OM Légendes : Entretien avec Dragan Stojkovic

  • l’année dernière
Il a été l’un des plus talentueux joueurs passés par l’OM. Malheureusement, les blessures ne lui ont pas permis de s’exprimer à 100%. Dragan «Pixie» Stojkovic revient sur ses années olympiennes.

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Transcription
00:00 Le match que vous aimeriez rejouer pour changer le cours des choses ?
00:04 Oui, c'est le match contre l'Etat rouge à Paris, 91,
00:08 mais avec Stoïkovic sur la pelouse.
00:13 C'est ça, c'est un petit changement.
00:16 Le meilleur souvenir à l'Olympique de Marseille ?
00:30 André Danstoïkovic, bonjour.
00:31 Bonjour.
00:32 Quel est votre meilleur souvenir à l'Olympique de Marseille ?
00:35 Le meilleur souvenir ?
00:36 C'est absolument le 93.
00:41 Le match contre AC Milan, quand on a gagné la Coupe d'Europe.
00:45 C'est quelque chose de formidable.
00:48 L'Olympique de Marseille a réussi à faire une chose
00:52 très importante pour le football français,
00:54 parce qu'on a écrit une très belle page,
00:58 la page la plus importante de l'histoire du football français.
01:01 Surtout aussi pour la ville de Marseille et pour les supporters,
01:05 qui ont toujours été formidables.
01:08 Quel a été votre plus mauvais souvenir à l'OM ?
01:11 La blessure.
01:12 La blessure, c'est quelque chose qui m'a complètement tué, mentalement.
01:17 Malheureusement, c'est passé comme ça, parce que c'est la vie.
01:20 Je me souviens quand j'arrivais à Marseille après la Coupe du Monde en Italie, en 90,
01:25 et la deuxième journée, on a joué contre un Metz chez eux.
01:30 J'avais un problème de cartilage.
01:32 Ça, c'est quelque chose que je dois accepter.
01:36 C'était pas facile.
01:38 Quel est le coéquipier avec lequel vous vous êtes le mieux entendu ?
01:41 Avec tout le monde, pratiquement.
01:43 Dimeko, Basile, Mozart, Kazuni, Jean-Pierre Papin, Chris Waddle.
01:49 C'est une génération extraordinaire.
01:51 Talent, mais surtout la personnalité, le cœur.
01:54 C'était un groupe d'amis.
01:57 Le coéquipier avec lequel vous aimeriez à nouveau jouer ?
02:00 Moi, comme joueur, comme quelqu'un qui était numéro 10,
02:04 j'aimerais toujours jouer avec le attaquant.
02:06 Jean-Pierre Papin, qui était derrière moi,
02:09 Chris Waddle à gauche, Alan Boksic aussi,
02:12 Sonny Anderson après.
02:13 C'est toujours un plaisir d'avoir des attaquants
02:17 qui sont vraiment bons.
02:21 Parce que pour moi, c'était plus facile de jouer.
02:24 Le coéquipier le plus fort, avant que vous répondiez,
02:28 quasiment tous ceux que j'ai interviewés avant,
02:30 ils répondaient à Jens Rikovic.
02:32 Merci beaucoup, c'est un compliment vraiment très fort.
02:35 C'est pas facile de dire.
02:38 Parce que moi, j'aimerais toujours les joueurs
02:40 qui sont capables de comprendre le jeu.
02:43 Les joueurs qui sont capables de faire la différence sur le terrain.
02:47 Pour dire un nom, c'est vraiment difficile.
02:51 Le coéquipier le plus drôle ?
02:52 C'est aussi difficile de dire.
02:53 Ça, il faut rester entre nous.
02:56 Le coéquipier le plus dur à l'entraînement ?
02:59 Carlos Moser, il était dur.
03:02 C'était un défenseur extraordinaire.
03:04 Basile Boli aussi.
03:07 Marcel Desailly, qui était un animal.
03:13 C'était très très fort.
03:14 Même quand on a eu l'entraînement,
03:16 c'était pas facile de jouer.
03:17 Parce qu'ils étaient très professionnels,
03:19 ils étaient très sérieux.
03:21 Il faut toujours faire attention quand tu joues contre eux.
03:25 Et Eric Dimeco, pouf !
03:27 Amoroso de l'autre côté aussi.
03:29 C'était pas rigolade.
03:30 Le joueur le plus fort que vous avez affronté ?
03:33 Je ne sais pas, Diego Maradona.
03:37 C'est un dieu.
03:38 C'est quelqu'un qui...
03:40 Qu'est-ce que je peux dire pour lui ?
03:42 Rien.
03:42 On a eu Van Basten, par exemple,
03:45 qui était aussi un attaquant de très très grand niveau.
03:49 Le coach qui vous a le plus marqué ?
03:52 Iniza Ossim, il était entraîneur de l'équipe nationale de l'USA.
03:55 Quelqu'un qui a changé un peu de mentalité,
03:58 qui a changé un peu de style de jeu.
04:01 Gérard Gilly, quand j'arrivais à Marseille,
04:03 c'est un mec vraiment formidable.
04:07 C'est quelqu'un qui était super entraîneur,
04:11 mais aussi de l'autre côté, il était très très...
04:14 Je ne peux pas dire gentil, mais...
04:16 Il avait quelques caractéristiques de mon mec.
04:21 Ou moins.
04:21 Voilà, c'est top.
