Punchline Week-End (Émission du 02/09/2023)

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Les invités d'Olivier de Keranflec'h débattent de l'actualité dans #PunchlineWE du vendredi au dimanche

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Transcription
00:00:00 - Chers amis, bonjour à tous, bienvenue dans Punchline Week-end,
00:00:04 où on vous livre l'information, on décrypte l'actualité,
00:00:07 on débat avec nos invités, je vous les présente dans un instant,
00:00:11 mais avant, le sommaire de l'émission.
00:00:13 Et on débutera avec la décision prise par Gabriel Attal
00:00:17 d'interdire le port de la baïa et du camis à l'école.
00:00:20 Les réactions des opposants n'ont pas tardé sur les réseaux sociaux
00:00:23 et à quelques jours de la rentrée,
00:00:25 des adolescentes affichent leur volonté de ne pas se plier à la règle.
00:00:28 Alors comment y faire face ? La rentrée s'annonce-t-elle compliquée
00:00:31 dans certains établissements ? On en parle dans Punchline Week-end.
00:00:35 Alors que le pays reste sous le choc après le nouveau féminicide en Savoie,
00:00:39 le ministère de l'Intérieur vient de publier les derniers chiffres
00:00:42 concernant les femmes tuées sous les coups de leurs conjoints ou ex-conjoints.
00:00:45 Le sentiment que rien ne bouge est appuyé par le nombre de féminicides
00:00:49 qui reste stable. Alors pourquoi la France peine-t-on à lutter contre ces drames ?
00:00:53 On va en débattre dans un instant.
00:00:55 Conséquence des émeutes, une école de la commune de Mâcon
00:00:58 ne pourra rouvrir ses portes à la rentrée.
00:01:00 L'établissement a été littéralement saccagé.
00:01:02 Le maire et les habitants sont désespérés.
00:01:05 Ils ne sont pas les seuls.
00:01:06 Les auteurs doivent payer, assure Olivier Véran.
00:01:09 Oui, mais comment ? On va en débattre dans cette émission.
00:01:13 Et puis les politiques s'invitent à la braderie de Lille,
00:01:15 un événement populaire de notre patrimoine.
00:01:18 Le ministre de l'Intérieur en tête, mais Gérald Darmanin l'assure,
00:01:21 il n'est pas en campagne. Nos invités sont-ils convaincus ?
00:01:25 Je leur poserai la question à la fin de cette émission.
00:01:27 Et justement, autour de ce plateau, pour décrypter l'actualité,
00:01:31 pour débattre, Gabrielle Cluzel. Bonjour.
00:01:34 - Bonjour. - Directrice de la rédaction de Boulevard Voltaire,
00:01:36 à vos côtés, Judith Vintraud. Bonjour, Judith.
00:01:39 - Bonjour, Olivier. - Grand reporter au Figaro Magazine.
00:01:41 Et Karim Zérébi, consultant CNews. - Bonjour, Olivier.
00:01:44 - La parole à vous dans un instant, place au débat.
00:01:47 Mais avant, on va retrouver Isabelle Piboulot.
00:01:48 Isabelle, un dernier point sur l'actualité.
00:01:52 - Bonsoir, Olivier. Bonsoir à tous.
00:01:54 À la une, vous le disiez, un événement incontournable dans le Nord.
00:01:57 La Grande Braderie de Lille a ouvert officiellement depuis 8h ce matin.
00:02:02 2,5 millions de personnes sont attendues pour cette édition 2023.
00:02:06 L'occasion pour plusieurs personnalités politiques de se montrer en public,
00:02:10 comme le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, Stanislas Kyriny,
00:02:14 ou encore la secrétaire nationale des écologistes, Marine Tondelier.
00:02:18 Un mariage a mal tourné à Lyon, dans le 8e arrondissement.
00:02:22 Des tirs de mortier d'artifice ont été tirés et ont touché deux balcons,
00:02:26 ce qui a provoqué un impressionnant incendie.
00:02:29 Heureusement, sans faire de victime.
00:02:31 Identifié par la police, le marié et son frère ont été conduits au commissariat.
00:02:36 Juste après le passage devant le maire, ils ont été placés en garde à vue.
00:02:40 Et puis, dans l'actualité internationale, aux États-Unis,
00:02:44 New York favorise l'inclusion des musulmans.
00:02:46 Désormais, l'appel à la prière retentira dans la ville tous les vendredis,
00:02:51 entre 12h30 et 13h30, pour la grande prière hebdomadaire.
00:02:55 Et ce, jusqu'à 10 décibels au-dessus du niveau sonore ambiant.
00:02:59 En période de ramadan, il retentira chaque soir pour marquer la rupture du jeûne.
00:03:04 Merci Isabelle, Isabelle Piboulot.
00:03:06 On vous retrouvera à 17h30 pour un nouveau point complet sur l'actualité.
00:03:10 Et à la une, ces dernières heures, cette mesure qui provoque le débat entre les élèves.
00:03:16 À quelques jours de la rentrée, pas qu'entre les élèves d'ailleurs,
00:03:18 on le verra dans un instant sur ce plateau,
00:03:20 l'interdiction de porter l'abaya décrétée par le ministre de l'Éducation,
00:03:24 Gabriel Attal, au nom de la laïcité sur les réseaux sociaux.
00:03:26 Eh bien, une contre-offensive se met en place.
00:03:29 Si certaines se voient déjà braver la nouvelle règle pour le premier jour de cours,
00:03:34 d'autres élèves préfèrent recourir à des astuces pour la contourner.
00:03:37 Par exemple, à des appels à porter des robes longues le jour de la rentrée.
00:03:41 On voit tout cela avec Adrien Spiteri.
00:03:43 On en débat en Suisse.
00:03:44 Venez à la rentrée, on met toutes des abayas.
00:03:49 Les messages comme celui-ci se multiplient sur les réseaux sociaux
00:03:53 depuis l'annonce de l'interdiction du port de ce vêtement dans les écoles.
00:03:57 Une provocation assumée, avec parfois certains messages adressés à Gabriel Attal.
00:04:03 Vous aimez mon outfit pour la rentrée ?
00:04:05 Je pense que le ministre de l'Éducation va l'adorer.
00:04:08 Certaines jeunes femmes pensent que cette interdiction va être difficilement applicable
00:04:13 et appellent à la solidarité féminine pour compliquer la tâche des chefs d'établissement.
00:04:17 J'appelle toutes les femmes, solidarité féminine à les filles.
00:04:20 Que tu sois musulmane, juive, athée, on n'en a rien à faire.
00:04:23 Je fais un appel à toutes les filles, à la rentrée, mettez toutes des longues robes.
00:04:26 J'aimerais voir la tête qu'ils vont faire, comment est-ce qu'ils vont s'en sortir ?
00:04:29 Comment est-ce qu'ils vont faire le tri dans toutes ces robes-là ?
00:04:31 Comment est-ce qu'ils vont déterminer que cette robe-là ou cette robe-là, c'est une abaya ?
00:04:34 Ça va être un gag, je le sens.
00:04:36 Partagez l'information au maximum s'il vous plaît.
00:04:38 Lundi, les élèves portant l'abaya ne pourront pas entrer en classe
00:04:42 mais seront accueillis par les établissements scolaires.
00:04:45 Les équipes pédagogiques devront alors expliquer le sens de cette interdiction
00:04:50 avant de possibles sanctions disciplinaires.
00:04:52 Gabriel Cluzel, on le constate donc sur les réseaux sociaux,
00:04:57 ces élèves qui entendent bien braver l'interdiction de porter l'abaya.
00:05:00 Dans un premier temps, selon vous, comment est-ce que vous décryptez l'ampleur de ce phénomène ?
00:05:06 On peut déjà dire qu'il y a une victoire pour ceux qui en font la promotion
00:05:10 puisqu'on ne parle que de ça en cette rentrée scolaire.
00:05:12 Je vous renvoie à dix années auparavant,
00:05:14 peut-être même avant, parce que dix années auparavant, il y a déjà le hijab.
00:05:18 Mais disons, quand nous étions enfants, c'était bien d'autres sujets que celui-là qui est abordé.
00:05:22 D'ailleurs, le champ sémantique est désormais une forme de conquête
00:05:27 puisque le mot "abaya" a fait son entrée chez nous.
00:05:30 On reconnaissait que nous ne savions même pas ce que c'était.
00:05:33 La réaction était assez prévisible.
00:05:36 L'abaya, c'est un peu comme le hijab ou d'autres manifestations.
00:05:41 C'est une façon de dire "écoutez, nous n'avons pas envie d'adopter vos mœurs,
00:05:45 votre façon de s'habiller.
00:05:47 Nous viendrons comme nous sommes,
00:05:51 comme dirait Mac Donald et comme nous voulons être".
00:05:54 C'est vraiment le contraire à Rome fait comme les Romains.
00:05:58 Alors c'est vrai que cela dit, cette jeune fille a un peu raison.
00:06:01 C'est-à-dire que ça va être compliqué de faire le tri.
00:06:03 Les professeurs aujourd'hui ont l'air ravis, les syndicats ont raison.
00:06:07 C'est vrai que Gabriel Attal semble contrairement à Papendia
00:06:12 y reprendre la main et ne pas leur faire une passe à l'aile,
00:06:14 ne pas leur dire "c'est vous qui allez décider".
00:06:16 Mais sur le fond, c'est quand même eux qui vont devoir trancher,
00:06:18 qui vont devoir faire la différence entre une robe longue et une abaya.
00:06:23 Donc on comprend que certains disent plutôt
00:06:26 "il faudrait un uniforme, au moins ça réglerait le problème
00:06:29 et les ratiocinations à l'infini".
00:06:30 Effectivement, Karim Zaribi, est-ce que la solution,
00:06:32 puisqu'on en débat depuis plusieurs heures de cette question de l'abaya,
00:06:35 au fond, ce ne sera pas le port de l'uniforme.
00:06:37 Comme ça, tout le monde serait au clair.
00:06:39 Moi, personnellement, j'y suis d'accord et je l'ai toujours défendu
00:06:42 pour plusieurs raisons d'ailleurs.
00:06:43 Pas simplement pour faire face aux tenues qui ont un caractère religieux,
00:06:48 dans une dimension, j'avais dû dire, un peu d'égalité des élèves,
00:06:53 dans une capacité à restaurer aussi l'autorité d'un sanctuaire
00:06:57 qui est l'éducation nationale, qui est l'école.
00:06:59 Je pense effectivement que l'uniforme est une bonne mesure,
00:07:03 qui est coûteuse, certes, en termes d'investissement,
00:07:06 mais que nous retrouverions derrière en termes de comportement,
00:07:09 de cohésion même, porter le même uniforme,
00:07:12 c'est être dans la même équipe et de respect de l'autorité du maître.
00:07:16 Mais je suis assez d'accord avec Gabriel Cusel,
00:07:17 on ne parle que de l'abaya en cette rentrée,
00:07:19 comme si c'était la priorité ultime de l'éducation nationale dans notre pays.
00:07:23 On a 3 100 profs qui sont absents,
00:07:25 donc on a du harcèlement scolaire qui fait que des gamins se suicident.
00:07:29 - Mais ce n'est pas une raison pour ne pas en parler.
00:07:32 - Non, ce n'est pas une raison pour ne pas en parler,
00:07:33 mais vous reconnaîtrez quand même qu'on ne parle que de ça.
00:07:36 Ça veut dire que si nous parlions du reste, il n'y a aucun sujet,
00:07:40 mais nous ne parlons que de ça.
00:07:42 Ça veut dire, Olivier, que les 3 100 profs qui sont absents,
00:07:44 nous ne le traitons jamais.
00:07:46 Le harcèlement scolaire, on attend que des jeunes se suicident.
00:07:49 Moi, j'attends que le nouveau ministre de l'éducation nationale
00:07:52 nous donne quand même sa doctrine pour les acquis fondamentaux.
00:07:55 Lire, compter, écrire,
00:07:57 vous savez, c'est ce que les gamins ne maîtrisent pas
00:08:00 en sixième dans notre pays à 12 ans.
00:08:02 Le recul en mathématiques.
00:08:04 Il y en a des chantiers de l'éducation nationale.
00:08:07 Faire de la baïa le chantier premier et prioritaire,
00:08:10 je trouve ça aberrant.
00:08:11 - Un chantier n'en remplace pas un autre.
00:08:13 - Je trouve ça aberrant.
00:08:14 - Un chantier n'en remplace pas un autre.
00:08:15 - 0,1 % de cas, encore une fois, sur 6 millions d'élèves.
00:08:19 - Ce qui n'empêche pas de...
00:08:20 - Vous voyez quand même la proportion des priorités.
00:08:23 - Je suis tout de même, Judith Vintraud...
00:08:24 - Sur les chiffres, justement, c'est intéressant
00:08:27 parce qu'effectivement, officiellement,
00:08:29 les cas qui sont remontés à la hiérarchie
00:08:33 de l'institution scolaire sont très peu nombreux.
00:08:36 Le syndicat qui est majoritaire chez les chefs d'établissement,
00:08:39 qui s'appelle le SNDPEN, avec une branche FO,
00:08:44 a fait une enquête en mars 2023 auprès de ses adhérents,
00:08:49 d'où il ressort qu'en fait, le phénomène
00:08:52 des manifestations religieuses,
00:08:55 notamment par le biais de port de vêtements religieux,
00:08:59 concerne, écoutez-moi bien, 7 lycées sur 10
00:09:03 et 3 collèges sur 10.
00:09:04 Donc on n'est pas du tout, du tout...
00:09:07 - Dans un épiphénomène.
00:09:08 - Simplement, il se trouve...
00:09:09 - Les statistiques de l'éducation en général ne sont pas ceux-là.
00:09:12 - Les statistiques...
00:09:12 - Vous en conviendrez.
00:09:13 Après tout le monde joue à les sondages et...
00:09:15 - J'ai commencé par là.
00:09:17 Les statistiques ne concernent que les signalements.
00:09:20 C'est très particulier.
00:09:22 Pas ces cas-là qui peuvent,
00:09:24 et ça, vous reconnaîtrez que c'est plutôt une bonne nouvelle,
00:09:27 qui se résout par le dialogue et par un contact direct
00:09:30 entre l'élève qui contrevient à la règle.
00:09:33 - Je fais la plupart du temps.
00:09:34 - Et voilà.
00:09:34 Mais voilà combien d'établissements ça concerne.
00:09:38 7 lycées et 3 collèges sur 10.
00:09:40 C'est énorme.
00:09:41 - Donc effectivement, ce n'est pas rien.
00:09:42 - Donc ça mérite qu'on en parle un peu, oui.
00:09:44 - Et en tout cas, il va y avoir cette problématique lundi
00:09:49 dans les lycées.
00:09:50 On l'a vu dans ce reportage.
00:09:52 Des élèves vont défier l'autorité
00:09:54 en venant avec ces fameuses rougelongs.
00:09:56 Et Emmanuel Macron, d'ailleurs, il s'y attend.
00:09:58 Écoutez-le.
00:09:59 - À la rentrée, je vais être franc avec vous,
00:10:02 on sait qu'il y aura des cas.
00:10:05 Parce qu'on sait qu'il y aura les uns par négligence peut-être,
00:10:10 mais enfin beaucoup pour essayer de défier le système républicain.
00:10:14 Nous devons être intraitables.
00:10:15 Simplement, les hussards de la République,
00:10:17 celles et ceux qui sont au front, ce sont les enseignants.
00:10:19 On ne doit jamais laisser s'installer l'idée
00:10:21 qu'ils seraient seuls ou qu'ils doivent céder à une pression.
00:10:24 Ce qui était très important et ce que le ministre a dit à juste titre,
00:10:27 c'est que l'État, la République est derrière eux et ils ont raison.
00:10:31 - Alors du coup, Gabrielle Cluzel,
00:10:32 quelle réponse face à cette défiance de l'autorité ?
00:10:35 On ne sait pas ce qui va se passer lundi.
00:10:36 Si vous avez 10 jeunes filles qui se présentent en abaya ou en rougelongues
00:10:39 qui veulent absolument entrer, ne rien savoir.
00:10:42 Alors oui, Emmanuel Macron nous dit,
00:10:43 les professeurs ne sont pas seuls,
00:10:45 mais il peut y avoir effectivement des situations compliquées à gérer.
