CFDT - Marylise Léon est l'invité de Yves Calvi

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Écoutez l'interview de la Secrétaire générale de la CFDT.
Regardez Le débat du 07 septembre 2023 avec Yves Calvi et Amandine Bégot.

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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 7h-9h, RTL Matin.
00:05 Il est 8h24, bonjour Marie-Lise Léon.
00:10 Bonjour.
00:10 Vous êtes secrétaire générale de la CFDT, merci beaucoup d'être avec nous sur RTL.
00:13 Vous avez succédé, je le rappelle, à Laurent Berger en juin dernier.
00:16 Marie-Lise Léon, vous filez à l'Elysée où Emmanuel Macron réunit son conseil national de la refondation.
00:21 Dites-moi, ça sera en tête à tête puisque les autres organisations syndicales n'y seront pas présentes ?
00:26 Ah non, c'est loin d'être en tête à tête. Il y a d'autres organisations syndicales, notamment l'UNSA et la CFTC.
00:33 Il n'y a pas la CGT, il n'y a pas Force Ouvrière, il n'y a pas la CNR.
00:35 Non mais ils ne sont pas présents depuis le début.
00:37 Donc voilà, ils n'ont pas souhaité intégrer le CNR.
00:40 C'est la troisième réunion.
00:43 Il y a d'autres acteurs, je crois qu'il y a des responsables de partis politiques.
00:46 Donc c'est loin d'être en tête à tête Emmanuel Macron et la CFDT.
00:49 Excusez-moi, mais c'est gênant pour l'avenir du pays qu'on n'ait pas par exemple la CGT, Force Ouvrière et la CFTC ?
00:54 C'est à dire qu'il y a des organisations syndicales, des organisations syndicales qui sont présentes.
00:58 Et c'est auprès de ces organisations qu'il faut interroger.
01:01 Vous le regrettez ?
01:02 Moi je le regrette. Non, chaque organisation fait son choix.
01:06 Après nous, on est extrêmement attachés au fait qu'il puisse y avoir un espace comme le CNR
01:11 autour des enjeux de co-construction, notamment des politiques publiques.
01:15 Voilà, ça a été lancé il y a à peu près un an. Là, ça va être l'heure du bilan.
01:19 Le bilan, il est loin d'être positif surtout.
01:22 Est-ce qu'on peut changer, notamment en termes de méthode ?
01:24 Alors, je le rappelle, un CNR pour Conseil National de la Refondation.
01:27 Qu'allez-vous dire à notre président ? Quelques mots ?
01:29 En quelques mots, un bilan mitigé.
01:33 Parce qu'il y a des thématiques du Conseil National de la Refondation qui ont fonctionné, d'autres moins.
01:39 Et la question de la façon dont on peut embarquer ou pas l'ensemble des citoyens, elle est fondamentale.
01:45 Aujourd'hui, la méthode, elle ne répond pas à cet enjeu.
01:47 Donc, voilà, essayez de réfléchir ensemble à comment on peut faire différemment.
01:51 Notamment en ce qui concerne les services publics de proximité, l'éducation, la santé.
01:55 On l'a vu encore cet été, l'hôpital est en grande difficulté.
02:00 Il doit y avoir encore des réponses apportées aux difficultés des professionnels.
02:04 À titre peut-être plus personnel, reconstruire une relation et un dialogue avec le président Macron, c'est important pour vous.
02:09 Je rappelle quand même l'animosité qui s'est installée entre le chef de l'État et votre prédécesseur Laurent Berger.
02:13 En l'occurrence, ce n'est pas reconstruire.
02:15 Parce que Laurent Berger est parti, Emmanuel Macron est président de la République, moi je suis la nouvelle secrétaire générale.
02:21 Donc, ça va se construire. Et oui, c'est important qu'on puisse se parler.
02:24 Alors, le président veut, ce sont ses mots, renouer le dialogue social après l'épisode de la réforme des retraites.
02:29 Il propose une grande conférence pour les salaires.
02:31 C'est ça aujourd'hui la priorité ? Les salaires, le pouvoir d'achat ?
02:34 De ce qui nous remonte des équipes syndicales, de ce que nous disent les travailleurs, qu'ils soient dans le privé, dans les fonctions publiques.
02:41 C'est le sujet numéro un. C'est le sujet du pouvoir d'achat, les difficultés à finir les fins de mois,
02:47 et des difficultés pour des gens qui travaillent, à vivre dignement de leur travail.
02:53 Ça c'est vrai, c'est le sujet numéro un, le pouvoir d'achat.
02:55 Qu'on fait comment pour augmenter les salaires ? Qui paie ? On tord le bras au patron ?
02:58 On ne tord pas le bras, on leur dit "Venez à la table des négo" et négocions.
03:01 Il y a des secteurs d'activité qui le font, d'autres qui rechignent bien plus.
