La série Netflix “Mercredi” a explosé les records d’audience dès sa sortie et a permis de remettre la famille Addams sur le devant de la scène, bousculant par la même occasion les fans de la première heure.
Certains l’ont adorée, d’autres en ont fait de vives critiques.
Mais pourquoi “Mercredi” divise-t-elle autant les fans ? Est-elle vraiment fidèle à la famille Addams ?
Des premiers croquis de l’auteur à la série d’aujourd’hui, en passant par la série des 60s et les films des 90s, tentons de comprendre pourquoi “Mercredi” divise autant son public.
J’en profite également pour vous donner mon appréciation sur la série.
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Crédit photo :
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Crédit vidéo :
Danse “Mercredi” sur Tiktok : https://www.tiktok.com/@officiallizsanchez?lang=fr
Crédit musique :
Jakub Pietras - Save Halloween!
Emmanuel Jacob - The Dancing Scarecrow
Ian Post - DuDa
idokay - Who Lives up That Hill
Naama Zafran - Trick or Treat
Certains l’ont adorée, d’autres en ont fait de vives critiques.
Mais pourquoi “Mercredi” divise-t-elle autant les fans ? Est-elle vraiment fidèle à la famille Addams ?
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ÉducationTranscription
00:00 La série Netflix Mercredi est un succès planétaire.
00:03 La danse réalisée par l'actrice Jenna Ortega est devenue virale en quelques jours sur les réseaux,
00:09 au point de voir déjà une deuxième saison pointer le bout de son nez.
00:12 On est le 6 janvier, qu'en a-t-on ?
00:14 Une deuxième saison prochainement ?
00:16 Bon, après, on va vite tous déchanter, vu qu'elle n'est pas prévue avant 2024.
00:21 Visiblement, nous n'avons pas tous la même définition de "prochainement",
00:25 mais qu'à cela ne tienne, je suis sûr que vous vous demandez tous quelles sont les origines de la famille Adams,
00:30 qui est mercredi l'origine de son prénom, de son personnage et surtout de la famille qui l'entoure.
00:37 Je vous donnerai également mon avis sur la série qui est très partagée, vous verrez.
00:41 Mais avant de commencer, je vous rappelle de vous abonner si le contenu vous plaît,
00:45 de laisser un like et un commentaire si vous souhaitez échanger, c'est gratuit,
00:49 ça ne mange pas de pain et surtout, ça permet d'aider la chaîne à grandir.
00:53 [Générique]
00:55 Pour bien comprendre qui est Mercredi, il est important de s'intéresser à l'auteur de son personnage, Charles Adams,
01:02 dont la volonté, en créant cette famille anticonformiste, est d'aller à l'opposé de la famille modèle de l'époque.
01:08 On est en 1938, quand ses premières illustrations voient le jour dans les pages du New Yorker.
01:14 À ce moment, aucun des membres de la famille ne porte de nom,
01:17 ce n'est que lors de la création de la toute première série adaptée en 1964
01:21 qu'il sera demandé à l'auteur de leur donner un nom et de leur attribuer une personnalité propre à chacun.
01:27 Ainsi, il attribue le nom de Morticia à la mère Adams,
01:31 en référence au terme anglais mortician, qui signifie croque-mort,
01:35 alors qu'il parcourt le botin téléphonique et tombe par hasard sur la section des pompes funèbres.
01:40 Son apparence est inspirée de celle de sa première femme, Barbara Jinde,
01:44 qui divorce de lui après 8 ans de vie commune à cause de son refus d'avoir des enfants,
01:48 Charles Adams ayant les enfants en horreur.
01:51 Peut-être un trait de caractère que l'on retrouve dans la personnalité atypique des enfants Adams.
01:56 Le nom du père est laissé à l'appréciation de l'acteur qui incarne son rôle,
02:00 John Astin, qui le nomme Gomez.
02:03 Son look chic et habillé est directement inspiré de celui de Charles Adams lui-même,
02:08 alors que l'oncle fétide est considéré comme l'altér ego de l'auteur, selon ses propres dires.
02:14 Il use un humour noir et corrosif comme aucun autre personnage.
02:18 Il s'en donne à cœur joie.
02:20 Mercredi, quant à elle, est baptisé ainsi d'après le verre du poème
02:24 "One day's child is full of wool",
02:27 qui signifie en français "l'enfant du mercredi est plein de malheur".
02:31 Ce poème est en réalité une comptine pour enfants du 19e siècle,
02:34 intitulée "One day's child",
02:37 dont le principe est d'associer un critère à chaque jour de la semaine.