00:10:48 - Vous avez raison, mais le jour de la rentrée
00:10:50 ne sera pas le seul jour critique.
00:10:51 Parce qu'on peut imaginer que, comme pour Le Voile,
00:10:54 ça va être des coups de boutoirs continu.
00:10:58 Et moi, je pense qu'il va falloir que la pratique suive la théorie.
00:11:04 On va voir si effectivement les professeurs ou les directeurs
00:11:08 qui décident d'exclure des jeunes filles
00:11:10 qui ne voudraient pas mettre une tenue telle que demandée,
00:11:16 eh bien seront soutenus.
00:11:18 Seront soutenus par le rectorat, seront soutenus par les autres.
00:11:20 Vous savez, il y a une vraie pression sur ces professeurs.
00:11:25 Est-ce qu'ils ne seront pas tentés de regarder ailleurs ?
00:11:27 Vous savez, aujourd'hui, l'abaya, ce n'est pas que le problème de l'école.
00:11:30 Il y a un, je crois que c'est un sénateur LR, qui s'appelle Henri Leroy,
00:11:34 je crois, qui compte déposer un projet de loi sur...
00:11:37 - Pour les universités ?
00:11:38 - Pour les universités.
00:11:39 Moi, j'ai eu des remontées de professeurs en université
00:11:42 qui ont dit, Le Voile et l'abaya,
00:11:45 c'est vraiment monnaie courante dans l'enseignement supérieur.
00:11:48 Donc, tout focaliser sur le lycée ne suffira pas.
00:11:52 Et du reste, j'ai même eu aussi des remontées dans des entreprises,
00:11:54 des gens qui m'ont dit, après une émission sur CNews,
00:11:56 qui m'ont dit, mais vous ne dites pas qu'en entreprise,
00:11:59 c'est un vrai sujet aussi.
00:12:01 Donc, je crois que le problème ne s'arrêtera pas le soir de la rentrée.
00:12:05 - Mais, Gabrielle, vous voulez interdire les signes régieux partout,
00:12:08 où que ce soit ?
00:12:09 Dans notre pays, la laïcité impose effectivement dans les services publics,
00:12:13 lorsque vous êtes détenteur du message du service public,
00:12:15 à l'école, pour tout élève ou enseignant.
00:12:18 Mais dans une entreprise, si le chef d'entreprise n'est pas gêné
00:12:21 par le port de signes religieux,
00:12:22 quel que soit l'akipa, la croix ou le foulard,
00:12:25 pourquoi vous voudriez que ça gêne un chef d'entreprise qui n'est pas gêné
00:12:29 ou des collaborateurs qui ne sont pas gênés ?
00:12:31 - Dans l'entreprise où ça gêne,
00:12:33 est-ce que le chef d'entreprise a les moyens légaux
00:12:36 de demander à son salarié de se vêtir de sa rampe ?
00:12:38 - Juliette, vous hurlez avant d'avoir mal.
00:12:40 Vous parlez d'un sujet que vous ne maîtrisez pas.
00:12:42 Vous pensez que le MEDEF,
00:12:43 vous pensez que les organisations patronales n'existent pas dans notre pays ?
00:12:46 Que si ce sujet était aussi crisant que ça,
00:12:48 il ne serait pas abordé ?
00:12:50 - Non, franchement,
00:12:51 moi je trouve que vous faites preuve de catastrophisme.
00:12:55 Oui, mais Babylou, c'est il y a combien d'années ?
00:12:57 Vous parlez comme si c'était hier,
00:12:58 comme si on avait des cas récurrents.
00:13:00 Il faut se calmer.
00:13:01 Il faut prendre un peu de zénitude, là, je veux dire.
00:13:03 Les cas, lorsqu'ils existent, il faut les traiter.
00:13:06 Mais lorsqu'ils n'existent pas, il ne faut pas les imaginer.
00:13:08 Sinon, il n'y a rien de plus.
00:13:09 Karim Zeribi, c'est aussi parce qu'il est français,
00:13:12 c'est parfois qui est plutôt fantasmé, je veux dire.
00:13:14 - C'est aussi parce que la laïcité,
00:13:16 la laïcité portée d'ailleurs par la gauche,
00:13:18 est un héritage précieux.
00:13:19 C'est ce qu'a rappelé tout à l'heure Gérald Darmanin.
00:13:21 Écoutez-le.
00:13:22 - Le président de la République et le ministre de l'Éducation nationale
00:13:27 ont eu parfaitement raison d'interdire
00:13:30 les vêtements religieux et provocateurs au sein de l'école publique.
00:13:33 L'école publique, c'est un sanctuaire.
00:13:35 Et je pense qu'il y a une unanimité politique chez les partis de gouvernement
00:13:38 pour dire que l'école publique doit être un lieu de neutralité.
00:13:41 Neutralité politique, neutralité religieuse.
00:13:43 C'est un héritage des grandes lois républicaines
00:13:45 depuis plus d'un siècle que nous avons.
00:13:47 Et moi, je trouve que le président de la République a un énorme courage.
00:13:50 Il pourrait, comme d'autres,
00:13:52 faire attention, se boucher les oreilles, se fermer les yeux.
00:13:57 Et il a le courage d'imposer la neutralité religieuse.
00:14:00 - La neutralité religieuse, Karim Zeribi,
00:14:02 c'est vrai que pourquoi aujourd'hui ça gêne une grande partie de la gauche
00:14:06 de la NUPES, cette question d'Abaya ?
00:14:07 Pourtant, c'était une valeur, la laïcité,
00:14:10 portée, largement portée par la gauche.
00:14:12 - Alors, vous savez, ça, c'est une question qui est intéressante
00:14:14 et qui mérite, effectivement, que nous portions un débat,
00:14:17 sans hystérie, tranquillement.
00:14:19 Moi, je crois que dans notre société française,
00:14:21 par-delà les musulmans,
00:14:23 il y a une remise en cause de notre modèle républicain et laïc, par certains.
00:14:26 Cette remise en cause, elle s'appuie sur quoi ?
00:14:28 Pas simplement sur les fondamentalistes radicaux
00:14:31 que certains voient partout.
00:14:32 Il y en a, évidemment, qui veulent faire pression,
00:14:35 qui veulent tenter de fracturer la société française.
00:14:37 Il y en a.
00:14:37 Je ne pense pas que ce soit le sujet majoritaire.
00:14:40 Beaucoup ont une vision qui est anglo-saxonne de la société.
00:14:43 Quand vous allez en Angleterre,
00:14:45 vous avez des femmes policiers qui portent le foulard,
00:14:48 des hommes qui portent le Sikh, signe hindou d'une appartenance.
00:14:52 Je veux dire, dans les pays anglo-saxons,
00:14:54 ces questions religieuses ne semblent pas poser de problème.
00:14:57 - Oui, mais c'est...
00:14:58 - Et donc, beaucoup...
00:14:59 - On en parlera à 18h.
00:15:01 - Le journal qui a été présenté tout à l'heure disait
00:15:03 qu'on allait même à New York.
00:15:04 Vous vous rendez compte de l'audace des New Yorkais
00:15:07 jusqu'à faire l'appel à la prière,
00:15:09 donc à New York.
00:15:11 - Oui, mais chaque pays a son choix.
00:15:12 - Ne me dites pas que leur conception, c'est la nôtre.
00:15:14 Moi, je ne défends pas.
00:15:15 Ne se méprenez pas, Olivier,
00:15:16 parce qu'il y en a qui sont maîtres pour détourner les propos.
00:15:19 Je ne dis pas que le modèle anglo-saxon est meilleur
00:15:22 et que je le défends par rapport au modèle républicain laïque.
00:15:25 J'observe la société.
00:15:26 Observons-la ensemble, collectivement.
00:15:28 Pourquoi une génération,
00:15:29 quelle que soit la sensibilité,
00:15:31 quelle que soient les appartenances religieuses,
00:15:32 remet en cause, quelque part, notre modèle laïque ?
00:15:35 Il y avait un jeune responsable des étudiants, des lycéens,
00:15:38 qui était un bon franco-français de plusieurs générations.
00:15:42 Aucun doute, il n'a pas de défendance musulmane.
00:15:45 Il disait, moi, ça ne me gêne pas, la baïa, machin et tout.
00:15:48 Bon, moi, j'ai été interprété, je me suis dit,
00:15:49 comment ce jeune-là, il ne défend pas la laïcité telle que nous,
00:15:52 avec notre génération, nous la défendons et nous la défendions ?
00:15:55 C'est-à-dire, aucun signe religieux ?
00:15:57 Ça veut dire qu'ils ont une approche beaucoup plus libérale, les jeunes.
00:15:59 Et entendons-le et débattons avec eux
00:16:01 et essayons de les convaincre sur le fait que la laïcité est une chance
00:16:05 et est une chose positive pour la cohésion.
00:16:07 Mais ne le faisons pas avec des injonctions,
00:16:09 je dirais de coercition ou d'interdiction uniquement.
00:16:11 Faisons aussi de la pédagogie, expliquons notre modèle.
00:16:14 Faisons adhérer ceux qui en doutent aujourd'hui.
00:16:16 Parce que sinon, c'est le modèle anglo-saxon qui peut,
00:16:18 petit à petit, reprendre le bâle.
00:16:19 Vous parlez du modèle anglo-saxon, justement.
00:16:22 Au Royaume-Uni, cette interdiction de la baïa en France,
00:16:24 elle fait énormément réagir.
00:16:25 On y reviendra, justement, à 18h.
00:16:28 On continuera à débattre autour de cette question de l'interdiction de la baïa.
00:16:32 Mais avant, dans l'actualité, après le terrible féminicide en Savoie,
00:16:37 cette impression que rien ne change.
00:16:40 Je vous le rappelle, cette policière hors service,
00:16:41 mère de quatre enfants qui a été tuée jeudi
00:16:44 dans la commune de Lacroix-de-la-Rochette.
00:16:45 Son ex-conjoint, qui a été connu de la justice,
00:16:48 a été interpellé hier.
00:16:50 Nous avons suivi tout cela sur CNews.
00:16:52 Dans ce contexte-là, le ministère de l'Intérieur
00:16:54 a publié aujourd'hui son bilan sur les féminicides.
00:16:57 Et cette impression que les choses ne bougent pas,
00:17:00 elle se confirme puisque les chiffres restent quasiment les mêmes.
00:17:02 118 femmes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint en 2022,
00:17:06 quatre de moins qu'en 2021.
00:17:08 Ça ne change pas.
00:17:09 Noémie Schultz nous dit quoi retenir de ce bilan du ministère de l'Intérieur.
00:17:14 On en parle ensuite.
00:17:15 Avec quatre victimes de moins par rapport à l'année précédente,
00:17:18 on ne peut pas vraiment parler de baisse.
00:17:21 En moyenne, un féminicide est survenu tous les trois jours en France.
00:17:24 Sur la même période, 27 hommes ont été tués par leur compagne ou ex-compagne.
00:17:29 Dans le détail, l'étude précise le profil des 118 victimes féminines.
00:17:35 43% des femmes tuées avaient entre 30 et 49 ans.
00:17:39 Elles étaient le plus souvent de nationalité française,
00:17:42 n'exerçant pas ou plus d'activité professionnelle.
00:17:45 37 avaient déjà subi des violences.
00:17:48 24 les avaient déjà signalées à la police.
00:17:51 Et quatre bénéficiaient de dispositifs de protection
00:17:54 de type téléphone grave danger ou encore contrôle judiciaire
00:17:57 pour le conjoint violent.
00:17:59 Les auteurs ont en moyenne 46 ans, nationalité française, souvent sans emploi.
00:18:05 Les faits se produisent en grande majorité au domicile du couple,
00:18:09 de la victime ou de l'auteur, sans préméditation,
00:18:12 le plus souvent avec une arme blanche.
00:18:14 Mais dans un cas sur cinq, une arme à feu est utilisée.
00:18:17 Les départements les plus touchés sont dans l'ordre le Nord,
00:18:21 les Alpes-Maritimes, le Rhône, la Seine-Saint-Denis.
00:18:24 Une dispute où le refus de la séparation
00:18:26 sont à l'origine des faits dans à peu près la moitié des féminicides.
00:18:30 Enfin, l'étude donne ce chiffre très inquiétant
00:18:33 d'une forte hausse de 45% des tentatives d'homicide au sein du couple.
00:18:38 Les précisions très détaillées de Noemi Schultz.
00:18:42 Gérald Darmanin a réagi justement cet après-midi
00:18:45 depuis la baraderie de Lille où il était.
00:18:47 Écoutez-le.
00:18:49 D'une femme, bien sûr, évidemment c'est un drame absolu.
00:18:52 Et j'ai vraiment une pensée pour cette policière qui a été
00:18:57 dans des conditions ignobles tuée devant ses enfants.
00:19:01 Et bien sûr, je pense aux 145 victimes
00:19:04 que nous avons malheureusement à déplorer l'année dernière
00:19:07 qui effectivement sont les mêmes chiffres que l'année d'avant
00:19:10 malgré tout le travail formidable des policiers et des gendarmes.
00:19:13 Vous savez, il n'y a que 30% des personnes qui sont tuées
00:19:19 dans des cadres de violence intra-familiale
00:19:21 connue par la police, par la gendarmerie, par la justice.
00:19:24 Évidemment, on doit améliorer les processus,
00:19:27 l'écoute des policiers et des gendarmes, de la justice.
00:19:30 Je sais qu'Aridupont Moretti est très sensible
00:19:32 pour que nous puissions ne plus avoir une seule personne
00:19:34 qui saisit la police et qui évidemment meurt sous les coups
00:19:38 de son compagnon, de son ex-compagnon.
00:19:40 Finalement, Gabriel Cluzel, Gérald Darmanin, il reconnaît un échec.
00:19:44 Pourquoi est-ce qu'il est si compliqué au fond d'endiguer ce phénomène selon vous ?
00:19:48 C'était la priorité d'Emmanuel Macron
00:19:50 lors de son premier quinquennat, on peut le rappeler.
00:19:52 Il y a une forme de schizophrénie à dire que le quinquennat
00:19:56 se donne comme mission de lutter contre les violences faites aux femmes
00:20:01 et en même temps, après avoir posé ce constat
00:20:04 des civilisations, comme il l'a fait, de ne pas le creuser plus avant.
00:20:08 Parce qu'il y a les violences contre les femmes intra-familiales
00:20:11 et puis il y a les violences contre les femmes extra-familiales
00:20:13 dans la rue, les transports en commun et partout
00:20:16 dans un pays qui est en train de s'effondrer sur le plan sécuritaire.
00:20:21 Et là aussi, c'est un peu un non-dit féministe, mais pardon,
00:20:23 l'égalité entre mes femmes, elle se conçoit dans un univers
00:20:28 où les récidivistes, ceux qui se sont rendus coupables de violences,
00:20:32 sont punis sévèrement.
00:20:33 Évidemment que le laxisme judiciaire, et d'une certaine façon,
00:20:36 les chiffres qu'avance Gérald Darmanin montrent cela,
00:20:39 le laxisme judiciaire nuit aux femmes.
00:20:42 Tout ce qui est contraire à la sécurité,
00:20:45 tout ce qui participe au délitement de cet espèce de corset moral
00:20:50 que constitue une civilisation, nuit aux femmes.
00:20:54 Je crois que ça doit être pris dans un contexte général
00:20:58 et pas seulement dans une comptabilité serrée,
00:21:01 telle qu'on le fait actuellement.
00:21:03 - Julie de Vintrobe, c'est un contexte général, au fond,
00:21:05 l'augmentation de ces féminicides, ou en tout cas,
00:21:09 le fait que ces féminicides ne baissent pas,
00:21:12 c'est lié à l'ambiance générale de notre société ?
00:21:14 - Avant de parler de contexte général,
00:21:16 intéressons-nous aux faits et aux chiffres,
00:21:19 et précisément à ce que donne Gérald Darmanin.
00:21:21 Lui, il trouve que 30% seulement des victimes de meurtres
00:21:26 par conjoint ou ex-conjoints qui ont porté plainte
00:21:30 ou qui sont signalés auprès des services de police ou de justice,
00:21:36 c'est très peu.
