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Les invités de Lionel Rosso débattent de l'actualité dans #180minutesInfoWE le samedi et le dimanche

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00:00:00 Bonjour à tous, bienvenue dans 180 minutes info sur CNews en direct avec une belle saison de débat,
00:00:07 une belle saison d'analyse qui commence aujourd'hui avec Patrick Bonin qui nous accompagne. Bonjour.
00:00:12 Bonjour.
00:00:12 Soyez le bienvenu. D'autres invités en relation avec l'actualité, bien sûr, vont nous rejoindre
00:00:17 également sur ce plateau, mais d'abord le journal avec Félicité Kindoki. Bonjour Félicité.
00:00:22 Bonjour Lionel, bonjour à tous. A la une de ce samedi, la Grande Braderie de Lille,
00:00:27 ouverte officiellement depuis 8 heures ce matin. 2,5 millions de personnes sont attendues en cette
00:00:33 édition 2023 et on rejoint tout de suite Mathieu Deveze et Charles Pousseau sur place. Bonjour
00:00:39 Mathieu. Cet événement est aussi l'occasion pour les politiques de se montrer en public un petit peu
00:00:44 comme Gérald Darmanin qui vient d'arriver il me semble. Effectivement Félicité, le ministre de
00:00:52 l'Intérieur Gérald Darmanin est arrivé ici à Lille il y a environ une petite heure. Il a d'abord
00:00:57 salué les policiers présents en masse aujourd'hui pour sécuriser l'événement et puis il s'est
00:01:03 installé ici. Regardez juste derrière nous, à quelques mètres de nous, dans une brasserie
00:01:07 emblématique de Lille. Une institution à Lille ici depuis 1946, le Meunier. Le ministre de l'Intérieur
00:01:14 a commandé une bière et un plat de moule au maroilles et nous avons tout de même eu le temps
00:01:18 de lui poser une petite question. Nous lui avons demandé s'il était bien en campagne. Écoutez sa
00:01:23 réponse. Il y a un petit air de campagne monsieur le ministre ? Il faut toujours être au contact des gens, c'est ce qu'a fait
00:01:29 Violette Dalil et je suis venu la soutenir. Vous êtes là en tant que ministre de l'Intérieur ou en tant que candidat à l'élection fédérale ?
00:01:34 Je suis élu du Nord, vous êtes au courant.
00:01:36 Les responsables politiques sont nombreux aujourd'hui à défiler dans les rues de Lille.
00:01:48 Nous avons suivi ce matin le ministre de la Transformation publique et de la fonction
00:01:52 publique Stanislas Guérini. Il a déambulé dans les stands et rencontré également les militants
00:01:57 du parti Renaissance. Et puis concernant l'opposition, la maire de la ville Martine Aubry va
00:02:03 commencer elle aussi ses déambulations aux alentours de 14h30. Et puis concernant la France insoumise
00:02:08 Mathilde Panot, la chef de file des Insoumis et Manuel Bompard tiendront quant à eux une
00:02:13 conférence de presse aux alentours de 16h. Merci, merci Mathieu pour ces précisions.
00:02:19 A la une également dans cette édition, ce policier est gravement blessé lors d'un contrôle routier.
00:02:24 C'était la nuit dernière à Carcassonne en cette période de ferrières. Il était 2h du matin lorsque
00:02:28 le véhicule a accéléré et percuté un fonctionnaire de police pour échapper au contrôle d'alcoolémie.
00:02:33 Le policier a été projeté à 4 mètres et souffre de plusieurs fractures. L'individu a pris la fuite
00:02:37 mais a finalement été rattrapé par la BAC. Il est déjà connu de la police. Il conduisait sous
00:02:41 stupéfiants et fortement alcoolisé. Lui et son passager d'ailleurs ont été placés en garde à vue.
00:02:47 118, c'est le nombre de féminicides en France en 2022. Ce chiffre publié aujourd'hui par le
00:02:53 ministère de l'Intérieur comptabilise les femmes tuées par leur conjoint ou leur ex-conjoint.
00:02:58 Un chiffre quasi stable par rapport à 2021, c'est-à-dire seulement 4 de moins que l'année
00:03:03 passée en cette même période, selon le bilan des morts violentes au sein du couple.
00:03:07 Et si le chef de l'État a organisé un référendum sur l'immigration ou sur les questions sociales ?
00:03:13 L'idée a été évoquée par Emmanuel Macron lui-même. C'est ce que réclament ses opposants
00:03:17 politiques mais c'est surtout ce qu'attendent les Français. Les précisions avec Mathilde Ibanez.
00:03:21 Les Français aussi souhaiteraient pouvoir s'exprimer sur la base d'un référendum.
00:03:26 Selon un sondage Audosa pour le Figaro, 84% des sondés aimeraient ce mode de consultation.
00:03:34 Alors dans le détail, les sujets importants pour les Français, vous avez les retraites.
00:03:39 Ils sont 74% à vouloir l'organisation d'un référendum sur ce thème.
00:03:45 Deuxième sujet, l'immigration. 74% également des sondés souhaiteraient le même exercice sur ce sujet.
00:03:51 Alors pourquoi une telle volonté de vouloir s'exprimer ?
00:03:55 Peut-être par rapport à l'image bien écorchée du président, il ne serait plus crédible.
00:04:01 Et ce, malgré des tentatives d'échange. Les Français n'ont plus confiance.
00:04:05 70% des sondés affirment que le président de la République, Emmanuel Macron, ne serait pas ouvert au dialogue.
00:04:13 Autre chiffre de ce sondage qui expliquerait pourquoi les Français ont autant envie qu'on leur demande leur point de vue, qu'on leur donne la parole,
00:04:22 c'est parce qu'ils jugent à 76% que le président n'est pas proche de leurs préoccupations.
00:04:28 Et alors que nous ne sommes plus qu'à quelques mois des Jeux Olympiques en France,
00:04:32 la capitale et les grandes villes se préparent à accueillir un nombre important de spectateurs.
00:04:37 Pourtant, un détail semble encore à la traîne, les accès handicapés dans les transports en commun.
00:04:43 Aujourd'hui, seulement 9% des stations de métro sont équipées.
00:04:46 Les usagers concernés s'inquiètent et se demandent comment faire. Un récit signé Alice Sommeneur.
00:04:52 Se déplacer en fauteuil roulant à Paris est une mission difficile, voire impossible.
00:04:59 À quelques mois du début des JO de Paris, cette situation inquiète.
00:05:02 Franck Maille, membre de l'association APF France Handicap, atteint d'une maladie neuromusculaire,
00:05:08 dénonce le manque d'accessibilité des transports et de prise en charge.
00:05:12 « Quand on veut, on peut. On peut aller sur la Lune. On prévoit d'aller sur Mars.
00:05:17 On prévoit plein de choses. La technologie. On n'est pas capable de rendre accessible une ville. »
00:05:22 Seulement 9% des métros parisiens sont équipés d'ascenseurs ou de rampes, contre 83% à Berlin.
00:05:28 Pour se rendre par exemple du pont Alexandre III jusqu'à la porte de la Chapelle, il faut 35 minutes en métro.
00:05:34 Sauf qu'aucune des deux stations n'est accessible en fauteuil roulant.
00:05:37 Pour Ludivine Loiseau, l'ancienne nageuse paralympique française, responsable de l'intégration paralympique,
00:05:43 des aménagements sont nécessaires. Mais ces travaux ne doivent pas s'arrêter à la fin des JO.
00:05:47 « Les JO, l'arrivée des JO, au contraire, c'est une dynamique qui se met en place.
00:05:51 Alors, on le sait, tous les transports publics de Paris aujourd'hui ne seront pas accessibles
00:05:56 pour les JO et paralympiques. En revanche, il y a une dynamique qui est en place.
00:05:59 Il y a des financements nouveaux qui arrivent. Ça va permettre à terme d'avoir une ville bien plus accessible. »
00:06:04 La RATP a assuré que tous les sites olympiques seraient accessibles.
00:06:08 Selon la mairie de Paris, ce sont près de 350 000 personnes en situation de handicap
00:06:13 qui sont attendues pour ces festivités.
00:06:15 C'était le journal de Félicité Kino qui vous revenait à 14h30.
00:06:19 Félicité pour un nouveau point sur l'actualité.
00:06:22 Nos débats commencent dans quelques instants avec nos invités, notamment avec cette rentrée
00:06:26 sous surveillance et assez tendue autour de l'Abaya lundi prochain à l'école.
00:06:31 On marque une pause et on se retrouve dans quelques instants dans 180 minutes info.
00:06:34 On se retrouve donc sur le plateau de CNews, 180 minutes info,
00:06:42 et la rentrée scolaire de lundi qui sera sans doute agitée, en tous les cas sous les feux médiatiques,
00:06:47 puisque les élèves portant l'Abaya ou le camis ne rentreront pas en classe.
00:06:50 C'est ce qu'a annoncé Gabriel Attal, vous le savez, le ministre de l'Éducation,
00:06:53 estimant que ce sont des vêtements religieux et qu'ils enfreignent les principes de la laïcité.
00:06:57 Est-ce applicable concrètement dans tous les cas où cela se produirait ?
00:07:01 On va en parler dans quelques instants avec un principal d'établissement.
00:07:04 Mais Patrick Bonin, votre sentiment ?
00:07:06 Est-ce que scrupuleusement, cette recommandation ministérielle peut être appliquée
00:07:12 à chaque fois que ça se produirait éventuellement, puisqu'il semble qu'il y ait des provocateurs
00:07:17 qui vont tenter malgré tout de s'afficher avec ce vêtement ?
00:07:21 Vous venez de l'évoquer, ce sont très souvent des provocations.
00:07:23 Donc là, l'avantage, c'est que la règle permettra aux proviseurs
00:07:26 de justement montrer les règles et les appliquer.
00:07:29 Mais on va écouter avec attention le propos qui va être tenu dans quelques instants.
00:07:34 Il faut que tous nos téléspectateurs, surtout ceux qui ont des enfants
00:07:37 qui vont rentrer à l'école le lundi, sachent que, évidemment,
00:07:40 il y a des règlements intérieurs dans tous les collèges, dans tous les lycées,
00:07:43 qu'il y a un item sur les tenues, notamment une tenue, la plupart du temps,
00:07:48 les mots utilisés sont des tenues correctes et respectueuses d'autrui.
00:07:51 Et donc, ce règlement, il existe dans toutes les écoles et lycées de France.
00:07:56 Il y a un règlement intérieur et donc, il est naturel et normal que les élèves,
00:08:00 et parfois les parents d'élèves d'ailleurs, respectent scrupuleusement ces règlements.
00:08:05 Et donc, que l'on souhaite renforcer le pouvoir donné aux dirigeants d'école,
00:08:10 aux proviseurs, aux principales, pour permettre l'application de ces items
00:08:14 sur la tenue qu'on doit avoir à l'école, au lycée, c'est essentiel.
00:08:19 Alors, est-ce que ça va empêcher les provocations ? Non, sans doute pas.
00:08:23 Par contre, ça va donner des éléments supplémentaires pour que les directeurs,
00:08:28 l'ensemble des personnels qui dirigent des établissements,
00:08:31 puissent, dans la discussion qu'ils auront avec les parents d'élèves
00:08:33 et très souvent avec les élèves eux-mêmes, faire appliquer ces éléments.
00:08:37 Donc oui, c'est essentiel. Est-ce que ça réglera tous les problèmes ?
00:08:40 C'est sûr que non. Est-ce que ça donnera des solutions supplémentaires
00:08:44 ou des éléments de persuasion supplémentaires aux parents et aux enfants ? Sans aucun doute.
00:08:49 Pour cela, il faut qu'il y ait un dialogue qui s'établisse
00:08:52 et ce dialogue doit avoir lieu notamment.
00:08:54 On en parle immédiatement avec Igor Garnkarzyk, secrétaire général Stupden FSU,
00:08:58 principal d'un collège à Caen. Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:09:01 D'abord, en tant que principal, chef d'établissement,
00:09:03 comment vous vous préparez pour appliquer les recommandations ministérielles lundi ?
00:09:08 Dans les recommandations ministérielles, il y a la question de la baïa,
00:09:14 qui fait beaucoup de bruit et peut-être trop d'ailleurs dans cette rentrée,
00:09:20 parce qu'il y a de nombreuses autres questions qui se posent,
00:09:23 qui sont tout aussi d'importance.
00:09:25 Je pense à la présence effective des enseignants face aux élèves,
00:09:29 je pense au refus de la mise en œuvre du pacte par les enseignants,
00:09:35 je pense à tous ces éléments.
00:09:37 Donc sur la baïa en elle-même, effectivement un texte qui permet d'éclaircir les choses,
00:09:40 ça rend les choses plus explicites, plus claires et ça donne un point d'appui.
00:09:44 Ça n'enlèvera pas toute la complexité du sujet,
00:09:47 parce qu'on voit bien tous les débats qui sont engagés sur la baïa,
00:09:51 sur le fait que ce soit effectivement une tenue religieuse ou pas.
00:09:56 Les textes précédents nous permettaient d'agir,
00:09:59 ceci apporte un élément complémentaire.
00:10:01 Il restera le fait que le dialogue devra s'instaurer,
00:10:05 puisque le but c'est de résoudre le problème,
00:10:07 ce ne sert surtout pas d'exclure des élèves de l'École de République,
00:10:11 donc c'est de ramener du sens aux choses,
00:10:13 de ramener du sens à la laïcité au sein de notre République
00:10:16 et au sein de notre École de la République.
00:10:18 Et c'est dans le meilleur esprit de collaboration,
00:10:21 dans le meilleur esprit de respect des valeurs, de laïcité,
00:10:25 qu'il faudra engager ce dialogue.
00:10:26 Le dialogue peut-il s'instaurer si malgré tout lundi,
00:10:29 il y a des jeunes filles qui portent un abaya,
00:10:32 ou des jeunes garçons d'ailleurs, qui portent un camis,
00:10:35 et dans ce cas-là, comment allez-vous tenter de les convaincre,
00:10:38 de leur faire comprendre que c'est interdit désormais
00:10:40 de manière encore plus officielle depuis ce document
00:10:44 qu'a envoyé Gabriel Attal, le ministre de l'Éducation ?
00:10:47 Et êtes-vous prêts, vous en tant que principal, à sanctionner,
00:10:50 c'est-à-dire à exclure si ces élèves ne veulent pas entendre raison ?
00:10:55 La règle en elle-même n'a pas changé.
00:11:00 Le principe de laïcité à l'école reste identique.
00:11:05 Il y a une précision simplement sur la valeur qu'on pouvait apporter
00:11:09 à la portée de l'abaya.
00:11:10 Mais c'était déjà le discours du ministre précédent
00:11:13 qui disait que lorsqu'il y avait un sens religieux
00:11:17 donné aux portes de vêtements,
00:11:19 effectivement, après la phase de dialogue,
00:11:22 si celle-ci n'aboutissait pas à une remédiation
00:11:26 et au fait que l'élève applique les principes de laïcité au sein de l'école,
00:11:30 il y avait possibilité de sanction.
00:11:32 Donc on reste dans le même cadre,
00:11:35 avec un élément de précision supplémentaire,
00:11:39 mais fondamentalement les choses ne changeront pas.
00:11:42 Alors il y a deux situations effectivement très différentes.
00:11:45 Il y a la situation individuelle,
00:11:48 ce qui constitue 98% des situations que nous rencontrons dans les établissements.
00:11:52 Un élève qui se présente avec soit une tenue,
00:11:58 soit des objets qui permettent d'identifier sa religion,
00:12:02 quelle qu'elle soit.
00:12:03 Effectivement, c'est formellement interdit au sein de nos établissements scolaires.
00:12:08 Donc ça, généralement, le dialogue avec les élèves en premier,
00:12:12 puis avec les familles,
00:12:14 permet très généralement de résoudre ces situations.
00:12:17 Et il y a effectivement un deuxième cas qui est plus compliqué,
00:12:19 plus complexe à gérer,
00:12:21 c'est lorsqu'il s'agit d'une provocation collective et concertée,
00:12:24 ce qui se trouve dans quelques établissements,
00:12:27 mais de manière très, très minoritaire.
00:12:29 Où là, effectivement, on a besoin parfois d'appui,
00:12:33 on a besoin d'action collective,
00:12:34 on a besoin d'action parfois aussi en inter-institutionnelle,
00:12:38 avec les associations, avec les partenaires qui existent dans les quartiers,
00:12:43 je pense aux partenaires sociaux, je pense aux dédicateurs,
00:12:46 je pense à tout le secteur social qui peut nous appuyer
00:12:50 et pourra parvenir à démêler ces provocations qui existent,
00:12:57 mais de manière, je le répète, très minoritaire,
00:12:59 qui sont effectivement très complexes à gérer,
00:13:01 mais qui sont quand même une minorité dans certains établissements.
00:13:05 Vous avez raison de préciser, Igor Karnarzyk,
00:13:07 que ce sont des provocations qui sont minoritaires,
00:13:10 mais avec l'effet réseau sociaux,
00:13:12 et les jeunes d'ailleurs sont très enclin à suivre,
00:13:15 il y a cette forme de mimétisme dans la technologie,
00:13:18 avec les réseaux Instagram et TikTok notamment,
00:13:22 ces provocateurs, en tout cas, leur nombre pourrait gonfler,
00:13:24 on est, c'est vrai, à J-2 de cette rentrée,
00:13:27 et les pro-Abaya s'organisent.
00:13:29 Le vêtement est interdit, c'est vrai, on le dit,
00:13:32 je pense que ça n'a pas échappé, même à ces jeunes gens,
00:13:35 mais dans certaines écoles, il y a des jeunes femmes
00:13:37 qui semblent prêtes à braver l'interdiction.
00:13:39 On en parle avec vous dans quelques instants,
00:13:41 avec Patrick Bonin également,
00:13:42 mais regardez d'abord le reportage d'Adrien Spiteri.
00:13:45 Venez à la rentrée, on met toutes des Abayas.
00:13:49 Les messages comme celui-ci se multiplient sur les réseaux sociaux
00:13:53 depuis l'annonce de l'interdiction du port de ce vêtement dans les écoles.
00:13:57 Une provocation assumée, avec parfois certains messages
00:14:02 adressés à Gabriel Attal.
00:14:03 Vous aimez mon outfit pour la rentrée ?
00:14:05 Je pense que le ministre de l'éducation va l'adorer.
00:14:08 Certaines jeunes femmes pensent que cette interdiction
00:14:11 va être difficilement applicable,
00:14:13 et appellent à la solidarité féminine
00:14:15 pour compliquer la tâche des chefs d'établissement.
00:14:18 J'appelle toutes les femmes, solidarité féminine à les filles.
00:14:20 Que tu sois musulmane, juive, athée, on n'en a rien à faire.
00:14:23 Je fais un appel à toutes les filles, à la rentrée,
00:14:25 mettez toutes des longues robes.
00:14:26 J'aimerais voir la tête qu'ils vont faire,
00:14:28 comment est-ce qu'ils vont s'en sortir ?
00:14:29 Comment est-ce qu'ils vont faire le tri dans toutes ces robes-là ?
00:14:31 Comment est-ce qu'ils vont déterminer que cette robe-là ou cette robe-là,
00:14:33 c'est une Abaya ?
00:14:34 Ça va être un gag, je le sens.
00:14:36 Partagez l'information au maximum s'il vous plaît.
00:14:38 Lundi, les élèves portant l'Abaya ne pourront pas entrer en classe,
00:14:42 mais seront accueillis par les établissements scolaires.
00:14:45 Les équipes pédagogiques devront alors expliquer le sens de cette interdiction
00:14:50 avant de possibles sanctions disciplinaires.
00:14:52 C'est assez effarant tout de même d'entendre ces appels à l'Abaya,
00:14:58 au port de l'Abaya lundi, contre la politique
00:15:02 ou les consignes qui sont données par le gouvernement, par le ministère.
00:15:05 On a l'impression que c'est un jeu, Igor Karnarzik,
00:15:08 sauf que ce n'est pas un jeu du tout, c'est la laïcité, c'est très sérieux.
00:15:12 C'est la laïcité, bien évidemment, et c'est un principe fondateur
00:15:17 de notre République, de notre école.
00:15:18 Donc là-dessus, il n'y a aucune ambiguïté.
00:15:20 Ensuite, dans les exemples que vous avez cités,
00:15:24 on pourrait, sur d'autres thèmes, trouver d'autres vidéos
00:15:29 de provocation vis-à-vis de l'école.
00:15:31 Donc il ne faut surtout pas qu'on rentre dans une surenchère
00:15:34 ni médiatique, ni qui permette de rentrer en opposition avec ces jeunes.
00:15:42 On voit bien que là, il y a une forme de provocation, effectivement.
00:15:45 Il ne faut surtout pas faire de surenchère.
00:15:50 Des élèves qui viendront sur la provocation, effectivement,
00:15:53 il faudra dialoguer, il faudra leur faire comprendre le sens de la laïcité,
00:15:56 il faudra leur faire comprendre les principes de notre école,
00:16:02 il faudra leur faire comprendre, effectivement,
00:16:05 qu'on n'a pas à rentrer en provocation,
00:16:07 qu'on n'est pas les ennemis de qui que ce soit,
00:16:10 qu'au contraire, l'école est là pour accueillir tous les jeunes
00:16:14 et qu'au sein de notre école, le bon fonctionnement et la bonne entente
00:16:19 entre l'ensemble de la jeunesse et le traitement égalitaire
00:16:23 de l'ensemble de la jeunesse nécessite qu'il y ait cette neutralité religieuse
00:16:28 qui soit dans nos enceintes.
00:16:30 Et c'est ceci qui est important.
00:16:33 Il ne faudra surtout pas tomber dans cette spirale provocatrice.
00:16:38 Il faudra tout faire pour dégonfler là où ça se produira ces histoires.
00:16:44 Et sur les exemples que vous avez montrés,
00:16:46 je crois qu'on est effectivement sur les exemples de provocation de jeunes,
00:16:50 mais sur un thème essentiel, sur un thème central,
00:16:54 mais qui correspond aussi à des provocations d'adolescents
00:16:57 que nous connaissons dans l'établissement,
00:16:58 sur ce thème comme sur beaucoup d'autres.
00:17:01 Oui, c'est cela qui est paradoxal, Patrick Bonin.
00:17:03 En effet, ce sont des jeunes.
00:17:04 Il y a cette revendication peut-être de vouloir s'habiller comme on a envie
00:17:08 et peut-être d'occulter totalement aussi pour certains ou pour certaines
00:17:12 l'aspect religieux.
00:17:13 Pour d'autres, ça peut ressembler, et c'est le cas d'ailleurs de l'association
00:17:16 Action Droite des Musulmans, qui a saisi le Conseil d'État en urgence,
00:17:19 qui parle de profilage ethnique quand on va filtrer en quelque sorte
00:17:23 celles et ceux qui peuvent porter des vêtements religieux
00:17:26 à l'entrée des établissements.
00:17:27 On est quand même dans un contexte assez mouvant et assez dangereux.
