• l’année dernière
Le quinquennat d’Emmanuel Macron aura été marqué par des crises sociales, économiques et politiques (Gilets Jaunes, Covid...) d’une ampleur rarement observée au cours de la Vème République. Quelle est la part de responsabilité du président dans ces différents épisodes ? Quels sont les scandales connus ou méconnus dont il s’est rendu coupable ? Dans le bilan sans concession qui vous est proposé dans son ouvrage "Macron, le grand liquidateur", Alain Le Bihan répond à ces interrogations, avec un argumentaire solide et précis. Ne s’arrêtant pas à une nécessaire critique, il propose aussi des pistes concrètes pour restaurer la France après cinq années destructrices.

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Transcription
00:00 [Générique]
00:06 – Bonjour à tous, bienvenue dans notre Zoom aujourd'hui
00:08 en compagnie de notre invité Alain Le Billan.
00:11 Bonjour Monsieur Le. – Bonjour.
00:12 – Alain Le Billan, économiste, vous avez travaillé dans les institutions
00:16 et dans le privé, principalement dans des petites entreprises.
00:19 – C'est vrai.
00:19 – Vous publiez l'ouvrage que voici "Macron, le grand liquidateur aux éditions des cims",
00:25 préfacé par quelqu'un qu'on connaît sur TV Liberté, c'est Roland Hureau.
00:30 Alors les Français, vous le dites Alain Le Billan,
00:32 ne connaissent strictement rien d'Emmanuel Macron,
00:35 à l'exception de l'image qu'ont formée certains médias.
00:39 Comment vous expliquez cet anonymat en réalité ?
00:43 – Je me suis toujours posé la question,
00:45 comment se fait-il qu'une personne que personne ne connaît
00:49 puisse du jour au lendemain devenir président de la République ?
00:52 Donc il a fallu un ensemble de mesures qui ont été prises auparavant et pendant
00:59 pour que ça se fasse.
01:01 Un général, un élu, tous les présidents qu'on a eus,
01:05 de toute façon, sont passés par les filtres des élections locales
01:11 ou les élections nationales.
01:13 – Oui, pour tester leur fidélité au parti.
01:16 – Non, pas seulement pour tester leur fidélité au parti,
01:19 pour savoir aussi leur capacité de résistance à l'affrontement.
01:24 Parce que la vie politique, c'est quand même un grand ring de boxe.
01:27 – Il a été quand même deux ans ministre de l'Économie
01:30 où il a dû répondre aux questions des députés à l'Assemblée.
01:33 – Oui, bon, il n'a pas particulièrement brillé dans cette affaire.
01:37 On se souvient des qualificatifs qu'il a portés pour les gens du Nord
01:41 ou les Bretons.
01:44 Bon, à chaque fois, ça a déclenché un tollé.
01:46 Mais quant à savoir ce qu'il a fait, on l'a su par la suite, par contre.
01:51 On a su, par exemple, qu'il s'était occupé d'Alstom,
01:53 qu'il s'était occupé d'Hubert.
01:55 – Qu'il a nié, d'ailleurs, pendant le débat avec Marine Le Pen.
01:58 – Voilà, absolument.
01:59 Et ça, maintenant, c'est en train de revenir.
02:02 En fait, moi, je vois, si vous voulez, cette séquence d'Emmanuel Macron
02:08 comme quelque chose de final ou d'ultime
02:12 dans la dégradation de nos institutions
02:15 qui ont eu lieu, grosso modo, à partir de Georges Pompidou.
02:21 C'est-à-dire que chacun des présidents que nous avons eus
02:24 n'ont pas été capables de faire face aux difficultés
02:28 qui se présentaient, qu'au plan international,
02:30 qu'au plan européen, qu'au plan national.
02:32 Et ces gens se sont inscrits dans un déclin
02:38 qu'ils ont, les uns après les autres, assumé
02:40 avec, à chaque fois, un élément supplémentaire pour enfoncer le pays.
