu'on ne peut pas porter la BAIA,
06:47 le CAMIS dans l'école de la République.
06:50 Elle donne un certain nombre de pistes et de guides
06:54 pour faire ce travail-là d'échange et pour expliquer la règle.
06:58 Je leur adresserai également un courrier signé de ma main
07:01 à destination des familles pour lesquelles il est nécessaire
07:05 de leur transmettre ce courrier. Mais surtout, je le dis,
07:07 je veux que pour les établissements pour lesquels on anticipe
07:10 que ce sera encore une fois un sujet plus important que pour d'autres,
07:13 il y ait également un accompagnement humain.
07:15 - On note en tout cas clairement que dès lundi matin,
07:18 une jeune fille en BAIA ne rentre pas dans la classe.
07:21 - Dès lundi matin, il y a un travail qui va s'engager avec ces jeunes filles
07:24 ou ces jeunes garçons quand il s'agit du CAMIS
07:26 pour leur expliquer le sens de la règle.
07:28 Encore une fois, je le dis, on ne parle de personne.
07:31 Il y a des jeunes filles, des jeunes garçons qui,
07:33 parfois depuis plusieurs mois ou plusieurs années,
07:35 avaient pris l'habitude de venir en BAIA à l'école.
07:38 On a une règle qui est aujourd'hui claire.
07:40 Et moi, ce que j'ai retenu de mes échanges avec les personnels de direction cet été,
07:43 mais aussi, je le dis, avec certaines organisations syndicales d'enseignants,
07:46 c'est qu'il y avait l'attente d'une règle claire venant de leurs ministres.
07:50 Que parfois, il y a des équipes sur le terrain
07:52 qui étaient un peu laissées seules, démunies,
07:55 sans cadre clair, sans directif clair de leurs ministres.
07:57 Je considère que ma responsabilité, c'est de la donner.
07:59 Maintenant, elle est donnée.
08:01 Et donc, il y aura ce travail qui pourra s'engager.
08:03 Mais encore une fois, les équipes pédagogiques le savent très bien.
08:05 Encore un mot à droite et à l'extrême droite,
08:07 on réclame le retour de l'uniforme.
08:09 Vous vous êtes dit favorable à des expérimentations.
08:12 Ça veut dire quoi exactement ?
08:14 Dès cette année, dans combien d'établissements ?
08:16 Vous voyez les choses comme elles sont ?
08:18 La question m'a été posée cet été et j'ai répondu.
08:21 C'est un vrai débat qui existe dans le pays.
08:24 D'ailleurs, un certain nombre de personnes ont des positions très tranchées sur le sujet.
08:27 Par exemple, Brigitte Macron qui est favorable.
08:29 D'autres ont des positions moins tranchées.
08:32 Vous avez une position, vous ?
08:34 J'ai eu l'occasion de m'exprimer cet été.
08:36 J'ai dit que je ne crois pas que ce soit une solution miracle
08:40 qui permette de régler tous les problèmes de l'école.
08:42 Vous n'êtes plutôt pas pour.
08:43 Non, j'ai dit que je ne crois pas que ce soit une solution miracle.
08:45 En revanche, c'est un débat qui existe.
08:47 Et pour moi, la meilleure manière de faire progresser le débat,
08:50 c'est d'expérimenter les choses.
08:52 Les communes sont candidates pour l'essayer cette année.
08:54 Est-ce qu'il y a des communes qui vont essayer l'uniforme cette année ?
08:57 On verra dans les prochains mois.
08:59 C'est demain la rentrée.
09:01 Oui, mais ce n'est pas un sujet de la rentrée pour moi.
09:02 Mais est-ce qu'il y a aujourd'hui des communes qui vont essayer, qui vont expérimenter ?
09:05 Interroger les communes ?
09:06 Moi, je n'ai pas d'annonce à faire aujourd'hui sur des expérimentations qui démarraient dans des communes.
09:10 Après, c'est un sujet sur lequel je vais continuer à avancer, sur lequel je vais échanger.
09:14 Pézier, Perpignan, par exemple, vous commencez ?
09:16 Je voyais le président de l'association des maires de France hier.
09:18 Il y a énormément de sujets. La question du bâti scolaire, la question de l'inclusion des élèves en situation de handicap, la question des fondamentaux.
