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TOUCHE PAS À MON POSTE : 100% médias, 100% darka ! 


Du lundi au vendredi à 18h45 sur C8.


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Transcription
00:00 C'est ce privilège inouï d'avoir accompagné les sportifs de haut niveau
00:05 et d'avoir posé ma voix sur la musique qu'ils étaient en train de créer.
00:11 Et c'est ce que Marie-Jo Perrec m'avait dit, elle m'avait dit
00:14 "Moi j'écrivais la musique et toi t'écrivais les paroles"
00:17 et c'est une formule qui m'émeut beaucoup.
00:20 - Alors c'était une passion pour toi depuis tout ce temps ?
00:22 - C'est une passion, il ne faut pas utiliser l'imperfection.
00:24 - C'est vrai que toi, je sais que quand tu vois une compétition, tu t'en meurs.
00:29 - Exactement et j'aimerais bien mourir au micro, tu vois.
00:31 Je pense toujours à Thierry Roland qui a presque réussi ce challenge
00:36 et je me dis si ça pouvait m'arriver à moi, je serais le plus heureux des hommes
00:40 parce que j'ai vécu des trucs exceptionnels et le mot "retraite"
00:44 si tu veux, c'est un truc qui me fait gerber, vraiment.
00:47 - On va en parler dans un instant. C'est une passion depuis ton plus jeune âge ?
00:51 - Oui, depuis l'âge de 3 ans il paraît, c'est mes parents qui me racontaient ça,
00:54 que je fermais le poste et que je commentais à la place des commentateurs.
00:59 Alors j'avais un peu moins de vocabulaire à l'époque,
01:01 mais ça me permettait d'être moins seul en fait.
01:05 - Tu as commenté combien de Jeux Olympiques ?
01:08 - J'en suis à 12 et j'aimerais bien...
01:10 - Le 13ème, ça serait bien 13.
01:12 - 13 et en plus dans mon jardin, ça serait cool.
01:14 - France en plus, ça serait énorme.
01:16 C'est quoi ta plus belle rencontre ?
01:18 - Ma plus belle rencontre, c'est Marie-Jo, c'est la femme de ma vie.
01:22 Là je suis avec Johan Diniz, qui est pas mal aussi.
01:25 - Ah ouais, on l'adore.
01:26 - Mais je peux dire que c'est la femme de ma vie,
01:28 que j'ai été profondément amoureux de Marie-José Pérec,
01:31 d'une manière totalement platonique, je précise.
01:34 - On ne veut pas d'histoire ici.
01:36 - Comment ?
01:37 - On ne veut pas d'histoire ici.
01:38 - Non, il n'y aura pas d'histoire avec Marie-Jo, ça c'est sûr.
01:41 J'ai épousé sa trajectoire et voilà.
01:43 Mais après j'ai eu plein de privilèges, de rencontres exceptionnelles.
01:47 - Tu as arrêté en 2019 ?
01:49 - Oui, j'ai arrêté en 2019.
01:53 - On t'a arrêté en 2019, on va revenir là-dessus.
01:55 Et depuis trois ans, tu penses qu'il y a une chose, c'est revenir pour Cégi.
02:00 - Absolument, j'ai créé un média pour ne pas prendre la place de quelqu'un,
02:03 parce que je ne veux surtout pas prendre la place de quelqu'un.
02:05 J'ai créé quelque chose qui n'existait pas.
02:07 J'ai donné la parole à monsieur et madame Tout-le-Monde,
02:10 qui fait du sport de longue haleine, à qui on ne donnait jamais la parole.
02:14 Et aujourd'hui on est 270 000 sur Radio Montel à suivre.
02:18 Et donc ce média-là, pour moi, a sa place aux Jeux Olympiques.
02:24 - Alors, tu as été poussé vers la sortie en 2019 par la direction de France Télévisions.
02:30 Après, j'aime pas dire ça, ils ont mis des propos polémiques sur le dopage.
02:35 Je ne suis pas d'accord avec ça.
02:37 Ce ne sont pas des propos polémiques.
02:39 Tu as juste dit des choses que d'autres champions ont déjà dit.
02:43 - Que tout le monde connaît d'ailleurs.
02:45 - Tu as eu des propos sur le dopage.
02:47 - Oui, je les ai toujours.
02:49 J'ai toujours cette phrase que je dis, je répète, je signe et je persiste,
02:53 ou je persiste et je signe.