02:41 Pugsley, quant à lui, devait s'appeler initialement "pubert",
02:44 soit "puberté" en français,
02:46 mais le terme était un peu trop osé pour la société américaine des 60's.
02:50 Il fut donc renommé Pugsley.
02:52 Toutefois, le nom de "pubert" sera attribué au troisième enfant de la famille Adams,
02:57 bien des années plus tard.
02:58 La chose, l'un de mes personnages préférés lorsque j'étais gosse,
03:02 n'était pas une main dans ses premières représentations,
03:05 mais bien un être partiellement visible,
03:07 bien souvent à moitié caché, que l'on percevait à peine,
03:10 mais qui possédait bien un corps comme tous les autres personnages,
03:13 c'est juste qu'il était bien souvent caché.
03:16 Seule sa tête, son bras ou sa main pouvaient être visibles.
03:20 Par la suite, pour les besoins de la série télé,
03:23 Charles Adams décrit la chose comme une tête décapitée,
03:26 mais l'idée de la main est privilégiée pour des raisons pratiques,
03:29 techniques et, bien évidemment, de bienséance.
03:33 D'ailleurs, chacun des personnages est d'abord apparu indépendamment
03:36 dans les premières illustrations de Charles Adams,
03:39 et ce n'est qu'au fur et à mesure que des liens de parenté se sont dessinés,
03:42 jusqu'à devenir la famille Adams que l'on connaît aujourd'hui.
03:46 La famille Adams brise les codes de la bonne famille de l'époque.
03:50 Les valeurs familiales d'après-guerre se heurtent
03:53 à la révolution sexuelle et culturelle qui se prépare,
03:57 et l'apparition de cette famille anticonformiste bouscule les mœurs.
04:01 C'est un succès.
04:02 Contrairement au modèle dominant du XXe siècle,
04:04 ce n'est pas l'autorité patriarcale qui gouverne,
04:07 mais bien celle de la matriarche, Morticia.
04:10 C'est elle qui prend les décisions, qui tient les rênes du ménage,
04:13 à l'inverse de Gomez, le père de famille, qui se complaît dans sa oisiveté.
04:18 Il est l'opposé du self-made man,
04:20 qui subvient aux besoins de sa famille par son dur labeur.
04:23 Ce schéma se répète également au sein de la fratrie entre Mercredi et Pugsley.
04:28 Mercredi impose les jeux, Pugsley les subit.
04:31 Et pourtant, contrairement à ce que cela pourrait laisser supposer,
04:34 les femmes Adams ne sont pas des dominatrices avides de pouvoir au sein de leur famille.
04:39 On retrouve un certain équilibre au sein du couple,
04:41 tout comme au sein de la fratrie.
04:43 Les décisions de Morticia et les lubies de Gomez ne sont subies à aucun moment par l'autre.
04:48 Idem pour Mercredi et Pugsley.
04:51 Si Mercredi attache son frère à la chaise électrique,
04:53 c'est parce qu'il adore se faire électrocuter.
04:56 Il ne s'agit donc pas ici de domination malsaine,
04:58 mais bien de complétion au sein de la famille.
05:01 L'apparition de la série dans les années 60
05:04 permet de remettre en question les préférences stéréotypées genrées,
05:08 c'est-à-dire ce que sont censées aimer les filles et les garçons
05:11 et la manière dont ils sont supposés se comporter en fonction de leur genre.
05:16 Par exemple, les filles sont habillées en rose et aiment les poupées,
05:19 et les garçons sont habillés en bleu et aiment jouer aux soldats.
05:22 Ainsi, dans la série de 1960, Morticia pratique l'escrime,
05:26 activité plutôt masculine,
05:28 et l'oncle fétide se définit comme un trouillard,
05:31 une caractéristique que l'on réserve davantage aux femmes de l'époque.
05:34 Et là, j'insiste, ce n'est pas mon opinion,
05:37 mais plutôt une perception de l'époque où on oppose l'homme viril
05:40 à la femme apeurée qui doit être protégée,
05:43 pour rester dans les stéréotypes.
05:45 Quoi qu'il en soit, la famille Adams connaît un grand succès dans les années 60,
05:49 mais tombe dans l'oubli dans les années 80,
05:51 alors que le style gothique, lui, est en plein essor.
05:54 Il faudra attendre les années 90 ou 90
05:57 pour voir débarquer le premier film dédié,
05:59 qui connaîtra des adaptations en dessin animé,
06:02 jeux vidéo, livres, pièces de théâtre et produits dérivés.
06:06 Deux suites verront le jour,
06:08 sous le nom de « Les valeurs de la famille Adams » et « Des retrouvailles ».
