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TOUCHE PAS À MON POSTE : 100% médias, 100% darka ! 


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Transcription
00:00 Je vais commencer par la fin, c'est-à-dire le 12 jeudi dernier.
00:03 Ça se passe dans un tout petit village qui s'appelle Corsel en Beaujolais.
00:08 Il y a une maison un peu abandonnée, un corps de ferme.
00:12 Et le propriétaire, plus précisément le fils du propriétaire,
00:15 arrive ce jour-là dans l'après-midi avec des artisans
00:18 pour envisager de faire un chantier, enfin de faire une rénovation de ce bâtiment.
00:23 Et il pénètre à l'intérieur du bâtiment et découvre dans une pièce,
00:28 dans la pénombre, il distingue un corps des chaussures.
00:33 Et immédiatement, il sort, prévient les gendarmes qui arrivent sur place.
00:38 Et après avoir fait leur travail de constatation,
00:43 s'aperçoivent que c'est très très probablement à 99,9% Marwan Bereni.
00:50 Tout ça parce qu'il y a une…
00:52 d'abord parce qu'on est à 3 ou 4 kilomètres de l'endroit où il avait abandonné sa voiture.
00:57 Donc là, c'est fleuri, le long d'un champ de vignes.
01:00 Il a dû couper à travers les vignes pour rejoindre Corsel.
01:07 Et les gendarmes découvrent une banane dans laquelle se trouve permis de conduire,
01:11 carte d'identité et d'autres documents qui… au nom donc de Marwan Bereni.
01:17 Et tout ça a commencé le 3 août, aux alentours de… enfin pas aux alentours, à 23h10.
01:24 Marwan Bereni était dans une boîte de nuit qui s'appelle le 400, le Club 400 à Mâcon.
01:29 Il n'est pas resté longtemps ce soir-là, il était tout seul, il a bu un verre,
01:33 il a eu deux appels téléphoniques.
01:35 Il est resté une demi-heure et ensuite il est ressorti,
01:38 on l'a en vidéosurveillance à 23h05.
01:41 Il monte dans cette voiture, ce fameux 4x4 Mercedes.
01:46 Il démarre sur l'échappeau de roue et au même moment, une jeune femme de 37 ans
01:52 traverse dans les passages protégés, les passages cloutés.
01:57 Elle est avec son chien et elle est littéralement percutée par le véhicule
02:02 qui n'a pas freiné et qui ne s'est surtout pas arrêté.
02:06 Et à partir de là, on ne sait pas très bien ce qu'il a fait,
02:10 je pense qu'il a dû rentrer dormir chez lui, il habitait à Fuissé.
02:15 Le lendemain, on sait par sa carte bleue qu'il a utilisé dans une boulangerie,
02:20 je crois, à 15h et il aurait passé un appel téléphonique à 13h38.
02:26 C'est les derniers signes de vie qu'on a de Marouane Bereni.
02:29 Ensuite, il se volatilise.
02:31 Le 5 août, deux jours après, on retrouve la Mercedes sur le bord de la route.
02:39 Et le 12, jeudi dernier, on retrouve son corps.
02:43 – Il y a plein de questions que doivent se poser les téléspectateurs également.
02:47 Comment il s'est retrouvé dans cette maison ?
02:49 C'était une maison abandonnée.
02:50 Comment il s'est retrouvé là ?
02:51 – Ça, on ne sait pas.
02:53 – Il y a un couple qui témoigne et qui dit l'avoir vu errer au lendemain
02:57 dans les vignes autour.
02:58 Donc, est-ce qu'il s'est déplacé à pied ?
03:00 C'est à 6 km de là.
03:01 – Il était à pied, oui, il n'avait plus de voiture.
03:03 – Voilà, est-ce qu'il est parti à pied vers cette maison ?
03:05 – Oui, on ne sait pas.
03:06 – Dans un geste de désespoir, voilà, là, pour le moment, on ignore.