02:55 Le dopage est consubstantiel du sport hyperprofessionnalisé.
03:00 - Donc ce que tu veux dire c'est que tout...
03:02 - Non, ce que je veux dire c'est que ce sont des jeunes gens et des jeunes femmes
03:06 qui veulent performer, qui veulent avoir des médailles.
03:08 Certains, certains, pas tous heureusement, certains cèdent à cette tentation
03:14 et tout l'environnement qu'ils ont autour ne les incite pas à faire le contraire.
03:21 Donc effectivement, il y a une tentation du dopage depuis des millénaires
03:25 et cette tentation, elle existe de plus en plus dans le sport hyperprofessionnalisé.
03:30 Mais je n'ai pas dit, surtout pas, et c'est ce qu'on m'a reproché,
03:33 que tous les champions se dopaient.
03:35 Évidemment, non.
03:37 - Alors, tu n'avais pas dit "il n'y a pas de record du monde sans dopage".
03:41 - Non, je n'ai jamais dit cette phrase.
03:43 - Très bien. Alors il y a Kevin Mayer, le joli champion olympique de Décathlon,
03:46 qui avait publié de nombreux tweets, qui avait mis le feu aux poudres sur cette affaire.
03:49 "Le dopage est un raccourci pour les flémards qui n'ont aucune conscience.
03:51 Je vous inviterais très bien à passer avec moi les six derniers mois de ma préparation à Vandoa,
03:54 mais ce serait un rude sacrifice de ma part.
03:56 Ces propos sortant de la bouche d'un commentateur sportif spécialisé dans l'athlétisme.
04:00 Faire du dopage une généralité chez les athlètes de haut niveau,
04:03 autant j'arrivais à supporter..."
04:05 - La prolongée, c'est moi.
04:06 - Exactement, malgré ses nombreux défauts, mais là c'en est trop,
04:08 parce que la prolongée, c'est votre nom sur...
04:10 - Oui, c'était parce que la prolongation, je veux toujours prolonger le plaisir.
04:13 - Et vous lui en voulez à Kevin Mayer ?
04:15 - Pas du tout, parce que d'abord on s'est expliqué,
04:18 et il est revenu, non pas sur ses propos, mais il est revenu en faisant la paix avec moi,
04:24 mais je n'étais jamais en guerre avec lui.
04:26 - Puis on peut comprendre, lui, il a été blessé, parce que c'est vrai qu'il s'en fait beaucoup.
04:28 - Oui, alors il a effectivement pensé...
04:30 Je pense que des langues charitables lui ont glissé à l'oreille
04:33 que j'avais dit que tous les champions se dopaient.
04:35 Évidemment, je ne l'ai jamais dit, et je profite d'être là ce soir
04:38 pour dire que je suis persuadé que Kevin Mayer ne se dope pas,
04:41 et je serai son supporter numéro un pour les Jeux Olympiques.
04:44 - Nous aussi.
04:45 - Si toutefois, je peux y aller.
04:47 - Alors, qu'est-ce qui s'est passé à France Télévisions ?
04:52 Parce que, voilà, vous sortez ça, qu'est-ce qui se passe derrière ?
04:55 Parce que vous avez passé combien d'années à France Télé ?
04:57 - Plus de... Enfin, 33 ans.
05:00 - 33 ans. 33 ans à France Télévisions.
05:02 - Oui.
05:03 - Comment se passe votre éviction ?
05:05 Parce que c'est ce qu'on a envie tous de savoir.
05:07 Donc, vous faites cette sortie. C'est cette sortie qui...
05:10 - Cette sortie, je l'ai faite par rapport à une athlète...
05:13 Moi, j'aime les athlètes.
05:14 - Alors, racontez-nous l'histoire.
05:15 - Je te raconte l'histoire. J'aime les gens, j'aime les athlètes.
05:18 J'aimais et j'aime toujours les athlètes.
05:20 Et il se trouve qu'il y a une athlète qui s'appelle Clémence Calvin
05:23 qui a été encensée parce qu'elle a remporté
05:25 une belle médaille au championnat d'Europe
05:27 et qui, dans quelques temps après, a été convaincue de dopage.
05:31 Et moi, j'ai juste voulu prendre sa défense en disant
05:35 "Elle va payer, elle a triché, elle va payer, c'est normal,
05:39 mais ne tirez pas sur l'ambulance, rappelez-vous ce que vous disiez sur elle".