00:21:37 Ça veut dire que dans 30% de ces meurtres,
00:21:42 la police ou la justice ou les deux
00:21:45 étaient au courant de menaces sur la vie des victimes,
00:21:49 et c'est un signe d'appui.
00:21:50 30%, c'est énorme.
00:21:52 Je ne comprends pas du tout pourquoi il dit "c'est très peu".
00:21:55 - C'est pire, dans le drame de la Savoie,
00:21:58 il était connu de la justice, le suspect.
00:22:00 - C'est pareil, il était connu, soumis à une injonction
00:22:04 de protection pour son ex-épouse,
00:22:07 qu'il avait violée, pour lequel il avait été condamné.
00:22:12 Vraiment, les services de l'État disposaient de tous les éléments.
00:22:16 Ça, ça doit nous révolter encore plus
00:22:19 qu'un cas où la victime n'aurait pas signalé auparavant
00:22:23 les menaces à son enfant.
00:22:25 - C'est quoi du coup Karim Zéribi ?
00:22:26 C'est un manque de moyens, un manque humain,
00:22:28 un manque de volonté ?
00:22:30 Qu'est-ce qui bloque ?
00:22:32 - Judith a d'autant plus raison d'être outrée de ce chiffre
00:22:34 qui a été évoqué par Gérald Darmanin,
00:22:36 qui semble minimiser que c'est parfaitement le cas
00:22:39 de cette policière en Savoie,
00:22:42 puisqu'elle était connue pour des violences policières.
00:22:44 - Non, des violences pas policières.
00:22:47 - Pardon.
00:22:48 - Chacun ses obsessions.
00:22:50 - Non, mais en plus, ne sourions pas quand même
00:22:53 sur cette erreur, effectivement,
00:22:54 parce que c'est quand même cette policière
00:22:56 qui en a subi les conséquences de cette barbarie.
00:22:59 Mais vous avez raison, Judith,
00:23:01 parce que derrière, c'est la question du suivi.
00:23:04 Ça veut dire que quand quelqu'un est connu
00:23:06 pour violences conjugales, même s'il a été condamné,
00:23:09 on considère donc que l'affaire, elle est réglée,
00:23:11 pliée, qu'il ne réitérera jamais,
00:23:13 qu'il n'y a pas de traitement,
00:23:15 qu'il n'y a pas de suivi post-condamnation.
00:23:17 - C'est la question de la décision, effectivement.
00:23:19 - Et encore une fois, nous en parlions hier,
00:23:21 qu'est-ce qui fait la différence en Espagne ?
00:23:23 Ils ont mis des moyens sur le traitement
00:23:25 concernant les agresseurs.
00:23:27 C'est-à-dire post-condamnation,
00:23:29 ils suivent l'agresseur, ils le traitent.
00:23:32 Et éventuellement, celui-là doit des comptes à la société
00:23:35 pour dire que tout va bien, qu'il ne replongera pas,
00:23:37 qu'il n'y a pas de violence et d'autres.
00:23:39 Nous, j'ai l'impression qu'une fois que la personne
00:23:41 a été condamnée et quand elle sort,
00:23:43 elle est lâchée dans la nature.
00:23:45 Je crois que notre dispositif a des trous dans la raquette.
00:23:47 Il va falloir qu'on se penche dessus.
00:23:49 Gabrielle Cusel l'a dit, c'était la priorité du gouvernement
00:23:51 au début du premier quinquennat.
00:23:53 Ça fait six ans aujourd'hui.
00:23:55 Donc on va rentrer dans la 7e année l'année prochaine.
00:23:57 Il faut quand même qu'on fasse un petit retour d'expérience
00:23:59 de ce qui marche, de ce qui ne marche pas.
00:24:01 C'est la vie de femmes qui sont en jeu.
00:24:03 C'est pas rien quand même.
00:24:05 On ne progresse pas sur le taux de féminicide.
00:24:07 Disons-le clairement dans notre pays.
00:24:09 - Effectivement, ça interroge.
00:24:11 Gabrielle Cusel qui parlait aussi du contexte général,
00:24:14 de la violence dans notre société.
00:24:16 On va parler dans un instant justement de cette violence,
00:24:18 cette terrible agression, d'une octogénaire
00:24:20 violemment tabassée par un cambrioleur.
00:24:23 On s'intéressera aussi au profil du cambrioleur.
00:24:26 Vous le verrez.
00:24:27 On en parle dans un instant.
00:24:28 On marque une très courte pause.
00:24:29 A tout de suite, Punchline Weekend revient.
00:24:31 De retour sur le plateau de Punchline Weekend.
00:24:37 Bienvenue, si vous nous rejoignez pour vous accompagner
00:24:39 cet après-midi pour mieux comprendre l'actualité.
00:24:42 Gabrielle Cusel, Judith Vintraub et Karim Zeribi
00:24:46 qui débattent dans un instant.
00:24:48 On va revenir sur cette terrible agression,
00:24:50 Alda Marie Lely, cette terrible agression d'une octogénaire.
00:24:52 Mais avant, on fait le point sur les toutes dernières informations.
00:24:54 C'est avec vous, ma chère Isabelle Piboulot.
00:24:57 La polémique autour de l'interdiction du port de l'Abaya
00:25:00 s'étend à l'international.
00:25:02 À présent, une marque anglaise d'Abaya incite à braver
00:25:05 l'interdit par un challenge.
00:25:07 Une Abaya gratuite contre une photo dans la cour de récréation.
00:25:10 C'est la promesse faite dans une vidéo
00:25:12 qui circule sur le réseau social TikTok.
00:25:14 La séquence cumule déjà près d'un million de vues.
00:25:17 En France, à Melun, en Seine-et-Marne,
00:25:20 une tour du quartier de l'Allemand a été investie
00:25:23 par des dealers qui font la pluie et le beau temps
00:25:25 pour la grande dame des habitants.
00:25:27 Depuis plus de deux ans, les locataires subissent l'enfer
00:25:30 face à ce point de deal.
00:25:32 Tous les étages sont souillés.
00:25:34 Rats, cafards, les nuisibles sont nombreux.
00:25:36 Les locataires, mais aussi le bailleur Habita 77
00:25:39 appellent à l'aide.
00:25:41 Et puis la visite inédite du pape François en Mongolie
00:25:44 aujourd'hui pour rencontrer les quelques 1 400 catholiques
00:25:47 du pays. Un déplacement également stratégique
00:25:50 d'un point de vue géopolitique puisque la Mongolie
00:25:53 est une région très proche des Russes et des Chinois
00:25:56 tant pour l'énergie que pour les matières premières.
00:25:59 Le souverain pontife a par ailleurs affirmé
00:26:02 que les gouvernements n'avaient rien à craindre de l'Eglise
00:26:05 lors d'une remarque perçue comme adressée aux Chinois
00:26:08 venus le saluer.
00:26:10 - Merci Isabelle.
00:26:12 On vous retrouve à 18h pour un nouveau point sur l'actualité.
00:26:15 L'information également marquée ces dernières heures
00:26:18 par cette terrible agression.
00:26:20 On passe à Damaril Elis, un suspect en semi-liberté
00:26:23 qui purgeait d'une peine de prison.
00:26:26 La victime avait trouvé de l'aide auprès de ses voisins.
00:26:29 Elle les avait appelés par la fenêtre.
00:26:32 Le voleur a pris la fuite après avoir fait main basse
00:26:35 sur de l'argent, des bijoux et les clés de voiture.
00:26:38 On en parle ensuite.
00:26:40 - Ton adresse ! Au secours !
00:26:43 - Son appel à l'aide a été entendu et filmé
00:26:46 par les habitants du quartier.
00:26:49 - À 13h ce lundi, Madeleine, 80 ans, est agressée
00:26:52 à son domicile de Damaril Elis par un cambrioleur.
00:26:55 L'agresseur lui donne plusieurs coups de poing au visage
00:26:58 puis la traîne violemment jusqu'à sa chambre.
00:27:01 Alertée par le bruit, des voisins décident de se rendre sur les lieux.
00:27:05 - Heureusement qu'elle a crié "aidez-moi".
00:27:08 Mes deux soeurs sont sorties pour l'aider.
00:27:11 On est vraiment à deux pas.
00:27:14 Le jeune homme a pris la fuite.
00:27:17 - Une bataille de la médecine médicale sur le visage.
00:27:20 Le malfaiteur tente alors de faire démarrer la voiture
00:27:23 de l'octogénaire sans succès.
00:27:26 Il partira finalement à pied vers la gare la plus proche
00:27:29 après avoir dérobé 400 euros à la victime.
00:27:32 Dans le quartier, les habitants sont encore sous le choc.
00:27:35 - 80 ans, on attaque une femme comme ça.
00:27:38 Mais on est où ? 80 ans, on va attaquer cette pauvre dame.
00:27:41 C'est terrifiant.
00:27:44 On ne peut pas tabasser une personne gratuitement.
00:27:47 S'il prend un vieille dame, ça peut être que de la lâcheté.
00:27:50 - Madeleine souffre d'hématomes, de douleurs au dos
00:27:53 et de lésions aux yeux.
00:27:56 - Un sujet signé Adrien Spiteri.
00:27:59 Nous évoquions tout à l'heure la question des féminicides
00:28:02 que l'exécutif a tant de mal à endiguer, Gabriel Cruzel.
00:28:05 Vous disiez que si les chiffres ne baissent pas,
00:28:08 c'est parce que la société est de plus en plus violente.
00:28:11 Là, on le voit clairement s'attaquer à une femme de 80 ans.
00:28:14 C'est un signe de décivilisation, d'en sauvagement.
00:28:17 - Je ne sais pas à quel degré de décivilisation on est
00:28:20 quand on s'attaque aux octogénaires ou noningénaires.
00:28:23 Je vous recommande de suivre l'actualité.
00:28:26 Malheureusement, le cas de cette pauvre dame n'est pas isolé.
00:28:29 J'avais suivi de très près l'assassinat pour le coup.
00:28:32 Je ne sais pas si vous avez vu le film.
00:28:35 - C'est un film qui a été réalisé par un acteur
00:28:38 qui avait suivi de très près l'assassinat
00:28:41 de Mme Chantal Kempf à Mulhouse, dans son Ehpad,
00:28:44 qui avait été cambriolée et pour laquelle elle terminait tragiquement.
00:28:49 Vous vous rendez compte ?
00:28:51 C'est un féminicide aggravé, si j'ose dire.
00:28:54 C'est une femme de par son âge, tout à fait vulnérable.
00:29:01 C'est un sujet qui n'est pas du tout abordé aujourd'hui
00:29:05 par les féministes, comme si on perdait sa qualité de femme en étant âgée.
00:29:09 Honnêtement, dans quel pays se sent-on fiers
00:29:13 ou peut-on ne pas avoir honte d'attaquer une octogénaire ?
00:29:17 Franchement, je me demande à quel sentiment moral
00:29:24 on peut faire appel chez un individu de ce type-là.
00:29:29 C'est absolument incroyable.
00:29:30 Et alors, visiblement, il est reparti.
00:29:32 Il n'a pas été arrêté.
00:29:34 Il a été interpellé, selon nos dernières informations.
00:29:37 Un profil qui interroge, il est de 19 ans,
00:29:40 il est né en 2003 d'origine guinéenne,
00:29:42 il a déjà été condamné pour extorsion
00:29:45 et il était en semi-liberté.
00:29:49 Ça veut dire quoi ?
00:29:51 En semi-liberté, c'est-à-dire qu'il était en chômage.
00:29:53 C'est un mandat électronique ?
00:29:54 Il sortait le week-end ?
00:29:55 Il sortait et il était en train de purger.
00:29:59 Semi-liberté, logiquement, c'est que la journée vous êtes dehors,
00:30:01 le soir vous allez dormir en prison.
00:30:02 C'est pour le travail.
00:30:04 Là aussi, ça interroge.
00:30:06 Qu'est-ce qu'il faisait de mort ?
00:30:07 Une question qu'on se pose hélas trop souvent,
00:30:09 que faisait cet individu sur le sol français ?
00:30:12 Guinéen en situation régulière,
00:30:14 ça veut donc dire qu'il avait demandé et obtenu le droit d'asile
00:30:18 ou en tout cas un statut légal,
00:30:22 lequel statut devrait tomber immédiatement
00:30:26 quand sont commis des faits de délinquance et de délinquance grave.
00:30:30 Là, extorsion, ce n'est pas du vol à l'étalage.
00:30:34 Or, dans le projet de loi de Gérald Darmanin sur l'immigration,
00:30:38 si jamais il arrive un jour devant l'Assemblée nationale,
00:30:41 il est prévu justement qu'une infraction à délit
00:30:47 puisse faire tomber le droit d'asile,
00:30:51 mais un délit passif de 10 ans d'emprisonnement, ce qui est énorme.
00:30:55 C'est-à-dire que ce condamné, effectivement,
00:30:57 comme vous l'expliquiez Karim Zeribi,
00:31:00 il dormait en prison, puisque la semi-liberté,
00:31:02 vous dormez en prison le soir et vous pouvez sortir la journée.
00:31:04 Oui, normalement, c'est pour vous permettre de travailler.
00:31:06 Pour vous permettre de travailler ou pour des raisons médicales,
00:31:08 là encore, ce serait intéressant de savoir
00:31:10 pour quelles raisons il était dehors la journée,
00:31:13 puisque visiblement, il ne travaillait pas,
00:31:15 en tout cas, pas au moment où il a commis cette terrible agression.
00:31:19 Écoutez, pour commenter ce genre de fait divers,
00:31:21 il faut reprendre son souffle pour, je dirais,
00:31:24 avoir la capacité de peser ses mots,
00:31:26 parce qu'on aurait tendance, effectivement,
00:31:28 à aller très, très loin, vu l'horreur de l'acte qui est commis.
00:31:33 Ça me fait penser à la mamie de Khan qui avait été attaquée,
00:31:38 trois adolescents par derrière, pour quelques dizaines d'euros.
00:31:43 Une agression en tant que telle, elle est mal vécue,
00:31:46 elle est scandaleuse, elle est traumatisante.
00:31:48 De surcroît, une agression sur une personne vulnérable,
00:31:51 que ce soit une handicapée, une personne âgée,
00:31:55 elle révulse, elle révulse la société, et c'est bien normal.
00:31:59 Et ça sera grave le jour où on ne s'insurgera plus
00:32:03 avec une grande émotion face à ce type d'effet divers.
00:32:05 Mais une fois qu'on s'est insurgé, une fois qu'on a eu l'émotion,
00:32:08 que se passe-t-il derrière ?
00:32:09 C'est la vraie question à laquelle il faut qu'on réponde.
00:32:11 Cette hauteur de cette agression lamentable, scandaleuse,
00:32:17 qui nous donne envie, effectivement, d'avoir la main très lourde le concernant,
00:32:22 était-il Français d'origine guinéenne ou Guinéen ?
00:32:27 Ce n'est pas la même chose.
00:32:29 Parce que si il est Guinéen, ça veut dire qu'il n'a pas la nationalité française,
00:32:33 donc il faut le frapper d'une mesure d'expulsion.
00:32:36 Si il est Français d'origine guinéenne,
00:32:39 je me demande dans quoi sert le fait de préciser son origine.
00:32:42 Sinon, il faut le faire pour tous les délinquants d'origine espagnole, italienne,
00:32:45 tchèque ou je ne sais trop quoi.
00:32:47 Né en 2003 d'origine guinéenne, selon nos informations,
00:32:50 le Figaro de l'Aïs va falloir présenter le charles de situation régulière.
00:32:53 Mais il est quoi ? Il est Français ou il est Guinéen ?
00:32:55 Soyons clairs, parce que ce n'est pas la même chose en termes de sanctions,
00:32:57 de mon point de vue.
00:32:58 S'il est Guinéen, il n'a rien à faire sur notre sol.
00:33:00 Après, un fait divers pareil, une violence pareille, expulsion.
00:33:04 Si il est Français, il faut qu'il y ait une peine très lourde de prison.
00:33:07 Mais la question est certainement à se reposer.
00:33:09 De fait, on travaille sur des hypothèses.
00:33:11 Mais si les Guinéens, avec un titre de séjour en règle,
00:33:15 mais ayant commis des exactions auparavant,
00:33:18 c'est-à-dire que c'est une extorsion,
00:33:20 ce n'est pas après des faits pareils qu'il devrait être expulsé.
