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00:00 Et à mes côtés, sur ce plateau, Stéphane Ballong, notre rédacteur en chef Afrique.
00:05 Stéphane, bonjour.
00:07 Bonjour Claire.
00:08 Que sait-on exactement de la situation ce matin ?
00:11 Je disais, la France dit suivre la situation de très près.
00:15 On aurait entendu cette nuit, ce matin, des tirs d'armes automatiques.
00:20 Oui, disons que ça a été assez difficile d'avoir des informations ce matin.
00:25 Là, il commence à arriver au compte aux gouttes.
00:28 Les contacts sur place nous parlent de scènes de liesse.
00:31 On a même vu circuler des vidéos des scènes de liesse dans des quartiers populaires.
00:37 On n'a pas encore des nouvelles de la famille du président.
00:42 Pour l'instant, nos contacts nous donnent des informations contradictoires, mais on va le savoir très vite.
00:49 Ce qu'on sait en revanche, c'est que l'officier qui a lu le communiqué à la télé est un lieutenant-colonel de l'armée de terre,
01:00 qui porte le nom de famille Mafumbi.
01:04 Comme on a pu le constater, c'est un groupe qui est constitué de divers corps de l'armée,
01:12 ce qui est assez différent de ce qu'on a vu en 2019, quand il y a eu cette tentative qui avait tourné court,
01:19 où là, on avait des jeunes officiers, un lieutenant, qui était accompagné de quelques éléments de la gendarmerie.
01:27 Là, on est dans une configuration un peu plus structurée, j'allais dire, un peu plus organisée aussi,
01:34 parce que quand on voit la façon dont s'est déroulé les choses depuis ce matin,
01:40 annonce des résultats du scrutin de samedi, quelque part autour de 3h du matin.
01:47 Et dans la foulée, quelques minutes juste après, on voit débarquer ses officiers sur les plateaux de la chaîne Gabon 24,
01:58 situé au sein de la présidence, et donc qui annonce justement ce qu'on sait désormais mettre fin au régime d'Ali Bango.
02:10 Donc les informations arrivent au compte-gouttes, on est en contact permanent.
02:17 Les contacts sont encore difficiles au téléphone, mais on va très vite savoir ce qu'il en est de la famille.
02:24 L'opposition n'a pas encore réagi, j'ai contacté quelques membres de la plateforme Alternance 2023,
02:33 ils ne souhaitent pas communiquer, mais évidemment, on sait que les résultats qui ont été communiqués ce matin
02:41 ne correspondent pas à ce à quoi ils attendaient, donc quelque chose qu'ils contestent bien évidemment.
02:47 Donc la situation reste encore assez confuse et elle va se préciser au fil de la journée.
02:53 Et tout ça, Stéphane, arrive alors que justement Ali Bango, au pouvoir depuis 14 ans, a été officiellement proclamé vainqueur de l'élection de samedi.
03:04 Oui, et il faut dire que ce scrutin arrive dans un contexte tendu.
03:08 Avec plus de 60% des voix.
03:10 Exactement. Même déjà en amont de la présidentielle, on a assisté à une campagne qui s'est plus ou moins bien déroulée.
03:19 Il y a eu quelques tensions quand même, il y a des opposants qui ont été empêchés de faire, au tout début de la campagne,
03:26 empêchés de mener campagne, mais au fil des jours, ça s'est, disons, quelque peu détendu.
03:32 Mais il y avait quand même des tensions sur le mot du scrutin, notamment autour de ce bulletin unique
03:40 qui permet à la fois de choisir son président, son député, mais aussi son conseiller municipal.
03:50 Donc il y avait une forte tension autour de ce bulletin-là.
03:55 L'opposition, critiquant cette façon de faire, pour elle, c'était une façon qui allait encourager les fraudes.
04:05 Et de toute façon, l'opposition, on l'a vu, quelques heures avant le scrutin, avait montré une certaine détermination,
04:13 prête à contester déjà les résultats de cette élection.
04:18 On sait aussi qu'au sein de la famille, au sein de la majorité présidentielle, c'est-à-dire le Parti démocratique gabonais, le PDG,
04:26 il y avait déjà aussi quelques distinctions. On a vu d'ailleurs, au moment de la présentation des candidatures,
04:35 un ancien membre, un ancien, j'allais dire, poids lourd du PDG poser sa candidature.
04:46 C'est l'ancien général de police qui s'appelle Jean-Boniface Asselet.
04:52 Donc il y avait quelques signaux sur des distinctions, on sait, du clan présidentiel.
05:00 Est-ce que tout cela est à l'origine de ce qui se passe aujourd'hui ?
05:04 Ce qu'on peut dire, c'est que les conditions étaient réunies, en tout cas, pour avoir une période post-électorale tendue.
05:15 Merci beaucoup Stéphane Ballon pour toutes ces précisions.