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00:00 notre invité du jour, Sedi Kaba, bonjour, merci d'être avec nous, vous êtes journaliste,
00:05 écrivain, spécialiste du Sahel, ancien rédacteur en chef à Jeune Afrique,
00:09 aujourd'hui rédacteur en chef à Monde Afrique. On vient d'écouter notre correspondant Ali
00:14 Breville. Que vous inspire cette prestation de Siama annoncée de lundi prochain ? Est-ce qu'on
00:19 est dans une logique ? Est-ce que les militaires gabonais sont bien partis pour s'installer ?
00:24 Oui, il y a une volonté des militaires gabonais d'asseoir leur emprise sur le pouvoir qu'ils ont
00:32 pris par la force en y mettant la forme, en prêtant serment, ils essaient de mettre la forme et ils
00:39 essaient de donner des garanties sans doute à l'intérieur et à l'extérieur aussi. Mais comme
00:44 il a été si bien dit, il n'y a pas de prestation de serment devant la cour constitutionnelle qui a
00:51 été dissoute et dans les conditions dans lesquelles le pouvoir a été pris par la garde républicaine,
00:56 la prestation de serment procède simplement d'une volonté de prendre tous les leviers du pouvoir et
01:05 de légitimer un coup d'état à travers cette prestation de serment. Sur ce que dit le professeur
01:10 Albert Rondo-Ossa, est-ce qu'il a raison ? Est-ce que c'est une révolution de palais ? Et puis aussi
01:16 quel retour au processus électoral, ces élections ayant été annulées ? A regarder le profil de celui
01:23 qui a pris le pouvoir, qui est lui-même un homme du Serail, qui a été nommé à cette fonction il y a
01:28 simplement deux ou trois ans par le président Bongo, parce qu'il avait toute sa confiance,
01:34 on ne pourrait pas parler en tout cas d'une révolution achevée. Si aujourd'hui le général
01:40 Nguema restait au pouvoir, c'est clair que les intérêts du clan Bongo seraient préservés. Donc
01:46 il ne s'agit pas d'un changement, d'une rupture en tout cas avec l'ancien système dont rêve
01:52 l'opinion gabonaise. Sur la position de l'opposition, je pense que l'opposition a raison de vouloir
02:00 créer un rapport de force avec l'Agente. C'est elle qui a créé le rapport de force qui a permis le
02:04 coup d'État. Elle va créer un rapport de force pour que, à défaut que l'élection, les résultats
02:11 soient reconnus, qu'il y ait un processus de discussion pour le recontage de voix, pour la
02:16 reprise des élections. En tout cas, les choses ne peuvent pas rester à l'État. Laisser simplement
02:21 les militaires définir un calendrier de transition, confisquer le pouvoir pendant la transition et
02:28 repartir sur de nouvelles bases. C'est dit qu'à bas, les militaires ont dit que le Gabon allait
02:33 respecter ses engagements, tant internes qu'envers l'étranger. Qu'est-ce qu'il faut comprendre de
02:39 ce message ? Est-ce que c'est une sorte de gage qui est donné à des partenaires ? On pense peut-être
02:43 déjà à la France. Oui, ce qui est une rhétorique habituelle en cas de prise de pouvoir, c'est
02:52 rassurer la communauté internationale en disant que les engagements internationaux du Gabon vont
02:57 être respectés, notamment des accords internationaux auxquels le Gabon a souscrit.
03:05 Et puis, je pense que tout ce qui concerne, par exemple, les garanties qui sont apportées pour
03:12 les ressortissants étrangers, pour les sanchelleries qui sont dans le pays, c'est un classique après
03:18 le coup d'État. Maintenant, envers l'opinion nationale, on attend de voir ce que les militaires
03:23 concrètement vont proposer. Là, ils sont dans la logique d'asseoir leur pouvoir et de l'asseoir
03:29 sans partage, puisqu'ils n'ont pas prévu pour l'instant, en tout cas, d'associer les forces
03:35 vives de la nation à la gestion de ce pouvoir. On attend de voir après la prestation de serment
03:39 ce qu'ils vont définir. Je pense qu'on est encore dans une période d'incertitude et les Gabonais
03:46 ont besoin de gages pour s'assurer qu'il y a une rupture par rapport à l'ancien système.
03:51 Restez avec nous, restez avec nous Sadiq Abbas si vous le voulez bien parce qu'on va partir.