03:09 – Mais ce qu'on ne comprend pas, et je ne sais où, on va reprendre l'affaire.
03:13 C'est-à-dire qu'il percute cette jeune fille en boîte de nuit,
03:17 en sortant de boîte de nuit le soir.
03:20 Là, il prend sa voiture et pourquoi il met fin à ses jours
03:25 alors qu'il a dû avoir des nouvelles comme quoi cette jeune fille,
03:28 quelques jours après, elle était blessée, mais elle s'en était sortie.
03:34 C'est ça qu'on ne comprend pas.
03:36 – On n'est pas sûr qu'il est sorti.
03:37 – On ne comprend pas, en fait.
03:38 – Non, je ne pense pas qu'il ait, au moment où…
03:41 – Il a été à la boulangerie, donc à un moment…
03:43 – Oui, non, c'est le lendemain matin, et le lendemain matin…
03:46 – Ah si, le lendemain matin, on le savait, si, si, si.
03:48 Bah si, le lendemain matin, je suis désolé,
03:51 vous savez si une personne est décédée ou pas, si vous l'avez percutée.
03:55 – En tout cas, elle était dans le coma, ses jours étaient en pronostic,
03:58 vite à l'engager.
03:59 – D'accord, Sandra à qui on pense fort aussi, bien entendu.
04:01 – Bien sûr.
04:03 Donc, je pense que ce n'est pas aussi simple que ça, et je pense qu'il a…
04:09 De toute façon, c'est très compliqué de commenter un suicide,
04:14 c'est quelquefois même un peu indécent, donc moi ça me dérange,
04:18 mais ce n'est jamais une cause unique un suicide.
04:23 Donc, il y a l'accident, on sait aussi qu'il y avait son frère,
04:27 c'était un peu la date anniversaire de la mort de son frère, Bilal,
04:30 qui lui a été assassiné à Détroit, aux États-Unis, en 2013.
04:36 – D'accord, mais Fiona, vous le connaissiez bien ?
04:39 – Moi, je le connaissais bien, je le connaissais bien,
04:41 j'avais passé, on a été très proches pendant quelques mois,
04:43 on a eu une histoire, et puis ça faisait quand même des années
04:46 que je ne l'avais pas vue, j'avais toujours de ses nouvelles
04:48 parce qu'on a des amis en commun, et voilà, c'était un super garçon,
04:53 c'était un artiste.
04:55 – Justement, comment, après avoir percuté cette jeune fille,
04:58 il peut partir et se dire, parce que c'est extrêmement violent,
05:02 il se serait pendu, c'est ça Gilles ?
05:03 – Oui, c'est ça, oui absolument, le corps qui a été retrouvé
05:07 a été retrouvé pendu, avec des papiers à son nom,
05:10 donc voilà, il y a eu une autopsie, mais voilà, c'est à 99% lui, hélas,
05:14 et sans doute ne pas pouvoir accepter ce qu'il vient de faire,
05:18 en se disant "j'ai commis l'irréparable, j'ai commis un acte horrible,
05:22 c'est insupportable pour moi, et donc voilà, ma vie est fichue,
05:28 j'ai brisé une vie peut-être, et je ne peux plus m'accepter comme ça".
05:32 – Fiona, parce que tout à l'heure, je vous voyais me faire des signes,
05:34 vous me disiez qu'il ne savait pas le lendemain
05:36 quand il va à la boulangerie, est-ce qu'on allait…
05:38 – Mais non, mais non, le lendemain,
05:40 en fait, la jeune femme Sandra, elle est en réanimation,
05:42 et on ne sait pas de quelle manière elle va s'en sortir, en fait,
05:45 et quand il a ce dernier appel à 13h38,
05:50 on ne sait toujours pas si Sandra est vivante,
05:53 si Sandra… voilà, dans quel état elle est,
05:56 et je sais qu'à 13h38, il le dit,
05:59 je ne sais pas si c'est un truc que je dois dire,
06:01 mais il le dit, la seule chose qu'il me reste à faire, c'est partir, quoi.
