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00:00 Bonjour Serafin Mandunga, vous connaissez bien les arcanes du pouvoir gabonais, vous avez été ministre sous Ali Bongo avant de démissionner après l'élection frauduleuse de 2016.
00:10 Merci de répondre à France 24. D'abord, que vous inspirent tous ces événements ?
00:16 Tous ces événements m'inspirent quelque chose d'assez particulier, c'est que bien sûr avec la détermination, lorsqu'un peuple voudrait se libérer d'un juge dans lequel on ne reconnaît pas sa souveraineté, le peuple finit toujours par faire triompher la souveraineté nationale.
00:38 Sauf que là ce sont les militaires qui prennent le pouvoir.
00:41 Oui, c'est les militaires qui prennent le pouvoir et vous pourriez constater avec moi que suite à un ensemble de démarches qui ont été menées sur le plan diplomatique pour expliquer à la communauté internationale la singularité de la situation au Gabon,
00:59 le peuple gabonais peut constater aujourd'hui et avec satisfaction l'évolution notamment d'une bonne partie de la communauté internationale, notamment l'Union européenne, dont le haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Joseph Borrell,
01:15 a fait dans un propos de ce matin, a exprimé qu'il faut distinguer, si je peux résumer, il estime qu'il faut distinguer la situation du Niger avec celle du Gabon.
01:27 Et il a ajouté qu'au niveau du Gabon, il y a toujours eu des élections truquées, des élections dont les résultats sont manipulés, le vote est volé et qu'au niveau du Niger, c'est une situation où il y a un processus de démocratisation qui était en consolidation et qui a malheureusement fait l'objet d'un coup de tard.
01:47 J'entends bien, mais j'imagine que les Gabonais ont envie très vite que le pouvoir revienne à un civil ?
01:56 Mais vous pourrez constater que grâce, bien sûr, à cette intervention militaire, le complot qui avait été mis en place et qui consistait à voler à nouveau la volonté souveraine du peuple gabonais,
02:12 les militaires ont sauvegardé que les résultats ne soient pas encore une fois manipulés par le système en perpétrant ce coup. Aujourd'hui, la question n'est pas de constater qu'il y a eu un coup contre la démocratie,
02:28 mais il y a eu un coup contre la volonté d'Ali Bongo de vouloir à nouveau se maintenir au pouvoir sur un bain de sang. Et donc, les forces militaires aujourd'hui qui sont intervenues,
02:39 ce que nous recherchons aujourd'hui, ce que l'ensemble de la communauté internationale, notamment l'Union européenne, qui a commencé déjà à constater, à distinguer que le cas du Gabon est particulier,
02:50 il faudrait que l'Union européenne aille jusqu'au bout pour accompagner la transition qui est en train de se mettre en place progressivement, de sorte que les forces de sécurité et de défense,
03:04 qui ont fait preuve de beaucoup de patriotisme en évitant déjà qu'il y ait un bain de sang, et ensuite en ouvrant la possibilité de pouvoir travailler avec l'ensemble de différentes forces de la nation,
03:20 il faut que le processus commence et que ce processus puisse faire en sorte que aussi bien les différents représentants des partis politiques, les représentants de la société civile,
03:34 les représentants de différentes confessions religieuses, les représentants de différents opérateurs d'économie et de nos partenaires…
03:44 Si je comprends bien, vous faites confiance aux militaires et vous ne soutenez pas l'opposition qui, elle, demande à ce que son candidat soit reconnu comme vainqueur de la présidentielle et que le processus électoral aille à son terme ?
03:58 Il ne s'agit pas de soutenir les uns ou de ne pas soutenir les autres. Il s'agit de constater que ce que les militaires ont commencé à faire est un processus qui permet réellement au peuple gabonais de retrouver progressivement sa souveraineté.
04:16 Et cette souveraineté ne pourrait être consolidée, confirmée, que si les uns et les autres nous mettions en place un processus de transition dans lequel l'ensemble des forces vives de la nation participeraient aussi bien les forces militaires que les opposants,
04:37 la société civile, les confessions religieuses et les opérateurs économiques et bien sûr aussi notre élite intellectuelle composée essentiellement d'un ensemble d'experts que nous avons dans le pays.
04:49 L'ensemble de ces forces vives de la nation devrait pouvoir travailler ensemble dans un processus de transition pour lequel il faut déterminer la durée de la transition.
05:00 Le plan d'action de cette transition doit également être déterminé consensuellement et ce plan d'action devrait consister d'une part à permettre que les Gabonaises et les Gabonaises se réconcilient entre eux et que le Gabon puisse se réconcilier avec l'ensemble de la communauté internationale.
05:19 Une dernière question sur ce qui s'est passé puisque ces événements ont mis fin, on le dit depuis hier, à un demi-siècle de règne du clan Bongo. Comment vous expliquez cette chute cette fois, pourquoi en 2023 et pourquoi pas en 2016 quand l'élection aussi a été truquée ?
05:38 En 2016 l'élection a été truquée et sous les yeux et le regard de l'ensemble d'observateurs internationaux qui avaient été dépêchés par l'Union Européenne, par l'ONDI américain et par l'Union africaine,
05:53 tous ont attesté que les résultats ont été truqués, la volonté populaire n'a pas été respectée et malheureusement les populations ont été réprimées dans le sang. Il y a eu plusieurs morts et jusqu'à présent la situation est restée quasiment figée puisque le système s'est maintenu au pouvoir militairement.
06:13 En 2023 alors que la population a voté à nouveau pour qu'il y ait le changement démocratique voulu, que le peuple s'exprime de façon souveraine, nous avons tous constaté que trois jours plus tôt, le jour du scrutin, les communications ont été coupées avec le Gabon, l'internet notamment.
06:35 Bien sûr, la communauté internationale a été refusée pour venir observer les élections de 2023, la presse internationale a été refusée pour couvrir l'ensemble du processus électoral et dans ce huis clos, le peuple a eu le courage de ne pas voter M. Ali Bongo, de mettre un terme en son oreille mais ce terme n'aurait pas pu finir comme on vient de le constater depuis hier le 30 août s'il n'y avait pas cette intervention de militaires
07:04 qui étant dans le serail se sont rendus compte d'une nouvelle manipulation donc la différence particulière entre 2016 et 2023 c'est que 2023 les forces de sécurité et de défense ont aidé le peuple gabonais à mettre un terme à cette gavetgie d'Ali Bongo et de sa petite troupe autour.
07:24 Merci Serafin Mandunga d'avoir...

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