00:33:23 C'est avant.
00:33:24 Je pense que c'est ce qu'attendent les Français.
00:33:27 Ce n'est pas ce que je disais.
00:33:28 Qu'il soit en situation régulière ou pas, ce n'est pas le sujet.
00:33:31 S'il est étranger, qu'il soit en situation régulière ou pas,
00:33:34 mais s'il est Français, il peut être Français de naissance et d'origine guinéenne,
00:33:39 comme on peut être d'origine italienne ou espagnole.
00:33:41 Pour être très précis, le parc Kennedy de Léon de Lisboa,
00:33:44 d'origine guinéenne, les éléments que nous avons à cette heure.
00:33:48 Alors effectivement, il va falloir creuser.
00:33:52 Vous parliez de faits divers tout à l'heure.
00:33:54 Vous employez ce mot faits divers.
00:33:55 Mais est-ce que c'est une question qu'on se pose souvent
00:33:58 lorsqu'on est face à de terribles drames comme celui-ci ?
00:34:01 Est-ce que vous parleriez de faits divers, Gabrielle Cluzel ?
00:34:04 Ou au contraire, il y a eu plusieurs cas de ces attaques de femmes âgées.
00:34:08 Faits de société.
00:34:10 Mais bien sûr que c'est un fait de société.
00:34:12 Et je crois d'ailleurs que certains voudraient qu'à chaque fois,
00:34:16 on prenne ça comme un fait divers à accueillir avec fatalité.
00:34:20 Mais non, je crois qu'on doit à toutes ces personnes âgées agressées
00:34:24 de reconnaître qu'il y a aujourd'hui une insécurité pour elles,
00:34:27 mais qui là encore est liée au climat d'insécurité générale.
00:34:30 Et au rapport aussi qu'on a aux personnes âgées aujourd'hui.
00:34:33 Exactement.
00:34:34 Qui est spécialement frappant.
00:34:37 Moi, je peux vous citer, je vous ai cité l'exemple de Mulhouse,
00:34:41 mais il y a eu à la Courneuve, vous savez, une personne âgée qui était handicapée.
00:34:45 Il y a eu à Quimper, il y a eu à Toulouse.
00:34:47 On peut faire un inventaire, un florilège,
00:34:50 il est loin, les cas que je cite sont loin d'être exhaustifs,
00:34:53 de toutes ces vieilles dames agressées.
00:34:55 Et c'est proprement insupportable, j'ai envie de dire, honte à la France.
00:34:58 Honte à la France de supporter cela.
00:35:00 Le problème, c'est qu'on veut être gentil et charitable avec nos délinquants.
00:35:05 Vous savez, on est toujours dans des idées de réinsertion.
00:35:08 Quand ils sont étrangers, on ne peut pas les expulser
00:35:11 parce qu'ils courent des risques dans leur pays, ce serait dramatique, etc.
00:35:14 Mais avec qui est-on violent et inhumain ?
00:35:17 Avec ces vieilles dames qui se font agresser.
00:35:19 Mais je me souviens de la réaction, vous parliez, Karim Zaribi, du cas de Cannes,
00:35:23 la réaction de David Lysnard.
00:35:28 Je crois que beaucoup de Français se sont reconnus en lui.
00:35:31 Ils se sont dit "mais si c'était ma grand-mère, comment aurais-je réagi ?"
00:35:34 Je crois qu'il avait dit "peut-être moi qui me serais retrouvée en prison".
00:35:37 Cette réaction-là est au cœur de tous les Français
00:35:41 et elle devrait être entendue par nos politiques
00:35:44 qui ont de fait à prendre cela comme un fait de société, à résoudre de toute urgence.
00:35:48 Karim Zaribi ?
00:35:49 Je considère que notre justice, pardonnez-moi de vous le dire,
00:35:51 est trop laxiste avec les phénomènes de violence.
00:35:53 Elle est trop laxiste.
00:35:55 Les rappels à la loi, le travail d'intérêt général,
00:35:59 tout ce qui fait qu'à un moment donné, on reste dans des modalités de prévention
00:36:03 ne devrait pas rentrer dans le cadre des violences de ce type.
00:36:08 Ce n'est pas possible.
00:36:09 Là, il faut que la sanction soit ferme, immédiate, au premier délit.
00:36:13 Et on va suivre tout cela de très près, bien évidemment,
00:36:16 pour voir le profil précis de ce suspect et les suites.
00:36:20 Il a été placé en détention provisoire aujourd'hui,
00:36:23 donc on va suivre tout cela de très près.
00:36:25 Heureusement.
00:36:26 Dans l'actualité, les conséquences des émeutes,
00:36:29 là aussi la justice qui s'est voulu ferme finalement,
00:36:34 avec des condamnations à la prison notamment.
00:36:37 Mais en tout cas, il y a des conséquences,
00:36:39 et des conséquences qui ne sont pas négligeables.
00:36:41 Puisque dans la commune de Mâcon, touchée par les violences urbaines,
00:36:44 une école où 95 enfants sont scolarisés, lundi, elle ne pourra pas rouvrir.
00:36:49 Les émeutiers ont incendié une partie de l'établissement scolaire.
00:36:53 Alors c'est la fatigue, et on le comprend,
00:36:55 et la colère qui domine dans le corps enseignant.
00:36:58 Voici Jéliel Benhamou et Olivier Madinier.
00:37:01 La petite chaise rouge rappelle que cette pièce était,
00:37:04 il y a deux mois, une salle de classe.
00:37:06 Durant les émeutes, dans la nuit du 29 au 30 juin,
00:37:09 une voiture en flamme a été projetée contre le mur de cette école maternelle,
00:37:13 située dans un quartier sensible à Mâcon.
00:37:16 Les 95 élèves scolarisés ici ne pourront pas y retourner
00:37:19 pour la rentrée le 4 septembre.
00:37:21 Ça va être très compliqué, une année très dure et fatigante.
00:37:24 Toute la semaine, on a quand même rangé, trié,
00:37:28 ainsi que les enseignantes, on va commencer l'école, vraiment compliqué.
00:37:33 Les travaux seront longs car après l'incendie,
00:37:36 de la miante a aussi été découverte.
00:37:38 En attendant, les enfants seront répartis dans les écoles environnantes.
00:37:42 C'est l'écœurement qui domine pour le maire de Mâcon.
00:37:45 Je suis fils de prof, et pour moi, l'école, c'est le ciment de notre République.
00:37:49 L'école, c'est ce qui permet à des jeunes de progresser, d'apprendre.
00:37:52 Et je crois que là, c'est un fondement de la République qu'on a voulu attaquer.
00:37:56 C'est une attaque volontaire de détruire,
00:37:58 c'est plus qu'un bâtiment municipal, une école.
00:38:00 Quand je vois que c'est des enfants du quartier qui vont être quand même un peu victimes,
00:38:03 ils vont aller dans un autre groupe scolaire, on les déplace de leur secteur.
00:38:06 Je crois pouvoir vous dire que moi, je souhaite, mais ardemment,
00:38:09 qu'on puisse trouver les coupables et qu'ils puissent être condamnés.
00:38:12 L'écrie de l'école maternelle Jeanzeil à Mâcon
00:38:15 ne devrait pas ouvrir avant plusieurs mois.
00:38:18 Julie de Vintraube, sur les 170 écoles saccagées,
00:38:22 cinq ne pourront pas rouvrir, selon le porte-parole Olivier Véran.
00:38:27 Néanmoins, on le voit, qui est-ce qui va payer ?
00:38:29 Ce sont les familles, les enfants qui vont être obligés d'être déplacés.
00:38:34 Et en attendant, la question, mais on va se la poser tout à l'heure,
00:38:37 c'est qui va payer ? Un constat, ce sont toujours les mêmes qui trinquent.
00:38:41 Oui, bien sûr.
00:38:42 Karine disait à l'instant que la justice n'était pas assez sévère
00:38:46 pour des faits de violence physique.
00:38:48 Je trouve qu'elle n'est pas du tout assez sévère non plus.
00:38:51 Avec des gens qui cassent l'école, qui est à peu près le dernier endroit en France
00:38:57 où on essaye d'inculquer le sens de l'autorité, du respect de l'autorité,
00:39:02 à des enfants qui, par ailleurs, sont parfois dans des familles
00:39:06 où l'autorité s'est complètement dissipée.
00:39:09 C'est ça qu'en fait, les éventuels n'ont pas supporté.
00:39:12 C'est un lieu où on essaye d'inculquer le respect de l'autorité.
00:39:16 Plus la transmission des savoirs éventuellement dans le meilleur des cas.
00:39:20 Mais c'est ça qui était, en plus de leur haine de tout ce qui représente
00:39:26 la République française et la France, c'est à ça qu'ils ont voulu s'en prendre.
00:39:31 Et la justice, en ne les rendant pas quelque part responsables aussi financièrement,
00:39:37 fut, à titre symbolique, évidemment, vu le montant des dégâts,
00:39:41 on ne va pas demander aux gens, y compris qu'on a réussi à condamner
00:39:48 parce que les faits nécessaires étaient à la disposition de la justice,
00:39:52 de rembourser, mais qu'au moins il y ait un prélèvement symbolique.
00:39:57 - Comment on fait ? On va en parler. On se pose la question tout de suite.
00:40:00 On va juste écouter un sujet Olivier Véran, justement.
00:40:03 - Ici, cette école municipale, elle est assurée.
00:40:08 Donc les assurances, je le demandais là, prennent en charge 80% des dépenses
00:40:13 de reconstruction. 80% des dépenses. On parle de 350 000 euros.
00:40:17 Ça veut dire qu'il va rester quelques dizaines de milliers d'euros
00:40:19 qui peuvent être aujourd'hui à la charge de la mairie, mais pour lesquels,
00:40:22 évidemment, on est en train de discuter pour voir qui va prendre sa part.
00:40:26 Ensuite, sur la réparation financière, c'est-à-dire sur la contribution financière
00:40:30 des auteurs, nous faisons tout en... pour que ceux qui ont brûlé,
00:40:34 ceux qui ont cassé, soient mis aussi à contribution, évidemment.
00:40:36 Ça fait partie de la réparation de justice.
00:40:38 - Alors c'est vrai, tout faire pour que les auteurs paient,
00:40:41 Karim Zeribi, l'intention est bonne. Nous sommes tous d'accord autour de ce plateau.
00:40:44 Mais on fait comment, très concrètement, puisqu'on imagine que le compte en banque
00:40:48 de ces délinquants n'est pas non plus rempli à bord ?
00:40:52 - Écoutez, on est bien capable de créer des usines en gaz quand on veut.
00:40:56 Là, il faut prendre des mesures très simples.
00:40:58 Vous êtes délinquant, vous avez porté atteinte à un établissement public.
00:41:02 Vous êtes titulaire du RSA. Vous savez plus de RSA pendant X mois.
00:41:05 - Oui. - Excusez-moi.
00:41:07 - On va chercher l'argent de l'homme. Il n'y a plus d'allocation.
00:41:10 - Vous avez des gens, Olivier, qui touchent des revenus sociaux.
00:41:14 Les revenus sociaux, c'est des revenus émanant de la solidarité nationale.
00:41:17 Et qui se comportent de la sorte, plus de revenus sociaux,
00:41:21 plus de revenus de la solidarité nationale, s'ils n'ont pas de salaire.
00:41:24 Je vais vous dire, il y a 750... - Et donc plus de logements aussi,
00:41:26 comme le soit de Gérald Darmanin ?
00:41:28 - 750 bâtiments publics ont été touchés. 50 détruits totalement.
00:41:32 Vous savez qu'il y a des budgets des collectivités locales.
00:41:35 Bien souvent, il n'est pas extensible à souhait.
00:41:38 Il y en a certains qui ont évité les feux d'artifice.
00:41:40 C'était pas que parce qu'ils avaient peur des violences urbaines.
00:41:43 C'est parce qu'ils n'avaient pas l'argent.
00:41:45 Ça veut dire qu'on pénalise même sur de l'événement symbolique, du festif,
00:41:50 de ce qui est important pour faire cohésion.
00:41:52 Pourquoi ? Parce qu'on ne pourra pas rénover l'école ?
00:41:55 Je pense effectivement qu'il faut des peines complémentaires.
00:41:57 Aux peines de prison, aux peines de sursis qui tomberont,
00:42:00 c'est les peines financières. Ça s'appelle les peines complémentaires.
00:42:02 - Il y a même un maire, il me semble que c'était à l'aile les roses,
00:42:05 mais je ne suis pas sûre, qui a sciemment décidé d'annuler
00:42:08 les festivités du 14 juillet en disant que l'argent allait aller
00:42:11 à la répartition des dégâts.
00:42:13 - J'en ai vu beaucoup, Judith, moi, dans ce cas. Beaucoup !
00:42:15 Qui ont dit "non, moi je ne peux pas me permettre aujourd'hui de dépenser cet argent".
00:42:19 - C'est pas "je ne peux pas me permettre", je l'ai puni.
00:42:21 Il n'y a pas de raison de leur payer une fête.
00:42:24 - Ce qu'il y a des choix budgétaires à faire.
00:42:25 Parce que contrairement à l'État, les collectivités locales n'ont pas le droit d'être en déficit.
00:42:28 - Bien sûr.
00:42:29 - Ça veut dire que les comptes d'une collectivité, elles doivent être bien tenues.
00:42:32 Si vous devez rénover une école, que ça vous coûte X milliers d'euros,
00:42:35 Véran a parlé de quelques dizaines de milliers d'euros.
00:42:38 Imaginez que ça vous coûte 50 000 euros et que votre feu d'artifice coûte cette somme-là.
00:42:41 Vous faites un choix. Vous êtes obligés de le faire.
00:42:43 - On va en parler avec Jean-François Vigier, maire de Bure-sur-Yvette.
00:42:46 Il est membre du bureau de l'Association des maires de France.
00:42:48 Il est en liaison avec nous, justement.
00:42:50 Monsieur le maire, bonjour. Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:42:54 On voyait ce reportage à Mâcon. L'école ne pourra pas ouvrir.
00:42:58 95 élèves qui vont être obligés de se déplacer.
00:43:02 Donc on imagine aussi la galère pour les parents derrière.
00:43:04 Il y a d'autres communes dans ce cas, aujourd'hui, en France ?
00:43:10 - Oui, bonjour. Oui, il y a d'autres communes dans ce cas
00:43:16 dont les écoles sont touchées, dont les mairies sont touchées
00:43:19 et dont les conseils municipaux ne pourront pas se tenir en septembre
00:43:22 dans les hôtels de ville. Il y a tout un tas de services municipaux
00:43:26 qui vont être fermés pendant de nombreux mois à la suite
00:43:30 de leur destruction à l'occasion des féminicides.
00:43:33 - Des dégradations faites par des délinquants, vous disiez,
00:43:36 mais des délinquants qui habitent le quartier.
00:43:38 Alors comment est-ce que vous le comprenez, vous qui êtes un élu de terrain,
00:43:40 lorsque vous avez des jeunes ou même des moins jeunes
00:43:44 qui viennent casser vos écoles, casser vos mairies ?
00:43:47 On imagine que vous les connaissez. En tout cas, vous voyez
00:43:51 qui sont ces personnes-là. Comment est-ce que vous comprenez ces actes ?
00:43:56 - On ne les comprend pas, on les dénonce, on les combat.
00:44:00 Et tout ceci est totalement inacceptable, parce que derrière ces actes,
00:44:05 il y a une négation de la République, des symboles républicains
00:44:10 que sont l'école, que sont l'hôtel de ville, que sont un gymnase.
00:44:13 Et tout ceci n'est pas acceptable. Il faut des réponses très fortes.
00:44:17 Et l'Association des maires de France, son président David Wiesnach,
00:44:20 nous demandons des réponses extrêmement fortes des sanctions.
00:44:25 - Quelle réponse très concrètement ? On s'interrogeait.
00:44:28 Est-ce que ces délinquants doivent payer ? Et si oui, comment ?
00:44:32 - Déjà, ces délinquants, ils ont commis des délits,
00:44:37 donc ils doivent tomber sous le coup de la loi. Première chose.
00:44:40 Deuxièmement, il faut également réparer ce qui est cassé.
