• il y a 2 ans

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00:00 Les prongs de Robson, Molinas, les Trois Chemins...
00:05 Ah voilà, la grosse pierre !
00:08 C'est là qu'on a rendez-vous avec notre prochain interlocuteur, Dimitri Multo.
00:11 C'est lui qui va nous mettre le nez sur ces petits trésors à côté desquels on passe très souvent.
00:28 On se retrouve, Dimitri le voilà ! Alors, elle est où cette grosse pierre, Dimitri ?
00:31 Salut Emily, cette grosse pierre est juste derrière toi.
00:34 Ah oui ? Quelle belle grosse pierre !
00:36 Là, on est dans la veille du Cher et c'est vrai qu'on a plusieurs sites comme ça.
00:38 Le site de la grosse pierre accueille cette diversité de paysages
00:43 parce qu'on est sur une roche blanche, une roche calcaire,
00:46 qui vient de la mer de la Cré, qui était présente ici il y a 90 millions d'années.
00:50 On était sous la mer ?
00:51 On était sous la mer, ici, à quelques dizaines de mètres d'eau au-dessus de nous, normalement.
00:55 Si le site est différent, j'imagine que les espèces sont différentes aussi.
00:59 On ne croise pas ici ce qu'on a croisé tout à l'heure ?
01:01 On croise beaucoup de végétation et beaucoup de mousse aussi.
01:04 Ah, des mousses ! Alors ça, ça m'intéresse parce que...
01:07 Venez, on va vous emmener.
01:08 La mousse, en tout cas depuis le début de cette émission,
01:11 on s'est rendu compte que tous les petits organismes sont hyper intéressants,
01:14 y compris et peut-être même particulièrement ceux qu'on a l'habitude de croiser.
01:18 Et quand on passe ici, on voit cette superbe mousse.
01:21 Et la mousse, c'est passionnant, tu m'expliquais.
01:23 Oui, la mousse, c'est passionnant et c'est extrêmement utile pour les équilibres biologiques.
01:28 Alors là, la mousse s'est installée sur la roche dont on parlait à l'instant,
01:32 mais elle s'est aussi installée en fond de ravin.
01:34 Ici, la mousse, il y a une diversité, il y a à peu près 90 espèces ici sur ce site-là de mousse.
01:39 Les mousses, il faut savoir que ce sont des végétaux qui n'ont pas de racines.
01:42 Oui.
01:43 Donc elles respirent et elles s'alimentent grâce aux cellules, à la photosynthèse qu'elles produisent.
01:47 On voit, ça fait un rocher très vert et très dense.
01:52 Là, on voit le mec intelligent qui a mis des bottes, contrairement à la fille en basket.
01:56 Donc Dimitri, c'est par ici qu'on va trouver notre azurée du serpollet.
02:00 Tout à fait, on retrouve l'azurée du serpollet sur cette prairie.
02:03 On change complètement de milieu.
02:05 Donc une prairie et des herbes, on disait des herbes hyper hautes.
02:08 Pourquoi ça s'appelle l'azurée du serpollet d'ailleurs ?
02:11 Tout simplement, l'azurée parce qu'il est plutôt bleu, même très bleu.
02:15 Serpollet, c'est sa plante haute.
02:17 Tous les papillons ont des plantes hautes.
02:18 Celui-ci, c'est le serpollet.
02:20 Sur ce site-là, c'est plutôt l'origan qu'on va retrouver.
02:24 Donc de l'origan sauvage, ce n'est pas celui qu'on met dans les pizzas.
02:27 Mais tiens, il est là.
02:29 Il sent aussi. Il a toutes les vertus de l'origan qu'on peut connaître.
02:33 C'est ça. Et c'est une médicinale naturelle.
02:36 Attends, je vais goûter pour être sûre que ça en est.
02:38 Oui, c'est bon, ça en est.
02:39 C'est bien ça.
02:40 Qu'est-ce qu'il en fait, notre azurée du serpollet ?
02:42 On parle de plante haute.
02:43 Tout simplement, le papillon vient pondre sur la fleur de l'origan.
