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Toujours à la page, France Bleu Drôme Ardèche
Des sous-vêtements rafraichissant, des chiens qui absorbent la dépression de leurs maîtres, un tueur narcoleptique qui pourchasse une jeune femme dans un monde qui se couvre progressivement d'une épaisse couche de neige tempérée. Bienvenue dans "Tout blanc" le second roman de l'Ardéchois Frédéric Ploussard paru chez Héloïse d'Ormesson.
Transcription
00:00 Notre guide en matière de livres en cette France Préditaire.
00:02 Il faut lire !
00:03 Avec toujours la page où nous proposer un second roman.
00:06 Oui, tout à fait.
00:07 Le second roman de Frédéric Ploussart, dont je vous avais parlé pour le premier titre,
00:12 "Mobilette", paru au début 2022, très bien accueilli avec le priste Stanislas.
00:17 Que se passe-t-il ? Vous voulez lire le livre ? Vous prenez le livre !
00:20 Donc la marque de fabrique de Frédéric Ploussart, c'est le décalage et l'humour face à une réalité
00:27 qui n'est pas tendre avec ses personnages en général.
00:29 Dans "Mobilette", on suivait Dominique, éducateur spécialisé,
00:32 qui traversait l'existence un peu comme un champ de mine,
00:35 mais avec une sorte de flègue, mais puis une dérision totalement désarmant.
00:40 Dans tout blanc, changement de registre.
00:43 Nous voici dans un futur assez proche, à une époque qui ressemble beaucoup à la nôtre,
00:47 à quelques innovations, prêts comme des sous-vêtements rafraîchissants,
00:51 ça serait utile en ce moment, ou des chiens qui absorbent la dépression de leur maître.
00:55 Une époque où vit Blanche, la trentaine, en couple avec un docker très violent,
01:01 qu'elle parvient au tout début de ce livre à quitter, après des années de calvaire.
01:07 Blanche trouve refuge à Bourgeuvel, qui est une station assez huppée.
01:12 Là, elle retrouve son frère, qui est un peu handicapé,
01:16 ou en tout cas qui est un peu décalé par rapport à la réalité.
01:19 À Bourgeuvel, on a effectivement une station très chic,
01:23 pour évoquer certaines stations de ski.
01:26 On a un maire mafieux, et puis on a un savant fou qui ambitionne
01:31 de développer une neige artificielle qui ne fondrait pas,
01:34 et qui permettrait à la station de rester ouverte toute l'année.
01:38 Problème, l'expérience tourne mal, et la neige ne cesse plus jamais de tomber.
01:44 Poursuivie par son ex et un tueur à gage narcoleptique,
01:47 Blanche, son frère et son nouvel amant doivent fuir et survivre
01:52 dans un monde qui disparaît progressivement sous une épaisse couche de neige tempérée.
01:58 "Mobilette", c'était un roman un peu autobiographique et déjà un peu fou.
02:02 Tout Blanc est carrément barré, drôle et noir,
02:05 avec des vrais morceaux de science-fiction à l'intérieur.
02:08 Frédéric Plossard.
02:09 C'est une histoire en tout cas de fin du monde,
02:12 mais une fin du monde un peu cocasse et puis assez propre.
02:15 À l'inverse des autres fins du monde qui laissent soit la terre toute brûlée,
02:19 avec du sang sanguinolant partout et tout.
02:21 Pour moi, la vision de la chose, c'est quelque chose d'assez propre
02:24 puisqu'on arrive vers une boule de neige.
02:26 Si on doit chercher un point commun avec "Mobilette",
02:28 ce serait le côté survie peut-être ?
02:31 Le côté survie peut-être bien, oui.
02:34 Dans les critiques que j'ai, "Mobilette", il y avait beaucoup le terme déjanté.
02:38 Et là, dans Tout Blanc, j'ai pas mal le terme loufoque.
02:41 Loufoque ? Moi j'aurais dit féroce.
02:43 Humour féroce quand même.
02:45 Vous ne leur épargnez rien ?
02:47 Non, c'est vrai.
02:49 Mais voilà, j'aime bien.
02:51 Déjà, forcer un peu le trait, c'est toujours un peu plus drôle,
02:53 si on en parle.
02:55 Donc oui, je force le trait sur les politiques,
02:58 je force le trait sur un spatiolaute qui tourne autour de notre planète.
03:02 Mais je trouve ça assez intéressant et féroce.
03:05 Je le prends en tout cas.
03:07 Dans "Mobilette", il y a un peu d'autofiction.
03:09 Et là, je voulais quelque chose d'un peu plus décalé, d'un peu plus fictionnel,
03:13 qui bien sûr, je pense, j'espère, résonne sur les peurs de notre société.
03:17 Que ce soit le réchauffement climatique,
03:19 que ce soit cette fin qu'on craint un peu dans tous les sens,
03:22 par rapport à une guerre, par rapport à un tremblement de terre,
03:25 par rapport à je ne sais quoi.
03:27 Mais je voulais offrir une alternative un peu différente.
03:29 Quand en science-fiction, des auteurs ou au cinéma,
03:32 on abordait le problème d'une neige, d'une aérie lacière,
03:35 ou d'un retour, voilà, c'était tout.
03:37 Le froid qui tuait.
03:38 Moi, je voulais que ce ne soit pas le froid qui tue,
03:40 mais que ce soit la neige et la couche augmentant.
03:42 Tout ce qu'on a pu créer, tout ce que l'homme a pu créer,
03:44 s'éloigne en dessous.
03:45 Ça me paraissait un objet de travail très intéressant.
03:47 - Et on sent la jubilation de l'auteur à imaginer
03:51 ce que les hommes pourront dans l'avenir imaginer de plus fou.
03:54 On retrouve aussi toute l'humanité dont il a su faire preuve dans "Mobilette",
03:57 avec une approche psychologique très fine,
03:59 notamment de la situation de Blanche quand elle vit avec son bourreau.
04:03 Tantôt émouvant, tantôt hallucinant,
04:06 tout blanc à quelque chose de proprement jubilatoire.
04:09 Ce second roman de l'auteur art des choix,
04:11 Frédéric Ploussart, qui est paru chez Héloïse Dormeson.
04:13 On a le plaisir de vous l'offrir sur France Bleu Dromardèche.
04:16 - 04 75 40 10 10.
04:18 Merci pour ce joli coup de cœur du jour,
04:20 avec cet art des choix, puisque l'auteur est art des choix.
04:22 - Tout à fait.
04:23 - Allez, Christophe, Amadou et Maria, mais juste après.

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