00:44:45 Et réparer tout cela a un coût, et il faut absolument des outils aux maires
00:44:51 pour pouvoir réparer rapidement, avec les financements nécessaires,
00:44:55 et avec une aide, je dirais, au montage administratif de ces dossiers.
00:45:00 Maintenant, tous ceux qui ont causé ces faits, qui sont des délinquants,
00:45:03 des voyous, il faut d'abord les trouver, puis instruire,
00:45:07 dans le cadre légal, les instructions, les concernants,
00:45:11 et puis il faut qu'un juge tranche, et il faut que la justice passe,
00:45:15 et il faut que la justice soit sévère, car il faut que des exemples soient donnés.
00:45:19 Ça, c'est sur le court terme. Après, je pense que sur le long terme,
00:45:22 il va quand même falloir que, dans nos écoles de la République,
00:45:26 on réapprenne quels sont ces symboles de la République aux plus jeunes,
00:45:31 dès le plus jeune âge. Le respect du symbole républicain,
00:45:35 qui est un maire, qui est une commune, qui est une école,
00:45:38 ça, il va falloir le réinculquer très vite, et avec force.
00:45:41 Parce qu'on parle de sommes, en tout cas, qui sont énormes.
00:45:45 Exemple, la mairie de Mont-Saint-Barreuil, qui tourne au ralenti,
00:45:50 les dégâts s'élèvent à 5 millions. 5 millions de dégâts, c'est énorme.
00:45:55 On imagine qu'il y a les assurances, mais qui va payer ces 5 millions ?
00:45:59 Alors, déjà, l'Association des maires de France a fait des propositions
00:46:05 extrêmement concrètes pour demander des lois qui permettent
00:46:09 de s'adapter à la situation. Exemple, faciliter le montage
00:46:13 administratif des dossiers, et qu'on n'attende pas des mois et des mois
00:46:16 une autorisation administrative pour commencer des travaux.
00:46:19 Exemple, si la mairie faisait 20 mètres de haut en hauteur,
00:46:24 qu'elle est détruite, et qu'aujourd'hui, son local d'urbanisme,
00:46:27 il limite à 15 mètres, il faut qu'on puisse reconstruire la mairie
00:46:32 comme elle était. Et de la même façon, et là on a une petite déception
00:46:36 à l'AMF, c'est qu'on avait demandé à ce que les montants qui nous permettaient
00:46:41 de nous astreindre des appels d'offres traditionnels soient assez élevés.
00:46:45 Or, ça a été limité à 1,5 million. Vous voyez, vous n'hésitez l'exemple
00:46:50 d'une commune qui, elle, a des travaux de reconstruction de 5 millions.
00:46:53 Et je sais, par exemple, pour avoir échangé avec mon collègue
00:46:56 Benoît Jiménez à Gares-les-Monnaies, que lui, c'est environ à 3 millions
00:47:00 la reconstruction. Donc tout ceci est insuffisant, et il faudrait
00:47:04 une meilleure adaptation aux situations locales, que la loi s'adapte mieux.
00:47:10 Mais derrière tout ça, il faut des financements, parce que tous ces
00:47:13 investissements de reconstruction, ils viennent s'ajouter au plan pluriannuel
00:47:17 d'investissement de mes collègues, qui avaient prévu de construire
00:47:20 un gymnase, de construire un nouvel équipement public, une salle de spectacle,
00:47:24 de refaire des routes.
00:47:26 Et du coup, pour la contribution financière, avant de vous libérer
00:47:32 très concrètement, qu'est-ce que vous proposez pour ces délinquants ?
00:47:34 Qu'est-ce qu'on pourrait mettre en place pour que ces délinquants
00:47:38 réparent, participent en tout cas à ces réparations ?
00:47:42 Bien, s'ils sont solvables, il faut qu'ils participent financièrement.
00:47:48 Si ils sont mineurs, peut-être leur famille.
00:47:51 Et en tout cas, sinon, on peut revenir sur des travaux d'intérêt généraux.
00:47:57 Ce qui s'est passé, c'est d'une violence inouïe.
00:48:00 Et il doit y avoir aussi une réponse pénale à la hauteur de ce qui s'est passé.
00:48:05 Un grand merci Jean-François Vigier d'avoir accepté notre invitation sur CNews.
00:48:10 Je vous rappelle, vous êtes maire de Burre-sur-Yvette et membre du bureau
00:48:13 de l'association des maires de France.
00:48:16 On le voit, effectivement, c'est la question du "qui va payer et comment"
00:48:20 qui se pose aujourd'hui, Gabrielle Cluzel.
00:48:22 Non mais c'est dramatique de voir qu'on tourne autour du pot.
00:48:25 Déjà, moi j'ai un peu de mal à entendre Olivier Véran dire
00:48:28 "oui, ne vous inquiétez pas, il y a les assurances".
00:48:30 Les assurances, ce n'est pas le Père Noël.
00:48:31 Donc à un moment, ça veut dire que le Français moyen qui a des primes
00:48:35 d'assurance, qui cotise, etc., il va avoir les montants augmentés.
00:48:39 C'est mathématique, c'est mécanique.
00:48:41 Donc, ce n'est pas magique.
00:48:44 Et je m'étonne qu'on parle alors d'un travail d'intérêt généraux,
00:48:49 il faut réparer, enfin ce n'est pas un graffiti sur un pupitre.
00:48:52 Donc moi, de fait, je pense que tout ce qui est aide sociale
00:48:58 doit être supprimé ou aux coupables ou à leur famille
00:49:02 et les étrangers doivent être expulsés, tout simplement.
00:49:05 L'occasion d'en redébattre, bien évidemment.
00:49:07 On doit marquer une très courte pause.
00:49:09 Dans un instant, on va revenir sur le débat.
00:49:11 Le débat cristallise les tensions sur l'interdiction de la baïa.
00:49:14 Il s'invite, il s'invite au Royaume-Uni.
00:49:17 On sera avec notre correspondante Sarah Menaille dans un instant
00:49:20 qui nous expliquera tout, puisqu'il y a même des marques
00:49:23 qui proposent des baïas gratuites si les élèves en France
00:49:27 se font photographier dans la cour d'école.
00:49:29 Alors qu'en est-il ? Est-ce que c'est un épiphénomène ?
00:49:31 Est-ce que, effectivement, c'est un phénomène majeur ?
00:49:34 On va y revenir dans un instant.
00:49:36 Restez avec nous dans Punchline.
00:49:39 Il est 18h. Bienvenue.
00:49:42 Si vous nous rejoignez dans Punchline Weekend,
00:49:45 on décrypte, on débat.
00:49:47 Dans un instant, on va revenir sur l'interdiction de la baïa.
00:49:50 Le sujet s'invite au Royaume-Uni.
00:49:52 On en parlera avec Gabrielle Cluzel, Judith Vintrope, Karim Zeribi.
00:49:55 Mais tout de suite, on fait un point sur les dernières actualités.
00:49:58 C'est avec vous, Isabelle Piboulot.
00:50:00 Ce constat dramatique en France.
00:50:02 118 reprises de féminicides recensées en 2022.
00:50:06 Ce dernier bilan publié par le ministère de l'Intérieur
00:50:09 comptabilise les femmes tuées par leurs conjoints ou leurs ex-conjoints.
00:50:13 En moyenne, un féminicide survient tous les 3 jours dans le pays.
00:50:16 Par rapport à 2021, ces drames n'enregistrent pas une baisse significative.
00:50:21 118, c'est 4 féminicides de moins qu'en 2021.
00:50:25 AJ-2 avant la rentrée.
00:50:27 Les ventes de fournitures scolaires sont en recul de 5% par rapport à l'année précédente.
00:50:32 Une baisse qui s'explique en raison de l'inflation, en hausse de près de 9% pour le matériel scolaire.
00:50:38 Selon les professionnels du secteur, l'heure est à la récup.
00:50:41 Les familles favorisent la réutilisation des produits des années passées.
00:50:45 Et puis en Chine, le typhon Saola a balayé le sud du pays ce matin.
00:50:50 Il a touché terre vers 3h30.
00:50:52 Malgré les arbres arrachés, les vitres brisées à Hong Kong,
00:50:56 les vents ont été moins violents que prévus.
00:50:59 Saola menacé de devenir le typhon le plus puissant depuis 1949.
00:51:03 Le centre météorologique national chinois a rétrogradé le super typhon au rang de typhon violent.
00:51:10 Merci beaucoup Isabelle.
00:51:12 Isabelle Piboulot qu'on va retrouver à 18h30 pour un point complet sur les toutes dernières actualités.
00:51:16 À la Une, ces dernières heures, cette mesure qui provoque le débat entre les élèves à quelques jours de la rentrée.
00:51:23 L'interdiction de porter l'abaya, je vous le rappelle, décrétée par le ministre de l'Éducation nationale,
00:51:28 Abayel Attal, au nom de la laïcité.
00:51:30 Sur les réseaux sociaux, on en parlait tout à l'heure, une contre-offensive est en train de se mettre en place.
00:51:35 Et le débat, il s'invite même à l'étranger.
00:51:37 Une marque anglaise d'abaya incite les élèves à braver l'interdiction.
00:51:41 Et cette promesse, une abaya gratuite contre une photo dans la cour de récréation.
00:51:46 Une séquence qui cumule pas moins d'un million de vues.
00:51:49 Tout de même sur TikTok, l'interdiction de l'abaya dans les écoles, beaucoup relayée.
00:51:53 Donc cette semaine au Royaume-Uni.
00:51:55 Tout cela avec notre correspondante à Londres, Sarah Menahe.
00:51:58 Bonjour Sarah.
00:51:59 Alors, je le disais, sur les réseaux sociaux au Royaume-Uni,
00:52:03 la question de l'abaya concerne visiblement beaucoup de monde.
00:52:09 Qu'en est-il ?
00:52:10 Et oui, effectivement, c'est un débat qui s'est exporté.
00:52:17 Et puis, vous l'avez dit, il y a cette TikTokeuse londonienne, Saïda Haque,
00:52:21 qui a 3 ans et jeudi, elle a posté sur TikTok cette petite vidéo
00:52:25 où elle invite les collégiennes et les lycéennes françaises
00:52:29 à se photographier au sein de leur établissement scolaire,
00:52:31 dans la cour de récréation, portant une abaya en signe de protestation.
00:52:35 Et elle promet à toutes celles qui lui enverront la photo
00:52:37 de se faire rembourser leur abaya.
00:52:39 Une abaya gratuite contre une photo.
00:52:41 Petit coup marketing évidemment pour cette TikTokeuse.
00:52:44 Gros coup même, puisque vous l'avez dit, cette vidéo postée jeudi soir
00:52:47 cumule aujourd'hui plus d'un million de vues,
00:52:50 beaucoup de réactions, beaucoup de commentaires.
00:52:52 Alors elle, elle est créatrice d'abaya, qu'elle vend en ligne,
00:52:55 qu'elle vend sur la toile.
00:52:57 Et puis, elle a parlé de petit coup marketing,
00:52:59 puisqu'elle a annoncé que sa nouvelle collection d'abaya
00:53:02 sortirait uniquement en France, exclusivement pour le marché français,
00:53:06 ce samedi. Il y a eu beaucoup, beaucoup de réactions sur les réseaux sociaux
00:53:09 suite à cette proposition. Petit coup marketing, petit coup provoque
00:53:12 de la part de cette TikTokeuse londonienne.
00:53:15 On comprend un coup marketing, effectivement.
00:53:17 Plus globalement en Angleterre, au Royaume-Uni, comment cela se passe
00:53:20 sur la question du port de l'abaya, justement ?
00:53:23 Alors, écoutez, au Royaume-Uni, en tout cas, il n'y a pas d'équivalent,
00:53:30 par exemple, de notre loi de 2004 au sein des établissements scolaires,
00:53:33 c'est-à-dire qu'il y a une certaine tolérance et liberté,
00:53:37 finalement, pour les élèves de s'habiller comme ils le souhaitent.
00:53:40 Mais il faut quand même rappeler qu'au Royaume-Uni, la norme,
00:53:43 c'est tout de même l'uniforme scolaire.
00:53:45 Au-dessus de 90 % des établissements scolaires du secondaire,
00:53:48 ici en tout cas en Angleterre, imposent l'uniforme aux élèves,
00:53:51 donc cela règle le débat tout de suite.
00:53:53 Alors, on peut voir des élèves avec l'uniforme, mais quand même,
00:53:56 par exemple, un hijab pour les filles, un turban, parfois, pour les garçons,
00:53:59 une kippa, même, parfois, sur la tête, il y a quelques signes religieux,
00:54:02 évidemment, mais en tout cas, pour ce qui est de la tenue strictement vestimentaire,
00:54:05 c'est vrai que l'uniforme est quand même majoritaire dans les écoles.
00:54:08 Alors, ce n'est pas obligatoire ici en Angleterre, ce n'est pas une loi
00:54:11 britannique qui impose aux chefs d'établissement de mettre en place
00:54:14 l'uniforme, mais c'est fortement conseillé par le gouvernement britannique
00:54:17 et c'est une tradition à laquelle sont très attachés les Anglais,
00:54:21 que l'école soit publique ou privée.
00:54:23 Beaucoup ont fait le choix de l'uniforme, ce qui règle considérablement,
00:54:27 si vous voulez, malgré une société, ils ont fait le choix ici au Royaume-Uni
00:54:30 d'adopter un peu le multiculturalisme, mais malgré ça, si vous voulez,
00:54:33 à l'école, ça règle quand même le débat, puisque, je vous le disais,
00:54:36 la majorité des élèves ici, quand même, du primaire jusqu'à la fin du collège,
00:54:39 jusqu'au brevet, à peu près, portent tous quand même l'uniforme.
00:54:43 Merci beaucoup Sarah pour toutes ces précisions.
00:54:46 Sarah Menahe en direct de Londres.
00:54:48 Donc, Judith Vintro, la question de l'uniforme, on l'a abordé tout à l'heure,
00:54:51 réglerait le problème, il n'y aurait plus de débat.
00:54:53 En tout cas, le fait que les Anglais s'en mêlent aujourd'hui
00:54:56 de cette interdiction de la baïa, ça montre tout de même l'ampleur du phénomène ?
00:55:01 Non, ça montre surtout que les Anglais, les anglo-saxons en général,
00:55:04 parce que les Américains le font aussi, adorent donner des leçons
00:55:08 d'antiracisme à la France.
00:55:10 C'est de l'ingérence ?
00:55:11 Oui, c'est leur droit, c'est leur presse, c'est eux qui la lisent.
00:55:17 Mais enfin, on a souvent eu des campagnes à laquelle participaient
00:55:21 d'ailleurs des Français rétribués par la presse anglaise ou américaine
00:55:26 pour dire que la France était un pays où se pratiquait un racisme systémique.
00:55:31 Donc, vous mettez ça d'un côté et de l'autre, le fait qu'effectivement,
00:55:37 je me suis rappelée dans votre sujet, c'est un marché.
00:55:41 Il y a un marché, donc il y a des gens qui ont intérêt à promouvoir et à vendre.
00:55:46 Vous obtenez ce genre de résultat.
00:55:49 Mais les anglo-saxons devraient se garder de nous donner des leçons.
00:55:53 C'est chez eux que l'affaire George Floyd s'est passée, chez les Américains,
00:55:57 pas chez nous.
00:55:58 En Angleterre, dans certaines villes, je pense à Londres et à Birmingham notamment,
00:56:03 qu'il y a des tribunaux islamiques qui disent le droit pour ce qui concerne
00:56:10 par exemple les mariages.
00:56:12 Vous savez qu'en Grande-Bretagne, un mariage religieux est aussi valable
00:56:15 qu'un mariage civil.
00:56:16 Vous n'êtes pas obligés de vous marier civilement.
00:56:19 Si c'est ça qu'on veut, très bien pour les Anglais si c'est ça qu'ils veulent.
00:56:23 Nous ne voulons pas de ça en France.
00:56:24 En tout cas, l'enjeu, Gabrielle Cluzel, c'est justement de conserver
00:56:27 cette spécificité française, cette spécificité autour de la laïcité,
00:56:32 notamment.
00:56:33 Moi, je pense que cela montre que le combat dépasse, parce qu'il s'agit
00:56:39 d'un combat, dépasse les frontières de la France.
