• l’année dernière
Transcription
00:00 À chaque fois, les enjeux sont énormes.
00:01 Il réussit quelque chose, ça se pète la gueule et on se dit
00:04 comment il va se remettre de ça.
00:05 Il y a eu deux étapes pendant le développement de la série.
00:11 J'ai lu sur son parcours des articles, des biographies,
00:14 mais plus pour pouvoir suivre l'évolution de l'écriture.
00:17 Moi, je fonce tout droit, sans me retourner,
00:19 sans regarder dans le rétroviseur toute ma vie.
00:21 Et après, pour l'interprétation,
00:23 je n'ai pas du tout voulu faire un mimétisme, un copier-coller.
00:29 Je n'ai pas du tout travaillé sur archive.
00:30 Je n'ai pas beaucoup travaillé, en fait.
00:32 J'ai décidé avec Tristan que j'allais faire mon Bernard Tapie,
00:36 qui est une espèce d'infusion de tout ce que j'ai pu emmagasiner
00:40 en tant que spectateur de sa vie,
00:41 avec des rendez-vous physiques incontournables,
00:44 la coiffure, les costumes.
00:47 Mais dans l'incarnation même, je n'ai pas du tout fait un travail
00:50 qui serait un petit peu plus à l'américaine de copier-coller.
00:53 T-A-P-I-E.
00:55 Bernard Tapie.
00:56 Bernard Tapie.
00:56 Monsieur Tapie.
00:57 Monsieur le président.
00:58 Souvenez-vous bien de ce nom, parce qu'il y en a un avant et un après.
01:00 C'est intéressant, oui, parce qu'il est complexe
01:06 et parce qu'il provoque des choses,
01:09 il provoque des réactions très contrastées
01:10 qui correspondent à beaucoup de contradictions françaises.
01:14 On a en même temps une fascination pour la réussite,
01:18 pour l'argent, et en même temps, on est un peu un pays de Jacobin.
01:21 Monsieur l'oiseau, je viens vous vendre la France de demain.
01:23 Ah bon, c'est ça, la France de demain ?
01:24 Non, la France de demain, c'est moi.
01:26 Dans sa résilience, il est impressionnant.
01:28 Ce qui est intéressant dans la série,
01:29 c'est que c'est un peu ce qu'on appelle des rise and fall.
01:32 À chaque fois, il arrive au sommet, ça s'effondre
01:34 et les épisodes sont un peu construits comme ça.
01:36 Il réussit quelque chose, ça se pète la gueule
01:39 et on se dit, dans l'épisode suivant, comment il va se remettre de ça ?
01:42 Ce niveau d'endettement, c'est une bombe nucléaire à retardement.
01:45 On prend l'eau, là, mais de tous les côtés.
01:48 Il y a de fortes chances, quoi qu'il advienne,
01:50 que ce soit sur vous que tout ça retombe.
01:52 J'oublie un tout petit détail, je suis indestructible.
01:56 Il est amoureux de vous ?
01:59 Alors, ça dépend. Je ne sais pas, parce que je ne le connais pas.
02:02 S'il aimait bien être contredit
02:03 et que le débat d'idées l'amusait,
02:09 on aurait pu être amis.
02:10 S'il était conquérant au point de vouloir vous faire tout le temps changer la vie
02:14 ou de ne s'intéresser qu'aux gens qui étaient d'accord avec lui
02:16 et de ne s'entourer que de gens qui le validaient,
02:19 là, je ne suis pas sûr.
02:20 Il a eu de la force ?
02:23 Il y en a vraiment eu pas mal,
02:24 parce qu'à chaque fois, c'est ça qui était génial avec ce personnage,
02:26 c'est qu'à chaque fois, les enjeux sont énormes.
02:28 Tout ça, c'est bien gentil,
02:29 mais ça ne me dit pas comment je deviens président de la République.
02:31 Tout est toujours énorme, toujours très incarné.
02:36 Tout est dans l'énergie, la séduction, la conquête, la trahison,
02:40 le désir de revanche.
02:41 C'est des sentiments très forts, très romanesques.
02:43 En fait, c'est difficile et en même temps, ça porte.
02:45 C'est comme au tennis, quand on joue face à quelqu'un de plus fort que soi.
02:48 C'est difficile, mais on joue mieux.
02:50 Go, go, go, go !
02:53 Sous-titrage Société Radio-Canada
02:55 © Sous-titrage Société Radio-Canada
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