Le célèbre photoreporter participe à la 35e édition du festival Visa pour l’image, à Perpignan
National Geographic, Géo, Paris Match, le Figaro Magazine… Le photojournaliste Pascal Maître travaille pour des titres prestigieux depuis plus de 40 ans. Récompensé à de multiples reprises, il continue, à 68 ans, de parcourir le monde, surtout l’Afrique, son terrain de jeu favori. C’est d’ailleurs son dernier reportage sur Kinshasa qui sera exposé cette année à Visa pour l’image, festival qui fête son 35e anniversaire à Perpignan du 2 au 17 septembre. Pascal Maître est l’invité médias de Célyne Baÿt-Darcourt
National Geographic, Géo, Paris Match, le Figaro Magazine… Le photojournaliste Pascal Maître travaille pour des titres prestigieux depuis plus de 40 ans. Récompensé à de multiples reprises, il continue, à 68 ans, de parcourir le monde, surtout l’Afrique, son terrain de jeu favori. C’est d’ailleurs son dernier reportage sur Kinshasa qui sera exposé cette année à Visa pour l’image, festival qui fête son 35e anniversaire à Perpignan du 2 au 17 septembre. Pascal Maître est l’invité médias de Célyne Baÿt-Darcourt
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00:00 Votre invité média Céline Bayard court il est photographe de presse et il sera exposé à partir de demain à Perpignan au festival
00:06 au festival Visa pour les mâles.
00:08 Bonjour Pascal Maître.
00:09 Bonjour.
00:09 Vous êtes l'un des plus grands photo-reporter français. D'ailleurs petite parenthèse vous dites comment vous ?
00:14 Photo-reporter, photo-journaliste, photographe tout court ?
00:17 Photo-reporter, photo-journaliste.
00:19 C'est important de mettre le mot journaliste, reporter derrière ?
00:22 Oui parce qu'il y a deux mots, il y a photo et journaliste et je me sens tout autant journaliste que photographe.
00:27 Alors vous travaillez pour de prestigieux magazines français et internationaux, on va en citer quelques-uns,
00:31 Géo, Le Figaro Magazine, Paris Match, National Geographic entre autres.
00:35 Ça fait plus de 40 ans que vous exercez, vous êtes représenté par l'agence MIOP, je ne sais pas si on vous prononce comme ça, c'est bien ça.
00:41 Vous avez reporté de très nombreux prix et notamment à Visa sur l'image.
00:44 Que représente ce festival alors pour vous et pour votre profession en général ?
00:49 Alors cette année c'est le 35e anniversaire donc c'est formidable.
00:55 Il va y avoir des compagnons de route du festival, Stéphanie Sinclair, Paolo Pellegrin, Brent Sirtom et moi-même.
01:05 Il y aura aussi de jeunes photographes.
01:08 Et pour nous, alors ce que a réalisé Jean-François Leroy qui est le créateur du festival
01:14 et qui aussi a développé avec son équipe et maintenu malgré les difficultés de notre profession ce festival,
01:22 c'est un endroit formidable. Ça nous a permis, nous permet toujours de rencontrer les plus grands photographes du monde.
01:30 Que ce soit David Douglas Duncan, que ce soit Paolo Fusco, que ce soit Corda, le photographe du Chey.
01:39 Et aussi, surtout, ça nous a permis de rencontrer les plus grands rédacteurs en chef photo des magazines
01:48 et aussi les rédacteurs en chef des grands magazines du monde entier.
01:52 - Et quand on y est exposé, c'est un vrai coup de pouce dans une carrière ?
01:54 - Oui, c'est un vrai coup de pouce et ça nous permet, les gens regardent notre travail.
02:01 Et il y a aussi autre chose qui est très important au festival, c'est le public.
02:06 C'est-à-dire depuis 35 ans, 180 000 personnes visitent et ça a permis de créer une sorte de sensibilisation à l'information,
02:18 au problème du monde et aussi à la photographie.
02:21 Lorsqu'on voit tous ces gens qui attendent patiemment dans la chaleur pour lire chaque légende de chaque photographie,
02:27 c'est formidable.
02:29 - J'ai l'impression qu'il y a peu de femmes photojournalistes, je me trompe ?
02:31 - Non, il y en a beaucoup.
02:32 - Donc je me trompe.
02:33 - Vous vous trompez.
02:34 - Il y a autant de femmes que d'hommes ? C'est quand même un métier assez masculin.
02:37 - Exposé en général, c'est 30% et qui correspond au 30% de dossiers présentés par les femmes aux responsables du festival.
02:48 - Alors avisa pour l'image qui démarre demain à Perpignan, Pascal Maître,
02:51 vous exposez des photos de Kinshasa au cœur des mines de charbon.
02:54 L'Afrique, c'est votre terrain de prédilection ?
02:56 Vous voulez rectifier quelque chose ?
02:57 - Ce n'est pas les mines de charbon, c'est un travail sur le charbon de bois.
03:00 - Autant pour moi.
