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Le point sur la situation au Liban avec Alice Moreno, correspondante de RTL au Proche-Orient.
Regardez L'invité de RTL avec Thomas Sotto du 24 septembre 2024.

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Transcription
00:00Et tout de suite, l'invité d'RTL Matin, Thomas, vous recevez, celle qui hérite sans doute du portefeuille le plus compliqué de ce gouvernement,
00:09Maude Bréjon, la porte-parole du gouvernement de Michel Barnier.
00:13Bonjour et bienvenue Maude Bréjon.
00:14Bonjour.
00:15Merci d'avoir accepté l'invitation d'RTL pour votre toute première interview en tant que porte-parole du gouvernement.
00:19Est-ce que vous êtes bonne slalomeuse ?
00:21C'est une mission qui est périlleuse dans un contexte fragile, complexe, mais je crois que c'est une mission qui est absolument essentielle.
00:29Parce qu'à l'heure où, dans toutes les démocraties occidentales, on voit que le fossé se creuse entre le peuple et leurs dirigeants,
00:37la parole publique, la parole politique, je crois, n'a jamais été aussi importante.
00:41Et donc j'essaierai, humblement, de le faire de la façon la plus précise et, c'est oser pour une porte-parole, mais la plus honnête possible.
00:50C'est oser pour une porte-parole parce qu'on est quand même un peu condamné à la demande de voix quand on est porte-parole du gouvernement ?
00:54Je pense que les Français attendent de nous qu'on prenne le risque de l'honnêteté.
00:58Vous avez fait quoi quand Michel Barnier vous a appelé pour vous dire « je voudrais que tu sois porte-parole » ?
01:02Vous avez débouché une bouteille de champagne ? Vous avez pris un Doliprane préventif ?
01:05J'étais extrêmement honorée. Moi, je ne viens pas de la politique, je n'étais pas prédestinée à ça.
01:10Vous étiez ingénieure de formation.
01:11Oui, j'ai grandi dans une famille modeste, dans le poids tout charante. Je suis devenue ingénieure grâce à l'école de la République.
01:18Et j'ai eu envie de m'engager parce que je pense que la politique peut encore changer la vie des gens.
01:23Et parce que je crois dans cette idée de dépassement qui a été le nôtre et qui au fond perdure dans ce gouvernement.
01:29Et c'est aussi pour ça que je l'ai accepté.
01:30Ça commence fort. J'imagine que vous avez regardé les 20h. Hier, il y avait Bruno Retailleau sur TF1 qui disait
01:35« le laxisme de la justice, il faut que les peines soient exécutées », qui était très sévère.
01:40Et puis en face, à la même heure, sur France 2, il y avait Didier Migaud qui disait « la justice est indépendante, j'aurai des échanges avec Bruno Retailleau ».
01:46Ambiance, dis donc.
01:48Le Premier ministre a constitué le gouvernement le plus large possible, mais ce n'est pas un gouvernement de clones.
01:53On ne le découvre pas, on ne pense pas tous pareil. On a eu des divergences par le passé, on a des histoires, des cultures politiques différentes.
01:59Ça va être une cohabitation en alterne en fait.
02:01On bat tout, parfois durement, mais on se retrouve tous dans le cadre qui a été donné par le Premier ministre.
02:06Et regardez les résultats de l'Assemblée nationale. Les Français ne pensent pas tous la même chose.
02:10Ils n'ont pas fait le choix de la pensée unique. Mais ils nous demandent de nous accorder.
02:14Et c'est pour ça que nous sommes là, parce qu'on a envie, parce qu'on a la volonté de trouver des points d'accord, de faire avancer le pays.
02:20Au fond, c'est une forme de gouvernement d'urgence nationale face aux défis qu'on a à relever.
02:24Oui, mais quand on s'accorde au sein du gouvernement, il ne faut pas commencer à se désaccorder le premier soir dans les 20 heures.
02:28C'est quand même un peu touchy, non ?
02:30C'est normal qu'il y ait des échanges, c'est normal qu'il y ait des visions.
02:33Chacun est dans son rôle. Bruno Retailleau est ministre de l'Intérieur, Didier Migaud est ministre de la Justice.
02:39Mais encore une fois, je le redis, le cadre et le seul cadre qui vaille et dans lequel on doit tous se tenir, c'est celui qui est fixé par Michel Barnier
02:46et qu'il aura l'occasion de préciser lors de la discussion de politique générale le 1er octobre prochain.
02:52Bruno Retailleau, lors de son arrivée à Beauvau, ministère de l'Intérieur hier, n'avait qu'un mot à la bouche de l'ordre, de l'ordre, de l'ordre.
02:59Et vous, qu'est-ce que vous répondez à ceux qui s'inquiètent de voir être la porte-parole d'un gouvernement de droite, de droite, de droite ?
03:06C'est ça, le gouvernement Barnier ?
03:07Non, c'est, encore une fois, je le redis, le gouvernement le plus large possible.
