"Presque tous les contractuels des Pyrénées-Orientales ont Bac+5", selon la directrice académique

  • l’année dernière
Au total, près de 50 enseignants contractuels devraient être embauchés d'ici quelques jours pour compléter les trous dans les effectifs des écoles des Pyrénées-Orientales. Il n'y en a jamais eu autant. Les syndicats dénoncent un manque de formation. La directrice académique veut rassurer.

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00:00 Mais avant cela, il est 7h47 dans les écoles, pour qui les ouvertures de classes aujourd'hui ?
00:05 Quelle commune ?
00:06 Après la rentrée hier, la directrice d'Académie doit trancher ce matin,
00:10 elle est justement l'invitée de France Bleue, Suzanne Chaudjaille.
00:12 Bonjour Adleur Harino.
00:13 Bonjour.
00:14 Vous aviez promis avant l'été qu'il n'y aurait pas de fermeture de classe
00:17 cette rentrée dans les Pyrénées-Orientales, est-ce que vous le confirmez aujourd'hui ?
00:21 Oui, je vous le confirme, c'était un objectif à atteindre dès le mois de juin-juillet
00:24 où j'avais annoncé mon souhait de ne pas avoir de fermeture lors des rentrées,
00:28 c'est toujours compliqué une fermeture pour les équipes, pour les familles, les enfants,
00:32 et je pense que nous pourrons y arriver, j'ai encore une réunion cet après-midi
00:36 avec les organisations syndicales sur ce sujet,
00:39 je tiendrai cette ligne jusqu'au bout et j'espère que j'y parviendrai,
00:43 j'en suis assez optimiste aujourd'hui.
00:46 Vous aviez aussi identifié 9 écoles qui mériteraient peut-être une ouverture de classe
00:51 si les effectifs se confirmaient, est-ce que finalement des classes vont ouvrir ?
00:55 Alors sur ces 9 écoles, je ne les ai pas en tête, mais il y a Polyestre,
00:59 il y a 2 écoles sur Perpignan, il y a aussi des écoles dans la ruralité,
01:05 on n'a pas observé une augmentation d'effectifs importantes durant l'été,
01:09 c'est ce que l'on avait pourtant annoncé et c'est ce qui faisait que j'étais attentive à ces écoles-là,
01:14 les montées d'effectifs ne sont pas au rendez-vous,
01:17 donc il n'y aura pas forcément d'ouverture sur ces écoles-là
01:20 puisque les effectifs n'ont pas augmenté,
01:22 par contre sur d'autres territoires les effectifs ont augmenté
01:25 et on ne les avait pas forcément observés et on n'était pas en veille sur ces écoles-là,
01:29 donc le travail de cet après-midi avec les organisations syndicales, c'est bien cela,
01:33 regardez là où les effectifs ont poussé pendant l'été pour y envisager une ouverture.
01:39 C'est quoi ces nouvelles écoles justement que vous n'aviez pas anticipées ?
01:42 J'ai le Boulou notamment,
01:44 il y a d'autres situations comme celle-ci que les inspecteurs et les organisations syndicales
01:50 vont me faire part cet après-midi.
01:53 Pourtant les syndicats parlent d'une quinzaine d'écoles qui mériteraient une ouverture de classe,
01:58 vous n'êtes pas d'accord ?
01:59 Je ne dis pas que je ne suis pas d'accord, je les écoute bien évidemment
02:01 et ils ont raison de me faire part en tout cas de leurs inquiétudes à hauteur de 15,
02:07 ce qui n'est pas non plus 30, 40 ou 50,
02:09 même s'ils le pouvaient ils me démontreraient qu'il y a des problématiques sur 20, 30 ou 40 écoles,
02:15 donc 15 ce n'est pas pour moi très inquiétant et je les écouterai,
02:20 on verra les choix, j'espère pouvoir ouvrir jusqu'à une dizaine de classes.
