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TOUCHE PAS À MON POSTE : 100% médias, 100% darka ! 


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Transcription
00:00 Moi j'ai découvert en août 2021 que deux de mes salariés commettaient des actes de violence sur enfants.
00:05 Plutôt que juste les licencier et éventuellement qu'elles soient réembauchées et qu'elles recommencent ailleurs,
00:11 j'ai préféré les dénoncer à la police nationale.
00:14 Donc il y a eu tout un procès et le résultat c'est que moi j'en ai perdu en fait mon entreprise.
00:20 Étant petite, indépendante, voilà, les gros groupes, il peut leur arriver des histoires pareilles.
00:28 Ils ne vont pas fermer une crèche municipale.
00:30 Si ça arrive aussi chez eux, on ne fera pas fermer une crèche municipale.
00:35 Les petits, oui.
00:36 Est-ce que vous pouvez nous dire ce qui se passe ?
00:38 Parce qu'on dit qu'il y a des insultes sur les enfants déjà.
00:42 Alors il y a de la violence physique, il y a de la violence verbale.
00:46 En ce qui me concerne, en fait, les deux salariés traitaient les enfants de saleputes, de connards, de couillons.
00:53 Ah oui, c'est assez violent.
00:55 Mais si vous forcez un enfant à manger, c'est déjà de la violence.
00:59 Vous, on ne vous force pas à manger.
01:01 Non, on n'a pas besoin.
01:03 Non mais si vous n'aimez pas, on ne vous force pas à manger.
01:07 Forcer un enfant, oui, il faut qu'il goûte de tout.
01:10 Mais s'il n'a pas envie, c'est déjà de la violence.
01:12 Bien sûr, ça a des conséquences sur les enfants.
01:14 Qu'est-ce qu'il y a d'autre ?
01:15 Parce qu'on dit qu'il y a des agissements qui vont sortir dans ce livre-là, qui sont complètement fous.
01:22 On parle de maltraitants, donc vous l'y dites, insultes.
01:24 Donc, alimentation aussi, pas au niveau ?
01:26 Alors, moi, ça n'a jamais été le cas.
01:28 J'ai toujours commandé tout ce qu'il fallait par rapport au nombre d'enfants.
01:33 Maintenant, oui, il y a des gros groupes qui, pour faire des économies,
01:37 ne commandent pas le nombre de repas nécessaires par rapport au nombre d'enfants par jour.
01:41 C'est du surbooking.
01:42 Et du coup, il n'y a pas la bonne quantité de repas.
01:45 Donc, il y a des repas qui sont…
01:46 On a entendu qu'il y avait des problèmes de surbooking.
01:48 C'est-à-dire qu'il n'y avait pas suffisamment de place pour le nombre d'enfants.
01:51 Il n'y a pas assez de personnel, il y a trop d'enfants par rapport aux structures,
01:55 il n'y a pas assez de repas.
01:57 Enfin, voilà, on tire, en fait, de chaque côté.
02:00 Alors, là, on en parle beaucoup.
02:02 Après, je ne veux pas non plus alarmer trop les parents.
02:05 Ce n'est pas partout.
02:07 C'est surtout dans les crèches privées ou pas ?
02:09 Non, parce que moi, une de mes salariés commettait ses actes de violence dans une crèche municipale.
02:15 La crèche municipale n'a rien fait.
02:17 Elle a été licenciée, elle m'a envoyé son CV, je l'ai embauchée.
02:20 Donc, il y a de plus en plus de cas.
02:21 C'est de plus en plus inquiétant pour les parents.
02:23 Gilles ?
02:24 Oui, on entend des témoignages incroyables.
02:26 Genre, dans les crèches, on oublie de donner à boire aux enfants.
02:29 On s'en aperçoit le soir.
02:31 Il y a des parts de repas sur lesquelles on rogne en permanence.
02:34 C'est parce qu'on veut gagner de l'argent ou parce que le personnel est nul et pas formé ?
02:38 Il va y avoir toutes les situations.
02:41 Il y en a, c'est pour gagner de l'argent, mais gagner de l'argent sur un verre d'eau,
02:44 gagner de l'argent sur des couches et à la rigueur, mais sur un verre d'eau, non.
02:48 Comment vous regardez sur les couches ?
02:50 Je ne sais pas.
02:52 Sur la propreté.
02:54 Merci Julie, merci.
02:56 Mais voilà, sur ce genre de situation, non.
02:58 Après, il faut bien comprendre que dans certaines situations,
03:02 vous, en tant que parent, si vous avez 5 enfants à gérer dans la journée, vous n'y arrivez pas.
03:07 Là, certaines salariés ont 5, 6, 7 enfants à gérer toutes seules.
03:13 Quand un enfant pleure parce qu'il a faim, c'est un peu à la chaîne.
03:18 Donc, il manque vraiment de personnel.
03:20 Benaïmus.