06:05 – Donc il le dit à 13h38, dans son dernier appel.
06:08 – C'est des choses qui m'ont été répétées, donc je n'ai pas rien pour…
06:10 – À qui il donne son dernier appel ?
06:12 On ne peut pas savoir, non ? – On ne sait pas.
06:14 – Voilà, donc il y a un broche, c'est le dernier appel qu'il donne,
06:16 et dans son dernier appel, a priori, il dirait,
06:19 la seule chose qu'il me reste à faire, c'est de partir,
06:20 donc c'est vraiment suite à cet accident
06:23 qu'il décide de mettre fin à ses jours.
06:25 – Mais je parle en son nom, mais Marwane,
06:27 il vivait avec la culpabilité de la mort de son frère,
06:30 même s'il y est pour rien, mais en fait,
06:32 ne pas avoir réussi à protéger son petit frère,
06:36 je pense que c'était déjà invivable pour lui,
06:39 c'était quelqu'un de torturé, quelqu'un de tourmenté,
06:42 il vivait sans limite, pour moi c'était un artiste
06:45 qui était beaucoup plus intelligent que tout le monde,
06:47 et je pense que personne ne pouvait être dans son cerveau,
06:49 et là, le fait d'avoir renversé quelqu'un,
06:52 je pense que c'était la petite goutte d'eau
06:55 qui a fait déborder le papier.
06:58 – Une grosse goutte d'eau, oui.
06:59 La mort de son frère est fondamentale, Cyril, pour comprendre le personnage.
07:04 – On va rappeler pour nos téléspectateurs,
07:05 il s'appelait comment son frère ? Joachim ?
07:06 – Bilal.
07:07 – Son frère c'était un graffeur, Bilal, très connu,
07:11 qui notamment avait fait des graffes au moment du printemps arabe
07:16 pour célébrer les martyrs à Tunis,
07:17 et qui était connu dans le milieu du graffe.
07:20 Il est à Détroit, aux États-Unis,
07:22 et là il est pris à partie par trois personnes
07:24 qui le tuent d'une balle dans la tête.
07:26 Ces trois personnes avaient des dettes et voulaient le dévaliser,
07:31 lui ont pris 200 ou 300 euros, sans le connaître,
07:34 il était près d'un terrain de basket, ils l'ont tué sauvagement.
07:38 Et au-delà du pire du pire,
07:40 c'est que son corps a mis huit mois à être identifié.
07:43 Pendant huit mois il a disparu, on ne savait pas que c'était lui.
07:47 Donc du coup ça a été, voilà, pour lui un drame épouvantable.
07:51 Et c'est vrai qu'il avait une certaine fragilité,
07:53 mais c'est normal, c'est tellement épouvantable ce drame
07:58 que voilà, il avait vraiment du mal à…
08:01 C'est impossible de digérer ça, mais pour lui c'était très très dur.
08:03 – Mais vous avez dit qu'il avait peut-être été vu en Suisse ?
08:06 – Alors voilà, ça…
08:07 – C'est ça, parce qu'il y a beaucoup de gens qui ont réagi ce week-end,
08:08 qui ont dit "Gilles disait qu'il était en Suisse alors que pas du tout".
08:10 – Voilà, alors ça donc, ce qu'il faut dire c'est que nous,
08:12 quand on couvre des faits divers et des enquêtes,
08:15 on avance au rythme de l'enquête, d'accord.
08:17 Et un média extrêmement crédible, qui jusque-là a vu toutes les bonnes informations,
08:22 a révélé cette piste suisse qui a été reprise par d'autres médias.
08:25 Moi j'ai travaillé avec ce média, puis j'ai vérifié,
08:28 et à ce moment-là, quand on en a parlé ici,
08:31 il y avait l'hypothèse de cette piste suisse sur laquelle la police travaillait.