00:17:31 Alors, la provocation de la jeunesse, elle est parfois plutôt positive
00:17:35 que des jeunes fassent de la provocation quand ils ont 12, 13, 14, 15, 16 ans.
00:17:39 On a connu des périodes, et sans doute qu'un proviseur ou un principal
00:17:44 pourrait l'expliquer, au moment où la provocation pourrait aller
00:17:47 sur la cigarette à l'école ou sur d'autres choses.
00:17:49 Et on a tous connu des moments où nous aussi, jeunes,
00:17:52 on a voulu provoquer l'institution.
00:17:54 Dans l'exemple précis, il faut d'abord, un,
00:17:56 que dans les prochaines heures ou dans les prochains jours,
00:17:58 dès lundi, tout le monde, la société dans son ensemble,
00:18:02 soutienne ses proviseurs, ses directeurs d'école,
00:18:05 ses principaux, parce qu'il faut absolument comprendre
00:18:09 qu'au niveau de l'école, il y a une règle et qu'on l'applique.
00:18:12 Et qu'on l'applique partout sur le territoire,
00:18:14 pour tout le monde, et c'est essentiel.
00:18:16 Il y a eu aussi des provocations dans des périodes de l'année
00:18:19 où certaines jeunes filles ou jeunes femmes dans certains établissements
00:18:22 portaient des tenues qui étaient considérées comme trop courtes,
00:18:25 trop longues ou autres.
00:18:26 Et donc, il faut se dire qu'à l'école, il y a des règles.
00:18:29 Effectivement, ces règlements intérieurs existent,
00:18:31 qu'il faut les appliquer.
00:18:32 Alors oui, parfois sur le terrain,
00:18:33 il y a des éléments qui sont complexes à gérer
00:18:35 parce que, comme Monsieur le rappelait à l'instant,
00:18:37 il y a des situations très délicates.
00:18:39 Cependant, il faudra que l'ensemble de la société,
00:18:42 sans doute aussi la société médiatique,
00:18:44 soutiennent l'ensemble de ses chefs d'établissement
00:18:46 parce que la laïcité et le respect des règles de l'école,
00:18:49 c'est un combat pour notre société à tous les échelons.
00:18:52 - Le rôle des médias, c'est aussi d'alerter
00:18:55 - En effet, et là, avec ces provocations
00:18:57 qui ont été rassemblées, il y a finalement un phénomène d'inquiétude.
00:19:00 On marque une pause, on se retrouve dans quelques instants
00:19:02 sur le plateau de 180 minutes info avec vous,
00:19:04 Igor Gernkarzik, pour évoquer aussi le rôle des proviseurs
00:19:08 qu'il faut soutenir, en effet, des enseignants,
00:19:09 des chefs d'établissement qui se transforment,
00:19:11 en quelque sorte, en policiers de la laïcité.
00:19:13 C'est un rôle très compliqué.
00:19:15 A tout de suite sur le plateau de CNews.
00:19:17 - Toujours sur le plateau, en direct,
00:19:23 avec 180 minutes info sur l'antenne de CNews.
00:19:26 Et cette rentrée tendue autour du port de La Baïa, à l'école.
00:19:30 Ce sera lundi. On en parle avec notre invité Patrick Bonin,
00:19:32 avec Igor Gernkarzik, qui est proviseur à Caen
00:19:36 et qui est avec nous pour échanger sur l'évolution du métier principal.
00:19:41 Également, pensiez-vous, quand vous avez débuté votre carrière,
00:19:43 que vous seriez amené à contrôler les élèves
00:19:46 sur le port de vêtements dits religieux, autour de la laïcité ?
00:19:51 - Je sais que ça a toujours existé,
00:19:52 mais là, il y a une forme de densification
00:19:54 qui transforme le métier de principal,
00:19:56 ou peut-être de professeur, en policier de la laïcité.
00:20:00 - Comme vous le soulignez, la laïcité, ce n'est pas un nouveau principe.
00:20:06 C'est vraiment fondateur de notre école de la République.
00:20:10 Je me permettrais de reprendre vos termes,
00:20:11 parce qu'à aucun moment, nous ne nous transformons en policiers de la laïcité.
00:20:15 Nous restons tous, quelle que soit notre fonction au sein de l'école,
00:20:19 personnel de direction, enseignant,
00:20:22 personnel de vie scolaire, infirmière, personnel sociaux,
00:20:25 chacun dans notre fonction, au service de l'éducation des élèves.
00:20:29 Et ça, il ne faut absolument pas le perdre de vue.
00:20:32 Et c'est vraiment quelque chose qu'il faut renforcer,
00:20:36 une représentation qu'il faut renforcer auprès de nos élèves,
00:20:39 à tous les niveaux de l'école primaire jusqu'au lycée.
00:20:44 Parce qu'effectivement, l'école, c'est une école de l'émancipation.
00:20:47 Ça doit être une école émancipatrice.
00:20:49 C'est une école qui doit permettre à tout élève de développer ses projets,
00:20:53 d'acquérir des connaissances, d'acquérir des savoirs,
00:20:55 d'acquérir des compétences qui leur permettent ensuite de s'insérer socialement
00:20:58 et dans une poursuite d'études de manière tout à fait positive.
00:21:01 Et la laïcité est un des éléments de cette émancipation,
00:21:06 un des éléments fondateurs, un des éléments essentiels.
00:21:10 Mais en aucun cas, on ne doit se transformer en policier de la laïcité,
00:21:14 bien évidemment. Des actions éducatives sur la laïcité
00:21:18 se font dans tous les établissements de manière très fréquente
00:21:22 pour donner du sens à cette règle,
00:21:24 pour donner du sens à la présence des élèves au sein de nos établissements scolaires.
00:21:27 Et c'est vraiment ce contexte général qui permettra à chaque élève,
00:21:32 à chaque parent de comprendre le pourquoi de la laïcité à la française
00:21:37 dans un contexte d'évolution sociale qui est effectivement de plus en plus compliqué,
00:21:42 où on voit bien que les jeunes ont tendance à se renfermer sur des cercles de plus en plus fermés,
00:21:48 que ce soit par les réseaux sociaux, mais aussi que ce soit peut-être par un certain abandon,
00:21:54 je pense notamment des associations d'éducation populaire,
00:21:57 qui n'ont plus la force qu'elles avaient auparavant
00:21:59 et qui permettaient d'intégrer les jeunes dans différents milieux,
00:22:02 de les faire se rencontrer autrement,
00:22:04 de ne pas les laisser s'enfermer dans un cercle identitaire
00:22:09 qui ramène parfois à une religiosité renforcée.
00:22:13 N'y a-t-il pas néanmoins une forme d'action répressive
00:22:16 si d'aventure lundi certains élèves refusent,
00:22:19 alors qu'il y aura eu un dialogue et que la bienveillance se sera exprimée dans un premier temps,
00:22:25 s'ils refusent toujours de retirer ce vêtement,
00:22:28 n'y a-t-il pas un sentiment, une sensation de sanction néanmoins,
00:22:33 que vous serez obligé d'appliquer vous en tant que principal de collège ?
00:22:36 Bien évidemment, mais comme vous le soulignez tout à l'heure, votre invité,
00:22:42 le règlement intérieur s'applique aux élèves.
00:22:46 Le principe de la tenue réglementaire est effectivement inscrit dans tous les règlements intérieurs
00:22:51 et à un moment donné, lorsque le dialogue, la compréhension
00:22:54 et la modification des comportements attendus n'apparaît pas,
00:22:57 il y a appel à la sanction.
00:22:59 Mais y compris dans ce cadre-là, la sanction portée par un conseil de discipline,
00:23:04 par exemple, est une sanction éducative.
00:23:08 C'est-à-dire que l'objectif reste le retour à l'élève et la rescolarisation de l'élève,
00:23:14 éventuellement dans un autre établissement,
00:23:17 mais avec une compréhension des faits, des événements et du pourquoi de la sanction
00:23:24 qui permettent à l'élève d'évoluer.
00:23:26 Ce sont des jeunes, des jeunes qui sont en transformation,
00:23:28 des jeunes qui sont en posture de formation, d'éducation.
00:23:34 Donc on ne peut pas considérer que ces jeunes sont sur un état qui ne bougera pas.
00:23:39 Donc y compris lorsqu'il y a sanction, la sanction doit avoir une portée éducative
00:23:43 et l'ensemble des personnels et des parents qui siègent dans les conseils de discipline
00:23:48 ont également cette vision éducative en permanence en tête lorsqu'ils prennent des décisions
00:23:53 qui effectivement, à certains moments, peuvent et doivent s'appliquer.
00:23:57 Merci Igor Karnkarsvik, merci de nous avoir accompagnés.
00:24:00 Bonne rentrée lundi malgré tout.
00:24:02 En effet, je suis persuadé que ça va bien se passer avec vous, en tout cas à Caen, c'est insatisfait.
00:24:06 Merci à vous. Et n'oubliez pas de parler aussi des autres difficultés de la rentrée.
00:24:08 Absolument. Bien sûr, on va le faire.
00:24:10 On va le faire, on est ensemble jusqu'à 17h dans notre émission
00:24:12 et on va l'évoquer dans quelques instants. En effet.
00:24:15 Il nous reste juste quelques secondes avant la pause.
00:24:17 J'aurais juste à voir votre sentiment, Patrick Bonin,
00:24:20 sur l'influence et le levier des réseaux sociaux auprès des jeunes.
00:24:23 Parce qu'on parle de TikTok, on parle d'Instagram,
00:24:25 mais il y a beaucoup d'autres réseaux également
00:24:27 qui pourraient apporter la provocation dans le cadre de l'affaire dont on parle.
00:24:32 Oui, il y en a beaucoup d'autres. Snapchat notamment,
00:24:34 qui est un réseau qui est beaucoup utilisé par cette population.
00:24:36 Et sans doute que d'ailleurs, le gouvernement, s'il devait aussi faire quelque chose,
00:24:40 et votre sujet le montre très bien,
00:24:42 c'est que ces réseaux sociaux sont utilisés par d'autres
00:24:44 pour justement essayer de tenter la provocation.
00:24:47 Le rôle de l'État sur ces éléments, c'est aussi d'être force de pédagogie.
00:24:51 Donc il faut que l'État se saisisse lui aussi d'influenceurs
00:24:54 et se batte avec les mêmes armes.
00:24:56 L'arme des réseaux sociaux, l'arme des influenceurs est essentielle.
00:24:58 Oui, il faut que l'État fasse des campagnes de sensibilisation à l'usage de la laïcité,
00:25:02 mais avec les mêmes armes, pas forcément que des flyers dans les cours d'école,
00:25:06 mais également sur les réseaux sociaux,
00:25:08 pour montrer que la laïcité, c'est important
00:25:11 et que l'État ne transigera pas avec cette laïcité,
00:25:15 oui, à des campagnes nationales sur les réseaux sociaux.
00:25:17 On reviendra sur les réseaux sociaux, sur la baïa, sur la rentrée scolaire,
00:25:20 dans quelques instants, à partir de 16h notamment, avec vous,
00:25:23 mais avec d'autres invités qui vont nous rejoindre.
00:25:25 Mais d'abord, une pause et le retour de l'actualité dans quelques instants.
00:25:29 Toujours sur le plateau de 180 minutes,
00:25:35 info comme chaque samedi, comme chaque dimanche sur l'antenne de CNews.
00:25:38 Dans un instant, le trafic de drogue s'installe un peu partout en France
00:25:41 et notamment à Melun.
00:25:42 On en parlera avec un reportage assez édifiant.
00:25:45 Mais d'abord, on fait un point sur l'actualité avec Félicité Kindock.
00:25:48 Bonjour Lionel, bonjour à tous.
00:25:50 À la une de ce journal, un policier gravement blessé lors d'un contrôle routier.
00:25:54 C'était cette nuit à Carcassonne, en cette période de férias.
00:25:57 Il était 2h du matin lorsque le véhicule a accéléré
00:26:00 et percuté un fonctionnaire de police pour échapper au contrôle alcholémique.
00:26:03 Le policier a été projeté à 4 mètres et souffre de plusieurs fractures.
00:26:07 L'individu a pris la fuite, mais a finalement été rattrapé par la BAC.
00:26:11 Déjà connu de la police, il conduisait sous stupéfiants et fortement alcoolisé.
00:26:15 Lui et le passager ont été placés en garde à vue.
00:26:18 118, c'est le nombre de féminicides en France en 2022.
00:26:22 Ce chiffre publié aujourd'hui par le ministère de l'Intérieur
00:26:25 comptabilise les femmes tuées par leur conjoint ou leur ex-conjoint.
00:26:29 Un chiffre quasi stable par rapport à 2021,
00:26:31 c'est-à-dire seulement 4 de moins que l'année passée en cette même période,
00:26:35 selon le bilan des morts violentes au sein du couple.
00:26:38 Dans l'actualité politique, l'exécutif a annoncé cette semaine un grand moment politique.
00:26:44 Mais pour l'opposition, il s'agit surtout d'un aveu de faiblesse,
00:26:47 mercredi dernier, Emmanuel Macron rencontrait les chefs des partis.
00:26:51 La réunion a duré 12 heures et a débouché sur un calendrier de réunion.
00:26:55 Les membres de l'opposition ont pu faire parvenir leurs idées,
00:26:58 mais la question c'est surtout de savoir ce qu'elles vont devenir.
00:27:01 Les chefs de partis sont plutôt dubitatifs. L'analyse d'Élodie Huchard.
00:27:05 Il y a donc eu 12 heures de discussion entre le chef de l'État
00:27:09 et les présidents de partis de la majorité et de l'opposition.
00:27:12 L'Élysée voulait une discussion franche à la loyale et de l'avis de tous les participants.
00:27:16 Ils ont pu exposer leurs propositions au chef de l'État qui a pris note.
00:27:21 La question maintenant c'est que vont devenir ces notes,
00:27:23 que vont devenir ces idées avec la difficulté d'avoir des propositions
00:27:26 qui ne vont pas forcément dans le même sens suivant les partis.
00:27:29 On commence à avoir une ébauche de calendrier qui reste floue quand même.
00:27:32 Dans les prochains jours, le chef de l'État va leur faire parvenir une synthèse
00:27:36 avec les propositions qui peuvent encore être amendées.
00:27:39 Il a aussi proposé une nouvelle rencontre. Ils se sont engagés à revenir discuter.
00:27:43 Et puis il pourrait y avoir aussi l'organisation de groupes de travail autour de certains thèmes
00:27:47 comme notamment la planification écologique, les institutions
00:27:50 ou encore une conférence sociale pour les carrières qui se situe en dessous du salaire minimum.
00:27:55 Ça c'est pour le calendrier mais du côté de l'opposition,
00:27:58 on estime que le chef de l'État a écouté certes mais que c'est un nouveau coup pour rien.
00:28:02 Par exemple du côté de la gauche, on compare au Grand Débat ou au cahier d'oléances
00:28:05 qui n'ont pas donné grand chose alors que dans le même temps, du côté de l'Élysée,
00:28:08 on parle d'un grand moment de politique qui peut changer la vie démocratique.
00:28:12 Dans l'actualité internationale, aujourd'hui est une rentrée en guerre pour ce pays, l'Ukraine,
00:28:18 pour la deuxième année consécutive.
00:28:20 Les élèves vont retrouver les bancs de l'école dans une ambiance délétère
00:28:23 et pourtant comme Makar et Nadia qui sont de retour de Pologne
00:28:26 où ils étaient réfugiés avec leur mère, la journée sera quand même placée
00:28:29 sous le signe de la bonne humeur.
00:28:31 En Chine, le typhon Saola qui menaçait de devenir le plus puissant depuis des décennies
00:28:38 a touché terre vers 3h30 du matin dans la province de Guangdong.
00:28:41 Après avoir balayé le sud du pays, arraché des arbres et brisé des vitres à Hong Kong,
00:28:45 les vents sembleraient moins violents qu'attendu.
00:28:48 Le centre météorologique national chinois rétrograde le super typhon au rang de typhon violent.
00:28:53 Par mesure de sécurité, les habitants étaient calfeutrés chez eux depuis vendredi soir.
00:28:57 Que feriez-vous avec 109 millions d'euros ?
00:29:03 C'est le jackpot qu'a remporté un Français hier soir à l'Euromillions.
00:29:07 Il s'agit du gain le plus important remporté en France depuis le début de l'année.
00:29:11 Un heureux élu puisque les probabilités de remporter cette cagnotte étaient très faibles.
00:29:15 Il existait 139 millions de combinaisons possibles.
00:29:19 Merci, félicité Kidnoki.
00:29:24 A tout à l'heure, 15h pour d'autres bonnes nouvelles.
00:29:26 Il y en a également, il n'y a pas que des mauvaises nouvelles dans l'actualité.
00:29:30 A tout de suite, on se retrouve après la pause pour continuer nos débats,
00:29:34 notamment avec nos invités sur l'actualité dans 180 minutes info.
00:29:37 Retour sur le plateau de 180 minutes info sur CNews en direct, bien sûr.
00:29:44 Chaque samedi, chaque dimanche, 14h-17h pour vous accompagner.
00:29:47 Les débats, l'actualité, Patrick Bodin est avec nous.
00:29:50 Et ce sujet du trafic de drogue qui s'installe progressivement,
00:29:53 qui s'est même installé un peu partout en France, pas seulement à Marseille ou à Nîmes,
00:29:56 dans le quartier de l'Allemond, à Melun, Sennemarn, des dealers, ont investi une tour.
00:30:01 Depuis plus de deux ans, les locataires vivent l'enfer avec la saleté à tous les étages.
00:30:05 Il y a même des rats, des cafards et des habitants.
00:30:08 Mais aussi le bailleur appelle à l'aide. On en parlera avec lui dans quelques instants.
00:30:11 Mais regardez d'abord le reportage de Régine Delfour et de Pierre Emko.
00:30:14 Au 9 de la rue Claude Bernard, à Melun, en Sennemarn, ne rentre pas qui veut.
00:30:20 Après avoir passé les barrages, nous pénétrons dans le hall.
00:30:24 Une forte odeur d'urine se dégage.
00:30:26 Sur les murs, les tarifs de diverses drogues sont affichés.
00:30:30 Depuis plus de deux ans, des dealers ont investi cette tour de 13 étages.
00:30:35 Des locataires ont accepté de témoigner, mais de façon anonyme, par peur de représailles.
00:30:40 Denise, dont le prénom a été changé, habite ici depuis des dizaines d'années
00:30:44 et a vu son quartier se dégrader.
00:30:47 Ils ont envahi le hall, ils ont envahi les escaliers.
00:30:50 À la hauteur du cinquième étage, il y a une barricade, il faut pouvoir passer.
00:30:54 Quand on descend, moi j'ai des difficultés à monter et descendre les escaliers.
00:30:58 Donc on leur demande de pousser un peu leur barricade, ils n'en ont rien à faire.
00:31:03 À tous les étages, des immondices jonchent le sol.
00:31:07 Eve, mère de famille, nous explique les conditions dans lesquelles ils vivent.
00:31:11 C'est rempli de rats. On les voit se bagarrer, on les voit sortir de jour comme de nuit.
00:31:17 Enfin, et les cafards.
00:31:19 Eve est désemparée.
00:31:21 En 2023, on peut laisser des locataires vivre.
00:31:27 L'immeuble est devenu un squat.
00:31:29 Tout est laissé à l'abandon.
00:31:32 On essaye de survivre en fait.
00:31:35 Mais ce n'est pas évident.
00:31:37 Malgré les rénovations effectuées par le Bayer l'an passé, la situation a empiré.
00:31:42 Habitat 77 réclame l'aide de l'État.
00:31:46 Un immeuble qui a été préempté par les dealers, par les trafiquants de drogue, vous l'avez compris.
00:31:50 Olivier Lemier, le président d'Habitat 77, le Bayer de cet immeuble, est en direct avec nous.
00:31:55 Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:31:57 D'abord, comment a-t-on pu en arriver là sans pouvoir rien faire ?
00:32:00 Parce que malheureusement, cette situation ne date pas d'hier.
00:32:04 Non, en effet, elle ne date pas d'hier.
00:32:06 Elle n'est pas la seule d'ailleurs sur le territoire amelin.
00:32:08 On a d'autres cages d'escalier similaires.
00:32:11 Et il s'est fait en effet progressivement, mais là on atteint un sommet.
00:32:15 Donc ça s'est fait très vite. Ils occupent très vite quand même les espaces.
00:32:18 Il faut savoir que cette tour, nous l'avions totalement rénovée en 2018.
00:32:22 Nous avions investi plusieurs centaines de milliers d'euros.
00:32:24 L'année dernière, elle avait été totalement repeinte.
00:32:26 On avait remis une équipe de sécurité pour protéger les entreprises de peinture.
00:32:32 Tout avait été refait à nez.
00:32:34 Les luminaires, les portes d'ascenseur, les portes de hall.
00:32:37 Et tout a été détruit en six mois de temps.
00:32:40 Et nous avons encore réinvesti de l'argent cette année.
00:32:42 Nous nettoyons en permanence.
00:32:44 Vous avez vu les images qui ont été faites.
00:32:48 C'est en effet un véritable cafardanum.
00:32:50 C'est un enfer que vivent les locataires,
00:32:52 puisque les ascenseurs ne fonctionnent plus,
00:32:54 puisqu'ils ont été de nouveau dégradés.
00:32:55 Les lumières ne fonctionnent plus.
00:32:57 Ils font leurs excréments en permanence dans l'immeuble,
00:33:00 ce qui attire en effet les rats, etc.
00:33:02 Donc ça devient très compliqué.
00:33:03 C'est pour ça qu'on appelle à l'aide du gouvernement
00:33:06 à ce qu'un grand plan d'action soit fait et pris en considération.
00:33:09 C'est très difficile aussi pour nos gardiens, que je veux ici remercier d'ailleurs,
00:33:12 qui font un travail remarquable et qui sont aussi soumis à pression.
00:33:15 Et je voudrais remercier par là-même tous les agents de proximité,
00:33:18 de propreté et tous les acteurs d'ailleurs publics qui agissent dans ces quartiers.
00:33:22 C'est tout de même effarant, Denis Julemier, qu'en cinq ans,
00:33:25 puisque vous nous le dites, l'immeuble a été rénové en 2018.
00:33:28 Il y a eu même des travaux et de l'investissement il y a quelques mois,
00:33:31 quand si peu de temps, cela ait pu se dégrader autant.
00:33:34 Et les dealers étaient déjà là il y a cinq ans
00:33:37 ou se sont-ils installés il y a seulement quelques mois ?
00:33:40 Non, non, ils ne sont pas arrivés il y a cinq ans,
00:33:43 ils sont arrivés il y a à peine deux ans en fait.
00:33:46 Mais ici comme ailleurs, dès qu'ils prennent les lieux,
00:33:49 très rapidement ils détruisent tout.
00:33:51 Donc ils détruisent tout, ils occupent l'espace,
00:33:53 ils ramènent des chariots, ils ramènent des vélos, des palettes,
00:33:57 ils encombrent tout de déchets et ils font leurs excréments,
00:34:01 ils jettent leurs canettes, leurs pizzas par terre.