09:25 Et la question des profs, et la question de la présence des profs.
09:28 Y aura-t-il, Gabriel Attal, comme vous l'avez promis, un prof derrière, devant chaque élève ?
09:33 Il vaut mieux devant chaque élève lundi matin.
09:36 Évidemment, je sais que c'est une appréhension, parfois, pour des familles, une inquiétude.
09:42 Oui, il y aura un enseignant devant chaque élève.
09:44 Et à nouveau, je veux saluer les enseignants qui reprennent aussi le chemin de l'école.
09:49 Et qui le font, je le sais, avec enthousiasme et passion pour leurs élèves et pour leur réussite.
09:53 Il y a eu beaucoup de travail autour de cette rentrée pour anticiper les choses.
09:57 On sait qu'il y a un enjeu d'attractivité dans l'éducation nationale, qui ne date pas d'aujourd'hui, mais auquel il nous faut répondre.
10:03 Je pense qu'il y a un certain nombre d'éléments qui entrent en vigueur aussi à cette rentrée, qui vont nous permettre d'y répondre en partie.
10:07 C'est un travail qui va se poursuivre.
10:09 J'ai annoncé que j'allais y travailler avec les organisations syndicales dans les mois qui viennent.
10:13 Ce qu'on a vu d'ores et déjà, il y a quelques mois, c'est qu'on a un peu moins de postes à pourvoir à l'issue du concours que l'année précédente.
10:20 Combien ? 3 000 postes à pourvoir ?
10:22 Autour de 3 000, c'était 1 500 de plus à peu près l'année précédente.
10:27 Donc, ça reste un enjeu évidemment majeur, l'attractivité sur lequel on va continuer à avancer.
10:31 Il y aura combien de contrats actuels ?
10:33 On est en train de finaliser la rentrée.
10:35 Vous disiez à l'instant, il y avait un peu plus de 3 000 postes à pourvoir à l'issue du concours.
10:38 Donc, il y aura 3 000 contrats actuels ?
10:40 Non, c'est des recrutements qu'on pourvoie et qu'on a d'ailleurs très largement déjà pourvu avec des contrats actuels,
10:44 qui, je le rappelle, seront formés avant leur prise de fonction.
10:48 Je le rappelle, pour 90 % des contrats actuels exercés déjà, enseignés déjà l'année dernière.
10:55 Et qui, par ailleurs, sont aussi très engagés pour les élèves.
10:59 Sophie Vénétité, la secrétaire générale du SNES, FSU, syndicat majoritaire chez les enseignants du second degré,
11:06 dit que cette promesse d'un prof devant chaque élève relève de la tromperie.
11:11 Elle souligne que les concours n'ont pas fait le plein et que les rectorats sont en train de bricoler pour cette rentrée.
11:18 On en est là ? On bricole ?
11:20 Non, je ne crois pas du tout.
11:21 D'ailleurs, il y a beaucoup d'éléments qui ont été anticipés par rapport aux autres années,
11:24 notamment sur le recrutement contractuel, qui a été très largement anticipé
11:28 par rapport à certaines rentrées qu'on a pu connaître, où ça se faisait, c'est vrai, un peu parfois au dernier moment.
11:34 Je rappelle qu'il y aura une formation plus importante en cette rentrée que les années précédentes pour les contractuels.
11:39 A nouveau que 90% d'entre eux enseignaient déjà l'année dernière.
11:43 Au global, les enseignants contractuels, c'est autour de 4-5% des enseignants dans notre pays.
11:49 C'est trop ?
11:50 Évidemment, je souhaite que le plus possible d'enseignants fassent le choix de passer les concours, d'être titularisés.
11:57 Mais il y a un enjeu d'attractivité réel qui passe notamment par la rémunération.
12:00 Vous parlez notamment de l'attractivité, il y a une nouveauté cette rentrée pour les profs,
12:05 c'est le fameux pacte qu'a proposé Emmanuel Macron, le pacte enseignant.
12:09 En gros, vous prenez une nouvelle mission, vous êtes payé un peu plus.
12:15 Ce pacte-là, il y a la grande question du mystère autour du pacte.
12:20 Combien de profs l'ont signé ? Vous refusez de donner les chiffres.