02:25 Attention ces ouvertures sont bien sûr des emplois provisoires,
02:28 c'est-à-dire que ce ne seront que des ouvertures pour cette rentrée-là,
02:32 pour cette année scolaire, on ne fait pas une ouverture que pour la rentrée,
02:36 c'est bien pour l'ensemble de l'année scolaire,
02:38 mais on verra en janvier là où on va pérenniser ces emplois provisoires et supplémentaires
02:44 que j'ai réussi à obtenir et que nous avons eu pour le département.
02:47 Vous aviez aussi promis un enseignant devant chaque classe pour cette rentrée, ça a fonctionné ou hier ?
02:53 Oui c'est fait, après quelques inquiétudes fin août,
02:56 ce n'est jamais facile d'assumer avec ces services ce souhait-là
03:01 et je remercie vraiment tous les acteurs, les inspecteurs et les services de l'éducation nationale
03:06 parce qu'on y est arrivé hier après-midi, j'étais avec les inspecteurs en réunion,
03:09 je leur ai demandé si on avait bien atteint cet objectif,
03:12 ils m'ont tous dit oui, nous avions bien un professeur devant chaque classe sur cette rentrée.
03:17 Mais pas forcément un professeur titulaire puisqu'il y a une pénurie d'enseignants,
03:21 c'est un mystère pour personne et apparemment ça se ressent déjà dans les Pyrénées-Orientales,
03:25 de sources syndicales, certaines classes Ulysse,
03:28 des classes pour les enfants handicapés n'ont pas encore d'enseignants,
03:31 plusieurs postes d'enseignants, brigadiers aussi, des remplaçants ne sont pas pourvus,
03:36 notamment en Cerdagne-Capsir, est-ce que vous allez pouvoir trouver des solutions
03:40 pour toutes ces situations qui n'ont pas encore d'enseignants présents ?
03:44 - Bien sûr, une solution sera trouvée pour toutes ces situations,
03:47 vous relevez aussi la difficulté d'aller recruter sur tous les territoires,
03:52 la Cerdagne en fait partie, c'est pas simple avec l'éloignement
03:56 et parfois l'isolement de certaines écoles de trouver tous les enseignants,
04:00 les inspecteurs y arrivent avec les directeurs d'école qui, sur le territoire,
04:05 peuvent connaître s'il y a un vivier potentiel, aujourd'hui on recrute
04:10 nos contractuels à hauteur du Bac +5, donc on a encore bien évidemment
04:14 un niveau d'exigence quant à leur diplôme, ils nous font progresser encore
04:18 sur leur accompagnement et leur formation, on a reconduit cette année
04:22 33 de nos contractuels de l'année dernière et avec les recrutements prévus
04:28 par les ouvertures, nous devrions arriver entre 40 et 50 contractuels
04:32 sur le département. - C'est du jamais vu selon les syndicats.
04:35 - C'est beaucoup, sur 2500 enseignants, on est sur une part de 2%,
04:41 donc ça reste, si on réfléchit en termes de parts, c'est tout petit,
04:45 on est sur 2-3%. - Et sur ces 50 contractuels,
04:48 il y en a beaucoup qui sont, comme vous dites, à Bac +5 ?
04:50 - Ah oui, quasiment tous sont sur ce niveau d'exigence d'études,
04:54 il peut arriver qu'on recrute à Bac +3, Bac +4, s'ils ont une expérience
05:00 qui valide des expériences permettant l'acquisition d'un Bac +5.
05:05 - Et c'est une solution viable à l'avenir ? Ça va continuer comme ça encore longtemps ?
05:09 - De recruter des contractuels, toujours plus de contractuels ?
05:11 - Ah oui, je fais un appel à passer les concours d'enseignants,
05:15 ce beau métier, et on a bien une campagne de recrutement actuellement
05:18 pour que les jeunes sortent de leurs études et on va expérimenter
05:22 au niveau national aussi un accompagnement dès le Bac +1
05:25 dans les universités pour qu'ils puissent aller au concours.
05:28 Donc bien évidemment, nous espérions tous qu'il y ait des tétulaires,
05:32 des fonctionnaires d'État sont effectivement recrutés sur concours
05:35 et c'est ce que l'on vise. Pour autant, s'il y a une pénurie au concours,
05:40 il nous faut bien trouver des solutions et on accompagne nos contractuels
05:43 pour avoir une qualité d'enseignement importante.