04:23 Après aussi, Arsène Wenger, il était mon entraîneur à Nagoya au Japon
04:28 pendant presque deux ans.
04:29 Aussi, une belle expérience avec lui.
04:31 Quelque chose qui me plaît beaucoup.
04:35 Est-ce que vous vous souvenez d'une grosse colère d'un coach que vous pouvez nous raconter ?
04:39 Pour parler de Raymond Guttels, bien sûr.
04:43 Mais bon, sans doute, c'est un grand monsieur, grand entraîneur.
04:49 Mon problème, c'était que je ne jouais pas.
04:53 J'étais réplaçable.
04:55 Même aujourd'hui, je pense qu'il a fait une erreur
04:58 pour la finale contre l'Etat Rouge en 91 à Paris.
05:03 Parce que je pensais que j'étais prêt pour jouer cette finale.
05:08 Surtout qu'on savait que l'Etat Rouge était mon ancienne équipe.
05:11 La chose que je me souviens, c'est...
05:15 Une semaine avant la finale, on a joué contre Nice.
05:20 Match de championnat.
05:22 Moi, j'étais titulaire et j'ai fait un match extraordinaire.
05:25 Et à la mi-temps, Berard Tapie, Franz Beckenbauer,
05:29 tout le monde est rentré dans la vestiaire et ils ont dit "quel festival".
05:36 Ça veut dire que j'étais sûr que...
05:38 Même, je pensais que j'étais titulaire pour la finale.
05:42 Je restais pratiquement jusqu'à la fin.
05:45 Sur la bande de touches.
05:46 Et c'était une erreur.
05:47 À mon oeil, je sais pas.
05:49 Parce que Marseille, elle avait besoin de quelqu'un comme moi
05:52 à cette finale, au milieu du terrain.
05:54 C'est le crémeux Gotha, tu savais,
05:56 des problèmes à prononcer les noms de famille.
05:59 Comment ils vous appelaient, vous ?
06:00 Je sais pas, mais ils m'ont jamais appelé.
06:03 Je sais pas, Pixi, quelque chose comme ça.
06:05 Est-ce que vous vous souvenez d'un match
06:07 où vous vous êtes senti invincible ?
06:10 Où rien ne pouvait vous arrêter ?
06:12 Il y a beaucoup de matchs.
06:13 Il y a beaucoup de matchs.
06:14 Quand tu es prête, quand tu es physiquement bon,
06:17 techniquement, il n'y a pas de problème, bien sûr.
06:20 Il y a beaucoup de matchs où tu te sens intouchable.
06:24 Tu peux faire ce que tu veux.
06:26 C'est pratiquement...
06:28 Pour le adversaire, c'est...
06:31 impossible de te contrôler.
06:35 Et un, justement, à l'inverse,
06:37 où vous vous êtes passé complètement à travers ?
06:39 Je pense qu'un match ici, au Vélodrome,
06:42 c'était un match amical.
06:44 Juste après la blessure.
06:48 J'ai joué ce match et j'étais catastrophé.
06:51 Je pouvais pas changer de direction.
06:53 C'est difficile de retrouver la forme.
06:57 Voilà, parce que la jambe gauche, elle était pas prête.
07:01 Et je me souviens que j'étais catastrophé.
07:04 J'ai dit à l'entraîneur, je sais pas,
07:06 "Change-moi parce que ça c'est nul, c'est catastrophé."
07:10 "Je peux pas faire la différence."
07:11 Le match que vous aimeriez rejouer
07:14 pour changer le cours des choses ?
07:16 Oui, c'est le match contre les Trois-Rouges à Paris, en 91.
07:19 Mais avec Stoïkovic sur la pelouse.
07:24 C'est ça.
07:25 C'est un petit changement.
07:29 Enfin, pour terminer, une anecdote
07:31 que vous n'avez jamais avouée,
07:33 que vous n'avez jamais racontée.
07:34 Comme je l'ai dit avant,
07:36 l'Olympique de Marseille, à cette époque,
07:38 c'était un bon groupe.
07:40 Les mecs, ils ont été vraiment amis.
07:44 Et il y a toujours quelqu'un qui fait des conneries.
07:48 C'est Basile Boli.
07:51 On rigolait tout le temps avec lui.
07:52 Chaque fois.
07:54 Mais de l'autre côté, quand l'arbitre siffle
08:00 pour commencer le match,
08:01 l'équipe prend une transformation incroyable.
08:05 Pratiquement, 10 joueurs sur la pelouse,
08:09 tu peux voir 10 millions sur la pelouse.
08:12 Avant le match, c'est pas comme ça.
08:14 Après le match, c'est pas comme ça.
08:15 Mais sur le match, wow.
08:18 En full concentration.
08:20 C'était obligé.
08:22 Olympique de Marseille,
08:24 il faut gagner tous les matchs.
08:26 Mais bon, je suis très heureux.
08:29 Je suis très...
08:30 Pas content, mais je suis très fier
08:33 d'être à Marseille.
08:35 D'être dans une génération qui écrit
08:38 l'histoire du football français.
08:41 Surtout pour la ville de Marseille et les supporters.
08:44 Comme vous avez vu maintenant, après 30 ans,
08:48 quelle image ici, avec tout le monde.
08:51 C'est extraordinaire.
08:55 Et moi, je suis très fier d'être membre de cette histoire.
09:02 Merci beaucoup.
09:04 Merci.
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09:34 [Réalisé par Neo035]

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