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La rentrée des classes, avec Jean-Philippe Agresti, recteur de l'académie de Corse

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Transcription
00:00 Bonjour, monsieur le recteur. Bonjour Caroline, bonjour à vos auditrices et vos auditeurs.
00:04 Alors, y aura-t-il ce matin, comme annoncé, un enseignant devant chaque classe ?
00:08 Oui Caroline, il y aura un enseignant devant chaque classe. Nous travaillons depuis octobre dernier pour préparer cette rentrée.
00:14 Permettez-moi de profiter de cette première question pour souhaiter une bonne rentrée à l'ensemble de nos 47 000 élèves de l'Académie de Corse et nos plus de 3 800 professeurs.
00:23 Alors, ça c'est sur le papier, un enseignant devant chaque classe. Pourtant, les syndicats, eux, sont beaucoup plus pessimistes.
00:31 Ils disent qu'en cas d'absence en cours d'année, en cas de congé maternité, ça va être difficile de remplacer tous les enseignants.
00:37 Vous avez un vivier de contractuel dans ce cas-là ?
00:40 Oui, nous avons un vivier de contractuel. Il n'y a pas de problème structurel dans notre Académie de remplacement.
00:45 Ce qui ne veut pas dire qu'il ne peut pas y avoir des problèmes ponctuels.
00:49 Rien n'est parfait dans ce bas monde et je suis bien obligé de le reconnaître.
00:53 Mais il n'y a pas de problème structurel. Tous nos concours trouvent preneur.
00:57 Notre Académie est une Académie très attractive, notamment dans le second degré, où beaucoup de certifiés, d'agrégés, souhaitent venir dans notre Académie.
01:05 Nous savons les accueillir. Et puis, nous avons un vivier de contractuel.
01:08 Nous avons beaucoup progressé depuis la crise Covid pour constituer ce vivier et un vivier de contractuel fidélisé.
01:15 Nous avons très peu de néo-contractuels et d'ailleurs nous formons nos néo-contractuels.
01:19 Je les ai accueillis la semaine dernière à l'Université de Corse.
01:22 C'est plutôt rare une rentrée où l'on ne parle pas de fermeture de classe. C'est quoi le secret, la formule magique ?
01:27 D'abord, c'est un soutien. Un soutien national, un soutien de l'éducation nationale.
01:31 Alors que nous avons une baisse d'à peu près 200 élèves dans le premier degré, les moyens ont été maintenus.
01:36 Ils ont été maintenus parce que nous savons défendre les particularités de notre île,
01:41 notamment la ruralité, le fait que nous avons beaucoup de classes uniques dans nos communes,
01:46 dans nos toutes petites communes et qu'il est important de garder ce lien et de garder nos écoles.
01:51 Et des ouvertures de classes étaient au programme cette année ?
01:53 Alors, il y a eu des ouvertures de classes, notamment dans le second degré, des divisions,
01:57 puisqu'il y a eu des augmentations d'effectifs dans certains établissements.
02:02 Et puis surtout, un travail qui est fait sur l'école inclusive, notamment en Haute-Corse et en Corse du Sud,
02:07 des ouvertures de classes pour accueillir des enfants qui ont des troubles du spectre autistique,
02:11 mais aussi des expérimentations, notamment en Corse du Sud, pour accueillir en sixième des enfants ayant des troubles du comportement.
02:18 Alors parlons à présent du pacte enseignant. C'est un plus financièrement pour les enseignants qui vont y adhérer.
02:25 Bon, tous ne sont pas vraiment d'accord. Et qu'est-ce que ça va changer pour les élèves et pour les établissements ? C'est un plus également ?
02:32 Oui, d'abord, permettez-moi de rappeler qu'il y a une augmentation inconditionnelle.
02:35 À la fin du mois de septembre 2023, par rapport au bulletin de salaire de septembre 2022,
02:41 c'est 125 à 250 euros de plus pour chaque enseignant de l'académie, dans le premier et dans le second degré.
02:48 Et ensuite, il y a le pacte. Le pacte, ce sont des moyens supplémentaires pour les établissements,
02:54 pour faire fonctionner les établissements, d'abord sur les remplacements de courte durée,
02:58 et puis sur l'ensemble des projets qui sont portés par les équipes pédagogiques.
03:02 L'adhésion se fait sur le volontariat et ça permet une rémunération supplémentaire des enseignants.