05:43 Parce qu'aujourd'hui, et c'est ça aussi qui m'avait eu des problèmes,
05:46 j'ai dit "Le problème, c'est pas de savoir si vous êtes dopé
05:48 ou si vous n'êtes pas dopé, le problème est de savoir
05:51 si vous vous faites chopper ou pas chopper".
05:53 - C'est fort, hein ?
05:54 - Bah oui.
05:55 - C'est fort, c'est vrai.
05:56 - C'est costaud.
05:57 - Et donc, derrière ?
05:58 - Et donc, derrière, Kevin Maillard et d'autres ont réagi d'une manière très violente.
06:04 J'ai été convoqué à France Télé.
06:06 - Par qui t'as été convoqué ?
06:07 - J'ai été convoqué par la direction des sports.
06:09 J'ai été convoqué par la direction des sports,
06:11 qui m'ont dans un premier temps mis "à l'abri".
06:15 - Qu'est-ce qu'ils te disent ?
06:16 Ils te disent quoi ?
06:17 T'arrives dans le bureau, ils te disent quoi ?
06:18 - Bah, ils me disent que j'ai dérapé, ce qui est vrai,
06:22 mais c'était pas la première fois.
06:23 - Ils te disent pourquoi t'as dit cette connerie ?
06:25 - Non, parce que c'est pas une connerie.
06:28 Après, la connerie, c'est la vague sur les réseaux.
06:33 C'est que ça a pris une ampleur incroyable.
06:36 Il y a eu une capillarité complètement démente et voilà.
06:39 Après, c'est vrai que je devais commenter dans la foulée le marathon de Paris
06:43 et que c'était peut-être pas la meilleure chose à faire.
06:45 - Donc, ils te disent quoi, la direction des sports ?
06:47 - Comment ?
06:48 - La direction des sports de France Télévisions te dit quoi, la suite de cette sortie ?
06:51 - La suite de cette sortie me dit qu'on va me mettre à l'abri un moment
06:54 et qu'on va me permettre de laisser calmer le truc
06:58 parce qu'on sait très bien comment ça se passe sur les réseaux.
07:00 - Au cas où ils te disent quoi ?
07:01 Tu vas être mis à l'abri combien de temps ?
07:03 - Bah, ils me disent pas, mais je veux dire, il y a le marathon de Paris derrière
07:07 et donc je ne commande pas le marathon de Paris et voilà.
07:12 Après, il y a un autre problème qui est important
07:16 et c'est un problème qui dépasse le service des sports de France Télévisions
07:20 c'est le problème de l'âge.
07:22 Lorsque l'on a atteint un certain âge, on est bon à mettre à la poubelle en France.
07:28 - Alors, je pense que c'était...
07:29 - Alors, moi je te dis ça, oui, parce que je le pense sincèrement.
07:31 Je pense qu'aujourd'hui, on a un vrai problème avec l'âge,
07:34 c'est qu'on juge les gens non pas sur leurs compétences,
07:36 non pas sur ce qu'ils peuvent apporter à une entreprise,
07:38 mais on les juge aussi sur leur état civil.
07:41 Et ça, c'est juste insupportable.
07:43 Parce que moi, je vais vous dire un truc, j'ai 29 ans.
07:45 Vous ne me croyez pas, et bien vous avez tort.
07:48 J'ai 29 ans, je n'ai jamais vieilli depuis l'âge de 29 ans.
07:51 Et aujourd'hui, je réclame qu'on me foute la paix avec mon âge
07:55 et qu'on me regarde avec les yeux d'un mec de 29 ans, parce que j'ai 29 ans.
07:59 - Vous avez 29 ans ?
08:00 - Non, j'ai 70 piges passés, mais...
08:03 - Je vais vous donner 29 ans.
08:04 - J'ai 29 ans, Cyril, voilà.
08:06 - Alors, Michel Drucker est toujours là.
08:08 - Michel Drucker est toujours là, Nelson Monfort aussi, et je m'en réjouis.
08:11 Je m'en réjouis.
08:12 - Juste, Patrick, parce qu'on raconte des histoires tous les soirs,
08:15 et c'est vrai qu'on va avoir ton histoire.
08:17 Donc là, le patron des sports te dit, on va te mettre à l'abri quelques temps.
08:20 Qu'est-ce qui se passe derrière ?