02:47 Donc, si vous voulez, ce que je trouve extraordinaire
02:52 en cette fin de parcours,
02:54 c'est le deuxième mandat d'Emmanuel Macron qui commence.
02:59 Il a eu majorité pour être élu, majorité relative,
03:02 puisqu'on sait que ce n'est pas tout le corps électoral qui a voté.
03:07 Et donc, il n'a pas les 50% des Français sur son nom.
03:13 Ce corps électoral, dans la foulée,
03:17 a donné le pouvoir aux législateurs, aux députés.
03:23 Et les députés ou les groupes,
03:26 enfin, le législateur dans son ensemble,
03:29 n'est pas capable de prendre le pouvoir
03:31 qui lui a été confié par les électeurs.
03:33 Et là, on est dans quelque chose, quand même,
03:36 qui est assez fantastique.
03:38 – Ce sont les Républicains qui n'ont pas voté cette motion de censure.
03:41 – Oui, alors après, si vous voulez, il y a la cuisine des uns et des autres.
03:46 – C'est la cuisine, le Parlement.
03:47 – Ils sont tous confrontés, en fait, à leur survie.
03:51 En fait, vous prenez l'ANUPS, par exemple.
03:54 Cet assemblage, c'est un attelage hétéroclite.
03:59 – Communistes, socialistes, verts, LFI.
04:02 – Socialistes, verts et communistes, mais ça ne peut pas marcher, un truc pareil.
04:05 – C'est vrai qu'ils sont pour le nucléaire, il y en a d'autres non.
04:08 – Bien sûr, donc il y a toujours un tiraillement.
04:10 Mais pourquoi ? Ils se sont mis d'accord.
04:12 Ils se sont mis d'accord parce que c'était la seule façon de sauver
04:15 pour chacun des sièges qui leur permettait de survivre.
04:17 Sinon, ils sont morts.
04:20 Et les Républicains, ils ont été touchés de la même façon.
04:25 Donc il y a maintenant un seul affrontement, si vous voulez,
04:28 entre le Rassemblement national, objectivement,
04:31 et Macron, qui est soutenu par tous les autres.
04:35 La dernière en date, c'est l'espèce de mascarade.
04:40 Cette réunion avec Emmanuel Macron qu'a lue hier,
04:45 à partir du moment où on va discuter, ça doit aboutir à quelque chose.
04:49 Mais sur quoi peut aboutir un régime qui s'est engagé dans un déclin complet ?
04:57 – Alors vous soulignez aussi quelque chose de très intéressant, Alain Limbillan,
05:00 c'est qu'il n'y a jamais eu autant de grands commis de l'État
05:04 qui soient devenus millionnaires dans le privé.
05:07 Alors qu'est-ce que ça révèle du pouvoir macronien ?
05:12 – Ça révèle tout simplement, si vous voulez,
05:14 que tous les systèmes de passage entre le public et le privé,
05:19 qui ont été mis en place depuis quand même un certain temps,
05:22 et qui ont pris un essor extraordinaire pendant la période de Valéry Giscard d'Estaing,
05:26 maintenant fonctionnent à fond.
05:28 C'est d'autant plus vrai que,
05:30 et ça c'est quand même un indice qui doit nous interroger,
05:33 vous avez plus d'une centaine de hauts fonctionnaires à Bercy
05:38 qui ont des rémunérations qui sont au-delà du statut de la fonction publique.
05:45 Et lorsque les députés ont demandé quelles étaient ces rémunérations,
05:50 il y a une dizaine d'années déjà, ils n'ont jamais rien obtenu.
05:53 On ne leur a pas donné.
05:55 C'est-à-dire que, d'une certaine façon, ce ministère est opaque.
05:59 Or, quand on voit les résultats, il gère 3 200 milliards de dettes quand même.
06:06 – Vous parlez de capitalisme de connivence et capitalisme de casino.
06:10 Alors c'est quoi cette expression ?