02:46 Une fois que la chenille se développe,
02:49 elle se développe grâce à cette plante-là.
02:51 Elle se nourrit de ses feuilles tout le long du brin.
02:54 Une fois qu'elle a bien mangé pendant toute la saison,
02:56 la saison débute tout juste là, on est début juillet,
02:59 elle commence tout juste.
03:01 La chenille, une fois qu'elle a bien mangé,
03:03 elle tombe par terre et elle se fait entretenir par des fourmis.
03:06 Elle se laisse tomber comme ça dans les bras des fourmis ?
03:08 Oui, tout à fait.
03:09 Et pourquoi les fourmis entretiennent notre chenille ?
03:12 Parce que les fourmis la considèrent un peu comme une autre fourmi.
03:17 C'est la patronne.
03:18 Oui, c'est ça.
03:19 Donc ils l'entretiennent tout l'hiver.
03:21 Et puis après, il y a la chrysalide,
03:23 et après le nouveau papillon, la nouvelle génération,
03:25 va sortir de la galerie.
03:27 L'autre incontournable du paysage solennel avec la forêt,
03:32 c'est l'étang.
03:33 Il y en a plus de 3000.
03:34 De nombreuses espèces y vivent ou y passent,
03:36 comme les oiseaux migrateurs.
03:37 Plus grand qu'une mare et moins profond qu'un lac,
03:40 l'étang est surtout vidangeable.
03:41 En fait, c'est un peu comme une grande baignoire.
03:43 Ce sont les moines-bâtisseurs qui, au Moyen-Âge,
03:45 les ont créés pour assécher les marécages
03:48 et rendre les terres cultivables.
03:50 Nous voici donc à nouveau avec Dimitri.
03:54 On te retrouve, Dimitri.
03:55 On a changé complètement d'environnement,
03:56 et le temps a changé aussi.
03:58 Vous voyez peut-être quelques gouttes.
03:59 On est ici à l'étang des Lévries, c'est ça ?
04:02 C'est ça, l'étang des Lévries.
04:03 Lévries, commune de Nouant-le-Fuselier.
04:05 Oui, c'est un étang qui appartient à la commune de Nouant-le-Fuselier
04:09 et qui est inscrit au titre des espaces naturels sensibles depuis 2009.
04:13 D'accord.
04:14 Et ce site a plein d'atouts biologiques.
04:17 On entend le rage.
04:21 Les orages d'été.
04:23 Il y a des milieux assez particuliers.
04:24 C'est à l'image de la Sologne, en fait, ce site-là.
04:26 C'est un concentré de Sologne sur quelques dizaines d'hectares.
04:29 On a un étang qu'on voit au fond, j'imagine.
04:32 Et puis on a aussi des bois acides et des landes acides,
04:37 des landes tourbeuses sur lesquelles on est actuellement.
04:40 C'est un peu mou.
04:41 Vous ne pouvez pas voir, mais on s'enfonce un petit peu.
04:43 On vous montrera tout à l'heure.
04:44 Ah oui, je vois carrément de l'eau sortir.
04:45 Il y a même de l'eau au sol.
04:46 Je vois l'eau sortir de mes baskets.
04:47 Il n'y en a pas que sur nos têtes.
04:48 Exactement.
04:49 Qu'est-ce qu'on trouve comme espèce particulière ici ?
04:51 Alors, sur les milieux comme celui-ci, les landes,
04:54 on va retrouver plutôt les bruyères.
04:56 Donc, on a des bruyères qui sont fleuries un peu autour de nous.
04:59 Ce sont des bruyères de milieux humides.
05:01 Je vais en chercher.
05:02 Vas-y, continue à parler aux gens.
05:03 Et puis, juste à côté des bruyères que vous voyez,
05:06 on a une espèce assez particulière qui est le piment royal.
05:09 Le piment royal, si on frotte un peu sa feuille,
05:12 ça sent très fort.
05:14 On peut cuisiner avec ?
05:16 Je ne suis pas sûr, non.
05:17 C'est poivré, ça sent hyper bon.
05:20 Moi, j'ai envie de cuisiner.