12:24 Papendia et votre prédécesseur disaient qu'il faut 30% pour que ça fonctionne.
12:27 Il y a un besoin de 30% de signature. En est-ce qu'il y en a combien ?
12:30 D'abord, il y a deux nouveautés en cette rentrée.
12:32 Il y a le pacte, je vais y venir dans un instant,
12:34 et aussi une revalorisation salariale pour tout le monde.
12:36 Inconditionnel, sans condition.
12:39 En septembre 2023, si vous comparez avec septembre 2022, c'est-à-dire la rentrée précédente,
12:45 chaque enseignant gagnera 125 euros net de plus par mois qu'à la rentrée 2022.
12:51 Et ça ira jusqu'à 250 euros net de plus par mois selon votre degré d'ancienneté.
12:56 Et ça c'est pour tout le monde. Pas besoin de mission supplémentaire.
13:00 La promesse du président de la République, il l'avait dit, répéter plus d'enseignants en dessous des 2000 euros par mois,
13:06 on n'y est pas, malgré l'augmentation qui est notable.
13:09 On y est, on est même au-dessus, puisque pour les néo-titulaires,
13:11 c'est-à-dire ceux qui débutent dans le métier, on sera à 2100 euros net par mois en cette rentrée.
13:17 C'est plus que les 2000 qui étaient l'engagement du président de la République.
13:19 Avec la revalorisation du point d'indice.
13:21 Avec la revalorisation du point d'indice.
13:22 Pas l'augmentation du salaire brut.
13:23 C'est engagé sur la rémunération minimale pour les enseignants.
13:26 La revalorisation du point d'indice, elle peut baisser dans deux ans.
13:28 Je ne pense pas qu'on baisse le point d'indice.
13:30 Je n'ai pas vu d'exemple dans les années précédentes de baisse du point d'indice.
13:33 Il y a souvent des revendications de le revaloriser davantage.
13:35 Vous avez dit 10% de hausse, on est à 5,5% à peu près d'augmentation.
13:39 Avec la revalorisation du point d'indice, on est au-dessus.
13:42 Et pour certains enseignants selon l'ancienneté, on est même au-dessus des 10%.
13:46 En moyenne, on est autour de 10%.
13:50 Encore une fois, un enseignant qui débute néo-titulaire en 2020,
13:54 c'était un peu au-dessus de 1700 euros nets par mois.
13:57 Là, on sera à 2100 euros nets par mois pour le début de carrière.
14:00 Je vois que vous n'avez pas envie de me répondre à ma question sur le PAC.
14:02 Vous pouvez donc reposer combien de profs ?
14:05 C'est normal qu'il y ait une revalorisation qui est historique.
14:08 Oui, il y a une vraie augmentation du salaire, ça personne ne le conteste.
14:12 J'entends qu'il y a des demandes d'aller plus loin, je les entends parfaitement.
14:14 Mais je n'ai pas d'exemple dans les années précédentes
14:16 ou même les décennies qui viennent de s'écouler
14:19 de hausses de rémunération sur un temps si court aussi important.
14:22 Maintenant, le PAC.
14:23 Oui, le PAC, il s'agit de dire que vous avez aujourd'hui des enseignants
14:26 qui font encore plus que ce qu'ils auraient demandé quelque part
14:30 dans leur mission classique.
14:34 Qui font du remplacement de collègues qui sont absents sur une courte durée.
14:37 Qui font des stages de réussite pour permettre à des élèves en difficulté
14:40 de revenir plus tôt à l'école,
14:42 qui accompagnent des élèves en situation de handicap ou à besoin particulier.
14:45 Il faut les rémunérer mieux.
14:47 C'est ça le sens du PAC.
14:49 Il faut qu'ils signent le PAC.
14:51 Combien l'ont signé ?
14:53 C'était 30% pour que le système fonctionne.
14:55 On y est ou on n'y est pas ?
14:57 Ça n'a pas démarré puisque la rentrée n'a pas encore eu lieu.
14:59 On dit qu'il y a à peu près 10% seulement.
15:01 Vous avez des établissements qui ont eu des contacts
15:04 avec des enseignants, évidemment, avant les vacances d'été,
15:07 qui les ont interrogés.
15:09 Les syndicats sont contre.
15:11 Je l'ai noté, je l'ai noté que les syndicats étaient contre.