06:12 – C'est-à-dire que, si vous voulez, il y a des gens qui sont informés,
06:17 qui sont initiés, et la circulation des informations
06:22 fait qu'on se branche sur les coûts qui se présentent.
06:26 Et c'est un trait, c'est pas nouveau, la connivence.
06:31 Mais elle a pris une dimension extraordinaire avec Emmanuel Macron.
06:36 – Et le casino, c'est la spéculation à grand.
06:39 – Oui, c'est-à-dire que vous avez quelque chose de fantastique,
06:43 c'est qu'on donne de la valeur à des choses qui n'en ont pas
06:47 par tout un système spéculatif.
06:49 Mais quand vous prenez, je crois par exemple la presse,
06:53 la presse française, elle n'est pas lue.
06:56 La presse écrite, elle n'est plus lue.
06:58 Il suffit de prendre le métro pour savoir que personne n'est lié au journaux,
07:01 alors qu'avant vous voyiez tout le temps les journaux liés.
07:04 – Ou les gratuits, oui.
07:05 – Et paradoxalement, donc on les finance.
07:09 Et on vous dit "ah ben non, il faut financer les journaux
07:11 parce que c'est pour la démocratie".
07:13 C'est-à-dire qu'on finance des produits que personne ne lit
07:17 pour défendre la démocratie.
07:19 Mais on est dans un monde qui n'existe pas.
07:21 C'est quel monde celui-là ?
07:25 Et combien d'autres ?
07:26 – Alors autre passage intéressant dans votre livre,
07:31 quand vous dites qu'Emmanuel Macron au fond veut dissoudre la France
07:35 dans un assemblage européen dominé par l'Allemagne.
07:39 Comment voyez-vous qu'il s'y prend ?
07:41 – Ah oui, ça c'est évident.
07:43 Et puis il y a des indices et puis il y a des manifestations permanentes.
07:48 Moi, une que j'ai trouvée quand même particulièrement forte,
07:51 c'est la reconnaissance de l'Alsace,
07:54 c'est-à-dire des deux départements.
07:56 On se rappelle qu'on avait demandé aux deux départements
07:59 s'ils voulaient se dissoudre en un seul.
08:02 Ça a été un référendum qui a été présenté aux électeurs alsaciens.
08:06 Ils ont dit non.
08:08 Mais c'est comme celui de 2005 concernant la Constitution européenne.
08:15 On a tout simplement déclaré que cette région, donc on l'unifie,
08:21 ce serait une région européenne.
08:23 C'est-à-dire que ce territoire qui nous a valu trois guerres avec l'Allemagne,
08:30 on trouve moyen de la co-gérer.
08:32 De fait.
08:33 – Alors que les Alsaciens ont choisi la France.
08:35 – Voilà.
08:36 Donc si vous voulez, c'est un des aspects,
08:38 c'est une des manifestations de la dissolution.
08:41 Alors après, quand tout reste,
08:42 vous le voyez dans toutes les manifestations
08:44 concernant la politique économique, la politique sociale, les retraites,
08:49 à chaque fois, l'instance dominante, c'est l'instance de Bruxelles.
08:54 Et donc à partir de ce moment-là, on est dissous.
08:56 On est dans un ensemble fédéral qui ne veut pas dire son nom.
09:00 Je rappelle quand même que…
09:01 – Fédération allemande quoi.
09:03 – Voilà.
09:03 Alors les Allemands ont l'habitude de la fédération, ils en sont une.
09:06 Donc ils gèrent comme ça.
09:08 Et on le voit à travers de van der Leyen
09:10 qui finalement nous donne des houkazes en permanence.
09:13 Houkazes qui ont été certainement préparées avant,
09:16 de façon à ce que tout le monde soit d'accord
09:18 et que les choses ne se passent pas trop mal.
09:20 C'est d'ailleurs ça qui va être un élément de rupture d'ici peu.
09:24 – Les fonctionnaires français, et vous l'avez peut-être constaté,
09:27 ne défendent jamais la France dans les institutions internationales.