00:34:05 Je vais vous interrompre, Denis Julemier, je vous interromps,
00:34:07 je reviens à vous dans quelques instants.
00:34:09 - Jean-Claude Armanat, le ministre de l'Intérieur s'exprime,
00:34:11 il est à la braderie de Lille, actuellement, on l'écoute en direct.
00:34:13 - Bien sûr, c'est la fin de la journée, et puis bien sûr,
00:34:15 mon ami et collègue Stanislas Guérini,
00:34:17 parce qu'il faut porter bien sûr nos couleurs,
00:34:20 celles de la majorité, et puis pour rencontrer les gens.
00:34:22 C'est ce qu'il y a de mieux quand on fait de la politique,
00:34:24 c'est de rencontrer les gens.
00:34:25 - C'est un peu l'acte 2 de votre rentrée aujourd'hui ?
00:34:27 - Non, pas du tout.
00:34:28 Chaque année je viens à la braderie de Lille,
00:34:30 vous êtes moins nombreux chaque année, c'est dommage d'ailleurs.
00:34:32 Stanislas vient régulièrement, Stéphane également,
00:34:34 pour soutenir Violette, et puis c'est la rentrée économique,
00:34:38 on pense à tous les commerçants de Lille, et bien évidemment,
00:34:41 c'est l'occasion de faire connaître notre belle région des Hauts-de-France,
00:34:43 qui n'est pas assez connue, et puis bien sûr,
00:34:45 de pouvoir faire une rentrée politique,
00:34:47 et avec Stéphane, c'est journée, bien sûr.
00:34:49 - Vous avez dit dans une interview qui est parue dans Libération,
00:34:51 aujourd'hui, que vous n'étiez pas certain d'avoir toutes les qualités
00:34:53 pour être président de la République.
00:34:55 Qu'est-ce qu'on doit comprendre ?
00:34:57 - C'est très difficile d'être candidat, puis président de la République.
00:35:00 Je pense qu'Emmanuel Macron a démontré qu'il avait une maestria,
00:35:04 celle de gouverner un pays difficile en temps de tempête,
00:35:07 et puis de parler à un électorat populaire,
00:35:10 à un électorat de classe moyenne, à un électorat plus aisé,
00:35:13 et je pense qu'il faut, avant d'être candidat à la présidence de la République,
00:35:16 beaucoup réfléchir sur soi-même et sur l'encontre avec la nation.
00:35:19 En revanche, faire de la politique, c'est ce que j'essaye de faire,
00:35:23 de porter des idées, d'être l'avocat, mais comme les Violettes,
00:35:26 comme chacun d'entre nous, de nos électeurs,
00:35:29 et d'apporter à Paris ce que je fais de Tourcoing,
00:35:32 les questions, les préoccupations, les demandes de mes habitants.
00:35:36 Moi, je suis intrinsèquement lié au Nord-Pas-de-Calais, à ma région,
00:35:41 et c'est mon rôle, comme d'autres ici, de porter à Tourcoing,
00:35:45 évidemment, le bonheur d'être élu, mais aussi de faire entendre à Paris
00:35:50 les revendications des gens plus modestes.
00:35:52 - Vous êtes en train de réfléchir ?
00:35:54 - Non, moi, je suis en train d'être ministre de l'Intérieur, c'est très difficile.
00:35:57 C'est un métier très difficile, au sens où il faut aider les Français,
00:36:00 et les Françaises, à être plus en sécurité.
00:36:02 J'ai compris les exigences qu'avaient les Françaises et les Français,
00:36:05 qui sont les mêmes que le Président de la République,
00:36:07 et donc j'y travaille matin, midi, soir et nuit.
00:36:09 - Une dernière petite question, est-ce qu'il y a un petit peu des chiraciens
00:36:11 dans votre manière de venir manger des moules et des frites ?
00:36:14 - Je suis né dans un bar tabac, donc je n'ai pas besoin de me forcer.
00:36:17 - C'est peut-être tout.
00:36:19 Le Président de la République, vous savez qu'il se fait un traité
00:36:24 pour savoir les attentes et la veillicité.
00:36:26 C'est le grand de la manière.
00:36:28 Qu'est-ce que vous en pensez ?
00:36:30 Est-ce qu'il y a une forme de stigmatisation ?
00:36:32 Est-ce qu'il y a une forme de violence ?
00:36:34 - Écoutez, pour ma part, je veux dire que le Président de la République
00:36:36 et le ministre de l'Éducation nationale ont eu parfaitement raison
00:36:39 d'interdire les vêtements religieux et provocateurs au sein de l'école publique.
00:36:43 L'école publique, c'est un sanctuaire.
00:36:45 Et je pense qu'il y a une unanimité politique chez les partis de gouvernement
00:36:48 pour dire que l'école publique doit être un lieu de neutralité.
00:36:51 Neutralité politique, neutralité religieuse.
00:36:54 Il faut porter cet héritage de neutralité de l'école publique.
00:36:57 Un lieu où les enfants se construisent.
00:36:59 Ça n'empêche pas que sur la voie publique, bien sûr dans les lieux de culte,
00:37:03 dans la vie de tous les jours, on a envie de démontrer sa foi religieuse.
00:37:06 Elle est éminemment respectable.
00:37:08 Mais à l'école, comme dans la fonction publique,
00:37:10 M. le ministre de la Fonction publique, la neutralité, c'est très important.
00:37:13 C'est un héritage des grandes lois républicaines
00:37:15 depuis plus d'un siècle que nous avons.
00:37:17 Et moi, je trouve que le Président de la République a un énorme courage.
00:37:20 Il a le courage d'encourer comme d'autres, voilà, faire attention,
00:37:24 se boucher les oreilles, se fermer les yeux.
00:37:27 Et il a le courage d'imposer la neutralité religieuse.
00:37:30 Je veux dire que le ministère de l'Intérieur,
00:37:32 d'ailleurs la première ministre nous a invités à une réunion dimanche pour en parler,
00:37:36 les agents du ministère de l'Intérieur seront aux côtés des professeurs de l'éducation nationale,
00:37:41 aux côtés du ministre de l'éducation nationale,
00:37:43 pour pouvoir faire respecter la règle républicaine à l'école,
00:37:47 neutralité à l'extérieur, chacun ses opinions.
00:37:49 Vous me permettrez peut-être juste d'ajouter, c'est une bonne décision,
00:37:53 parce que les professeurs de notre pays,
00:37:55 parce que les chefs d'établissement de notre pays demandaient de la clarté,
00:37:59 et c'est bien normal que les responsables politiques apportent de la clarté.
00:38:02 Cette demande, elle est manée des agents de la fonction publique.
00:38:05 Et donc je crois qu'il faut être à chaque instant aux côtés des agents de la fonction publique
00:38:08 pour les aider dans leur mission, leur mission d'éducation,
00:38:11 mais aussi dans leur mission de défense de la République.
00:38:13 Et je pense que c'est une décision qui est parfaitement légitime.
00:38:16 – Peut-être un dernier mot comme ça, je voudrais d'abord puissoir
00:38:20 à ce que l'a dit le ministre de l'Intérieur sur le soutien
00:38:23 aux équipes départementales ici du parti,
00:38:25 puisqu'ils travaillent énormément à la fois sur le niveau local et le niveau national.
00:38:29 Et on est tous venus aussi rencontrer les militants
00:38:32 qui sont aujourd'hui sur la braderie de Lille,
00:38:34 qui sont au contact des citoyens, qui travaillent aussi un projet local,
00:38:39 et qui valorisent le projet national, ce que nous défendons aussi au niveau national.
00:38:44 – Voilà, sur la déclaration notamment à la braderie de Lille
00:38:47 du ministre de l'Intérieur, sur laquelle on reviendra à partir de 15h
00:38:51 dans notre émission, Gérald Darmanin mais également Stanislas Guérini,
00:38:54 vous l'avez compris, notamment sur la laïcité.
00:38:57 Quelques secondes pour conclure, parce que pardonnez-nous,
00:38:59 on vous a interrompu, Denis Julemier, mais vous le comprenez,
00:39:02 c'est aussi l'actualité, par rapport à la situation de Melun
00:39:06 dont on vient de parler, ces dégradations et ces dealers
00:39:10 qui ont préempté l'immeuble dont vous êtes le bailleur,
00:39:13 qu'est-ce que vous attendez de l'État aujourd'hui concrètement,
00:39:16 puisque la situation semble très compliquée, très difficile ?
00:39:21 – Oui, j'invite d'ailleurs Monsieur le ministre à venir très rapidement à Melun
00:39:27 pour se rendre compte auprès des locataires de ce qu'ils vivent.
00:39:30 Nous, ce que nous demandons, c'est de nous accompagner,
00:39:33 parce que bailleur tout seul, on ne peut pas, nous n'avons pas
00:39:35 les pouvoirs de police pour régler seul ces questions d'insécurité
00:39:39 qui perdurent dans ces quartiers et dans ces hauts-l'immeuble.
00:39:41 Donc, ce que je souhaite, c'est qu'on mette les moyens,
00:39:44 comme on a su le faire lors de la pandémie,
00:39:46 les moyens conséquents, à la fois pour la magistrature,
00:39:49 pour la police, pour la politique de la ville,
00:39:52 pour prendre en considération ce qui se passe
00:39:54 et mettre les moyens d'interpellation, de suivi,
00:39:58 et puis un certain nombre de choses qu'il faut changer sur la loi,
00:40:00 sur la vidéosurveillance, soit pour les collectivités
00:40:03 ou sur les amendes forfaitaires pour la police.
00:40:05 Donc, je pense qu'il faut vraiment mettre les moyens et le paquet,
00:40:07 mais il faut qu'il y ait une volonté politique de pouvoir arrêter ça,
00:40:10 ici comme ailleurs en France, où nous le savons.
00:40:13 Voilà ce que nous demandons.
00:40:15 Et en tout cas, de nous accompagner, nous les bailleurs.
00:40:17 Merci infiniment, Denis Juliemier. Merci et bon courage.
00:40:19 Merci à vous.
00:40:20 On aura l'occasion de révoquer cette situation
00:40:22 un petit peu plus tard dans notre émission.
00:40:24 Une pause, le journal à suivre à partir de 15h et d'autres débats à venir.
00:40:28 On se retrouve en direct sur le plateau de CNews,
00:40:36 180 minutes info, bien sûr, le journal dans quelques instants.
00:40:39 D'autres thèmes d'actualité et de débats avec nos invités.
00:40:42 Patrick Bonin est toujours avec nous.
00:40:44 Jean Messia nous a rejoint. Bonjour Jean Messia.
00:40:46 Bonjour Lionel Rosseau.
00:40:47 Soyez le bienvenu. On est ravis de vous retrouver.
00:40:49 David Corsero est là également. Bonjour David Corsero.
00:40:51 Des débats évidemment autour de cette actualité brûlante avec l'Abaya.
00:40:56 Cette rentrée tendue, cette rentrée très médiatique,
00:41:00 évidemment avec les directives, vous le savez,
00:41:02 notamment du ministre de l'Éducation, Gabriel Attal.
00:41:06 Félicité Kindoki va s'installer en direct sur le plateau.
00:41:09 Vous avez le droit de vous installer, Félicité, je vous en prie.
00:41:12 Allez-y, entrez sur le plateau. Nous sommes en direct évidemment
00:41:15 pour l'actualité immédiatement. On va lancer votre journal
00:41:18 et on échangera avec nos invités dans quelques instants
00:41:22 sur cette actualité qui nous occupe depuis 14h d'ailleurs,
00:41:24 vous le savez, sur l'antenne de CNews.
00:41:27 Il est 15h, passé d'une minute dans 180 minutes info.
00:41:30 Félicité Kindoki, bonjour pour le journal.
00:41:33 - Bonjour Lionel, bonjour à tous.
00:41:36 A la une ce samedi, la grande braderie de Lille,
00:41:38 ouverte officiellement depuis 8h ce matin.
00:41:41 Il y a 2,5 millions de personnes qui sont attendues.
00:41:44 Il s'agit de l'un des plus grands marchés opus d'Europe
00:41:47 avec quelques 8000 exposants installés sur près de 80 km d'étal.
00:41:51 Un rendez-vous immanquable pour dénicher de bonnes affaires
00:41:54 en cette période d'inflation se rendra sur place
00:41:56 avec Mathieu Deveze, notre envoyé spécial.
00:41:59 L'heure de vérité ce lundi, après l'annonce de l'interdiction
00:42:02 de la campagne de la Ligue des Nations Unies,
00:42:04 les jeunes filles vont à Abaya dans les établissements scolaires.
00:42:07 Les influenceuses musulmanes appellent déjà la provocation
00:42:10 sur les réseaux sociaux.
00:42:12 Elles incitent les jeunes filles à venir en Abaya ou en robe longue.
00:42:15 Une association a également déposé un recours devant le Conseil d'État.
00:42:18 Enfin, on parlera de ce chiffre 118.
00:42:21 C'est le nombre de féminicides en France en 2022.
00:42:24 Le ministère de l'Intérieur a aujourd'hui rendu son bilan
00:42:27 sur les morts violentes au sein du couple.
00:42:30 On le disait à la une de ce samedi,
00:42:33 la grande braderie de Lille, ouverte officiellement
00:42:36 depuis 8h ce matin.
00:42:39 2,5 millions de personnes sont attendues en cette édition 2023.
00:42:42 Cet événement est l'occasion pour les politiques de se montrer
00:42:45 en public comme Gérald Darmanin, qui a d'ailleurs pris la parole.
00:42:48 Écoutez.
00:42:50 - Il faut toujours être au contact des gens.
00:42:53 C'est ce que fait Violette Halil et je suis venu la soutenir.
00:42:56 - Vous êtes là en tant que ministre de l'Intérieur
00:42:58 et vous avez l'élection finale.
00:43:00 - Je suis élu du Nord, vous êtes au courant.
00:43:03 - Il n'était pas le seul.
00:43:06 D'autres politiques ont également fait le déplacement.
00:43:09 On rejoint Mathieu Devesse, notre envoyé spécial.
00:43:12 - Les politiques sont nombreux à déambuler dans les rues de la ville.
00:43:15 Ce matin, nous avons suivi Stanislas Guérini,
00:43:18 le ministre de la Transformation et de la Fonction publique.
00:43:21 Concernant l'opposition, la maire de la ville Martine Aubry
00:43:24 a débuté il y a environ une demi-heure son tour des stands.
00:43:27 Enfin, dans une heure, à 16h, Mathilde Panot,
00:43:30 la chef de file des députés insoumis et Manuel Bompard
00:43:33 tiendront un discours commun. Il sera alors aux alentours de 16h.
00:43:36 - À la Une également, un policier a été gravement blessé
00:43:39 lors d'un contrôle routier.
00:43:42 C'était hier soir à Carcassonne, en cette période de férias.
00:43:45 À 2h du matin, un véhicule a accéléré et percuté
00:43:48 un fonctionnaire de police pour échapper au contrôle alcholémie.
00:43:51 Le policier a été projeté à 4 mètres et souffre de plusieurs fractures.
00:43:54 L'individu a pris la fuite, mais a finalement été rattrapé par la BAC.
00:43:57 Déjà connu de la police, il conduisait sous stupéfiants
00:44:00 et fortement alcoolisés. Lui et le passager ont été placés en garde à vue.
00:44:05 118, c'est le nombre de féminicides en France en 2022.
00:44:10 Ce chiffre, publié aujourd'hui par le ministère de l'Intérieur,
00:44:13 comptabilise les femmes tuées par leurs conjoints ou leurs ex-conjoints.
00:44:16 Un chiffre quasi stable par rapport à 2021,
00:44:19 c'est-à-dire seulement 4 de moins que l'année passée
00:44:22 en cette même période, selon le bilan des morts violentes au sein du couple.
00:44:25 Les explications de Noémie Schutt.
00:44:28 Avec 4 victimes de moins par rapport à l'année précédente,
00:44:31 on ne peut pas vraiment parler de baisse.
00:44:33 En moyenne, un féminicide est survenu tous les 3 jours en France.
00:44:36 Sur la même période, 27 hommes ont été tués par leurs compagnes ou ex-compagnes.
00:44:42 Dans le détail, l'étude précise le profil des 118 victimes féminines.
00:44:47 43% des femmes tuées avaient entre 30 et 49 ans.
00:44:51 Elles étaient le plus souvent de nationalité française,
00:44:54 n'exerçant pas ou plus d'activité professionnelle.
00:44:57 37 avaient déjà subi des violences,
00:45:00 24 les avaient déjà signalées à la police
00:45:03 et 4 bénéficiaient de dispositifs de protection
00:45:06 de type téléphone grave danger ou encore contrôle judiciaire pour le conjoint violent.
00:45:11 Les auteurs, eux, ont en moyenne 46 ans, nationalité française, souvent sans emploi.
00:45:17 Les faits se produisent en grande majorité au domicile du couple,
00:45:22 de la victime ou de l'auteur, sans préméditation,
00:45:25 le plus souvent avec une arme blanche,
00:45:27 mais dans un cas sur 5, une arme à feu est utilisée.
00:45:30 Les départements les plus touchés sont dans l'ordre le Nord,
00:45:33 les Alpes-Maritimes, le Rhône, la Seine-Saint-Denis.
00:45:36 Une dispute ou le refus de la séparation sont à l'origine des faits
00:45:40 dans à peu près la moitié des féminicides.
00:45:43 Enfin, l'étude donne ce chiffre très inquiétant
00:45:46 d'une forte hausse de 45% des tentatives d'homicide au sein du couple.
00:45:51 Et si le chef de l'État organisait des référendums sur l'immigration
00:45:55 ou sur les questions sociales ?
00:45:57 L'idée a été évoquée par Emmanuel Macron lui-même.
00:46:00 C'est ce que réclament ses opposants politiques,
00:46:02 mais c'est surtout ce qu'attendent les Français.
00:46:04 Les précisions avec Mathilde Hypanès.
00:46:06 Les Français aussi souhaiteraient pouvoir s'exprimer sur la base d'un référendum
00:46:11 selon un sondage Audosa pour Le Figaro.
00:46:15 84% des sondés aimeraient ce mode de consultation.
00:46:19 Alors, dans le détail, les sujets importants pour les Français,
00:46:22 vous avez les retraites.
00:46:24 Ils sont 74% à vouloir l'organisation d'un référendum sur ce thème.
00:46:29 Deuxième sujet, l'immigration.
00:46:31 74% également des sondés souhaiteraient le même exercice sur ce sujet.
00:46:36 Alors pourquoi une telle volonté de vouloir s'exprimer ?
00:46:40 Peut-être par rapport à l'image bien écorchée du président,
00:46:44 il ne serait plus crédible, et ce, malgré des tentatives d'échange.
00:46:48 Les Français n'ont plus confiance.
00:46:50 70% des sondés affirment que le président de la République,
00:46:54 Emmanuel Macron, ne serait pas ouvert au dialogue.
00:46:58 Autre chiffre de ce sondage qui expliquerait pourquoi
00:47:01 les Français ont autant envie qu'on leur demande leur point de vue,
00:47:05 qu'on leur donne la parole, c'est parce qu'ils jugent à 76%
00:47:09 que le président n'est pas proche de leurs préoccupations.
00:47:12 Dans l'actualité politique, l'exécutif a annoncé cette semaine
00:47:16 un grand événement politique.
00:47:18 Mais pour l'opposition, il s'agit surtout d'un aveu de faiblesse.
00:47:21 Mercredi dernier, Emmanuel Macron rencontrait les chefs de parti.
00:47:24 La réunion a duré 12 heures et a débauché sur un calendrier de réunion.
00:47:29 Les membres de l'opposition ont pu faire parvenir leurs idées.
00:47:32 Mais la question, c'est surtout de savoir ce qu'elles vont devenir.
00:47:35 Les chefs de parti sont plutôt dubitatifs.
00:47:38 L'analyse d'Élodie Huchard.
00:47:40 Il y a donc eu 12 heures de discussion entre le chef de l'État
00:47:43 et les présidents de parti de la majorité et de l'opposition.
00:47:46 L'Élysée voulait une discussion franche à la loyale
00:47:48 et de l'avis de tous les participants.
00:47:50 Ils ont pu exposer leurs propositions au chef de l'État qui a pris note.
00:47:54 La question maintenant, c'est que vont devenir ces notes,
00:47:57 que vont devenir ces idées avec la difficulté d'avoir des propositions
00:48:00 qui ne vont pas forcément dans le même sens suivant les partis.
00:48:03 On commence à avoir une ébauche de calendrier qui reste floue quand même.
00:48:06 Dans les prochains jours, le chef de l'État va leur faire parvenir une synthèse
00:48:09 avec les propositions qui peuvent encore être amendées.
00:48:12 Il a aussi proposé une nouvelle rencontre.
00:48:14 Ils se sont engagés à revenir discuter.
00:48:16 Et puis, il pourrait y avoir aussi l'organisation de groupes de travail
00:48:19 autour de certains thèmes comme notamment la planification écologique,
00:48:22 les institutions ou encore une conférence sociale pour les carrières
00:48:25 qui se situe en dessous du salaire minimum.
00:48:28 Ça, c'est pour le calendrier.
00:48:29 Mais du côté de l'opposition, on estime que le chef de l'État
00:48:32 a écouté certes, mais que c'est un nouveau coup pour rien.
00:48:35 Par exemple, du côté de la gauche, on compare au Grand Débat
00:48:37 ou aux cahiers d'oléances qui n'ont pas donné grand-chose.
00:48:39 Alors que dans le même temps, du côté de l'Élysée,
00:48:41 on parle d'un grand moment de politique qui peut changer la vie démocratique.
00:48:44 J-2 avant la rentrée scolaire.
00:48:47 Une rentrée chamboulée pour certains enfants et leurs familles.
00:48:50 Plusieurs écoles en France ne pourront pas rouvrir leurs portes.
00:48:53 Cinq établissements au total qui ont fortement été dégradés
00:48:56 lors des émeutes il y a deux mois.
00:48:57 L'un d'entre eux est situé à Mâcon-en-Saône-et-Loire.
00:49:00 Une voiture avait été projetée contre l'école Janzet
00:49:02 qui a ensuite été incendiée.
00:49:04 La restauration n'a toujours pas commencé car l'incendie a révélé des traces damiantes.
00:49:08 Reportage d'Olivier Madigné, le récit est signé Yael Bédamou.
00:49:12 La petite chaise rouge rappelle que cette pièce était il y a deux mois une salle de classe.
00:49:17 Durant les émeutes, dans la nuit du 29 au 30 juin,
00:49:21 une voiture en flamme a été projetée contre le mur de cette école maternelle
00:49:25 située dans un quartier sensible à Mâcon.
00:49:27 Les 95 élèves scolarisés ici ne pourront pas y retourner pour la rentrée le 4 septembre.
00:49:33 "Ca va être très compliqué, une année très dure et fatigante.
00:49:36 Toute la semaine on a quand même rangé, trié, ainsi que les enseignantes.
00:49:41 On va commencer l'école, vraiment compliqué."
00:49:45 Les travaux seront longs car après l'incendie, de l'amiante a aussi été découvert.