03:11Michel Barnier a tendu la main à tout le monde. Il a tendu la main à la gauche, il a tendu la main à la droite.
03:16Certains à gauche, comme Didier Migaud, ont saisi cette main tendue.
03:20Au sein de ma famille politique, des personnes qui viennent plutôt de la gauche, je pense par exemple à Agnès Pannier-Runacher,
03:26qui aujourd'hui, ministre de l'Écologie, ont également décidé de rejoindre ce gouvernement.
03:30Parce que, encore une fois, on sait qu'on a eu des désaccords par le passé, mais on a cette volonté d'arriver à discuter ensemble et à s'accorder.
03:39Je crois qu'il faut changer de logiciel, en fait, et peut-être apprendre à écrire au pluriel et se dire qu'on n'est pas toujours tous d'accord,
03:46mais qu'au fond, c'est assez humain, et qu'on arrive à se retrouver sur des plus petits dénominateurs communs.
03:54Il y a une petite phrase du prédécesseur de Bruno Retailleau, Gérald Darmanin, qui a fait beaucoup réagir depuis hier.
03:59Est-ce qu'il a raison de dire que s'il s'était appelé Moussa Darmanin, ce qui est son deuxième prénom,
04:04il n'aurait été ni maire, ni député, et sans doute pas ministre de l'Intérieur ?
04:07C'est ça, la France de 2024 ?
04:09Ce qui est indéniable, c'est qu'il y a encore, en France, des discriminations.
04:13Et que ce sera une priorité du Premier ministre d'arriver à continuer à les combattre.
04:18On appelait ça, en 2017, l'assignation à résidence. C'est une réalité qui perdure encore aujourd'hui.
04:23On n'a pas progressé là-dessus.
04:24C'est une réalité qui perdure encore aujourd'hui.
04:26Donc, ça passe par tout le travail qui sera mené par ma collègue Anne Jeuneté, par exemple,
04:30sur l'éducation nationale, qui est absolument primordiale.
04:32Est-ce que vous parlez déjà bien le Michel Barnier, Maude Bréjean ?
04:35J'apprends à le découvrir.
04:37Parce que nous, on a déjà besoin de quelques éclaircissements.
04:40Il n'y aura pas de hausse d'impôt sur les classes moyennes, a-t-il dit ?
04:43Ça s'arrête à quel niveau de revenu une classe moyenne ?
04:46Je ne vais pas faire, encore une fois, la discussion de politique générale avant le Premier ministre,
04:50mais je voudrais rappeler le cas très clair qu'il a donné.
04:52Il est hors de question d'alourdir l'impôt sur l'ensemble des Français.
04:55Nous n'irons pas chercher l'argent dans les poches des classes populaires et des classes moyennes.
05:00Et ça s'arrête où, les classes populaires et les classes moyennes ? C'est important, ça.
05:03Plus globalement, parce qu'il ne faut pas faire peur aux Français.
05:06Nous ne mènerons pas une politique d'austérité.
05:08L'austérité, ce n'est pas ça. L'austérité, c'est ce qui s'est passé en Grèce.
05:10Des salaires moyens qui ont diminué de plus de 20% en 15 ans,
05:14et une paupérisation qui a explosé.
05:16Ce n'est pas le cas de la France.
05:17Mais on a une situation qui est extrêmement préoccupante.
05:20On a terminé l'année dernière avec un déficit à 5,5%.
05:25Et donc, il va falloir faire des efforts.
05:28Ça passera, parce qu'on parle beaucoup d'impôt.
05:30On parle beaucoup d'impôt, je termine.
05:32Ça passera d'abord par la réduction des dépenses.
05:35Réduction des dépenses, mais aussi hausse des impôts.
05:37Même le président du Medef dit ce matin dans Le Parisien qu'il n'y est pas forcément opposé sous condition.
05:40Je vous repose ma question.
05:42François Hollande avait dit qu'à 4000 euros par mois, on était riche.
05:45A combien on bascule des classes moyennes aux classes aisées, aux riches ?
05:48Je ne vais pas rentrer dans ce débat-là encore une fois.
05:50C'est-à-dire que ce n'est pas tranché ?
05:51Je vais laisser le Premier ministre préciser les choses.
05:55Il aura l'occasion de le faire, je le redis, le 1er octobre prochain.
05:58Mais rassurons les Français, nous ne toucherons pas aux classes moyennes,
06:02nous ne toucherons pas aux Français qui travaillent durement,
06:04qui ont déjà, et Michel Barnier le sait, du mal à finir le mois,
06:08pour qui c'est difficile, qui font beaucoup d'efforts.
06:11On a passé une crise inflationniste qui a été compliquée pour les Français.
06:14On a essayé de les aider du mieux qu'on a pu.
06:16Mais pour autant, on arrive aujourd'hui à une situation où le Premier ministre
06:21se laisse la possibilité de demander à ceux qui le peuvent le plus
06:25de contribuer à l'effort national.
06:27Vous, vous disiez en mai dernier encore que l'augmentation des impôts
06:30est une ligne rouge absolue.