00:56:42 C'est une offensive.
00:56:44 Il y a des pressions extérieures, vous y voyez des pressions extérieures.
00:56:47 Bien sûr, mais ces pressions extérieures, elles démontrent en creux que ce n'est
00:56:50 absolument pas une question de mode.
00:56:52 Ce n'est pas un simple tissu, une simple mode, comme on a essayé de nous le dire
00:56:55 toute cette semaine.
00:56:56 Pourquoi s'attaquer aux abayas ?
00:56:57 C'est une mode.
00:56:58 Non, on voit très bien que ce n'est pas seulement le sujet d'une mode.
00:57:02 Il y a un enjeu, un enjeu de conquête.
00:57:05 Ce sont des signes de conquête de l'Europe.
00:57:09 Et signal est envoyé à la France qu'il ne faut pas qu'ils se mettent en travers
00:57:13 de cette conquête.
00:57:15 Alors, on nous cite toujours l'exemple de l'Angleterre comme si c'était une réussite
00:57:18 du multiculturalisme.
00:57:20 Alors, pardon, mais parce que le multiculturalisme, c'est quand même un fruit
00:57:23 d'une immigration massive.
00:57:25 Et ce sont eux aujourd'hui qui envisagent, je le rappelle, de mettre des bracelets
00:57:28 électroniques aux migrants.
00:57:30 Donc, s'ils étaient si ravis de leur multiculturalisme et de leur immigration débridée,
00:57:34 eh bien, ils n'envisageraient pas, je pense, ce genre d'initiative.
00:57:38 Alors, est-ce que ça va fonctionner ? On va le voir.
00:57:40 Mais c'est évident que tout cela participe à une provocation qui fait avancer
00:57:44 et qui fait avancer les marques visibles, encore une fois, de cet islam conquérant.
00:57:49 Alors, la France résiste comme elle peut.
00:57:50 Mais là encore, ce qui me paraît assez paradoxal, c'est qu'on n'entend pas
00:57:53 le gouvernement dire, écoutez, vraiment, alors que ce sont les manifestations,
00:57:57 encore une fois, permises par une immigration massive, parce que s'il y avait
00:58:01 deux clans peints en Abaya, ça ne poserait de problème à personne.
00:58:03 Le problème, c'est que là, ça concerne beaucoup de monde.
00:58:05 Et Judith l'a dit tout à l'heure.
00:58:07 Eh bien, il devrait dire, écoutez, là, il va falloir qu'on pense aux racines
00:58:11 du problème, l'immigration, il va falloir peut-être mettre un terme.
00:58:16 Karim Zeribi, je vous donne la parole dans un instant, mais Guylain Chevrier
00:58:19 va nous rejoindre.
00:58:20 Il est en liaison avec nous, formateur et enseignant, ancien membre
00:58:23 de la mission laïcité du Haut Conseil à l'intégration et membre de la direction
00:58:27 du comité Laïcité République.
00:58:29 Merci d'être en liaison avec nous dans Punchline du week-end.
00:58:34 On voit ces offensives, notamment sur Internet, concernant ce port de l'Abaya,
00:58:41 que ce soit au Royaume-Uni, on l'a vu, mais également en France.
00:58:44 Quelle ampleur ! Qu'est-ce que vous pouvez nous en dire ?
00:58:49 Eh bien, écoutez, tout d'abord, il faut se référer aux chiffres
00:58:53 qui sont présentés par le gouvernement concernant les signalements.
00:58:57 150% d'augmentation entre 2022 et 2023.
00:59:02 Et puis, on a aussi 42% des chefs d'établissement, selon un sondage,
00:59:08 donc une enquête du SNPD-UNSA, donc syndicat des chefs d'établissement,
00:59:13 donc 42% de ces chefs d'établissement qui ont constaté ce phénomène.
00:59:18 Donc on est vraiment sur un phénomène qui n'est pas du tout marginal.
00:59:21 On est sur un phénomène aussi qui prend de l'ampleur
00:59:24 parce que c'est un moyen de contournement de la loi du 15 mars 2004
00:59:29 qui a réaffirmé la laïcité dans l'école,
00:59:32 avec l'interdiction des signes ostensibles religieux,
00:59:35 pour protéger les élèves, justement, de toute emprise,
00:59:38 qu'elle soit politique, religieuse ou autre,
00:59:42 pour favoriser tout simplement une transmission du savoir
00:59:45 qui ne soit pas opposée à les contestations auxquelles d'ailleurs on assiste,
00:59:49 y compris du point de vue du contenu de l'enseignement.
00:59:51 On parle souvent de cette influence des frères musulmans aujourd'hui en France,
00:59:55 notamment via cette question du port de la Baïa.
00:59:58 Est-ce que c'est une réalité ? Comment elle se manifeste ?
01:00:02 Écoutez, on est passé, selon les services de renseignement,
01:00:07 de 5 000 salafistes en 2004 à 100 000 salafistes et frères musulmans en 2019.
01:00:14 Donc si ce ne sont pas des chiffres qui nous donnent une idée
01:00:17 de l'ampleur du phénomène auquel nous nous confrontons,
01:00:19 c'est-à-dire effectivement au sein de nos concitoyens de confession musulmane,
01:00:24 de la montée d'une tendance qui cherche à séduire,
01:00:29 pas un retour à la forme de tradition,
01:00:32 mais qui poursuit un but d'enfermement communautaire,
01:00:35 il ne faut pas l'oublier, on parlait du Royaume-Uni à l'instant,
01:00:38 tout de même le multiculturalisme,
01:00:41 c'est le contraire de notre conception de la citoyenneté précisément
01:00:45 et c'est ce que combattent les salafistes et autres fréristes,
01:00:49 c'est-à-dire une citoyenneté fondée sur l'égalité des droits
01:00:52 entre tous les citoyens qui ne passe pas par des communautés,
01:00:55 ce qui est tout à fait le contraire.
01:00:56 Le problème du multiculturalisme,
01:00:58 et d'ailleurs qui a été désigné comme étant un échec par M. Cameron
01:01:01 lorsqu'il était aux Affaires,
01:01:03 et bien c'est effectivement cet échec,
01:01:06 il vient du fait que le citoyen n'est pas libre de ses droits,
01:01:11 il les exerce à l'intérieur d'une communauté en général
01:01:17 et de chefs de communautés qui parlent pour lui
01:01:20 et un clientélisme politico-religieux qui tue la démocratie.
01:01:24 En France, nous sommes sur tout à fait autre chose,
01:01:26 regardons notre gauche avec tous ses défauts,
01:01:28 mais il n'y a aucun équivalent outre-manche
01:01:31 parce que justement nous sommes sur une toute autre conception
01:01:34 du politique, de la liberté,
01:01:38 qui découle du fait que l'État est effectivement séparé du religieux
01:01:42 et qu'il ne voit par là que des individus de droit
01:01:45 et pas chacun selon sa différence.
01:01:47 Donc je crois que c'est très important,
01:01:48 il y a des modèles politiques qui s'affrontent aujourd'hui
01:01:50 et les messages que nous recevons du Royaume-Uni sont de cet ordre
01:01:54 et défendons donc effectivement ces acquis
01:01:57 qui sont quand même un héritage de la Révolution française,
01:01:59 qui n'est pas négligeable.
01:02:01 Emmanuel Macron n'exclut pas que des élèves lundi
01:02:05 viennent défier l'autorité en portant une remblanche
01:02:09 ou une abaya, comme on a pu voir sur les réseaux sociaux,
01:02:13 ces jeunes filles qui entendent bien ne pas respecter la règle.
01:02:17 Il faut une fermeté rapide, il faut rester ferme,
01:02:22 sinon le phénomène prendra encore plus d'ampleur derrière ?
01:02:26 Je crois que justement l'intérêt de la position du ministre,
01:02:30 qui est une position politique, c'est d'avoir dit
01:02:32 il faut une réponse uniforme sur l'ensemble du territoire.
01:02:37 Et c'est ce qu'attendaient les chefs d'établissement
01:02:39 parce que jusqu'alors on renvoyait à chaque établissement
01:02:42 un petit peu la façon de procéder.
01:02:44 Là il y a une méthode avec une note
01:02:46 qui permet donc effectivement de partir d'abord du dialogue,
01:02:49 on est dans la pédagogie, et puis ensuite s'il y a refus,
01:02:54 par exemple de remplacer tel vêtement par tel autre,
01:02:58 on voit bien qu'il y a des sens religieux,
01:03:00 il y a une résistance et à ce moment-là,
01:03:02 effectivement il y a d'autres étapes,
01:03:04 un dialogue avec la famille,
01:03:05 enfin évidemment ce qu'on veut c'est plutôt apaiser,
01:03:08 mais en étant ferme sur les principes et les valeurs.
01:03:11 C'est ce qui nous a manqué depuis un certain nombre d'années d'ailleurs,
01:03:14 sans être clair sur le message à transmettre.
01:03:17 Nous n'y arriverons pas, nous sommes sur un modèle de société
01:03:21 que nous défendons qui est très difficile.
01:03:23 La laïcité est quelque chose de beaucoup plus difficile à défendre
01:03:25 que chacun son droit à la différence et la tolérance et blablabla.
01:03:29 La réalité c'est que c'est une exigence très forte
01:03:32 du point de vue de notre conception de la citoyenneté
01:03:35 et élective de la nation,
01:03:36 c'est-à-dire que nous considérons qu'on doit adhérer
01:03:40 du point de vue de notre appartenance à notre société,
01:03:44 selon les termes même de l'article 1er de notre constitution
01:03:48 qui dit que la France est une république indivisible,
01:03:52 laïque, démocratique et sociale
01:03:54 et donc laïque.
01:03:55 C'est un enjeu considérable puisque nous sommes les seuls
01:03:59 à avoir poussé si loin la séparation entre les cultes et l'État.
01:04:03 Parce que nous voulons un État qui soit justement impartial.
01:04:08 Et cette impartialité on doit la retrouver aussi dans les écoles.
01:04:12 Et une chose, tout à l'heure j'écoutais votre débat précédemment,
01:04:16 on est passé un petit peu à côté,
01:04:18 mais comment oublier qu'il n'y a pas une Abaya,
01:04:21 ni un Camis, mais une multiplication.
01:04:25 C'est-à-dire que ce sont des groupes de pression,
01:04:27 et c'est vrai dans l'entreprise aussi.
01:04:29 Et là où ça pose problème effectivement.
01:04:31 Parce qu'on ne peut pas oublier que derrière,
01:04:33 il y a une volonté politico-religieuse d'imposer un modèle
01:04:36 qui est totalement contraire à nos principes démocratiques,
01:04:40 à nos mœurs, à l'évolution de nos mentalités.
01:04:43 Et là il faut résister parce que ce qui est affirmé là
01:04:47 vient justement de pays où précisément l'Abaya
01:04:52 reflète un degré de religiosité
01:04:56 et une soumission à une autorité religieuse
01:05:00 qui se confond avec l'État, ce qui n'est pas notre cas justement en France.
01:05:04 Et c'est une chance à saisir pour ces jeunes.
01:05:06 Ces jeunes, on doit absolument leur faire passer ce message.
01:05:10 Ils ont des droits de liberté formidables.
01:05:12 L'affirmation de soi est quelque chose de tout à fait essentiel
01:05:16 dans notre société démocratique.
01:05:18 Mais ces libertés, ces droits, ils sont protégés par la loi commune.
01:05:22 Si on conteste la loi commune systématiquement,
01:05:25 comme selon un sondage IFOP,
01:05:27 40% des lycéens interrogés sur leur conviction
01:05:32 disaient placer leur conviction religieuse au-dessus des lois de la République,
01:05:36 peut-être que nous aurons perdu,
01:05:38 mais eux auront véritablement perdu quelque chose de très important.
01:05:42 Cela promet l'enfermement communautaire avec tous les dangers que cela implique.
01:05:46 Merci beaucoup Gislain Février-Chevrier pour votre éclairage d'Unpunched Weekend.
01:05:51 Je vous le rappelle, vous êtes formateur, enseignant,
01:05:52 ancien membre de la mission laïcité du Haut Conseil à l'intégration,
01:05:55 membre de la direction du comité laïcité république, Karim Zéribi.
01:06:00 Derrière ce port d'Abaya, au fond, il y a cette pression, une volonté politique.
01:06:05 Vous rejoignez ce constat qui a été dit par Gislain Février-Chevrier ?
01:06:09 Je trouve que c'est un peu limité comme analyse.
01:06:13 Il y a, je le disais tout à l'heure et je vais me répéter,
01:06:17 certainement des gens qui voudraient se servir de ce débat
01:06:22 pour fracturer la société française, pour inciter les uns et les autres à s'opposer.
01:06:28 Mais il y a aussi quelque chose de plus important
01:06:31 qui dépasse celle qui décide de porter l'Abaya,
01:06:36 c'est la question de l'adhésion à notre modèle républicain et laïc.
01:06:40 Et ce qui s'est passé tout à l'heure, c'est très intéressant,
01:06:43 avec notre envoyé Sarah Menaï à Londres, en Grande-Bretagne,
01:06:49 qui expliquait effectivement, et d'ailleurs ça a été dit sur le plateau,
01:06:53 quel était le modèle anglo-saxon, comment il était considéré,
01:06:56 d'abord multiculturel, un rapport à la religion beaucoup plus libéral.
01:07:00 Donc n'enfermons pas notre débat simplement sur la relation salafiste aux frères musulmans.
01:07:05 Qu'on en parle et qu'on essaye effectivement...
01:07:08 Mais il n'est pas là justement le débat qu'a posé Olivier.
01:07:10 Non, je crois, je viens d'essayer de l'expliquer, je vais essayer de le refaire.
01:07:14 Je pense qu'il y a quand même une confrontation de modèles,
01:07:16 et pas de modèles vis-à-vis des frères musulmans et des salafistes,
01:07:19 de modèles vis-à-vis du modèle anglo-saxon, le rapport à la religion.
01:07:22 On le disait tout à l'heure, simplement Olivier, je termine,
01:07:28 il y a des fonctionnaires de police qui reprennent l'institution aux Etats-Unis,
01:07:33 donc en Angleterre, pays pas musulmans, pas pays arabes, pays occidentaux,
01:07:38 qui portent des signes religieux.
01:07:39 Chez nous, c'est impensable.
01:07:41 Moi je trouve que c'est bien que nous n'ayons pas le droit de porter des signes religieux
01:07:45 quand on est porteur du message de la République.
01:07:47 Mais quand on se confronte, et notre jeunesse se confronte effectivement,
01:07:51 au modèle anglo-saxon, au-delà des salafistes et des frères musulmans,
01:07:55 il y a cette comparaison qui fait que certains ne comprennent pas pourquoi
01:07:59 il n'y a pas plus de liberté avec la liberté religieuse.
01:08:02 - Il faut expliquer ! - Jeunie de Vintrot,
01:08:04 vous ne me sembliez pas convaincue par la démonstration de Karim Zérébdy.
01:08:08 - Je suis d'accord pour la pédagogie, mais il faut partir sur des bases réelles.
01:08:13 Pourquoi c'est quand même le problème des frères musulmans et des salafistes,
01:08:18 des prosélites musulmans qui se posent dans les sociétés,
01:08:21 qui ne pratiquent pas l'assimilation et qui ne savent pas ce que laïcité veut dire,
01:08:26 tout simplement parce que parfois le mot n'existe pas,
01:08:29 parce que c'est l'islam de combat, l'islam de conquête,
01:08:33 qui se manifeste dans ces sociétés libérales et permissives.
01:08:40 L'islam républicain, l'islam respectueux des principes,
01:08:47 par exemple de l'égalité homme-femme des pays dans lesquels Sépilène exerce l'islam,
01:08:54 il ne veut pas conquérir les foules, il n'est pas dans ce combat idéologique.
01:09:01 Donc quand on baisse nos armes à nous, c'est-à-dire par exemple
01:09:06 le principe républicain de l'égalité homme-femme,
01:09:10 qui s'introduit, j'en parlais tout à l'heure, le tribunal islamique
01:09:14 qui a le droit de prononcer un mariage en Grande-Bretagne
01:09:17 avec tout ce que veut dire le statut de la femme par rapport à l'homme
01:09:22 dans un mariage prononcé par un tribunal islamique.
