"C'est très jouissif de jouer un acteur insupportable et égocentrique" Jonathan Cohen pour Making Of
Vidéo de la 80e édition de la Mostra de Venise 2023
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Transcript
00:00 Au pire, c'est du bêtisier.
00:02 C'est parti.
00:04 Tu peux le dire.
00:06 Tu vois ce que je veux dire ?
00:08 Dès que je suis hors cadre, tu me le dis.
00:10 Jonathan, j'imagine que, comme Serge le mito,
00:14 vous parlez évidemment couramment italien.
00:16 Mais que si, que prego,
00:20 sono infantina, sei la mostra di venisa
00:22 che sono molto venido.
00:24 Molto venido ?
00:26 Depuis que vous êtes arrivé,
00:28 on vous a dit que vous étiez "illettre".
00:30 Ma che...
00:32 C'est la première chose.
00:34 Un grande illettre.
00:36 Un grand homme de lettres.
00:38 Un grand homme de lettres.
00:40 Vous l'avez bien pris.
00:42 Bien évidemment.
00:44 C'est votre première mostra, si je ne m'abuse.
00:46 Est-ce que...
00:48 On ne se la pète pas un peu après,
00:50 en se disant "ouais, je viens de faire ma première mostra".
00:52 Non, alors attends, pour l'instant,
00:54 je ne suis pas dans la phase "se la péter",
00:56 je suis dans la phase "waouh".
00:58 Émotion, tu as l'impression de faire partie
01:00 d'une histoire quand même du cinéma,
01:02 donc tu en prends plein les yeux,
01:04 tu es un peu dans l'émotion, on va dire.
01:06 Eric Toledano dit de vous que vous avez,
01:08 je le cite,
01:10 "quelque chose d'un héros italien".
01:12 Avec vous, tout devient plus léger,
01:14 y compris les choses les plus graves.
01:16 Est-ce que vous vous retrouvez
01:20 dans cette filiation italienne ?
01:22 Oui, parce que j'aime beaucoup
01:24 le cinéma italien, le néo-réalisme italien,
01:26 tout ça, c'est des films que j'ai vus,
01:28 tu vois, "Il vite l'oni",
01:30 "Le pigeon",
01:32 il y a des films comme ça qui m'ont marqué,
01:34 des acteurs, et il y a effectivement
01:36 dans la grande misère chez eux,
01:38 toujours cette joie,
01:40 cette légèreté
01:42 qu'ils arrivent à mettre, alors que les gars sont tous
01:44 au bout de leur vie,
01:46 qu'il n'y a quasiment pas de futur.
01:48 Et effectivement,
01:50 en tout cas, j'aime,
01:52 et j'ai peut-être en commun cette chose
01:54 avec ce cinéma-là, en tout cas, que...
01:56 Voilà, ça m'aide de la légèreté,
01:58 tu vois, les enterrements,
02:00 il y a des fous rires,
02:02 et j'aime quand il y a ces deux pendants, moi,
02:04 dans les films.
02:06 On va parler un peu de Venise, vous êtes venu ici présenter "Mekiniof",
02:08 le film de Cédric Kahn,
02:10 c'est un film qui, comme son titre l'indique,
02:12 se passe dans les coulisses d'un tournage
02:14 sur fond de conflit social,
02:16 conflit social qui se répercute aussi
02:18 sur l'histoire du film, et vous y incarnez
02:20 Alain, qui est un comédien égocentrique
02:22 et infernal.
02:24 C'est un pur rôle de composition ?
02:26 Que de la compo !
02:28 En vrai, c'est
02:30 assez jouissif de jouer un acteur
02:32 insupportable,
02:34 égocentrique,
02:36 qui est véritablement prêt à tout,
02:38 pour être au centre
02:40 des choses, des scènes,
02:42 il vole les répliques des uns, des autres,
02:44 c'est très jouissif
02:46 à jouer, après,
02:48 ça peut exister,
02:50 moi j'en ai rarement vu des gens comme ça.
02:52 Bien sûr, vous n'en avez jamais croisé,
02:54 vous ne connaissez pas, on vous a raconté peut-être.
02:56 Moi je viens d'arriver dans le milieu.
02:58 Mais non, en vrai,
03:00 on en rencontre moins
03:02 qu'on peut l'imaginer, c'est très très rare.
03:04 Super ! C'est n'importe quoi là !
03:12 Pourquoi tu coupes ?
03:14 Pourquoi tu coupes, c'était super !
03:16 Il a pris la prise là !
03:18 Quelqu'un c'est nerveux s'il vous plaît ?
03:20 Tu veux quoi exactement ? Tu veux que je te cadre tout le temps ?
03:22 Tu veux être tout seul dans le plan ? C'est ça que tu veux ?
03:24 Ce n'est pas un truc d'ego
03:26 que je suis en train de te faire.
03:28 Je suis à 100% dans ton film !
03:30 Je le vis de l'intérieur depuis le début !
03:32 Est-ce que c'est vrai que Cédric Kahn a pensé à vous
03:34 en vous découvrant dans Serge le Miteau ?
03:36 Oui, peut-être pas pour ce film,
03:38 en tout cas je sais qu'il avait aimé
03:40 Serge le Miteau,
03:42 il adorait Serge le Miteau.
03:44 A partir de là, il s'est dit que ce serait bien un jour qu'on travaillait ensemble.
03:46 Je parlais de deux films que vous venez présenter à Venise,
03:48 il y a donc le Cédric Kahn,
03:50 "Waking of" et il y a aussi "Dali"
03:52 "Dali" !
03:54 Avec 5 A,
03:56 c'est le nouveau
03:58 Quentin Dupieux.
04:00 Comment est-ce que vous avez intégré
04:02 le métaverse Dupieux ?
04:04 Quentin Dupieux,
04:06 en fait à la base je ne devais pas jouer
04:08 ce rôle-là de Dali, il y a eu un désistement.
04:10 En fait il y a 5 Dali.
04:12 Et moi je devais jouer le producteur.
04:14 Et il y a eu un désistement sur un des Dali.
04:16 Et il m'a dit "ça te dirait de le faire ?"
04:18 J'ai dit "ben j'ai sauté sur le casque"
04:20 avec grand plaisir.
04:22 Et le cinéma de Quentin Dupieux,
04:24 comme tu dis, c'est le multiverse,
04:26 c'est totalement
04:28 quelque chose fait maison,
04:30 il a le film dans la tête,
04:32 il est enthousiaste.
04:34 H24.
04:36 Dali était espagnol, c'est pas une révélation fracassante.
04:38 Je viens de l'apprendre, là je suis "Waouh".
04:40 Et de la même manière que Serge Lemitot est arrivé
04:42 ici à Venise en parlant couramment italien,
04:44 est-ce qu'il va en repartir en parlant couramment espagnol ?
04:46 Mais c'est possible que...
04:48 Buenos Aires.
04:50 Je veux dire "bonsoir" tout simplement.
04:52 En fait vous êtes l'homme de tous les possibles.
04:54 De toutes les langues.
04:56 Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org
04:59 En fait vous êtes l'homme de tous les possibles.
05:01 De toutes les langues.
05:03 [SILENCE]