Président de la CCI - Jean-Philippe Crocq

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00:00 Rencontre avec Jean-Philippe Croque, qui est le président de la CCI Ile-et-Vilaine au FEB à Saint-Malo.
00:13 Bonjour. Merci. Bonjour à vous. Merci de nous avoir rejoints.
00:16 Vous êtes venu présenter ici au FEB les problématiques foncières que rencontrent les entreprises.
00:23 Et alors, je vais être très provoque. Moi, j'étais persuadée que vous alliez venir pour dire
00:27 « Les entreprises ne savent plus comment se débarrasser de leur mètre carré. Avec l'avènement du télétravail,
00:32 on n'a plus besoin de places nulle part ». Et j'ai découvert, en écoutant vos propos, parce que vous avez répondu à d'autres ici,
00:40 que non, non, c'est bien l'inverse et il y a un vrai problème. Alors expliquez-nous. La France veut savoir.
00:46 Alors oui, on vient au FEB. Alors pas abordé, parce que j'ai pas la prétention de résoudre ce problème-là au niveau de la CCI,
00:53 mais plutôt lancer un appel. C'est un appel que nous lançons avec aujourd'hui, qui est relayé par à peu près 150 chefs d'entreprise,
00:59 que nous lançons conjointement avec le MEDEF et qui est un appel justement par rapport à nos inquiétudes sur le devenir du foncier économique.
01:08 D'abord aujourd'hui. Et aujourd'hui, on sent une pression foncière dans un département comme Lille-Yvelines,
01:13 qui est un département qui a un fort développement économique, une métropole, un fronton maritime qui apporte
01:21 ses spécificités là aussi en termes de foncier. Donc, on a déjà aujourd'hui des problématiques de foncier avec des entreprises
01:30 qui chargent des capacités d'extension, qui ne les trouvent pas toujours sur certains territoires.
01:35 Et puis, il y a quelque chose qui arrive et qui est déjà en place, en fait, et qui n'arrive pas, mais qui est en train de se déployer,
01:40 qui s'appelle le ZAN. Alors, je suis désolé, le Zéro Artificialisation Net.
01:44 Merci de le préciser parce qu'on a tous plus ou moins entendu parler de cet animal, mais sans trop savoir ce que c'était.
01:49 Exactement. Donc, qui prévoit d'ici à 2050 que nous arrêtions de consommer des espaces agricoles.
01:56 Et pour ce faire, dans les 10 années qui viennent et le compteur a déjà démarré depuis 2020, nous devons consommer 50%
02:03 en moins de foncier sur l'ensemble de nos territoires. Cette contrainte qui n'est pas à discuter et elle s'impose à nous
02:12 et je pense qu'elle est importante d'un point de vue du développement, nous oblige, nous entreprises, à répartir différemment le foncier.
02:21 D'abord, et c'est déjà le cas pour certaines autres entreprises, nous devons travailler avec moins de mètres carrés.
02:28 Donc, le télétravail, vous en parliez tout à l'heure, en fait, vous me rassurez parce que j'ai failli vous poser une deuxième fois la question.
02:32 On a jamais autant entendu parler du travail. Le travail en fait partie, mais il faut savoir que le télétravail ne résout pas
02:38 la problématique du nombre de bureaux.
02:40 Aujourd'hui, vous avez une idée de ce que ça représente en proportion ? Il n'y a pas de moyenne ?
02:44 Je vous ressortirai les choses, mais ce qu'on voit, c'est que la vente de fonciers liés notamment au bureau n'a pas connu la baisse
02:52 qu'on aurait pu imaginer si la moitié des personnes faisaient du télétravail.
02:55 Moi, j'étais convaincue de ça.
02:56 Parce que dans une entreprise, on ne peut pas faire que du télétravail et qu'il faut bien avoir des endroits où on puisse se retrouver
03:01 et où on puisse continuer à travailler. Donc, les aménager différemment et ça fait partie des choses qui peuvent évoluer
03:06 et qui doivent nous permettre en effet de diminuer l'impact foncier.
03:10 C'est vrai aussi dans le secteur industriel où on doit pouvoir demain travailler différemment, peut-être plus en hauteur,
03:15 peut-être avec des commandes. Et c'est déjà le cas sur certaines zones où on va mutualiser par exemple les parkings,
03:20 on va mutualiser la production d'énergie, on va mutualiser différents services de façon à ce que sur une même zone industrielle,
03:25 on va avoir moins d'occupations foncières pour le même rendement, si vous voulez, et la même capacité de production.