00:49:50 En attendant, les enfants seront répartis dans les écoles environnantes.
00:49:54 C'est l'écœurement qui domine pour le maire de Mâcon.
00:49:56 "Je suis fils de prof et pour moi l'école c'est le ciment de notre République.
00:50:01 L'école c'est ce qui permet à des jeunes de progresser, d'apprendre.
00:50:04 Et je crois que là c'est un fondement de la République qu'on a voulu attaquer.
00:50:07 C'est une attaque volontaire de détruire, c'est plus qu'un bâtiment municipal une école.
00:50:11 Quand je vois que c'est des enfants du quartier qui vont être quand même un peu victimes,
00:50:15 ils vont aller dans un autre groupe scolaire, on les déplace de leur secteur.
00:50:18 Je crois pouvoir vous dire que moi je souhaite mais ardemment qu'on puisse trouver les coupables
00:50:22 et qu'ils puissent être condamnés."
00:50:24 L'église de l'école maternelle Jeanzeil à Mâcon ne devrait pas ouvrir avant plusieurs mois.
00:50:29 Alors que nous ne sommes plus qu'à quelques mois des Jeux Olympiques 2024 en France,
00:50:34 la capitale et les grandes villes se préparent à accueillir un nombre important de spectateurs.
00:50:39 Pourtant un détail semble encore à la traîne, les accès handicapés dans les transports en commun.
00:50:44 Aujourd'hui seulement 9% des stations de métro sont équipées.
00:50:48 Les usagers concernés s'inquiètent et se demandent comment faire.
00:50:51 Un récit signé Alice Sommerer.
00:50:54 "Se déplacer en fauteuil roulant à Paris est une mission difficile voire impossible.
00:50:59 A quelques mois du début des JO de Paris, cette situation inquiète.
00:51:03 Franck Maille, membre de l'association APF France Handicap,
00:51:06 atteint d'une maladie neuromusculaire, dénonce le manque d'accessibilité des transports et de prise en charge.
00:51:12 "Quand on veut, on peut. On peut aller sur la Lune, on prévoit d'aller sur Mars,
00:51:17 on prévoit plein de choses, la technologie. On n'est pas capable de rendre accessible une ville."
00:51:22 Seulement 9% des métros parisiens sont équipés d'ascenseurs ou de rampes, contre 83% à Berlin.
00:51:28 Pour se rendre par exemple du pont Alexandre III jusqu'à la porte de la Chapelle,
00:51:32 il faut 35 minutes en métro.
00:51:34 Sauf qu'aucune des deux stations n'est accessible en fauteuil roulant.
00:51:37 Pour Ludivine Loiseau, l'ancienne nageuse paralympique française,
00:51:40 responsable de l'intégration paralympique, des aménagements sont nécessaires.
00:51:44 Mais ces travaux ne doivent pas s'arrêter à la fin des JO.
00:51:47 "Les JO paralympiques, l'arrivée des JO paralympiques, au contraire, c'est une dynamique qui se met en place.
00:51:51 Alors, on le sait, tous les transports publics de Paris aujourd'hui ne seront pas accessibles
00:51:56 pour les JO et paralympiques. En revanche, il y a une dynamique qui est en place.
00:52:00 Il y a des financements nouveaux qui arrivent.
00:52:02 Ça va permettre à terme d'avoir une ville bien plus accessible."
00:52:05 La RATP a assuré que tous les sites olympiques seraient accessibles.
00:52:08 Selon la mairie de Paris, ce sont près de 350 000 personnes en situation de handicap
00:52:13 qui sont attendues pour ces festivités.
00:52:16 Merci, félicité Kidnoki, à tout à l'heure pour un prochain point sur l'actualité toutes les demi-heures.
00:52:21 Vous le savez, le samedi, le dimanche, dans 180 minutes info, c'est aussi le cas,
00:52:25 très régulièrement tout au long de la semaine.
00:52:27 Dans un instant, on marque une pause, on se retrouve avec nos invités qui vont nous accompagner,
00:52:31 notamment autour de cette rentrée étendue, autour de la Baïa avec Patrick Bonin, Jean Messia, David Corsero.
00:52:37 A tout de suite sur CNews.
00:52:43 On se retrouve en direct sur le plateau de CNews, 180 minutes info,
00:52:46 avec nos invités, avec Patrick Bonin, avec Jean Messia et avec David Corsero.
00:52:51 Cette actualité, lundi, la rentrée scolaire, vous le savez,
00:52:53 les élèves qui refusent de retirer la Baïa ne pourront pas entrer en classe.
00:52:57 L'interdiction de la Baïa et du camis dans les établissements scolaires va s'appliquer.
00:53:01 Dès lundi, les élèves qui se présenteront avec cette tenue seront d'abord reçus pour un échange.
00:53:06 C'est ce qui est recommandé.
00:53:07 S'ils refusent de l'enlever, ils ne pourront pas aller en cours.
00:53:10 Ce qui veut dire, Jean Messia, que pour appliquer les principes de l'ÉSIT,
00:53:13 ce sont à la fois les proviseurs, les principaux, les chefs d'établissement,
00:53:18 les professeurs qui doivent faire la police ?
00:53:20 En fait, si vous voulez, le gouvernement, ou en tout cas Gabriel Attal, s'est mis dans une nasse.
00:53:26 C'est-à-dire que l'intention est bonne et sans doute que beaucoup de monde attendait cette clarification,
00:53:31 notamment au sein des personnels de l'éducation.
00:53:33 Mais en fait, il n'avait pas besoin de passer par une note de service pour cela.
00:53:38 C'est-à-dire que le modus operandi juridique de cette intention va lui valoir beaucoup de problèmes
00:53:46 et risque même d'aboutir à un résultat contraire à l'intention initiale affichée,
00:53:51 c'est-à-dire celle de l'interdiction de la BAIA.
00:53:53 L'article L14151 du Code de l'éducation précise
00:53:59 « Dans les écoles, les collèges et les lycées publics, le port des signes ou tenues
00:54:03 par lesquelles les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse
00:54:07 est interdit ».
00:54:08 Ça, c'est la loi de 2004.
00:54:10 Donc en réalité, le raisonnement est très simple.
00:54:13 Premièrement, la BAIA est un vêtement religieux.
00:54:16 La preuve, c'est que seuls les musulmans, ou en tout cas les musulmanes, portent une BAIA.
00:54:21 Il n'y a pas d'autres confessions qui portent une telle robe.
00:54:24 Donc à partir du moment où cette BAIA est un vêtement perçu comme religieux,
00:54:28 eh bien la loi de 2004, il fallait juste l'appliquer et pas aller se mettre dans cette nasse juridique
00:54:36 avec le risque d'être retoqué par le Conseil d'État.
00:54:40 J'ajoute, et je terminerai par là, que le Conseil d'État, suite à une série de nominations
00:54:44 par les différents gouvernements, dont celui d'Emmanuel Macron,
00:54:47 il y a maintenant au Conseil d'État, à la Cour de cassation, etc.,
00:54:50 un certain nombre de personnes qui sont très « progressistes » sur ces questions.
00:54:55 Je pense par exemple à Thierry Thiau, qui est président du Conseil de l'Intérieur du Conseil d'État,
00:55:01 et à un certain nombre d'autres magistrats.
00:55:04 Le gouvernement a nommé des gens qui sont très à l'aise et très décontractés avec ces questions,
00:55:08 tout en affichant en même temps une fermeté.
00:55:11 Donc quand le Conseil d'État aura se prononcer sur la fermeté gouvernementale,
00:55:15 le gouvernement paiera des nominations qui vont en réalité à l'encontre de sa fermeté affichée.
00:55:20 Jean Messia, l'association Action Droit des Musulmans a saisi le Conseil d'État, justement,
00:55:24 en urgence hier, et demande au juge déréféré de suspendre cette décision du ministre de l'Éducation,
00:55:30 qui interdit l'Abaya, qui risque de créer, selon cette association et selon son avocat qui s'est exprimé,
00:55:35 un profilage ethnique. Est-ce ça aussi le piège dont vous parliez, dans lequel Gabriel Attal pourrait tomber ?
00:55:41 Exactement, parce qu'on nous dit « oui, ils vont mettre des robes longues ».
00:55:44 D'ailleurs, le simple fait d'avoir annoncé qu'il y a une circulaire qui a été notifiée au chef d'établissement,
00:55:50 il y a bien entendu toute une résistance de ceux-là même qui prônent l'antrisme islamique dans les écoles,
00:55:57 mais pas qu'eux, qui vont s'organiser pour essayer justement de faire fléchir la République.
00:56:02 Or, est-ce que la République, en tout cas les chefs d'établissement en l'occurrence,
00:56:06 sont bien armés pour faire face à des phénomènes qui risquent d'être massifs ?
00:56:10 Donc en fait, je pense que le gouvernement et Gabriel Attal, malgré une intention affichée qui doit être saluée,
00:56:17 en réalité s'est pris des pieds dans le tapis au niveau de l'application, parce que ça risque de lui revenir en bombardant dans la figure.
00:56:23 C'est cela, David Corsero, il y a des provocations, notamment sur les réseaux sociaux.
00:56:27 Alors, c'est l'outil qu'utilisent les jeunes en général, mais un appel au port de la Baïa notamment, lundi à la rentrée,
00:56:34 par provocation, est-ce que c'est par conviction religieuse, politique, peu importe ?
00:56:38 Ou par provocation tout court, non, mais en effet, comme les jeunes peuvent le faire ou ont pu le faire par le passé.
00:56:44 Il y a un véritable danger de se retrouver dans une espèce d'usine à gaz avec des chefs d'établissement
00:56:51 qui se transforment en policiers de la laïcité.
00:56:53 Jean-Messiah vient de le résumer, pour une fois que Jean-Messiah a dit que le ministre fait une bonne chose,
00:56:57 je pense qu'on va pouvoir le garder.
00:56:58 On le garde.
00:56:59 Il l'a dit, les proviseurs, les enseignants, ils avaient besoin d'avoir une clarté.
00:57:03 Le ministre, il a donné cette clarté. Il l'a interdit à la Baïa.
00:57:06 À partir du moment où c'est interdit, Jean-Messiah l'a très bien rappelé, il ne fait qu'à rappeler la loi de 2004.
00:57:12 C'est exactement ça, ni plus ni moins.
00:57:15 Est-ce qu'il peut y avoir de la provocation ?
00:57:17 Je dis oui, comme toujours, il n'y aura rien à voir.
00:57:19 Mais à partir du moment où on dit que c'est interdit, on sait très bien que dans certains jeunes,
00:57:24 ils vont y aller encore plus, parce que c'est le fait de l'interdire qui va leur avoir envie de le mettre.
00:57:29 Mais qu'est-ce que je veux que vous disez ?
00:57:31 Mais est-ce une démarche prosélite ?
00:57:32 Sont-ils manipulés ?
00:57:34 Font-ils ça en toute conscience ?
00:57:35 Ou le font-ils uniquement par défi, genre à la prochaine rentrée, tous en bermuda ou en portacour ?
00:57:41 Il y a un défi sur Internet, quelqu'un qui propose à des jeunes de venir à l'école,
00:57:45 de faire une photo dans la cour, contre une rémunération.
00:57:48 C'est l'entreprise qui a proposé ça.
00:57:49 C'est une entreprise anglaise.
00:57:50 En effet, une entreprise anglaise qui propose de rembourser pour les Françaises qui achèteraient un abaya dans cette boutique,
00:57:57 de rembourser en partie cet achat.
00:57:59 Ça s'appelle du commerce, il faut vous le dire.
00:58:01 Oui, bien sûr.
00:58:02 Ça s'appelle du commerce.
00:58:03 Ça s'appelle un appel à sélection.
00:58:04 Exactement. Vous voyez où on est ? On en est où aujourd'hui ?
00:58:06 Ça veut dire qu'aujourd'hui, on propose l'achat pour se faire rembourser,
00:58:09 pour faire une provocation à la République dans une cour d'école.
00:58:12 Mais le monde, on est dans un monde de fous.
00:58:14 Sincèrement, moi, aujourd'hui, je ne peux pas croire qu'on en soit là,
00:58:17 parce qu'il y a une application de la loi qui est là même pour tout le monde,
00:58:20 pour tous les jeunes.
00:58:21 Si c'est interdit, c'est interdit.
00:58:23 Maintenant, ils veulent jouer la provocation.
00:58:24 Ce sera au chef d'établissement, comme le président l'a dit, de leur expliquer.
00:58:28 C'est bien la difficulté.
00:58:30 Ce sera eux qui vont devoir mettre en place cette application, mais je pense qu'ils ne seront pas seuls.
00:58:35 Mais ils sont en première ligne, c'est ça les chefs d'établissement.
00:58:37 Je cède la parole à Patrick Bonna, mais je voudrais vous faire écouter d'ailleurs le président Macron immédiatement,
00:58:41 puisqu'il était à Orange, dans le Vaucluse, hier, pour faire cette rentrée politique et scolaire.
00:58:45 Et sur cette polémique, il a affirmé, il sait que la France sera sans doute testée,
00:58:50 avec les provocations dont on parle, et il a affirmé vouloir être intraitable.
00:58:54 On l'écoute.
00:58:55 Les enseignants, les chefs d'établissement, ne doivent jamais être laissés seuls
00:59:00 face aux pressions qu'ils subissent ou aux défis qui existent sur ce sujet.
00:59:04 Ils ont raison de défendre la laïcité.
00:59:06 Nous devons les soutenir quand ils sont menacés, bousculés.
00:59:09 Il n'y a pas d'interdit quand on évoque les principes de la République
00:59:12 qui doivent être, pas simplement défendus, mais enseignés dans notre école.
00:59:16 Et nous serons intraitables sur ce sujet, et avec le pragmatisme qui doit à chaque fois
00:59:21 accompagner la détermination, au-delà des mots, nous mènerons les actions.
00:59:25 Et dans les lycées ou les collèges qui sont les plus sensibles,
00:59:28 des personnels spécifiques seront détachés aux côtés des chefs d'établissement
00:59:32 et des enseignants pour les soutenir, et pour engager aussi un dialogue nécessaire
00:59:36 avec les familles et les élèves.
00:59:38 Mais on ne laissera rien passer.
00:59:40 Alors c'est bien beau, on ne laissera rien passer, mais comment soutenir au cas par cas
00:59:44 tous les chefs d'établissement, tous les professeurs qui peuvent être confrontés,
00:59:47 Patrick Bonin, à cette situation ?
00:59:49 On échangeait tout à l'heure, vous vous en souvenez, lors du début de notre émission,
00:59:52 avec un improviseur de camp, qui veut dialoguer dans un premier temps,
00:59:56 ce qui est très bien, c'est ce qui est recommandé.
00:59:58 Oui, alors si Jean-Monsieur rappelle les textes, il y a aussi, on peut tous le rappeler,
01:00:01 parce que pour notamment tous les téléspectateurs qui sont des parents,
01:00:04 il existe des règlements intérieurs dans tous les collèges et les lycées.
01:00:07 Il faut l'appliquer, c'est ce que tous les proviseurs, tous les principaux,
01:00:10 tous les personnels de direction font.
01:00:12 Alors, comment leur donner la force nécessaire pour l'appliquer ?
01:00:16 On l'a rappelé tout à l'heure, la première démarche, elle est pédagogique,
01:00:18 ce sont des discussions avec les parents et les élèves,
01:00:21 et quand les parents et/ou les élèves refusent d'appliquer ce qu'il se fait,
01:00:25 de convoquer des conseils de discipline, de prononcer des exclusions,
01:00:29 le règlement intérieur d'un collège et d'un lycée,
01:00:31 on parlait tout à l'heure, Monsieur Darmanin, d'endroits qu'il faut sanctuariser,
01:00:35 il y a une règle, il y a une loi, celle-ci s'applique
01:00:38 et il faut donner les moyens aux enseignants.
01:00:40 Alors, sur ce sujet, aujourd'hui, mais comme ça a pu être le cas,
01:00:44 on notera que dans énormément de règlements d'intérieur,
01:00:46 il y a des enjeux de couvre-chef, on parle de casquette,
01:00:49 on parle d'autres éléments qui étaient d'ailleurs, il y a quelques années,
01:00:52 des éléments religieux que certains utilisaient pour rentrer dans des collèges et des lycées.
01:00:56 Donc, il faut donner les moyens aux enseignants et surtout aux chefs d'établissement
01:01:00 de l'appliquer, mais ça existe déjà aujourd'hui.
01:01:02 Alors oui, le président le rappelait à l'instant, il faut que dans les endroits
01:01:05 les plus sensibles, il y ait des forces supplémentaires, des forces au sens numérique,
01:01:09 pas forcément au sens d'une matraque, parce que ce n'est pas en accueillant
01:01:13 avec une matraque à l'entrée de l'école, par des policiers,
01:01:16 des personnes qui vont faire de la provocation, que cela se résout.
01:01:19 On se rappelle que la provocation...
01:01:21 - Ce sont les proviseurs alors qui vont être obligés de porter la matraque
01:01:23 ou d'être répressifs pour appliquer la loi.
01:01:26 - D'ailleurs, le proviseur tout à l'heure le rappelait, on peut avoir des dispositifs.
01:01:29 Maintenant, sans doute que l'État aurait dû, pour accompagner le propos
01:01:33 du ministre de l'Éducation nationale, d'aller sur le terrain de la provocation
01:01:36 et de répondre sur les mêmes canaux.
01:01:38 Aujourd'hui, oui, sur les réseaux sociaux, il y a une provocation très importante.
01:01:42 Il faut que l'État arrête d'utiliser des moyens de communication
01:01:45 qui sont des papiers mis dans les mairies pour parler à des jeunes
01:01:49 qui aujourd'hui sont sur TikTok, sur Snapchat, sur Instagram.
01:01:52 Il faut aller faire aussi de la pédagogie auprès de ces jeunes
01:01:56 et de les appeler sur les canaux où ils se trouvent.
01:01:59 Sinon, c'est vraiment faire des campagnes de communication qui ne servent à rien.
01:02:02 - Une petite minute pour convaincre Ariane de mieux revenir à 16h sur ce sujet.
01:02:05 Cela va permettre aussi peut-être de comptabiliser les foyers
01:02:08 où il pourrait y avoir à la fois de la provocation
01:02:11 et un port de l'abaya revendicatif, Jean-Mésiah.
01:02:14 - On les connaît, ce sont les endroits où les concentrations
01:02:18 de population musulmane sont les plus importantes.
01:02:21 Ce n'est pas au cœur du Gers que vous allez avoir des abayas en masse
01:02:25 dans les collèges.
01:02:27 - Mais toutes les musulmanes ne portent pas l'abaya, c'est ça ?
01:02:29 A la rentrée, cela va peut-être permettre de comptabiliser.
01:02:31 - Toutes les musulmanes ne portent pas l'abaya, je suis d'accord avec vous,
01:02:34 mais toutes celles qui portent l'abaya sont musulmanes.
01:02:36 Il faut bien qu'elles soient dans une zone où il y ait une population musulmane
01:02:39 d'importance en proportion de laquelle il y aura des jeunes filles
01:02:43 qui se présenteront en abaya.
01:02:45 Mais ce qu'on a fait, c'est qu'à travers ce modus operandi,
01:02:48 en réalité, le gouvernement a enflammé la provocation.
01:02:51 On est, rappelons-le, vous l'avez dit très bien tout à l'heure,
01:02:54 la provocation d'adolescence qui est celui de la défiance,
01:02:56 qui est celui de la recherche de limites.
01:02:58 Déjà dans une société qui est anomique, où l'autorité est mise à mal
01:03:01 dans tous les champs de la vie, à commencer par l'école,
01:03:04 vous avez insufflé un élément nouveau pour pousser la provocation
01:03:10 et pour pousser la limite encore plus loin de la part d'adolescentes,
01:03:14 même d'ailleurs parfois non-musulmanes, qui vont croire que mettre l'abaya,
01:03:17 c'est juste provoquer l'autorité, provoquer les parents,
01:03:20 provoquer les chefs d'établissement, etc.
01:03:22 Donc en réalité, on a créé une marmite bouillante,
01:03:26 une cocotte minute, et Dieu seul sait comment cette cocotte minute
01:03:29 va effectivement s'évacuer au moment de la rentrée.
01:03:32 On va continuer à en parler, on suivra ça évidemment dès la rentrée aussi,
01:03:35 dès lundi sur Antenne de CNews, mais d'abord une pause,
01:03:37 les infos dans quelques instants et d'autres thématiques,
01:03:39 d'autres débats à tout de suite.
01:03:40 Les débats reprennent dans quelques instants dans 180 minutes info,
01:03:47 mais d'abord un point sur l'actualité avec vous, félicitez Kidnoki.
01:03:51 À la une de ce journal, l'affaire Adama a trahoré ce qui serait désormais
01:03:55 un bon lieu pour les gens à la Dauquée avec Adama.
01:03:57 On va revenir juste en plateau, il y a un petit problème de son apparemment,
01:04:00 félicitez, donc on va vous retrouver peut-être, n'hésitez pas à vous déplacer,
01:04:03 nous sommes en direct, et à venir nous rejoindre peut-être sur le plateau
01:04:06 pour pouvoir donner les toutes dernières actualités,
01:04:10 les toutes dernières informations, voilà.
01:04:11 Et puis vous êtes beaucoup mieux installés à cette place,
01:04:13 c'est plus confortable.
01:04:14 On vous écoute donc, félicitez Kidnoki tout de suite pour les infos.
01:04:18 Je disais à la une de ce journal, l'affaire Adama a trahoré qui se résume désormais
01:04:22 à un non-lieu pour les gendarmes qui avaient interpellé le jeune homme de 24 ans en 2016.
01:04:27 Sept ans après sa mort, les magistrats ont estimé que les gendarmes n'ont pas commis
01:04:31 de violences volontaires illégitimes.
01:04:33 En juillet dernier, le parquet de Paris avait déjà requis un non-lieu dans cette affaire
01:04:36 à la suite de plusieurs années d'enquête.
01:04:39 La famille a annoncé faire appel de cette décision hier soir.
01:04:42 Dans l'actualité internationale, la visite inédite du pape François en Mongolie aujourd'hui
01:04:47 pour rencontrer les quelques 1 400 catholiques du pays.
01:04:50 Un déplacement également stratégique d'un point de vue géopolitique puisque la Mongolie
01:04:54 dépend des Russes et des Chinois, tant pour l'énergie que pour les matières premières.
01:04:58 Il a affirmé que les gouvernements n'ont rien à craindre de l'Église,
01:05:01 lors d'une remarque perçue comme adressée aux Chinois, venus le saluer et contraints
01:05:05 en profil bas par peur de représailles.
01:05:08 Côté économie, à J-2, avant la rentrée scolaire, les fournitures sont en recul de 5 %
01:05:14 par rapport à l'année précédente.
01:05:15 Une baisse qui s'explique en raison de l'inflation du matériel scolaire, en hausse de près de 9 %.
01:05:21 Selon les professionnels du secteur, les familles auraient tendance cette année
01:05:24 à réutiliser les produits des années précédentes.
