Coup de projecteur sur le roman de Mario Puzo paru en 1969. Après le crash de l’avion où se trouvait le patron de Wagner, Juliette Arnaud se demande si Vladimir Poutine a déjà lu ce roman.
Retrouvez toutes les dramatiques de Juliette Arnaud dans « Le grand dimanche soir » sur France Inter et sur https://www.franceinter.fr/emissions/la-chronique-de-juliette-arnaud
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AmusantTranscription
00:00 Juliette Arnault, vous, le dimanche maintenant, votre truc c'est de vous pencher sur les
00:05 morts.
00:06 Enfin, je veux dire, les écrivains morts.
00:07 Aujourd'hui, Mario Puzo avec un roman intitulé "Le parrain".
00:15 "Le parrain" qui date de 1969.
00:18 Alors pourquoi ce choix, Juliette ?
00:19 Un peu parce que l'année érotique et beaucoup parce que le 28 août dernier, un avion qui
00:26 est tombé du ciel avec un téléphone qui filmait ça, bon ça c'est des trucs qu'on
00:30 a déjà vu, mais dans celui-là, l'avion, il y avait entre autres le patron du groupe
00:34 Wagner que son ancien BFF et patron de la Russie, Vladimir Poutine, avait officiellement
00:40 qualifié deux mois plus tôt de "traître" en précisant, et je cite, "ceux qui trahissent
00:46 la Russie devront rendre des comptes".
00:49 Bref, l'avion tombe, tout le monde dans l'avion meurt et Poutine dit "c'est pas
00:54 moi".
00:55 Alors la question n'est pas "est-ce un mensonge aussi gros que si t'avales un noyau
01:00 de cerise, t'as un arbre qui va pousser dans ton ventre", la question c'est "est-ce
01:04 que Poutine a lu "Le parrain" ?"
01:07 Parce que moi, oui.
01:10 Avec des couches de plaisir et de terreur bien superposées, ce qui me fait présumer
01:15 que Poutine et moi, on est potes de lecture.
01:17 Plus précisément, il y a un certain paragraphe, je vais vous le citer, l'exécution devait
01:22 être publique, autrement dit il fallait que le corps fût découvert.
01:26 Aujourd'hui, on travaillait pour l'exemple, il fallait un cadavre pour décourager les
01:32 traîtres en puissance et faire à l'entendre à l'ennemi que les Corleone n'étaient
01:37 encore ni buse ni chapeau.
01:39 Aujourd'hui, on travaillait pour l'exemple, on, c'est la famille Corleone, famille de
01:45 la pègre italo-américaine bien installée au début des années 60 et qui a régulièrement
01:51 des comptes à régler, des traîtres et des méthodes pour régler ses problèmes.
01:55 D'habitude, ce qui qualifie hautement Don Corleone, le chef de la famille, c'est sa
02:01 capacité à régler les problèmes en faisant des propositions qu'on ne peut pas refuser.
02:06 Et ça, c'est le point qui m'intéresse le plus.
02:09 Don Corleone avertit toujours avant d'user de la violence la plus atroce.
02:14 Il avertit de la sorte, il dit "mon ennemi, mon adversaire, je le raisonnerai".
02:21 Raisonner, comme Descartes.
02:23 Vous savez, le gars français, le discours de la méthode.
02:26 La raison est la seule chose qui nous rend homme et nous distingue des bêtes.
02:30 Et c'est quand même un peu rigolo de découvrir que Vito Corleone et René Descartes sont
02:34 potes de dogme.
02:35 Finalement, toute l'histoire du parrain peut se résumer par la chose suivante.
02:40 La raison, c'est très surcoté dans un monde construit sur la violence.
02:45 Violence intellectuelle, présentée par le Don Corleone.
02:48 Ce sont nos affaires, nous réjouirons notre monde pour nous-mêmes, parce que c'est
02:54 notre monde, cosa nostra.