15:13 Je pense qu'il y a aussi des enseignants qui vont souhaiter rejoindre le PAC.
15:16 La réalité, c'est que vous avez des enseignants qui aujourd'hui font des heures supplémentaires.
15:19 Ils continueront à le faire en étant mieux payés pour ça.
15:22 Un enseignant.
15:24 Pourquoi ça ne marche pas ?
15:26 Un enseignant qui fait du remplacement de courte durée.
15:29 Il a un collègue qui est absent, il le remplace.
15:31 Aujourd'hui, il est rémunéré 41 euros de l'heure.
15:35 Ça passe à 69 euros avec le PAC.
15:38 Alors ils devraient tous le signer, pourquoi ils ne le signent pas ?
15:40 Pourquoi ceux qui le signent, nous dit Sonia Prince,
15:43 le conseiller du service d'éducation, le font en catimini ?
15:46 On est un peu honte, comme si c'était un peu...
15:48 Elle a fou mal de le signer.
15:50 Il y a des prises de position d'organisations syndicales que je respecte.
15:53 Je crois au dialogue social.
15:55 J'ai eu l'occasion d'échanger avec les organisations syndicales.
15:57 Elles ont leur position de principe que j'entends.
15:59 Moi, je le dis, il faut donner sa chance à ce dispositif.
16:02 C'est un nouveau dispositif.
16:04 Donc évidemment, il va monter en puissance progressivement.
16:07 Mais enfin, il permet pour des enseignants qui réalisent des missions supplémentaires
16:11 d'être mieux indemnisés, mieux rémunérés pour cela.
16:14 Je pense surtout que tout ça, c'est aussi au service de nos élèves.
16:17 Et au service de l'élévation du niveau et de leur réussite.
16:19 - Allez, au standard inter, on donne la parole à Jules ce matin.
16:23 Bonjour et bienvenue Jules.
16:24 - Oui bonjour, merci de prendre ma question.
16:26 Je vous appelle de Grenoble, je suis enseignant dans un collège de Grenoble.
16:30 Je voulais apporter un témoignage, c'est la réalité du terrain,
16:34 à notre ministre fraîchement nommé.
16:37 On connaît cette année, en 6ème et en 3ème dans ce collège de Grenoble,
16:42 deux fermetures de classes qui portent les effectifs à 30 élèves par classe.
16:47 C'est très simple à comprendre que ça impacte directement l'enseignement,
16:52 l'apprentissage, etc.
16:54 C'est une difficulté supplémentaire pour les élèves et pour les enseignants
16:58 et les autres adultes qui sont dans les classes.
17:00 Donc ma question, elle est très simple.
17:02 Est-ce que les effectifs, c'est vraiment le nerf de la guerre ?
17:05 Est-ce que vous êtes décidé à prendre le taureau par les cornes,
17:10 à investir tous les moyens possibles pour...
17:14 - Qu'il y ait moins d'élèves dans les classes ?
17:16 - ...dans les nouvelles générations ?
17:17 - Merci infiniment Jules.
17:18 Pour cette question, Gabriel Attal vous répond.
17:20 - D'abord merci Jules de vous engager pour les poêles de la République
17:24 et pour les élèves et bonne rentrée à vous.
17:26 Évidemment que c'est un enjeu.
17:27 Je disais tout à l'heure, moi je souhaite qu'on puisse recruter davantage d'enseignants.
17:30 Il y a un enjeu fondamental qui est celui de l'attractivité.
17:33 C'est un enjeu majeur, c'est un enjeu majeur aussi pour le nombre d'enseignants
17:38 qu'on est capable d'accompagner devant des élèves.
17:42 Donc ça va être un travail au long cours qu'on va poursuivre.
17:44 Il y a la rémunération qui a commencé.
17:46 Ensuite sur les ouvertures, fermetures de classes.
17:48 - Oui, il y en a chaque année.
17:49 - Qui préoccupe beaucoup de parents d'élèves, notamment à Paris où il y a beaucoup de classes qui ferment.
17:53 - Oui, il y en a chaque année selon la démographie aussi.
17:55 Parce qu'il y a des endroits où on ouvre des classes,
17:57 notamment parce qu'il y a davantage d'élèves qui arrivent.