01:05:27 Merci, félicité Kindo qui a tout à l'heure 16h pour un prochain point sur l'actualité.
01:05:32 Nos débats avec nos invités Patrick Bonin, David Corsero, Jean Messia,
01:05:36 pour évoquer notamment cette possibilité d'un référendum sur l'immigration
01:05:41 et de sortir de la rencontre entre Emmanuel Macron et les 11 responsables de partis politiques français à Saint-Denis.
01:05:46 Entre autres, l'idée de ce référendum sur l'immigration ou d'une consultation nationale émerge.
01:05:50 Le chef de l'État ne ferme pas la porte des détails avec Mathilde Ibanez.
01:05:54 Les Français aussi souhaiteraient pouvoir s'exprimer sur la base d'un référendum.
01:05:59 Selon un sondage Odosa pour le Figaro, 84 % des sondés aimeraient ce mode de consultation.
01:06:07 Dans le détail, les sujets importants pour les Français, vous avez les retraites.
01:06:12 Ils sont 74 % à vouloir l'organisation d'un référendum sur ce thème.
01:06:17 Deuxième sujet, l'immigration, 74 % également des sondés souhaiteraient le même exercice sur ce sujet.
01:06:24 Alors pourquoi une telle volonté de vouloir s'exprimer ?
01:06:28 Peut-être par rapport à l'image bien écorchée du président, il ne serait plus crédible.
01:06:33 Et ce, malgré des tentatives d'échange.
01:06:36 Les Français n'ont plus confiance.
01:06:38 70 % des sondés affirment que le président de la République, Emmanuel Macron, ne serait pas ouvert au dialogue.
01:06:45 Autre chiffre de ce sondage qui expliquerait pourquoi les Français ont autant envie qu'on leur demande leur point de vue, qu'on leur donne la parole.
01:06:54 C'est parce qu'ils jugent à 76 % que le président n'est pas proche de leurs préoccupations.
01:07:01 On en parle avec nos invités sur le plateau, mais vous avez noté pendant la diffusion du plateau de Mathilde Libaniès et David Corsero,
01:07:09 qu'il y avait une similitude, exactement les mêmes résultats, entre "souhaitez-vous une réflexion, une consultation nationale sur la réforme des retraites", 74 %,
01:07:17 et sur la loi immigration, 74 %.
01:07:20 Qu'est-ce que cela vous inspire ?
01:07:22 Ce n'est pas que cela m'inspire, je trouve que c'est bizarre qu'il n'y ait pas une petite variation entre les deux.
01:07:27 Je ne pense pas que les retraites et l'immigration soient forcément liées, mais je trouve ça bizarre qu'ils soient dans le même sens.
01:07:33 Après, sur l'idée du référendum, ce qui me fait toujours peur sur le référendum, c'est que souvent, est-ce qu'on comprend vraiment bien la question ?
01:07:40 Est-ce que très souvent, on vient voter pour ou contre le président ? C'est ça la vraie question.
01:07:45 Si c'est pour un référendum, où les gens qui sont contre le président, nous on veut donner un vrai indicateur pour que le président nous entende un nom,
01:07:52 on ne répond pas à la question, on passe à côté. Et c'est ça qui m'induit un petit peu dans les rangs.
01:07:56 Est-ce que c'est contre le président, contre le gouvernement ou contre l'immigration aussi, peut-être une idée d'une certaine chance ?
01:08:02 La question, il faut qu'elle soit bien posée, les bases soient bien claires. On en parlait juste avant.
01:08:06 Le dernier référendum qu'il y a eu sur l'Europe, on parlait du traité. Qui a vraiment lu le traité ? Très peu de monde en soi.
01:08:11 Alors Patrick Bonin, je vous cède la parole, Jean-Messia sur la forme, parce qu'il y a le fond avec des sujets extrêmement importants et qui passionnent et qui concernent les Français.
01:08:21 Mais en effet, l'intitulé de la question aussi.
01:08:24 Il y a la représentation. On se rappelle que les derniers référendums, on a demandé aux Français de voter.
01:08:28 D'abord, ils ont donné un avis et quelques mois plus tard, on s'est assis sur cet avis en faisant exactement le contraire.
01:08:32 Donc ça ne nous donnait pas déjà une très belle image du référendum.
01:08:35 La deuxième chose, c'est que pour rappel, on a demandé aux Français de voter.
01:08:38 On leur a envoyé l'intégralité du traité qui prenait plus de 70 pages, une note explicative, gentiment faite par les services de l'État à l'époque, de 12 pages.
01:08:45 Et on a demandé de voter sur un traité de 72 pages que, en réalité, en dehors de Jean-Messia, sans doute assez peu de gens pouvaient comprendre.
01:08:52 Donc on peut tout à fait poser ce genre de questions, mais la réponse qu'on a à une question qu'on ne comprend pas est souvent d'ailleurs une réponse qu'on ne comprend pas.
01:08:59 D'ailleurs, la preuve, la dernière fois, on s'est assis dessus.
01:09:01 Ensuite, il y a juste la question de la démocratie.
01:09:04 En fait, derrière ce sondage, il y a une défiance des représentants politiques.
01:09:08 Puisqu'on se dit qu'on va redemander l'avis aux Français, ça sous-entend que quand on leur a demandé leur avis via des représentants, qu'ils soient leurs députés,
01:09:17 eh bien on considère donc que les députés inférieurs à l'Assemblée ne représentent pas l'avis des Français et donc ne peuvent pas donner l'avis qu'ils peuvent avoir sur l'immigration ou sur le pouvoir d'achat.
01:09:29 Et après, juste, la question par exemple du pouvoir d'achat.
01:09:32 On peut faire un référendum auprès des Français, mais je pense que d'ailleurs, les 5 personnes, 4 personnes…
01:09:37 Faut-il gagner plus d'argent ?
01:09:38 Faut-il augmenter le pouvoir d'achat des Français ?
01:09:40 Faut-il pouvoir acheter plus de courses ?
01:09:41 Effectivement, c'est un référendum qui vaut le coup d'être posé parce que sans doute qu'on aura quand même une réponse.
01:09:45 Mais non, et soyons très simples.
01:09:47 La question "êtes-vous pour ou contre l'immigration ?" ce ne sont pas des questions qu'on peut poser.
01:09:51 Donc, quelque part, la notion de référendum et la discussion que le président Macron avait eue avec les représentants politiques sur "devons-nous faire plus de référendum ou moins de référendum ?" est une vaste supercherie.
01:10:02 On le voit sur les sujets importants, Jamais Sia.
01:10:04 Pour nourrir votre propos, Jean-Jousset, de la parole tout de suite.
01:10:07 Autre sondage, CSA pour CNews, les Français favorables à ce qu'on leur donne la parole,
01:10:13 et en tout cas à ce qu'il y ait un référendum, même si constitutionnellement le référendum n'est pas possible,
01:10:17 mais une consultation sur l'immigration à 65%, Jean-Messiaen.
01:10:21 C'est-à-dire que le discours politique sur l'immigration depuis maintenant une quarantaine d'années relève d'une escroquerie historique.
01:10:29 C'est-à-dire que pendant 40 ans, la seule chose que le discours politique a tenue comme élément de langage, c'est que l'immigration était toujours et partout une richesse,
01:10:39 toujours et partout une chance pour la France.
01:10:43 Et on découvre effectivement que ce n'est pas toujours le cas tant s'en faut.
01:10:48 Donc, il y a comme... Les Français sont en train de se dessiller sur cette problématique.
01:10:53 Pendant très longtemps, et jusqu'à d'ailleurs l'année dernière, on avait fait croire que l'immigration n'était pas un sujet pour les Français,
01:11:00 que ce n'était pas une préoccupation chez les Français.
01:11:02 Vous voyez qu'à mesure que les sondages passent, cet élément qui concerne quand même au-delà des questions économiques,
01:11:08 qui concerne des questions civilisationnelles, des questions identitaires, des questions culturelles très fortes,
01:11:14 et bien de plus en plus, les Français ouvrent les yeux sur les dangers d'une disparition pure et simple à échéance de 30, 40, 50 ans
01:11:22 de notre mode de vie français parce qu'il y aura eu une généralisation d'autres apports civilisationnels,
01:11:28 suprémacistes même parfois, sur notre territoire.
01:11:31 Ça c'est la première chose. La deuxième chose, sur l'organisation d'un référendum.
01:11:34 J'entends les macronistes, le gouvernement, nous expliquer que c'est une question extrêmement difficile,
01:11:38 à laquelle on ne sait pas si les Français vont répondre en connaissance de cause, en la comprenant ou pas,
01:11:44 mais que d'y entre lorsqu'on a demandé aux Français de voter sur des traités constitutionnels européens.
01:11:49 Vous rappeliez il y a un instant que le traité constitutionnel avait été envoyé aux Français en 2005, il faisait 72 pages.
01:11:56 Que seuls vous l'aviez lu.
01:11:57 Voilà, exactement.
01:11:59 Non mais en gros c'était pour ou contre l'Europe ?
01:12:01 Ah c'était pas ça la question.
01:12:02 Non c'était pas ça.
01:12:03 Ah non c'était pas ça la question.
01:12:04 C'est comme ça que ça a été interpellé par les Français.
01:12:06 Ils ont voté en conscience.
01:12:08 C'était tellement...
01:12:09 Jean-Michel.
01:12:10 Le traité...
01:12:11 La question du traité.
01:12:12 Attendez, le traité sur lequel on demandait aux Français de s'exprimer était tellement complexe,
01:12:17 qu'était adjoint au texte du traité une note explicative, une sorte de mode d'emploi qui elle-même était absconse et abstrue pour la plupart des Français.
01:12:27 Et pourtant, ça n'a jamais arrêté le gouvernement de faire un référendum là-dessus.
01:12:30 Je pense que les Français sont beaucoup plus, comment dirais-je, conscients, sont beaucoup plus compréhensifs à l'égard des problèmes migratoires,
01:12:39 ils peuvent à mon avis, ils ont eu la maturité beaucoup plus grande sur les questions migratoires que sur des questions institutionnelles et juridiques européennes.
01:12:46 Quel serait pour vous Jean-Michel un titulé parfait alors, pour que tout le monde comprenne bien et puisse donner son avis en conscience ?
01:12:52 Ce serait quoi ? S'il y avait vraiment un référendum et une consultation nationale, faut-il dire êtes-vous pour ou contre l'immigration ?
01:12:58 Faut-il stopper l'immigration en France ?
01:13:00 Voilà exactement.
01:13:01 Faut-il, par exemple, on peut poser la question sur le nombre d'immigrés qui arrivent en France chaque année.
01:13:06 Est-ce qu'on a besoin d'avoir, je parle d'illégaux parce que les illégaux ça, ça fait l'objet d'une politique à part forcément,
01:13:11 mais par exemple sur les titres de séjour qu'accorde l'État, est-ce qu'on est obligé chaque année d'accueillir jusqu'à 300 000 personnes par an au titre de toutes les filières d'immigration ?
01:13:22 La question vaut la peine d'être posée aux Français.
01:13:24 Est-ce qu'on ne peut pas passer par exemple à 50 000 ou à 30 000 ?
01:13:27 Donc il y a une question quantitative.
01:13:29 Ensuite, il y a la question des expulsions.
01:13:31 Mais que craint en fait le gouvernement, ça c'est le point capital, c'est que sur les questions européennes,
01:13:36 vous avez toutes les grosses bertas médiatiques qui sont alignées pour faire de la propagande pro-européenne, pour infléchir le vote des Français.
01:13:44 On l'a vu du haut temps de Maastricht, vous l'avez vécu comme moi, et on l'a vu aussi au moment du traité constitutionnel,
01:13:50 bien que là ça a été avec moins de succès.
01:13:52 D'ailleurs, ça les a échaudés toute la classe média-éthico-politique au point qu'ils n'ont plus jamais fait de référendum.
01:13:57 En revanche, sur l'immigration, les grosses bertas médiatiques sont embarrassées,
01:14:01 parce que là, on ne va pas pouvoir faire de la propagande pour l'immigration,
01:14:05 sachant qu'une majorité de Français commence à se décier sur les dangers de cette immigration.
01:14:08 Et sur l'Europe, il y a évidemment des décalages aussi, la politique qui est menée en Italie, notamment sur l'immigration.
01:14:13 Est-ce que l'intitulé que propose Jean Messiaen, ou en tout cas les pistes pour ce référendum, vous conviennent, Patrick Bonnery ?
01:14:19 On conclut avec ça.
01:14:20 Juste un point, il faut que la vie politique française se modernise.
01:14:24 On ne peut pas montrer qu'on s'intéresse à la vie des Français en faisant un référendum aujourd'hui,
01:14:29 qui aura lieu dans 9 mois et où les gens, de toute façon, auront un taux de participation entre 40 et 45%.
01:14:35 Pas sur l'immigration, on prend les paris.
01:14:37 Ils seront sans doute supérieurs, pas de politique fiction, mais pourquoi pas.
01:14:40 Sauf qu'il faut moderniser la vie politique française.
01:14:42 Il faut, comme dans d'autres pays, qu'on puisse voter sur Internet, donner son avis plus régulièrement.
01:14:47 Il faut que ça se modernise aujourd'hui, ça sent la naphtaline.
01:14:51 On ne peut pas faire de la politique...
01:14:52 Vous faites quoi de Jupiter ?
01:14:53 Il faut réussir à pouvoir demander l'avis des Français avec des téléphones.
01:14:58 On peut payer ses impôts en France avec son téléphone,
01:15:01 mais on ne peut pas donner son avis sur la vie politique française avec des outils numériques.
01:15:05 Non, il faut que la France se modernise.
01:15:07 Il n'y a pas de choix, sinon la vie politique ne se modernisera pas.
01:15:09 Il y a eu le gros débat.
01:15:10 Je vous sens taquin, Jean-Mésia.
01:15:13 Mais comme toujours, c'est l'une des caractéristiques, d'ailleurs, et on l'apprécie énormément.
01:15:17 Pour ces raisons.
01:15:19 Et de dire 75 pages d'Internet européen, c'est une grande qualité.
01:15:23 On va d'abord faire les deux.
01:15:24 Une petite pause et on se retrouve dans quelques instants sur le plateau.
01:15:27 D'autres débats, d'autres thématiques à tout de suite.
01:15:29 Merci, Alain.
01:15:33 On se retrouve sur le plateau de 180 minutes d'info,
01:15:35 comme chaque samedi, chaque dimanche, entre 14h et 17h, avec nos invités.
01:15:39 Prochain point d'actualité à partir de 16h.
01:15:41 Et autre thématique avec les suites, les répercussions et les conséquences directes des émeutes de juin dernier,
01:15:47 notamment une école de Mâcon, en Haute-Saône,
01:15:49 où 95 enfants sont censés être accueillis, qui ne vont pas pouvoir ouvrir.
01:15:53 Les émeutiers ont incendié une partie de cet établissement.
01:15:56 Yael Benhamou et Olivier Madigny.
01:15:58 La petite chaise rouge rappelle que cette pièce était, il y a deux mois, une salle de classe.
01:16:03 Durant les émeutes, dans la nuit du 29 au 30 juin,
01:16:07 une voiture en flamme a été projetée contre le mur de cette école maternelle,
01:16:11 située dans un quartier sensible à Mâcon.
01:16:13 Les 95 élèves scolarisés ici ne pourront pas y retourner pour la rentrée le 4 septembre.
01:16:19 "Ca va être très compliqué, une année très dure et fatigante.
01:16:22 Toute la semaine, on a quand même rangé, trié, ainsi que les enseignantes.
01:16:27 On va commencer l'école, vraiment compliqué."
01:16:31 Les travaux seront longs, car après l'incendie, de l'amiante a aussi été découvert.
01:16:36 En attendant, les enfants seront répartis dans les écoles environnantes.
01:16:40 C'est l'écœurement qui domine pour le maire de Mâcon.
01:16:42 "Je suis fils de prof, et pour moi, l'école, c'est le ciment de notre République.
01:16:47 L'école, c'est ce qui permet à des jeunes de progresser, d'apprendre.
01:16:50 Et je crois que là, c'est un fondement de la République qu'on a voulu attaquer.
01:16:53 C'est une attaque volontaire de détruire, c'est plus qu'un bâtiment municipal, une école.
01:16:57 Quand je vois que c'est des enfants du quartier qui vont être quand même un peu victimes,
01:17:01 ils vont aller dans un autre groupe scolaire, on les déplace de leur secteur.
01:17:04 Je crois pouvoir vous dire que moi, je souhaite, mais ardemment,
01:17:07 qu'on puisse trouver les coupables et qu'ils puissent être condamnés."
01:17:09 L'église de l'école maternelle Jean Zey à Mâcon ne devrait pas ouvrir avant plusieurs mois.
01:17:15 "Il est vrai, David Corsero, qu'une école, c'est un lieu hautement symbolique.
01:17:20 Plus encore peut-être qu'un n'importe quel bâtiment public.
01:17:23 Parce qu'il y a beaucoup de choses à l'école.
01:17:25 L'enseignement, les enfants, l'avenir d'un pays.
01:17:28 Et là, véritablement, on a le cœur lourd, le cœur serré,
01:17:32 en tout cas quand on sait que cinq écoles au total ne vont pas pouvoir ouvrir,
01:17:35 que beaucoup ont été attaquées.
01:17:37 Et cet exemple de Mâcon, il fait vraiment mal au cœur."
01:17:41 "Il n'y a pas de mots.
01:17:42 Quand on s'attaque à une école, c'est s'attaquer d'un côté à la République,
01:17:46 mais surtout c'est priver les enfants qui vivent dans cette école
01:17:50 d'un apprentissage et d'un meilleur avenir.
01:17:53 Parce qu'aujourd'hui, il va falloir déplacer les écoles.
01:17:55 Moi, je le dis, je suis outré quand je vois ces images-là,
01:17:58 parce que je n'arrive pas à comprendre,
01:18:00 même qu'on puisse avoir l'idée de mettre le feu à une voiture
01:18:02 et l'envoyer sur une école.
01:18:04 C'est ce qui s'est passé à Mâcon.
01:18:05 Je ne comprends pas qu'on puisse faire ça.
01:18:07 Après, je souhaite qu'on puisse trouver les coupables.
01:18:09 Je souhaite que les coupables soient arrêtés et surtout qu'ils soient condamnés.
01:18:12 Et comme on a pu le dire avant, s'ils peuvent eux-mêmes payer la réparation,
01:18:16 je souhaiterais que ça se passe comme ça.
01:18:18 Mais malheureusement, ça ne se passera pas comme ça."
01:18:20 "Il faut les appréhender, Jean Messia, déjà,
01:18:22 mais c'est ce qui est en train d'être appliqué
01:18:26 ou en tout cas tenté d'être appliqué.
01:18:28 Cette arrivée dans l'Oise, je crois, pour un émeutier
01:18:30 qui a été condamné à 12 mois de prison,
01:18:32 dont le logement social et sa famille, il en a été privé.
01:18:36 Ils en ont été privés.
01:18:38 Et c'est une demande également de Gérald Darmanin à tous les préfets,
01:18:40 c'est-à-dire de priver des avantages sociaux,
01:18:42 les émeutiers qui auraient cassé, qui auraient brûlé pendant le mois de juin."
01:18:48 "Vous savez, de cette réalité tragique, il y a une double lecture possible.
01:18:52 La première lecture, c'est de dire, bon, ben voilà,
01:18:54 c'est un édifice qui a brûlé dans le cadre d'émeutes qui ont embrasé la France.
01:18:59 Ça, c'est l'approche superficielle des choses.
01:19:02 Ensuite, vous avez la lecture symbolique, les symboles qu'il y a derrière.
01:19:07 Là, en réalité, on ne s'en est pas pris à un édifice, on s'en est pris à une école.
01:19:11 On s'en est pris donc non seulement à la République,
01:19:15 mais on s'en est pris à la France.
01:19:18 Parce que dans une école, qui plus est une école élémentaire,
01:19:21 qu'est-ce qu'on apprend ?
01:19:23 On apprend d'abord à parler français, on apprend à compter,
01:19:25 on apprend ce qu'est la France.
01:19:27 C'est au sein de l'école que les petits-enfants qui y vont
01:19:31 deviennent des citoyens d'une République qui, jusqu'à nouvel ordre, est française.
01:19:35 Donc détruire ce cadre de la première citoyenneté,
01:19:40 de l'apprentissage de la citoyenneté et de la transmission des savoirs
01:19:44 qui sont les savoirs de l'identité française, à commencer par la langue,
01:19:48 c'est un symbole redoutable.
01:19:50 C'est-à-dire que c'est exprimé dans ces émeutes
01:19:54 une haine viscérale par-delà le côté destructeur, aveugle,
01:19:58 une haine viscérale de ce qu'est la France, de ce qu'est le drapeau français.
01:20:02 Parce que rappelez-vous que les écoles sont aussi des édifices
01:20:05 sur lesquels flotte le drapeau tricolore.
01:20:07 Il y a derrière ces émeutes, et on l'a assez peu dit,
01:20:11 une haine viscérale de la France qui s'est exprimée
01:20:14 de la part d'un certain nombre de barbares,
01:20:16 parce qu'on ne peut pas les qualifier autrement.
01:20:18 Vous savez, chaque totalitarisme a sa barbarie.
01:20:21 On se rappelle de l'autodafé des livres.
01:20:23 Là, c'est un autodafé d'écoles entières.
01:20:26 Donc le gouvernement ferait bien de s'interroger par-delà
01:20:29 les simples problématiques de sécurité qu'on peut identifier
01:20:32 à l'occasion de ce genre d'émeutes,
01:20:34 derrière quel malaise identitaire se cache ?
01:20:37 Quelle haine d'une partie d'une population
01:20:42 dont la plupart est administrativement française,
01:20:45 qu'est-ce qui se passe pour brûler une école ?
01:20:47 Quel est le rapport avec le fait générateur
01:20:49 qui était la mort d'un jeune ?
01:20:50 Et quel est le risque également que ça se reproduise ?
01:20:52 Malheureusement, parce qu'on n'est pas à l'abri de tout cela.
01:20:54 Et quelles sanctions donc contre ces émeutiers ?
01:20:57 Je vous cède la parole Patrick Bonin,
01:20:58 mais d'abord, il était en déplacement à Damaril-Elysse,
01:21:01 en Seine-et-Marne.
01:21:02 Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement,
01:21:04 c'est une commune qui a été lourdement touchée aussi
01:21:06 par les émeutes, et il affirme que le gouvernement
01:21:09 va mettre tout en œuvre pour que les auteurs des faits
01:21:11 soient mis à contribution et que les écoles,
01:21:13 bien sûr, puissent rouvrir. On l'écoute.
01:21:15 Il y a eu beaucoup d'arrestations ici,
01:21:17 au cours des émeutes, et elles continuent d'ailleurs,
01:21:19 pour punir celles et ceux qui ont commis ces exactions.