06:31Vous étiez mot de Bréjon, mais pas encore porte-parole du gouvernement à ce moment-là.
06:34Je continue à penser, et c'est la ligne du Premier ministre,
06:37qu'augmenter les impôts sur l'ensemble des Français serait fondamentalement injuste.
06:42Ça peut être une hausse en fourbe via le gel des barèmes de l'impôt sur les revenus ?
06:45Je laisserai le Premier ministre préciser les choses.
06:47J'aurai rien là-dessus.
06:48Et vous le savez très bien, c'est normal.
06:50Sur la réforme des retraites, le Premier ministre a dit vouloir confier
06:53une amélioration du texte aux partenaires sociaux.
06:55L'âge légal de départ à 64 ans est-il négociable ?
06:58Ça, c'est quand même un marqueur important. 64 ans, c'est négociable ou pas ?
07:01Cette réforme, on ne l'a pas fait de gaieté de cœur.
07:03Et cet âge des 64 ans a été mis en place pour sauver cet extraordinaire système français
07:12qu'est le système de retraite par répartition.
07:15Il faut se tenir au cadre budgétaire qui a été celui de cette réforme des retraites.
07:20J'essaye de traduire le mot de Bréjon.
07:22Ça veut dire que l'âge légal de départ à 64 ans ne va pas y toucher a priori ?
07:25Aujourd'hui, ce n'est en tout cas pas la piste qui a été proposée par le Premier ministre.
07:29Mais pourquoi ?
07:30Parce qu'on est face à un contexte, encore une fois, budgétaire et financier
07:35qui est extrêmement contraint.
07:36C'est pour ça qu'on a fait cette réforme.
07:37Maintenant, c'est ce qu'a dit le Premier ministre.
07:39Est-ce qu'on peut la modifier ?
07:41Est-ce qu'on peut l'améliorer, par exemple, pour les carrières les plus pénibles
07:45ou les carrières les plus longues ?
07:46Peut-être.
07:47On peut toujours s'améliorer.
07:48Et ce n'est pas se renier que de dire ça.
07:51C'est pour ça que le Premier ministre a ouvert cette porte-là.
07:53Ça se fera par des discussions avec le Parlement, évidemment, et puis les partenaires sociaux.
07:57Les partenaires sociaux.
07:58Mot de Bréjon.
07:59J'ai une dernière question.
08:00Je ne sais pas si vous avez entendu Philippe Croison hier matin.
08:02Il était l'invité d'Amandine Bégault.
08:03Il était très remonté.
08:04Tout simplement parce qu'il n'y a pas de ministre en charge du handicap.
08:07Emmanuel Macron, lors de la clôture des Jeux paralympiques, avait dit
08:10« La flamme que vous avez allumée en chacun de nous continuera d'éclairer nos vies ».
08:15C'était un feu follé ?
08:16Thomas Soto, je vais être extrêmement claire.
08:18C'est une des priorités de façon indéniable de ce gouvernement.
08:22Il n'y a pas de ministère du handicap ?
08:23De ce gouvernement.
08:24Mon collègue Paul Christophe est en charge de ce sujet-là.
08:26Il a communiqué le jour même, le jour même de la composition du gouvernement.
08:30Ministre des Solidarités, de l'Autonomie et de l'Égalité Femmes-Hommes.
08:33Il n'y a pas le mot « handicap ».
08:34Ce qui vexait beaucoup Philippe Prozon qui disait que ça concernait 12 millions de personnes handicapées
08:41et 11 millions d'aidants.
08:42Ça ne vaut pas un ministère.
08:43Je l'entends parfaitement.
08:45Mais ce qui compte, ce seront les actions plus que les mots.
08:47Et je le redis, c'est une priorité fondamentale de mon collègue Paul Christophe
08:52et du gouvernement de Michel Barnier.
08:53Ça a été clarifié dès la mise en place du gouvernement.
08:57Est-ce que vous pouvez répondre à une question pour finir ?
08:58Vous n'aimeriez pas qu'on rajoute un ministère, le ministère des personnes handicapées ?
09:02Ça ne mériterait pas de rajouter un poste pour le coup ?
09:03Je connais bien encore une fois Paul Christophe.
09:06Il est super, Paul Christophe, mais il ne peut pas tout faire.
09:08Mais ce n'est pas une histoire d'être super.
09:09Il est en charge de ce sujet-là.
09:12Il a été président de la Commission des Affaires Sociales.
09:14Il est personnellement engagé sur le sujet.
09:16Je voudrais vraiment dire aux gens qui nous écoutent que nous ne passons pas à côté de cet enjeu majeur.
09:21Merci beaucoup Maude Bréjon d'être venue ce matin sur la tête.
09:23Je crois d'ailleurs que c'était historiquement la radio familiale chez les Bréjons.
09:26Oui, mais c'est la radio de beaucoup de Français, normaux de province, je pense.
09:31Je crois que vous avez complètement raison.
09:32Merci beaucoup.