17:59 Et il y a des endroits effectivement où il y a des fermetures.
18:01 Ce qu'il faut c'est que ça se fasse toujours en concertation, après-échange avec les élus.
18:06 Je rappelle qu'il y a toujours un point qui est fait au moment de la rentrée
18:08 parce que parfois il y a un désaccord entre les élus et les équipes académiques
18:12 sur le nombre d'élèves qu'on attend à la rentrée.
18:15 Il y a des choses qui peuvent s'ajuster aussi à la rentrée.
18:17 Mais oui, ça fait partie des enjeux sur lesquels je vais travailler,
18:20 notamment, et je le dis, pour qu'on puisse donner plus de visibilité.
18:23 Il y a beaucoup d'élus, beaucoup d'équipes pédagogiques d'enseignants qui vous disent
18:26 "Nous, dans notre territoire, et notamment dans les territoires ruraux,
18:30 on sait être capable de dire dans les années qui viennent
18:33 combien il y aura d'élèves à scolariser.
18:35 Parce qu'il y a assez peu de mouvements de population et on regarde le nombre de naissances.
18:39 Donc on va aussi faire un travail de manière pluriannuelle
18:42 sur plusieurs années, donner de la visibilité.
18:44 Gabrielle Attal, il y a aussi votre autre annonce de dimanche soir,
18:47 la question du BAC et cette décision que vous avez prise en cette rentrée
18:50 de supprimer un héritage majeur de Jean-Michel Blanquer,
18:53 à savoir les épreuves de spécialité qu'il a décidé de mettre en mars.
18:56 Vous avez dit "ça n'a pas marché, on va les remettre en juin".
19:00 Pourquoi ça n'a pas marché ?
19:02 On a vu ce qui s'est passé après les épreuves au mois de mars.
19:06 A l'issue de ces épreuves en mars, les élèves de terminale
19:09 avaient à peu près 85% de leurs notes au BAC, grâce aux coefficients,
19:12 ce qui est aussi le contrôle continu.
19:14 Et donc une grande partie d'entre eux savait qu'ils avaient leur BAC,
19:17 qu'ils auraient leur BAC.
19:19 Et donc on a vu un absentéisme qui a augmenté de 30 à 50%,
19:23 et globalement une démobilisation de beaucoup d'élèves,
19:26 qui se disaient "moi je sais que j'ai déjà mon BAC,
19:28 donc je ne vais pas suivre les enseignements".
19:30 Certains ont même dit "je ne vais pas aller à l'épreuve de philo,
19:32 rendez-vous compte, on ne peut pas accepter une situation pareille".
19:35 Donc j'ai échangé.
19:36 Donc c'était mal anticipé en fait, l'idée que...
19:39 Je ne suis pas là pour jeter la pierre, faire la leçon.
19:41 Je pense que cette réforme du BAC et du lycée, par ailleurs,
19:43 elle a un certain nombre de points qui sont utiles,
19:45 et évidemment qu'on conserve.
19:46 La part du contrôle continu, je pense que c'est utile
19:48 pour tenir compte des efforts des élèves tout au long de l'année.
19:50 Le choix d'enseignement de spécialité, je pense qu'il est utile aussi.
19:53 Là ce qu'on a modifié, c'est le calendrier et leur positionnement dans l'année.
19:56 Mais oui, en responsabilité, après avoir échangé
19:59 avec les organisations syndicales, les personnels de direction,
20:01 les associations de parents d'élèves,
20:03 j'ai proposé au Président et à la Première Ministre
20:05 de décaler ces épreuves de mars à juin.
20:08 Ce qui, je pense, nous permettra de répondre
20:10 aux phénomènes qui n'étaient pas acceptables qu'on a vus cette année.
20:12 Et Parcoursup, ça marche, vous trouvez ?
20:14 Je pense que c'est un progrès par rapport à ce qu'on connaissait avant.
20:17 Souvenez-vous en 2017, c'est-à-dire le tirage au sort pour aller à l'université.
20:21 Ce n'était pas exactement ça.
20:22 Il y avait du tirage au sort.
20:24 Donc vous trouvez que Parcoursup est un bon instrument ?
20:27 Je pense que ça permet de tenir compte davantage
20:30 des efforts qui ont été réalisés,
20:32 du projet qui a été porté par les étudiants.
