Anthony Delon règle ses comptes
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00:00 [Musique]
00:04 - Vous parlez d'un enfant que vous avez, d'une fille que vous avez...
00:09 - Non, je ne l'ai pas. Je ne l'ai pas. Je dis et j'ai effectivement profité de ce livre pour en parler parce que je me sentais...
00:16 parce que j'étais obligé de le faire puisque cette... comment dire... ce problème allait me péter la gueule.
00:21 On me fait un procès pour reconnaissance en paternité pour avoir le nom et où on me demande aussi une somme assez importante
00:30 alors que j'ai eu une histoire, un rapport comme ça à 3 ou 4 reprises avec une femme quand j'avais 19 ans,
00:36 femme qui avait quasiment 10 ans de plus que moi et je retrouve aujourd'hui voilà ces gens sur mon chemin.
00:43 Et comme je suis en procès avec eux, je me suis dit bon plutôt que d'attendre que ça me pète dans la gueule,
00:48 je vais dire la vérité, je vais dire voilà comment les choses se sont passées.
00:51 - Mais alors en même temps quand on vous lit, c'est vrai qu'il y a beaucoup d'émotions parce qu'on sent une fragilité.
00:55 Vous parlez de votre enfance, d'un passage par la casse-prison.
00:58 - J'ai hésité à mon enfance.
00:59 - Bah excusez-moi, adolescence on va dire ou 17 ans.
01:01 - Je commence à 17 ans.
01:02 - Bah oui, mais le jour où je pars de chez moi... - C'est quand même plus jeune.
01:04 - Non, je considère que... - Vous étiez un homme alors.
01:06 - Voilà, je considère qu'à ce moment-là j'ai claqué la porte et que je suis devenu responsable.
01:09 - Alors votre vie d'homme, vous avez passé un peu de temps derrière les barreaux, vous étiez très proche de Loulou,
01:15 cette femme qui vous a élevé comme une mère, de votre parrain.
01:19 Et donc c'est vrai qu'on sent une certaine fragilité, et même en tant qu'homme et père de deux enfants,
01:23 vous expliquez ce qui vous arrive aux Etats-Unis, vos crises d'angoisse.
01:27 Mais en vous lisant, c'est vrai qu'on... En tout cas moi j'ai pas compris, toute cette fragilité et ce passage,
01:33 ça dure quelques pas, deux, trois pages sur ce passage de votre vie, vous dites voilà, cette affaire va m'exploser à la gueule.
01:39 Ça va pas avec l'homme qui dit justement quelques pages avant "Grandir sans un père, c'est une maison sans toi".
01:46 - Oui mais je dis aussi que son père, c'est l'homme qui l'a élevé, qui l'a accompagné à l'école tous les matins,
01:53 c'est le père de son frère. Je raconte toute l'histoire parce que cette femme était stérile,
01:58 enfin soi-disant stérile, elle faisait un traitement hormonal, je l'ai vu à trois ou quatre reprises,
02:02 mais on va faire une petite renversée parce que les gens se mettent jamais à la place des autres.
02:08 Mais si vous à 19 ans, vous sortiez dans un endroit où vous avez eu une aventure comme ça trois ou quatre fois avec un homme
02:15 qui a 10 ans de plus que vous et puis vous tombez... - C'est pas le genre.
02:18 - Vous tombez enceinte. Voilà, problème de pilule, j'en sais rien, ça marche pas, vous êtes enceinte.
02:22 - Il faut se protéger l'homme, hein, c'est pas dans les tailles. - Alors à moins... Oui mais à cette époque-là,
02:25 y a pas le sida, donc si vous voulez... - Ah si, c'est fin mars quand même. On en parlait pas mais y a toujours eu le sida.
02:29 - 80... 81, y a pas le sida, en tout cas on en parle pas, donc moi je sais pas, j'ai 19 ans, hein.
02:34 - Syphilis. - Voilà, non, syphilis non plus, y a eu les choses plus...