09:30 – Alors ça, ce n'est pas moi qui le dis, oui.
09:32 – Pourquoi cette fascination pour l'Allemagne, pour les Allemands ?
09:35 – Ce n'est pas seulement les Allemands, c'est aussi les Américains.
09:37 En fait, c'est les hauts fonctionnaires allemands qui ont dit,
09:40 ce qui est bien avec les hauts fonctionnaires français,
09:42 c'est qu'ils ne défendent jamais leur patrie.
09:43 – Ils disent oui à tout.
09:44 – Oui, c'est ça.
09:45 – On leur demande de nous vendre 500 tonnes de leur or, ils le font.
09:50 – C'est-à-dire que vous avez dans leur esprit, si vous voulez,
09:53 un tel niveau de suffisance par rapport à la vie quotidienne du citoyen landaque.
10:00 Ils sont sur des hautes sphères qui leur permettent de voir l'intérêt général
10:04 en tant qu'intérêt universel, mais pas en tant qu'intérêt des Français.
10:08 – Vous évoquez aussi le principe de séparation des pouvoirs,
10:11 un concept de la République en principe.
10:14 Mais vous dites qu'il a, Emmanuel Macron,
10:15 modifié les termes de l'exercice du pouvoir républicain.
10:19 Il n'y a plus de séparation des pouvoirs à vos yeux ?
10:21 – De fait, il n'y en a pas.
10:22 De fait, il n'y en a pas.
10:24 Alors déjà, d'une part, si vous voulez, vous savez,
10:27 dans la doctrine française, vous avez l'exécutif, le justatif,
10:34 – L'autorité judiciaire.
10:36 – Bon, le judiciaire, ce n'est pas un pouvoir.
10:40 – C'est une autorité.
10:41 – C'est une autorité, c'est-à-dire qu'elle dépend de l'exécutif.
10:44 – Elle dépend du ministère de la Justice.
10:46 – Voilà, c'est-à-dire que…
10:47 – Le parquet dépend du ministère de la Justice.
10:49 – Oui, le parquet, ce serait, à la limite, le parquet, c'est normal.
10:53 Les tribunaux, c'est autre chose.
10:54 Vous voyez ce que je veux dire ?
10:56 C'est-à-dire qu'on se trouve dans une situation quand même extraordinaire
11:02 où cette manifestation de cette conjonction entre l'exécutif et le judiciaire,
11:10 on l'a vu lors de l'élection présidentielle de 2017.
11:16 Comment Emmanuel Macron peut être élu ?
11:18 Il est élu parce qu'il y a un coup d'État judiciaire qui a été monté.
11:22 On a éliminé le candidat qui devait être élu, c'est-à-dire François Fillon.
11:26 Il a été éliminé avec des histoires, bon,
11:30 alors après qu'il a fallu un peu ornementer,
11:34 mais il a été éliminé pour que la place soit faite à Emmanuel Macron
11:38 et on a vu ensuite ce personnage inconnu,
11:41 comment la plupart des gens de la haute finance se sont mis derrière lui
11:47 pour faire en sorte qu'il fasse barrage.
11:52 À l'horreur !
11:54 Voilà, c'est ce qui me fait...
11:56 Alors ça, c'est le début.
11:59 Mais où c'est manifeste, si vous voulez,
12:02 c'est au moment de ce qu'il appelle "nous sommes en guerre",
12:05 c'est-à-dire au moment où arrive le coronavirus.
12:10 En fait, il prend les pleins pouvoirs que seul l'article 16 lui donne,
12:17 mais l'article 16, c'est un article finalement qui pondère
12:20 parce que tous les 15 jours, le président de la République,
12:23 il doit demander aux législateurs s'il est d'accord de poursuivre le pouvoir unique.
12:28 – Vous parlez du conseil de défense sanitaire.
12:30 – Voilà, c'est-à-dire...