08:21 - Il se passe que je suis à l'abri.
08:23 - Et là, ça fait quoi ?
08:24 - Non, mais bon, j'en prends plein la tête sur les réseaux.
08:26 Ça prend des proportions absolument délirantes.
08:29 Je ne peux plus regarder les réseaux le matin, je suis très mal, etc.
08:33 Donc j'ai besoin, effectivement, d'être protégé.
08:35 Je suis protégé, je suis à l'abri.
08:37 Et derrière ça, il y a mon âge qui se profile.
08:40 - Donc là, comment ça se passe ?
08:42 - Ça se passe que...
08:44 - Là, il se passe un mois, deux mois, trois mois.
08:45 Maman, tu dis, je peux revenir ?
08:46 - Oui, c'est ça. Je dis, je peux revenir.
08:48 Et on me dit, ça serait peut-être le moment de mettre le clignotant.
08:53 - Et donc, qui te le dit, ça ?
08:55 - Toujours pareil, la direction des sports.
08:57 Moi, je n'ai pas affaire avec la...
08:59 - La présidence.
09:00 - Non, je n'ai pas affaire avec la présidence.
09:01 - C'est un licenciement.
09:02 Vous êtes licencié avec un courrier, reçu dans un bureau après 33 ans.
09:05 Comment ils vous virent ça ?
09:06 - Oui, c'est ça.
09:07 - Pour savoir les mots, qu'est-ce qu'ils vous disent ?
09:08 Ils vous mettent dans un bureau, assieds-toi, prends ton badge et tu es 20 ans.
09:11 - Non, ça ne se passe pas comme ça.
09:12 Après, il y a une négociation qui se passe et on se quitte, j'allais dire, bons amis.
09:18 Oui, on se quitte dans des termes corrects.
09:21 À partir du moment...
09:23 Je ne sais pas si vous avez été amoureux dans votre vie.
09:26 Je vous le souhaite.
09:27 - Le gars à côté, oui.
09:28 - Toi, tu as été amoureux ?
09:30 - Souvent.
09:31 - Souvent, bon d'accord.
09:32 - Tous les deux jours.
09:33 - D'accord.
09:34 - Tous les deux jours.
09:35 - Donc, tu n'as pas été amoureux.
09:36 Donc, un vrai amour avec une vraie rupture, c'est très douloureux.
09:39 Mais quand tu as vécu, quand tu as aimé quelqu'un passionnément,
09:43 comme j'ai aimé France Télévisions, passionnément,
09:45 parce qu'elle m'a donné tellement de choses,
09:47 je n'ai pas envie de me fâcher avec France Télé.
09:49 Donc, effectivement, à partir du moment où tu sens, Cyril,
09:52 que tu n'es plus véritablement dans les plans,
09:55 eh bien, tu négocies un départ.
09:57 Je veux dire, bon, voilà, je veux dire, bon, c'est...
09:59 Et ce n'est pas de gaieté de cœur,
10:01 mais je ne vais pas me fâcher avec la femme que j'ai aimée éperdument.
10:04 Ce n'est pas possible.
10:05 - Donc, tu leur dis quoi ?
10:06 - Aujourd'hui ?
10:07 - Non, tu leur as dit quoi quand ils t'ont dit bonjour ?
10:08 - Eh bien, je leur ai dit, j'ai essayé de me battre pour rester, mais...
10:10 - Tu leur as dit quoi ?
10:11 Tu leur as dit, non, je suis encore capable d'être là ?
10:13 - Évidemment que je suis capable d'être là, je suis encore là.
10:15 Mais je veux dire, je leur ai dit, je leur ai dit,
10:17 et eux, ils ont eu des arguments.
10:19 Et à partir du moment où tu sens que tu n'es plus...
10:21 - C'était quoi, les arguments ?
10:22 - Les arguments, c'est qu'il vaut mieux que tu passes la main,
10:25 parce que ceci, parce que cela, et puis voilà.
10:27 - Et toi, tu répondais quoi ? Non ?
10:28 - Eh bien, je répondais non au début, et puis à la fin, je disais,
10:31 bon, écoutez, ok, si tu ne veux plus de moi, tu ne veux plus de moi, finalement.
10:34 Mais je ne me suis pas...
10:35 Si tu veux, il n'y a pas eu de bagarre, il n'y a pas eu d'insulte,
10:39 il n'y a pas eu de drame, il y a juste eu une rupture amoureuse
10:43 que j'ai eu du mal à digérer, c'est vrai.