03:31 Ça, c'est un enjeu important pour les entreprises. Elles sont capables de relever. Les CCI les accompagnent.
03:35 Nous, notre inquiétude, c'est que dans le cadre de la zéro artificialisation nette, les collectivités, quand elles ont à arbitrer entre
03:42 de l'habitat qui est important, il faut bien sûr qu'on loge. Je rappelle que la Bretagne va accueillir d'ici 2050 400 000 habitants en supplémentaire.
03:49 Donc, ces collectivités, quand elles doivent faire un arbitrage entre de l'habitat, des infrastructures et du foncier économique,
03:57 que ce soit pas le foncier économique qui soit la marge d'ajustement, si vous voulez.
04:01 Et le cas aujourd'hui? Oui, en tout cas, notre crainte, c'est que si personne, s'il n'y a personne à défendre cette voie du foncier économique,
04:10 les arbitrages puissent se faire de façon assez logique. Encore une fois, qu'une IDIL décide plutôt de faire des lotissements.
04:18 C'est plus facile. C'est plus simple que de faire une zone industrielle. Ça amène un peu moins d'embêtement et ça permet en plus de faire venir
04:26 de la population et d'augmenter les taxes. Mais dans le cadre du développement économique, il nous semble important qu'on ait la possibilité de sanctuariser
04:33 certains fonciers. Et puis, on a besoin en termes de développement. Nous voulons réindustrialiser la France. Demain, l'industrie de demain qui permettra
04:41 de décarboner, on parlait par exemple d'hydrogène, on parlait de différentes activités. Quand elles vont vouloir s'implanter, ce sont aujourd'hui des fois des startups
04:48 ou des entreprises mises en place. Quand on va passer dans des schémas industriels, ça va demander des mètres carrés.
04:53 Et il va falloir que ces mètres carrés soient disponibles rapidement, pas dans 5 ans ou pas dans 10 ans. Et donc, il est réellement important
05:00 qu'avec les collectivités, on puisse avoir cette discussion en amont, on va dire en collaboration, de façon à pouvoir faire en sorte que le foncier économique
05:11 ait une place dans ce nouvel aménagement qu'il nous faut réinventer avec cette nouvelle donne qu'est le zéro artificialisation net.
05:18 J'ai deux questions en une. Elle est infernale. La première, est-ce que ce ne seraient pas les Parisiens qui sont venus en masse ?
05:25 Ou est-ce que ça veut dire qu'il y a de plus en plus d'entreprises ? Parce qu'avec l'arrivée du TGV, on peut s'imaginer que les sièges sociaux
05:31 des entreprises soient venus un peu nous grignoter de l'espace. C'est ma première question. Et puis la deuxième, c'est j'ai toujours pas compris,
05:38 puisqu'il y a de plus en plus d'entreprises qui sont aussi sur le net, on a l'impression qu'il faut beaucoup moins d'espace, de mètres carrés, de magasins, etc.
05:46 Est-ce que l'un ne compensera pas l'autre à terme ? Les centres-villes sont d'ailleurs en ce moment dans des situations délicates.
05:51 Vous ne pouvez pas dire le contraire. Je ne vais pas dire, mais vous parlez un peu de deux mondes en entreprise qui ne sont pas différents,
05:59 mais qui sont différents. Vous avez en effet sur les activités servicielles. Oui, il y a sûrement des sièges qui se déplacent.
06:06 Les effets métropolitains. D'ailleurs, l'arrivée d'un métro dans la métropole de Rennes permet de mettre en place des modes de fonctionnement.
06:13 Et je dirais que sur cette partie bureau, pour parler très clairement, la question ne va pas trop se poser.
06:19 D'accord. D'accord. En tout cas, je pense qu'on arrivera toujours à trouver du foncier pour les bureaux.
06:27 Sur la partie logistique, sur la partie industrielle, sur la partie activité et zone d'activité, là, les choses sont différentes.
06:33 Ce sont des activités qui sont d'ailleurs plus dépensières en termes de foncier par nombre de salariés, parce qu'il y a des fois, il faut des emplacements.
