Rugby-Coupe du monde : "Un peu plus foi en l'humanité", confie Matthieu Lartot très soutenu après son amputation
Amputé d'une jambe, le 16 juin, à la suite d'une récidive de son cancer (synovialosarcome), le journaliste sportif, commentateur vedette du rugby sur France Télévision, Matthieu Lartot s'est longuement confié à "La Provence", cette semaine, à Paris, avant de reprendre du service, dès ce dimanche, pour le match Afrique du Sud-Ecosse, au Vélodrome. Lors de sa rééducation, il dit avoir rencontré des personnes, confrontées à une épreuve similaire, qui l'ont beaucoup touché.
Transcript
00:00 Lors du premier cancer, quand j'étais adolescent,
00:02 je n'ai pas traversé la chose de la même manière
00:04 parce qu'il y avait une forme d'insouciance, j'étais jeune.
00:07 Mes parents géraient toute la partie chiante
00:10 de l'annonce des derniers avec les médecins.
00:13 Comme j'étais mineur, c'était eux les interlocuteurs.
00:15 Là, la différence, c'est que c'est moi qui ai reçu tout ça
00:18 et qui ai été obligé de le restituer à mes enfants,
00:21 à mes parents, etc.
00:23 Donc ça, c'est la chose qui m'a changé.
00:25 Mais pour le reste,
00:27 je suis toujours le même et j'ai toujours été très sensible
00:30 au parcours de vie, un peu cabossé des gens.
00:33 J'ai toujours été attiré par les gens qui avaient des histoires pas linéaires,
00:37 des choses où il fallait une force de caractère très forte
00:40 pour pouvoir rebondir et pouvoir trouver des objectifs de vie.
00:43 Moi, j'ai toujours fonctionné comme ça.
00:45 J'ai peut-être un tout petit peu plus foi en l'humanité aujourd'hui
00:48 parce que j'ai reçu tant de soutien
00:50 et j'ai vu aussi dans le centre de rééducation où j'étais,
00:54 j'ai rencontré des personnages extraordinaires,
00:57 qui m'ont beaucoup aidé, qui m'ont tiré vers le haut dans ma rééducation.
01:00 Des gens à qui je n'avais rien à voir sur le papier.
01:04 On n'était pas issus du même milieu social,
01:07 on n'a pas les mêmes religions, les mêmes couleurs de peau,
01:10 j'ai rencontré des gens extraordinaires.
01:12 Et une solidarité, une entre-aide,
01:14 on n'a pas toujours dans notre société au quotidien.
01:17 Mais le fait de se retrouver avec soit le même handicap,
01:20 soit la même maladie,
01:21 et bien d'un seul coup, ça vous soude
01:22 ou ça vous réunit au fond de quelque chose.