10:46 Mais aujourd'hui, j'ai fait la paix avec tout ça.
10:48 Je veux dire, aujourd'hui, et je vais même te dire mieux, Cyril,
10:51 aujourd'hui, je peux écouter, je peux regarder l'athlée à la télé
10:55 commenter par mes confrères, et je vais vous dire un truc,
10:58 je les trouve excellents.
10:59 - Ça, c'est beau.
11:00 - Je ne sais pas, qu'est-ce que tu veux que je te dise ?
11:02 Je les trouve bons, donc je ne vais pas dire le contraire.
11:04 - Mais aujourd'hui, je sais que ça a été, pour toi, ça a été une déflagration.
11:07 - Oui, ça a été une déflagration.
11:09 - Je le sais, je le connais un peu, je sais que tous les jours,
11:13 tu te réveilles en pensant à ça.
11:14 Je sais que tu n'en as pas dormi des nuits entières.
11:16 - C'est vrai, c'est vrai, mais oui, mais comme...
11:19 - Ça a été un traumatisme incroyable.
11:20 - Oui, ça a été un traumatisme, mais c'est le traumatisme d'un mec
11:24 qui a vécu une vie de rêve.
11:26 Donc le jour où ça s'arrête, effectivement, tu tombes de ton pied d'estale.
11:29 - Tu t'y attendais.
11:30 - Mais je ne vais pas faire pleurer la foule de gens qui n'ont jamais connu
11:32 ce que moi, j'ai connu, donc voilà.
11:34 - Non, mais tu t'y attendais, Patrick, ou pas ?
11:35 - Tu t'y attends toujours, sauf que tu ne veux jamais y penser.
11:37 Tu ne penses jamais que tu vas être bon pour partir.
11:43 Jamais tu ne penses à ça.
11:44 Moi, je te dis, mon trip, depuis que je suis gamin, c'est de mourir au micro.
11:47 Donc effectivement, tu n'y penses pas, mais il y a un moment,
11:49 tu es devant le mur et puis voilà.
11:51 - Comment ça se passe quand tu sors du bureau de France Télévisions
11:53 et que tu sais que c'est fini pour toi ?
11:55 - Je pleure.
11:56 - Vraiment, tu pleures ?
11:57 - Évidemment, mais je ne pleure pas pour grand-chose.
11:59 Mais là, je pleurais, oui, bien sûr que je pleure.
12:02 Mais je pleure parce que c'est ma passion qui s'effondre.
12:06 Après, il m'a fallu du temps pour imaginer que je pouvais vivre
12:10 sans France Télévisions.
12:11 Et aujourd'hui, je vis heureux sans France Télévisions.
12:14 - Tu avais combien de temps à te reconstruire ?
12:16 - Un an et demi.
12:17 - Un an et demi. Tu pleurais souvent ?
12:19 - Oui, tout le temps.
12:20 - Tout le temps ?
12:21 - Oui, je pleurais très souvent.
12:23 Et surtout, j'avais du mal à imaginer vivre sans ça.
12:29 C'était une drogue.
12:31 - Tu faisais quoi de tes journées ?
12:33 - Je ne foutais pas grand-chose.
12:35 Et heureusement, je vais te dire un truc,
12:37 j'ai été sauvée par une dame à qui je dois rendre hommage
12:40 parce que beaucoup de gens la taillent sans arrêt.
12:42 Moi, je l'adore.
12:43 C'est Mme la Covid.
12:44 Mme la Covid m'a sauvée.
12:46 Pourquoi elle m'a sauvée ?
12:47 Parce qu'elle a arrêté le sport.
12:49 Pendant la Covid, toutes les manifestations sportives ont été arrêtées.
12:53 Donc, si tu veux, je n'ai pas souffert parce qu'ils n'avaient pas lieu.
12:56 - Dès que tu voyais une manifestation sportive qui se passait sans toi,
12:59 ça devait être...
13:00 - Voilà, sauf que la Covid m'a pris sous sa protection et m'a dit stop !
13:03 Il n'y aura pas de manifestation sportive.
13:05 Et donc, si tu veux, ça m'a permis de me rebecter un peu.
13:08 Et puis après, je suis tombé sur un truc incroyable.
13:12 Je suis allé à La Réunion faire la Diagonale des Fous,
13:14 qui est un trail de cent, je ne sais plus combien, 80 kilomètres.