06:11 Mais aussi deux films d'animation en 2019 et 2021,
06:15 jusqu'à nous amener à la série Netflix qui explose tous les records,
06:18 sous le nom de « Mercredi »,
06:20 en partie réalisée par l'excellent Tim Burton.
06:23 Tim Burton qui aurait d'ailleurs dû tourner le premier film de la famille Adams,
06:26 s'il n'avait pas déjà commencé à travailler sur Batman Returns.
06:30 Tim Burton est un réalisateur que j'aime beaucoup,
06:33 vous avez certainement pu le remarquer à travers plusieurs de mes vidéos,
06:36 mais quel est mon avis sur Mercredi ?
06:39 Eh bien, au risque de vous décevoir, mon avis est très partagé.
06:42 Tout d'abord, contrairement à ce qui a beaucoup circulé,
06:45 Tim Burton n'a réalisé que quatre épisodes,
06:48 et non l'entièreté de la série.
06:49 Et ce n'est pas une de ses productions,
06:51 mais bien celle de Alfred Goug et Miles Miller.
06:54 Tim Burton a donc répondu en partie à une demande de réalisation,
06:59 et je pense que c'est important de le préciser.
07:01 Dans les points positifs, tout d'abord,
07:03 je trouve que l'actrice Jenna Ortega, pour jouer le rôle de Mercredi,
07:06 est un très bon choix.
07:07 Elle remplit le rôle à merveille,
07:09 elle arrive à incarner avec fidélité la personnalité de Mercredi,
07:12 on ressent bien le côté sombre du personnage en décalage avec la société.
07:16 De ce côté-là, je n'ai rien à dire, elle était top dans son rôle.
07:20 Concernant Morticia, je préférais physiquement
07:22 l'actrice du film de la famille Adams de 91.
07:25 Je trouve qu'elle inspirait davantage l'effroi,
07:27 elle arrivait à imposer une distance naturelle
07:30 de par son apparence et l'aura qu'elle diffusait
07:33 grâce à son jeu d'actrice et son maquillage.
07:35 L'actrice de la série Mercredi, Catherine Zeta-Jones,
07:38 n'y parvient pas de la même manière.
07:40 Je la trouve plutôt attirante,
07:42 malgré le maquillage et le rôle qu'elle incarne.
07:44 Du coup, il n'y a pas cette distance
07:46 qu'on retrouvait dans les premiers films de la famille Adams
07:49 et qui en faisait une force,
07:50 parce que ça ne les rendait pas moins intrigants et fascinants.
07:53 Je trouve que l'acteur Gomez, Louis Guzman, n'est pas bon.
07:57 Il a un bon jeu d'acteur, ce n'est plus à prouver,
07:59 mais je trouve que le costume de Gomez ne lui convient pas.
08:02 J'ai grandi avec la famille Adams des 90,
08:04 étant moi-même né en 1990.
08:07 J'ai donc l'image du séducteur, fier,
08:10 un peu mafieux sur les bords, qui impose le respect.
08:13 Alors que le personnage incarné par Louis Guzman
08:16 me donne plus l'impression d'un Gomez qui subit la vie.
08:18 Là, j'ai eu du mal.
08:20 Pugsley est fort différent aussi,
08:22 mais très peu exploité, donc je ne peux pas en dire davantage.
08:25 Dans les films de la famille Adams des 90,
08:27 il était le binôme inséparable de Mercredi.
08:30 Ici, le fait d'en être totalement détaché,
08:32 l'efface de la série, il suit ses parents et c'est tout.
08:35 Ce qui est dommage, car j'avais vraiment beaucoup aimé
08:38 le début de la série où Mercredi venge son frère des petites frappes
08:42 qui le martyrisent avec des piranhas dans la piscine.
08:44 On sentait ce lien fort qu'il y a eu malgré tout ce qu'elle lui fait subir.
08:48 Je n'ai rien à redire sur Oncle Fétide ou le majordome,
08:51 je trouve qu'ils incarnent parfaitement les personnages,
08:53 tant sur le plan physique que dans leur jeu d'acteur,
08:55 même s'ils ne sont pas exploités dans la série.
08:58 La chose est le personnage que j'ai trouvé le plus réussi,
09:01 en plus de Mercredi.
09:02 La première version des films était très sobre,
09:04 celle-ci a des points de souture, des cicatrices,
09:06 ça la rend plus crédible, elle colle mieux à l'univers Adams.
09:10 Du point de vue de l'histoire et des décors,
09:12 je pense que les deux sont indissociables, je vais donc les traiter en même temps.
09:15 Personnellement, j'ai peu accroché au principe de l'enquête
09:18 pour trouver l'identité de la créature qui tue les élèves.