01:09:25 - Pour conclure, on aura l'occasion d'en débattre largement
01:09:29 dans les prochains jours, les prochaines heures,
01:09:32 puisqu'on va suivre cette rentrée de très près.
01:09:36 Je vous propose de revenir sur ce cortège de mariage
01:09:40 qui a provoqué un incendie dans le 8e arrondissement de Lyon.
01:09:43 Des tirs de mortier seraient à l'origine de l'incident.
01:09:46 Le marié a été embarqué par la police après le passage devant le maire.
01:09:50 Cela pose la question de tous ces cortèges qu'on peut voir
01:09:54 et qui excèdent les maires et les riverains.
01:09:57 On regarde ce sujet à Lyon et on en parle ensuite.
01:10:01 - Il est 13h45 ce vendredi quand les sirènes hurlent
01:10:07 l'avenue Berthelot dans le 8e arrondissement de Lyon.
01:10:10 14 engins des sapeurs-pompiers sont déployés.
01:10:13 Cet immeuble est entièrement évacué.
01:10:16 Quelques minutes auparavant, des tirs de mortier ont atteint
01:10:19 le cortège du bâtiment.
01:10:21 Un appartement est endommagé à cause des fumées
01:10:24 et des balcons sont abîmés.
01:10:26 C'est un cortège de mariage qui serait à l'origine de cet incident.
01:10:29 Le groupe a ensuite poursuivi sa route vers la mairie de Saint-Fonce
01:10:32 près de Lyon.
01:10:34 Le mariage se serait déroulé normalement, mais à l'issue de la cérémonie,
01:10:37 le marié et son frère auraient été placés en garde à vue.
01:10:40 Plusieurs voitures de luxe ont été saisies.
01:10:43 Des dégâts matériels ont été constatés, mais les autorités
01:10:46 n'ont pas recensé de blessés.
01:10:48 - C'est un autre cas de façon, cette fois-ci dans la banlieue de Lyon.
01:10:51 Le phénomène des cortèges de mariage qui dégénèrent,
01:10:54 au fond, ce n'est pas nouveau.
01:10:56 On le sait que c'est insupportable pour les riverains.
01:10:59 Là, on a frôlé le drame. C'est une vraie problématique.
01:11:02 - Là aussi, c'est un vrai sujet d'impuissance de l'État.
01:11:05 Les mariages, c'était un événement joyeux.
01:11:08 Le seul bruit que ça faisait, c'était éventuellement
01:11:11 des petits coups de klaxon quand on partait en cortège
01:11:14 avec du tulle autour de la chaîne, l'antenne.
01:11:17 Aujourd'hui, on assiste à ça.
01:11:20 Je croyais qu'on demandait des cautions aux mariés.
01:11:23 On avait déployé tout un attirail.
01:11:26 - Certaines méritent. On va y revenir.
01:11:29 - C'est devenu un serpent de mer.
01:11:31 Ça prouve qu'on n'arrive nullement à dissuader ces individus
01:11:34 de célébrer leur mariage de cette façon.
01:11:37 Je ne connais pas le contexte de ce mariage.
01:11:40 Qui sont le marié, le frère du marié qui sont en prison ?
01:11:43 C'est sympa pour conclure la journée.
01:11:46 Mais le fait est qu'il y a d'autres manifestations
01:11:49 dans ces mariages qui peuvent être choquantes
01:11:52 parce que c'est l'occasion aussi de faire des démonstrations communautaires,
01:11:57 de sortir des drapeaux qui ne sont pas le nôtre,
01:12:01 d'interrompre la circulation.
01:12:04 C'est insupportable qu'on laisse prospérer ce genre de mariage,
01:12:11 même plus si on peut appeler ça des mariages,
01:12:13 parce qu'un mariage, encore une fois, c'est un synonyme de gaieté et de bonheur.
01:12:17 - En tout cas, il a un sens de la fête qui n'est pas forcément
01:12:20 celui partagé par l'ensemble des Français.
01:12:22 - Exactement, et qui n'est pas le sens de la fête français.
01:12:25 - Anthony Borel, adjoint au maire LR de Nice, en charge de la sécurité,
01:12:28 s'était exprimé sur le sujet dans les colonnes du Figaro,
01:12:31 il y a deux ans, et il disait, je le cite,
01:12:34 "Il faut aussi rappeler, sans langue de bois,
01:12:36 que les mariages concernés sont systématiquement communautaires."
01:12:38 On va y revenir dans un instant et on en saura plus.
01:12:40 On va aller un peu plus loin avec Bertrand Deboe.
01:12:42 En liaison avec nous, il est secrétaire national FO, police municipale à Lyon.
01:12:46 Justement, il nous parlera de ce phénomène et donc de ce mariage qui a dégénéré.
01:12:52 Et ça aurait pu être un drame avec ces fumigènes qui ont provoqué un incendie.
01:12:57 On en parle tout de suite dans Punchline Weekend.
01:13:00 On marque une très courte pause. Restez avec nous sur CNews.
01:13:03 De retour sur le plateau de Punchline Weekend.
01:13:09 Bienvenue, si vous nous rejoignez dans un instant,
01:13:11 on s'intéresse à ces cortèges de mariages qui dégénèrent.
01:13:14 Ça a été le cas à Lyon il y a quelques jours.
01:13:17 On va en parler avec notre invitée, mais également avec Gabriel Cluzel,
01:13:20 Judith Vintro, Bécarim Zéréby, qui vous accompagne cet après-midi.
01:13:23 Mais avant, le rappel des titres. On va retrouver Isabelle Piboulot.
01:13:26 Terrible agression à Damari-Elysse en Seine-et-Marne.
01:13:30 Lundi dernier, une octogénaire a été violemment tabassée par un cambrioleur.
01:13:34 400 euros ont été dérobés à la victime,
01:13:37 qui a pu être secourue par ses voisins, alertée par ses cris.
01:13:40 Le suspect, lui, déjà condamné pour extorsion,
01:13:43 plongé une peine en semi-liberté.
01:13:46 Âgé de 19 ans, il a été interpellé après avoir tenté de prendre la fuite.
01:13:50 Placé en détention provisoire, il sera jugé le 20 octobre prochain.
01:13:54 La rentrée scolaire rapproche à grands pas.
01:13:58 Méconséquences des émeutes de la nuit du 29 au 30 juin.
01:14:01 À Mâcon, en Saône-et-Loire, les portes d'une école maternelle
01:14:04 resteront closes lundi. 95 enfants y sont normalement scolarisés.
01:14:08 Une partie de l'établissement avait été incendiée par les émeutiers.
01:14:12 Les travaux sont importants. De l'amiante a même été découverte.
01:14:16 Les enfants seront donc répartis dans les écoles environnantes.
01:14:20 Et puis dans l'actualité internationale au Gabon,
01:14:23 les militaires pouchistes, qui y ont chassé du pouvoir
01:14:26 Ali Bongo mercredi, ont annoncé la réouverture des frontières
01:14:29 avec effet immédiat, trois jours après leur fermeture.
01:14:32 Une décision afin de favoriser la continuité de l'État
01:14:36 et qui intervient avant la prestation de serment lundi
01:14:39 du général Brice Oligine-Guémas en tant que président de la transition.
01:14:43 Le nouvel homme fort du Gabon a promis vendredi
01:14:46 une nouvelle constitution et un nouveau code électoral.
01:14:49 - Merci Isabelle. Prochain point complet sur l'actualité.
01:14:53 À 19h avec Isabelle Piboulot. Dans l'actualité, cet appel au secours.
01:14:58 A Melun, dans un quartier, à cause du trafic de drogue.
01:15:02 Appel au secours des résidents. On va y revenir dans un instant.
01:15:05 Mais avant, retour sur ce cortège de mariage
01:15:08 qui a provoqué un incendie hier dans le 8e arrondissement de Lyon.
01:15:12 Vous le voyez sur ces images.
01:15:14 Des tirs de mortier seraient à l'origine de l'incident.
01:15:17 Le marié, lui, a été embarqué par la police
01:15:20 après leur passage devant le maire.
01:15:22 On va en parler tout de suite avec notre invité.
01:15:24 Il est secrétaire national FO Police Municipale.
01:15:28 Il est en liaison avec nous. Bonjour.
01:15:30 Merci d'avoir accepté notre invitation.
01:15:32 Pour commencer sur cette affaire,
01:15:34 quels sont les derniers éléments dont vous disposez ?
01:15:37 Comment ce cortège de mariage a dégénéré au fond ?
01:15:40 - Alors pour l'instant, il y a une présomption d'innocence.
01:15:44 Mais il y a une enquête qui est en cours.
01:15:47 Deux individus ont été placés en garde à vue.
01:15:50 Il y a certains éléments qui vont permettre
01:15:53 de poser les questions les plus pertinentes possibles
01:15:56 et d'arriver à des conclusions.
01:15:58 On va respecter le travail des enquêteurs.
01:16:01 Néanmoins, c'est un phénomène qui, à Lyon,
01:16:05 comme dans d'autres villes, a cours.
01:16:08 Et ça pourrit la vie de tout le monde,
01:16:12 y compris parfois des mariés
01:16:15 qui se font déborder par des invités ou de la famille.
01:16:19 C'est déplorable.
01:16:21 Et là, on arrive à des faits graves
01:16:24 qui auraient pu déboucher sur un drame.
01:16:27 Je voudrais ajouter qu'aujourd'hui,
01:16:30 on a été envoyé sur un mariage
01:16:33 qui avait des caractéristiques similaires
01:16:36 à celui qui a dégénéré, avec une grosse différence.
01:16:39 Quand on est arrivé sur les lieux,
01:16:42 on a des représentants de la famille,
01:16:45 le père du marié, des oncles,
01:16:48 qui ont précisé qu'ils avaient fait une allocution
01:16:52 avant ce mariage pour s'assurer
01:16:55 que tout un chacun avait bien compris
01:16:58 que rendre honneur au marié,
01:17:01 c'était s'assurer que tout se déroule dans la vie.
01:17:04 - Effectivement. Donc on vous a appelé tout de même.
01:17:07 On vous a appelé parce qu'il y avait un risque,
01:17:10 en tout cas, de dérive, si vous êtes intervenu.
01:17:13 - Il n'y avait pas un risque.
01:17:15 - C'est ce que les riverains, sensibilisés
01:17:18 par l'événement de la veille, ont appelé.
01:17:21 Effectivement, ça a mobilisé deux équipages,
01:17:24 une directrice de police municipale.
01:17:27 Mais ça fait partie aussi de notre travail
01:17:30 de fluidifier ce qui se déroule bien.
01:17:33 On a été tout de suite rassuré par l'attitude responsable
01:17:36 des gens sur place.
01:17:39 C'est un phénomène qui est à la marge.
01:17:42 Et honneur à tous les gens qui font en sorte
01:17:45 que ça se passe bien.
01:17:48 Il faut avoir une sévérité sans faille
01:17:51 envers ceux qui dysfonctionnent.
01:17:54 - Est-ce que c'est difficile à gérer quand un cortège
01:17:57 de mariage dégénère ?
01:18:00 Est-ce que vous vous sentez défié ?
01:18:03 On voit ces voitures, ces grandes cylindrées
01:18:06 qui circulent à vive allure, qui klaxonnent.
01:18:09 Est-ce que ça peut être un problème ?
01:18:12 - Alors, impuissant, non.
01:18:15 A Lyon, on a la chance d'avoir une police municipale
01:18:18 effective, efficiente, qui a les moyens d'intervenir,
01:18:21 qui a également l'expérience.
01:18:24 Là, par exemple, il y avait des grosses cylindrées aujourd'hui.
01:18:27 Par contre, elles n'ont causé aucun trouble.
01:18:30 C'est aussi le comportement des uns et des autres.
01:18:33 Il y a des mariages où, effectivement,
01:18:36 il y a un maillage suffisant entre police municipale
01:18:39 et police nationale pour s'assurer rapidement
01:18:42 de pouvoir intervenir. Là, aujourd'hui,
01:18:45 visiblement, la police nationale n'a pas pu répondre
01:18:48 aux appels. On s'est diligentés sur place.
01:18:51 Il y a eu une médiation qui a eu lieu.
01:18:54 Et en vérité, notre présence n'était pas nécessaire.
01:18:57 Mais c'est tout un travail de proximité.
01:19:00 Il faut s'en assurer, vérifier également
01:19:03 que tout se déroule bien.
01:19:06 Et ça, ça met la police énormément de force.
01:19:09 Et quand ça se passe mal, voilà, une voie de tram
01:19:12 arrêtée, deux voies de bus déviées, 40 pompiers
01:19:15 qui sont diligentés pour arrêter un incendie.
01:19:18 Ce n'est pas possible. C'est une facture qui ne doit pas
01:19:21 être présentée à une société pour des individus
01:19:24 qui font n'importe quoi, si c'est avéré que
01:19:27 ce sont des gens qui appartenaient à ce cortège.
01:19:30 - On a parlé de tir de mortier. On connaît ces cortèges
01:19:33 avec ces dérapages, ces voitures. Et aujourd'hui,
01:19:36 de plus en plus de tir de mortier. C'est ça aussi qui interpelle
01:19:39 ces tirs de mortier qu'on a vus, notamment pendant les émeutes.
01:19:42 Aujourd'hui, ils sont utilisés aussi dans certains cortèges de mariage.
01:19:45 - Tout à fait.
01:19:48 On a des jeunes inconscients.
01:19:51 Il nous est arrivé de voir un jeune participant
01:19:54 à un mariage venir nous demander "oui, mais le mortier,
01:19:57 c'est pas dangereux, ça va, je peux le faire".
01:20:00 Il faut être ferme et clair. Un mortier d'artifice
01:20:03 ne sert à rien d'en faire dans un événement festif
01:20:06 qui n'est pas contrôlé.
01:20:09 Il y a des fenêtres inflammables.
01:20:12 C'est un métier de professionnel. Il faut pouvoir sanctionner
01:20:15 peut-être plus fermement, même quand ils n'ont pas été
01:20:18 utilisés en tir tendu sur la police.
01:20:21 Parce que ça se passe très souvent lors des émeutes.
01:20:24 C'est pas tolérable. C'est utilisé comme une arme.
01:20:27 Donc il faut légiférer.
01:20:30 - Avant de vous libérer,
01:20:33 c'est vrai qu'il y a quelques années,
01:20:36 on n'observait pas ce type de cortèges
01:20:39 qui dégénèrent comme cela.
01:20:42 Qu'est-ce que vous observez, vous, sur le terrain,
01:20:45 par rapport à cela ?
01:20:48 Comment est-ce que vous expliquez cette évolution des choses ?
01:20:51 - Il y a un glissement de la société
01:20:54 qui, quand on laisse se développer des habitudes,
01:20:57 qu'on n'est pas ferme dès le début,
01:21:00 qu'on n'est pas ferme systématiquement et partout,
01:21:03 ça fait tâche d'huile et ça devient un fait de société.
01:21:06 À Lyon, on a eu un gros problème de cortège.
01:21:09 Ce n'était pas forcément des mariages,
01:21:12 mais parfois c'était lié à certains mariages.
01:21:15 Des gens qui allaient en centre-ville avec des gros cylindrés
01:21:18 et qui faisaient des rodeos, etc.
01:21:21 Il nous a fallu plusieurs années d'implication totale
01:21:24 pour retrouver un état de droit pour tout le monde.
01:21:27 Ce sont des moyens, des compétences qui sont bloquées
01:21:30 pour des choses qui ne devraient pas l'être.
01:21:33 Il faut bien penser que quand on laisse certains comportements,
01:21:36 même qui peuvent apparaître à la marge
01:21:39 pas forcément graves, qu'on peut tolérer,
01:21:42 il y a un risque d'effet d'engrenage
01:21:45 et de surenchère.
01:21:48 À mon avis, parfois la fermeté fait partie d'une bienveillance.
01:21:51 Merci.
01:21:54 En tout cas, merci de nous avoir éclairé
01:21:57 sur ce phénomène des cortèges,
01:22:00 notamment plus précisément à Lyon.
01:22:03 Je rappelle que vous êtes secrétaire nationale
01:22:06 et FOPolice municipale à Lyon.