03:22 Pour les crèches privées, Gilles évoquait éventuellement la course au rendement,
03:26 mais effectivement, il y a eu un rapport qui a été accablant de l'Inspection générale des affaires sociales en avril dernier.
03:31 IGF.
03:33 Absolument délétère.
03:35 C'est un rapport qui parle de course au rendement, de système déshumanisé qui confine à la maltraitance
03:41 et qui, par ailleurs, explique qu'il y a 80 000 places dans les crèches privées,
03:45 mais que, comme il y a un chiffre d'affaires qui est estimé entre 1 milliard et 1,4 milliard pour les crèches privées,
03:51 on essaye de faire toujours plus, toujours plus, pour gagner toujours plus, au détriment des enfants.
03:56 Donc, effectivement, s'il faut leur donner un petit pot pour deux au lieu d'un petit pot pour chacun,
04:00 on fera un petit pot pour deux, etc.
04:02 Et ça commence là, la maltraitance.
04:04 C'est ça ?
04:05 Alors, moi, je n'ai jamais réussi à être rentable en 8 ans.
04:08 Et vous avez réussi à être rentable ?
04:10 Non.
04:11 Jamais ?
04:12 Non. En 8 ans, non.
04:13 À cause de quoi ?
04:14 Parce que...
04:15 Vous vouliez bien faire les choses.
04:17 Le coût du personnel ?
04:18 Mon personnel, j'avais plus de personnel que prévu.
04:21 Elles étaient 3 pour 10 enfants.
04:23 Ah ouais ?
04:24 Parce qu'on a entendu aujourd'hui un certain nombre de directeurs de crèches privées dire que c'était profitable,
04:29 qu'ils pouvaient faire du business avec des crèches.
04:31 Je n'ai pas trouvé la bonne technique.
04:33 Pascal Delatour ?
04:34 Moi, j'ai une question à poser.
04:36 Peut-être qu'il faudra la poser à la ministre des Solidarités.
04:38 Où en est-on ?
04:39 Le gouvernement s'était engagé à créer 200 000 places de crèches d'ici 2030.
04:44 On est déjà en 2023, bientôt 2024.
04:46 Est-ce que ça a commencé ?
04:48 Parce qu'il y a un problème de choses avec les crèches.
04:49 Ça a commencé parce que vous m'en avez déjà donné 10 ici.
04:52 Est-ce que ça a commencé ?
04:54 Il y en a que la moitié.
04:55 Mais en fait, oui, ils ouvrent.
04:58 Ils donnent la possibilité aux gens d'ouvrir, mais après, on n'a pas les moyens derrière.
05:02 Il n'y a pas le personnel derrière.
05:04 Ce métier ne plaît pas.
05:05 Il n'est pas attrayant.
05:07 Les salariés sont payés au SMIC.
05:10 Ce n'est pas valorisé.
05:12 Allez passer toute une journée avec 10, 20, 30 enfants.
05:16 Ils jouent dans une même pièce.
05:18 Ça fait du bruit.
05:20 On a quand même un problème en France avec le fait qu'il y a de plus en plus de métiers
05:25 qui apparemment ne sont pas attrayants.
05:27 C'est probablement que ces métiers ne sont pas assez payés.
05:30 Je suis entièrement d'accord.
05:32 On a ces problèmes-là dans les milieux de la restauration.
05:35 Le constat est le même apparemment pour la petite enfance, mais aussi pour le grand âge.
05:39 Donc, ça fait quand même beaucoup de métiers.
05:41 Elle n'est pas mise en solidarité à la pauvre.
05:44 La grande inquiétude, c'est quand on maltraite un enfant, un petit enfant, il ne parle pas.
05:49 C'est ça l'angoisse des parents.
05:51 Comment faire quand on est parent, qu'on a peut-être un doute ?
05:55 Comment arriver l'enfant à exprimer qu'il est maltraité, qu'il ne mange pas bien ?
05:59 Quelles sont les signes ?
06:01 Généralement, il y a un changement de comportement.
06:05 Il peut y avoir des nuits qui deviennent difficiles.
06:09 Un enfant qui va arrêter de manger, qui va changer d'attitude quand on l'amène à la crèche.
06:14 Pourquoi il ne veut pas venir à la crèche ?
06:16 C'est ces petites choses-là qui peuvent alarmer les familles.
06:22 Il faut que les familles, si elles constatent quelque chose,
06:27 ou si même une parole ne leur convient pas,
06:30 qu'elles le disent, qu'elles aillent voir la direction ou le personnel,
06:34 ou même directement dénonciation police nationale.
06:38 Il ne faut pas le laisser faire.
06:40 – On attend ces livres d'enquête qui vont paraître,
06:42 et qui vont bien sûr en reparler dans cette émission.
06:45 Merci Julie d'avoir été avec nous.
06:47 Vous revenez quand vous voulez, c'est toujours un plaisir.
06:48 – Merci. – Merci Julie.
06:49 [Musique]

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