12:32 – Un conseil qui n'existe pas dans la Constitution,
12:33 il existe un conseil de défense, mais il a rajouté "sanitaire",
12:37 il s'improvise constitutionnellement.
12:38 – Ça avait été ajouté du temps de Hollande,
12:41 on avait mis le sanitaire comme...
12:45 – 40 réunions de ce conseil de défense sanitaire en 2020
12:50 et dont les décisions sont totalement restées opaques.
12:53 – Ah ben oui, il n'y a pas de publicité.
12:56 On ne sait pas qui participe, on ne sait pas ce qui se dit,
12:59 on ne sait pas ce qui en sort.
13:00 C'est le principe.
13:01 – Vous avez fait un conseil de guerre,
13:03 vous n'avez quand même pas annoncé à tout le monde ce que vous allez faire.
13:06 En fait, il y a eu une opération en deux temps qui s'est faite à ce moment-là.
13:10 Donc c'est la loi qui vient après,
13:13 après qu'il ait pris le pouvoir de fait en disant "nous sommes en guerre",
13:17 la loi vient réajuster un peu ce qui est fait avant.
13:20 – Ce n'est pas du tout de guerre en réalité.
13:22 – Non, non, non, il y en a actuellement une guerre.
13:26 On a convoqué le législateur pour lui demander son avis
13:29 à la livraison des armes à l'Ukraine.
13:32 Donc vous voyez que c'est quand même à usage partiel.
13:37 Alors ce qui s'est passé à ce moment-là,
13:39 c'est qu'on décrète un état d'urgence sanitaire
13:43 qui échappe au Premier ministre.
13:46 Parce que le Premier ministre, il a dans son règlement de police,
13:49 il a la gestion d'une épidémie.
13:50 Eh bien là, on lui enlève, on dit "c'est un état d'urgence sanitaire,
13:53 c'est une situation qu'on ne connaît pas, qui n'existe pas,
13:56 et il va falloir qu'on mette en place un autre dispositif
13:59 et on mette en place le Conseil de défense".
14:01 Donc le gouvernement, il est mis sur la touche.
14:05 Et ensuite, comme on annule le législateur,
14:09 on commence à mettre en place un Conseil scientifique,
14:13 puis vous avez tout le discours.
14:14 – Avec M. Delfessy.
14:15 – Voilà, qui est, comme chacun le sait,
14:18 un habitué du régime.
14:21 – La question de la science et de la médecine.
14:23 – Oui, c'est la science.
14:25 – Alors tout cela a démarré quand même avec cet état d'urgence sanitaire
14:30 avec une loi, celle du 23 mars 2020.
14:33 Nous étions en confinement, ou peut-être c'était le début.
14:38 – Oui, c'était le début du confinement.
14:39 – Le Conseil constitutionnel s'est penché sur cette loi,
14:43 mais l'a validée.
14:45 – Oui, absolument, elle l'a validée sans problème.
14:48 Mais comment aurait-il pu ne pas la valider ?
14:52 Il n'y a pas de contestation.
14:54 – Mais constitutionnellement, peut-être qu'il aurait dû.
14:58 – Il peut saisir, ok.
14:59 Mais là, en l'occurrence, ce n'est pas ce qui s'est passé.
15:02 C'est que tout le monde s'est trouvé d'accord.
15:04 Les seuls opposants, qu'est-ce qu'ils ont fait ?
15:06 Ils se sont abstenus.
15:09 Toute la gauche s'est abstenue.
15:12 Donc à partir de ce moment-là, si vous voulez,
15:13 pourquoi le Conseil constitutionnel irait à l'encontre ?
15:20 Je ne vois pas.
15:21 Et puis de toute façon, si vous voulez, les choses étaient préparées en amont.
15:25 La séance du 23, c'était jamais qu'une séance de ratification
15:28 de tout ce qui avait été fait avant.
15:30 D'ailleurs, c'est même le rapporteur qui le dit.