01:22:09 On a compris, Gabriel Cluzel, que le phénomène est important
01:22:12 et que ce policier municipal nous faisait part
01:22:15 de nous donner plusieurs exemples,
01:22:18 notamment de ces tirs de mortier.
01:22:21 Phénomène nouveau, là aussi, qu'on aperçoit à Lyon,
01:22:24 mais pas seulement.
01:22:27 Oui, nouveau mais récurrent.
01:22:30 Visiblement, on n'a pas trouvé encore la solution
01:22:33 pour dissuader ces gens-là de recommencer.
01:22:36 Chaque fois, on promet mon zémerveille en matière de dissuasion,
01:22:39 ils avaient tiré sur le commissariat, rien que ça.
01:22:42 C'est sûr que quand on se marie, on a envie de tirer sur un commissariat.
01:22:45 Évidemment, on n'a pas le droit d'aller au fond du sujet,
01:22:48 mais ce sont des mariages communautaires,
01:22:51 je ne pense pas que ce soit la communauté des supporters anglais.
01:22:54 C'est vrai que c'est nouveau,
01:22:57 mais ça va de pair, là aussi,
01:23:00 avec la montée de l'immigration
01:23:03 et d'une volonté de s'affirmer,
01:23:06 c'est vrai que c'est le cas de certaines communautés
01:23:09 qui fêtent les mariages de façon bruyante et revendicative.
01:23:12 Oui, il faut trouver le moyen de dissuader.
01:23:15 J'entendais ce policier dire
01:23:18 que ça honore les gens qui organisent ces mariages
01:23:21 et dans lesquels il ne se passe rien.
01:23:24 Oui, pardon, mais c'est le minimum.
01:23:27 On ne va pas non plus leur presser des couronnes de laurier.
01:23:30 En revanche, les autres, il faudrait trouver un moyen de dissuasion
01:23:33 de ce qu'ils ont fait, de ce qu'ils ont fait.
01:23:36 Quand je vois qu'il y a des incendies qui risquent d'être provoqués
01:23:39 et quand je vois le prix des voitures louées,
01:23:42 visiblement, ce sont des gens qui ont des moyens.
01:23:45 On ne me dit pas ensuite qu'ils ne sont pas solvables
01:23:48 et qu'ils ne peuvent pas réparer ce qu'ils ont détruit.
01:23:51 Il y a un vrai sujet sur ces voitures de luxe
01:23:54 que l'on peut voir et qu'on peut louer.
01:23:57 Avant d'aller à Melun, vous vouliez ajouter, Julie Matroux ?
01:24:00 Il y a un homme qui vient le voir en lui disant
01:24:03 "Est-ce que je ne risque pas de me blesser si j'utilise mon mortier d'artifice ?"
01:24:06 Ça veut dire à quel point le message ne passe pas.
01:24:09 Le type n'a même pas conscience qu'il connaît un délit qui se met hors la loi.
01:24:14 On va revenir à présent sur cet appel au secours des résidents
01:24:17 d'un quartier de la commune de Melun, Melun-Sénémarne.
01:24:20 C'est le quartier de Lallemont où des dealers ont investi
01:24:23 une tour aux 9 rues de la rue Claude Bernard.
01:24:26 Depuis plus de deux ans, les locataires subissent
01:24:29 ce point de deal. La saleté est à tous les étages.
01:24:32 Les nuisibles sont nombreux. Les rats, les cafards, les locateurs
01:24:37 mais aussi le bailleur habitent à 77. Appel, t'as l'aide !
01:24:41 Aujourd'hui, nos équipes se sont rendues sur place.
01:24:43 Régine Delfour et Pierre Emco.
01:24:46 Au 9 de la rue Claude Bernard, à Melun-Sénémarne,
01:24:49 ne rentre pas qui veut. Après avoir passé les barrages,
01:24:53 nous pénétrons dans le hall. Une forte odeur d'urine se dégage.
01:24:57 Sur les murs, les tarifs de diverses drogues sont affichés.
01:25:01 Depuis plus de deux ans, des dealers ont investi cette tour
01:25:05 de 13 étages. Des locataires ont accepté de témoigner,
01:25:08 mais de façon anonyme, par peur de représailles.
01:25:11 Denise, dont le prénom a été changé, habite ici depuis
01:25:14 des dizaines d'années et a vu son quartier se dégrader.
01:25:18 Ils ont envahi le hall, ils ont envahi les escaliers.
01:25:21 À la hauteur du cinquième étage, il y a une barricade.
01:25:24 Il faut pouvoir passer. Quand on descend, moi,
01:25:27 j'ai des difficultés à monter et descendre les escaliers.
01:25:30 Donc on leur demande de pousser un peu leur barricade,
01:25:33 ils n'en ont rien à faire.
01:25:35 À tous les étages, des immondices jonchent le sol.
01:25:38 Eve, mère de famille, nous explique les conditions
01:25:41 dans lesquelles ils vivent.
01:25:43 C'est rempli de rats. On les voit se bagarrer,
01:25:46 on les voit sortir de jour comme de nuit.
01:25:49 Enfin, et les cafards.
01:25:51 Eve est désemparée.
01:25:53 On peut laisser des locataires vivre.
01:25:56 L'immeuble est devenu un squat.
01:25:59 Tout est laissé à l'abandon.
01:26:02 On essaye de survivre, mais ce n'est pas évident.
01:26:07 Malgré les rénovations effectuées par le Bayer l'an passé,
01:26:10 la situation a empiré.
01:26:12 Habitat 77 réclame l'aide de l'Etat.
01:26:16 Marseille, Nice, Nîmes, aujourd'hui, Melun.
01:26:20 Ces appels au secours ne sont pas les premiers.
01:26:24 On voit la détresse, la saleté.
01:26:27 C'est préventable de vivre dans ces conditions.
01:26:30 Quelle réponse ?
01:26:32 Déjà, dans un premier temps, immédiate.
01:26:34 On entend parler de cette CRS 8
01:26:36 qui se déplace régulièrement là où il y a besoin.
01:26:39 Mais finalement, c'est juste une réponse immédiate.
01:26:42 - La CRS 8, c'est 200 unités.
01:26:45 - C'est 200 unités.
01:26:46 Ce sont des fonctionnaires de police
01:26:48 qui parlent de villes grandes, petites et moyennes dans notre pays.
01:26:52 Cavaillon, c'est 24 000 habitants.
01:26:54 Melun, c'est 40 000 habitants.
01:26:55 Marseille, c'est 860 000 habitants.
01:26:57 On voit bien que ce n'est plus la taille de la ville
01:27:00 qui définit le problème de l'insécurité
01:27:03 lié à ces gangs et à ce trafic de drogue.
01:27:06 Non, la réalité, c'est que malgré ce que nous dit le gouvernement,
01:27:09 malgré l'activisme et l'incantation,
01:27:12 on a des millions de nos compatriotes qui sont aujourd'hui
01:27:15 pris en otage par des trafiquants de drogue.
01:27:17 Des quartiers qui sont contrôlés dans les entrées et sorties,
01:27:21 des gens qui sont terrorisés par la loi de l'OMERTA qui n'ose plus parler,
01:27:25 des gamins parfois qu'on ne laisse pas descendre en bas
01:27:28 parce qu'on se dit qu'ils vont rencontrer qui,
01:27:30 donc les parents les gardent à la maison dans les HLM.
01:27:32 Ce n'est pas possible.
01:27:33 À un moment donné, il va falloir qu'en matière de sécurité,
01:27:37 on ait une présence policière dissuasive
01:27:40 qui ne soit pas conjoncturelle et ponctuelle, premièrement.
01:27:43 Ça veut dire qu'il faut une présence, il faut du bleu dans ces quartiers
01:27:46 pour aller reconquérir ces quartiers et ne pas les laisser aux trafiquants de drogue.
01:27:49 Ensuite, sur le plan judiciaire, donner les moyens à ces fonctionnaires de police
01:27:53 s'ils sont sur le terrain de pouvoir agir.
01:27:55 J'ai toujours dit moi que j'étais complètement effaré de voir
01:27:58 qu'il n'y avait pas de délit de guetteurs.
01:28:00 Guetteurs, c'est ceux qui ont 14 et 15 ans, qui sont à l'entrée des quartiers
01:28:02 et qui représentent la main d'œuvre de ces trafiquants de drogue.
01:28:05 Mais pourquoi on est impuissant ?
01:28:07 Les fonctionnaires de vos polices vous disent "mais on ne peut pas agir,
01:28:09 il n'y a pas de délit à être devant une cité, assis sur un fauteuil,
01:28:12 avec un masque et à crier pour appeler, à informer que la police arrive".
01:28:17 Comment ça il n'y a pas de délit ?
01:28:19 Alors que les législateurs s'activent et qu'on crée un délit de guetteurs,
01:28:22 qu'on aille taper au portefeuille des trafiquants qui sont à la tête des réseaux,
01:28:26 qu'on aille voir nos amis marocains d'où 80% de cannabis arrive par l'Espagne.
01:28:31 On ne peut pas avoir une approche plus globale
01:28:34 et arrêter de laisser ces habitants abandonner ?
01:28:37 C'est vrai qu'on a le sentiment que le travail de fond n'a pas encore été vraiment entamé.
01:28:42 Claude Bernard, le bailleur d'habitat 77, lui demande un véritable plan Marshall.
01:28:46 Écoutez-le.
01:28:48 Il faut aujourd'hui agir, il faut un vrai plan pour nos banlieues, pour nos quartiers.
01:28:52 Moi j'avais saisi déjà Gérald Darmanin, le ministre,
01:28:55 il y a deux ans pour des questions similaires à Savigny-le-Temple,
01:28:58 il ne m'a jamais répondu.
01:29:00 J'ai sollicité Olivier Klein, le prédécesseur de l'actuel ministre au logement,
01:29:03 pour qu'ils viennent sur place, pour qu'on travaille ensemble.
01:29:06 On travaille très bien avec la police, on travaille avec la gendarmerie
01:29:09 sur l'ensemble de nos communes où nous sommes présents nous en tant que bailleurs.
01:29:12 On travaille avec la ville, on a investi nous-mêmes 300 000 euros
01:29:15 de vidéoprotection, vidéosurveillance ici.
01:29:17 Mais on voit bien qu'il y a des choses à transformer, à faire dans la loi
01:29:21 et puis avoir un vrai plan Marshall dans nos quartiers avec un plan d'action.
01:29:25 C'est-à-dire qu'il faut qu'on passe à l'action, il faut qu'on y mette des moyens supplémentaires,
01:29:28 des moyens aussi pour la magistrature et la justice.
01:29:30 Julie de Vintroub, c'est vrai que ce n'est pas la première fois
01:29:32 qu'on relève ce type de situation catastrophique.
01:29:35 On a le sentiment effectivement que le gouvernement communique,
01:29:38 mais néanmoins pas de plan Marshall, pour reprendre les termes de Claude Bernard.
01:29:42 Pas de grosse opération massive.
01:29:44 Comment est-ce qu'on peut le comprendre, cette impuissance ?
01:29:47 Déjà j'aimerais bien savoir en quoi consisterait ce plan Marshall.
01:29:49 Les prisons sont pleines, les centres éducatifs fermés,
01:29:53 dans lesquels on pourrait éventuellement mettre des guetteurs,
01:29:56 extrêmement insuffisants.
01:29:58 Il y a quelques milliers de places, on parle de beaucoup plus de gens concernés.
01:30:04 Moi j'ai une position depuis un certain temps là-dessus.
01:30:08 Je pense qu'on a perdu le combat contre le cannabis,
01:30:13 je parle bien du cannabis, qu'il faut légaliser la vente pour faire tomber...
01:30:19 Vous êtes pour la légalisation ?
01:30:20 Ah oui, en tout cas je suis...
01:30:21 Je m'y tourne de vous.
01:30:22 Oui, oui, je sais, mais moi je suis libérée.
01:30:25 Ce n'est pas le consommateur davantage qu'il faut aller traquer ?
01:30:28 Non, non, on n'y arrivera pas.
01:30:30 En France, les champions de la consommation sont les champions du trafic.
01:30:35 On ne peut pas dire qu'on ait eu des politiques permissives.
01:30:37 Je veux bien qu'on durcisse, on durcisse, on durcisse,
01:30:40 mais d'abord on n'en a pas les moyens, même si on le voulait matériellement,
01:30:45 ni en termes policiers, ni en termes de justice,
01:30:48 ni en termes, je l'ai dit, en place de rétention en prison, en centre éducatif.
01:30:52 Qu'au moins le débat soit posé calmement, sans posture morale.
01:30:57 Je ne suis pas en train de défendre l'usage du cannabis.
01:31:00 Je sais très bien quel ravage il peut faire sur la santé,
01:31:04 notamment la santé des jeunes.
01:31:05 L'Allemagne s'est engagée dans la voie de la légalisation
01:31:10 pour les plus de 18 ans et avec des tas de réserves
01:31:13 et un système très compliqué qui, à mon avis, ne tiendra pas d'ailleurs,
01:31:16 tellement ça veut être encadré.
01:31:19 Il y a un moment, il faut arrêter de faire ce qui ne fonctionne pas.
01:31:23 Gabriel Cluzel, derrière ce quotidien absolument insupportable de ces riverains
01:31:28 à cause du trafic de drogue, est-ce qu'on doit se poser cette question
01:31:32 de la légalisation du cannabis ?
01:31:33 Sachant que les conséquences sur la santé du cannabis sont très dangereuses.
01:31:38 Oui, je ne les conteste pas, mais là on a les deux.
01:31:39 Les conséquences et la criminalité.
01:31:41 Non, alors moi je suis absolument opposée à la légalisation du cannabis.
01:31:46 Quand je vois les ravages de cette drogue,
01:31:48 simplement pour parler d'un plan sanitaire sur nos jeunes,
01:31:51 ce serait un signal pour moi absolument épouvantable.
01:31:54 Et je crois qu'il ne résoudrait rien parce que les trafiquants
01:31:58 se débrouilleraient pour avoir des produits dosés autrement
01:32:02 que ce Lego, se réfugieraient dans d'autres drogues.
01:32:06 Ça me paraîtrait vraiment la politique du "on baisse les bras".
01:32:10 Mais là, moi j'avoue que j'en ai un peu assez d'entendre parler
01:32:14 des plans Marshall pour les banlieues et les quartiers.
01:32:16 J'imagine que c'est encore de l'argent sonnant et trébuchant dont on parle
01:32:19 et des millions, pour ne pas dire des milliards,
01:32:22 ont été déversés dans ces banlieues pour un résultat nul.
01:32:26 Donc c'est absolument pas de cette façon-là, je pense, qu'il faut procéder.
01:32:33 On sait très bien qu'aujourd'hui les trafiquants de drogue
01:32:36 bénéficient d'une impunité parce que les guetteurs sont très jeunes,
01:32:39 parce que les avocats traquent tous les vices de procédure
01:32:42 et que les délinquants, enfin les dealers, sont tout à fait au courant de cela.
01:32:48 On ne va pas frapper les pays.
01:32:50 Je vous rappelle qu'il y a un vaste schizophrénie.
01:32:52 On va aider des pays comme le Maroc qui nous fournissent en cannabis.
01:32:58 Il va falloir à un moment...
01:33:00 Il y a un volet diplomatique à actionner, effectivement, vous en parliez.
01:33:02 Car il n'aura pas eu le temps d'évoquer la braderie de Lille.
01:33:07 La braderie de Lille qui a tiré beaucoup de politiques juste en une réponse.
01:33:12 Il était en campagne Gérald Darmanin à Lille, selon vous, il est bien trop.
01:33:15 Oui ou non ?
01:33:16 Voilà la réponse.
01:33:18 Si on commence en 2023, qu'est-ce que ça va être en 2026, les amis ?
01:33:21 Eh bien, ça va nous occuper.
01:33:22 En tout cas, un grand merci, Karim Zeribi.
01:33:24 Merci, Julie Edwin-Trou.
01:33:25 Merci, Gabriel Cluzel.
01:33:26 L'actualité continue, bien évidemment, sur CNews.
01:33:28 Tout de suite, l'heure des pro 2 avec l'excellente Eliott Deval.
01:33:32 Restez avec nous sur CNews.
01:33:34 A très vite.
01:33:35 ♪ ♪ ♪

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