08:34 Voilà, hypothèse qui n'est donc pas avérée,
08:37 je ne cite pas le média en question, je vais en prendre la responsabilité.
08:40 – D'accord, merci, bravo Gilles.
08:42 – Voilà, hypothèse qui ne s'est pas avérée,
08:44 mais qui était à l'époque jugée extrêmement crédible par la police, voilà.
08:48 – Alors Michel, l'histoire, qu'est-ce qui s'est passé ?
08:52 Parce qu'on ne l'a pas retrouvé pendant des jours et des jours.
08:57 – Oui…
08:58 – C'est ça qu'on a envie de savoir, parce que c'est ça qu'on ne comprend pas.
09:00 Donc racontez-nous, pendant deux mois, on ne sait pas où il est,
09:02 donc qu'est-ce qui s'est passé ?
09:03 – La police était chargée de l'enquête et ils ont été à son domicile,
09:08 ils ont convoqué un certain nombre de proches de Marouane
09:12 pour essayer de savoir s'ils avaient des nouvelles.
09:15 Ils ont essayé de remonter aussi la téléphonie,
09:18 mais en même temps, ils ne pouvaient pas fouiller toutes les maisons
09:21 à 10-15 km aux alentours de son domicile.
09:26 Donc en réalité, si le fils du propriétaire n'était pas venu ce jour-là
09:31 pour faire faire des devis avec les artisans,
09:34 je pense qu'on n'aurait toujours pas retrouvé le corps de Marouane Pérenne.
09:38 – Et les enquêteurs ont mis longtemps à démarrer en plus.
09:41 Au début, ils pensaient…
09:43 – Au-delà de ça, oui, tu as raison, mais au-delà de ça,
09:47 techniquement, c'est impossible, ils fouillent toutes les maisons.
09:50 – Oui, mais ce qui frappe, Michel, c'est 5 km, 6 km,
09:53 donc on se dit quand même, quelqu'un disparaît,
09:55 on peut faire des cercles concentriques et aller pas là.
09:57 – Il est daté à quand, son décès ?
09:59 – C'est ça, oui, il est daté à quand, son décès ?
10:00 – On ne sait pas la date, mais sans vouloir entrer dans les détails,
10:03 c'était à mon avis très proche, vu l'état du corps,
10:08 c'était donc très proche de sa disparition.
10:11 – Très vite, après son dernier coup de fil, après la dorpanture.
10:13 – Je pense honnêtement qu'il a abandonné sa voiture,
10:15 il a traversé les lignes à pied, il est rentré dans ce bâtiment,
10:18 est-ce qu'il le connaissait, est-ce qu'il est rentré par hasard ?
10:21 – Trouver une maison abandonnée, c'est compliqué,
10:23 c'est peut-être qu'on la connaît, et donc c'était quoi ?
10:25 – Et là il se pend.
10:27 – C'est fou, donc là…
10:28 – Il a jamais fui en fait, il n'a pas fait rien, il avait fait,
10:33 il n'était pas en cavale.
10:35 – Après on dirait avec des conditions, ce serait vraiment juste le lendemain,
10:42 de la faire, comme vous le disiez, il y a un instant,
10:44 donc dernier coup de fil à 13h38, et derrière le drame,
10:48 Fiona, il y a Dathanie Marquet qui était avec nous,
10:50 donc il était avec lui en vacances quelques jours avant le drame,
10:54 et il lui avait dit "moi si un jour je renverse quelqu'un,
10:56 je me foutrai en l'air, je ne le supporterai pas,
10:58 et je ne veux pas avoir ça sur ma conscience".
