Le troisième mandat impossible ou l’aveu de Saint Denis

  • l’année dernière
ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr
Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers revient sur l'actualité politique du jour. Ce vendredi, il revient sur les propos d'Emmanuel Macron qualifiant de "funeste connerie" le fait de ne pas pouvoir se représenter pour un troisième mandat.

Retrouvez "L'édito politique" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-edito-eco
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video


Retrouvez-nous sur :
| Notre site : http://www.europe1.fr
| Facebook : https://www.facebook.com/Europe1
| Twitter : https://twitter.com/europe1
| Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts
| Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Place à l'édito politique sur Europe 1 avec le Figaro. Bonjour Vincent Trémolet de Villers.
00:06 Bonjour Dimitri, bonjour Anissa. Alors trois jours après le rendez-vous de Saint-Denis,
00:11 impression mêlée encore ce matin. Les observateurs disent que la montagne a finalement accouché d'une
00:16 souris. C'est vrai que concrètement cette réunion de Saint-Denis interminable n'a pour l'heure
00:20 accouché que de la promesse d'une nouvelle réunion. Pourtant les participants n'ont pas l'air
00:25 mécontents, ils sont même plutôt disposés à revenir voir le chef de l'état. Comment vous expliquez
00:30 ce paradoxe ? Par la nouveauté. Je crois qu'il y avait dans cette nuit de Saint-Denis tous les
00:34 charmes de la nouveauté. Nouveauté du décor, nouveauté de la formule et puis c'est essentiel
00:38 dans cette histoire, nouveauté pour beaucoup des participants. Edouard Philippe, Gérard Larcher,
00:43 François Bayrou ont l'habitude des grands conciliabules présidentielles. Mais pour Éric
00:46 Ciotti, Jordan Bardella, Marine Tondelier, Emmanuel Bompard qui n'ont jamais été ministre, c'était un
00:52 rendez-vous somme toute très flatteur. Une rencontre à huit clous en terrain historique avec
00:56 présentation de documents confidentiels. Le chef de l'état les a fait entrer pour quelques heures
01:01 dans la peau d'un président. Alors même si les oppositions ne sont pas dupes, quand on aime la
01:06 politique c'est irrésistible. Ils étaient donc inévitablement impressionnés par le prestige de
01:11 la fonction, d'autant que le président de la République a le talent des premières fois. C'est
01:15 là que sa puissance de séduction qui est grande opère le plus. Emmanuel Macron c'est une sorte
01:20 de don juant de la politique. Avant même de commencer sa carrière électorale, il parvenait à
01:24 mettre dans sa poche tout nouvel interlocuteur. Mais ensuite, dit ses détracteurs, il oublie aussi
01:29 vite qu'il a séduit, comme don juant. Et la liste est interminable de ceux qui ont cru le convaincre
01:34 et qui finissent par vous confier. Emmanuel Macron, il écoute tout, il comprend tout. Le problème
01:40 c'est qu'après il ne fait rien. Dans les rencontres de Saint-Denis, nous en sommes à "il écoute tout,
01:44 il comprend tout", mais la suite ne devrait pas tarder. - Bon, vous reconnaissez quand même,
01:48 Vincent, qu'Emmanuel Macron a emporté un point avec ses rencontres de Saint-Denis ? - Alors, pour
01:52 notre petit monde, celui des journalistes, des politiques, des commentateurs, c'est évident,
01:56 mais je ne crois pas que cela dépasse ce petit cercle. Les français ont d'autres chats à fouetter.
01:59 Quant à Olivier Véran, qui affirme que ce moment marquera l'histoire politique, il prouve une fois
02:05 encore que le métier de porte-parole est incompatible avec le sens des proportions.
02:09 Disons que le chef de l'État a pu profiter d'un moment d'unité nationale et il s'est aussi offert
02:14 une petite habileté, celle qui a consisté à s'entourer des chefs de parti et non des candidats
02:19 à la présidentielle. Désormais, Bardella, Ciotti ou Bonpa, ont passé plus de temps en compagnie
02:24 du président que leurs candidats respectifs, et ça vous pose un homme politique. Dans un pays
02:28 hanté par l'imaginaire monarchique, ce petit privilège, ce n'est pas rien. - Alors, dans cette
02:33 mise en scène, pourtant, Vincent, une phrase vous a particulièrement frappé. - Ah, c'est plus qu'une
02:37 phrase, c'est un aveu. Emmanuel Macron, en effet, qui d'interview en interview assure, contre
02:43 l'évidence que l'absence de majorité n'empêche pas la fabrique de la loi, que son autorité est
02:47 pleine et entière, aurait lâché que la limitation à demandes à consécutif de l'exercice présidentiel
02:52 était, je le cite, "une connerie funeste". Une connerie funeste, Nicolas Sarkozy, à l'origine
02:57 de cette sage décision, appréciera. Cet aveu dit tout de la malédiction de ce second quinquennat.
03:03 Si Emmanuel Macron avait la possibilité de se représenter, il ne serait pas condamné à s'enfermer
03:09 pendant 12 heures avec ses adversaires politiques pour manger du saumon Gravelax en leur montrant
03:13 des cartes de l'Ukraine ou du Sahel. Mais comme il l'a reconnu lui-même mercredi soir en une formule
03:18 qui dit tout, si on ne peut plus se représenter, il y a une perte d'autorité. Cela ne veut pas dire
03:23 qu'Emmanuel Macron veut changer les règles, il ne le peut pas. Cela veut dire qu'il sent tous les
03:28 jours que le pouvoir lui file entre les doigts. - Merci Vincent Trémolet de Villers. L'édito politique
03:33 sur Europe 1 tous les jours à 7h53. Bon week-end à lundi, Vincent. - À lundi.

Recommandations