15:33 – Est-ce que vous pensez que le fait que ce Conseil constitutionnel
15:36 soit dirigé par Laurent Fabius est un lien de cause à effet
15:43 avec le fait que son fils Victor, qui travaillait chez McKinsey,
15:48 était celui qui justement donnait les éléments de langage
15:51 au gouvernement lui-même ?
15:52 – Ça c'est le hasard, c'est le hasard pur.
15:56 Non mais oui, je pouvais, mais après on parle de connivence
15:59 et puis on la trouve à tous les étages.
16:01 – Le Conseil d'État, juridiction suprême du droit administratif français,
16:06 vous en parlez aussi Alain Le Billan, pourquoi est-ce qu'il sépare,
16:11 pourquoi est-ce qu'il y a cette séparation en France
16:14 entre le droit privé et le droit public ?
16:16 – C'est issu de la Révolution française, c'est-à-dire le Conseil d'État…
16:20 – Non mais quel est l'intérêt ?
16:21 – Ça protège l'État, c'est la protection de l'État.
16:26 Et là, en dernier instant, ça se voit pendant toute la période
16:32 de l'épidémie et du Covid.
16:35 – Alors, on l'avait entendu il y a quelques mois,
16:38 mais Emmanuel Macron avait invoqué cette notion d'État profond.
16:44 Alors c'est quoi l'État profond selon vous en France ?
16:47 – Si vous voulez, c'est-à-dire c'est un ensemble de dispositions
16:51 qui font que les gens qui ont le savoir et qui sont au cœur du dispositif d'État
16:55 prennent des décisions qui ne sont pas visibles,
17:01 qui ne viennent pas sur le devant mais qui sont décisives pour la suite.
17:06 – Les gens ne déduisent qu'ils décident de l'essentiel.
17:08 – Non mais je prends par exemple ce qui avait été décidé,
17:12 bien que ce soit difficile d'en parler
17:14 puisque il y a un certain nombre d'éléments de censure
17:17 qui font qu'on ne peut pas tout aborder.
17:21 Enfin, il y a des mesures qui ont été prises.
17:24 Quand vous voyez par exemple comment fonctionne le ministère de la Santé,
17:27 c'est jamais qu'un regroupement d'agences qui s'épaulent les unes les autres,
17:32 et on ne sait pas très bien qui fait quoi.
17:35 Par contre, à la finale, ça oriente quand même les dispositions de l'État.
17:44 – Le président américain Eisenhower avait eu cette phrase que vous citez d'ailleurs,
17:49 "Aux États-Unis, il y a une crainte que des personnes non élues
17:52 puissent disposer de trop de pouvoirs".
17:54 – Oui, c'est ça.
17:55 – On peut penser à la dame qui dirige la Commission européenne actuellement.
17:58 – Oui, par exemple, et puis il y en a bien d'autres.
18:03 Mais effectivement, la notion d'État profond, de deep state,
18:07 c'est les Américains qui ont mis ça en place.
18:09 C'est le concept que les Américains ont utilisé.
18:12 – C'est le complexe militaro-industriel américain.
18:14 – Voilà. Pour nous, c'est plus difficile
18:16 parce qu'on est un État républicain, entre guillemets.
18:18 – Donc il n'y a pas de lobby en France.
18:20 – Voilà, il y a une transparence.
18:23 Par exemple, oui, la question des lobbies,
18:24 le lobbying est interdit en France.
18:27 – À Bruxelles, il est autorisé.
18:28 – Ah ben là, à Bruxelles, c'est…
18:30 – C'est la règle.
18:31 – Ah oui, bien sûr.
18:33 – Alors justement, à propos de Bruxelles,
18:35 vous dites du Brexit, des Britanniques,
18:38 qu'ils sont les précurseurs d'un délitement irrémédiable.
18:43 Mais est-ce que…
18:47 Qu'est-ce qui, selon vous, pourrait signer l'arène mort de l'UE ?
18:50 Parce qu'on ne nous proposera jamais, à nous Français,
18:52 de voter pour un référendum, oui ou non ?