01:21:22 Ça continuera. Les arrestations ont souvent mené d'ailleurs
01:21:25 à des comparutions immédiates dès les premiers jours
01:21:27 devant la justice. Beaucoup ont été incarcérés,
01:21:29 et c'est normal. Et nous faisons tout en sorte
01:21:31 pour que ceux qui ont cassé, détruit,
01:21:33 soient mis pleinement aussi à contribution
01:21:35 au moment où la solidarité nationale a permis
01:21:37 de réparer les choses. À l'échelle du pays,
01:21:39 ce sont plus de 170 écoles auxquelles le feu a été mis
01:21:42 ou qui ont subi des graves destructions.
01:21:44 Sur ces plus de 170 écoles, et bien moins de 2 mois après,
01:21:47 il n'en restera que 5 qui ne seront pas en capacité
01:21:50 pleine et opérationnelle d'ouvrir.
01:21:52 Ce qui atteste encore une fois de la forte mobilisation
01:21:54 et de la réponse ferme, et de la réponse humaine
01:21:57 de la République qui permet de restaurer
01:21:59 les services publics essentiels, fondamentaux,
01:22:01 jusqu'au cœur des quartiers.
01:22:03 Réparer, reconstruire, en effet Patrick Bonin,
01:22:06 mais éviter que cela se reproduise aussi.
01:22:08 On ne peut pas colmater des brèches en se disant
01:22:11 qu'il peut y avoir encore un naufrage à bord.
01:22:13 Oui, c'est sûr, c'est pour ça que la notion de symbole
01:22:16 qui vient d'être évoquée doit aussi être
01:22:18 dans la sanction pénale.
01:22:20 Or, on le sait, parfois, et on a eu, d'ailleurs sur vos antennes,
01:22:23 le ministre de la Justice qui a dit "mais moi je ne donne pas
01:22:25 de consignes au parquet, ce n'est pas le rôle".
01:22:27 Il y a un moment ou un autre, la séparation
01:22:29 du pouvoir judiciaire et du pouvoir politique,
01:22:31 en l'occurrence, pose certaines questions,
01:22:33 notamment la notion de la gestion du symbole.
01:22:35 Oui, effectivement, mettre le feu à un bâtiment public
01:22:39 ne peut pas tomber de la même manière
01:22:41 que mettre le feu à une école,
01:22:43 qui plus est une école élémentaire,
01:22:45 donc très probablement, la personne ou les personnes
01:22:47 qui ont fait ça étaient très éloignées
01:22:49 de cette école élémentaire, il ne faut pas se voiler la face,
01:22:51 donc ce n'était pas forcément une haine de l'école.
01:22:53 Non, c'était une énorme absurdité,
01:22:55 et un des moyens pour qu'on évite que cela se reproduise,
01:23:01 c'est que les sanctions soient elles aussi symboliques.
01:23:04 Quand on s'attaque à un symbole, on doit savoir
01:23:06 que la sanction ne sera pas du tronc commun,
01:23:09 mais que la sanction soit symbolique.
01:23:11 Alors, ce n'est pas la seule chose que l'on peut faire,
01:23:13 on en parlait tout à l'heure, des caméras de surveillance
01:23:15 autour de certains édifices, on peut aussi éviter...
01:23:17 Mais peut-on aller plus loin dans la sanction ?
01:23:19 Eh bien oui, il faut se dire que...
01:23:21 La peine de prison, la privation de droits sociaux, d'accord.
01:23:23 Il faut se dire que quand on s'attaque à un symbole,
01:23:25 la peine peut là ne plus faire partie du droit commun,
01:23:27 mais est une peine symbolique,
01:23:29 parce qu'on s'est attaqué à un symbole.
01:23:31 Qu'il soit condamné, à remboursé, quelle que soit la durée,
01:23:33 c'est ça la peine.
01:23:34 Mais s'il n'est pas solvable.
01:23:35 Il y a bien un moment, il le sera,
01:23:36 il y a bien un moment, il va travailler,
01:23:37 il va faire quelque chose.
01:23:38 Moi je pense que s'il a une voiture, il faut l'y prendre.
01:23:40 Il y a bien un moment, il faut aussi que nous,
01:23:42 on serre un peu plus, parce que c'est plus possible
01:23:45 aujourd'hui comme ça.
01:23:46 Qu'on aille brûler des édifices publics
01:23:48 qui privent essentiellement les gens de leur quartier.
01:23:51 C'est ça qui est terrible.
01:23:52 C'est que les gens, les premiers privés,
01:23:54 c'est ceux qui habitent le quartier, c'est pas les autres.
01:23:56 Peut-être même le petit frère ou la petite soeur, évidemment.
01:23:58 C'est ça qui est intolérable.
01:24:00 Évidemment. On marque une pause.
01:24:01 Je remercie Patrick Bonin de nous avoir accompagné.
01:24:03 Très vite sur la chaîne de CNews.
01:24:04 Jean Messia et David Carcero restent encore un tout petit peu.
01:24:07 Une pause, les infos, et puis on continuera à débattre
01:24:10 encore une fois sur l'actualité.
01:24:11 A tout de suite.
01:24:12 On se retrouve sur le plateau de 180 minutes.
01:24:17 Infos avec les débats à suivre dans quelques instants.
01:24:20 Mais d'abord, le journal avec Félicité Kindoki.
01:24:23 Bonjour Lionel, bonjour à tous.
01:24:25 À la une de ce samedi, la grande braderie de Lille,
01:24:28 ouverte officiellement depuis 8 heures ce matin.
01:24:30 2,5 millions de personnes sont attendues en cette édition 2023.
01:24:34 Il s'agit de l'un des plus grands marchés opus d'Europe.
01:24:37 Plusieurs personnalités politiques, on l'a vu,
01:24:39 y sont d'ailleurs présentes.
01:24:41 Cet événement nécessite donc une extrême sécurité.
01:24:44 3 000 agents ont été mobilisés.
01:24:46 On rejoint tout de suite Mathieu Deveze,
01:24:48 notre envoyé spécial sur place.
01:24:50 Mathieu, un dispositif de sécurité conséquent
01:24:52 a été mis en place pour encadrer les festivités ?
01:24:59 Tout à fait.
01:25:00 Avec plus de 2 millions de visiteurs attendus,
01:25:02 8 000 exposants et pas moins de 100 km de rue
01:25:06 dédiées aux bonnes affaires, la braderie de Lille,
01:25:08 c'est tout simplement un immense défi logistique et sécuritaire.
01:25:12 Pas moins de 3 000 agents de l'État sont mobilisés.
01:25:15 Jusqu'à demain, des policiers, des gendarmes,
01:25:17 mais aussi des militaires et des douaniers.
01:25:19 Il faut également savoir que 17 postes de secours
01:25:22 sont mobilisés dans l'ensemble du centre-ville.
01:25:25 Et nous avons interrogé à ce sujet Gérald Darmanin,
01:25:27 le ministre de l'Intérieur,
01:25:29 qui tient à saluer l'efficacité des forces de l'ordre.
01:25:31 On l'écoute.
01:25:32 La braderie de Lille est un magnifique événement populaire.
01:25:35 Je remercie la mairie de Lille pour son organisation.
01:25:38 Je remercie le préfet de la région des Hauts-de-France
01:25:40 et tous les policiers et les gendarmes
01:25:42 qui contribuent fortement à ce grand événement populaire.
01:25:45 Je crois que depuis ce matin très tôt,
01:25:47 les choses se passent le mieux possible.
01:25:49 Très peu d'actes de délinquance,
01:25:51 des personnes qui sont interpellées lorsqu'elles en font.
01:25:54 Évidemment pas d'actes de terrorisme
01:25:56 au moment où la France est menacée.
01:25:58 Mais je voudrais avoir une pensée toute particulière
01:26:00 aujourd'hui pour le service de renseignement.
01:26:02 Puisqu'ils font un travail qui nous permet d'interpeller
01:26:04 les personnes avant qu'elles commettent des actes.
01:26:06 Et si la France ne connaît pas
01:26:08 ou beaucoup moins d'attentats terroristes
01:26:10 par rapport à d'autres pays autour de nous,
01:26:12 par rapport à son passé,
01:26:13 c'est grâce au service de la DGSI notamment
01:26:15 que je voudrais ici remercier.
01:26:16 Parce qu'on ne les voit jamais,
01:26:17 ils ne sont pas sur la voie publique,
01:26:19 et pourtant c'est grâce à eux que nous vivons en sécurité.
01:26:23 La braderie de Lille prendra fin demain à 18h.
01:26:26 Mais les policiers nous confient qu'ils resteront bien
01:26:28 dans la nuit de dimanche à lundi pour éviter tout débordement.
01:26:32 Merci Mathieu pour ces précisions.
01:26:36 Dans le reste de l'actualité,
01:26:37 cette terrible agression, une octogénaire,
01:26:40 a été tabassée à Damaril-Elysse en Seine-et-Marne.
01:26:42 C'était lundi, lors d'un cambriolage à son domicile.
01:26:45 Le cambrioleur s'est introduit chez elle en sa présence,
01:26:48 l'a frappée avant de lui dérober la somme dérisoire de 400 euros.
01:26:52 L'agresseur est toujours recherché par la police.
01:26:55 Un sujet de Charles Bagé et Adrien Spiteri.
01:26:57 Son appel à l'aide a été entendu et filmé par les habitants du quartier.
01:27:06 Vers 13h ce lundi, Madeleine, 80 ans,
01:27:09 est agressée à son domicile de Damaril-Elysse par un cambrioleur.
01:27:13 L'agresseur lui donne plusieurs coups de poing au visage,
01:27:17 puis la traîne violemment jusqu'à sa chambre.
01:27:19 Alerté par le bruit, des voisins décident de se rendre sur les lieux.
01:27:23 Heureusement qu'elle a crié d'aimoir.
01:27:25 Mes deux soeurs sont sorties pour l'aider.
01:27:28 On est vraiment à deux pas.
01:27:31 Le jeune homme a pris la fuite.
01:27:33 Masque chirurgical sur le visage,
01:27:36 le malfaiteur tente alors de faire démarrer la voiture de l'octogénaire sans succès.
01:27:41 Il partira finalement à pied vers la gare la plus proche
01:27:44 après avoir dérobé 400 euros à la victime.
01:27:47 Dans le quartier, les habitants sont encore sous le choc.
01:27:51 80 ans, on attaque une femme comme ça.
01:27:54 Mais on est où ? Mais on est où ?
01:27:57 80 ans, on va attaquer cette pauvre dame.
01:28:00 C'est terrifiant.
01:28:02 En fait, il n'y a pas de mots.
01:28:04 On ne peut pas tabasser une personne comme ça, gratuitement.
01:28:08 S'il prend un vieil homme, je trouve que ça ne peut être que de la lâcheté.
01:28:12 Madeleine souffre d'hématomes, de douleurs au dos et de lésions aux yeux.
01:28:17 Dans l'actualité internationale, au Niger,
01:28:21 le bras de fer continue entre le régime militaire et la France.
01:28:24 Dans un entretien exclusif pour le Figaro,
01:28:27 le ministre des Armées rejette formellement l'ultimatum de l'agente nigérienne
01:28:31 qui exige le départ immédiat du contingent et de l'ambassadeur français.
01:28:35 Il craint par là même une forme de contagion des coups d'État dans les pays africains.
01:28:39 Un sujet de Sara Fanzary.
01:28:41 Sébastien Lecornu, ministre des Armées,
01:28:45 a tenu à différencier de manière claire et précise
01:28:48 les différents coups d'État qui surviennent en Afrique.
01:28:51 D'abord au Niger, où des militaires retiennent prisonnier,
01:28:55 depuis fin juillet, le président démocratiquement élu, Mohamed Bazoum,
01:28:59 ce que la France conteste fermement.
01:29:02 La France condamne tous les coups de force.
01:29:04 Pour autant, nous ne pouvons pas mettre sur le même plan la situation au Niger,
01:29:07 où des militaires illégitimes ont destitué un président légitimement élu,
01:29:11 et celle au Gabon, où le mobile avancé par les militaires
01:29:14 est précisément le non-respect de la loi électorale et de la Constitution.
01:29:18 En ce qui concerne le Gabon, le ministre a affirmé
01:29:21 que depuis le coup d'État du mercredi 30 août,
01:29:24 la coopération militaire française est au point mort,
01:29:27 où quelques 400 soldats sont stationnés en permanence.
01:29:31 En ce qui concerne la présence militaire, ce sont des soldats qui font de la formation
01:29:35 et qui ont toujours été aux côtés de l'armée gabonaise.
01:29:37 A l'heure actuelle, leurs activités ont été suspendues
01:29:40 en attendant que la situation politique se clarifie.
01:29:42 Ces forces permanentes, dites prépositionnées,
01:29:45 participent à la protection des ressortissants français,
01:29:48 se tiennent prêtes à intervenir en renfort d'opérations,
01:29:51 et coopèrent avec les armées nationales gabonaises
01:29:54 et de pays voisins comme le Cameroun,
01:29:56 pour des exercices ou encore des formations.
01:29:59 Aux Etats-Unis, la ville de New York favorise l'inclusion des musulmans,
01:30:04 désormais l'appel à la prière retentira dans la ville de New York
01:30:07 tous les vendredis, entre 12h30 et 13h30,
01:30:10 pour la grande prière hebdomadaire,
01:30:12 et ce jusqu'à 10 décibels au-dessus du niveau sonore ambiant.
01:30:15 Et en période de ramadan, il retentira chaque soir
01:30:18 pour marquer la rupture du jeûne.
01:30:20 On rejoint Fanny Chauvin, notre correspondante à New York.
01:30:23 Les mosquées new-yorkaises n'ont plus besoin de permis
01:30:26 pour diffuser l'appel à la prière,
01:30:28 on devrait donc entendre plus souvent le chant du muezzin dans les rues de la ville.
01:30:32 Mais à certaines conditions,
01:30:34 l'appel à la prière sera seulement autorisé une heure les vendredis,
01:30:38 et au coucher du soleil le mois du ramadan.
01:30:41 C'est une décision du maire de la ville, Eric Adams,
01:30:44 qui souhaite favoriser l'inclusion.
01:30:47 L'élu démocrate, qui ne croit pas en la séparation de l'église et de l'Etat,
01:30:51 aux Etats-Unis, je rappelle que la religion fait partie intégrante
01:30:56 de la vie publique et politique.
01:30:58 Le président américain jure sur la Bible le jour de son investiture.
01:31:02 Après l'annonce de cette décision, il n'y a pas de polémique ici.
01:31:06 Les leaders religieux et la police vont collaborer ensemble
01:31:09 pour déterminer le volume sonore de cet appel à la prière.
01:31:12 New York, qui est la deuxième ville américaine à prendre cette décision
01:31:17 après Minneapolis en 2022.
01:31:19 Enfin, on finit avec ces belles images de Tina,
01:31:23 une tortillucaouane remise en liberté hier en Floride,
01:31:26 âgée d'environ 40 ans.
01:31:28 Elle pèse pas moins de 90 kilos.
01:31:30 C'est une association de la région qui a sauvé l'animal
01:31:32 après avoir été blessée.
01:31:34 De nombreux Américains se sont déplacés hier
01:31:36 pour lui adresser un bon retour dans son milieu naturel.
01:31:39 Merci, félicité Kinnokia tout à l'heure dans moins d'une demi-heure.
01:31:48 Maintenant, pour un prochain point sur l'actualité de nos débats,
01:31:50 Jean Messia, David Carcero pour nous accompagner.
01:31:53 Il y a J-2 de la rentrée, les pro-abaya s'organisent.
01:31:56 Vous le savez, le vêtement est désormais interdit dans les écoles.
01:31:59 Certaines jeunes femmes, néanmoins, semblent prêtes à braver cette interdiction.
01:32:02 Illustration dans ce reportage d'Adrien Spiteri.
01:32:05 "Venez à la rentrée, on met toutes des abayas."
01:32:10 "Les messages comme celui-ci se multiplient sur les réseaux sociaux
01:32:14 depuis l'annonce de l'interdiction du port de ce vêtement dans les écoles.
01:32:18 Une provocation assumée, avec parfois certains messages adressés à Gabriel Attal.
01:32:24 "Vous aimez mon outfit pour la rentrée ? Je pense que le ministre de l'éducation va l'adorer."
01:32:28 Certaines jeunes femmes pensent que cette interdiction va être difficilement applicable
01:32:33 et appellent à la solidarité féminine pour compliquer la tâche des chefs d'établissement.
01:32:38 "J'appelle toutes les femmes, solidarité féminine avec les filles.
01:32:41 Que tu sois musulmane, juive, athée, on n'a rien à faire.
01:32:44 Je fais un appel à toutes les filles, à la rentrée, mettez toutes des longs-robes.
01:32:47 J'aimerais voir la tête qu'ils vont faire, comment ils vont s'en sortir.
01:32:50 Comment ils vont faire le tri dans toutes ces robes-là ?
01:32:52 Comment ils vont déterminer que cette robe-là ou cette robe-là, c'est une abaya ?
01:32:55 Ça va être un gag, je le sens. Partagez l'information au maximum s'il vous plaît."
01:32:59 Lundi, les élèves portant l'abaya ne pourront pas entrer en classe
01:33:03 mais seront accueillis par les établissements scolaires.
01:33:06 Les équipes pédagogiques devront alors expliquer le sens de cette interdiction
01:33:10 avant de possibles sanctions disciplinaires.
01:33:14 Et on peut s'interroger, David Corsero, ce que recherchent fondamentalement
01:33:17 ces jeunes filles avec ces provocations ?
01:33:20 Vous l'avez dit, ce qu'elles recherchent, c'est uniquement ça, c'est que de la provocation.
01:33:23 Oui, mais dans quel but ?
01:33:25 On ne provoque pas comme ça uniquement gratuitement parce que le mouvement prend de l'ampleur.
01:33:29 Dans le but ultime de provoquer, le premier jour,
01:33:33 prendre en compte un ministre dans une directive que les proviseurs vont devoir appliquer
01:33:38 parce qu'il y avait manqué un très carrément de clarté.
01:33:41 L'objectif, c'est de la provocation.
01:33:43 Je suis le premier à dire que ce n'est pas acceptable.
01:33:46 À partir du moment où il y a des règles, c'est la loi de 2004,
01:33:48 même dans les helicoptères, elle doit s'appliquer, ni plus ni moins.
01:33:51 Aujourd'hui, on veut jouer à la provocation, qu'elle continue à jouer à la provocation.
01:33:54 Moi, je reste persuadé qu'il y aura très peu de cas où il y aura de la provocation.
01:33:59 Mais aujourd'hui, c'est l'époque des réseaux sociaux, c'est tellement facile,
01:34:02 devant son téléphone, de provoquer, de faire.
01:34:05 Mais une fois dans la réalité, le lundi matin, aller à l'école, ce n'est pas la même chose.
01:34:09 Et je reste persuadé de ce que je vous dis, il y aura très peu de cas
01:34:12 où il y en aura d'une provocation réelle.
01:34:15 Et quand il y aura des cas, je reste persuadé que les proviseurs trouveront les mots
01:34:19 pour faire en sorte que la personne rentre dans l'école sans abaya.
01:34:22 Il n'y a donc pas à craindre une déferlante de jeunes filles,
01:34:25 même par solidarité, même si elles ne sont pas musulmanes d'ailleurs,
01:34:29 qui porteraient l'abaya dans les établissements, Jean-Mési.
01:34:31 Je trouve que vous avez une innocence de cherubin en la matière.
01:34:35 J'espère que vous avez raison.
01:34:37 Mais compte tenu de toutes les agressions alter identitaires auxquelles nous avons assisté
01:34:42 ces dernières années en France, indépendamment d'ailleurs de l'incident de l'abaya,
01:34:47 enfin de la problématique de l'abaya, qui n'est en réalité que très récente
01:34:50 et qui est une énième provocation, qui émane toujours des mêmes confréries,
01:34:55 des mêmes organisations, frères musulmans, salafistes, etc.
01:34:58 On a quand même traversé le voile islamique, ça remonte, rappelez-vous, à 89.
01:35:03 On entend dans un instant.
01:35:05 Le tchador, le niqab, etc.
01:35:08 Le hijab, enfin tous ces accoutrements vestimentaires venus de l'autre côté de la Méditerranée
01:35:14 qui s'installent progressivement dans notre pays.
01:35:16 Donc, périodiquement, nous découvrons, la France découvre,
01:35:19 une richesse vestimentaire supplémentaire à la faveur d'une immigration massive et incontrôlée.
01:35:25 Donc, ce n'est pas l'abaya.
01:35:26 L'abaya, il faut la comprendre dans un contexte global
01:35:30 qui rend votre propos et votre optimisme légèrement sujet à caution.
01:35:35 Même si, j'espère que vous avez raison.
01:35:37 Ça, c'est la première chose.
01:35:38 La deuxième chose, c'est que le gouvernement nous explique depuis des années
01:35:41 que les réseaux sociaux sont des diffuseurs de haine.
01:35:44 Il voulait même, comment dirais-je, contrôler ou bloquer les réseaux sociaux
01:35:49 en raison de je ne sais quelle extrême droite qui attiserait la haine sur les réseaux,
01:35:53 qui ferait de la stigmatisation, etc.
01:35:56 Enfin, toutes ces choses-là auxquelles on a l'habitude d'entendre depuis des années
01:36:00 qui sont complètement fantasmagoriques.
01:36:01 Pourquoi il ne bloque pas les réseaux sociaux ?
01:36:03 Là, c'est un appel clair à la sédition contre une décision gouvernementale.
01:36:08 Lorsque vous avez des gens qui s'organisent sur les réseaux sociaux
01:36:11 pour faire en sorte qu'une décision prise par un ministre ne s'applique pas,
01:36:16 en espérant que l'effet de masse va faire plier la République
01:36:20 et faire plier le gouvernement qui la représente,
01:36:23 c'est clairement une atteinte claire à la souveraineté de décision
01:36:29 d'un gouvernement sur son territoire.
01:36:31 Pourquoi Emmanuel Macron ne parle pas de bloquer les réseaux sociaux à cet égard ?
01:36:35 Ou seulement de bloquer même TikTok ?
01:36:38 Pourquoi ? De quoi est-on tétanisé ?
01:36:40 Pourquoi c'est si facile quand il s'agit d'une ultra-droite fantasmée
01:36:44 et quand il s'agit d'un suprémacisme bien réel, celui-là,
01:36:48 qui menace les fondements de leur vivre ensemble, bienheureux ?
01:36:52 Pourquoi il ne faut pas...
01:36:54 Peut-être parce que c'est difficile techniquement, la réalité,
01:36:56 de bloquer les réseaux sociaux de centaines de milliers de jeunes,
01:36:59 de faire simplement et de déterminer qui fait quoi.
01:37:03 Alors attendez, en fonction du sujet auquel on s'adresse,
01:37:06 techniquement c'est facile et à l'autre sujet c'est techniquement difficile ?
01:37:09 Non, ce n'est pas un choix de sujet, c'est un choix d'identifier les personnes.
01:37:12 Il y a des jeunes qui ne sont peut-être même pas musulmans,
01:37:15 qui sont un sujet à caution et à qui on va bloquer le compte Twitter ou TikTok.