03:09 On connaît déjà le nombre de candidats ou c'est encore un peu trop tôt ?
03:11 Oui, nous avons déjà un chiffre qui évolue tous les jours et qui va se stabiliser.
03:16 Globalement, nous avons une adhésion à 90% dans le premier degré, sur le pacte, et à 60% dans le second degré.
03:23 Alors, cette rentrée est également marquée par un renforcement des savoirs fondamentaux.
03:28 Alors, ça concerne le primaire, le secondaire, ça participe à l'égalité des chances ?
03:33 Oui, c'est absolument fondamental de travailler sur l'égalité des chances.
03:37 Et je me rends d'ailleurs tout à l'heure à Saint-Joseph, en Rêpes-Plus,
03:41 dans un collège qui va utiliser tous les leviers permis, c'est-à-dire le Conseil national de la refondation éducation,
03:47 le renforcement des savoirs fondamentaux, la transformation de la classe de sixième,
03:52 avec l'heure de maths et l'heure de français en plus, et l'extension du dispositif devoir-fait.
03:56 On sait aujourd'hui qu'il y a une nécessité absolue de travailler sur ces fondamentaux.
04:01 Nous avons mis en place dans l'académie un Conseil académique des savoirs fondamentaux,
04:05 où nous travaillons sur la globalité, premier et second degré.
04:08 Alors, il y a le bac aussi, avec des épreuves de spécialité qui n'auront plus lieu en mars,
04:13 comme l'année dernière, mais plutôt en juin.
04:15 Une solution contre l'absentéisme, une reconquête, nous dit-on, du troisième trimestre.
04:19 Alors, quid de la coordination avec Parcoursup, sans la note de spécialité ?
04:24 Il y a déjà des informations qui vous ont été données ?
04:27 Alors, le ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse et la ministre de l'Enseignement supérieur
04:31 travaillent de concert, les équipes travaillent justement sur ces questions-là,
04:36 et feront des annonces en temps voulu.
04:38 Ce qui est certain, c'est qu'aujourd'hui, le terrain a été entendu.
04:41 C'est bien ça qu'il faut retenir.
04:42 Il y avait eu l'an dernier ces épreuves de spécialité qui ont eu lieu en mars,
04:46 et je l'ai vécu d'ailleurs en tant que papa, puisque ma fille passait le baccalauréat.
04:50 Il y a eu des remontées de terrain, des remontées des élèves, des remontées des équipes pédagogiques,
04:54 des remontées des chefs d'établissement.
04:56 Ces remontées ont été entendues, la décision a été prise,
04:59 et je crois que c'est une charge mentale qui est levée sur les équipes et sur les élèves.
05:03 Un dernier point qui va être abordé avec vous pour cette interview, il y a une priorité nationale,
05:07 c'est la lutte contre le harcèlement, le cyberharcèlement.
05:10 Est-ce que l'Académie de Corse, on peut dire qu'elle est préservée, épargnée ?
05:14 Alors, écoutez, effectivement, le recteur que je suis peut se réjouir que l'Académie de Corse
05:18 ait des chiffres par rapport à la moyenne nationale qui soient bien meilleurs.
05:22 En revanche, un cas est toujours un cas de trop.
05:25 Donc, nos équipes sont mobilisées contre le harcèlement et le cyberharcèlement.
05:29 Nous ne laisserons rien passer.
05:32 Quand je dis « nous ne laisserons rien passer », c'est à la fois la formation de nos équipes
05:36 pour déceler les signaux faibles, c'est de la prévention pour nos élèves,
05:40 et si le besoin s'en fait ressentir, ce sera dans la sanction et la main ne tremblera pas.
05:45 Une petite question très rapide. Y aura-t-il des nouveautés dans le cadre de l'enseignement de la langue corse ?
05:50 Oui, nous travaillons et nous continuons à travailler.
05:52 D'ailleurs, je peux vous annoncer que cette année, c'est 11 classes bilingues,
05:55 dont 5 en immersion supplémentaires qui sont ouvertes dans l'Académie,
05:58 plus de 250 élèves qui bénéficieront de l'enseignement de la langue corse.
06:02 C'est déjà pas mal. Jean-Philippe Agresti, je vous remercie d'être en direct avec nous ce matin.
06:06 Merci et bonne matinée.

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