05:21 Peut-être que je vais tous nous tuer.
05:23 Et donc, il y a quelques buissons comme ça.
05:24 Donc, ici, pour conserver ces milieux-là, il faut les gérer
05:27 parce que sinon, on voit tout de suite que le boisement
05:29 envahit très rapidement le boulot, le pain.
05:31 Donc, il faut couper régulièrement à travers des chantiers-écoles
05:34 et puis des entreprises aussi, qu'on fait intervenir
05:36 sur ce genre de milieu pour maintenir le milieu ouvert.
05:40 Chantier-école, tu me vois interloquer.
05:42 Chantier-école, ça veut dire que les écoles locales
05:44 viennent ici pour entretenir, pour aussi gérer cet espace ?
05:47 On a un partenariat avec le lycée agricole
05:50 et qu'ils viennent une journée, voire une semaine entière.
05:54 Ils l'ont fait récemment, une semaine entière.
05:56 Donc, 30 jeunes bien énervés sur des arbres,
06:01 ça fait pas mal de boulot et ça a permis vraiment de réouvrir,
06:05 c'est-à-dire de couper la plupart des arbres
06:07 qui étaient présents sur la lande.
06:09 Vous êtes des petits malins au Conseil départemental de Loire-et-Cher.
06:22 Vous nous avez mis en place des outils.
06:25 C'est ça, Echoballad notamment,
06:26 pour pas qu'on passe à côté de ces petits trésors
06:28 comme tout à l'heure la Drosera.
06:29 Oui, tout à fait.
06:30 Il y a plusieurs dispositifs pédagogiques,
06:32 le sentier pédagogique, mais aussi cette application Echoballad,
06:34 c'est une application qu'on peut mettre sur nos smartphones.
06:37 On la télécharge gratuitement, bien sûr.
06:39 Et puis, on découvre ce site-là à travers des espèces.
06:43 On peut déterminer, il y a des clés qui sont faites dans l'outil
06:46 pour déterminer les espèces
06:48 et puis les partager avec tout le monde.
06:51 Et ça sert aussi aux scientifiques qui font des études sur ce site-là.
06:55 Les observations remontent dans les grandes bases de données
06:57 et elles permettent après d'améliorer la gestion sur ce site.
07:00 Super. Merci beaucoup, Dimitri,
07:01 d'avoir partagé tous ces petits trésors avec nous.
07:03 Et puis nous, on file vers notre dernière étape
07:05 de cette émission consacrée aux ENS de Loire-et-Cher.
07:08 On va direction le Marais des Rinceaux à Valencis.
07:12 [Musique]
07:23 Alors, Laurent, je dois t'avouer que je suis soulagée
07:25 parce que quand tu m'as dit "on se retrouve sur le site de l'ancienne décharge",
07:28 j'ai eu quelques sueurs froides pour cette émission et son décor.
07:30 Mais finalement, ça n'a rien d'une décharge ici. On est où ?
07:32 Non, c'est une ancienne décharge.
07:35 Là, on est sur le Marais des Rinceaux,
07:38 sur la commune de Valencis.
07:40 C'est un espace naturel sensible classé en 2017
07:43 sur lequel il y a eu plusieurs étapes.
07:46 Donc, la décharge, certes, mais il y a eu aussi de la populiculture,
07:48 donc plantation de peupliers.
07:50 Populiculture, plantation de peupliers, c'est ça ?
07:52 Oui, c'est ça.
07:53 Donc, c'est des arbres qui aiment bien les milieux humides,
07:55 qui ont une croissance très importante.
07:58 C'est-à-dire ?
07:59 En 18-20 ans, on peut récolter le bois pour diverses transformations.
08:04 Moi, j'aime bien la petite anecdote que m'a donnée Laurent
08:06 en préparant cette émission.
08:07 18-20 ans, c'était intéressant aussi pour le cycle de la populiculture
08:10 parce que c'était tout de suite rentable. Comment ?
08:12 C'est ça. En fait, à la naissance des enfants, on plante des arbres,
08:16 des peupliers, et à 18-20 ans, on les récolte
08:19 et on les lance dans leur future vie.