20:34 Est-ce qu'on peut continuer à faire évoluer le dispositif, l'améliorer ?
20:37 Évidemment oui, et ma collègue Sylvie Retailleau est très mobilisée pour ça.
20:40 Mais oui, par rapport au tirage au sort,
20:42 qui était pour moi totalement injuste,
20:44 qui ne tenait pas compte des efforts,
20:46 de la préparation des différents élèves pour le supérieur,
20:48 je pense que c'est un progrès.
20:49 Après, vous avez des filières sélectives
20:51 qui étaient déjà sélectives avant Parcoursup.
20:53 Aujourd'hui, ça passe par Parcoursup,
20:55 mais qui ont leurs critères de sélection.
20:57 Je pense qu'il faut qu'on aille plus loin sur Parcoursup,
20:59 sur la transparence des critères de sélection.
21:01 Je pense qu'il y a encore parfois un peu trop d'opacité sur ce sujet-là,
21:05 et des familles qui découvrent les critères de sélection,
21:08 parfois de formation du supérieur,
21:09 une fois que la sélection a eu lieu.
21:10 Et ça, ce n'est pas acceptable.
21:11 On retourne au standard.
21:13 Fabien nous appelle de Brest.
21:15 Bonjour, bienvenue Fabien.
21:16 Oui, bonjour.
21:17 Je voulais demander au nouveau ministre de l'Éducation nationale
21:20 si vous avez jugé,
21:22 certes, la licité, on sera tous d'accord là-dessus,
21:26 est une valeur centrale de la République,
21:28 et a fortiori de l'école républicaine,
21:30 mais vous auriez donc jugé en cette rentrée
21:32 qu'elle se traite à travers un morceau de tissu
21:35 sur la tête de quelques centaines de jeunes femmes
21:37 ou de jeunes hommes,
21:39 ou sur leur corps.
21:40 Est-ce que c'est bien sérieux,
21:42 alors que le sort des élèves,
21:44 au sens de beaucoup d'individus dans ce pays,
21:47 reposerait d'abord sur celui des professeurs,
21:49 leur nombre,
21:50 leur capacité à défendre justement les valeurs républicaines,
21:53 à les exposer en toute conscience aux élèves,
21:55 à éveiller leur esprit d'émancipation ?
21:58 Merci Fabien pour cette question.
22:00 Gabriel Attal, vous a répondu.
22:02 Je pense que la question de la baïa du camis,
22:04 elle est importante.
22:05 Il suffit d'échanger avec les personnels de direction,
22:07 les chefs d'établissement,
22:08 pour voir à quel point ils avaient besoin
22:10 qu'une règle claire soit exprimée par leur ministre,
22:12 pour ne plus être seul face à cette situation
22:15 sur le terrain sans directives.
22:16 Donc j'assume totalement de l'avoir prise.
22:18 Maintenant, est-ce que je considère que ça épuise
22:20 la question de la laïcité des valeurs de la République
22:22 dans l'école de la République ?
22:23 Évidemment non.
22:24 Vous avez certaines études qui disent
22:26 que vous avez près d'un enseignant sur deux
22:28 qui s'auto-censurent parfois dans ces enseignements,
22:30 notamment en raison des questions de religion.
22:34 Et donc évidemment, ça fait partie des sujets
22:36 sur lesquels je veux continuer à avancer avec les enseignants.
22:38 On a un travail fondamental à faire,
22:40 qui est la réinvention aussi de l'enseignement moral et civique,
22:43 qui est absolument fondamental, majeur.
22:45 Pas uniquement d'ailleurs sur les questions de laïcité.
22:48 J'attends de la part du Conseil supérieur des programmes
22:50 une proposition en la matière.
22:52 Je veux avancer aussi sur ce sujet avec les enseignants.
22:54 Deux questions rapides sur l'application d'Inter.
22:56 Pierre, je suis directeur d'école depuis 20 ans.
22:58 Fausse annonce, il n'y a pas eu d'augmentation de salaire
23:01 de 10% comme promis par le gouvernement.
23:04 Delphine, 125 euros, c'est faux.
23:06 Je vais gagner 92 euros de plus par mois
23:09 et tout cela ne rentre pas en plus dans le calcul des retraites.