06:39 Et là, il n'y a pas d'effet parisien. Là, il n'y a pas d'effet. On est bien sur le développement économique.
06:44 On aurait bien aimé qu'on jette la faute sur quelqu'un. Non, mais à moins de faire de la Bretagne une île et de décider que plus personne ne puisse venir s'installer.
06:53 Je ne pense pas que ce soit ce soit l'objectif. Mais encore une fois, ou alors on va se retrouver demain avec les usines dans un coin, les bureaux dans l'autre.
07:02 Les touristes à un autre et l'habitat. Et ce n'est bien. J'exagère. Je force le trait. Mais l'idée, c'est comment est-ce qu'on travaille conjointement avec des collectivités sur ces sujets ?
07:14 Et donc ce que les 150 chefs d'entreprise qui ont signé, qui ont signé cet appel, la Cécilie, bien sûr, qui avait réalisé une enquête en amont sur près de 400 chefs d'entreprise.
07:25 On s'aperçoit que 60% d'entre eux ont déjà des problèmes d'extension et d'acquisition de fonds pour étendre leur activité.
07:31 Là, on parle de 400 chefs d'entreprise et on s'aperçoit que 30% d'entre eux disent si je trouve pas de solution dans les années qui viennent, je vais peut être être obligé d'implanter mon activité.
07:40 Il ne faut surtout pas qu'il fuit. Il ne faut surtout pas qu'il fuit. C'est un constat. Maintenant, comment est-ce que collectivement, avec l'ensemble des opérateurs,
07:49 donc essentiellement les collectivités, qu'elles soient régionales, départementales ou bien sûr au niveau des agglos, nous travaillons sur ces sujets ?
07:56 Alors je vous souhaite évidemment trouver des pistes de réponse. Jean-Philippe Croque, quand on est comme vous président d'une CCI et la forcerie en Bretagne,
08:05 on peut imaginer que vous y êtes attaché à la Bretagne. Avant de vous quitter, il y a trois questions qui sont liées à votre attachement de la Bretagne.
08:13 Vous pouvez prendre les trois ou prendre une seule si vous n'avez pas envie d'aller plus loin. On va voir si vous pouvez répondre.
08:21 Breton, bretonne, remarquable pour vous. La question, c'est qu'est-ce qui est breton ou bretonne et remarquable pour vous ?
08:32 Pour moi, j'ai pas un homme ou une femme en tête. C'est un état d'esprit. La Bretagne, c'est vraiment et c'est vraiment un pac. Je pense plus à ça.
08:43 J'ai à la fois plein de noms et à la fois aucun qui ressort en tant que tel. Par contre, ils ont tous la même. C'est une volonté d'entreprendre.
08:54 C'est parce que je suis aussi entreprise dans tout, pas que dans le milieu économique. Une volonté d'entreprendre et une capacité à travailler ensemble,
09:03 à travailler en collectif quand les sujets arrivent. D'accord. Une des deux autres dictons breton vérifié. Je suis pas de langue bretonne.
09:13 Mais pas en breton. Vous savez ce qu'on dit en Bretagne. Je viens d'un pays qui est un pays galop. Je suis originaire de Fougères.
09:19 J'ai une diction que j'aime bien. C'est à la fin du marché qu'on compte les bouses de vache.
09:24 Oui, c'est à la fin du marché qu'on compte les bouses. C'est bien vrai. Je la connais aussi, celle-ci.
09:28 Glaze, c'est quelle couleur ? Alors, celle-là, ça me fait très plaisir d'y répondre. Glaze, c'est une couleur assez indistincte entre le vert, le gris et le bleu.
09:36 Et pour vous, c'est plus bleu, plus gris ? Je trouve que c'est une couleur indistincte. C'est ce qui me plaît le mieux.
09:42 En tout cas, on a entendu votre appel. Et on espère bien que grâce à cette vidéo, d'autres auront envie de vous rejoindre pour tirer cette sonnette d'alarme
09:53 et pour lancer des appels, pour réfléchir. C'est une sonnette d'alarme réellement sur la nécessité que nous devons parler ensemble avant que les choses arrivent.
10:02 Sinon, il sera trop tard. Prévenir plutôt que guérir, c'est toujours plus simple. Merci beaucoup. Merci à vous d'être passé nous voir. Au revoir.
10:08 [Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org]

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