01:37:21 Sur TikTok, les gouvernements le savent très bien,
01:37:24 parce qu'on a des services qui suivent ça très bien,
01:37:26 vous avez de très gros comptes sur TikTok.
01:37:29 Je ne vous parle pas de la personne lambda qui a neuf abonnés,
01:37:32 je vous parle de gens qui sont vraiment influents sur les réseaux sociaux
01:37:36 et qui propagent cette propagande anti-gouvernementale et anti-républicaine.
01:37:40 Et puis il y a Snapchat aussi, qui est beaucoup plus incontrôlable encore.
01:37:43 Voilà, mais moi si vous voulez, je termine là-dessus.
01:37:45 Ah mais il y a peut-être une politique sur la technologie et sur les réseaux sociaux
01:37:48 à appliquer, à changer, à modifier.
01:37:50 C'est-à-dire, moi je suis fasciné, si vous voulez,
01:37:53 par la facilité avec laquelle on vous annonce des décisions
01:37:57 lorsque la décision va bien dans le droit fil idéologique du gouvernement.
01:38:01 Là, tout devient possible et tout devient facile.
01:38:04 Par exemple, les référendums sur l'Europe, ça devient facile, etc.
01:38:07 Par contre, dès qu'une décision est prise en dehors du logiciel idéologique,
01:38:11 là on passe à l'impossibilisme.
01:38:13 Ce n'est peut-être pas aussi manichéen que vous le décrivez, Jean Messia.
01:38:16 Je ne suis pas manichéen.
01:38:17 Ah non, bah oui, soit c'est oui, soit c'est non, soit c'est blanc, soit c'est noir.
01:38:20 On parlait du sujet de l'immigration tout à l'heure.
01:38:22 Je vous ai démontré que par exemple sur l'Europe,
01:38:24 qui est la grande marotte du gouvernement,
01:38:26 tout était possible, les référendums étaient possibles,
01:38:28 sur l'immigration, tout devient possible.
01:38:29 Bien sûr, mais sur le choix de bloquer des comptes en fonction de l'idéologie,
01:38:32 on peut discuter, ce n'est pas aussi catégorique que cela, Jean Messia.
01:38:36 On voulait le faire pour l'extrême droite.
01:38:37 Je voudrais qu'on avance un tout petit peu dans le débat.
01:38:39 Et notamment, juste vous interroger, David Corsero,
01:38:42 sur les déclarations de l'ancien Premier ministre Lionel Jospin,
01:38:45 qui fut ministre de l'Éducation,
01:38:47 qui a déclaré qu'il l'encouragait et il saluait notamment la décision de Gabriel Attal.
01:38:52 Je pense que l'idée de la baïa n'est pas sa place à l'école à partir du moment
01:38:55 où sur les réseaux sociaux, on voit un prosélytisme
01:38:58 qui pousse les jeunes filles à porter ce vêtement,
01:39:00 les distingue de la majorité de leurs camarades.
01:39:03 On se rappelle quand même qu'il y a un peu plus de 30 ans,
01:39:05 avec l'affaire de Creil et Duvoil,
01:39:07 notamment, Lionel Jospin avait renvoyé...
01:39:10 Voilà, c'est ça, il avait renvoyé notamment la responsabilité
01:39:12 aux chefs d'établissement, en effet.
01:39:15 Mais il a changé, il dit qu'en 30 ans, il a tout simplement changé d'avis,
01:39:19 parce que le pays a changé, parce que le pays a évolué et s'est modifié.
01:39:23 Mais justement, c'est hyper intéressant,
01:39:26 quand on a Lionel Jospin en 1999,
01:39:29 qui ne donne pas de directive et qui laisse à la bonne volonté des proviseurs.
01:39:32 Là, on a un ministre qui lui prend ses responsabilités,
01:39:36 qui donne des concerts clairs aux enseignants et aux proviseurs.
01:39:39 Et de l'autre côté, on a l'air de dire que ça ne va pas.
01:39:43 Moi, je préfère avoir des directives claires.
01:39:45 À partir du moment où c'est clair, il n'y a pas de sujet à discussion.
01:39:48 La baïa est interdite.
01:39:50 Ce sera aux enseignants et aux proviseurs de faire en sorte
01:39:53 que personne ne puisse rentrer en cette tenue, ni plus ni moins.
01:39:56 Moi, je ne vois pas, je n'entends jamais ça dire
01:39:58 qu'il faut arrêter, supprimer les comptes.
01:40:00 Mais attendez, la liberté, elle existe.
01:40:02 Je pense qu'aujourd'hui...
01:40:03 - Mais vous rigolez.
01:40:04 - Laissez-moi finir.
01:40:05 Quand aujourd'hui, s'il y a des jeunes gens
01:40:07 qui s'appellent et qui revendiquent certaines choses,
01:40:09 il faut laisser le temps.
01:40:11 La justice sera peut-être saisie, vous ne le savez pas,
01:40:13 on ne le sait pas non plus.
01:40:14 Peut-être que si demain ou lundi, il y a des émeutes
01:40:16 ou il y a des comportements,
01:40:18 il y aura certainement des sanctions après, à venir.
01:40:20 Il faut laisser aussi le temps se faire.
01:40:22 Il y a le temps du débat.
01:40:23 Le temps du débat, il est clair.
01:40:24 Aujourd'hui, il y a une directive.
01:40:25 La baïa est interdite.
01:40:26 Nous verrons lundi si elle est respectée ou pas.
01:40:29 - Jean-Méssia, répondez.
01:40:30 Est-ce qu'on fait un faux procès à Lionel Jospin ?
01:40:32 - Oui, je vais répondre à Lionel Jospin.
01:40:33 Mais sur le blocage, rappelez-vous quand même
01:40:35 que notre cher ministre de la Culture,
01:40:37 Mme Rima Abdoulmalak, avait même menacé
01:40:39 de supprimer la fréquence pour ses news.
01:40:42 Donc, on est capable de le faire de manière outrancière,
01:40:45 dans un cadre idéologique,
01:40:47 vis-à-vis de certaines chaînes d'information,
01:40:49 par exemple sur France Inter,
01:40:50 alors que c'est aussi une chaîne qui est à sa ligne éditoriale
01:40:53 et je la respecte.
01:40:54 Mais pourquoi avoir fait ce choix ?
01:40:56 Vous voyez bien que le gouvernement,
01:40:58 en fonction de son idéologie, peut bloquer,
01:41:00 même parfois de manière outrancière,
01:41:02 ou en tout cas envisage de le faire,
01:41:03 lorsque, idéologiquement, la ligne ne lui plaît pas.
01:41:05 Mais en revanche, quand les choses sont bien
01:41:07 dans le corset idéologique, là, tout devient impossible.
01:41:09 - Je ne suis pas d'accord avec vous.
01:41:11 - Mais voilà, ça c'est la première chose.
01:41:12 - Sur Lionel Jospin.
01:41:13 - Sur Lionel Jospin.
01:41:14 Moi, je trouve que le procès qu'on fait à Lionel Jospin
01:41:17 est nauséabond, pour reprendre un mot cher à mes adversaires.
01:41:21 Pourquoi ?
01:41:22 Parce que du temps, des années 80, si vous voulez,
01:41:25 on peut, à ce moment-là, lui laisser le bénéfice du doute
01:41:27 et on peut lui laisser le bénéfice d'une forme d'innocence
01:41:31 par rapport à ce totalitarisme islamique naissant à l'époque
01:41:35 et dont on ne voyait aucun prodrome à l'époque.
01:41:39 Voilà.
01:41:40 Depuis, il y a eu la décennie 95,
01:41:43 avec toutes les attaques du GIA à Paris,
01:41:47 Calais-de-Quelcalle, l'attentat au métro Saint-Michel,
01:41:49 il y a surtout, et ensuite, le 11 septembre,
01:41:51 enfin, le monde a évolué.
01:41:53 Donc, je ne vais pas faire le procès à Lionel Jospin
01:41:56 qui, aujourd'hui, fait amende honorable et qui dit
01:41:58 "Effectivement, j'ai péché par naïveté il y a une trentaine d'années",
01:42:01 mais c'est vrai qu'à l'époque, le contexte...
01:42:02 Et il a changé d'avis.
01:42:03 Et il a changé d'avis, donc il faut l'applaudir.
01:42:05 Pourquoi renvoyer dans ces filets des personnalités publiques
01:42:08 qui, enfin, se décient par rapport à la menace existentielle
01:42:11 qui nous frappe ?
01:42:12 Au contraire, moi, je lui dis "Bravo, Monsieur Jospin".
01:42:14 Juste quelques minutes avant de marquer une pause
01:42:16 et de se retrouver pour d'autres débats,
01:42:18 je voudrais attirer votre attention sur un autre moment d'incivilité
01:42:22 que traverse le pays, et notamment ce cortège d'un mariage
01:42:25 qui a provoqué un incendie dans le 8e arrondissement de Lyon.
01:42:28 Les tirs de mortier seraient à l'origine de cet incident
01:42:31 et le marié aurait été interpellé, on parle au conditionnel
01:42:34 puisque l'enquête est en cours, par la police
01:42:36 après son passage devant le maire.
01:42:38 Yaël Benhamou et Tony Pitaro.
01:42:40 Il est 13h45 ce vendredi quand les sirènes hurlent
01:42:44 avenue Berthelot dans le 8e arrondissement de Lyon.
01:42:47 14 engins des sapeurs-pompiers sont déployés,
01:42:49 cet immeuble est entièrement évacué.
01:42:51 Quelques minutes auparavant, d'après nos informations,
01:42:54 les tirs de mortier ont atteint le 7e et 8e étage du bâtiment.
01:42:57 Un appartement est endommagé à cause des fumées
01:43:00 et des balcons sont abîmés.
01:43:02 C'est un cortège de mariage qui serait à l'origine de cet incident.
01:43:05 Le groupe a ensuite poursuivi sa route vers la mairie de Saint-Fonce
01:43:08 près de Lyon. Le mariage se serait déroulé normalement,
01:43:11 mais à l'issue de la cérémonie, le marié et son frère
01:43:14 auraient été placés en garde à vue.
01:43:16 Plusieurs voitures de luxe ont été saisies,
01:43:18 des dégâts matériels ont été constatés,
01:43:20 mais les autorités n'ont pas recensé de blessés.
01:43:24 - Et donc une incivilité toujours plus prégnante, plus présente,
01:43:27 David Corsero, avec un sentiment d'impunité,
01:43:30 qu'on célèbre en mariage ou pas, d'ailleurs,
01:43:32 il n'est pas possible de déclarer un incendie comme ça
01:43:34 dans la rue, à tout moment, dans une ville.
01:43:36 - Même si c'est un jour de fête, mortier, je suis tout à fait d'accord.
01:43:39 Après, on n'en sait pas plus, donc c'est difficile de se prononcer.
01:43:42 Moi, je suis d'accord avec vous sur le fait que quand c'est un jour de fête,
01:43:45 on doit pouvoir faire la fête en tout tranquillier,
01:43:47 surtout sans embêter les autres.
01:43:49 - Sans déclarer un incendie tout de même.
01:43:51 - La vraie difficulté, elle est là.
01:43:53 Mais c'est une nouvelle fois, c'est la question de la responsabilité
01:43:55 qui se pose. Je pense qu'aujourd'hui, quand on commet certains faits,
01:43:58 on n'est pas assez responsable. On ne va pas jusqu'au bout
01:44:01 parce que c'est trop facile. Je pense que, exactement comme le cas
01:44:05 de l'école aujourd'hui, si le marié est l'auteur de ces faits,
01:44:09 eh bien, il doit en payer la totale responsabilité
01:44:12 et payer les réparations directement.
01:44:15 - Il semble que ce soit le marié et son témoin.
01:44:17 Pour l'instant, l'enquête est en cours, mais malgré tout,
01:44:19 quel que soit l'auteur, d'ailleurs, Jean-Mésia,
01:44:21 on est dans une régression de l'autorité et de ce que dit
01:44:25 d'ailleurs le président Macron, une forme de décivilisation aussi
01:44:28 avec ces agissements, ces comportements qui se produisent
01:44:31 assez régulièrement, malheureusement.
01:44:33 - C'est tout à fait vrai, mais qui se marie comme ça ?
01:44:35 - N'importe qui, pourquoi ?
01:44:40 - Ah non, pas n'importe qui, non. On sait très bien qu'il y a des mariages
01:44:43 effectivement dans des communautés qui ne sont pas des communautés françaises,
01:44:47 si vous voyez ce que je veux dire, dont effectivement
01:44:50 les cérémonies dégénèrent souvent.
01:44:52 Voilà, je pense que c'est aussi le marqueur d'un bouleversement
01:44:56 populationnel majeur qui importe sur nos territoires
01:45:00 des traditions qui ne sont pas les nôtres.
01:45:02 Les mariages français ne se passent pas comme ça.
01:45:05 - Le tir de mortier, pour moi, ce n'est pas une tradition.
01:45:08 - Attendez, les gens qui tirent en l'air, excusez-moi,
01:45:10 la dernière fois que j'ai vu ça, c'était au Moyen-Orient.
01:45:12 Je n'ai pas mémoire, si vous voulez, qu'à Versailles ou dans le Gers,
01:45:17 on se marie en tirant en l'air avec des mortiers ou des armes de poing.
01:45:21 - Ça a pu arriver en Corse, par exemple, Jean-Luc.
01:45:24 - Alors, en Corse peut-être, et encore, ils ne brûlent pas des édifices.
01:45:27 - Loin de là.
01:45:28 - Ils ne perturbent pas la circulation, n'insultez pas les Corses, de grâce.
01:45:32 - Mais loin de moi cette idée, c'est juste par rapport à la tradition ?
01:45:36 - Non, ce n'est pas la tradition.
01:45:38 - Qui peut exister.
01:45:39 - Il n'y a pas de tradition aux mortiers au mariage, chez personne.
01:45:42 - En France, une tradition de mariage où vous avez des voitures
01:45:47 qui font des dérapages américains, qui bloquent la circulation,
01:45:50 qui vont sur l'autoroute et qui dansent au milieu de l'autoroute en l'arrêtant,
01:45:53 qui tirent en l'air, etc.
01:45:55 - Mais ça, ce n'est pas une tradition musulmane.
01:45:57 - Ou qui foutent le bordel dans les mairies.
01:45:59 - Qu'est-ce que c'est que cela que vous parlez, Jean-Lésire ?
01:46:00 - Non, je ne parle pas de ça, je parle de certaines immigrations.
01:46:02 Je n'ai pas précisé, ça, pour le coup, ça n'a rien à voir avec la religion.
01:46:04 J'ai dit certaines immigrations importent avec elles des cultures
01:46:08 qui sont respectables en soi, mais qui ne sont pas les nôtres.
01:46:11 Vous comprenez ? C'est ça, le problème.
01:46:13 Moi, je ne stigmatise pas, je n'ai rien contre les autres cultures.
01:46:17 J'ai beaucoup moi-même voyagé et j'ai vécu dans des pays
01:46:20 de l'autre côté de la Méditerranée dont j'apprécie les us et les coutumes.
01:46:23 Je n'ai pas de problème avec ça.
01:46:24 Je dis juste que de la même manière que lorsqu'on va à l'étranger,
01:46:27 on respecte les us et les coutumes étrangères,
01:46:30 les Français sont en droit, dans leur pays,
01:46:32 d'appeler à ce qu'on respecte leur culture et leur identité.
01:46:36 C'est simple, ça n'est ni stigmatisant, ni haineux, ni raciste que de dire ça.
01:46:40 Je dis juste que les Français ne supportent plus,
01:46:42 c'est des gens qui viennent d'ailleurs, qui non seulement refusent de devenir d'ici,
01:46:47 mais qui appliquent ce qu'ils ont vécu ailleurs à ici
01:46:50 et qui veulent qu'ici devienne ailleurs.
01:46:52 Même si vous en conviendrez, il est très difficile, on va complaire avec ça,
01:46:54 de déterminer, de désigner qui que ce soit aujourd'hui au moment où l'on parle.
01:46:58 Voilà, il est très difficile de dire c'est un tel, c'est pire, c'est Paul Jacquet ou quelqu'un d'autre.
01:47:02 C'est juste ça.
01:47:04 C'est un événement heureux, on arrive à un événement de travail.
01:47:07 Oui, bien sûr, il aurait pu encore plus mal tourner.
01:47:09 Vraiment pour conclure, Jean-Mézières.
01:47:11 On parle tous d'expérience, c'est pas la première fois qu'on assiste à des mariages comme ça qui dégénèrent.
01:47:16 Et vous savez très bien que dans l'écrasante majorité des cas,
01:47:18 sinon dans la totalité des cas, c'est toujours les mêmes profils d'une certaine façon.
01:47:23 Donc on ne prend pas grand risque à le dire.
01:47:25 Allez, on marque une pause, on se retrouve dans quelques instants.
01:47:27 Prochain point sur l'actualité, d'autres débats à venir dans 180 minutes info, à tout de suite.
01:47:30 180 minutes info, comme chaque samedi, comme chaque dimanche, pour vous accompagner.
01:47:38 Nos débats continuent dans quelques instants, mais d'abord un point sur l'actualité.
01:47:41 Félicité Kimdoki.
01:47:42 Bonjour à tous.
01:47:43 À la une de ce journal, un policier gravement blessé lors d'un contrôle routier.
01:47:47 C'était cette nuit à Carcassonne, en cette période de férias.
01:47:50 À 2h du matin, un véhicule accélère et percute le fonctionnaire de police pour échapper au contrôle alcholémie.
01:47:56 Le policier projeté à 4 mètres souffre de plusieurs fractures.
01:47:59 Le conducteur a pris la fuite, mais a finalement été rattrapé par la BAC.
01:48:03 Déjà connu de la police, il conduisait sous stupéfiants et fortement alcoolisé.
01:48:07 Lui et le passager ont été placés en garde à vue.
01:48:09 Le suicide féminicide en France en 2022, le chiffre publié aujourd'hui par le ministère de l'Intérieur,
01:48:16 comptabilise les femmes tuées par leur conjoint ou leur ex-conjoint.
01:48:20 Un chiffre quasi stable par rapport à 2021, c'est-à-dire seulement 4 de moins que l'année passée,
01:48:25 en cette même période, selon le bilan des morts violentes au sein du couple.
01:48:28 C'est un mariage qui a mal tourné à Lyon.
01:48:31 Dans le 8e arrondissement de Lyon, des tirs de mortier d'artifice ont été tirés et ont touché deux balcons,
01:48:37 ce qui a provoqué un impressionnant incendie, heureusement sans faire de victime.
01:48:41 Identifié par la police, le marié et son frère ont été conduits au commissariat juste après le passage devant le maire.
01:48:47 Ils ont été placés en garde à vue.
01:48:49 Merci, félicité Kidnoki.
01:48:52 Prochain point sur l'actualité sur CNews à partir de 17h.
01:48:54 Nos débats à présent, toujours avec Jean Messia et David Coursero et Noémie Choultz du service police-justice qui nous a rejoint.
01:49:00 Bonjour Noémie.
01:49:01 Pour évoquer l'affaire Eddy avec ce policier marseillais qui a été remis en liberté après 40 jours de détention,
01:49:08 placé donc en détention provisoire après les graves blessures du jeune Marseillais en marge des émeutes de juillet,
01:49:13 ce qui avait d'ailleurs suscité un mouvement de grogne aussi dans la police.
01:49:16 L'avocat du jeune homme était l'invité de CNews ce matin.
01:49:19 On l'écoute et on en parle après.
01:49:22 Toute l'ambiguïté vient du risque de concertation frauduleuse.
01:49:28 Si on réfléchit à ce risque de concertation frauduleuse,
01:49:32 chez une équipe de 7 policiers dont il est établi que dès qu'ils ont été convoqués par l'IGPN,
01:49:40 ils se sont téléphonés.
01:49:41 Alors on ne sait pas ce qu'ils se sont dit, mais on a la trace des appels sur WhatsApp.
01:49:46 Et assez curieusement, ils ont tous fait l'objet d'une amnésie collective,
01:49:52 puisqu'ils ont tous déclaré ne pas se souvenir de l'événement.
01:49:56 Et puis, confrontés à la réalité des images,
01:50:00 parce qu'il y a 4 vidéos qui ont saisi la scène des violences,
01:50:06 ils ont modifié leur position, ils ont dit "oui c'est vrai, on était là",
01:50:10 jusqu'à ce que le 4 août, devant la chambre de l'institution d'un cours d'appel d'Aix-en-Provence,
01:50:16 le policier qui était le seul à avoir un flashball ait reconnu avoir tiré sur Eddy.
01:50:23 Voilà pour ces déclarations.
01:50:24 Je ferai réagir Bruno Bartocetti,
01:50:26 qui est déjà connecté avec nous, porte-parole d'unité AGP Sudpolice,
01:50:29 dans quelques instants.
01:50:30 Mais d'abord avec vous Noémie Schultz,
01:50:31 quelques éléments de contexte pour rappel sur cette affaire.
01:50:35 Oui, on s'en souvient, c'est à la suite de ce placement de détention provisoire
01:50:38 qu'il y avait eu une colère très forte des policiers,
01:50:41 et puis des déclarations notamment du patron de la police nationale
01:50:44 qui disait que la place d'un policier n'était pas en détention.
01:50:47 Ce policier au final, il aura passé 40 jours en détention.
01:50:50 Qu'est-ce qui a changé par rapport au moment où il a été incarcéré ?
01:50:53 Eh bien c'est notamment le fait qu'il a été entendu cette semaine par le juge d'instruction
01:50:57 et qu'il a pu apporter des explications sur le déroulé des faits.
01:51:02 Ça n'avait pas été le cas, ça n'était pas le cas au début, à la fin du mois de juillet.
01:51:07 D'ailleurs, devant la chambre de l'instruction,
01:51:10 le président de la chambre qui avait décidé de le maintenir en détention
01:51:13 avait insisté sur le fait qu'il avait d'abord nié avoir tiré fait usage de son LBD
01:51:18 et que cela avait jeté le discrédit sur l'ensemble de ses propos.
01:51:22 Et donc, il était peut-être plus opportun de le laisser incarcérer
01:51:27 jusqu'à ce qu'il soit entendu par le juge d'instruction
01:51:29 pour s'assurer qu'il n'y ait pas effectivement de risque de concertation avec les autres policiers,
01:51:34 qui étaient également mis en examen, mais placés sous contrôle judiciaire.
01:51:37 Cette audition a eu lieu et donc ce policier qui avait fait un nouveau recours
01:51:41 pour être remis en liberté a obtenu ce placement sous contrôle judiciaire pour lui aussi.
01:51:46 Attention, ça ne présage en rien de la suite.
01:51:50 On va voir comment évolue cette enquête.
01:51:52 On verra s'il y a un jour un procès pour ces policiers et s'il y a des condamnations.
01:51:58 Mais en attendant, il n'est plus incarcéré.
01:52:00 Bruno Bartocchetti, première réaction.
01:52:02 J'imagine que c'est peut-être un soulagement pour vous et pour les policiers
01:52:06 que votre collègue ait pu recouvrir la liberté pour le moment.