23:11 Gabriel Attal, réaction ?
23:13 D'abord, c'est au mois de septembre.
23:15 C'est sur la feuille de paye de septembre.
23:17 Je fais la comparaison.
23:18 Feuille de paye de septembre 23,
23:19 feuille de paye de septembre 22,
23:21 c'est au moins 125 euros net de plus.
23:23 Elle aura Delphine, 125 euros net.
23:25 Par rapport à la rentrée 2022,
23:27 il y a effectivement la revalorisation socle,
23:29 un peu au-dessus de 90 euros au minimum,
23:32 et la revalorisation du point d'indice
23:34 qui a eu lieu au mois de juillet autour de 30 euros.
23:36 C'était aussi la rentrée politique,
23:38 pas que la rentrée scolaire.
23:39 Gabriel Attal, vous êtes un ministre politique.
23:41 Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
23:42 a marqué cette rentrée en déplorant que le gouvernement,
23:45 qu'Emmanuel Macron, ne parlait pas assez aux classes populaires.
23:47 Il ne faut pas se contenter de parler aux gagnants
23:49 de la mondialisation et aux habitants des centres-villes.
23:51 A-t-il dit comment vous recevez cette critique
23:53 venue de votre camp ?
23:54 D'abord, je pense qu'il y a parler et puis il y a agir.
23:57 Tout ce qu'on fait pour renforcer les moyens,
23:59 pour l'éducation prioritaire,
24:01 et je le fais en cette rentrée,
24:03 on continue à dédoubler les classes
24:05 en réseau d'éducation prioritaire,
24:06 là où les élèves ont le plus besoin.
24:08 On dédouble les classes de grandes sections maternelles.
24:10 On sera à 100% de classes de grandes sections
24:12 dédoublées à la rentrée prochaine.
24:14 On est à 85%.
24:15 Il parle trop, Gérald Darmanin ?
24:16 Il critique trop ?
24:18 Je ne suis pas là pour faire la leçon à mes collègues.
24:22 J'ai pu entendre des déclarations,
24:24 y compris sur 2027, etc.
24:26 Sur 2027, Marine Le Pen va gagner,
24:28 dit Gérald Darmanin, pourrait,
24:30 a de fortes chances de gagner.
24:32 Ça vous fait bondir ?
24:33 Je pense que quand on est ministre,
24:35 on se pose une question,
24:36 c'est comment est-ce que je réponds aux attentes des Français ?
24:38 Et quelles sont les attentes des Français ?
24:39 Je ne crois pas que les attentes des Français
24:40 ce soit que je m'exprime sur 2027.
24:42 Les Français sortent d'une élection présidentielle.
24:44 Il a commencé trop tôt, c'est ça que vous lui dites.
24:46 Non, mais je ne fais pas encore une fois
24:47 de commentaire sur mon collègue.
24:48 Moi, ce que je dis...
24:49 Vous avez déjeuné avec lui hier,
24:50 c'est ce que disait le monde.
24:52 Vous avez déjeuné avec lui hier ?
24:53 Non, et je ne croisse pas un seul Français
24:56 qui me parle de 2027.
24:57 Les Français me parlent de 2023.
24:58 Ils me disent qu'il y a de l'inflation,
25:00 ça coûte cher,
25:01 on veut que l'école fonctionne mieux,
25:02 on veut que la santé fonctionne mieux,
25:03 qu'on soit en sécurité.
25:04 On croise aussi des Français qui parlent de 2027,
25:07 Gabriel Attal.
25:08 Qui parlent alors qui, tout ça.
25:10 Dans les salles de rédaction.
25:12 Non, je vous assure, des vrais Français,
25:13 pas seulement des journalistes.
25:14 Je ne pense pas que c'est leur préoccupation du quotidien.
25:17 En tout cas, moi, c'est ma conviction.
25:18 Après, que j'ai des collègues,
25:19 ou qu'il y ait des responsables politiques
25:21 qui souhaitent s'exprimer ou se projeter sur 2027,
25:24 c'est leur droit.
25:26 Il y en a même qui vous citent.
25:27 C'est leur droit, encore une fois.
25:29 Mais ce n'est pas mon choix.
25:31 Merci Monsieur le Ministre de l'Éducation Nationale.