11:00 – Moi vous savez, c'est paradoxal avec le petit message
11:03 qu'il avait laissé à 13h30, mais moi j'étais persuadée,
11:07 j'aurais mis ma main à couper, c'est ce soir-là que j'ai rencontré Marwen,
11:11 j'aurais mis ma main à couper qu'il avait fui
11:15 et qu'on l'aurait retrouvé dans 5 ans, 10 ans,
11:18 j'aurais jamais pu imaginer qu'il mette fin à ses jours,
11:20 et quand je lis la lettre de ses parents le 3 octobre,
11:23 si je ne dis pas de bêtises,
11:24 je pense que ses parents étaient incapables de s'imaginer
11:27 qu'il pourrait faire une chose pareille.
11:29 – Même moi je croyais, j'étais sûr que…
11:30 – Franchement c'est inimaginable, enfin, c'est horrible quoi, les deux…
11:33 – Vous avez dit qu'il a passé un dernier coup de fil à 13h38,
11:36 et il a annoncé mine de rien qu'il allait le faire.
11:38 – Oui, oui, mais entre annoncer et le faire, vous savez Cyril…
11:41 – Je sais, bien sûr, non, non, mais c'est sûr, et…
11:45 – Il faisait… – Est-ce que… oui.
11:47 – Il faisait référence à l'accident de Pierre Palmad.
11:49 – Oui, bien sûr, d'accord, même dans son dernier coup de fil ?
11:52 – Non, enfin, dans le témoignage que vous avez postulé.
11:54 – Oui, bien sûr, il a dit "s'il m'arrivait quelque chose comme Pierre Palmad,
11:57 je mettrai fin à mes jours".
11:59 Fiona, donc vous qui le connaissez bien, Fiona, vous vous êtes dit quoi ?
12:03 Parce que disparition pendant deux mois,
12:05 est-ce que avec vos amis proches, avec les gens qui connaissaient Marwan,
12:09 vous vous êtes appelés, vous vous êtes dit "qu'est-ce qu'il a,
12:10 est-ce que tu as des news, est-ce que…
12:12 – En fait, moi pour vous raconter, c'est simple,
12:14 dans la nuit du 3 au 4, il se passe cet accident-là,
12:17 et le 4 au soir, j'ai un appel.
12:19 Donc la presse n'est pas encore au courant,
12:20 je ne sais pas si les parents sont déjà au courant, j'ai un appel,
12:23 voilà, il y a eu une soirée, il s'est passé ça, ça, ça et ça…
12:25 – Est-ce que tu voulais en appeler ton pote ?
12:26 – Oui, une amie, il s'est passé ça, ça, on ne sait pas si c'est lui,
12:30 il y a des vidéos… – Il s'est passé quoi ?
12:32 Parce qu'il s'est passé quoi ?
12:32 – Eh bien, il s'est passé qu'il était à une soirée, il est parti,
12:35 parce qu'il avait sans doute bien profité,
12:37 il avait envie d'aller faire la fête en boîte, il va en boîte,
12:40 là il prend sa voiture, à ce moment-là, quand on m'appelle le 4 août,
12:43 on ne sait pas si c'est lui, il y a des vidéos de caméra de surveillance,
12:45 mais on ne sait pas encore si c'est lui, et notre ami me dit
12:49 "Fiona, on ne sait pas où il est depuis hier,
12:52 il ne donne plus de nouvelles à personne, il a passé un dernier appel,
12:54 mais depuis son téléphone ne fonctionne plus, il est coupé,
12:57 on ne sait pas où est sa voiture, on est allé chez lui, il n'est pas chez lui,
13:00 donc moi je sais depuis le 4 août, et depuis le 4 août, on se dit,
13:03 et on s'appelle régulièrement, on se voit et on se dit,
13:05 mais c'est sûr, en fait, c'est sûr, il est parti, il a accompli,
13:08 vous savez, on imagine tellement de choses.
13:11 Quand il est parti de cette première soirée,
13:12 il est allé en boîte de nuit tout seul.