13:18 Et là, j'ai rencontré des gens qui étaient des sportifs de très haut niveau,
13:21 qu'on ne connaissait pas.
13:22 C'était monsieur, madame, tout le monde.
13:24 C'était des gens qui étaient passionnés comme moi.
13:26 Et quand tu as 100 ou 120 kilomètres dans les pattes,
13:29 avec un dénivelé de plus de 10 000, etc.,
13:32 eh bien, tu te vides et tu racontes des histoires.
13:35 Et c'est ces histoires-là, aujourd'hui, que je relaie.
13:38 - Patrick, tes proches, ils te disaient quoi quand tu rentrais ?
13:41 - Mes proches, heureusement qu'ils étaient là.
13:42 - La ampleur de France Télévision.
13:43 - Eh bien, heureusement qu'ils étaient là.
13:44 Je peux te dire que ma femme, heureusement qu'elle était là.
13:46 Elle bossait à France Télé avant.
13:48 - Ah ouais ? - Ouais.
13:49 - Ah ouais ? - Donc, en plus, tu connais son docteur ?
13:52 - Oui, je le connais bien.
13:53 - Ça commence par Ange, ça se termine par Hanouna.
13:56 [ Rires ]
13:58 Non, mais c'est vrai.
13:59 - C'est pour ça qu'elle est en bonne santé.
14:00 - C'est pour ça qu'elle est en bonne santé.
14:02 Et je peux te dire que, grâce à elle, j'ai tenu le choc, ouais.
14:06 - Ouais, vraiment ?
14:07 - Bah oui, parce que...
14:08 Ouais, parce que...
14:09 Enfin, tu sais ce que c'est, si on te prive d'antenne, toi.
14:11 Qu'est-ce que tu vas faire ?
14:12 - Je vais écriver Ken.
14:13 [ Rires ]
14:15 - Qu'est-ce que tu as dit ?
14:16 [ Rires ]
14:20 - T'as pas honte de dire ça ?
14:21 - Je rigole, mon Patrick, je rigole.
14:22 Ça va, je vais en tenir compte un peu.
14:23 - Vous applaudissez tous.
14:24 [ Rires ]
14:26 - Oui, oui.
14:27 - Patrick, est-ce que vous êtes sûr que c'est pour ça, vraiment ?
14:29 - De quoi ?
14:30 - Pourquoi vous avez été évinglé ?
14:31 - Non, il pense que c'est pour l'âge, Patrick.
14:32 - Non, mais est-ce que vous...
14:33 Parce que vous savez, le service des sports, à un moment donné,
14:35 il a été complètement nettoyé.
14:36 - Ah oui, non, ça n'a rien à voir.
14:37 - Vous pensez que ça n'a rien à voir ?
14:38 - Rien à voir. - OK.
14:39 - Non, non, c'est deux choses concomitantes, mais complètement...
14:41 Non, non, rien à voir.
14:42 - Donc rien à voir avec les affaires de section.
14:44 - Ah non, non, non, rien à voir.
14:45 - Alex.
14:46 - Oui, moi, j'ai une question au Patrick,
14:47 parce que moi, j'ai eu la chance de commenter des matchs avec Thierry Roland.
14:49 J'ai déjeuné avec sa femme il n'y a pas longtemps.
14:50 - Ah bah ouais.
14:51 - J'étais heureux.
14:52 Non, mais je raconte, pour raconter l'histoire de Patrick,
14:53 pour dire ce qu'il pense.
14:54 Je ne comprends pas pourquoi, aujourd'hui, vous avez un média,
14:56 on donne des accrès de l'OJO pour n'importe qui.
14:58 Vous avez Radio Montel.
15:00 Est-ce que vous avez essayé de demander, avec 270 000 personnes qui vous écoutent,
15:03 demander l'accréd aux JO pour pouvoir faire ce que vous voulez ?
15:06 - Alors, c'est la question qui me touche au plus profond.
15:10 J'ai fait tout ce qu'il fallait pour avoir l'accréditation.
15:12 Je me suis adressé au CNOSF,
15:14 Comité national olympique et sportif français,
15:17 qui distribue les accrès.
15:19 Et j'ai eu un refus.
15:21 Et je ne comprends pas,
15:22 parce que j'ai le droit de commenter les championnats du monde pour Radio Montel.