03:01 - Le charbon de bois, à chaque fois que je parle du charbon de bois, au départ, tout le monde rit,
03:05 on pense au barbecue évidemment, sauf qu'il y a 2,5 milliards de personnes qui dépendent du charbon de bois
03:14 pour cuisiner leur repas chaque jour dans le monde.
03:17 C'est le plus grand problème de déforestation, plus de 50% de la déforestation mondiale
03:25 est due à l'utilisation du charbon de bois ou le bois de chauffe.
03:30 Et donc c'est un problème environnemental et écologique majeur.
03:34 - Pourquoi vous intéressez-vous tant à l'Afrique ?
03:37 - Alors bon, tout simplement, au début, j'ai commencé ma carrière à Jeune Afrique.
03:41 Donc je dis souvent, si j'avais commencé à Jeune Chine, si ça existait peut-être, je serais spécialiste de la Chine.
03:46 Et puis tout doucement, j'ai connu, aimé, apprécié ce continent.
03:51 - Qu'est-ce que vous voulez faire passer dans vos photos ? Et qu'est-ce qu'une bonne photo ?
03:56 - Alors ce que j'essaie de passer, pas qu'une photo dans le travail...
04:02 - C'est un reportage. - Dans le reportage.
04:03 Alors là, j'essaie un petit peu d'être un peu un lanceur d'alerte,
04:06 parce que le charbon de bois, finalement, personne n'a vraiment travaillé sur ce problème.
04:11 Et qu'il y a un problème qui est crucial pour une autre raison,
04:15 c'est que ça concerne surtout les villes qui vont doubler de population d'ici 2030.
04:21 Et jusqu'à aujourd'hui, on a très peu de solutions.
04:23 Donc j'espère pouvoir être un peu un lanceur d'alerte.
04:28 - La principale révolution de votre métier de photojournaliste, ça a été le numérique, on peut dire ça ?
04:33 - Oui, oui. Bon, moi, j'ai peiné, parce que j'ai basculé en 2008.
04:37 J'ai fait de la diapositive jusqu'en 2008, jusqu'à temps que le film s'arrête.
04:41 Je travaillais en code à chrome. Et puis, finalement, ça s'est passé assez bien, le changement.
04:46 Et je ne reviendrai jamais en arrière. - Pourquoi ?
04:48 - Ah, parce que les possibilités, la liberté que vous permet le numérique
04:53 et avec les boîtiers aussi simples d'utilisation, c'est formidable.
04:58 - Oui. Aujourd'hui, c'est l'arrivée de l'intelligence artificielle.
05:03 Vous devez composer avec elle. Ça, ça vous inquiète ?
05:05 - Non, pas du tout. Alors j'espère qu'il y aura des logiciels,
05:09 quelque chose qui permettra de voir si c'est fait à partir d'intelligence artificielle ou pas.
05:17 - Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui ? - J'en sais rien. Je ne suis pas dans le détail.
05:22 Mais pour moi, la réalité a toujours été beaucoup plus forte que le reste.
05:25 - Parce que quoi ? L'intelligence artificielle, il n'y a pas d'émotion ?
05:29 - Il n'y a pas d'émotion. Et puis, vous prenez le charbon de bois,
05:32 il faudra bien que quelqu'un commence à faire le reportage pour peut-être la...
05:36 - Voilà, pour avoir une base. - Voilà.
05:38 - Est-ce que les journaux ont encore les moyens de vous payer convenablement,
05:41 vous, les photojournalistes, de vous envoyer au bout du monde ?
05:44 On sait qu'il y a une vraie crise de la presse.
05:45 - Il y a une vraie crise globale. Ça, c'est un peu dommage,
05:48 parce qu'on se rend bien compte qu'il y a moins de gens qui voyagent.
05:51 Et donc, ça limite la qualité de l'information.
05:54 Moi, j'ai encore la chance que les journaux me donnent des moyens pour travailler.
05:59 - Parce que vous êtes Pascal Maître. Ça doit être plus difficile pour un journaliste qui démarre.
06:02 - J'imagine, oui. Mais ça n'a jamais été extrêmement facile non plus.
06:06 - Oui ? - Oui.
06:07 Maintenant, les journaux financent un peu moins, mais il y a énormément de bourses.
06:12 Il y a énormément d'autres possibilités.
06:15 - Je peux donner votre âge, Pascal Maître ? - Oui, 68 ans.
06:18 - Bon, c'est vous qui le donnez. On ne prend pas sa retraite dans ce métier ?
06:20 - Est-ce que c'est un métier ou est-ce que c'est une passion ?
06:24 Donc, je n'ai pas vraiment l'impression de travailler.
06:26 - Donc, vous continuez encore ? - Voilà, jusqu'à tant qu'on voudra de moi, peut-être.
06:30 - Merci beaucoup et bon festival, alors, Pascal Maître. - Merci beaucoup.
06:33 - Merci, Céline Baider, pour votre invité média.
06:35 Rappelons que le festival Visa pour l'image va partir de demain à Perpignan
06:39 et se tient jusqu'au 17 septembre.