18:55 – D'ailleurs, on a déjà voté pour un référendum.
18:57 – Oui, c'est vrai, c'est déjà fait.
18:58 – On a déjà voté, et puis la majorité…
19:00 – On ne nous le redemandera jamais.
19:02 – 55%, parce que quand vous voyez l'évolution
19:05 des votes référendaires concernant l'Europe,
19:08 vous aviez déjà Maastricht, c'était 49% contre et 51% pour.
19:14 – Oui, ça a été 50,3, je crois, de oui à la fin.
19:16 – Ça voulait tout simplement dire,
19:18 n'en faites pas un peu trop,
19:19 quand ils en ont rajouté une louche,
19:22 c'est-à-dire pour la Constitution européenne,
19:24 qui avait quand même pour but de valider
19:26 tout ce qui avait été fait et tout ce qui allait suivre,
19:29 là, les fonctions n'ont pas marché, à 55%, et même les Hollandais.
19:33 – Oui, surtout les Hollandais, l'État le plus libéral d'Europe.
19:37 – Voilà, l'État le plus libéral d'Europe.
19:39 On est en train de nous montrer, les agriculteurs vont nous montrer
19:42 ce que c'est que l'État le plus libéral d'Europe,
19:43 parce que déjà le Premier ministre a été obligé de démissionner,
19:46 on n'en parle pas trop en France,
19:48 mais il y a quand même quelque chose qui remue.
19:51 Non, vous avez au sein de quelque chose qui se veut être une unité,
19:55 vous avez des contradictions qui sont telles,
19:59 c'est-à-dire les intérêts des nations ne correspondent pas sur tous les plans.
20:04 Donc à partir d'un moment, on ne peut pas se sacrifier
20:07 pour que l'Allemagne puisse continuer à vendre ses bagnoles et ses machines outils.
20:11 Il arrive un moment où les choses vont…
20:14 D'ailleurs, on voit bien quand même qu'on était le premier pays
20:19 en ce qui concerne l'agriculture.
20:21 Maintenant, on est dépassé par l'Allemagne,
20:23 mais c'est absolument incroyable de penser à des choses pareilles.
20:28 Quant au reste, l'autre aspect de l'éclatement,
20:32 c'est certainement ce qui se passe à l'Est,
20:34 parce qu'il faut quand même qu'on raisonne aussi sur le pays.
20:38 On a une façon de vivre un peu virtuelle,
20:41 c'est-à-dire on est quand même un pays qui vit,
20:45 parce qu'il a une géographie, une histoire,
20:47 mais aujourd'hui, il a 3 200 milliards de dettes.
20:50 Alors, on fait comment pour assurer la suite ?
20:53 – Pour voir à long terme.
20:54 – C'est ça qui est certainement le plus inquiétant.
20:57 Alors aussi, il y a le fait que vous avez plusieurs populations
21:00 sur un même territoire et que visiblement,
21:03 ça ne se passe pas si bien que ce qui était vendu.
21:07 – Vous voyez le pouvoir d'Emmanuel Macron aujourd'hui en péril.
21:11 Quels sont les dangers qui pèsent sur lui ?
21:14 – C'est-à-dire que, si vous voulez, ses moyens de diriger,
21:20 bon c'est vrai que ça fonctionne avec les oucas de Bruxelles,
21:23 mais ses moyens de diriger en tant que président de la République française
21:27 sont extrêmement limités, parce que ces espèces de compromis bâtards
21:32 auxquels il arrive à chaque fois, bon, c'est vrai, ça tient,
21:36 mais il faut bien voir quand même qu'en définitive,
21:40 c'est le peuple qui est le maître du jeu.
21:43 À partir du moment où ses représentants ne jouent pas le jeu,
21:46 il va bien falloir que quelqu'un ramène tout le monde les pieds sur terre.