01:52:11 En revanche, il y a l'avocat d'Eddy, notamment, ce jeune Marseillais,
01:52:17 qui estime, pour résumer, qu'il aurait pu y avoir collusion.
01:52:20 Voilà ce qu'il dit.
01:52:22 Oui, bonjour, merci de m'avoir invité.
01:52:24 Alors, bien sûr, il y a un soulagement parce qu'on sait que notre collègue va retrouver sa famille.
01:52:28 C'est une première réaction positive, mais elle n'enlève pas la position que nous avons,
01:52:33 qui est le rejet d'une détention provisoire pour un policier lorsqu'il exerce sa profession.
01:52:38 Quant à l'avocat, j'ai écouté attentivement,
01:52:40 il devrait faire ressortir certaines incohérences dès le départ en matière de décision.
01:52:45 Le procureur demandait quatre détentions provisoires
01:52:48 et le juge s'est exprimé sur une seule détention provisoire.
01:52:51 Déjà, ça va être difficile à expliquer, finalement, aux téléspectateurs qui nous écoutent.
01:52:57 Ensuite, tout ça pour ça, ça veut dire que 40 jours après,
01:53:02 notre collègue n'est pas en mesure, s'il le souhaite, il ne le fera pas bien sûr,
01:53:05 de se rapprocher de ses autres collègues ou de se rapprocher de la victime,
01:53:09 de partir à l'étranger, parce que c'est les garanties qu'on attend d'un policier
01:53:13 quand il est comme ça, mis en examen.
01:53:15 Au pire, il aurait pu être assigné en résidence.
01:53:18 Comment on peut imaginer qu'un policier a fonctionné dans l'institution, sur ordre,
01:53:24 dans une situation bien particulière, avec une détention provisoire à la clé ?
01:53:29 Comment on peut imaginer que ce policier va se rapprocher de la victime
01:53:33 pour exercer une pression ?
01:53:34 Voilà. Donc aujourd'hui, je vais même aller plus loin, si vous le permettez,
01:53:37 au risque de choquer, mais il faut être très pragmatique dans cette situation.
01:53:42 Nous considérons même que ce policier pourrait exercer encore sa profession,
01:53:47 dans un autre service, loin de ses collègues, ça pourrait être une piste.
01:53:51 Et on continue également dans notre position, qui est ferme,
01:53:54 notamment à l'endroit de notre collègue de Nanterre,
01:53:56 qui est toujours en détention provisoire, alors qu'il était dans une situation professionnelle.
01:54:00 Après, l'enquête, elle se déroule, il est condamné ou pas,
01:54:03 mais pour l'instant, ils sont présumés innocents.
01:54:05 C'est pour cette raison que la détention provisoire, même si aujourd'hui il en est sortie,
01:54:08 je parle de notre collègue de Marseille, bien, ça ne nous satisfait pas,
01:54:13 on pense à l'avenir, vraiment, de pouvoir travailler avec un pôle de magistrats spécialisé,
01:54:18 et c'est certainement pas comme ça, au cas par cas.
01:54:21 – Ce que disait Bruno Bartocchetti, l'avocat dédié également sur l'antenne de CNews ce matin,
01:54:26 c'est qu'en creux, ce policier, donc, qui a été libéré après ces 40 jours,
01:54:30 aurait dû reconnaître, je le cite, peut-être une erreur,
01:54:35 vu le contexte des émeutes, de la fatigue,
01:54:38 et d'avouer très rapidement qu'il avait utilisé cette arme dans un premier temps,
01:54:44 et qu'on n'en serait pas arrivé là si l'affaire avait été médiatisée assez rapidement.
01:54:50 – Oui, oui, ce qu'il disait, pardon, je précise, c'est que peut-être que si ce policier
01:54:53 avait dès le début reconnu avant le usage de son lanceur de balles de défense,
01:54:57 la situation aurait été différente, encore une fois,
01:55:00 ce policier a d'abord dit qu'il n'avait pas fait usage du LBD,
01:55:02 et il a fallu attendre l'audience devant la chambre d'instruction…
01:55:05 – Et des vidéos.
01:55:06 – … pour qu'il reconnaisse, avec effectivement le fait qu'il y avait des vidéos
01:55:08 qui en attestaient, pour qu'il reconnaisse l'usage de ce LBD.
01:55:11 Il y a peut-être quand même quelque chose qui s'est joué aussi à ce niveau-là.
01:55:14 – Oui, et c'est ça qui crée la confusion, Bruno Bartocchetti,
01:55:16 par rapport aux téléspectateurs de CNews, on se pose la question,
01:55:20 pourquoi est-il libéré après 40 jours, après cette confusion justement
01:55:25 sur la chronologie des événements ?
01:55:28 – Oui, j'entends ce que vous dites, et dans cette confusion,
01:55:30 alors moi je ne suis pas au cœur de la procédure,
01:55:33 mais dans cette confusion, on ne doit réfléchir autrement
01:55:36 que de le mettre en détention, il peut être assigné en résidence.
01:55:38 Comment peut-on imaginer que ce policier ait exercé malgré tout une oppression,
01:55:42 j'insiste bien, sur la victime et se rapprocher de ses collègues ?
01:55:46 C'est toute une enquête, vous savez, il y a beaucoup de procédures
01:55:49 où on doit aller d'audition en audition pour après présenter les auteurs
01:55:54 ou les prétendus auteurs devant un tribunal d'instance correctionnel
01:55:59 ou aux assises sans pour autant que la personne soit en détention provisoire.
01:56:04 J'insiste bien sur le fait, sur la particularité du sujet
01:56:08 avec un policier qui était dans l'exercice de ses fonctions.
01:56:12 Je ne me serais peut-être pas permis de m'exprimer ainsi
01:56:15 si mon collègue avait eu un différent avec un voisin ou un ami,
01:56:19 on serait parti sur autre chose.
01:56:21 Là on est dans l'exercice de notre profession, je crois qu'on doit en tenir compte,
01:56:24 nous en sommes même certains, c'est d'ailleurs pour cette raison
01:56:26 qu'on va continuer à porter ce projet auprès de l'Assemblée nationale
01:56:31 pour qu'on puisse avancer et évoluer dans cette loi.
01:56:34 Et donc la colère n'est toujours pas retombée du côté des policiers
01:56:37 par rapport à cette affaire, malgré la libération de votre collègue ?
01:56:40 Absolument pas d'ailleurs, notre colère est toujours froide
01:56:43 et nous pensons, et je voulais souligner tout à l'heure,
01:56:46 nous pensons à notre collègue de Nanterre, vous vous rendez compte
01:56:49 que ce policier ne peut pas parler à ses enfants.
01:56:55 Alors ça devient punitif finalement la détention provisoire,
01:56:59 on l'empêche de pouvoir rencontrer ses enfants, c'est quand même surprenant.
01:57:06 Donc quand on est dans ce genre de situation, on ne demande pas à nous policiers
01:57:09 d'être au-dessus des lois, mais qu'on ne nous mette pas en dessous en tout cas.
01:57:13 Merci Bruno Bartocchetti, merci de nous avoir accompagnés,
01:57:15 je vais faire réagir nos invités en plateau, mais Noemi Choulle,
01:57:18 ce que peut-il se passer maintenant pour ce policier ?
01:57:21 Vous le disiez tout à l'heure, il peut y avoir éventuellement un procès,
01:57:24 l'affaire est loin d'être terminée.
01:57:25 L'enquête elle va se poursuivre, l'instruction elle va se dérouler,
01:57:27 il y aura sans doute d'autres auditions, peut-être des confrontations,
01:57:30 on va entendre les témoins, on va évidemment regarder ce que disent
01:57:34 les images de vidéosurveillance, vidéoprotection.
01:57:37 Et puis au terme d'une enquête, mais on parle d'une enquête qui va durer
01:57:40 plusieurs mois, voire plusieurs années, le juge d'instruction décidera
01:57:45 s'il estime qu'il faut renvoyer ces policiers devant la justice.
01:57:50 On verra aussi l'état de santé des dix, ce matin son avocat,
01:57:53 Maître Preciosi, nous a dit qu'il allait très mal.
01:57:56 Tout ça bien sûr sera examiné par le juge d'instruction et à terme
01:58:01 il y aura peut-être un procès pour ces policiers.
01:58:04 Les policiers ne sont pas au-dessus des lois, bien évidemment,
01:58:08 mais néanmoins dans cette affaire, ce que disent les policiers,
01:58:12 en tout cas Jean Messiaen, c'est que cet homme était dans l'exercice
01:58:16 de ses fonctions, dans un contexte d'émeute, avec l'impression,
01:58:20 l'impression dit-il, qu'Eddy avait en main des projectiles
01:58:24 qui pouvaient mettre en danger l'intégrité de ses collègues.
01:58:28 Je trouve que la manière dont un certain nombre de magistrats
01:58:32 traitent des affaires où des policiers sont impliqués
01:58:36 est purement débectante et je pèse mes mots.
01:58:40 Il faut rappeler le contexte. Nous sommes dans le contexte
01:58:43 d'une insurrection qui a duré presque une semaine,
01:58:48 qui a fait des millions d'euros de dégâts et dans lesquels
01:58:52 plus de 1000 policiers et gendarmes ont été blessés,
01:58:55 parfois grièvement. Les policiers et les gendarmes étaient
01:58:59 en première ligne pour éteindre ces scènes insurrectionnelles
01:59:04 partout, avec des individus ultra-violents dont le but était
01:59:08 non seulement de détruire, et parfois gratuitement,
01:59:10 on a parlé de l'école de Macron tout à l'heure, mais aussi
01:59:14 de pouvoir blesser ou tuer le maximum de policiers possible.
01:59:18 Donc c'est presque des scènes de guérilla urbaine auxquelles
01:59:20 on a assisté. Venir chercher les poux dans la tête d'un policier
01:59:25 au milieu de tout ce bazar, en l'accablant, en l'enfermant
01:59:30 de manière préventive, alors même que par ailleurs
01:59:34 la justice peut se montrer d'un laxisme invraisemblable
01:59:37 avec de véritables criminels, je pense par exemple
01:59:41 à cette ordure, il n'y a pas d'autre mot, qui a violé
01:59:46 et torturé presque à mort cette femme, cette mégane qu'elle s'appelle
01:59:51 à Cherbourg, qui lui a été interpellée à plusieurs reprises,
01:59:54 présentée à plusieurs reprises devant la justice,
01:59:56 et dans les trois quarts des cas sinon la totalité,
01:59:58 la justice a estimé qu'il n'y avait rien à redire,
02:00:00 alors même qu'elle avait fait une tentative de viol sur sa petite soeur.
02:00:03 Donc je ne comprends pas, si vous voulez, comment la justice
02:00:06 peut avoir la main aussi lourde avec des policiers
02:00:09 qui ont l'uniforme de la République, qu'on rend responsable
02:00:14 d'appliquer, de faire appliquer la loi.
02:00:16 - Parce qu'il y a une victime aussi.
02:00:18 - Et alors ?
02:00:19 - Edi est une victime également.
02:00:20 - Edi est une victime, mais d'abord qu'il y ait une enquête,
02:00:23 moi je ne lui vois pas d'inconvénient, mais quel danger représente
02:00:27 un policier en uniforme qui sert la République et qui sert
02:00:30 l'ordre républicain pour qu'il soit enfermé de manière préventive ?
02:00:34 Je ne dis pas qu'il ne faut pas qu'il passe devant les instances,
02:00:37 mais avouez quand même que lorsque par exemple dans l'affaire
02:00:40 de Nahed le policier va en prison, je crois qu'il y est toujours,
02:00:42 ou que dans l'affaire d'Edi le policier va en prison,
02:00:45 quand on connaît par ailleurs le nombre de fois où la justice
02:00:47 a libéré des gens dans des dérives criminelles absolument invraisemblables,
02:00:51 les Français ont le droit de s'interroger sur le deux poids
02:00:55 deux mesures qui puissent exister au sein de la justice.
02:00:57 - David Carcero, est-ce que c'est le statut du policier,
02:00:59 l'image du policier qui est remise en cause dans ce cas-là ?
02:01:02 Parce que pendant les émeutes, les policiers avaient l'impression
02:01:04 de sauver le pays, et ils l'ont sans doute fait,
02:01:06 très concrètement et fort heureusement, mais qu'ils ne sont pas
02:01:09 considérés comme tels.
02:01:11 - Je pense que la réflexion que Jean-Mésia menait,
02:01:14 elle était intéressante. Je pense qu'aujourd'hui,
02:01:17 tout le monde pourra le dire, devant la justice,
02:01:20 il y a une justice qui est rendue, il faut l'accepter,
02:01:24 il faut la comprendre, et la vraie difficulté,
02:01:26 c'est que là on a du mal à la comprendre,
02:01:28 parce que c'est un policier qui a servi son pays,
02:01:30 qui a protégé certainement les Français pendant un moment donné,
02:01:33 et là aujourd'hui il a une condamnation
02:01:36 qu'on a du mal d'un côté à comprendre, mais de l'autre côté,
02:01:38 vous l'avez dit, il y a aussi la victime.
02:01:40 - Mais il n'est pas condamné, je crois qu'on a du mal à comprendre,
02:01:42 et effectivement il faut l'expliquer,
02:01:44 il n'est pas condamné ce policier, il a été placé en détention provisoire
02:01:47 pendant 40 jours, il est sorti, vous pouvez trouver ça scandaleux,
02:01:52 mais encore une fois, les policiers considèrent ça comme une condamnation.
02:01:58 - Il ne peut pas voir ses enfants.
02:02:00 - Bien sûr, mais c'est important de le préciser, vous avez raison.
02:02:02 - Ensuite il faut regarder, encore une fois,
02:02:04 Eddy reçoit un tir de LBD, il est roué de coups
02:02:07 alors qu'il est à terre par les policiers.
02:02:10 Il ne s'agit pas de dire, bien sûr qu'il faut reconnaître
02:02:13 tout ce qu'ont fait les policiers, et vous ne me ferez jamais dire le contraire,
02:02:16 mais il faut aussi regarder les cas où il se passe des choses
02:02:19 qui ne sont pas normales, sinon si on dit, parce qu'il y a toutes les fois
02:02:23 où ça se passe très bien, il n'y a aucun problème si de temps en temps
02:02:25 il y a des dérapages, je ne pense pas que ça puisse fonctionner comme ça.
02:02:28 - Mais quand il y a des dérapages, il faut savoir les sanctionner,
02:02:31 il faut savoir automatiser, qui est une enquête,
02:02:33 et faire la lumière, il faut faire la lumière.
02:02:35 - La décision a été prise, il y a des recours,
02:02:37 la Chambre de l'instruction s'est penchée sur cette affaire,
02:02:40 a estimé que notamment parce qu'il y avait eu des dénégations,
02:02:42 parce qu'il avait nié les faits, il était important
02:02:44 pour la manifestation de la vérité, de faire en sorte que ce policier
02:02:48 reste incarcéré, encore une fois, j'essaie d'apporter des clés de compréhension,
02:02:53 je ne suis pas là pour dire c'est bien, c'est mal.
02:02:55 - Bien sûr, on ne distribue pas les bons points, les bons réponses, bien sûr.
02:02:58 - Il ne faut pas dire que la justice est totalement laxiste avec les délinquants
02:03:01 et totalement répressive avec les forces de l'ordre, c'est faux.
02:03:04 - Très court Jean-Méssia, s'il vous plaît, parce que j'aimerais qu'on évoque
02:03:06 le sujet du trafic de drogue.
02:03:08 - Si vous voulez, l'idée de pouvoir enfermer préventivement un policier 40 jours,
02:03:14 alors même, et ça vient d'être rappelé qu'il n'a pas été condamné,
02:03:17 mais alors quand il sera condamné, ça sera quoi ?
02:03:19 Si on l'enferme déjà avant qu'il soit condamné.
02:03:22 Vous comprenez que les policiers peuvent prendre ça comme une provocation,
02:03:25 sachant qu'ils font quand même...
02:03:26 - C'est le cas, c'est le principe de la détention provisoire.
02:03:29 - Le principe de la détention provisoire, il ne s'est pas appliqué à Houmar,
02:03:31 il ne s'est pas appliqué à plein d'autres personnes
02:03:33 qui sont pourtant bien plus criminels et qui représentent un danger
02:03:35 bien plus important pour la société qu'un policier, excusez-moi.
02:03:38 - Pour terminer cette émission, le trafic de drogue s'est installé partout en France,
02:03:41 pas seulement à Marseille et à Nîmes, d'ailleurs dans le quartier de Lallemont,
02:03:44 à Melin, en Seine-et-Marne.
02:03:45 Des dealers ont investi une tour et depuis plus de deux ans,
02:03:48 les locataires vivent l'enfer avec la saleté à tous les étages,
02:03:50 des rats, des cafards, vous allez le voir.
02:03:52 Les habitants, mais le bailleur, appellent aussi à l'aide.
02:03:55 On va en parler avec Régine Delfour, grand reporter CNews,
02:03:58 qui a tourné ce sujet avec Pierre Emko, mais d'abord le reportage.
02:04:02 - Bonjour.
02:04:03 - Au 9 de la rue Claude Bernard, à Melin, en Seine-et-Marne,
02:04:06 ne rentre pas qui veut.
02:04:08 Après avoir passé les barrages, nous pénétrons dans le hall.
02:04:11 Une forte odeur d'urine se dégage.
02:04:13 Sur les murs, les tarifs de diverses drogues sont affichés.
02:04:17 Depuis plus de deux ans, des dealers ont investi cette tour de 13 étages.
02:04:22 Des locataires ont accepté de témoigner, mais de façon anonyme,
02:04:26 par peur de représailles.
02:04:28 Denise, dont le prénom a été changé, habite ici depuis des dizaines d'années
02:04:32 et a vu son quartier se dégrader.
02:04:35 - Ils ont envahi le hall, ils ont envahi les escaliers.
02:04:38 À la hauteur du 5e étage, il y a une barricade.
02:04:41 Il faut pouvoir passer.
02:04:43 Quand on descend, moi, j'ai des difficultés à monter et descendre les escaliers.
02:04:47 Donc on leur demande de pousser un peu leur barricade.
02:04:50 Ils n'en ont rien à faire.
02:04:52 - À tous les étages, des immondices jonchent le sol.
02:04:55 Eve, mère de famille, nous explique les conditions dans lesquelles ils vivent.
02:05:00 - C'est rempli de rats.
02:05:02 On les voit se bagarrer, on les voit sortir de jour comme de nuit.
02:05:05 Enfin, et les cafards.
02:05:07 - Eve est désemparée.
02:05:09 - Comment en 2023, on peut laisser des locataires vivre dans...
02:05:15 L'immeuble est devenu un squat.
02:05:17 Voilà. Tout est laissé à l'abandon.
02:05:20 Et on essaye de survivre, en fait.
02:05:23 Mais c'est pas évident.
02:05:25 - Malgré les rénovations effectuées par le Bayer l'an passé,
02:05:28 la situation a empiré.
02:05:30 Habitat 77 réclame l'aide de l'État.
02:05:33 - Voilà.
02:05:34 Je le disais, Régine Delfaux, grand porteur CNews,
02:05:36 qui signe donc ce reportage en direct avec nous.
02:05:38 Régine, on l'a vu, l'immeuble est carrément insalubre.
02:05:41 Est-ce que les locataires ont peur, au-delà de l'inconfort, évidemment, de leur vie ?
02:05:46 Et est-ce que vous avez croisé les dealers pendant votre reportage ?
02:05:49 - Oui, alors, bonjour Lionel.
02:05:52 Les locataires, ils n'ont pas vraiment peur de ces dealers,
02:05:56 puisqu'en fait, ces dealers sont installés au 5e étage.
02:06:00 Ils ont mis des barricades.
02:06:02 Et en fait, ils sont chez eux.
02:06:04 Donc ils sont plutôt "courtois", si je puis le dire, avec les locataires.
02:06:08 Le problème, c'est que ces dealers sont là H24
02:06:11 et qu'ils font leurs besoins dans l'immeuble, dans les parties communes,
02:06:16 ce qui amène donc les rats, les cafards.
02:06:19 Donc nous, nous sommes rentrés dans cette tour,
02:06:23 au 9 rue de la rue Claude Bernard.
02:06:25 Nous sommes montés dans les étages,
02:06:27 puisque les ascenseurs sont en panne depuis plusieurs mois.
02:06:30 Et nous avons d'abord, pour rentrer, pour pénétrer, il y a un barrage.
02:06:33 On le voit sur le reportage et on nous demande qui on est.
02:06:37 On est arrivé avec Denis Jullemet, qui est le président d'Habitat 77.
02:06:41 Et on a dit qu'on était avec Habitat 77.
02:06:43 Et donc, il y a ce premier barrage.
02:06:45 Puis après, les barricades, vous les avez vues, on les a filmées.
02:06:48 C'est au 5e étage et on les a croisés.
02:06:50 Ils n'étaient pas particulièrement agressifs.
02:06:53 Ils ne savaient pas non plus qu'on était forcément non plus des journalistes.
02:06:56 Mais voilà.
02:06:57 Et après, au 6e étage, il n'y avait plus de lumière,
02:07:00 puisqu'à partir du 6e étage, il n'y a plus de lumière.
02:07:02 Donc théoriquement, on doit utiliser son téléphone avec la lampe
02:07:06 pour pouvoir accéder aux étages supérieurs.
02:07:09 Nous avions le bailleur d'ailleurs à 14h, Égide Nelfour,
02:07:11 qui vous a accompagné, qui nous expliquait qu'il y avait eu beaucoup d'investissements
02:07:14 ces six derniers mois, quand en 2018 l'immeuble avait été rénové.
02:07:17 On voit dans quel état il est aujourd'hui.
02:07:19 La police n'intervient pas dans ce cadre-là, dans cet immeuble,
02:07:21 elle ne peut pas intervenir ?
02:07:23 Si, si, la police intervient.
02:07:26 Elle vient très souvent.
02:07:27 Il y a des descentes.
02:07:28 Dernièrement, ils ont réussi à saisir pas mal de drogue, de l'argent aussi.
02:07:33 Mais en fait, ces dealers-là, ce sont des jeunes.
02:07:36 Il y a les guetteurs, il y a celui qui fait le deal.
02:07:38 Enfin, ce sont des jeunes qui sont recrutés par des réseaux sociaux.
02:07:42 Ils n'habitent pas le quartier, ils n'habitent pas la tour.
02:07:44 Et puis quand ils sont interpellés, il y a d'autres jeunes qui viennent
02:07:47 et qui reprennent la place en fait.
02:07:49 Merci Régine Elfour, merci pour ce reportage en tout cas.
02:07:52 Merci d'être intervenue dans 180 minutes.
02:07:54 Info, merci de nous avoir accompagnés.
02:07:55 Merci à Jean Messiaen et à David Carcero également.
02:07:58 Dans un instant, c'est Punchline avec Olivier Decaire en flec.
02:08:02 On se retrouve aussi sur cnews.fr, vous le savez, pour les plus fans de cette émission.
02:08:06 On aura plaisir à vous retrouver demain, entre 14h et 17h, pour 180 minutes d'Info.
02:08:12 [Musique]

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