02:37 - Bon, n'en parlez pas mais alors... - C'est fini. - Alors, continuons dans votre...
02:40 - C'est bien. - C'est à moins d'être hyper château et de voter pour John McCain, vous vous faites avorter.
02:46 - Écoutez, après c'est des questions de conviction, de... - De religion, vous le dites vous-même.
02:51 - Entre autres, mais y a pas que ça. - Quatre. - Mais alors, moi qui ai pas lu le livre, elle se fait avorter ou pas ?
02:56 - Pas du tout. - Ah d'accord, ok. Donc elle... - Mais moi je comprends pas, c'est pas vous cette femme,
03:01 parce que là ça prend un tour personnel. - Non, non, c'est pas ça, parce que oui absolument, c'est pas moi.
03:04 Non, ce qui me choquait c'était pas par rapport à cette femme, absolument. - C'est que j'en parle.
03:07 - C'était pas que vous en parliez, c'était par rapport à l'enfant, c'était ça qui me gênait parce que vous parliez, vous,
03:12 de ce que, à partir de 17 ans jusqu'à maintenant, votre parcours, toutes les fragilités, parce que vous revenez sur votre mère
03:17 qui voyageait beaucoup en tant qu'actrice, donc, et c'est vrai que voilà, moi la question que je me suis posée,
03:22 c'était par rapport à l'enfant, désolé de m'être intéressée... - J'ai pas compris la question, pardon.
03:27 - Y'a plus de questions, on va passer à un autre sujet. - Non, non, si, si, si, en gros, je vais vous aider Rachel.
03:31 - Merci, c'est toi. - Vous vous êtes plaigné de pas, vous vous êtes plaint en fait de pas avoir de père,
03:35 et quelque part, le fait de pas, je sais pas, revendiquer la paternité de cet enfant, est-ce que c'est pas une façon justement
03:41 de dire "je l'aurais pu faire". - Mais, mais, mais, je l'ai appris, je l'ai appris...
03:43 - Attention, vous répondez à Rachel. - Moi, je l'ai appris 10 ans après. - D'accord.
03:47 - Et puis, elle avait un frère, mais oui, mais parce qu'elle a pas lu le bouquin. - Non, je l'ai lu le bouquin,
03:51 - Elle avait pas vu le bouquin, elle avait un frère, elle avait une mère, elle avait un père,
03:55 - En tant qu'idole, en tant qu'idole... - et tout d'un coup, 10 ans après, on me dit "tiens, c'est ta fille".
03:57 - Dans le bouquin, vous dites qu'elle est venue vous voir, qu'elle vous a dit qu'elle était stérile,
04:01 après elle vous a dit qu'elle avait un enfant, qu'elle vous a annoncé, et vous lui avez en gros dit "j'aurais pu te mettre
04:05 un coup de poing dans le ventre, j'étais un salaud". - Je lui ai dit "casse-toi", parce qu'elle avait une vie sexuelle
04:09 très mouvementée, qu'on était 3 ou 4 sur les rangs. - J'ai pas aimé, j'ai pas tellement pleuré,
04:13 - Je suis plus dans les feux de l'amour, je le reconnais, que là, mais j'ai été un peu surprise.
04:17 - Bon bah écoutez, je suis désolée. - Mais finalement, c'est quoi ? C'est une sorte de thérapie ?
04:21 - Ça vous fait du bien ? - Non, pas du tout, pas du tout. - C'était pour vos enfants ? Pour laisser une trace ?
04:25 - C'est pour mes enfants, absolument. - Ça se retrouve chez Michel Lafon suite à un vol de votre manuscrit ?
04:31 - Non, pourquoi ? - Non, je sais pas, vous dites "pour mes enfants", mais enfin, je vois que c'est Michel Lafon,
04:34 - C'est imprimé, comment ça se passe après ? - Pour mes enfants, d'abord, c'est pour mes enfants que j'ai écrit ce livre, d'abord.