09:21 Ici, je trouve que l'histoire est très, même trop prévisible.
09:24 Il faut savoir que moi, quand je regarde des films ou des séries,
09:27 j'imagine dès les premières minutes tout ce qui pourrait se passer.
09:30 J'ai fait plusieurs scénarios que je teste dans ma tête
09:33 en même temps que je regarde les épisodes.
09:34 Et au fur et à mesure, je corrige mes hypothèses
09:38 et généralement, je trouve assez vite le déroulement de l'histoire.
09:41 D'ailleurs, c'est quelque chose qui énerve ma femme,
09:43 parce qu'elle n'est pas du tout dans cette logique-là.
09:45 Elle n'anticipe absolument rien, elle se laisse porter par le film.
09:49 Du coup, parfois, pour le fun,
09:51 j'écris ce que je pense qu'il va se passer, pour ne pas la spoiler,
09:55 et puis je lui montre, et 9 fois sur 10,
09:57 tout est juste à un ou deux détails près.
09:59 Et c'est quand un film ou une série arrive à me laisser dans le flou,
10:02 jusqu'à la fin ou au trois-quarts,
10:04 que je suis vraiment satisfait.
10:05 Ici, tout est trop prévisible, c'est dommage.
10:07 L'intrigue ne m'a pas convaincu.
10:09 Du côté des décors, je trouve qu'ils sont beaux et bien faits.
10:12 On voit qu'il y a du budget.
10:13 Mais j'aurais préféré que la série se déroule dans un lycée traditionnel,
10:17 plutôt qu'un Nevermore Academy,
10:18 parce que toute la force de Mercredi
10:20 réside dans sa différence par rapport aux ados dits normaux.
10:23 Elle fait partie des marginaux de par son apparence,
10:26 son comportement et sa manière de réagir ou de répondre.
10:29 Elle impose naturellement de la distance et du respect,
10:32 même de la crainte auprès des ados de son âge.
10:35 Et je trouve qu'il aurait été plus cohérent
10:37 de la garder dans un lycée traditionnel pour renforcer le personnage.
10:41 En la faisant évoluer à Nevermore Academy,
10:43 aux côtés d'autres marginaux,
10:45 je trouve qu'on efface sa personnalité,
10:47 ce qui fait vraiment la force du personnage.
10:49 Parce que selon moi, si Mercredi arrive à être aussi captivante,
10:52 c'est grâce aux décalages qu'elle impose par sa personnalité,
10:56 par rapport à la société dite normale.
10:58 En la plongeant dans un univers de marginaux,
11:00 on efface son personnage, on la rend moins exceptionnelle,
11:03 et ça, c'est dommage.
11:05 Je pense que la série aurait pu mieux me convaincre
11:07 s'il avait évolué entouré de gens normaux.
11:10 Pourquoi pas avec d'autres marginaux,
11:11 pour développer d'autres personnages et leurs relations,
11:14 mais de manière très sobre pour conserver ce décalage.
11:17 Je pense également qu'insérer les codes habituels
11:19 des séries Netflix pour ados n'était pas une très bonne idée.
11:22 En tout cas, pas dans le monde de Nevermore Academy,
11:25 où ils sont censés être marginaux.
11:27 J'ai trouvé ça plutôt lourd de voir pour la énième fois le bal de promo.
11:30 C'est du vu et revu, dans l'univers Adams, il y avait moyen d'innover.
11:34 Sinon, dans l'ensemble, je trouve que c'est une bonne série,
11:37 mais dont je ne suis pas la première cible.
11:39 J'aurais préféré une série plus fidèle aux premiers films de la famille Adams,
11:42 et qu'on développe davantage les autres personnages,
11:45 qu'on en apprenne plus sur eux, sur leurs liens,
11:47 tout en suivant Mercredi dans son adolescence.
11:50 Dites-moi ce que vous, vous en avez pensé,
11:52 si vous êtes d'accord avec mon analyse,
11:54 ou si au contraire, vous avez été hypé du début à la fin.
11:57 Dites-moi aussi si ce nouveau format vous plaît,
12:00 où je retrace l'histoire d'un film et où je donne mon avis.
12:03 J'ai quelques idées en tête, comme Indiana Jones ou Oppenheimer,
12:06 dont de nouveaux films vont leur être consacrés.
12:09 Si, tout comme moi, vous aimez les univers glauques de Tim Burton,
12:12 je vous suggère de continuer avec cet épisode,
12:15 où je vous parle du boucher qui faisait du pâté
12:17 avec les cadavres égorgés de son voisin le coiffeur.
12:21 Véridique ?
12:22 [Générique]