08:22 Oh là là, c'est beau.
08:34 Moi, c'est ce qui m'intéressait aussi dans cette ENS
08:36 que tu nous fais découvrir.
08:38 On n'en a pas vu beaucoup.
08:39 Là, c'est vraiment une vraie mare.
08:41 Mais d'ailleurs, c'est quoi une mare ?
08:43 Qu'est-ce qui fait que c'est une mare ?
08:44 Alors là, la mare, en fait, c'est une zone où il y a forcément
08:47 de l'eau libre, donc sans végétation.
08:49 Et puis après, ce qui est intéressant, c'est d'avoir un cordon de végétation
08:52 comme on peut avoir là avec du jonc, des roseaux, du carex.
08:57 Et puis après, un petit boisement humide
08:59 qui permet de faire une autre ceinture végétale.
09:01 Très bien. C'est quoi un carex ?
09:03 Un carex, c'est une végétation qu'on a là sur le bord
09:07 et qui est favorable pour les libellules notamment.
09:09 Et on entend les grenouilles aussi.
09:10 J'imagine qu'il y a beaucoup de batraciens dans cet espace.
09:12 Oui, notamment, on a des tritons palmés.
09:15 On a aussi la grenouille rousse pour laquelle on a créé
09:18 avec la commune le crapauduc, qui permet aux amphibiens
09:23 de passer de la forêt à la mare pour faire leur reproduction.
09:28 Le crapauduc, c'est-à-dire qu'on a un acduc à crapaud.
09:31 On a un passage sous la route qui leur permet aux amphibiens
09:35 de passer, alors pas que aux amphibiens,
09:37 parce qu'il y a d'autres animaux qui passent,
09:39 et qui évitent qu'ils se fassent écraser à un mauvais moment.
09:43 Il y a des espèces aussi, alors ça ce sont que des espèces,
09:46 est-ce qu'on dit des espèces autochtones ?
09:48 Oui, c'est ça.
09:49 Et il y a des espèces invasives qui viennent d'ailleurs aussi
09:52 qui viennent sur cet espace et que vous, vous essayez
09:55 de faire baisser, on va dire, au profit de nos espaces autochtones.
09:59 Clairement, si c'est exotique, envahissant, on essaye de l'éradiquer,
10:02 elle n'a pas lieu d'être là.
10:03 Et il y en a un exemple sur ce site ?
10:05 Oui, on a la renouée du Japon.
10:06 La renouée du Japon, connaissez-vous la renouée du Japon ?
10:09 On va vous emmener à son exploration.
10:10 Et donc là voilà, cette vilaine renouée du Japon.
10:18 Enfin, je dis vilaine.
10:19 Non, elle n'est pas si vilaine, en fait, c'est que juste chez nous,
10:22 elle n'a pas lieu d'être, donc on souhaite l'éradiquer,
10:25 ne plus qu'elle soit présente.
10:27 Et pour cela, en fait, il n'existe pas de méthode complète
10:32 pour l'éradiquer totalement.
10:34 En fait, on essaye de la contenir plus que l'enlever
10:37 parce qu'on ne sait pas comment faire.
10:39 Donc là, le principe, c'est de laisser l'éboisement,
10:41 de laisser les ronciers pousser pour lui empêcher d'avoir la lumière
10:45 et de la maintenir sur un espace défini.
10:47 Et aussi, on vient la couper régulièrement
10:50 et éventuellement arracher les riseaux.
10:55 Et je profite de ce paysage de bayou loir-et-chérien
10:58 qu'on a découvert aujourd'hui pour conclure cette émission.
11:00 Vous aussi, venez découvrir vos espaces naturels sensibles.
11:03 Il y a plein d'espèces qui vous attendent
11:05 et des espèces qu'on connaît, on les protège mieux.
11:07 Je vous renvoie sur ce petit guide également
11:09 et sur le site www.département41.fr
11:12 pour aller à la découverte de vos espaces naturels sensibles.
11:15 Et à très bientôt dans un nouveau numéro de Rencontre en Terre inconnue.
11:19 [Musique]

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