02:56 L'autre chose frappante dans cet immense roman, c'est comment un récit principalement
03:01 basé sur des trucs de type l'honneur, ne pas être un chapon, s'achève avec deux
03:07 personnages féminins qui partagent une chose extrêmement intime.
03:10 Laquelle ? Moi je sais.
03:12 Merci, bisous, merci.
03:13 Et à présent, nous allons renouer avec la grande tradition du théâtre à la radio,
03:28 la tradition des dramatiques de Radio France, qui nous emmène dans la cuisine des Corleones.
03:33 Où l'on retrouve Emmanuel Macron, c'est Guillaume, qui vient demander conseil à
03:41 Don Corleone, c'est Hippolyte, avec son conseiller, Juliette, et le fils aîné du Don, Emmerich,
03:50 qui lui prépare la sauce tomate.
03:52 Et bien écoutez, excusez-moi de vous le dire, mes respects, Don Corleone.
04:06 Qui êtes-vous ? Alors, je m'appelle Macron, Emmanuel Macron, si je viens, c'est parce
04:13 que j'ai un traître dans mon équipe, et je sens qu'il veut me doubler sur ma droite.
04:16 Et en plus, il n'y a pas beaucoup de place sur sa droite.
04:19 C'est qui lui ? Non, alors, en fait, vous n'en occupez pas.
04:31 Il s'appelle comment votre traître ? Darmanin, Gérald Darmanin.
04:34 Je le soupçonne de vouloir tuer le père.
04:36 L'histoire se répète, non ? C'est un peu l'arroseur arrosé.
04:45 Ou alors l'homme qui vase à la cruche.
04:50 Ou encore la pierre qui roule la vase.
04:54 Enfin, j'en sais rien.
04:56 Est-ce qu'il a des casseroles, votre Gérald Darmanin ?
04:59 Oui, il en a un paquet.
05:00 C'est clairement même peut-être une usine Tefal, vous voyez.
05:03 Et bien alors, il faut frapper là où ça fait mal.
05:06 Direct dans les couilles.
05:07 On les coupe et avec, on fourre des raviolis.
05:11 Ou des cannellini.
05:12 Ou alors des tantellini.
05:13 Ou Michel Platini.
05:15 Les hommes qu'on abat.
05:20 Un homme qu'on abat est un homme perdu.
05:22 Mais un homme qu'on effraie est un homme à notre merci.
05:25 Ouais, carrément.
05:26 Qu'est-ce qu'il a dit ?
05:29 Donc Orléoni préfère raisonner les gens.
05:32 Il dit que la solution, c'est de faire peur.
05:34 Ah oui, bien sûr.
05:35 Et comment je peux faire ça ?
05:36 La tête de cheval dans un lit au réveil.
05:41 Ça a fait ses preuves.
05:42 C'est pareil.
05:43 Une tête de cheval, mais comment je peux en trouver ça moi ?
05:45 Moi je peux en trouver une.
05:46 Je connais bien Nagui.
05:48 La source, la source.
05:51 Mais vous, vous avez déjà eu des gens qui vous ont trahi ?
05:54 Ah oui, on en a eu un récemment.
05:56 Qu'est-ce qu'il est devenu ? Il nage avec les poissons ?
05:58 Pire.
05:59 Il mange l'épicent lit par la racine ?
06:00 Pire encore.
06:01 Ça donne faim à vos expressions.
06:04 Bon, t'es affiné, coupez les tomates.
06:06 Il est coulé dans une dalle de béton ?
06:07 Vraiment pire que tout ça.
06:09 Il est sur RTL.
06:11 MAMMA MIA !
06:16 (Applaudissements)
06:24 C'était une dramatique de Radio France.
06:26 Très dramatique.
06:27 Merci Juliette Arnault pour cette chronique également.
06:30 Merci Guillaume Emmerich et merci Hippolyte.
06:33 Je rappelle que vous pourrez retrouver cette vidéo avec force décor et nappes à carreaux
06:38 disponible bientôt sur franceinter.fr et sur la chaîne YouTube de notre belle chaîne France Inter.