13:13 – D'accord, donc c'est ça, c'est lui qui était au volant de la voiture,
13:16 a priori, Michel, c'est ce qu'on se demande,
13:19 parce que c'est une question qu'on se posait.
13:20 – Bien sûr, mais d'après les témoins, il passe une demi-heure
13:22 dans cette fameuse boîte de nuit, le Club 400,
13:25 il reçoit deux appels téléphoniques de ça, je ne sais pas de qui,
13:30 il est très bref dans ses communications téléphoniques,
13:33 je pense qu'il a vraiment envie d'être tranquille, d'être tout seul,
13:36 et il reste une demi-heure et il s'en va.
13:38 Donc il n'est pas venu faire la fête, il a bu un verre,
13:41 et il remonte dans sa voiture, et là, il y a de la vidéosurveillance
13:44 à la sortie de la boîte de nuit, il est 23h05,
13:47 il monte dans son véhicule et l'accident est à 23h10.
13:52 – C'est ça, et derrière… – Donc ça va très vite.
13:54 – Et derrière, plus de nouvelles, oui, Fiona.
13:55 – Non, derrière, plus de nouvelles, derrière,
13:56 dernière nouvelle à 13h30 et puis quand il va à la boulangerie,
13:59 je crois, acheter… – À 15h.
14:01 – À 15h, quelque chose, mais après derrière, rien.
14:03 – La personne qui vous a dit qu'à 13h38, il l'a appelée et il lui a dit
14:07 "la seule chose qu'il me reste à faire, c'est de mettre fin à mes jours",
14:09 est-ce qu'elle a essayé de faire quelque chose, de prévenir ?
14:12 – Je ne sais pas, franchement, je ne sais pas, je sais que tout le monde lui a dit,
14:15 les gens qui ont essayé de l'appeler, soit par message ou…
14:18 Lui ont dit "écoute, il n'y a rien encore, il n'y a pas de preuve,
14:22 on ne sait pas, viens, si c'est toi, on sera là, on t'aidera",
14:26 au même titre que le message de ses parents.
14:28 Tu sais, une épreuve, on la partage et on la vit ensemble
14:30 et on la surmonte ensemble.
14:31 – Vous lui avez laissé un message, vous ?
14:33 – Non, non, moi je n'ai pas laissé de message,
14:34 moi je n'ai pas laissé de message parce que j'avais…
14:36 on fait chacun nos vies de notre côté et puis voilà,
14:38 on n'a pas toujours besoin d'avoir des nouvelles d'un ex-compagnon, mais…
14:42 – Tu as su combien de temps que c'était fini ?
14:43 – Ça faisait un moment, ça faisait quelques années.
14:45 – D'accord, et vous aviez toujours des nouvelles, exactement, c'était…
14:48 Et personne dans son entourage, dans vos amis,
14:52 puisque vous étiez une bande d'amis,
14:54 vous aviez des amis en commun et vous étiez une bande d'amis,
14:57 personne ne se disait qu'il pouvait commettre les réparations ?
15:00 – Mais je ne pense pas et je voyais… alors moi je ne connais pas tous ses amis,
15:02 mais je pense notamment à David Bayo qui était un de ses meilleurs amis
15:05 – Je l'adore David.
15:06 – Qui est acteur, Dunia, et bon voilà, ils avaient l'air de faire leur vie
15:09 et je pense que vraiment personne ne pouvait imaginer
15:11 qu'il mette fin à un séjour, personne, vraiment personne.
15:13 C'est trop brutal, trop brutal.
15:16 – Oui, Gilles.
15:17 – C'était une période où son entourage dit qu'il allait mieux,
15:20 il y avait eu l'arrêt de la série, très dur pour lui,
15:22 mais là il avait un rôle encore majeur dans la série
15:24 qui va d'ailleurs recommencer très bientôt,
15:26 donc voilà, il était plutôt mieux, il refaisait du sport,
15:29 et voilà donc ce qui s'est passé à cette soirée et après l'accident
15:33 a été le déclencheur de quelque chose pour le moment.