21:51 Et quand on voit ce qui se passe en Afrique,
21:54 quand on voit tout ce qui s'est passé un petit peu dans différents pays du monde,
22:00 je serai… je pense qu'il doit être inquiet quand même.
22:04 – Alors pour rétablir un petit peu la situation,
22:07 au grand mot les grands moyens, vous proposez carrément
22:09 le rétablissement du CNR, Conseil National de Résistance, de 43 ?
22:13 – Voilà.
22:14 – Qu'est-ce qu'il prévoyait ce CNR ?
22:15 – Moi j'ai repris l'idée du CNR parce que, bon,
22:18 c'était l'idée qui faisait qu'on avait failli en 40,
22:22 le pays avait disparu, et qu'il y avait toute une flopée de gens
22:29 qui avaient envie de remettre les choses d'équerre.
22:32 Et donc les premiers gouvernements qui ont succédé à l'occupation
22:38 et qui se sont mis en place ont pris quand même des dispositions
22:41 qui nous ont permis de fonctionner pendant très longtemps.
22:44 Ça a été une certaine maîtrise de l'économie.
22:47 Je prends par exemple le EDF et le CEA, c'est des créations du CNR.
22:53 Bon, avec l'EDF et le CEA, on a eu de l'électricité abondante et pas chère
22:58 jusqu'à temps que nos élites s'en occupent.
23:01 – Mais le noyautage des communistes dans l'éducation nationale
23:03 et dans différents secteurs essentiels…
23:06 – Oui, ça, moi, c'est des choses qui me dépassent un peu,
23:11 pour des tas de raisons, parce que le noyauté à l'éducation nationale,
23:16 ça me paraît toujours un peu surréaliste.
23:18 – Vous voulez un État puissant mais modeste, ça veut dire quoi ?
23:21 – C'est-à-dire qu'il s'occupe du régalien, de ce qui est son job, son boulot.
23:28 Aujourd'hui, de quoi il s'occupe ?
23:30 Il s'occupe de tout ce qui ne le concerne pas,
23:33 il se concerne de l'entreprise et la vie des entreprises,
23:36 il s'occupe du sociétal, il s'occupe de comment chacun doit vivre.
23:42 Et par contre, tout ce qui est du domaine de son travail,
23:50 la sécurité, l'éducation, l'énergie, tout s'écroule.
23:55 Il n'y a plus rien qui marche.
23:57 – Mais enfin, il est quand même censé s'occuper de tout aujourd'hui.
24:00 – La justice, oui.
24:00 – Vouloir s'occuper de…
24:01 – Ah non, non, non, il ne peut pas…
24:03 – Alors le biais en vouloir s'occuper de tout pour autrui,
24:06 ça ne s'appelle pas le totalitarisme ?
24:07 – Si, c'est du totalitarisme, avec cet aspect un peu particulier qui existe,
24:13 c'est qu'on a souvent utilisé le terme de dictature administrative.
24:17 Moi-même, j'ai utilisé dictature administrative,
24:19 mais là, on est dans une phase un peu psychanalytique,
24:23 on est du domaine de la tyrannie.
24:25 C'est-à-dire, ce n'est pas toujours cartésien, les mesures qui sont prises,
24:32 ça part un peu dans tous les sens.
24:35 Et alors là, quand on commence à rentrer dans tout ce qui est le domaine du sociétal,
24:39 alors là, on aboutit à quelque chose qui est absolument…
24:42 – Inédit.
24:43 – C'est complètement inédit, oui, on ne peut pas…
24:47 On ne pouvait pas l'imaginer, ne serait-ce qu'il y a 20 ans.
24:52 – Alain Le Billan, votre ouvrage, le voici, Macron, le grand liquidateur, avec…
24:58 – Quoi qu'il en coûte.
24:59 – Un petit virus, quoi qu'il en coûte, entouré de plein de seringues, c'est à lire,
25:02 et à retrouver sur la boutique officielle de TV Liberté.
25:06 Merci à vous, monsieur.
25:07 – Je vous remercie.
25:08 [Générique]

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