15:25 Je suis accrédité.
15:26 Les championnats d'Europe, j'ai le droit.
15:27 Les Jeux olympiques, chez moi, j'ai pas le droit.
15:29 Et je sais pas pourquoi.
15:31 Et je crois que ça emmerde quelqu'un.
15:33 - Est-ce que tu crois pas que France Télé joue un rôle là-dedans ?
15:35 - Je sais pas, Jacques.
15:37 Moi, je sais que ça emmerde quelqu'un.
15:39 - France Télé est diffuseur.
15:40 - Oui, bah oui.
15:41 - France Télé est responsable d'une certaine façon.
15:43 - C'est pas France Télé qui file les accrès, non ?
15:45 - Non, mais enfin, ils les demandent.
15:46 Ils les demandent aux CIO.
15:47 - Je peux pas croire ça.
15:48 Je sais que ça emmerde quelqu'un.
15:50 Je sais pas qui c'est.
15:51 Mais il y a quelqu'un qui bloque.
15:52 Et c'est pour ça qu'aujourd'hui,
15:54 cette pétition que j'ai pas du tout initiée,
15:57 aujourd'hui, elle me permet de m'exprimer.
15:59 Et je dis ouvertement à la personne qui bloque,
16:02 pitié !
16:03 Pitié, débloquez ça !
16:04 Je vais pas prendre de place.
16:05 Je prends la place de personne.
16:07 Je serai dans un petit coin, je ferai chier.
16:09 Personne !
16:10 - Tu parles fort, quand même.
16:11 - Patrick, tu disais, il y a peut-être la question de l'âge.
16:15 La question du dopage, ça a été un prétexte le concernant.
16:18 - Bien sûr.
16:19 - Est-ce que tu crois pas que t'as été victime
16:21 du fameux syndrome du mâle de plus de 50 ans ?
16:24 Les blancs ?
16:25 - Écoute, je veux pas rentrer là-dedans, Jacques.
16:27 Tu sais très bien, moi je vois très bien où tu veux en venir.
16:29 - Patrick, t'avais pas 70 ans, tu pouvais rester.
16:32 - Ouais, mais bon, j'étais pas loin de 70.
16:35 Non, je veux pas rentrer là-dedans.
16:36 Je veux pas rentrer là-dedans.
16:38 Écoute, je sais pas.
16:39 Aujourd'hui, j'ai fait la paix avec ça.
16:41 J'ai pas envie de me...
16:42 - C'est ça qu'il faut.
16:43 - Franchement.
16:44 - Raymond, qu'est-ce que t'en penses ?
16:45 - Moi, je vais te dire ce que j'en pense, Patrick.
16:46 Je vais être tout honnête.
16:47 Je pense que d'abord, il y a Thierry Gilardi et il y a toi.
16:49 Pour moi, vous êtes que deux.
16:50 - J'adore.
16:51 - Dans le commentaire, il y a toi et il y a Thierry.
16:52 Néanmoins, ce métier rend dingue.
16:54 Ce métier rend fou et ce métier vous enlève complètement tout le recul.
16:57 Parce que des gens qui se sont fait virer d'une boîte
16:59 au bout de 25, 30 ans, 35 ans avec rien,
17:02 il y en a plein, il y en a plein, il y en a plein.
17:03 Toi, tu as négocié ton départ.
17:05 Maintenant, je t'encourage à faire ton média
17:06 parce que tu vas gêner.
17:07 - C'est ce que je fais.
17:08 - T'as déjà 270 000.
17:09 - Néanmoins, ce métier rend complètement malade.
17:11 Il rend fou.
17:12 - Est-ce que tu peux comprendre que j'ai envie de commenter des jeux ?
17:14 - Je comprends.
17:15 - Exactement.
17:16 - Non, mais Raymond, la question, c'est l'accréditation.
17:17 - Et on a tort de s'en priver.
17:18 - T'as l'accréditation.
17:19 - On a tort de s'en priver.
17:20 - Parce qu'il est bon.
17:21 - L'accréditation, franchement, il pourrait y avoir l'accréditation.
17:22 - C'est ça qui est bien.
17:23 - L'accréditation.
17:24 - Non, mais Patrick, vous gênez.
17:25 Vous le savez très bien.
17:26 Vous n'avez pas l'accréditation parce que vous gênez.
17:27 Alors, France Télévisions et la présidence des JO 2024 à Paris, comme ils sont diffuseurs,
17:33 ils sont très proches.