03:05 On a fait le point sur l'ensemble des branches professionnelles.
03:08 Il y en a encore 88 qui ont des coefficients sous le SMIC, c'est-à-dire que les salariés peuvent avoir 2, 3, 4 coefficients sous le SMIC.
03:16 Comment est-ce possible ? Je suis sûr que certains de nos auditeurs doivent être stupéfaits de vous entendre le rappeler.
03:19 C'est une réalité absolue.
03:21 C'est une réalité, donc les coefficients sont sous le SMIC.
03:23 Bien entendu, les salariés ne sont pas payés sous le SMIC, ils sont payés au SMIC, s'ils sont à temps plein.
03:27 Mais vous êtes sur 2, 3 coefficients différents sous le SMIC, vous êtes payé exactement le même montant que votre voisin,
03:35 donc il peut y avoir un métier complètement différent.
03:38 Je prends l'exemple des laboratoires médicaux où le dialogue social est très difficile.
03:42 Ils ont plusieurs coefficients sous le SMIC et on sait que c'est une activité qui a été extrêmement lucrative ces dernières années.
03:51 L'enjeu, c'est le pouvoir d'achat, mais c'est aussi la question du partage des richesses.
03:55 Est-ce qu'il faut les sanctionner ?
03:57 Nous, on dit qu'il faut négocier, il faut pouvoir ouvrir des négociations dans les branches, dans les entreprises.
04:03 Il faut que le rendez-vous salarial des fonctions publiques soit aussi un rendez-vous qui permette aux fonctionnaires de vivre aussi dignement de leur travail.
04:13 Et puis, nous, on est aussi partisans de dire que si les employeurs ne jouent pas le jeu, l'État doit pouvoir leur supprimer un certain nombre d'aides.
04:24 Nous, on est très partisans de leur dire qu'il existe des exonérations de cotisations à partir du SMIC jusqu'à 1,6 SMIC.
04:33 Si les employeurs ne jouent pas le jeu, ils ne doivent plus bénéficier de ces exonérations. Je pense que c'est un enjeu démocratique.
04:41 Le message au patron est très clair. Dans une interview au Monde, vous avez récemment déclaré que le dogme consistant à ne pas augmenter les impôts ou à ne pas en créer de nouveaux est une impasse.
04:49 Donc, vous voulez augmenter les impôts dans notre pays ?
04:51 La question n'est pas d'augmenter les impôts. La question est de dire... Pour ceux qui le peuvent, je pense qu'il y a un vrai enjeu de justice sociale.
05:00 Il y a un enjeu autour de la répartition des richesses. Je pense que l'impôt est un élément extrêmement important et structurant de notre fonctionnement de société.
05:13 Que beaucoup de Français ne payent pas ?
05:14 Que beaucoup ne payent pas. Et ceux qui en payent, qu'ils comprennent pourquoi ils le font. Et ceux qui n'en payent pas forcément à hauteur de ce qu'ils gagnent,
05:23 je pense que ça crée un sentiment d'injustice. Et justement, je pense que ça contribue au fait qu'il y ait de moins en moins de consentement à l'impôt.
05:34 Donc, c'est extrêmement important. Et je pense que dans la situation actuelle, avec les défis qui sont devant nous, je vais vous en évoquer les enjeux du pouvoir d'achat,
05:40 on a tous vu avec cet été des épisodes caniculaires. On le vit encore aujourd'hui d'ailleurs, au mois de septembre.
05:51 On a des enjeux autour des enjeux écologiques qui sont colossaux. Il va falloir investir. Donc, il va falloir trouver de l'argent.
05:57 Une dernière question, vous avez appelé aux côtés de cet autre syndicat, à une journée de mobilisation autour des salaires, du pouvoir d'achat, de l'égalité hommes-femmes, de l'environnement.
06:04 La date est fixée, le vendredi 13 octobre. C'est une façon de relancer la contestation après l'épisode des retraites ?
06:11 C'est une façon de s'inscrire d'abord dans un mouvement européen. On le fait à l'appel de la Confédération Européenne des syndicats, qui a fixé deux dates, 13 octobre et 13 décembre.
06:21 13 octobre, ce sera dans l'ensemble des pays de l'Union Européenne. L'enjeu, c'est de dire, je pense qu'on a besoin de parler d'Europe.
06:31 On va vivre une période extrêmement importante. Les élections européennes sont un scrutin extrêmement important pour l'ensemble des Français.
06:40 Et c'est important qu'on soit aussi, qu'on donne à voir un monde du travail uni, en dehors du pays de la France, mais à l'échelle européenne aussi.
06:50 Vous filez à l'Elysée, on vous souhaite bon courage. Merci beaucoup Marie-Lise Léon, secrétaire générale de la CETA.
06:54 C'est tout.
06:55 [SILENCE]

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