05:46 - France Bleu au Sillon, l'invité du 6/9.
05:50 - Il est 7h53, Laura Hino, la directrice des services départementaux
05:54 de l'Éducation Nationale, dont l'EPO, est notre invitée, Suzanne Chaudier.
05:57 - C'est l'un des débats de cette rentrée, l'interdiction de l'abaya
06:00 dans les établissements scolaires. L'abaya pour les filles,
06:03 le camis pour les garçons. C'est un sujet dans l'EPO aussi,
06:06 vous avez recensé des cas problématiques ?
06:08 - Sur tout le territoire national, il fallait que ce soit un sujet
06:11 et l'annonce du ministre nous y a bien évidemment invité.
06:15 Sur les Pyrénées-Orientales, on est sur des situations hier
06:19 qui peuvent se compter sur les doigts d'une main,
06:21 donc c'est vraiment anecdotique et les élèves et les familles
06:24 ont bien compris cette règle et je les remercie.
06:27 Les personnels de direction, les enseignants ont aussi pu dialoguer
06:31 quand ces quelques situations se sont présentées.
06:35 N'oublions pas qu'effectivement derrière chaque jeune
06:38 qui se présente avec une tenue qui n'est plus acceptée,
06:41 il y a un élève avec lequel il faut dialoguer.
06:44 Je les remercie d'être entrés dans ce dialogue
06:47 de manière très intelligente.
06:49 - Louis Alliot, le maire de Perpignan, souhaite expérimenter
06:51 le port de l'uniforme. Est-ce que vous savez si certaines écoles
06:54 sont déjà volontaires pour ça ? Parce qu'il faut être volontaire,
06:57 il faut que l'établissement le veuille.
06:58 - Oui, on partira de là. Bien sûr, je suis favorable
07:02 à ces expérimentations sur la tenue uniforme,
07:05 sur la tenue unique, sur la tenue qui va faire sentiment
07:10 d'appartenance quand on est dans une école.
07:12 - Et certaines écoles sont volontaires ?
07:14 - Alors sur Perpignan, il y a déjà une expérimentation
07:16 sur le site d'Alembert. Donc on va aller regarder
07:19 ce qu'ils font déjà. C'est déjà lancé.
07:22 Alors j'invite aussi d'autres élus du département
07:25 s'ils sont volontaires pour expérimenter cette tenue uniforme,
07:30 cette tenue unique. Bien évidemment, je suis favorable
07:32 aux expérimentations. Il faut qu'on aille, je crois,
07:34 au-delà du débat. Il faut qu'on puisse se faire accompagner
07:37 par des experts pour pouvoir expérimenter,
07:40 mais aussi évaluer. Parce que ce n'est pas une solution
07:43 unique et magique face aux inégalités et à la réussite scolaire.
07:47 Bien évidemment, il nous faudra évaluer ces expérimentations
07:51 pour lesquelles je suis très favorable.
07:53 - Dernière question, rapidement s'il vous plaît.
07:55 Toujours à Perpignan, le maire a annoncé le nom
07:57 de la nouvelle école primaire qui sera bientôt construite
07:59 à Saint-Assiscle. Elle devrait s'appeler Samuel Paty,
08:02 du nom du prof d'histoire-géo qui a été assassiné
08:05 devant son collège il y a trois ans en région parisienne.
08:07 Est-ce que c'est une bonne idée, selon vous,
08:09 sachant que certains enseignants, certains parents
08:11 dans d'autres départements où ça avait déjà été proposé
08:13 disent que ça pourrait faire de l'école une cible ?
08:17 - Il y a déjà des écoles, des collèges et des lycées
08:21 ou des salles aussi qui portent ce nom-là.
08:24 Tout est symbole et je pense que ce symbole est très fort
08:26 et j'y vois que d'un bon oeil.
08:28 - Donc c'est une bonne idée. - Oui.
08:30 - Merci beaucoup Anne-Laure Harinault,
08:32 directrice des services départementaux de l'Education nationale
08:34 dans les Pyrénées-Orientales. Bonne journée.
08:36 - Merci, bonne journée, bonne rentrée à tous.

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