17:34 Il ne manque plus que certains athlètes disent qu'on ne lui a pas pardonné.
17:36 Vous êtes le bouc émissaire de vous-même.
17:38 Donc, en fait, on ne veut pas de vous pour tout ce que vous êtes.
17:40 C'est ça qui est dégueulasse.
17:41 Moi, je dis qu'on ne peut pas se priver de Montaigne pour les Jeux olympiques.
17:45 C'est la voie de l'athlétisme.
17:46 Mais il y a trop de gens qui vous en veulent.
17:48 Et là, maintenant, vous êtes victime de ça.
17:50 Est-ce que vous êtes d'accord avec ça ?
17:51 - Patrick, juste.
17:52 Oui, il est d'accord avec ça.
17:53 Il veut régler la décale.
17:54 Il est bien sûr qu'il est d'accord.
17:55 Patrick, juste.
17:56 Si tu ne fais pas les JO, tu ne vas pas les regarder ou pas ?
17:57 - Si je ne fais pas les JO, non, je vais te dire ce que je vais faire.
17:58 Si je ne fais pas les JO, c'est-à-dire, en fait, je ferai les JO parce que même si
18:07 je n'ai pas d'accrèd, tu vois, je vais aller dans un commissariat de police, je vais aller
18:12 dans un EHPAD, je vais aller dans une crèche, je vais aller je ne sais pas où et je vais
18:17 commenter.
18:18 - Dans une crèche, tu vas réveiller les enfants.
18:19 - Mais à l'EHPAD aussi.
18:20 - Oui, ça, oui, c'est vrai.
18:21 - Et tu vas te proposer à des collectivités.
18:22 - Non, mais je ne sais pas, Patrick.
18:23 - Mais c'est une formidable idée ce que tu dis.
18:24 - Mais sans accrèt.
18:25 - C'est génial ce que tu dis.
18:26 - Eh bien, c'est ce que je vais faire.
18:27 C'est ce que je vais faire.
18:28 - Patrick, ça te stresse, là, les JO qui arrivent et tu te dis il faut que j'y sois
18:31 absolument.
18:32 - Mais bien sûr.
18:33 - C'est une course contre la monde pour toi.
18:34 - Mais est-ce que tu te rends compte que les derniers jeux, ils ont eu lieu en 1924, que
18:37 mes maîtres Thierry Roland, Roger Coudert, Robert Chappate n'ont jamais vécu les JO
18:42 en France ?
18:43 Ce sont des Everest pour moi.
18:45 Et moi, petit machin, je peux le faire.
18:48 Je peux le faire.
18:49 Je demande juste un bout de carton avec mon nom marqué dessus.
18:52 Je prends la place de personne.
18:53 - Je te le fais, là, si tu veux.
18:54 - Hein ?
18:55 - Je te le fais, là, si tu veux.
18:56 - Mais tu sais que tu as ce pouvoir, en plus.
18:57 Tu le sais, ça ?
18:58 - Attends.
18:59 - Parce que tu as un réseau que moi, je n'ai pas, Cyril.
19:00 - Alors, oui, non, je suis SFR.
19:01 - Eh, l'art du rebond.
19:02 - Non, mais Patrick, est-ce que tu n'en veux pas à France Télévisions ?
19:03 - Comment ?
19:04 - Tu n'en veux pas à France Télévisions ?
19:05 - Pas du tout.
19:06 - Patrick, en tout cas, moi, je vais te dire un truc ce soir.
19:16 Je vais tout faire.
19:17 - Ah, attention.
19:18 - Je te le dis.
19:19 Je vais tout faire pour que tu sois quelque part pour les JO sur une antenne.
19:25 - Ça serait magnifique.
19:26 - Je vais...
19:27 - Tu ne peux pas savoir.
19:28 Et là, tu ne peux pas savoir.
19:29 - Je vais essayer de faire le max.
19:30 Je ne te dis pas que je vais réussir.
19:31 Mais je vais faire le maximum.
19:33 - Si tu...
19:34 - Et quand je te dis le max, c'est le max.
19:36 Si tu arrives à faire ça, honnêtement, et je précise un truc, je ne veux pas être
19:41 payé.
19:42 Je veux faire ça à la fin.
19:43 - C'est bon.
19:44 [Rires]
19:44 [Rires]
19:46 [Musique]

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