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Transcription
00:00 Qu'est-ce qui nous pousse à simuler ? Est-ce que c'est grave ? Et surtout, comment on sortir si on est plongé dedans ?
00:04 Je vous propose quelques explications et mes conseils.
00:07 Alors souvent, quand on parle de simulation, mon Dieu, les grandes voix s'élèvent en disant "c'est honteux, il ne faut surtout pas le faire".
00:15 Et pourtant, quand on discute un petit peu, vous savez, en toute confidence, on se rend compte que beaucoup de personnes
00:21 simulent dans leurs moments intimes, peut-être pas systématiquement, mais régulièrement.
00:25 Et je pense que pour comprendre ce phénomène, il faut un petit peu avoir du recul, regarder au niveau de la société,
00:31 qu'est-ce qu'on dit de la sexualité ? Et là, on nous met une pression de dingue.
00:35 On ne nous dit pas juste que c'est génial, qu'effectivement, on a le droit de vivre une sexualité bannissante et harmonieuse
00:41 et que les plaisirs, ça va se découvrir au fur et à mesure. Non, on nous dit qu'il faut être bon à tous les coups et surtout jouir à chaque fois.
00:49 Et donc, dans un contexte comme ça, avec cette pression, on comprend un petit peu mieux pourquoi est-ce qu'on peut en arriver à être simulé.
00:56 Et quand on regarde un petit peu les différentes raisons, on entend souvent que c'est pour rassurer sa partenaire sexuelle par rapport à ses perturbants,
01:04 son don à pouvoir nous procurer du plaisir, ou alors de façon plus auto-centrée, peut-être par le sentiment d'avoir peur de sembler être coincé,
01:11 frigide ou anormal, tous des termes que j'ai hors-œuvre, et qui fait que, parce que c'est sûr, quand on a un moment intime,
01:19 on est mis à nu, et pas juste physiquement, on l'est aussi émotionnellement, on est très vulnérable, et donc toute notre sensibilité,
01:27 toute notre susceptibilité est présente à ce moment-là. Et donc, en fait, j'ai l'impression qu'on fait un petit peu comme on peut,
01:34 et qu'en fonction de notre niveau de confiance en nous, la façon dont on a plus ou moins facile à lâcher prise dans ces moments-là,
01:41 ça peut arriver de simuler. Alors, ce qu'on me demande souvent, c'est « est-ce que c'est grave de simuler ? »
01:46 Ben moi, j'invite à relativiser un petit peu, parce que si c'est de temps en temps, mon Dieu, il n'y a pas mort d'homme,
01:53 imaginons que ce soit juste au début d'une relation, simplement pour se laisser le temps d'être un petit peu plus à l'aise,
01:58 pour communiquer ce qui nous procure davantage de plaisir, ou pour être davantage concentrée sur ce qui nous en procure,
02:04 c'est pas très grave. Ou si c'est, par exemple, de façon épisodique, parce qu'on est un peu moins motivé,
02:10 qu'on n'a pas spécialement envie d'en faire état, c'est pas très grave non plus. Et puis d'autant plus que ça peut avoir un effet positif,
02:17 parce que quand on simule, quand on souligne un petit peu tous les différents plaisirs que l'on peut avoir,
02:22 ben, potentiellement, ça peut aussi augmenter nos plaisirs, parce qu'on va se concentrer là-dessus.
02:27 Et donc, en fait, il y a quand même toute une série de raisons qui peuvent justifier le fait qu'on ait des rapports sexuels où on simule un petit peu.
02:33 Le problème qui se pose, c'est plutôt quand ça joue un peu sur les prolongations. C'est-à-dire que, où finalement,
02:40 les relations sexuelles s'enchaînent, se répètent avec la simulation. Pourquoi ? Parce qu'à ce moment-là,
02:45 plutôt que d'être connecté à l'autre ou à soi, on est plutôt dans un jeu d'acteur. Et donc, on s'éloigne de plus en plus.
02:53 En plus, on donne des mauvais indicateurs à l'autre, parce que si notre partenaire a l'impression qu'en faisant ci ou en faisant ça,
03:00 on a énormément de plaisir, et que dans les faits, ben, on n'en a pas, comment est-ce qu'il pourrait savoir ?
03:06 On est tous différents, on a toutes nos perceptions, et donc l'autre ne peut pas deviner ce qui nous fait du bien.
03:11 Donc, on donne de mauvaises indications dans ces cas-là. Et donc, on peut tomber dans un cercle vicieux où on en est coincé.
03:17 Si c'est votre cas, ben, je vais pas vous surprendre, hein, ça va être évidemment de communiquer et de partager la situation.
03:26 Maintenant, il faut vraiment redoubler de prudence, parce que c'est un sujet extrêmement sensible.
03:33 Il faut s'imaginer que si on annonce à son ou à sa partenaire que ça fait peut-être plusieurs années qu'en réalité,
03:39 ben voilà, on n'atteint pas le nirvana, ou même qu'on n'a pas beaucoup de plaisir dans les rapports sexuels,
03:44 ben, en face, ça peut vraiment être vécu comme des mensonges à répétition, comme presque une trahison.
03:50 Et en plus, au niveau de l'égo, ben, ça le fragilise un petit peu pour l'autre.
03:54 Et donc, le plus simple est peut-être de verbaliser, effectivement, de jouer cette transparente en disant,
04:00 ben voilà, pour le moment, j'éprouve pas un plaisir énorme, mais j'ai envie de découvrir d'autres choses.
04:05 Vous voyez, plutôt que d'insister sur le fait qu'il n'y a pas beaucoup de plaisir ou il n'y a pas d'orgasme,
04:10 c'est plutôt l'idée de l'envie de découvrir, d'expérimenter d'autres choses.
04:15 Et à ce moment-là, vous pourriez très bien, je sais pas moi, laisser traîner un magazine où on décrit différentes,
04:21 enfin, des nouvelles pratiques, dire "oh oui, tiens, j'aimerais bien essayer de l'expérimenter",
04:25 ou d'aller visiter un love shop pour peut-être aller chercher l'un ou l'autre truc pour augmenter les différents plaisirs,
04:34 ou encore d'aller consulter un spécialiste, un sexologue, un spécialiste de l'attente santé sexuelle pour avoir différents conseils.
04:41 En tout cas, voilà, il faut être très indulgent par rapport à soi-même, très bienveillant par rapport à soi-même,
04:48 ne pas culpabiliser, et plutôt se dire "si il y a une situation qui me fait souffrir,
04:53 j'ai tout intérêt d'essayer de mettre des choses en place pour que ça se passe mieux".
04:57 [Musique]

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