15:34 – Il y a pas mal de gens qui disent, il aurait tout de suite pensé
15:37 à l'affaire Pierre Palmade, il en parlait en plus beaucoup,
15:40 et c'est ça aussi qui s'est dit, je ne veux pas être dans un tel marasme.
15:45 – Une fois de plus c'est compliqué de se mettre dans la tête
15:48 de quelqu'un qui commet l'irréparable,
15:51 mais le décès de son frère qui remontait à 10 ans
15:58 lui posait un véritable problème,
16:00 c'était quelque chose qui le tourmentait énormément,
16:05 et c'est vrai qu'il allait mieux,
16:06 c'est vrai qu'il s'est terminé à faire du sport,
16:08 tous les jours, tous les deux jours il partait courir,
16:10 il rentrait de vacances, je crois qu'il était parti aux Philippines
16:13 où il avait passé quelques jours en vacances,
16:16 et il y avait cette perspective de travail.
16:18 Mais la preuve d'ailleurs, ça ne suffit pas pour éviter cette catastrophe.
16:27 Et quand on…
16:32 Je pense que le lendemain il ne savait pas, je maintiens,
16:36 je pense qu'il ne savait pas le lendemain dans quel état se trouvait la victime.
16:41 Et comme il n'allait pas très bien quand même dans sa tête,
16:46 il s'est fait sans doute son film en disant "j'ai tué cette femme,
16:53 ma carrière est finie, je vais aller en prison".
16:55 Et je pense qu'il s'est fait un scénario catastrophe,
17:00 qu'il n'a peut-être pas trouvé à ce moment-là la bonne personne au téléphone
17:05 pour lui dire "bon allez arrête, on va aller au commissariat,
17:09 on va s'expliquer et effectivement tu auras des ennuis,
17:13 mais pourquoi foutre sa vie en l'air, c'est un accident".
17:19 – C'est fou, c'est fou, parce que là il panique,
17:22 et là tout s'accélère.
17:26 On a mis quand même deux mois à retrouver le corps a priori.
17:28 – Oui, on a mis deux mois à retrouver le corps,
17:30 mais ce que je disais tout à l'heure,
17:32 la police elle ne peut pas fouiller dans toutes les maisons, c'est pas…
17:36 – Oui Raymond ?
17:37 – Ce n'est pas toutes les maisons, on a parlé d'une ferme abandonnée,
17:40 donc tu peux au moins aller fouiller un truc qui est abandonné,
17:43 parce que tu dis peut-être qu'il a été caché là-dedans.
17:46 – Je crois que la police a vraiment cherché au cours des proches.
17:47 – Et un 4x4 tu ne le caches pas comme ça, tu ne caches pas un porte-clés.
17:51 – Le 4x4 il était sur le bord de la route.
17:52 – Il était à combien de kilomètres ? 5 kilomètres, donc 5 kilomètres.
17:55 Moi je sais s'il y a 5 kilomètres de chez moi, il y a une maison abandonnée,
17:58 je le sais, je suis au courant,
18:00 donc la police devait savoir que c'est abandonné.
18:03 – Petite nuance technique, c'est la police de Macon qui est saisie de l'affaire,
18:09 et là on est en zone rurale,
18:11 où normalement c'est les gendarmes qui travaillent sur ce genre de choses.
18:15 Donc la police de Macon, je pense qu'ils n'ont pas tourné.
18:19 – Oui je suis d'accord, si tu appelles une police qui a 200 bornes.
18:21 – Une fois de plus, non ce n'est pas 200 bornes, mais c'est une vingtaine de kilomètres,
18:25 et une fois de plus, ils ont fait leur travail,
18:29 c'est-à-dire qu'ils ont vérifié auprès des amis, la téléphonie,
18:32 ils ont fait le travail des enquêteurs qu'il fallait faire.
18:36 [Musique]

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